Le Forum de Trajan à Rome. Templum Divi Traiani. Etat de la question et tentative d'interprétation. I. Commentaires et analyse( Télécharger le fichier original )par Claire Richard Université Catholique de Louvain (Belgique). Faculté de Philosophie et Lettres. Département d'Histoire de l'Art et d'Arché - Licence en Histoire de l'Art et Archéologie 2005 |
LES BIBLIOTHÈQUES ET LA COUR DE LA COLUMNA TRAIANA (fig. 92, 93, 94 et 95)Si nous poursuivons notre progression, la délimitation septentrionale s'organise entre le dit propylée et l'imposante Basilica Ulpia en deux structures quadrangulaires disposées en vis-à-vis et de part et d'autre du péristyle de la Colonne Trajane (fig. 99). Au terme de leur élaboration architecturale, les deux bâtiments forment chacun un hall rectangulaire d'assez grande taille (20,10 X x 27,10 X x 14,69 m). L'élévation devait être plus importante que celle du propylée, avec au minimum 22 m à l'intérieur et plus de 30 m à l'extérieur. La simplicité de l'entrée se marque par deux colonnes de pavonazzetto. Les entrecolonnements devaient être comblés par des chancelles de bronze dorées créant, par conséquent, un espace ouvert en permanence sur l'extérieur (fig. 100). Les deux murs latéraux internes sont repartis en deux « étages ». Il s'agit, en fait, d'une galerie étroite munie de balustrades dans les entrecolonnements. Tous Les deux niveaux sont scandés de colonnes cannelées de pavonazzetto à bases et chapiteaux corinthiens de marbre blanc disposées en vis-à-vis de pilastres corinthiens cannelés également du même marbre mauve de Phrygie. Les entablements s'ornent d'une frise aux motifs végétaux. Les pilastres séparent des niches quadrangulaires qui devaient être closes chacune par une porte en bois à deux volants. La paroi du fond suit la même disposition, mais présentait en son centre un avant-corps toujours de deux niveaux aux colonnes de giallo antico. Dans celui-ci, devaient se trouverse trouvaient peut-être une statue de l'empereur et à l'étage une effigie de Minerve, déesse de la sagesse. Ne revenons nous attardons pas ici sur la problématique de la couverture., notonsNotons toutefois que la lumière devait être minime, peut-êtreil semble qu'elle provenait-elle exclusivement du cortilee la cour voir meneghini161(*). L'agencement du sol suit un appareil isodome alterneant d'étroites dalles de giallo antico avec des rectangles de les dalles de giallo antico et de pavonazzettogranit gris plus larges (fig. 92). De part et d'autre de la ligne médiane, Face aux colonnes d'entrée, des des dalles plus grandes de pavonazzetto sont plus larges. Elles devaient renvoyer renvoyaient peut-être aux à l'emplacements de tables destinées à la consultation des ouvrages trapeza. Ces deux édifices au plan identique sont identifiés comme des bibliothèques. Respectant la tradition des premières librairies impériales, la bibliothèque est alors divisée en une collection grecque et latine, symbole du bilinguisme de l'Empire. Les armaria (plutei) numérotés étaient destinés à conserver les archives (édits des empereurs, des préteurs, des censeurs et décrets du Sénat) et quelques autres documents tels que les libri lintei (l'autobiographie de César ou encore les Commentarii de Trajan). La lumière infime serait alors indirecte pour ne jamais atteindre l'intérieur des armaria, ce qui risquerait d'endommager les rouleaux de papyrus qui y était conservés à l'intérieur. La Columna Traiana s'insère dans un péristyle étroit de 25 m de long pour 18 m de large (fig. 101). Celui-ci se compose de trois portiques qui s'adossent au mur latéral de la Basilica. Les colonnes à base et chapiteaux corinthiens de marbre blanc sont de pavonazzetto. Elles supportent un entablement à frise de griffons, de candélabres et de vases vers l'extérieur ; la frise intérieure, quant à elle, est décorée de sphinges et de candélabres comme pour les exèdres de la Basilica Ulpiax. La Grande Frise comportant une scène de bataille, Situation probable de la Grande Frise aujourd'hui sur l'Arc de Constantin (312-315 apr. J.-C.), pourrait appartenir à cette portion du site (fig. 102). Subdivisée en quatre panneaux apposés sur l'attique de l'Arc, la frise, à l'origine, devait être continue. Sa destination initiale suscite toujours le débat. S. STUCCHI propose de la localiser sur le mur nord de la Basilique. Elle viendrait orner le quatrième côté du péristyle de la Colonne (fig. 103)162(*). Par contre, A.-M. LEANDER TOUATI préfère la situer à l'intérieur des portiques de l'area forensis comme revêtement de l'attique faisant face aux hémicycles163(*). F. COARELLI appose, cependant, le bas-relief sur la façade de la Basilica Ulpia côté place164(*)sur l'un de ses portiques peut-être celui le plus au nord. Son insertion au groupe septentrional reste donc plus qu'incertaine. Le sol du cortile forme un carrelage régulier de dalles de marbre blanc selon toujours un appareil isodomeun découpage rectangulaire régulier. Enfin, les couloirs extérieurs au portique sont revêtus d'un dallage « en escalier » comme nous pouvions en retrouver pour l'aula méridionale. Il vise à promouvoir la progression des visiteurs dans ces espaces de transition (voir ci-dessus et chapitre III). * 161 CHAISEMARTIN N., 2003, p. 198MENEGHINI R., 2001, p. 250. * 162 STUCCHI S., 1989, p. 267. * 163 LEANDER TOUATI A.-M., 1987, p. 91. * 164 ABBONDANZA L., 1997, p. 30; MENEGHINI R., MESSA L., UNGARO L., 1995, p. 34. |
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