La coopération multilatérale en faveur du développement rural: l'exemple de la FAO au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Issa BANCE Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature/Burkina Faso - Diplôme de l'ENAM 2006 |
CONCLUSION GENERALELa FAO a mené de nombreuses activités depuis son installation au Burkina Faso. Ces actions se sont faites en conformité avec son objectif qui consiste d'une part à aider le pays à se préparer aux crises alimentaires et d'autre part de lui fournir des secours en cas de nécessité. Il faut en outre, retenir que ces domaines d'interventions répondent aux réalités socio-économiques du Burkina Faso. Faute de ressources naturelles importantes, le rythme de développement économique y est lent et en déphasage avec le rythme rapide de sa croissance démographique. Cependant, de grands efforts restent à faire. Bien que les ressources mobilisées par la FAO pour mettre en oeuvre les actions de développement rural soient importantes, les résultats obtenus en terme d'amélioration des conditions des populations cibles sont peu significatifs. Un paradoxe subsiste alors entre les actions entreprises et les résultats obtenus. La FAO est confrontée à un manque de moyens matériels et financiers .Cette situation constitue une entrave à son action en plus du fait qu'elle soit confrontée aux réalités nationales. Dans cette logique, une prise de conscience réelle de la population de son statut de pauvre et son implication dans la gestion et la coordination de l'aide sont à considérer. Ceci, d'autant plus que cette population en constitue la véritable bénéficiaire. Autrement dit, il s'agit de la participation active des pauvres à leur propre développement. Cette donne devrait être possible grâce à la sensibilisation et l'engagement de ces derniers dans cette lutte contre la pauvreté. La FAO semble avoir pris conscience de ces insuffisances. Ainsi, elle envisage désormais d'autres approches du développement rural au Burkina Faso. Cette prise de conscience se manifeste à travers la mise en oeuvre du concept de Telefood et la prise en compte de la société civile burkinabè par la création de l'Alliance Nationale Contre la Faim. Elle mène également des actions en vue d'élargir ses partenaires pour une grande mobilisation des ressources tant financières qu'humaines. De façon générale, il sied d'insister sur la nécessité pour la communauté internationale de parvenir à ce que Yves DAUDET qualifie de « pacte mondial pour le développement humain »115(*). Cette nouvelle donne exige, en effet, que l'être humain soit placé au centre du débat de société et que l'on réajuste les priorités politiques, les investissements, les modes de vie et les valeurs vécues, de façon à considérer l'être humain comme une fin avant d'être un moyen. Cela permettra également de pallier le manque de coordination entre la FAO, d'autres organisations internationales et des Organisations Non Gouvernementales intervenant sur le terrain de la sécurité alimentaire. Enfin, cette étude permet de constater que le sous-développement n'est pas une fatalité et qu'il peut être vaincu. Des solutions existent pour venir à bout de ce fléau. Le problème du sous-développement doit être perçu comme un problème géopolitique116(*). Seule une prise de conscience collective pourrait persuader les hommes politiques et les dirigeants des organisations internationales que l'évolution économique des pays en voie de développement est favorable à l'ensemble de l'humanité. Cette prise de conscience permettrait la mise en place de conditions propices au développement. Toutefois, il convient d'insister sur le fait que la responsabilité principale de la lutte contre la pauvreté incombe d'abord aux dirigeants et à l'ensemble des acteurs sociaux, indistinctement hommes et femmes, du Burkina Faso. Le gouvernement doit accompagner la production vivrière nationale, modifier les politiques nationales pour stimuler la production alimentaire et prévoir des systèmes d'alerte rapide. Outre la FAO, le gouvernement doit renforcer sa coopération avec d'autres partenaires dans le souci de renforcer la sécurité alimentaire, gage d'un véritable développement durable. De plus, la solidarité internationale, la revalorisation des prix des matières premières et des produits agricoles constituent des éléments indispensables à la réalisation du développement. Mais toutes ces conditions ne pourront se concrétiser qu'avec l'accompagnement d'une véritable volonté politique nationale et internationale. Les grandes causes, loin de susciter le découragement, doivent mobiliser les énergies. Et les contraintes économiques, quelle que soit leur gravité, ne doivent pas régir seules la situation. Nier leur poids serait irresponsable, mais s'y arrêter le serait tout autant. * 115 Yves DAUDET (sous dir.) . - Les Nations Unies et le Développement, le cas de l'Afrique, A. Pedone, paris, 1994, p.42. * 116 Elie SADIGH.- Etude économique et géopolitique du développement, l'Harmattan, Paris, 2002, p.395. |
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