2- Echange entre les régions :
Le commerce colonial était l'appareil
intégrateur des différentes régions du Soudan. Si le
réseau paraissait comme la circulation sanguine, les différents
acteurs (Européens, Syro-Libanais et les `'Dyula'') seraient le
sang qui circule dans le sang.
Kayes et Médine recevaient les produits vivriers du
sud (mil, riz, niébé, maïs). De Kayes et de Médine
partaient les produits européens (vin, friandises, tissus, bijoux,
farine, pétrole, etc.) pour Bamako d'abord, pour le Sahel (Nioro et
Bafoulabe) puis pour le Sahara de l'actuel Mali. Le Sahel produisait la gomme,
le bétail sur pieds et le sel gemme en partance pour la côte
sénégalaise et l'intérieur du Soudan Français.
Quant au Sahara, il produisait presque les mêmes articles que le
Sahel : surtout le sel et le bétail pour les différents
centres importants, même jusqu'au Nigeria et le Ghana actuels ainsi que
le Sénégal. Il faut noter que la cité de Tombouctou perdit
son éclat dans le commerce colonial, elle ne constituait plus le centre
du circuit commercial mais l'aboutissement. Désormais l'essentiel des
produits commerciaux arrive de vers la côte atlantique. Sikasso
recevait l'important de ses produits de la Côte d'Ivoire. Le pays
mandingue aussi recevait ses produis comme la Guinée des colonies
voisines anglaises : Sierra-Léone, Gambie, et Liberia. Le sud
était le principal producteur du coton, Bougouni et le Baya (actuelle
sous-préfecture de la commune Kangaré) en était
très actifs. Bamako et Kayes étaient des villes incontournables
pour le commerce colonial. Le niveau d'évolution de leurs habitants
indigènes était très avancé. Le
Haut-Sénégal ou le Haut-Fleuve a été la
première zone de contact entre les Européens et les habitants du
Soudan, ces contacts interviennent avant 1850.
3-Mode d'action des maisons de commerce
Les différentes opérations du commerce colonial
étaient constituées par les importations et les exportations. Les
commerçants avec leur réseau constitué, procédaient
à la distribution de leurs produits jusque dans les campagnes,
achetaient les produits africains dont une grande partie est destinée
à l'exportation vers l'Europe et une partie vendue sur les
marchés locaux.
Les ramifications étaient la cheville ouvrière
des maisons de commerce. Leur rôle constituait d'abord à faire la
vente et à côté de cette vente elles collectaient les
produits africains devant être envoyés hors d'Afrique. Ces
produits (africains) étaient essentiellement issus de l'agriculture, de
l'élevage et de la cueillette. Faute d'industrie de transformation les
produits stratégiques étaient exportés. Chaque
région avait son produit de spécificité. Il arrivait que
plusieurs régions se spécialisent dans un même produit.
Tel est le cas des arachides, elles étaient la spécialité
de la zone couverte par l'actuelle première région du Mali, mais
aussi de Bougouni et de Dioïla
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