4. MICROFINANCEEN RDC
Ce chapitre présente la situation de la
microfinance en R. D. Congo; il insiste particulièrement sur son
origine, son évolution, son état actuel, sa législation et
l`analyse SWOT
du secteur.
Historique de la microfinance en RDC
Il est généralement reconnu que l`histoire de la
microfinance en république Démocratique
du Congo se subdivise en trois périodes, à savoir
:
· De la période coloniale à 1970 ;
· De 1970 à 1990 ;
· De 1990 à nos jours.
4.1.1. De la période coloniale à
1970
Par le décret du 24 mars 1956, le législateur a
organisé la création et le fonctionnement
des « sociétés coopératives
indigènes » dont l`objet social était de promouvoir, par la
mise en OEuvre des principes de la coopération, les
intérêts économiques et sociaux de leurs membres
exclusivement.
Toutes les sociétés de type coopératif, y
compris les coopératives d`épargne et de crédit
ou COOPEC, étaient assujetties à cette loi et
placées sous la tutelle du Gouverneur de province.
De cette période, aucune structure financière de
proximité formelle d`initiative privée n`a
été agréée. Par contre, le pouvoir
colonial a créé la Caisse d`Epargne du Congo (CADECO),
Institution de droit public, afin de collecter les petites épargnes.
Après l`indépendance, en 1969
précisément, la première COOPEC congolaise, « la
Caisse Populaire Coopérative » fut créée à
Mbuji-Mayi (Province du Kassaï Oriental) mais son expérience ne
fût pas concluante faute de cadres compétents.
4.1.2. De 1970 à 1990
Cette période est caractérisée par
l`émergence des coopératives d`épargne et de
crédit (COOPEC), en raison notamment de l`accessibilité des
services offerts aux membres et de leur implantation dans les milieux les plus
reculés du pays dépourvus de banques. Toutefois, faute d`un cadre
légal spécifique, ces dernières continueront à se
conformer aux dispositions du décret
de 1956 et de ce fait seront désormais placées sous
la tutelle du Ministère du Développement
Rural.
Le mouvement coopératif congolais se développa donc
autour de trois foyers principaux
notamment Bansankusu (Equateur) en 1970, Bukavu (Kivu) et
Kinshasa en 1971 avec la création
du réseau « Fédération des Caisses
Populaires de Crédit LUYMAS/CBCO ». Dès ce moment, le
mouvement s`est répandu sur tout le territoire national et plus
sensiblement à Kinshasa, dans les provinces du Bas-Congo, du Bandundu et
du Kivu.
La structure des COOPEC congolaises est
caractérisée par une organisation à trois niveaux, le
niveau primaire (COOPEC), le niveau secondaire (Centrale) et le niveau
tertiaire (Union ou Fédération).
Les COOPEC se chargent de la mobilisation et de l`octroi des
crédits aux membres. Les centrales regroupent plusieurs COOPEC dont
elles assurent entre autres la cohésion. L`Union a plusieurs missions
dont celle de représentation et de coordination des activités du
réseau.
En 1987, les coopératives détenaient
l`équivalent de 7% de l`épargne du secteur bancaire. Elles
étaient pour la plupart affiliées à des centrales
provinciales regroupées à leur tour au niveau national en une
Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit «
UCCEC ». En 1989, l`UCCEC supervisait cinq réseaux provinciaux
totalisant 145 coopératives primaires, 274.389 membres et 4,9 millions
de dollars américains d`épargne (Lebughe M. et al, 2003).
4.1.3. De 1990 à nos jours
Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique
difficile caractérisé notamment
par les pillages, l`hyper-inflation, la prise des mesures
monétaires incohérentes et l`instabilité politique, a
contribué à fragiliser le système financier en RDC et
particulièrement les COOPEC.
Ainsi, les coopératives ont perdu, entre 1991 et 1993,
près de 80 % de leur clientèle et 66
% des fonds placés dans les banques de dépôt,
justifiant ainsi le climat de méfiance des membres envers ce mouvement
(Lebughe M. et al, 2003).
Aujourd`hui, la plupart des COOPEC se sont regroupées en
15 centrales et ont adhéré à
des structures faîtières de 3ème niveau,
à savoir l`Union des Coopératives Centrales d`Epargne
et de Crédit (UCCEC) et la Confédération
Nationale des Coopératives d`Epargne et de Crédit
(CONACEC).
Les Institutions de microfinance autres que les COOPEC, se sont
développées en RDC
dans les années 1990, dans le secteur informel. Elles sont
l`OEuvre, dans la quasi majorité des cas,
des Organisations Non Gouvernementales « ONG » et des
initiatives locales de Développement.
Situation actuelle de la microfinance en
RDC
4.1.4. Généralités
Comme déjà annoncé
précédemment, la crise économique qui sévit en RDC
depuis plus d`une décennie, a laissé des séquelles sur le
système financier. Nous citerons entre autres :
· la faillite des banques commerciales
contrôlées par l`Etat et l`essoufflement de celles à
capitaux privés ;
· la réduction significative des activités des
institutions financières non bancaires ;
· le ralentissement sensible de l`activité des COOPEC
en matière de collecte de l`épargne
et de distribution de crédit.
En outre, un bref aperçu de l`organisation du
système bancaire congolais a permis de dégager deux constats
majeurs à savoir, la couverture bancaire insuffisante du pays
et les distorsions existant dans l`implantation provinciale des guichets des
banques commerciales.
Ce constat a rendu plus pressant la nécessité de
promouvoir des structures alternatives de financement capables d`assurer la
mobilisation de la petite épargne, d`octroyer du crédit
en milieu rural et milieux urbains défavorisés, et de
créer des conditions d`une insertion progressive
du secteur informel de l`économie moderne.
Par ailleurs, de nombreux ménages, confrontés au
problème de pauvreté, ont entrepris des activités
nouvelles capables de générer des revenus. Cette situation les a
amené à concevoir des micro-projets en quête de
microfinancements. En réponse à ces attentes, on a assisté
à l`éclosion d`une catégorie d`institutions
chargées de mobiliser des ressources tant internes qu`externes et
capable d`octroyer des microcrédits. Elles ont donc commencé
à offrir des services financiers, de crédit et/ou
d`épargne, aux personnes les plus démunies ne pouvant
accéder aux avantages du système bancaire classique.
De manière générale, les acteurs
impliqués dans ce secteur en République Démocratique
du Congo sont :
· des individus ou des groupes de base
bénéficiaires des services de microfinance ;
· les ONG de diverses natures, qui ont en leur sein des
volets microcrédits ;
· des Systèmes Financiers Décentralisés
(SFD) formels et semi-formels;
· des bailleurs de fonds qui interviennent, soit dans la
promotion de ces SFD au niveau
du renforcement des capacités, soit dans leurs
actions sur le terrain par l`octroi de financement ;
· le Gouvernement et la Banque Centrale Congo.
Les institutions du Système Financier
Décentralisé opérant en République
Démocratique
du Congo se reconnaissent par l`exercice de l`une ou plusieurs
activités ci-après :
1. l`octroi de microcrédit en espèce ou en nature
;
2. la mobilisation de l`épargne ;
3. l`utilisation d`un système de garantie des
crédits très simplifié. En plus, ces institutions se
caractérisent par :
· des conditions d`adhésion ou d`ouverture des
comptes très simples;
· des taux d`intérêts
généralement subsidiés sur ressources affectées
et relativement élevés sur ressources propres;
· des faibles ressources par rapport aux besoins;
Du point de vue de leur fonctionnement sur le terrain, on peut
les regrouper en plusieurs catégories :
· celles de type mutualiste et coopératif
travaillant avec des critères bien définis d`adhésion
et de fonctionnement et s`appuyant sur la collaboration des membres ;
· celles octroyant des microcrédits sur leurs
ressources propres et /ou sur des lignes de crédit externes;
· celles collectant uniquement l`épargne de la
clientèle ;
· celles dispensant des microcrédits d`abord et
mobilisant l`épargne ensuite.
4.1.5. Structure d'encadrement
En vue d`encadrer et de promouvoir ce nouveau secteur, deux
structures d`encadrement ont vu le jour, l`une au niveau professionnel et
l`autre au niveau institutionnel.
4.1.5.1 . Au niveau professionnel
A ce niveau, le Regroupement des Institutions du Système
de Financement Décentralisé
au Congo (RIFIDEC), créé en l`an 2000,
poursuit principalement trois objectifs, à savoir (Lebugh et
al, 2003) :
· assainir et promouvoir le secteur de la microfinance en
RDC ;
· assurer la défense des intérêts des
opérateurs du système de financement
décentralisé;
· renforcer les capacités institutionnelles de ses
membres à travers des formations, des échanges d`informations,
des appuis techniques et des conseils.
Suivant la situation arrêtée au 31
décembre 2002, il existe à ce jour, pour la région de
Kinshasa et du Bas-Congo, 45 Institutions membres effectives du
RIFIDEC et 96 autres en attente d`être acceptées. Aujourd`hui,
le RIFIDEC comprend 289 IMF (liste exhaustive voire annexe) réparties
dans quelques provinces de la RDC (RIFIDEC, 2005).
4.1.5.2 . Au niveau institutionnel
L`encadrement institutionnel est assuré par la
Banque Centrale du Congo (BCC). En effet, le secteur de la microfinance
étant devenu un outil d`émancipation économique et
sociale, une Sous-Direction chargée de la microfinance a
été mise en place au mois de septembre 2000
au sein de la BCC. Ainsi, les missions ci-après ont
été assignées à cette Sous- Direction :
· dresser le diagnostic du secteur et constituer une base de
données fiables et actualisées ;
· vérifier et contrôler la
conformité des opérations aux instructions
réglementaires y relatives;
· s`assurer de la régularité de la
gestion interne et de la conformité des activités des
organismes de microfinance aux dispositions légales en la
matière.
4.1.6. Demande et offre des services financiers en R. D.
Congo
4.1.6.1 . Demande
La demande en services financiers est difficile voire
impossible à chiffrer à cause des régions encore en
situation de conflit, le manque de données statistiques fiables
du fait de l`absence d`un recensement national des opérations de
microfinance en RDC, le problème de confiance entre la population et
certaines institutions de crédit qui ont par le passé fait perdre
des sommes importantes aux épargnants. Toutefois du fait de la situation
socio-économique dans laquelle se trouve la RDC, la demande de services
financiers est extrêmement importante. Selon
le rapport FENU/PNUD (2003), plusieurs facteurs appuient ce
constat :
· la taille de la population, estimée à 52
millions de personnes;
· la place du secteur informel comme source d`emplois et de
revenus, estimée entre 80%
et 90%;
· La pauvreté, chiffrée en termes
économiques (PNB annuel par habitant autour de $80)
et en termes sociaux (accès limité à
l`éducation, à des services de santé), qui touche au moins
80% de la population ;
· Les taux de croissance extrêmement
élevés de certains opérateurs (plus de 7000 clients
en moins d`un an pour FINCA).
Face à cette demande, l`offre est minimale et elle ne
correspond pas toujours à l`objectif
de mise en place de programmes pérennes et rentables.
4.1.6.2 . Offre
Pour les raisons évoquées ci-dessus au sujet de la
demande en services financiers, il est également difficile de
présenter une analyse exhaustive de l`offre. Selon le rapport
USM/FENU
et PNUD (2003) sur l`analyse des opportunités
d`investissement pour le développement du secteur de la microfinance
en R. D. C, certaines études évoquent le chiffre de 60 à
70 opérateurs.
Le même rapport précise que ce chiffre
n`inclut pas les très nombreuses organisations informelles
(tontines, groupes d`entraides, coopératives non reconnues par l`Etat,
etc.). Jusqu`en
2003, la Banque Centrale n`avait octroyé
d`agrément qu`à 15 institutions (coopératives et
autres), 80 autres étaient en instance d`agrément mais avec des
dossiers souvent incomplets (ce qui, dans certains cas, permet de douter de
leur existence en tant qu`institution viable).
Le même rapport estime que le taux de
pénétration de ces initiatives est extrêmement faible.
Cependant, la forte demande se traduit, pour les opérateurs
ayant les capacités nécessaires, par des taux de
croissance élevés. A titre d`exemple, après
seulement 8 mois d`existence, l`ONG FINCA (qui a démarré ses
activités en février 2003) offre des services financiers
à plus de 7.000 clientes à Kinshasa. En effet, le tableau
ci-dessous résume la situation
de l`ONG FINCA RDC jusqu`au mois de novembre 2004 :
Tableau 1. Portefeuille de l'ONG FINCA RDC
Code
|
Désignation
|
|
1
|
Nombre de Caisses (Groupes Village Banking)
|
219
|
2
|
Montant de Crédits Accordés en Usd
|
789.825,00
|
3
|
Montant estimatif épargnés en Usd
|
193.549, 30
|
4
|
Encours des Prêts en Usd
|
36O.518, 71
|
5
|
Montant Moyen des Crédits en Cours en Usd
|
100
|
6
|
Nombre de Clients
|
7.586
|
7
|
Taux de Recouvrement
|
100
|
8
|
Portefeuille en Souffrance plus de 3o jours
|
0
|
9
|
Endettement auprès des Banques et autres Bailleurs
|
0
|
Source : RSM, rapport du deuxième atelier du réseau
solidarité microfinance du 3 au 6 novembre 2003
L`ONG FINCA qui a commencé ses activités à
Kinshasa a l`ambition de couvrir tout le territoire de la RDC d`ici quelques
années selon le plan de développement (RSM, 2003).
A cet exemple, il convient d`ajouter le chiffre de 189
IMF affiliées au RIFIDEC (Regroupement des Institutions du
Système de Financement Décentralisé au Congo) et
reparties
de la manière suivante : Kinshasa (162), Bas-Congo (27),
Bandundu (25), Kasaï Oriental (12), Kasaï Occidental (13), Katanga
(18), Nord Kivu (13) et Sud Kivu (19) (RIFIDEC, 2005). Toutes
ces IMF offrent des services financiers dans les zones dans
lesquelles elles opèrent. Comme on
peut se rendre compte les provinces du nord du pays ne sont pas
encore couvertes par les IMF,
en effet, à ce jour le RIFIDEC ne compte parmi
les IMF aucune qui vient de la Province Orientale, de l`Equateur et du
Maniema. Il y a lieu que les IMF s`intéressent à cette partie du
pays qui a été l`une des plus touchées pendant les
périodes de turbulences.
Tableau 2. Situation du Crédit de quelques ISFD membres du
RIFIDEC
Provinces
|
Nbre IMF
|
Nombre
d'emprunteurs
|
Crédit en USD
|
Crédit Moyen en
US$/ emprunteur
|
Bas-Congo
|
13
|
942
|
214927
|
228,1602972
|
Katanga
|
12
|
986
|
179348,8
|
181,8953347
|
Kinshasa
|
37
|
24053
|
559782,728
|
23,27288604
|
Bandundu
|
10
|
758
|
19815,43
|
26,14172823
|
Nord-Kivu
|
6
|
1774
|
715527
|
403,3410372
|
R.D.C.
|
78
|
28513
|
1689400,958
|
59,25020019
|
Source : RIFIDEC, (2005), Rapport d`activités 2004.
Selon le rapport du RIFIDEC, en 2004 les ISFD affiliés ont
octroyé un volume de crédit
de 1 689 400.9$ qui représente une hausse de 11.41% en
comparaison du montant de 1 480
661.56$ servi en 2003. Le nombre d`emprunteurs en 2004 a
été de 28 513 contre 22 303 en
2003 soit une augmentation de 12.78 %. Le même
rapport explique cette hausse par la conjoncture économique
relativement favorable et stable de la période concernée. Ceci
justifie la nécessité d`une situation stable pour rassurer les
différents acteurs impliqués dans le secteur de la
microfinance.
Selon le Réseau Solidarité Microfinance, on estime
le nombre des institutions opérant dans le secteur de la microfinance
à 550 dont 250 COOPEC et 300 IMF.
L`enquête menée par la Banque centrale du Congo
auprès des Institutions financières de proximité de la
région de Kinshasa et de la province du Bas-Congo, pour l`exercice 2001,
nous présente la situation suivante : en ce qui concerne la
répartition géographique du crédit, il convient de
retenir que les zones urbaines sont desservies à concurrence de 86 %
contre 14 % pour les zones rurales. Quant à la distribution par secteur
d`activité, l`enquête révèle que 63 %
des crédits sont alloués au secteur commercial,
19 % à l`agriculture et 18 % aux autres secteurs. Enfin, l`approche
« gender » nous donne une répartition de l`ordre de 64
% de crédits aux hommes contre 36 % aux femmes (Lebugh et al, 2003).
Déjà ces quelques chiffres nous montre que les besoins
à couvrir sont encore énormes, avec une population
estimée à 52 millions d`habitants dont près de 74% de
ménages des cadres et plus de 80% de ménages des employés
sont pauvres.
Ces quelques chiffres nous poussent à croire que
l`offre des services financiers est encore insuffisante en R. D. Congo. En plus
de l`insuffisance il se pose un problème de la répartition du
crédit. Les efforts à faire dans ce secteur sont encore
considérables pour arriver à satisfaire le besoin de plus en plus
grand en microcrédit.
Typologie des systèmes financiers
décentralisés en R. D. Congo
Les Institutions du Système de Financement
Décentralisé en RDC peuvent être structurées en
deux catégories, à savoir les coopératives
d`épargne et de crédit et les Institutions
de Microfinance au sens strict.
Quantitativement, les COOPEC représentent le
premier secteur de financement de proximité en RDC. Celles-ci
procèdent à la collecte de l`épargne de ses membres avant
de leur consentir du crédit.
Ainsi qu`il a été relevé
précédemment, le secteur coopératif congolais est
organisé en trois niveaux. Par ailleurs, deux structures
faîtières de 3ème niveau, UCCEC et la CONACEC, encadrent au
total 15 centrales.
Cependant, il y a lieu de retenir qu`à
côté de ces regroupements se sont développées
également des coopératives indépendantes qui fonctionnent
tant à Kinshasa qu`à l`intérieur du
pays.
Trois types d`Institutions de microfinance sont retenus dans
l`instruction réglementaire
édictée par la Banque Centrale du Congo. Il s`agit
de la caisse de Micro Finance, de la société de
Microfinance et de l`entreprise de Micro finance.
a. Les caisses de microfinance sont celles qui collectent
l`épargne de leurs membres pour l`affecter à des
opérations de microcrédit à leur profit.
b. Les sociétés de microfinance sont celles
qui collectent l`épargne du public et lui octroient des
micro-crédits.
c. Les entreprises de microcrédit sont celles qui
accordent des microcrédits aux tiers.
Elles ne peuvent collecter l`épargne que si elles y sont
autorisées, à titre accessoire, par la Banque Centrale.
Cadre légal et réglementaire des
systèmes financiers décentralisés en R.D.
du
Congo.
4.1.7. Aperçu général du secteur
financier
Le secteur du commerce de la monnaie en République
Démocratique du Congo est régi par les principaux textes
ci-après :
· la Loi n° 005/2002 du 7 mai 2002 relative
à la constitution, à l`organisation et au fonctionnement de
la Banque Centrale du Congo ;
· la Loi n° 003/2002 du 2 février 2002
relative à l`activité et au contrôle des
établissements de crédit ;
· la Loi n° 002/2002 du 2 février 2002 portant
dispositions applicables aux Coopératives d`Epargne et de
Crédit.
Aux termes de l`article 2 du décret du 2 août 1913
sur les commerçants et la preuve des engagements commerciaux, toute
opération de banque est réputée acte de commerce.
En outre la Loi n° 003/2002 du 2 février 2002
relative à l`activité et au contrôle des
établissements de crédit prévoit, en son article 1
alinéa 2, trois types d`opérations de banque, à savoir
:
· la réception et la collecte des fonds du public
;
· les opérations de crédit ;
· les opérations de paiement et la gestion des moyens
de paiement.
La Loi n° 003/2002 précitée distingue cinq
catégories d`établissements de crédit qui sont seules
habilitées à réaliser à titre de profession
habituelle les opérations de banque. Il s`agit en l`occurrence des
banques, des coopératives d`épargne et de crédit, des
caisses d`épargne, des sociétés financières et des
institutions financières spécialisées.
Toute personne qui, sans être un établissement de
crédit, effectue de manière habituelle
les opérations de banque est passible d`une peine de
servitude pénale et/ou d`une amende. Ne tombent cependant pas sous
le coup de cette interdiction les structures et organismes qui suivent
:
· Banque Centrale ;
· Le Trésor ;
· Les Services des Comptes Chèques Postaux ;
· Les Loteries;
· Les entreprises de collecte d`épargne dans
des buts sociaux sujettes à l`autorisation préalable des
autorités publiques.
|