VI. conclusion
Notre travail a consisté à une analyse
simultanée des inter relations entre les différents
mécanismes de gouvernance: la propriété
managériale, la propriété des majoritaires, la
propriété des institutions, la dette, le dividende et la taille
du conseil d'administration, le risque comme maillon fort en gestion et la
performance. Une fois, la gouvernance définie, on a
présenté les différentes mesures de la valeur de la firme
et les limites de chaque mesure. On a par la suite présenté la
littérature qui traite des mécanismes de contrôle et de
leurs effets sur la performance. On a enfin introduit le risque pour
étudier son effet potentiel.
Notre échantillon est constitué de 72 firmes
américaines cotées sur 5 années soit 362 observations. Les
régressions par MCO de chaque mécanisme en fonction de ses
déterminants ont conclu la présence d'une forte
interférence entre les différentes variables. La constatation de
ces interdépendances nous a mené à développer notre
étude empirique sur un système à équations
simultanées qui prend en considération maintes mécanismes
de gouvernance et les relations potentielles existantes. Les résultats
ont montré effectivement un impact significatif des variables
propriété managériale, celle des institutions, la dette,
le dividende et le risque sur la valeur mesurée par le Q de Tobin. De
plus les firmes à Q élevées préfèrent des
proportions de majoritaires et d'institutions élevées.
Par ailleurs, nous avons comparé la régression
de Q de Tobin en fonction de chaque mécanisme à part, la
régression de Q en fonction des sept mécanismes de gouvernance
par MCO et enfin l'estimation de cette dernière équation par la
méthode de 3SLS. Dans la première situation, seules la
propriété des managers et celle des majoritaires sont
significatives. Dans le deuxième cas, s'ajoute à ces deux
variables le risque. Enfin, en considérant l'endogeneité,
à coté de la propriété des internes, les variables
propriété des institutions, la dette, le dividende et le risque
paraissent avoir un effet significatif sur la valeur.
Analysant les résultats pour chaque variable à
part. Dans l'équation de la propriété des internes, aucune
variable endogène ne semble être déterminante. Chen et
Steiner (1999), en ne considérant que les variables
propriété des internes, risque, dette et dividende, ressortent
avec une significativité de toutes les variables. Jensen, Solberg et
Zorn (1992), en considérant ces mêmes variables mais avec le
risque comme variable exogène, retrouvent une non significativité
de toutes les variables. Agrawal et Knoeber (1996), avec cinq autres
mécanismes de gouvernance (la propriété des internes,
celle des institutions, celle des majoritaires, le nombre d'administrateurs
externes, le marché de travail et le levier), ressortent avec la non
significativité de toutes les variables dans la détermination de
la propriété des managers.
Pour la détermination de la propriété des
institutions, ces derniers concluent avec une significativité de la
propriété des majoritaires seulement. En considérant un
contexte à risque, nos résultats suggèrent une plus grande
significativité avec les variables propriété des
majoritaires, dette, dividende, risque et performance.
L'estimation de la propriété des majoritaires
démontre la propriété des institutions, la dette, le
dividende, le risque et la performance comme variables significativement
déterminantes. Schmid (2003) avec un système d'équations
de six mécanismes (propriété des internes, celle des
majoritaires, la taille du conseil, le levier, le nombre d'administrateurs
externes et la performance) ne trouve aucune variable significativement
déterminante de la propriété des majoritaires.
Bathala, Moon et Rao (1994), en considérant une
simultanéité entre la dette et la propriété
managériale, trouvent une faible significativité de la
propriété des managers dans la détermination du niveau
d'endettement. Jensen et al. (1992), ont considéré en plus le
niveau de dividende comme variable endogène et ont conclu avec une non
significativité de la propriété des internes mais avec le
dividende comme variable déterminante à un faible seuil. Chen et
Steiner (1999) considèrent en plus de ces derniers le risque. Ils
démontrent que le dividende et le risque affectent significativement
l'endettement, par la suite vient la propriété des internes avec
un seuil plus faible. Nos résultats pour l'équation de la dette
font ressortir une détermination significative des variables
propriété des institutions, celle des majoritaires, dividende et
risque.
Chen et Steiner (1999), concluent avec une
significativité de la dette, de la propriété des internes
et du risque dans la détermination du niveau du dividende. Jensen et al.
(1992) en ignorant le risque, ressortent avec une faible significativité
de la propriété des majoritaires. Notre travail avec une vision
plus exhaustive démontre que les variables propriété des
institutions, la dette et le risque sont déterminantes du niveau du
dividende distribué mais pas la propriété des internes.
Pour déterminer le niveau du risque pris, il
s'avère que seules les variables dette et dividende doivent être
considérées. Les résultats de Chen et Steiner (1999)
démontrent une significativité des variables
propriété des internes et dividende sur le risque.
Selon le travail de Schmid (2003), aucune variable ne semble
significativement affecter la taille du conseil. Nos résultats, par
contre font ressortir un impact significatif des variables :
propriété institutionnelle, dividende et risque.
Voyons l'effet de ces mécanismes sur la
détermination de la valeur. Alors que Agrawel et Knoeber (1996)
démontrent un seul effet moyennement significatif du nombre
d'administrateurs externes sur le Q de Tobin, le travail de Schmid (2003) ne
postule que la variable propriété des internes comme variable
significative. Le présent travail, prenant en considération en
plus des variables couramment utilisées le dividende et le risque, met
en évidence les variables propriété des internes, celle
des institutions, dette et risque comme variables déterminantes de la
performance.
A l'évidence tous les mécanismes
précédemment étudiés ont un impact significatif sur
la valeur, mais, les grandes mutations économiques internationales du
XXIème siècle ont fait que la réussite de l'entreprise
dépendra de la mobilisation du potentiel humain en premier lieu. Et
celle-ci sera d'autant plus forte que l'entreprise répondra aux attentes
de développement personnel des individus. En effet, la recherche
d'optimisation des compétences dans les activités de management
va conduire les entreprises non seulement à maximiser le recours
à des capacités externes mais également à se
concentrer sur leur savoir-faire spécifique. Cette optimisation des
compétences externes et internes impliquera une éthique
relationnelle faite de confiance et de fiabilité entre les partenaires
qui sera vitale pour les engagements communs sur des projets à moyen ou
long terme.
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