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Microfinance en République Démocratique du Congo: Cas du site maraîcher de N'djili/CECOMAF à Kinshasa

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par Patience MPANZU BALOMBA
Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux (FUSAGx) et Université Catholique de Louvain (UCL) - Diplôme d'Etudes Spécialisées en Economie et Sociologie Rurales 2005
  

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3. GENERALITESSUR LA MICROFINANCE

Le présent chapitre traite du concept « microfinance » de son origine aux conceptions actuelles. Il sera aussi traité ici, quelques notions inhérentes à la microfinance.

Asymétries d'information et rationnement du crédit

Selon Simon H. cité par Maystadt J.-F. (2002), les individus n`ont pas les capacités cognitives de prévoir tous les événements éventuels qui pourraient influencer les résultats de transactions. En outre, même si tout était prévisible, il serait impossible, fastidieux et très coûteux de traduire toutes ces éventualités dans les clauses du contrat liées à la transaction. Par conséquent dans le cadre des marchés bancaires et financiers, les contrats de crédit sont forcément incomplets.

Stiglitz et Weiss (1981), dans l`article de référence « Credit rationning in Markets With

Imperfect Information », ont démontré que les problèmes d`asymétrie d`information provoquent

un rationnement de crédit. En effet, à l`équilibre, c`est-à-dire quand le taux d`intérêt ne s`ajuste plus, la demande peut encore excéder l`offre.

Au prix en vigueur, les mauvais clients chassent les bons et les prestataires renoncent à entrer sur le marché. De cette manière, les institutions de crédit ne disposent pas toujours de l`information nécessaire pour distinguer les bons micro-entrepreneurs dont les projets sont sources de croissance. De plus, Stiglitz et Hoff (1990) cités par Maysdat J.-F. (2002), ajoutent à cette difficulté de distinguer les « bons » des « mauvais » emprunteurs, le caractère extrêmement coûteux pour les intermédiaires financiers de déterminer l`étendue du risque pour chaque emprunteur. Dès lors, si l`institution veut améliorer la qualité de ses informations, elle doit augmenter le taux d`intérêt étant donné le coût du supplément d`information. A ce taux plus élevé, les entrepreneurs avec les projets les plus risqués se présenteront tandis que des bons emprunteurs risquent de se retirer du marché de peur de ne pouvoir rembourser. Par conséquent,

le rendement attendu du portefeuille de prêt de la banque risque de chuter puisqu`il est logiquement une fonction décroissante du risque.

Dans un premier temps, l`augmentation du taux d`intérêt devrait mener à une augmentation des rendements de portefeuille attendus parallèlement à un accroissement du risque associé à ce portefeuille. Dans un deuxième temps et au delà d`un point critique, l`effet d`expulsion des « bons » emprunteurs fait plus que compenser l`impact direct du taux d`intérêt plus élevé et amène donc le rendement attendu sur le portefeuille de prêt à baisser. Autre ment

dit, la banque cherchant à maximiser le rendement espéré de son portefeuille de prêt, rationne l`octroi de crédit étant donné son incapacité à limiter jusqu`à un certain point (taux d`intérêt critique) les coûts de transaction via une augmentation du taux d`intérêt.

Ainsi, le manque d`information entre les parties prenantes de la transaction constitue la base de la discrimination envers certains emprunteurs. Le manque d`accès au crédit de long terme des micro-entrepreneurs (généralement pauvres) auprès des banques classiques, peut s`expliquer par cette présence d`asymétries d`information entre emprunteur et prêteur.

3.1.1 Sélection adverse

La sélection adverse caractérise des situations où certaines informations pertinentes sur la situation de l`emprunteur ne sont pas connues du prêteur. Cette asymétrie de l`information conduit à une allocation du crédit inefficace et notamment à des phénomènes de rationnement du crédit. En effet, la banque ne peut exiger des taux d`intérêts supérieurs car seuls les mauvais emprunteurs seraient toujours candidats au prêt. Pour diminuer son risque, la banque préfère limiter le montant des crédits octroyés. Ce problème de sélection adverse peut être réduit si la banque exige des emprunteurs qu`ils lui donnent des cautions pour garantir le prêt. Cependant, particuliers et petites entreprises peuvent difficilement fournir des cautions adéquates à la banque (Sami H. et Delorme A., 2004).

3.1.2 Aléa moral

Selon la définition donnée par Nyssens M. cité par Maystast J.-F. (2002), l`aléa moral apparaît lorsqu`une partie prenante de la transaction doit entreprendre une action alors que l`autre partie ne peut ni observer, ni contrôler, ni contraindre l`exécution du contrat. L`aléa moral entre un prêteur et un emprunteur survient en effet après octroi du crédit.

Le contrôle de l`utilisation des montants prêtés reste donc primordial et cette fonction a

un coût non négligeable. Stiglitz et hoff (1990) cités par Maystadt J.-F. (2002), indiquent qu`il

est coûteux d`assurer que les emprunteurs prennent des décisions qui maximisent leur probabilité

de rembourser. Dès lors, en raison du volume des prêts demandés, ce risque d`aléa moral mène

les banques traditionnelles à ne pas accorder aux micro-entrepreneurs. Ainsi le rationnement de crédit lié au problème d`aléa moral touche davantage les entreprises de petite taille.

3.1.3 Innovations apportées par la microfinance

La caution et le rationnement du crédit apparaissent être des moyens privilégiés par les banques pour lutter contre la sélection adverse puis l`aléa moral sur le marché du crédit. Cela conduit à un équilibre avec rationnement dont les pauvres sont exclus dès lors qu`ils ne disposent

pas de caution.

Les coopératives de crédit et les IMF peuvent par leur plus grandes proximité et capacité d`adaptation, répondre à ce problème d`opportunisme post-contractuel ou d`aléa moral et réduire celui de sélection adverse.

Ainsi, la microfinance apporte une solution à ces difficultés (sélection adverse et aléa moral) en octroyant des crédits individuels (sur base du profil individuel) et des crédits de groupe (caution solidaire). Dans ce dernier cas, la mobilisation des liens sociaux et le rôle de l`homogénéité du groupe y contribuent largement. Dans les deux cas, généralement l`octroi de crédits supplémentaires est conditionné au succès du crédit précédent

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams