5.1.7. Cultures maraîchères pratiquées
à Kinshasa
Sur le terrain, on distingue habituellement deux
catégories de légumes, d`une part les légumes dits
« africains, indigènes ou traditionnels » (amarantes,
oseille, etc.) qui ont en général un cycle
végétatif court (1 mois maximum) et sont faciles à
cultiver; d`autre part, les légumes « européens » car,
ils sont aussi cultivés en Europe (choux, haricots verts, carotte,
etc.). Ils sont caractérisés par cycle végétatif
assez long, 2 à 3 fois plus que celui des légumes africains. Ils
demandent beaucoup d`entretien et de fumure organique. Ils ont un prix de vente
relativement élevé à cause de leur rareté et leur
longue période de culture (kinkela, 2001).
Le tableau ci-dessous présente les principales cultures
maraîchères pratiquées dans la ville de Kinshasa.
Tableau 6. Principaux légumes cultivés à
Kinshasa
Noms français
|
Noms scientifiques
|
Haricot
|
Phaseolus vulgaris
|
Amarante
|
Amaranthus spp
|
Aubergine
|
Solanum melongina
|
Céleri
|
Apium graveolens
|
Chou de chine
|
Brassica campestri
|
Chou pommé
|
Brassica oleracea
|
Ciboule chinoise
|
Alium toberonum
|
Ciboulette
|
Alium schoenoprunum
|
Cive
|
Alium fistolosum
|
Concombre
|
Cucumis sativa
|
Epinard baselle
|
Basella alba/rubr
|
Feuille de manioc
|
Manihot esculenta
|
Gombo
|
Hibiscus esculentis
|
Laitue
|
Lactuca sativa
|
Morelle
|
Solanum esculetum
|
Oseille de Guinée
|
Hibiscus asper
|
Patate douce feuille
|
Ipomea batatas
|
Persil
|
Petroselinum sativum
|
piment
|
Capsicum frutescens
|
poireau
|
Alium porum
|
Pois carré africain
|
Psiphocarpus seandens
|
poivron
|
Capsicum anum
|
Tomate
|
Lycopersicum esculentus
|
Source : PNUD/UNOPS, Plan d`action triennal, Province urbaine de
Kinshasa, 1998, p. 107.
5.1.8. Centre maraîcher de N'djili/CECOMAF
N`djili/CECOMAF est un quartier de la commune de N`djili
situé au Sud-Est de la ville de Kinshasa. Ce site maraîcher
est limité au Nord par les quartiers VI et VII de la commune
de N`djili, au Sud par le territoire de Kasangulu, Province du Bas-Congo,
à l`Est
par la Commune de Kimbanseke et à l`Ouest par
la rivière N`djili. C`est un quartier pseudorural à
vocation agricole qui s`intègre à la ville par la route
Kinshasa-Sanda qui constitue une des plus importantes portes d`entrée
par voie routière des produits vivriers à Kinshasa en provenance
du Bas-Congo.
Ce site a été crée sous l`initiative du
premier bourgmestre de l`époque (1952-1956)
devant le besoin grandissant de la population en produits
maraîchers.
En 1966, ce site dépendait de la présidence de la
République. En 1972, fut créé le site
de Commercialisation des Produits Maraîchers et fruits
(CECOMAF) grâce à la coopération française. Depuis
lors, beaucoup de projets se sont succédés sur le site et
à partir de 1987, succéda le Projet d`Appui aux Associations
Maraîchères de Kinshasa (PASMAKIN), chargé
de l`encadrement des maraîchers.
Grâce à la particularité de sa
géographie, son hydrographie et son sol, le site maraîcher
de N`djili/CECOMAF occupe la première place dans la
production légumière à Kinshasa et approvisionne plusieurs
marchés de la capitale en plusieurs produits maraîchers (Mokili
J.,
1998).
Profil du bénéficiaire du
microcrédit
Dans cette rubrique, nous présentons le profil du
bénéficiaire du microcrédit sur le site
de N`djili/CECOMAF. Pour ce faire nous avons
considéré les déterminants sociaux suivants :
le genre, l`âge, le niveau d`études, le
statut marital, la taille du ménage et la profession principale.
Etant donné que l`octroi du microcrédit est basé
sur le profile individuel des demandeurs, ces éléments sont
importants à relever.
5.1.9 . Genre des bénéficiaires
Tableau 7. Genre des bénéficiaires
Genre
|
Nombre demaraîchers
|
Pourcentage
|
Homme
|
48
|
68,6%
|
Femme
|
22
|
31,4%
|
Total
|
70
|
100,0%
|
Source : l`auteur, résultats d`enquête (juillet
2004)
Contrairement aux décennies passées,
où l`activité maraîchère à Kinshasa
était l`apanage des femmes avec l`expression consacrée à
l`époque « mamans maraîchères » pour parler de la
population des maraîchers, à ce jour, ce sont plutôt les
hommes qui dominent ce secteur d`activité. Cet état des choses
explique leur proportion élevée parmi les
bénéficiaires.
En effet, près de 69% des bénéficiaires
de crédit interrogés sont des hommes. Mais cet état de
chose ne suffit pas à lui seul pour expliquer la situation, nous pensons
que la prise de risque, plus élevé chez les hommes pourrait aussi
justifier cette situation. Le fait que les femmes, se réfère
souvent à leur mari pour de tels engagements y est aussi pour quelque
chose.
5.1.10 . Age des bénéficiaires
Tableau 8. Age des bénéficiaires
Age
|
Nombre demaraîchers
|
%
|
>50 ans
|
34
|
48,6%
|
46 à 50 ans
|
15
|
21,4%
|
41 à 45 ans
|
11
|
15,7%
|
36 à 40 ans
|
6
|
8,6%
|
26 à 30 ans
|
4
|
5,7%
|
Total
|
70
|
100,0%
|
Source : l`auteur, résultats d`enquête (juillet
2004)
Au regard du tableau ci-dessus, il ressort que les
personnes de plus de 46 ans constituent 70% des
bénéficiaires de microcrédits interrogés. Le
critère d`âge semble donc être utilisé par les
institutions de Microfinance pour l`octroi de crédit. En effet, parmi
les conditions d`octroi de crédit il y a entre autres la
détention de la propriété du terrain exploité,
or la plupart des jeunes maraîchers ne sont pas
propriétaires des terres qu`ils exploitent. Ces derniers sont par
conséquent exclus de ce nouveau système de financement
des activités maraîchères.
5.1.11 . Niveau d'instruction des maraîchers ayant
bénéficié de crédit
Ce critère nous a permis de vérifier la
capacité intellectuelle des bénéficiaires et ce même
fait leur aptitude à gérer les crédits reçus.
Tableau 9. Niveau d'instruction des
bénéficiaires
Niveau d'instruction
|
Nombre demaraîchers
|
%
|
Secondaire
|
47
|
67,1%
|
Primaire
|
13
|
18,6%
|
Supérieur/Universitair
e
|
10
|
14,3%
|
Total
|
70
|
100,0%
|
Source : l`auteur, résultats d`enquête (juillet
2004)
Il ressort de ce tableau que la majorité des
bénéficiaires a reçu une instruction de base suffisante
pouvant leur permettre de gérer les formalités
inhérentes à la demande et au bénéfice d`un
microcrédit. En effet, 67% des bénéficiaires ont
effectué les études secondaires
et 14% ont pu atteindre le niveau supérieur, ce qui
peut témoigner leur aptitude à pouvoir gérer les
microcrédits leur octroyés. Ceci est un avantage car très
souvent, les programmes de microfinance sont associés à des
modules de formations à la gestion des petites affaires. Ces formations
nécessitent quand même une certaine capacité
intellectuelle.
5.1.12 . Statut marital des
bénéficiaires
Tableau 10. Statut marital des bénéficiaires
Statut marital
|
Nombre demaraîchers
|
%
|
Marié
|
56
|
80,0%
|
Veuf
|
6
|
8,6%
|
Célibataire
|
4
|
5,7%
|
Divorcé
|
4
|
5,7%
|
Total
|
70
|
100,0%
|
Source : l`auteur, résultats d`enquête (juillet
2004)
La plupart des bénéficiaires sont des
personnes mariées, soit 8 maraîchers sur 10
interrogés. Alors que les célibataires ne
représentent qu`environ 6% des bénéficiaires. Ce
chiffre élevé des mariés est sans doute lié
à l`idée généralement répandue selon
laquelle, les mariés sont plus responsables et plus sérieux que
les personnes seules. Il faut souligner ici le fait qu`être marié
et avoir une famille pour demandeur du microcrédit, renforce davantage
la fongibilité des crédits octroyés, car dans ce cas les
dépenses du ménage sont plus diversifiées.
5.1.13 . Taille des ménages de
bénéficiaires
La taille moyenne des ménages de
bénéficiaires est de 5 personnes. Toutefois il faut noter que les
ménages de plus de 5 membres représentent 50% des ménages
de bénéficiaires. Les bénéficiaires sont donc, en
majorité, membres des familles nombreuses cet état de chose
augmente la probabilité d`affectation du microcrédit reçu
à d`autres fins que le maraîchage. Il faut rappeler ici que la
plupart des IMF qui sont su le site de N`djili, vise le financement des
activités maraîchères. Une affectation autre que le
maraîchage, les éloigne de leur objectif.
5.1.14 . Profession principale de
bénéficiaires
Cette donnée nous a permis de nous faire une
idée sur l`importance de l`activité pour laquelle le
microcrédit a été sollicité, à savoir
l`activité maraîchère. En effet, selon que le
maraîchage constitue l`activité principale ou pas,
l`utilisation réservée au crédit reçu peut
varier.
Tableau 11. Principale profession des
bénéficiaires
Profession
|
Nombre demaraîchers
|
Pourcentage
|
Maraîcher
|
62
|
89
|
Autres
|
8
|
11
|
Total
|
70
|
100
|
Source : l`auteur, résultats d`enquête (juillet
2004)
De ce tableau il ressort que la majorité
des bénéficiaires (89%) exercent principalement
l`activité maraîchère, il s`agit donc des personnes assez
spécialisées dans ces activités. Mais il est important de
signaler que, même si la plupart sont d`abord maraîhers, les
activités secondaires sont multiples et variées, de
l`administration publique à l`artisanat en passant par le petit
commerce. C`est ces activités secondaires qui diversifient aussi
l`affectation du microcrédit reçu et ceci, aux dépens de
l`activité maraîchère pour laquelle le prêt a
été octroyé.
|