2. PRESENTATION DELA R. D. CONGO
Nous nous proposons dans ce chapitre de présenter
la situation générale du pays, de manière à
comprendre dans quel contexte se situe notre étude.
Situation Géographique
2.1.1 Superficie
Située en plein cOEur du continent africain et
à cheval sur l`Equateur, la République Démocratique
du Congo avec ses 2.345.410 kilomètres carrés,
représente à elle seule le treizième de
l`étendue de l`Afrique. En superficie, la RDC est le troisième
pays du continent, derrière le Soudan et l`Algérie.
Le pays ne dispose que d`une ouverture très
limitée sur la mer insérée entre l`enclave angolaise de
Cabinda et l`Angola voisin. Son territoire est délimité
par 9.165 kilomètres de frontières. Pas moins de neuf pays
ceinturent la RDC : le Congo-Brazzaville, la République Centrafricaine,
le Soudan, l`Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie
et l`Angola.
Figure 1. Carte de la R. D. Congo
2.1.2 Situation démographique
En 1957, la R.D. du Congo comptait 13.174.883 habitants.
21.637.876 en 1970 et
30.729.329 en 1984. En l'absence d'une opération
de collecte des données démographiques depuis 1984, des
sources diverses mais concordantes affirment que la R.D.Congo compte
actuellement près de 52 millions d'habitants. La population
congolaise n'a donc pas cessé de croître de manière
inquiétante, avec un taux d'accroissement moyen de 3,1 % l'an,
contrastant avec une croissance économique négative
estimée à environ -14,7 % en 1996. Cette
inadéquation entre la croissance économique et la
croissance démographique engendre des graves problèmes
sociaux, notamment le chômage, la pauvreté, la
déscolarisation, la précarité
des logements, etc. (Ministère du Plan et de la
Reconstruction, 2002).
Selon le Ministère du Plan et de la
reconstruction, en 2002 l`espérance de vie à la naissance
a été estimée à 45,3 ans alors que le taux de
mortalité infantile était de 129 pour 1000 naissances et le taux
de mortalité maternelle était de 950 pour 100.000
accouchements.
Toujours selon le Ministère du Plan et de la
Reconstruction (2002), la croissance démographique congolaise est
plus rapide en milieux urbains (5 % en moyenne par an) qu'en milieu rural et
des disparités importantes sont observées entre provinces. Les
femmes seraient légèrement plus nombreuses que les hommes, en
représentant près de 52 % de la population totale.
Tendances Socio-Economiques
La situation socio-économique de la R.D.C. s'est
considérablement dégradée au cours de dix dernières
années, plus particulièrement vers la fin de la décennie
1990 - 2000.
Le produit intérieur brut a enregistré une baisse
cumulée de 21,9% pour la période 1997 -
2000. La baisse de l'activité économique au
cours de ces années reflète l'impact négatif aussi bien de
l'environnement international (chute de prix des matières
premières) que des évolutions observées au niveau des
principales composantes de la demande intérieure, en particulier
la consommation des ménages qui représente plus de 90% du
recul du produit intérieur brut pendant cette période
(Ministère du Plan et de la reconstruction, 2002).
Sur le plan social, les principaux traits de
l'évolution sociale sont également sombres. Ils sont
caractérisés notamment par l'augmentation du chômage,
l'aggravation de la pauvreté, l'inefficacité et la
disparité du système éducatif et la dégradation
continue du système sanitaire.
Aggravation de la pauvreté
Sont considérés comme pauvres dans le pays les
ménages qui consacrent plus de 50% du budget de consommation à
l'alimentation. Sur cette base, une enquête budgets-ménages
effectuée dans les grandes villes en 1995 indique que la
pauvreté frappe un peu plus de 80% des populations urbaines en
R.D. du Congo. Par ailleurs, le PIB par habitant est passé de 96,8
dollars
US en 1997 à 68,3 dollars en 2000, soit 0,19 $ par jour et
par personne. Ce qui est loin du seuil
de 1 $ par jour préconisé au niveau
international (Ministère du Plan et de la reconstruction,
2002).
Le même rapport du Ministère du Plan et de la
Reconstruction affirme que les dépenses
de santé sont tombées de 0,8% du PNB en 1990
à 0,02% en 1998 contre une moyenne de 1,8%
du PNB pour l'Afrique sub-saharienne. Elles ont
représenté 0,3% des dépenses totales en 1998 contre 3,9%
en 1990. En conséquence, toutes les maladies jadis
éradiquées ont resurgi (trypanosomiase, lèpre, peste,
etc.).
S'agissant des dépenses de l'éducation, elles se
sont maintenues à environ 0,1% du PNB entre 1990 et 1998, contre
des moyennes sub-saharienne et des pays en développement se
chiffrant respectivement à un peu moins de 5,0% et 3,0% du
PNB en 1998. Le taux de scolarisation (tous niveaux confondus)
évalué à 39% en 1997 est inférieur à la
moyenne des pays
en développement (59%) et de l'Afrique sub-saharienne
(44%). Malgré l'intervention des ONG's,
des confessions religieuses ainsi que la contribution
croissante des parents pour soutenir ce secteur, le système
éducatif connaît encore d'énorme difficultés
(Ministère du Plan et de la reconstruction, 2002).
La structure de consommation des ménages indique, selon
une enquête urbaine de l`INS
en 1985 que la pauvreté frappe indistinctement et
à des degrés divers, toutes les classes sociales. Près de
74% de ménages des cadres et plus de 80% de ménages des
employés sont pauvres. Toutes les deux catégories
sociales frisent l`indigence. Ces proportions, très
élevées, caractérisent bien la pauvreté en RDC, qui
en fait est un véritable phénomène de masse. Elle frappe
tout le territoire national aussi bien le milieu urbain que le milieu rural
(DISRP, 2002).
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