1.4. INDUSTRIE DU BOIS EN CÔTE D'IVOIRE
1.4.1. Évolution de l'industrie du bois en
Côte d'Ivoire depuis 1918
En ce qui concerne l'industrie forestière dont la
première unité de sciage (dénommée SCAF) a
été installée en 1918 à Grand Bassam, une
régression est observée.
Depuis cette période, l'implantation de l'industrie
primaire du bois a connu une évolution rapide. Et une proportion plus ou
moins importante de grumes exploitées se transformait sur place au fil
des années : 18% en 1930 ; 38% en 1937 ; 86% en 1945 ; 41% en 1950 ; 20
à 41% entre 1960 (année de l'indépendance de la Côte
d'Ivoire) et 1984.
L'industrialisation de la filière bois en Côte
d'Ivoire a été encouragée par le gouvernement à
travers les différentes politiques mises en place depuis 1960.
Suite aux différentes mesures de contingentement sur
les bois bruts à l'exportation, les livraisons de bois en grumes aux
usines locales sont passées de 58% en 1985 à 100% en 1998, le
gouvernement ayant décidé en 1995 l'interdiction totale de
l'exportation des bois bruts, équarris et plots (ONUDI, 2012).
Par ailleurs, pour inciter les entreprises à une
transformation plus poussée du bois, les quotas à l'exportation
ont été imposés sur les sciages verts à partir de
1998. Au cours des dernières années, l'industrie du bois,
autrefois troisième secteur exportateur du pays, a vu diminuer son poids
dans la croissance économique du pays en raison de la demande de terres
agricoles, en particulier pour le cacao et le café. La
raréfaction du bois a entraîné la perte d'emploi et de
revenus, en grande partie du fait de la restructuration et de la fermeture de
plusieurs usines de transformation, et un déclin général
du secteur y compris dans la coupe, la transformation, le transport, la
commercialisation, etc. En 2012, l'industrie du bois représentait
environ 12 000 emplois formels directs, 50 000 en ajoutant les emplois
indirects et 400 000 en prenant en compte les activités liées au
bois-énergie (République de Côte d'Ivoire, 2016). Le volume
de sciage a diminué de 32 600 m3 en 2004 à 5 300
m3 en 2010, suite à la pénurie de grumes de
qualité. L'outillage de la transformation, maintenant obsolète
pour la plupart, n'est plus adapté aux petites dimensions des essences
qui sont actuellement récoltées (DPIF, 2011).
Cela affaiblit les rendements de la transformation, qui
à leur tour diminuent le retour sur investissement. L'industrie du bois
est confrontée à la rareté de la ressource bois, pour
cause de dégradation très avancé du couvert forestier. De
2004 à 2019, on a noté une augmentation des
15
unités de bois agréées, allant de 131
à 194. Cette manifestation d'intérêt pour l'activité
industrielle signifie que malgré ce problème, les conditions sont
réunies pour exercer efficacement cette activité. (DPIF,
2020).
Le marché Européen représente 80% de la
destination des produits ivoiriens. Les autres marchés des bois
transformés sont les États-Unis, le Japon, Hong Kong, l'Australie
et le Liban. Malgré les prix compétitifs de ces derniers
marchés, ils demeurent faibles à cause de l'éloignement,
et ils ne sont pas aussi accessibles comme l'Europe (République de
Côte d'Ivoire, 2016).
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