2.3.2. Marge bénéficiaire avant et avec
utilisation de la technologie selon les communes
La marge bénéficiaire des producteurs ayant
pratiqué la culture sous zaï agricole a été plus
élevée par rapport à la situation initiale (Tableau 10).
Il est noté une augmentation de leur revenu de 130 à 299 % selon
les communes.
Avec l'utilisation de la technologie, la commune de Mayahi a
enregistré la marge bénéficiaire la plus
élevée (t= 3,3 ; df= 15 ; P=0,005).
Pour l'ensemble des producteurs, il a été obtenu
une marge bénéficiaire moyenne de 40 954 #177; 34 395 CFA avant
l'utilisation de la technologie et 131 840 #177; 57 144 FCFA avec l'utilisation
de la technologie soit une hausse de 222 %. La marge ne diffère pas
selon le genre (t= 1,5 ; df= 18 ; P= 0,15).
Tableau 10 : Marge bénéficiaire
moyenne des producteurs avant et avec utilisation de la technologie en bande
alternée par commune.
Revenu
|
Amoumoune
|
Mayahi
|
Avant utilisation de la
|
|
|
technologie
|
37 222 #177; 37 841 a
|
44 687 #177; 30 950 a
|
Avec utilisation de la
|
|
|
technologie
|
85 555 #177; 45 788 b
|
178 125 #177; 68 501 b
|
ANOVA
|
t= -5 ; df= 14 ; P<0,001
|
t= -2,4 ; df= 16 ; P=0,027
|
31
2.4. Discussion
La hausse de rendement de 394% pour le mil et 135% pour le
niébé pourrait être liée à deux (2) raisons :
i) la rétention de l'humidité par les zaïs dont la plante
peut s'en servir en cas de sécheresse ; ii) la rétention des
éléments minéraux par le compost appliqué ce qui
pourrait faciliter leur utilisation par la plante ; iii) l'augmentation des
quantités de nutriments du sol avec l'apport du compost. Ces conditions
ont certainement influé sur la croissance, le développement et la
production des plants de mil et de niébé. L'humidité
accumulée a permis aux plants de disposer de quantités
additionnelles d'eau au cours des périodes d'arrêt
momentané des pluies. Ces résultats ont été
confirmés par plusieurs auteurs : Roose (2004) ont aussi affirmé
que la pratique du zaï agricole permet de doubler les rendements que
ça soit sur des zipellés que sur des sols dunaires ; Kabore
(1991) ; Kambou (1996) ; Dakouo (1998) ; Sawadogo (2001) ; Bouzou et al.
(2004) ; Noirard et al. (2011) ; Billaz (2012) ; Botoni et
al. (2015) en ont confirmé des hausses de plus de 200% de rendement
de mil et de plus de 100% pour le niébé.
Ambouta et Amadou (2000) avec une étude
réalisée en 1996 et 1997 dans la zone de Gakoudi au Niger ont
démontré que malgré la mauvaise répartition des
pluies, les rendements en grains du mil ont été à
l'avantage du « tassa ». Des productions de 640 kg/ha ont
été obtenues en 1996 et 800 kg/ha en 1997 soit une hausse de
rendement de 370%. Les mêmes tendances ont été aussi
rapportées par Roose et al. (1999) ; Valerie (2007) et
OCDE/CSAO (2008). La technique semble aussi adaptée aux sols
érodés. Il a été obtenus des rendements similaires
d'ordre de 300 à 400 kg/ha soit un gain de plus de 300% de sur des
terres totalement dégradées (RECA 2011 ; Botoni 2012 ; Maurice et
Le Crom, 2013 ; Zongo 2013 ; Anshuman Das et al. 2015 et Bationo
et al. 2015).
Ces résultats confirment notre quatrième
hypothèse selon laquelle « Les investissements dans la pratique du
zaï agricole contribuent de façon significative à
l'amélioration de la production agro-pastorale ».
La marge bénéficiaire de 222% obtenu avec le
zaï agricole par rapport à la pratique habituelle des producteurs
donne une valeur ajoutée à la pratique. Cela confirme la
cinquième hypothèse suivante « Les revenus engendrés
par la pratique du zaï agricole rendent à un seuil acceptable les
populations moins vulnérables aux effets de sécheresse ».
Contrairement à nos résultats, Lisan (2010) a obtenu une
différence de 600% sur les glacis celle-ci est nettement
supérieure au hausse de rendement avancée dans cette
étude.
32
|