La coopération multilatérale en faveur du développement rural: l'exemple de la FAO au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Issa BANCE Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature/Burkina Faso - Diplôme de l'ENAM 2006 |
Section I : Les principales fonctions et actions de la FAOUne étude relative à la coopération multilatérale entre une organisation internationale comme la FAO et le Burkina Faso nécessite de prime abord une meilleure connaissance de ladite organisation. Paragraphe I : Les principales fonctionsLe système des Nations Unies participe à l'effort mondial de l'aide au développement. Il est organisé à cet effet en organismes de financement et en organismes d'exécution ou de mise en oeuvre technique de l'aide. Les fonctions de ces organismes ne sont pas forcément distinctes, car généralement et à quelques exceptions près, ces organismes procèdent aussi bien à la formulation des politiques d'aide qu'à leur financement et leurs exécutions techniques dans les domaines de leurs compétences et mandats respectifs. Aussi la FAO s'inscrit-elle parmi les agences d'exécution dont le mandat est d'exécuter techniquement les projets d'aide dans le secteur agricole. Elle exécute ces projets sur financement non seulement des organismes des Nations Unies mais aussi de sources éventuelles. Dans cette optique, la FAO a toujours été, depuis sa création, à l'avant-garde de la lutte contre la faim dans le monde. Elle invitait déjà les Nations Unies à : « - élever le niveau de nutrition et de condition de vie des populations, - améliorer le rendement, la production et l'efficacité de la répartition de tous les produits alimentaires et agricoles, - améliorer les conditions de vie des populations rurales et aussi contribuer à l'expansion de l'économie mondiale et libérer l'humanité de la faim. »10(*) La FAO a organisé en 1996 le Sommet Mondial de l'Alimentation (SMA)11(*). Lors de ce Sommet, 187 chefs d'État et de gouvernement ont réaffirmé le droit de tous d'avoir accès à une nourriture saine et nutritive ainsi que celui d'être exempt de la faim. Ils ont mis en avant leur volonté politique et se sont engagés à éliminer la faim et à réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde d'ici à 2015. Pour atteindre cet objectif, les participants ont rédigé la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire et le plan d'action qui s'ensuit. Ce Plan énumère sept engagements principaux. Il définit des objectifs à atteindre et les mesures que les pays développés et les pays en développement doivent prendre pour atteindre ces objectifs. Il s'agit de : « - assurer les conditions générales du progrès économique et social propice à assurer la sécurité alimentaire ; - éliminer la pauvreté et assurer l'accès à une alimentation adéquate ; - assurer des augmentations durables de production alimentaire ; - prendre des mesures pour s'assurer que le commerce contribue à la sécurité alimentaire ; - être préparé à l'apparition de besoins alimentaires d'urgence et y répondre ; - assurer l'utilisation optimale de l'investissement dans les ressources humaines, la capacité de production durable et le développement ; - coopérer dans l'exécution et le contrôle du plan d'action. »12(*) Pour réussir sa mission, la FAO s'est dotée d'une structure. Elle est dirigée par la conférence des Nations membres. Cette conférence se réunit tous les deux ans pour passer en revue le travail effectué par l'organisation, approuver un programme de travail et adopter le budget pour l'exercice biennal suivant. En d'autres termes, la FAO met l'information à la portée de tous. La FAO sert de réseau de connaissances spécialisées. Elle met à profit les compétences techniques de son personnel - agronomes, forestiers, spécialistes de la pêche et de l'élevage, nutritionnistes, experts en sciences sociales, économistes, statisticiens, etc.- afin de recueillir, d'analyser et de diffuser les données utiles au développement. Le public intéressé dispose d'un site Internet13(*) où il est susceptible de trouver des informations relatives à l'agriculture et à la question de la sécurité alimentaire. Elle partage également l'expertise en matière de politiques. Elle met au service de ses pays membres des années d'expérience dans l'élaboration de politiques agricoles, le soutien à la planification, la mise au point de lois efficaces et la création de stratégies nationales visant à atteindre les buts de développement rural et de réduction de la faim. Enfin, la FAO sert de lieu de rencontre pour les Etats et de nombreux responsables et experts du monde entier qui s'y réunissent, au siège ou dans les bureaux de terrain. Au-delà de ses fonctions qui demeurent dans le cadre théorique, que fait la FAO de façon concrète dans le sens du développement rural ? * 10 MAHRH.- Situation des projets financés ou sous assistance technique de la FAO, Ouagadougou, 2005, p.1 * 11 Le Sommet Mondial de l'Alimentation a été organisé par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), à Rome, en 1996. Selon la FAO, le Sommet avait pour objectif de donner une occasion sans précédent aux gouvernements, aux organisations internationales et à tous les secteurs de la société civile de se liguer pour tenir une campagne concertée visant à assurer à tous les habitants de la terre la sécurité alimentaire, c'est-à-dire l'accès en tout temps aux aliments qu'il leur faut pour mener une vie saine et active. * 12 DINU.- ABC des Nations Unies, ONU, New York,1998, p.180 * 13 http://www.fao.org. |
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