IUP - École Supérieure de Finance
Master 1 Banque-Finance-Assurance
Année Universitaire 2005-2006
MÉMOIRE
DIMENSIONS STRATÉGIQUES
DE L'OUTSOURCING
BANCAIRE
1
Étudiant : Tuteur de
Mémoire :
Cédric Mahé Mr Christian Bal
Formation en Alternance
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
.....................................................................................2
1. PRÉSENTATION DE L'
EXTERNALISATION... ....5
1.1/ DÉFINITIONS
...............................................................................
5
1.1.1 Le poids des mots
1.1.2 Concepts juridiques
1.2/ LES DIFFÉRENTS ENJEUX ET OBJECTIFS
............................................... 8
1.2.1 Contexte
1.2.2 Les Motivatons
1.3/ CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
......................................... 12
1.3.1 La décision d'externalisation
1.3.2 Le choix du prestataire
1.3.3 L'établissement du contrat
2. ...DANS L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE ..
16
2.1/ CHRONOLOGIE DE L'OUTSOURCING
BANCAIRE....................................... 16
2.1.1 Des fonctions annexes...
2.1.2 ... aux fonctions complexes.
2.1.3 Typologie des fonctions externalisées par les
banques
2.2/ EXEMPLES DE BANQUES QUI EXTERNALISENT
........................................ 20
2.2.1 L'informatique, en tête des contrats
3. APPROCHE PRAGMATIQUE DE L'OUTSOURCING
..... 24
3.1/ ÉTUDE DE CAS : ORGANISATION DES A.G. AU FIPA
.............................. 24
3.1.1. Description de la mission
3.1.2. Diagnostic d'environnement
3.2 / DÉFINITIONS DES PREMIERES TÂCHES DE L'ATELIER
.............................. 26
3.2.1. Mise en place du plan d'actions
3.3/ MISE EN PLACE DE L'APPEL D'OFFRES
................................................. 27
3.3.1. Choix des A.G. externalisables
3.3.2. Contenu de l'appel d'offres
3.4/ SÉLECTION DU PRESTATAIRE
........................................................... 30
3.4.1. Méthode de décision
3.5/ FOCUS SUR LES ETUDES
TARIFAIRES.................................................. 31
3.5.1. Comparaisons concurrentielles
3.6/ ÉTABLISSEMENT DU CONTRAT
D'EXTERNALISATION................................. 32
3.6.1. Typologie du contrat
3.6.2. Le contenu du contrat
3.7/ SUIVI DU TRAITEMENT DES RETOURS
................................................. 34
CONCLUSION
......................................................................................
36
ANNEXES
............................................................................................
39
BIBLIOGRAPHIE
..................................................................................
40
INTRODUCTION
« Le management de l'entreprise bancaire amène
à prendre le plus
grand soin des éléments ayant un impact fort,
dans un univers récurrent, sur
la création de valeur, id est la
maîtrise des risques et la valorisation du capital humain, avec
en toile de fond l'impératif de sécurité, avec une
rentabilité suffisante pour pouvoir optimiser l'organisation du
bilan1. »
En accord avec Alain Choinel, nous comprenons que
dans un paysage bancaire en pleine mutation, son évolution
dépend essentiellement
de la perpétuelle création de valeur, pour
laquelle les risques sont maîtrisés. Cette approche du
système bancaire illustre donc parfaitement la stratégie
d'externalisation au sein des banques, faisant l'objet de ce mémoire.
En effet, si le terme utilisé en Anglais est
Outsourcing (contracté pour OUTside reSOURCes
usING), Externaliser signifie en Français
« confier une activité et son management à un
prestataire plutôt que de la réaliser en interne ».
Cette précision nous fait donc remarquer la
différence entre l'externalisation et la sous-traitance qui
implique, elle, une obligation de moyen, du fait d'apporter simplement des
ressources à l'entreprise sans en assurer le management de
l'activité.
L'externalisation est donc plus ici un choix
stratégique que tactique. Par essence même, l'objectif est
défini sur le long terme, et l'enjeu est d'autant plus fort qu'il
existe une obligation de résultat.
Le champ d'application de l'externalisation au sein des
banques est
de nos jours très vaste et ne cesse de
s'élargir. L'image stéréotype de l'Outsourcing des
technologies en matière de veille informatique en Inde par exemple, est
toujours d'actualité, mais celle-ci a été rejointe par de
nombreux
autres services.
1 Alain Choinel : Le système bancaire et
financier
Il existe une multitude d'exemples qui peuvent ainsi être
cités, et l'on
remarque parfois que les entreprises jouent le double jeu
Outsourcer / Insourcer.
Ainsi, alors même que le FIPA (nom fictif pour
des raisons de confidentialité) - fusion des filiales de
back-office au sein de banques françaises - confie son
activité d'organisation des Assemblées Générales
à
un prestataire extérieur à l'entreprise, la banque
se positionne aussi du côté
de l'insourcer en proposant aux promoteurs de fonds
et gestionnaires d'actifs des solutions concernant leurs activités
de conservation de titres et de support à la distribution.
Partant de ce constat, l'objet de ce mémoire nous
mène à nous demander :
« En quoi le processus d'externalisation au sein des banques
relève t-il de la stratégie ? »
Pour donner sens à cette question, et tenter d'y
répondre, nous avons souhaité organiser notre mémoire
de façon à confronter la théorie et la pratique.
Ainsi, après avoir clarifié les termes de cette
stratégie, notre première partie mettra en avant ses objectifs,
puis présentera son champ d'application méthodologique.
Dans la seconde partie de ce mémoire, nous resituerons
l'externalisation au sein du paysage bancaire mondial. Ainsi, nous
décrirons les principales motivations de l'engouement des banques pour
les stratégies d'outsourcing. En raison de la nécessaire
création de valeur due à une concurrence croissante sur le
plan européen, et a fortiori mondial, le contexte est favorable à
l'évolution de l'externalisation. C'est pourquoi nous mettrons
un point d'honneur à citer quelques uns des nombreux
exemples de banques
qui externalisent.
Enfin, notre troisième partie sera l'occasion
d'étudier un cas concret,
synthétisant un projet d'externalisation auquel j'ai
participé dans le cadre de ma formation en alternance. La majeure partie
de cette étude de cas sera un approfondissement des axes de travail,
mais également une appréciation personnelle.
En guise de conclusion, nous mettrons en avant les
limites de l'externalisation, nous émettrons des hypothèses
quant au futur de ces stratégies, et nous insisterons sur les
menaces de l'Outsourcing sur le plan
social.
1. PRÉSENTATION DE L'EXTERNALISATION...
1.1) Définitions
1.1.1 Le poids des mots
Il existe de nombreuses définitions du terme «
Externalisation ». Ce concept, né aux États-Unis dans
les années 1970, prend des appellations différentes selon le
secteur d'activité.
Ainsi, l'on parlera d' « Info-gérance »
dans les métiers de l'aide informatique, mais on pourra
également entendre d'autres termes moins explicites tels que le
« facilities-management », la « co-traitance »,
l' « impartition »...
Cet afflux de termes rend souvent floue sa signification
auprès des managers. En conséquences, beaucoup d'entre eux
assimilent l'Externalisation à de la sous-traitance. Ils n'en sont pas
loin, certes, mais ce n'est pas tout à fait le cas.
En effet, la distinction principale entre
l'externalisation et la sous- traitance réside dans le fait que
la première implique une obligation de résultat tandis que
la seconde implique une obligation de moyens ; tels que nous l'expliquions en
introduction.
Pour nous, afin de revenir à la stricte
définition du concept, nous nous attacherons donc, dans ce
mémoire, à employer les termes Externalisation,
consistant à confier une activité et son management à un
prestataire plutôt que de le réaliser en interne, et
Outsourcing, qui est la traduction anglophone (mise pour
OUTside reSOURCes uSING), également fréquemment utilisée
dans le secteur bancaire.
Si les managers n'ont pas la même vision «
étymologique » du phénomène, tous s'accordent
à dire cependant qu'il s'agit d'une tendance qui
présente de nombreux avantages pour les stratégies
des entreprises, et qui
définit par là même de nombreux enjeux, tels
que les enjeux technologiques,
organisationnels, mais aussi culturels et enfin les enjeux
en termes de ressources humaines.
Notre leitmotiv se retrouve donc dans le
caractère stratégique de l'externalisation, et partant des
définitions sus-mentionnées, deux caractéristiques
essentielles offrent la possibilité de la catégoriser selon
qu'il
y ait (ou non) l'existence d'une internationalisation
préalable, et selon la proximité des activités
externalisées avec le coeur de métier originel.
Ainsi, Jérome Barthélémy, dans son
ouvrage-référence, intitulé
Stratégies d'Externalisation, se base sur ces
deux distinctions pour proposer un schéma définissant quatre
grands types d'outsourcing.
Source 2
Dans ce tableau, l'externalisation traditionnelle
consiste à confier
la gestion d'une activité peu sensible. Par exemple dans
la banque, il s'agit
de confier la sécurité et le gardiennage des locaux
à un organisme extérieur.
2 BARTHELEMY Jérome. Stratégies
d'Externalisation - (2004).
L'externalisation traditionnelle avec transfert de
ressources
consiste, elle aussi, à confier une activité peu
sensible à un prestataire de services, mais la différence est
dans le fait que cette activité était jusque là
réalisée en interne. Il y a quelques années
encore, certaines banques possédaient des laveries pour les blouses
des salariés mécanographes par exemple, ou encore pour les
linges de tables destinés aux réceptions des dirigeants.
Ces deux premiers types d'externalisation sont
très proches de la sous-traitance, nous en convenons, mais dans les
deux cas, il y subsiste un transfert du management.
Cependant ces deux types d'outsourcing ne peuvent pas
être qualifiés de « stratégiques » car il s'agit
de types de services ne faisant pas partie du coeur de métier de la
banque.
L'externalisation stratégique avec
transfert de ressources implique donc la délégation
à un prestataire extérieur d'une activité sensible
réalisée jusque lors en interne. Ici, l'opération est
délicate et les enjeux cités plus hauts sont importants car en
cas d'échec, la position de l'entreprise face
à la concurrence peut s'effondrer à cause
d'erreurs de gestion, et son image peut en pâtir.
A titre d'illustration dans le secteur bancaire, le cas
d'externalisation stratégique avec transfert de ressources le plus
souvent retrouvé est celui de l'outsourcing informatique.
Enfin, l'externalisation stratégique
à proprement parler revient à confier également
une activité sensible à un fournisseur extérieur
mais il s'agit ici d'une activité répétée,
qui induit donc un risque majeur en cas d'échec. À titre
d'exemple, nous étudierons le cas d'externalisation de
l'organisation des Assembles générales au FIPA.
Si définir les sens de l'externalisation est parfois
périlleux, le Code
du Travail donne en France une définition juridique,
encadrant cette activité pour un meilleur contrôle.
1.1.2 Concepts juridiques
En France, l'externalisation s'analyse comme une
sous-traitance classique à la différence près, mais elle
est de taille, qu'il y a un transfert de
la main d'oeuvre, par des accords bilatéraux
définis dans le contrat.
Ce transfert de main d'oeuvre mène à
s'intéresser, au regard du droit du travail, à
l'applicabilité de l'article L.122-12 du Code du Travail.
Il convient également de mentionner l'article
L.125-3 du Code du
Travail, relatif au prêt de main-d'oeuvre illicite ; mais
aussi l'article L.125-1 sur
le délit de marchandage et l'article L.132-8
traitant du sort des avantages collectifs des salariés.
Chez notre voisin allemand, la loi bancaire stipule que
« l'externalisation de domaines essentiels pour
l'exécution d'opérations bancaires ou financières ne
doit pas gêner la régularité de ces opérations,
ni
la gestion et le contrôle exercé par la direction,
ni les droits de contrôle de l'agence fédérale de
surveillance financière »3.
Nous l'avons donc vu, quelques soient les différents
types d'externalisation, celle-ci a toujours des enjeux d'importances
différentes, répondant à des objectifs tout aussi
différents.
1.2) Les différents enjeux et objectifs
1.2.1 Contexte
Pour simplifier les choses, l'externalisation est donc
une décision qui relève du management de l'entreprise ;
décision prise par les directions générales qui
définissent le périmètre de l'activité
externalisable, qu'il s'agisse d'activités « supports »
comme la logistique et les
télécommunications par exemple, ou bien
d'activités créatrices de valeur.
3 Loi bancaire allemande : Article 25A -
alinéa 2.
Mais il est assez récent (depuis une quinzaine
d'années en France
environ) d'assister à ce que l'on puisse appeler
un « glissement vers le qualitatif » des activités
externalisées.
Par « glissement vers le qualitatif », nous
remarquons ainsi que les services généraux tels que la gestion de
la paye ou bien la comptabilité sont des activités
externalisées depuis le début de cette tactique ;
alors qu'aujourd'hui, nous assistons volontiers à l'externalisation
de services liés aux métiers eux-mêmes, tels que la
Recherche et le Développement, ou encore les Services Après
Vente, etc.
Pour information, le marché mondial de l'Outsourcing
(tous secteurs confondus) est estimé à 300 milliards de dollars.
Et l'on estime que 50% de ces investissements sont effectués sur
l'Europe4.
Le graphique5 ci-dessous nous montre que le
degré d'externalisation varie fortement d'une activité
à l'autre de l'entreprise. De plus, on constate que la palme revient
à l'informatique, occupant la première
place.
Pourcentage d'entreprises externalisatrice
(Insourcers )
par activité en France en 1999
0 10 20 30 40 50
%
Contrôle de gestion
Gestion du personnel
S.A.V.
Trésorerie
Audit
Commercial
Services Généraux
Formation
Logistique
Recrutement
Juridique et fiscal
Paie
Restauration
Informatique
4 Source : Ernst & Young - Sofres :
Baromètre Outsourcing - (2002)
5 Source : PriceWaterhouseCoopers - Études
sur l'Externalisation- (1999)
Dans ce contexte, il est intéressant
d'étudier les objectifs qui
motivent les banques à externaliser.
1.2.2 Les Motivations
Nous l'avons compris, la décision d'externaliser est
une démarche délicate aux conséquences variables sur
le fonctionnement de l'entreprise. De ce fait, certains
critères se distinguent dans les différents
projets
d'Outsourcing. Pour la banque, nous distinguons quatre
critères, à savoir :
Proposer de nouveaux services à valeur
ajoutée.
Face à la concurrence et au contexte
économique, les banques
recherchent sans cesse la création de valeur. Pour cela,
elles n'hésitent pas
à fusionner, construire des réseaux, se
mondialiser, « s'universaliser », créer des Groupements
d'Intérêts Économiques...
Dans cette logique, l'externalisation intervient donc
dans un ensemble de projets. Par exemple, au FIPA, filiale d'un
grand groupe français, chargée entre autres d'organiser les
Assemblées Générales de par son service aux
émetteurs, l'externalisation des activités liées à
l'édition des bulletins de vote par correspondance et à la
réception de ceux-ci, permet au FIPA de proposer aux
sociétés émettrices de titres une sorte de « package
» dans lequel d'autres services ont été crées
(gestion du vote le jour de l'A.G. par boîtier électronique,
etc.).
Ici, cette entité back-office de la banque est
créatrice de valeur.
Se recentrer sur le coeur de
métier.
Chacun sait que la diversification permet aux entreprises
d'aborder
plusieurs marchés, parfois des niches, mais nous savons
également que les banques n'ont pas vocation à vendre des
téléphones portables. Et pourtant...
Soit. Si les banques ont intérêt
à trouver des sources de financement partout où l'argent
est propre, pour des activités plus complexes comme la
gestion des appels téléphoniques de tous leurs
salariés, elles
peuvent voir ici leurs limites.
Et la spécialisation reste un facteur d'efficience face
à la
concurrence. Il a d'ailleurs été remarqué
à plusieurs reprises que les sociétés revenaient
fréquemment vers leur métier originel après des
tentatives de diversification d'ampleur, toutes choses restantes égales
par ailleurs.
L'externalisation stratégique étant une
décision prise sur le long terme, l'on comprend mieux l'importance
de « céder » une activité qui pourra dégager
suffisamment de ressources pour son « coeur de métier ».
En effet, la valeur ajoutée de l'entreprise est
créée par un certain nombre d'activités alourdies par
les fonctions supports. Mais comme nous l'expliquions au travers du
« glissement qualitatif » des activités externalisées,
il semblerait que le coeur de métier ne soit plus le premier
argument en faveur de l'externalisation, du fait de l'importance
même des
métiers confiés.
Répondre à la conjoncture et au
contexte bancaires.
Au début des années 1990 on assista à une
grève généralisée des
informaticiens de la Banque, notamment en raison des statuts
du personnel, parfois mal définis dans certaines entreprises, et
dans un contexte de privatisation, pour des revendications remettant en
cause la très convoitée convention de la banque.
Ayant conscience de la très haute importance de ce
secteur, pour
ne pas dire de son indispensabilité, les banques
eurent très peur des conséquences qu'un manque en
informatique pouvait avoir. Ce malaise fut, entre autres, l'un des facteurs de
l'essor de l'externalisation.
À cela s'ajoutent la concurrence et l'évolution du
paysage bancaire.
Maîtriser et réduire les coûts
d'organisation.
Enfin, la recherche de réduction des coûts
d'organisation est un
facteur financier primordial à l'externalisation. Ainsi,
les motivations financières sont menées par des économies
d'échelle.
En effet, pour la simple raison que l'insourcer
possède les
technologies adéquates ainsi qu'un savoir-faire
(puisqu'il s'agit pour lui de son coeur de métier), il
bénéficie d'économies d'échelles importantes.
Les banques s'adressent donc à différents
insourcers pour faire
jouer la concurrence et tirer plus grand profit de ces
économies d'échelle.
Par ailleurs, il existe d'autres économies de
coûts réalisées dans le cadre de l'outsourcing. La plus
évidente paraît être le gain lié au transfert des
équipements de l'activité, qui constitue un apport financier non
négligeable. Ainsi par exemple, la cession du réseau de
télécommunication du Crédit Lyonnais à son
prestataire a été estimée à 45 millions d'euros.
De même, les frais de management du personnel
transféré (ce qui, rappelons-le, est le plus souvent le cas) sont
supportés par le prestataire.
Cependant, les économies de cession ou de transfert
réalisées sont refacturées par le prestataire. Il convient
donc de mesurer précisément les futures économies en
comparant les différentes grilles tarifaires internes avec celles
de l'insourcer. Il arrive régulièrement que les
coûts de gestion de l'activité externalisée soient
supérieurs à ceux de l'activité interne.
En effet l'entreprise économise sur ses charges
mais verse une rémunération au prestataire qui, au final,
couvre ses dépenses. Il ne faut donc pas attendre la disparition
de coûts globaux mais plutôt attendre des avantages
considérables obtenus par les économies
d'échelle et par l'allègement de la structure de
l'entreprise.
Pour faire de telles comparaisons afin de
choisir le meilleur insourcer, il est nécessaire de faire
un éclairage théorique et méthodologique.
1.3) Cadre théorique et méthodologique
Nous allons maintenant étudier les différents
critères de méthodique de l'outsourcing. Nous en
détaillerons trois :
Le choix du type d'externalisation et de l'activité ;
Le choix du prestataire (mise en place de l'appel d'offre) ;
L'établissement du contrat d'externalisation.
1.3.1 La décision d'externalisation
La décision d'externalisation se fait en fonction
des objectifs fixés par l'entreprise. Toute la stratégie
dépend de l'activité choisie et on compte
au nombre de trois les critères de sélection,
à savoir :
L'appartenance de l'activité au coeur de métier
Le niveau de performance
Les coûts
Dans le cadre d'une activité d'informatique,
voici un exemple
d'approche par les critères de la décision
d'externalisation6.
Critères
|
Impact sur la décision d'externalisation
|
Faible contribution de l'informatique à la
différenciation de l'entreprise par rapport à ses concurrents.
|
Externalisation conseillée
|
Faible contribution de l'informatique à la mise en oeuvre
de la stratégie de l'entreprise.
|
Externalisation conseillée
|
Faible degré d'incertitude quant aux besoins futurs en
matière informatique.
|
Externalisation conseillée
|
Faible degré de maturité technologique de
l'activité informatique.
|
Externalisation
déconseillée
|
Faible degré d'intégration de l'informatique au
sein de l'entreprise
|
Externalisation conseillée
|
Faible compétence des services informatiques internes par
rapport aux prestataires extérieurs.
|
Externalisation conseillée
|
6 Jérome BARTHÉLEMY, d'après
Willcocks, Fitzgerald et Feeny : Outsourcing IT : the strategic
implications - (1995)
1.3.2 Le choix du prestataire
En termes de coûts, l'analyse menée par le
contrôle de gestion est
ici essentielle. En effet, elle permet dans un premier temps
la comparaison des tarifs internes avec ceux des prestataires, et dans un
second temps une comparaison tarifaire entre les insourcers eux-mêmes.
Mais avant de déterminer le prestataire, il faut mettre en
place un appel d'offres. Pour cela, plusieurs techniques existent.
La plus simple consiste à solliciter tous les
prestataires possibles, sans critères géographiques, ni
critères de taille de l'entreprise. L'avantage réside bien
entendu dans le fait que la concurrence fait baisser les prix.
L'appel d'offres peut également être
effectué avec pré-selection dans laquelle est établie
une « short list » des prestataires. L'avantage ici par rapport
à l'appel d'offre classique est que les coûts de mise en
place en terme de temps sont réduits. De plus, la diffusion
de l'information d'externalisation est donc amoindrie, et la discrétion
assurée.
Enfin, la sélection directe du prestataire est
possible sans appel d'offres. Ceci engendre une réduction encore
plus forte des coûts de dépouillement des propositions
puisqu'ils n'existent plus. En revanche, la concurrence est nulle.
Enfin le choix du prestataire se fait aussi sur les
impressions générales après les entretiens et visites
auprès de ses services. Bien souvent, la technologie et les moyens
humains sont cruciaux, mais un autre facteur déterminant à la
sélection reste bien entendu la compréhension de
l'activité outsourcée et de ses enjeux.
1.3.3 L'établissement du contrat
Le contrat d'externalisation stratégique traduit un
engagement sur le long terme entre l'entreprise et son prestataire. En
moyenne, la durée
estimée se situe entre 6 et 7 ans.
Le contrat est donc une pièce maîtresse qu'il
convient de soigner
puisqu'il définit les obligations de chaque
cocontractant, ainsi que les éventuels recours an cas de
conséquences non souhaitées.
Il existe plusieurs types de contrats que nous ne
détaillerons pas ici, l'objectif premier étant de remarquer
le caractère crucial de celui-ci. Les risques explicités
dans notre conclusion témoignent en effet de son
importance.
Enfin, nous entrerons dans le détail de
l'établissement d'un contrat,
au travers de notre cas pratique, faisant l'objet de la
dernière partie du mémoire.
Après avoir présenté les principes de
l'externalisation, ses avantages comme ses inconvénients, nous
souhaitons mettre en avant l'impact de cette stratégie dans
l'environnement bancaire, au travers de l'évolution de ses
motivations, et d'exemples concrets.
Ceci fera l'objet de notre deuxième partie.
2. ...DANS L'ENVIRONNEMENT BANCAIRE
2.1) Chronologie de l'Outsourcing bancaire
2.1.1 Des fonctions annexes...
L'Outsourcing a commencé dans les années
1970 lorsque les établissements de crédit ont cherché
à faire des économies en externalisant leurs activités
administratives (en particulier l'imprimerie et le stockage de
données).
En France aussi, les banques ont très tôt
commencé à externaliser leurs fonctions informatiques.
Ainsi, le prestataire informatique Atos, qui voyait le
jour en 1997, provenait de la fusion entre deux sociétés
créées par des banques au cours des années 1970 (Axim et
Sligos, respectivement fondées par le Crédit du Nord et le
Crédit Lyonnais).
À l'époque déjà, les motivations
étaient essentiellement financières. Car dans la banque, le sujet
de l'informatique est à prendre avec beaucoup
de recul. Plus que dans toutes les autres activités
économiques, le système d'information est au coeur du
métier bancaire.
Mais lorsqu'on sait par exemple que chez
BNP-Paribas, les dépenses informatiques représentent 16% des
frais généraux, on comprend aisément la volonté
qu'ont les dirigeants à vouloir les réduire.
Et plus encore, il s'agissait aussi d'éviter que les
nouveaux salariés informaticiens ne bénéficient des
avantages de la fameuse convention collective des banquiers.
2.1.2 ...aux fonctions complexes
Faisant suite à ce nouvel élan, au cours des
années 1980 et 1990, l'externalisation des activités
liées au traitement de l'information s'est
amplifiée, notamment grâce à l'essor
des nouvelles technologies de
l'informatique (Internet en téte).
En outre, le crash de 1987 a fait prendre
conscience de la mondialisation de l'économie. Au
phénomène de mondialisation s'ajoutait ainsi celui de
spécialisation que l'on observe tout particulièrement dans
le monde bancaire. Ainsi, au sein du groupe Crédit Mutuel - CIC,
l'externalisation va méme dans la démarche du «
co-développement ». Elle
se fait en interne, c'est à dire que le Crédit
Mutuel a un fonctionnement en réseau mais qu'il s'appuie sur des outils
communs au CIC.
Au sortir du crash boursier, c'est à dire au
début de la crise des années 1990, et suivant la tendance qui
était en vigueur dans les pays anglo- saxons - des contrats
géants étaient dès lors signés et
impliquaient le transfert de milliers d'emplois (nous en citerons
quelques exemples) - certaines tentatives d'outsourcing global de la
fonction informatique étaient nées.
Cependant, il est à noter que l'externalisation globale a
souvent été mise à tort par la baisse des coûts de
gestion des systèmes d'information.
Aujourd'hui, les banques sont confrontées à trois
influences liées à l'évolution du secteur :
l'influence du marché (globalisation
financière, nouveaux besoins de la clientèle)
l'influence du changement des institutions
elles-mémes
(évolution vers les fusions-acquisitions, etc.)
l'influence des technologies de l'information
(téléphonie mobile, Internet, etc.)
2.1.3 Typologie des fonctions externalisées par
les
banques
Depuis, les banques ont connu plusieurs étapes
d'outsourcing, notamment concernant les activités à fortes
composantes techniques comme
le traitement des chèques par exemple ; mais
également dans les activités titres des back-offices.
Le graphique ci-dessous présente les différentes
fonctions externalisées par les banques
européennes7.
100
90
80
70
60
% 50
40
30
20
10
0
Fonctions externalisées
par les banques européennes
92
88
80
56
54 46 42
30
12
Hardware
Software
Cartes de Crédit
Règlements compensations
Centres d'appel
Ressources Humaines
Marketing
Comptabilité
Comptes clients
Il n'est pas étonnant de remarquer qu'aux
faîtes se trouvent les
deux figures de l'informatique, à savoir le Hardware
(matériel « physique »
informatique) et le Software (logiciels, licences...)
Cette fonction revient en effet très
fréquemment (la BCE estime que la moitié des banques
françaises ont déjà externalisé tout ou partie de
leurs fonctions informatiques) dans l'Outsourcing bancaire pour des raisons
simples expliquées plus haut. À l'image de la BNP Paribas
citée ci-dessus, le
budget informatique représente en moyenne 8 %
à 18 % du produit net
7 Source : Banque Centrale Européenne
bancaire, tandis qu'il atteint à peu près 1
% du chiffre d'affaires dans
l'industrie.
Du côté des back-offices de conservation de
titres, les banques en France ont déjà recours à
l'externalisation à hauteur d'environ 80% des opérations
(proportion beaucoup plus importante que dans le reste de l'Europe).
Non loin de ce secteur, les principales
opérations d'outsourcing concernent les opérations où
des gestionnaires d'actifs (asset managers) confient le middle-office de
leurs opérations à un tiers.
Pour rentabiliser les dispositifs de traitements de
titres, la solution
de l'externalisation semble apparemment plus souple que les
rapprochements entre acteurs. Mais en parallèle, les
grands acteurs poursuivent leur recherche de la taille critique, en
prenant des décisions stratégiques.
Ainsi, BP2S (BNP Paribas Security Services) est
présent dans l'externalisation des activités post-marchés
depuis 1993 (suite à l'acquisition par Paribas des activités
titres de JP Morgan en Europe).
De méme, la filiale équivalente de
BP2S au Crédit Agricole, CACEIS, a signé le rachat du
fonds de commerce « services aux émetteurs » et par
là méme la finalisation du contrat d'externalisation des
stock-options de la banque HSBC France.
Ces deux filiales sont spécialisées sur la
grande clientèle institutionnelle, banques d'investissements et
intermédiaires, mais aussi sur les investisseurs finaux, gestion de
fonds etc. Ils forment ce que l'on appelle des global custodians.
Dans la presse économique et financière, les
exemples en matière d'outsourcing bancaire ne manquent pas, mais
quasiment tous sont liés aux activités d'infrastructure
informatique. Nous proposons de vous en présenter
un florilège.
2.2) Exemples de banques qui externalisent.
2.2.1 L'informatique, en téte des contrats.
Les contrats d'externalisation, nous l'avons vu, sont
de véritables partenariats entre les banques et les prestataires.
Voici, les dix plus gros partenariats stratégiques des banques avec
des sociétés d'informatique, en
2002.
Les partenariats stratégiques bancaires en 2002 :
une approche internationale8
Banques
|
Nature du partenariat
|
Lieu de signature
|
Partenaire
|
JP Morgan
|
Infrastructures
|
New York
|
IBM
|
Bank of America
|
Réseaux
|
New York
|
EDS
|
American Express
|
Infrastructures
|
New York
|
IBM
|
Deutsche Bank
|
Infrastructures
|
Francfort
|
IBM
|
ABN Amro
|
IT
|
Amsterdam
|
EDS
|
CIBC
|
Infrastructures
|
Toronto
|
HP
|
DBS Bank
|
Infrastructures
|
Singapour
|
IBM
|
Thai Farmers Bank
|
IT
|
Bangkok
|
IBM
|
Bankinter
|
IT
|
Madrid
|
IBM
|
Crédit Agricole/Comète
|
Infrastructures
|
Paris
|
IBM
|
Comme la chronologie de la stratégie d'externalisation l'a
montré, il
n'est pas étonnant de trouver les banques
anglo-saxonnes aux premiers rangs.
Cependant, JP Morgan a surpris tout le
monde en décidant de rapatrier les 4.000 informaticiens
"transférés" chez IBM. La direction de la banque
américaine avait justifié ce changement de situation par
la fusion avec son concurrent Bankone qui lui aurait permis «
d'obtenir une plus
grande capacité à gérer ses propres
technologies et infrastructures ».
8 Source : IGS/Gartner/IDC
Mais dans ce cas, les économistes supposent qu'il s'agit
plutôt d'un
mécontentement par rapport aux services rendus.
Toutefois, en 2004, la méme banque américaine a
décidé d'externaliser à nouveau ses infrastructures,
à hauteur de 30 % de son budget informatique, et ce,
auprès de quatre prestataires : Computer Sciences
Corporation, Andersen Consulting, ATT Solutions et Bell Atlantic Network
Integration. Le contrat couvrait aussi bien des activités
banalisées comme les centres de traitement de données
que des activités plus sensibles telles qu'une partie du
développement et de la maintenance des applications.
Outre ces activités concernées, ce contrat
stratégique se distinguait également de l'externalisation
tactique de par son ampleur. D'un montant estimé à 2.1
milliards de dollars et d'une durée de sept ans, il impliquait le
nouveau transfert de 900 employés.
En Océanie, l'outsourcing réalisé par
la Commonwealth Bank of Australia (CBA) vers EDS en 1997
est un exemple d'opération globale de très grande envergure.
La valeur initiale du contrat était de plus de 3.8
Millions d'Euros sur 10 ans et intégrait le transfert
d'environ 1 400 personnes vers EDS. Ce contrat était à
l'époque le plus important jamais signé dans les institutions
financières. Pour information, CBA est une des quatre plus
importantes banques d'Australie et représente la plus forte
capitalisation boursière.
De l'autre côté de l'Atlantique, le groupe
Abbey National, spécialisé dans les
crédits aux particuliers, a externalisé au sein d'une
joint venture créée conjointement avec EDS, la gestion de
ses préts immobiliers et personnels. L'accord signé d'une
valeur d'environ 390 Millions de Dollars et valable 10 ans comprenait le
transfert de 1 500 salariés d'Abbey National. L'économie
escomptée par le groupe britannique est de l'ordre de 130
millions de dollars sur cette période.
À deux pas des îles Britanniques, sur le
vieux continent, de nombreuses opérations d'outsourcing ont
également lieu.
C'est notamment le cas de la France où la plupart
des banques
françaises y ont recours, pour ne pas dire
toutes. De la BNP-Paribas au Crédit Agricole, en passant par la
Banque Hervet, le groupe Crédit Mutuel- CIC, la Société
Générale...À vrai dire, il est méme plus difficile
de trouver une banque qui n'externalise aucun service.
En effet, pour ne citer que deux d'entres elles, la
BNP-Paribas est
la première banque française à avoir
choisi la co-entreprise, en créant avec IBM une entreprise commune -
BNP Paribas Partners for Innovation - qui compte 450 personnes lui
fournissant les prestations de service informatique dont elle a besoin.
Ce mouvement d'externalisation qui suit la vague de
départs en retraite s'étendra pour la BNP Paribas aux
moyens de paiement et à la gestion de valeurs mobilières,
d'ici à 2010.
De méme, la Société
Générale G2SI mise fortement sur
l'externalisation des opérations titres auprès des banques
d'affaires. Elle a également signé un contrat
d'externalisation avec ING Wholesale Banking UK, qui concerne le
back-office d'activité de salle des marchés et de banque
d'investissement. Bien entendu, la S.G. externalise aussi le support
bureautique et réseau de 9000 utilisateurs de son siège social,
et ce, depuis
1995.
Au delà des Pyrénées, l'outsourcing
existe aussi en Espagne, où la Caixa Catalunya,
troisième caisse d'épargne espagnole, annonçait avoir
conclu, pour la décennie à venir, un contrat
d'externalisation de son informatique avec le groupe Accenture, pour
une valeur de près de 220 millions d'euros.
Et bien entendu, la Deutsche Bank, en Allemagne,
figure également au palmarès des banques outsourcers.
Affichant de bons résultats, la banque allemande n'est
toutefois pas satisfaite. Son objectif étant de rejoindre la
catégorie des établissements les
plus rentables (en affichant un rendement de 25 % de
ses fonds propres
contre 17 % en 2004), elle a donc confirmé de nouvelles
restructurations, qui
ont conduit, à une réduction de 6 400 du nombre de
salariés dans le monde, en partie dues à l'externalisation des
services informatiques.
Nous avons à deux reprises cité l'exemple de
l'externalisation au
FIPA. Voici le moment de partager une expérience, en
détaillant concrètement la mise en place et le suivi de cette
stratégie.
3. APPROCHE PRAGMATIQUE
DE L'OUTSOURCING
Dans le cadre de ma formation en alternance au sein du FIPA,
j'ai
participé à un projet d'externalisation
d'une activité. De cette mise en situation est née l'envie
d'étudier le thème de l'outsourcing. Le mémoire
était donc l'occasion d'aborder ce thème en une double
approche "étudiant- apprenti", ou "université-entreprise".
À l'aide de mes notes prises durant ce projet, ainsi que l'aide de
collègues et de leurs comptes-rendus, en voici un rapport
détaillé.
3.1) Étude de cas : Organisation des A.G. au
F.I.P.A.
3.1.1 Description de la mission
Le projet Externalisation du traitement
pré-assemblées générales
s'inscrit comme l'un des trois sous jacents d'un projet
dénommé
« Assemblées Générales
Centralisées ». La mission de l'équipe est
complémentaire aux deux autres ateliers, qui se soucient
davantage de la logistique (atelier structuration) et du suivi,
tableau de bord et contrôle (atelier
pilotage).
Comité de Pilotage
Projet
"A.G. Centralisées"
Atelier
"Externalisation"
Atelier
"Structuration des travaux"
Atelier
"Pilotage"
L'externalisation est donc davantage ici un choix
stratégique qu'un
choix tactique. En effet, l'objectif est défini sur
le long terme. De plus, le
projet entre dans le cadre de la création d'un nouveau
service aux émetteurs
(sorte de package pour l'organisation des A.G., notamment avec
l`utilisation
du boîtier électronique pour le vote,
l'envoi de documents personnalisés, etc.) complété par
une maîtrise et une réduction des coûts (en allégeant
les charges fixes et en ayant la possibilité d'adaptation des
coûts en fonction des besoins à Court et Moyen Terme).
Enfin, ce projet permet aux services concernés de se recentrer sur
leur métier bancaire.
Dans le cadre du traitement pré A.G., la prestation
souhaitée peut se décomposer globalement en deux parties :
Une partie « éditique » :
o Création, édition, assemblage,
diffusion, réception des formulaires VPC* et des
enveloppes.
Une partie « traitement des retours » :
o Réception, ouverture et pré
analyse des courriers, numérisation et interprétation des
formulaires VPC, Génération et transfert des fichiers,
stockage et
restitution des documents pour le jour J.
3.1.2 Diagnostic d'environnement
Pour vous présenter un état des lieux d' «
avant projet », remarquons tout d'abord le pic d'activité en
juin.
Calendrier de la tenue d'A.G.
Janvier Mars Mai Juillet Septembre Novembre
* Cf. Glossaire : sigles utilisés
Ce pic entraîne dès lors une inadéquation
ponctuelle entre la charge
de travail et les ressources disponibles.
Le traitement des retours de votes par correspondance
peut alors étre qualifié de « consommateur » de
temps et l'activité aux nombreuses tâches administratives
devient dès lors « améliorable ». C'est
pourquoi l'externalisation des assemblées générales est la
solution.
3.1.3 Bilan de l'existant
Partant de ce diagnostique d'environnement, nous pouvions
alors établir un bilan de l'existant. Voici un tableau présentant
un cadre quantitatif
du nombre d'actionnaires inscrits en nominatif ainsi
que le nombre d'assemblées générales
gérées au FIPA. Parmi les dix A.G. les plus
importantes, deux étaient choisies comme «
externalisables ».
Service Titres
D Nombre d'actionnaires nominatifs
D Don't actionnaires salariés
|
308 858
20 808
|
Stock options
D Nombre d'optionnaires nominatifs
D Nombre de plans
|
12 865
442
|
Assemblées
générales
D Nombre
D Dont A.G. >500
présents
|
392
10
|
3.2 Définition des premières tâches
de l'atelier
3.2.1 Mise en place du plan d'actions
En l'espace de moins de trois mois, le choix du prestataire ainsi
que toute la mise en place du traitement des A.G. devait étre
effectué.
Le plan d'actions était principalement
destiné à organiser le lancement et la
réalisation de l'appel d'offres, mais également la
sélection
des prestataires ainsi que la négociation
commerciale et la rédaction
détaillée du contrat de services.
Estimations des charges pour la réalisation du plan
d'actions "Externalisation"
|
Actions
|
Date de fin
|
Charges
estimées (J.H)
|
Définitions du processus et de la terminologie
|
03/12/2005
|
5
|
Choix des A.G. externalisables
|
03/12/2005
|
Rédaction du cahier des charges dont les règles de
gestion et les procédures
|
16/12/2005
|
2
|
Rédaction de l'appel d'offres
|
16/12/2005
|
2
|
Sélection des prestataires
|
20/12/2005
|
5
|
Réception et dépouillement de l'appel d'offres
|
07/01/2006
|
5
|
Négociation commerciale et rédaction du contrat de
services
|
14/01/2006
|
5
|
Choix du prestataire et réponses
|
17/01/2006
|
5
|
Choix des sociétés à externaliser
|
02/03/2006
|
5
|
Mise en place du suivi du traitement
|
08/03/2006
|
5
|
Total Charges estimées (J.H.)
|
39
|
Comme le cadre de ce projet l'a défini dans le
premier point, le
traitement pré Assemblées est divisé en
deux parties, à savoir la partie
« éditique » et la partie «
réception ». Le processus suivant vise à programmer les
tâches du périmètre d'externalisation.
Cela aura notamment été pour moi une
façon de me familiariser avec la conception éditique des
formulaires de vote, et de visualiser les informations sur la gestion du
traitement des Assemblées Générales que les membres du
service concerné m'avaient données.
3.3 Mise en place de l'appel d'offres
3.3.1 Choix des Assemblées Générales
Externalisables
FIPA a donc souhaité externaliser une partie du
processus de gestion des assemblées générales
à une seule et méme société. Son
objectif s'inscrit dans le long terme ; il ne s'agit donc
en aucun cas d'une
solution ponctuelle. C'est pourquoi le choix des A.G.
externalisables la première année se doit d'étre
judicieux. Ce choix peut également servir de
« test » avant d'élargir le champ des A.G.
externalisées par le prestataire.
Afin de proposer un panel diversifié
d'assemblées, le choix s'est porté sur des traitements
différents les uns des autres. C'est à dire que le nombre
d'envois de formulaires de vote par correspondance aux actionnaires
se devait d'étre faible pour la première
assemblée choisie, et d'augmenter par la suite.
De plus, le choix s'est porté sur des A.G. «
sensibles » pour faire face directement aux besoins du service, et
mesurer ainsi le gain de productivité et le gain en terme de
coûts. Enfin, le choix de l'Assemblée Générale
du groupe lui-méme était convenu pour des raisons
évidentes de quantités d'envois, pour marquer la confiance
apportée au projet, et montrer ainsi l'évolution de la
filiale.
C'est pourquoi cette année, FIPA a
confié au routeur quatre
Assemblées Générales correspondant au profil
recherché :
Sociétés
|
Nombre d'expéditions
|
Nombre de retours
|
XXX
|
3 300
|
1 600
|
XXX
|
110 000
|
32 000
|
XXX
|
13 600
|
65 000
|
XXX
|
7 000
|
1 900
|
3.3.2 Contenu de l'appel d'offres
Visé par le chef de projet, le rédacteur de l'appel
d'offres est ici un membre de la maîtrise d'oeuvre.
Après avoir présenté le FIPA et
exprimé la prestation demandée, l'appel d'offre a
utilisé une terminologie. Une deuxième partie était
uniquement constituée du schéma du
processus sous forme de frise
chronologique.
Par la suite, l'appel d'offre a expliqué la
prestation attendue en matière de création,
d'édition et de diffusion des documents (partie
« envois »). Enfin, la réception et le
dépouillement (partie « retours ») des formulaires de
votes par correspondance tiennent lieu dans une quatrième partie.
L'appel d'offre se termine par l'expression des
résultats attendus et des mises en gardes de FIPA. Ainsi, les
réponses des prestataires devaient impérativement parvenir
à une date dite « deadline ». Le respect du
délai imparti était une condition sine qua non à la
sélection du routeur.
Pour information, l'appel d'offre exprimait
également clairement la confidentialité et la
criticité de l'externalisation de cette activité.
C'est pourquoi FIPA exigea au travers de celui-ci l'autorisation de
contrôle sur toute la chaîne de production ainsi que la mise en
place de pénalités en cas
de retard ou d'erreurs imputables au prestataire.
Après rédaction de l'appel d'offres, celui-ci
nous a été donné pour relecture avant
expédition.
Le cahier des charges en dix tâches
|
Réception des courriers
|
Ouverture simple des courriers
|
Pré-analyse et "dépollution" des courriers
|
Numérisation des formulaires
|
Réalisation du vidéo codage des formulaires
|
Contrôle et interprétation des données des
formulaires
|
Génération des fichiers à retourner au
FIPA
|
Transfert des fichiers à FIPA
|
Accès aux données
|
Stockage et restitution des documents pour le jour J
|
3.4 Sélection du prestataire « routeur
»
3.4.1 Méthode de décision
Pour le FIPA, il est essentiel de déterminer si
le prestataire est digne de confiance car le non respect des
délais entraînerait purement et simplement l'annulation de
l'Assemblée Générale, et l'image du FIPA serait
la première touchée.
Ce type d'appel d'offre consiste donc à
effectuer une présélection d'un petit nombre de
prestataires. Cette présélection induit quelques
avantages, notamment en matière de coûts puisque le nombre de
propositions dépouillées est moindre, mais aussi une
moindre diffusion de l'information quant à l'opération
d'externalisation en cours.
Ainsi, le choix du prestataire a respecté l'ordre suivant
:
6 prestataires
consultés
|
2 prestataires
short listés
|
1 prestataire
préconnisé par l'atelier
|
XXX
|
XXX
|
YYY
|
YYY
|
###
|
###
|
YYY
|
###
|
###
|
3.4.1.1 Critères utilisés pour choisir le
prestataire
Conformément aux objectifs définis dans la
première partie, le choix
du prestataire doit correspondre à
différents critères. Si les critères
économiques et techniques sont essentiels (prix, performance,
flexibilité...),
la notoriété du prestataire et la mise à
disposition d'interlocuteurs avec qui le
FIPA prendra contact ne sont pas à négliger.
Avec du recul, FIPA a ainsi à peu près suivi
ce classique tableau des critères utilisés pour
sélectionner un prestataire :
Critère
|
Pondération
|
Expérience en matière d'externalisation
|
20%
|
Taille
|
20%
|
Références dans le domaine de
l'externalisation
|
10%
|
Prix proposé
|
10%
|
Prix après négociations
|
10%
|
Flexibilité
|
10%
|
Capacité d'absorption
|
10%
|
Impression générale
|
10%
|
3.4.1.2 Les facteurs clefs de YYY
Après étude des réponses des prestataires,
nous avons pu définir quatre facteurs clefs amenant notre
préconisation pour YYY:
La compréhension du sujet et des enjeux ;
Les engagements contractuels de volumétrie (30 000 VPC /
jour) ; Le coût global de la prestation ;
La disponibilité horaire (7h-22h) et la
réactivité.
Enfin, FIPA conserve les rôles de contrôle et de
management sur les éléments de difficultés. C'est en ce
sens qu'il s'agit bien d'externalisation
a contrario de la sous-traitance.
3.5 Focus sur les études tarifaires
3.5.1 Comparaisons concurrentielles
« Les coûts de transaction sont les coûts
induits par le recours au marché. Ainsi, l'entreprise peut faire
elle-même ou acheter des services dont elle a besoin sur le
marché. Ces coûts sont liés à l'analyse des
éventualités possibles, à l'établissement des
contrats (cahier des charges...) et au suivi
de leur exécution. Ainsi, certaines activités
ou certaines fonctions peuvent
être abandonnées (cas ici de
l'externalisation) parce qu'il devient moins
coûteux d'acheter sur le marché que de continuer
à faire soi-même »9.
Sous cette logique expliquant le principe général
de gain de coûts
en matière d'externalisation, la sélection
des prestataires s'est donc aussi faite sur une base de comparaisons
tarifaires. Cette tâche a été la plus consommatrice
de temps.
En effet, les tableaux Excel émanant des
différents prestataires présentaient des données
tarifaires peu comparables.
Ainsi, les calculs qui m'étaient confiés
devaient prendre en considération les deux parties du traitement
des A.G. (éditique et retours) et
je devais proposer des simulations avec les données
chiffres des A.G. choisies. Ne connaissant pas l'activité
parfaitement, l'aide de l'équipe projet
fut précieuse et les tarifs appliqués par
les prestataires devenaient plus clairs.
Une fois, le prestataire choisi, une nouvelle tâche
était d'établir des applications sur trois A.G. types incluant
les coûts dits « One shot » pour la mise en oeuvre du projet,
qui ne se répercutent qu'au lancement du projet. (Exemple : coût
de la mise en place des maquettes des formulaires VPC).
3.6 Établissement du contrat
d'externalisation
3.6.1 Typologie du contrat
Après accord sur les tarifs, l'heure de
l'établissement du contrat par
le service juridique avait lieu. Il comporte de
nombreuses clauses de pénalités en cas de non atteinte
des objectifs de performance. Jérôme Barthélemy parle
dans ce cas d'un contrat de type « Néoclassique ».
Les deux tableaux ci-après présentent la
durée des contrats et la durée des relations client -
prestataire :
9 J-P Piriou « Lexique de Sciences
économiques et sociales », 2000.
Durée des contrats
|
|
Inférieure à 18
mois
|
Comprise entre
18 et 36 mois
|
Supérieure à 18
mois
|
Pourcentage
d'entreprises
|
59%
|
33%
|
8%
|
Durée de la relation
|
|
De 1 à 2 ans
|
De 2 à 6 ans
|
Plus de 5 ans
|
Pourcentage
d'entreprises
|
8%
|
37%
|
55%
|
3.6.2 Le contenu du contrat
Le corps d'un contrat d'externalisation comprend
généralement trois types d'obligations : les obligations
opérationnelles, les obligations financières et les
obligations juridiques. Celles-ci sont résumées dans le
tableau ci-dessous.
Obligations opérationnelles
|
Obligations financières
|
Obligations juridiques
|
Objet du contrat
Nature des prestations
Transfert des hommes et du matériel
Réversibilité
Comité technique
Exécution des prestations
Contrôle et audit
|
Durée du contrat
Mode d'établissement du prix des prestations
Mode de révision du prix
Mode de facturation et de paiement
|
Propriété de l'information
traitée
Régime de responsabilité
Force majeure
Résiliation du contrat
Personnel
Assurances
Cession du contrat Procédures amiables Attribution de
compétences
|
Les conditions générales d'un contrat
d'externalisation
Les grands thèmes du contrat de services entre
FIPA et YYY se
résument ainsi :
Introduction
o Définition des objectifs du contrat de services
Définition des parties présentes au contrat
Couverture et points majeurs
Résultats
o Engagements de résultat
o Obligation de résultat
Description du service attendu
o Schéma d'ensemble o Contrôle de la qualité
o Condition de validité
o Niveau de sécurité
o Gestion des incidents et des anomalies (plan de secours)
o Demande de services supplémentaires
o Localisation
Dispositions financières
o Prix, révision des prix
o Conditions de règlement, facturation
o Réduction tarifaire en cas de « sous
activité »
o Pénalités en cas de retard
Litiges, confidentialité et propriété
intellectuelle
Durée du contrat et résiliation
Indicateurs de suivi du niveau de service
o Plage horaire
o Interlocuteur dédié à la relation avec
FIPA
o Niveaux d'alertes et d'anomalies
Disposition à prendre en cas de projet d'A.G.
exceptionnel
Clauses particulières
3.7 Suivi du traitement des retours
Après avoir déterminé les
Assemblées Générales externalisables, choisi le
prestataire, défini le cahier des charges et les termes du
contrat, l'atelier « structuration des travaux » prenait le relais du
projet.
Pour cela, hormis la mise en place du calendrier des
opérations logistiques pré-A.G. (exemple : publication au
Bulletin des Annonces Légales
Obligatoires, grille du personnel en déplacement pour la
tenue de
l'Assemblée Générale Ordinaire de FIPA), les
tâches étaient ainsi allégées et
l'externalisation était une réussite.
Pour m'étre entretenu avec les membres du groupe
projet, j'ai pu noter deux camps d'appréciations
différentes.
En effet, du côté pilotage, il s'agit d'un
« franc succès qui sera étendu ». Nous pouvons
considérer que le soulagement en terme de charges
a été clairement remarqué par les
équipes. Il s'agit là d'un soulagement, pour
ne pas parler de confort, et le recentrage au coeur
du métier a opéré. De plus, le recours aux
personnes sous contrat d'intérim a été grandement
diminué et les coûts fixes ont donc été
allégés.
Mais du côté opérationnel, c'est à
dire du côté des collaborateurs en lien direct avec la gestion
du traitement des assemblées, l'externalisation connaît
quelques limites. Et ce moindre enthousiasme peut étre
compréhensible ; j'en parlerai en conclusion de ce rapport.
Ainsi, certains considéreront que les
problèmes des années précédentes n'ont
été que « déplacés ».
Il est vrai que les machines traitant l'éditique
connaissent quelques limites. Sans entrer dans les détails, je
peux citer par exemple le fait que l'envoi du formulaire ne se faisait
automatiquement qu'avec cinq documents l'accompagnant. Or il est
fréquent que ce VPC soit accompagné de davantage de
documents (résolutions, bilan de la société, enveloppe T,
etc.) Ainsi, le recours au travail manuel était
nécessaire, ce qui engendra un surcoût et une perte de
temps.
En ce qui concerne les coûts justifiables mais toutefois
peu attractifs
de cette prestation, la distance entre le prestataire et
FIPA engendre des charges supplémentaires pour payer cet
éloignement des opérations via
coursiers (banlieues parisiennes opposées).
CONCLUSION
Les dirigeants des grands groupes bancaires s'accordent à
dire que
les métiers d'Outsourcing vont se développer
très rapidement, notamment dans les métiers des titres. Le
projet auquel j'ai participé durant ma formation
en apprentissage en est un simple exemple.
Andreas Hackethal, dans son chapitre dans La
Nouvelle Économie Bancaire, évoquait la méme
hypothèse : « En ce qui concerne l'évolution des
chaînes de création de valeur en des réseaux de
création de valeur, le secteur financier se trouve encore au
début ».
De méme, selon René Lecomte,
Président Directeur du FIPA, « le modèle
d'entreprise doit être au service des gestionnaires d'actifs. Il doit
offrir tout ce que ceux-ci ne pourront ou non voudront plus faire en interne
pour des raisons soit de coût soit de masse critique, ou encore
à la suite de concentration sur leurs métiers coeurs qui
sont la gestion financière et la vente. Ce qui ne les
autorisera plus à mobiliser des ressources de management sur
des questions qui ne seront plus centrales pour elles ».
Mais si l'externalisation connaît actuellement une forte
croissance au sein des banques, nous sommes amenés à
émettre des réserves quant à cet essor. Nous ne pouvons
ainsi omettre de dire que l'externalisation induit d'importants
risques.
Tout d'abord, un argument du risque est la
dépendance envers le prestataire, qui s'occupe de plusieurs clients.
En effet, l'externalisation diffère fortement de la cession
d'activité ; or plus le temps passe, plus il semble difficile de
réintégrer une activité externalisée. C'est
pourquoi l'entreprise doit assurer un suivi rigoureux de l'activité et
rester en contact constant avec le prestataire. C'est en cela que
l'externalisation diffère de la cessation pure et
simple de l'activité (ou «downsizing » mis pour
réduction de taille).
Mais malgré ce suivi, le fait de ne plus réaliser
une activité soi-méme
peut faire perdre progressivement ses compétences et son
savoir-faire. Cette question est cruciale pour l'entreprise et peut étre
irréversible.
C'est entre autres choses la raison pour laquelle il a
été proposé d'interdire l'externalisation des fonctions
stratégiques telles que les fonctions
de contrôle ou de gestion des risques par exemples,
dans le cadre de réflexion menée par le CEBS (Committee of
European Banking Supervisors).
Le risque de défaillance ou de sous-performance
du prestataire est aussi à considérer. Il s'agit
là de risques techniques ou de risques économiques
(dépôt de bilan du prestataire par exemple). Les termes
du contrat doivent donc étre clairs pour anticiper les
conséquences de ces éventuels risques.
Enfin, il existe bel et bien un risque social dans le fait que
les salariés peuvent se sentir « trahis » ou rejettent cette
idée d'externalisation dans une moindre mesure. Cette opposition
n'est pas toujours visible, mais il peut subsister un ressentiment par
rapport au comité de pilotage.
L'externalisation a d'ailleurs pour but à long
terme la réduction d'effectifs et ces opérations se
traduisent fréquemment par un transfert de personnel, voire par des
licenciements.
Les formes d'externalisation évoluent donc
à mesure que l'activité externalisée se rapproche du
coeur de métier. La filialisation est la plus ancienne des
formes d'externalisation et nous assistons au développement
de partenariats entre les banques elles-mémes ou
entre les banques et d'autres sociétés de service.
Cette démarche répond au méme souci de
mutualisation des coûts et d'optimisation des fonds propres.
L'ouverture des frontières a entraîné des changements
d'échelle au niveau européen. On se dirige vers un nouveau
modèle de banques.
Pour des raisons pratiques, nous nous sommes plus
particulièrement intéressé à l'externalisation des
« Back-offices Marchés ». Et à plus ou moins
long terme, de nombreux arguments émettent
l'hypothèse que ce corps de
métier de la banque jouera directement la carte de
l'Outsourcing.
Il semblerait que toutes les conditions soient
déjà réunies. À titre personnel, il est donc
légitime que je me pose des questions quant à l'avenir
de ces back-offices auxquels je me sens aujourd'hui «
attaché ».
Mais, en dépit des mesures stratégiques telles
que l'externalisation, le secteur financier continue à créer de
l'emploi. Nous disons « en dépit » car des transferts de
salariés sont souvent, rappelons-le, les conséquences
sociales de cette pratique.
Et si l'on considère que dans les dix prochaines
années, le secteur de
la banque verra partir un tiers de ses salariés en
retraite, nous pouvons citer l'exemple des entreprises japonaises qui ont
réglé à leur manière la question
de la préretraite anticipée, en envoyant leurs
salariés de plus de cinquante ans chez des prestataires de service
d'outsourcing.
Au-delà des performances financières, nous sommes
donc en mesure
de nous demander si les stratégies d'externalisation
n'engendrent pas une contre-performance sociale.
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ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
· Ouvrages
BARTHELEMY Jérome. Stratégies
d'Externalisation, Dunod, 2004.
CHANDLER A. Stratégies et structures de l'entreprise,
Éditions d'Organisation, 1989. CHOINEL Alain. Le système
bancaire & financier. Paris : Revue Banque Édition,
2002.
GOGUE Jean-Marie. Management de la Qualité.
Paris : Economica, 2001.
PASTRÉ Olivier, COLLECTIF D'AUTEURS. La Nouvelle
Économie Bancaire. Paris : Economica, 2005.
PLIHON Dominique. Les banques, nouveaux enjeux, nouvelles
stratégies. Paris : La
Documentation Française, 2000.
· Rapports et Revues
BANQUE MAGAZINE / REVUE BANQUE : Articles sur
l'externalisation des fonctions bancaires.
Janvier 2000 (n°610) Mars 2000 (n° 612) Décembre
2001 (n° 631) Février 2005 (n°223).
OPTION FINANCE : Les conservateurs de titres jouent la
spécialisation,
Avril 2005 (n°829)
QUOTIDIENS :
LE MONDE
LES ÉCHOS
LA TRIBUNE
· Websites
http://www.strategie-pme.com/externalisation.htm:
Conseils en matière
d'externalisation
http://management.journaldunet.com/dossiers/0309externalisation/
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