CONCLUSION
Le commerce colonial a beaucoup influencé l'histoire de
l'Afrique sur tous les plans. Il fut l'occasion de procéder à un
pillage systématique des richesses de l'Afrique. Avec les
différentes pratiques qui y ont prospéré pendant son
évolution (dégradation volontaire des prix, escroquerie, abus de
pouvoir des administrateurs, réalisation forcée des
infrastructures, etc.), les séquelles de la traite
négrière prirent corps et ampleur. Ces séquelles ont
continué à être aussi celles du commerce colonial. Cela
voudrait dire que les deux formes de commerce ont infligé à
l'Afrique les mêmes fléaux, mais à des variantes
près. Ces variantes sont dues aux différentes situations
résultant de l'évolution des régions peuplées de
l'humanité. L'état actuel de l'Afrique traduit la
misère, la dépendance, la désillusion et la perturbation
des moeurs. L'imposition des cultures commerciales au détriment de
celles vivrières, pèse de nos jours non seulement sur la vie
sociale mais aussi sur la vie économique des différents Etats
colonisés. Le déficit alimentaire entraîna un
déséquilibre instaurant une situation de dépendance
alimentaire à l'Occident. Ce fléau alimentaire est à la
base de la dislocation des structures sociales de nos
sociétés : la famille, les chefferies traditionnelles ainsi
que les autres formes de collectivité. L'autorité fit une
mutation. Elle fut bafouée et monétisée. Cette situation
suscite des grandes préoccupations par certains milieux universitaires
africains de vocation tantôt marxiste ou néo-marxiste,
tantôt nationaliste.
La traite négrière qui fut l'occasion de
connaître certaines inhumanités de l'Occident est au centre des
travaux de certains chercheurs de nos jours. Il est possible aujourd'hui de
parler d'une continuité entre celle-ci et le commerce colonial. Ils
forment ensemble un processus historique qui continue de façon
irréversible dans les ex-colonies, même si occasionné par
des facteurs internes et externes. Ces différentes évolutions
donnent des inquiétudes pour les générations à
venir. Leur avenir parait hypothéqué. Les facteurs essentiels
pour le développement durable sont à rechercher ou à
restituer. La présence de ces facteurs essentiels est inhérente
à l'épanouissement de ces générations ainsi que
leur affirmation au rendez-vous des peuples ou des communautés. La
pratique du commerce colonial priva l'Afrique des moyens de son
indépendance notamment la détention des centres de
décision (fixation des produits qui soutiennent principalement
l'économie), le choix des cultures et leur compatibilité avec les
réalités des différents pays (réalités
sociales, politiques, culturelles et économique). L'Afrique reçut
sa part dans la propagation sur la planète des effets de
l'industrialisation amorcée en Occident. L'industrialisation se
définit comme la mise en place des unités de transformation des
produits de base occasionnant la recherche effrénée du gain
déshumanisant les relations humaines. Le marxisme et le
néo-marxisme en dit plus sur ces effets.
L'évolution actuelle qui est à la mondialisation
nous oblige à créer entre les différentes régions
du monde une plus grande intégration favorisant leur
épanouissement commun. Les traces de ce passé colonial
constituent avec d'autres facteurs identitaires la difficulté majeure
pour cette intégration. Ce qui traduit aujourd'hui les tensions qui
règnent dans le monde.
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