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MONTPELLIER BUSINESS SCHOOL
Programme Master Grande Ecole
LES EFFETS DE LA DIGITALISATION DES BANQUES DE DETAIL EN
FRANCE SUR LA SATISFACTION CLIENT
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Mémoire de Master
Présenté par
Arthur CONILH
Sous la direction
Du Professeur Alexandra GAIDOS Juillet 2020
|
« Montpellier Business School n'entend donner aucune
approbation ni improbation aux opinions émises dans ce mémoire ;
ces opinions doivent être considérées comme propres
à leur auteur. »
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Résumé :
Dans un environnement concurrentiel en mutation constante, les
banques de détail suivent également ce changement
numérique de plus en plus important, se calquant ainsi sur les
progrès technologiques. Leur stratégie, leur développement
ainsi que leur organisation sont remises en question au quotidien. Aujourd'hui,
de nombreuses innovations ont émergé dans ces banques
traditionnelles (entretien en visioconférence, chatté avec son
conseiller depuis l'application bancaire...) et nous ne saurons jusqu'où
cela va pouvoir évoluer.
La digitalisation est de plus en plus adoptée dans ce
milieu, avec l'apparition des applications bancaires, de l'autonomie du client
sur les opérations bancaires courantes (virements, relevés de
comptes, opposition des moyens de paiements...), tous comme les interfaces des
banques sur Internet en sont des illustrations pertinentes. La stratégie
de fidélisation du client étant devenue incontournable, cela a
favorisé l'implantation de tous ces nouveaux acteurs dans le paysage
bancaire. En effet, le fait pour les clients de rester connectés est un
vrai atout. De plus, ce nouveau mode de fonctionnement profite également
aux renseignements du système d'information de la banque.
Cet impact de la digitalisation a permis une évolution
des comportements et des attentes des clients envers leur banque, et a
contribué indirectement à modifier les relations avec leur
conseiller. A la fin du 20ème siècle, quelques
années avant l'arrivée du digital dans les foyers, les banques et
les conseillers commerciaux étaient très importants pour les
clients. Auparavant, il n'y avait que peu de probabilités pour que le
client quitte sa banque. Généralement, les clients restaient au
sein de la banque « familiale » et le conseiller pouvait même
être considéré comme un « membre de la famille ».
Aujourd'hui, suite aux modifications des usages des plateformes bancaires, les
clients ont des exigences exponentielles. Les banques de détail sont
désormais concernées par l'optimisation de points fondamentaux
dans leur business, en particulier celui de l'amélioration de
l'expérience client, favorisant sa satisfaction.
L'objet de cette étude sera de comprendre en quoi
l'arrivée du digital dans les banques de détail a-t-il
influencé l'expérience client et modifié les habitudes de
celui-ci. Nous étudierons dans un premier temps l'environnement et le
contexte de l'activité des banques de détails. Puis dans un
second temps, nous approfondirons l'évolution de l'expérience
client avec l'introduction du digital et son impact sur la satisfaction
client.
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Nous choisirons ainsi de traiter cette étude par le
biais d'une méthode quantitative en interrogeant des sujets, clients
d'une banque en France, et de la relation qu'ils entretiennent dans cet
écosystème suite à l'arrivée des nouveaux outils
digitaux.
Mots clefs : relationnel client, digitalisation, satisfaction
client, banque, services bancaires.
Remerciements :
Dans un premier temps, je tiens à remercier Alexandra
Gaidos, mon maître de mémoire, pour son implication, l'aide
qu'elle m'a apportée, ainsi que son soutien lors de la rédaction
de ce mémoire. Elle a su m'orienter vers de nouvelles pistes de
recherche et répondre avec beaucoup de disponibilité à mes
questions.
Je souhaiterais également remercier Alexandre Borrelly
et Jean-Luc Noël pour leur contribution dans la réflexion et
l'élaboration du questionnaire. Ils sont tous deux conseillers experts
en Immobilier au sein d'une agence bancaire en France. Grâce à
leur expérience dans ce domaine, ils ont su me guider vers
différents axes dans la réflexion de ce mémoire.
Je tenais également à remercier toutes celles et
ceux qui ont pris le temps de répondre au questionnaire anonyme.
Pour conclure, je souhaiterais remercier mes parents ainsi que
mes proches pour leur contribution et les nombreuses discussions sur les pistes
potentielles à développer, ainsi que pour le partage
d'expérience et leur point de vue sur cette problématique de
mémoire.
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SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
1. La digitalisation des banques de détail en
France.
A) Le contexte et les enjeux de l'émergence du digital en
banque.
1. La digitalisation des banques de détail.
2. Une montée de la concurrence dans les banques.
3. Les opportunités de marché.
B) Les transformations digitales dans le secteur traditionnel.
1. Un business model digital. .
2. Les nouveautés digitales et les canaux de
communications.
3. Les impacts de la transition numérique.
2. La mutation des demandes clients dans la relation
commerciale.
A) La relation humaine et le digital.
1. La place du client dans la relation commerciale.
2. La place du conseiller bancaire dans la relation
commerciale.
3. Vers une polarisation entre le conseiller et le digital.
B) La satisfaction et la fidélisation du client.
1. Les natives technologies, vecteur d'un nouveau système
de demande.
2. Une nouvelle expérience client.
3. La qualité des services proposés par les
banques, condition de fidélisation.
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CONCLUSION DE LA REVUE DE LITTERATURE .
III. Problématique .
IV. Méthodologie
1. Les objectifs de la recherche.
2. Le positionnement épistémologique et le choix
de la démarche hypothético-déductive.
3. Le recueil d'information de manière quantitative.
4. Plan d'actions et collecte de données.
V. Résultats
1. Résultat 1 : Les outils digitaux ont
diminué le nombre de visites en agence du client dans sa banque de
détail.
2. Résultat 2 : Les accès digitaux
répondent positivement à la satisfaction des clients selon leurs
demandes.
3. Résultat 3 : La satisfaction du client
envers sa banque dépend majoritairement de la relation physique qu'il
entretient avec son conseiller bancaire.
4. Résultat 4 : Il existe une
corrélation entre l'importance de la demande du client et sa
sollicitation avec les différents acteurs de la banque.
VI. Discussion
1. Implications théoriques.
2. Implications managériales.
3. Limites de l'étude.
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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INTRODUCTION GENERALE
« La transformation numérique est un choc
structurel inévitable pour le secteur bancaire », ACPR, 2018.
Depuis ces vingt dernières années, la banque a cherché
à renouveler son business par de nouveaux investissements en
matière technologique. Depuis la crise financière de 2008, de
nombreuses mutations ont eu lieu dans le système bancaire avec la mise
en place de nouveaux processus, de nouvelles règles ou encore avec de
nouvelles structures déontologiques.
Grâce à l'arrivée de ces acteurs
technologiques et numériques sur le marché bancaire, de nouvelles
perspectives de pérennité sont désormais
identifiées. Ce progrès technique et technologique auquel nous
assistons ne cesse d'évoluer et nous ne savons pas encore
jusqu'où celui-ci pourra se développer. Avec ses moteurs de
recherche, Internet a créé une avalanche d'informations
facilement accessibles (Appleby, 1999). Il est par exemple possible aujourd'hui
de se renseigner sur un sujet jusqu'alors inconnu et d'enrichir ainsi son
savoir grâce aux informations obtenues sur Internet.
Afin d'être en adéquation avec cette nouvelle
époque, les banques traditionnelles ont dû investir dans le
développement numérique, afin de garantir leurs
intérêts économiques, mais aussi dans l'optique de
fidéliser leurs clients. Elles ont par exemple mis en place des
systèmes d'accès par Internet pour leurs clients puisque c'est le
moyen le moins coûteux récemment développé par les
banques pour communiquer avec leurs clients (Robinson, 2009). Par
conséquent, cette innovation a créé une révolution
non négligeable et a amené une vraie réflexion sur la
plus-value octroyée aux banques traditionnelles.
En plus de ses accès Internet, les banques ont
également opté pour de nouveaux logiciels de gestion, pour des
simplifications d'usage en direct via l'ordinateur ou le smartphone du client,
ou encore pour la possibilité de réaliser des opérations
courantes à distance. Pour résumer, les banques proposent
aujourd'hui à leurs clients une accessibilité instantanée
sur le compte bancaire et cela avec une flexibilité 24h/24.
Cependant, avec toutes ces avancées digitales, la place
de l'humain, et plus précisément celle du conseiller bancaire,
est remise en question. Assistons-nous à une confrontation entre
l'humain et le digital dans ce secteur ou plutôt à une entraide ?
Avec la loi Macron, visant à simplifier les transferts de comptes
interbancaires, la satisfaction des clients est davantage prise en compte et
devient prédominante. Cette satisfaction client permettra sa
fidélisation, et
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selon Björk (2015), « il est moins coûteux de
garder des clients fidèles que d'en acquérir de
nouveaux ».
Notre revue de littérature se déclinera en deux
parties destinées à enrichir notre réflexion sur ces
sujets. Dans un premier temps, nous chercherons à comprendre la
stratégie des banques de détail dans leur investissement dans les
nouvelles technologies et dans un deuxième temps, nous nous
questionnerons sur le nouveau modèle de relation client mis en place
à l'ère du digital.
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I. La digitalisation des banques de détail en
France.
A) Contexte et enjeux de l'émergence du digital
en banque.
1) La transition digitale des banques de détail.
De nos jours, la transition du digital se réalise dans
différents secteurs d'activité. La conjoncture actuelle permet
à toutes les entreprises et aux consommateurs que nous sommes,
d'être capables, chacun à notre échelle, de devenir des
acteurs du numérique. Cette évolution digitale s'est
caractérisée par diverses étapes. Tout d'abord avec
l'apparition des ordinateurs, puis d'Internet, suivis par l'émergence
des téléphones portables qui ont ensuite laissé
progressivement place à la technologie encore plus poussée que
sont les smartphones, pour en arriver enfin au développement exponentiel
des réseaux multimédias. Les banques faisant partie des
opérateurs économiques incontournables de notre
société, c'est donc tout naturellement que cette évolution
a impacté le secteur bancaire. Celles-ci investissent trois fois plus
que toute autre entreprise dans l'informatique. (Gartner, 2012).
Il en va dans un premier temps de l'aspect financier de la
banque en elle-même. Pleine de promesses, cette transition
développe de nouvelles facilités en termes de gestion, d'analyse,
mais surtout de charges financières. La banque est une entreprise
à part entière, le gain économique est aussi une de ses
priorités. Grâce à cela, elle a pu notamment observer une
baisse des coûts de transaction apportée par Internet et une
maturation des interfaces du marché, l'externalisation devenant
économiquement plus réalisable (Laube, 2016).
Ces investissements conséquents réalisés
par les banques deviennent rapidement adoptés par leurs clients. Ils ne
mesurent pas forcément l'impact de cette nouvelle opportunité et
cela entraîne l'apparition de nouvelles formes de contact avec le client.
Les succursales bancaires passent de points opérationnels à des
points de consultations (ECB, 1999). Cette contrepartie devient donc
intéressante pour la banque. La recherche de valeur ajoutée
devient un véritable objectif de la part des managers d'équipes
pour conserver l'atout d'une banque de détail « physique ».
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L'accessibilité de l'information pour les consommateurs
entraîne une mutation des points de ventes et du besoin ressenti des
clients. Les succursales ne se positionnent pas comme des centres de
transactions opérationnelles simples tels que le transfert, le paiement,
le recouvrement ou encore le solde de compte, mais comme des lieux de conseil
financier et certains produits et services financiers complexes (Gigov &
Poposka, 2017).
2) Une montée de la concurrence dans les banques.
Selon Salerno (2002), « il existe plusieurs banques
proposant les mêmes services, ce qui aboutit à une concurrence qui
force ses acteurs à considérer des notions récurrentes
à chaque activité commerciale, notamment celle de la
fidélisation de ses clients ». Une entité bancaire doit
alors pouvoir comparer ce que ses concurrents mettent en place pour anticiper
et réussir à se démarquer afin de conserver son parc de
clients.
Les clients étant à la base de cette concurrence
des banques de détails, il est donc nécessaire de pouvoir
susciter en eux une réelle envie de devenir ou de rester client.
D'autant plus que la complexité des services ainsi que l'augmentation de
la part des services dans les industries ont accru la nécessité
d'améliorer la qualité des services dans les entreprises qui
cherchent à améliorer leurs performances financières et
à attirer des clients dans un environnement hautement concurrentiel
(Wang & Hui, 2003).
L'utilisation et l'acceptation du digital par les clients et
les conseillers bancaires ont une place très importante dans le
rendement de l'activité. Comme l'expliquent Barrari & Furrer (2018),
la déréglementation et les avancées technologiques ont
abaissé les barrières à l'entrée et créent
une concurrence sans précédent entre les institutions
financières, où ce n'est qu'en offrant des expériences
clients positives qu'une véritable différence dans un secteur de
plus en plus générique a été obtenue.
Une place primordiale est donc bien reconnue à ce jour
à la performance financière, mais il est à relever
également que la relation client dans cet environnement concurrentiel,
tout comme la place des banques, ne se limite plus aux produits qu'elles
proposent. En effet, l'intensité proposée dans la relation entre
le client et ses interactions avec les services financiers est devenue
incontournable.
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De nouvelles structures émergentes dans les services
financiers font leur apparition avec cette montée du digital. Les
Fintechs sont à l'origine d'une nouvelle concurrence avec les organismes
financiers. Indépendants et ayant une avancée technologique aussi
conséquente que celle du réseau bancaire traditionnel, ce sont de
véritables menaçants.
L'un des plus gros concurrents, Paypal, étant une
fintech proposant des transferts d'argent sécurisés et gratuits
en ligne, il touche l'une des principales activités du système
bancaire. En effet, le transfert d'argent reste l'activité principale
d'un client dans l'autonomie que lui propose sa banque. Le succès de
telles structures représente donc bien réellement une menace,
à savoir celle de la contestation du quasi-monopole bancaire sur les
prestations de paiement (Juvin, 2010).
L'arrivée de ces nouveaux acteurs dans le paysage
bancaire devient extrêmement fréquente. Les avancées
digitales permettent ainsi la création et la mise en place rapide d'une
Fintech. Elles deviennent de plus en plus nombreuses et de plus en plus
rapides, ce qui amène à une concurrence permanente. La
réaction de la banque se doit donc d'être immédiate, car si
elle ne contrebalance pas ces nouveaux concurrents, elle pourrait se limiter au
rôle de simple exécuteur de service à faible valeur
ajoutée et de fournisseur de crédit (Omarini, 2016).
Il existe également une dernière forme de
concurrence qui s'est imposée comme un acteur à part
entière du système financier : les courtiers. Ils peuvent
être courtiers en crédit ou en assurance. Ils ont su devenir
l'intermédiaire indispensable dans le choix de la banque pour un client
qu'ils accompagnent. De manière générale, lorsque le
courtier trouve la meilleure solution pour le client, celui-ci transfert la
totalité de ses comptes dans la banque choisie.
Selon une étude réalisée par Opinionway
en 2019, 35% des Français font appel à un courtier. Ce chiffre a
doublé en dix ans, atteignant même les 60% chez les moins de
35ans. La négociation entre les banques et les courtiers a donc
aujourd'hui une place prépondérante dans l'univers financier.
L'enjeu est en effet de taille pour l'établissement bancaire qui
essayera ainsi de proposer la meilleure offre à son client et
espérer par la même sa fidélisation au sein de sa
banque.
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3) Les opportunités de marché.
Les évolutions engendrées par la transition du
digital au sein du système bancaire ont permis l'émergence de
réelles opportunités de marché. Celles-ci se
développent désormais à grande vitesse. En effet,
grâce aux technologies numériques, le secteur bancaire est
beaucoup plus efficace pour approcher de nouveaux clients (Cziesla, 2014). Ce
succès pour approcher de nouveaux clients repose sur plusieurs
critères. Premièrement, le Big Data qui regroupe toute la
connaissance du client de manière dématérialisée
comme ses comptes, son fonctionnement, ses coordonnées etc... De ce
fait, Schwart et Al (2015) expliquent dans leur étude « qu'à
mesure que le Big Data devient disponible dans le secteur bancaire, de
nouvelles solutions à d'anciens problèmes émergeront,
notamment en ce qui concerne la gestion. ».
Ernst & Young (2015) ont repris cette étude en
expliquant que ces technologies numériques aideront les banques à
fournir une connaissance des clients et également de les cibler à
distance toute la journée avec des produits de communication
personnalisés. En effet, l'implantation de nouveaux canaux de
communication permet désormais d'être en contact régulier
avec le client et de lui apporter une réponse rapidement ou d'anticiper
un besoin. La valeur client est donc « satisfaite » par ces nouveaux
moyens de communication.
Les Fintechs sont aussi de nouvelles opportunités
malgré leur concurrence avec les banques de détail. Toutefois,
comme ce marché est très règlementé et
protégé, les Fintechs ne peuvent imaginer survivre sans l'appui
des banques. En effet, le financement, le développement, tout comme la
stabilité économique de ces nouveaux acteurs financiers
dépendent principalement de financements des banques. La part de
marché des banques étant encore conséquente, les Fintechs
sont plutôt dévolues à une place de collaboration avec les
banques afin d'offrir leurs avantages qui résident dans l'avancée
technologique et la facilitation de la transition numérique.
Il convient alors de se focaliser sur l'impact du digital dans
la relation client. Les banques ont investi et développé
massivement de nouveaux moyens de communication, contribuant ainsi à
guider la société française vers une société
plus digitale. Les outils digitaux sont ainsi devenus des points clés
marquant la réussite dans le business de la banque. Ces technologies
mobiles, tout comme l'omniprésence des smartphones et des tablettes,
ouvrent des canaux d'interactions radicalement nouveaux et jusque-là
indisponibles aux clients (Gibbard, 2014).
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B) Les transformations digitales dans le secteur
traditionnel.
1. Un Business Model Digital.
La banque de détail, ou banque traditionnelle, a
dû revoir ses approches business avec l'arrivée en agence de
nouveaux outils digitaux. Ainsi, la mise en place au bénéfice des
clients de ces nouveaux outils permet une réelle autonomie de gestion
sur les opérations à faible valeur ajoutée tels que les
virements, ou encore une demande d'attestation. Le Business Model, ou
modèle économique est l'élément clé d'un
business plan. C'est en effet celui qui détermine comment une entreprise
pourra engendrer des gains.
Il est donc indispensable d'avoir acquis les connaissances
suffisantes demandées par cette notion afin de choisir le business model
le plus adapté à l'entreprise. En effet, le business model de la
banque de détail a subi une mutation drastique sur l'organisation
interne. C'est pour cela qu'étant donnée l'importance du
rôle d'Internet dans la fourniture de services et de produits, que les
banques utilisent principalement Internet pour fournir de meilleurs services
(Niazi, 2013).
Le digital et les conseillers commerciaux de banques
traditionnelles doivent être en lien permanent pour ne pas créer
de rupture avec la stratégie commerciale mise en place. C'est d'ailleurs
ces stratégies commerciales numériques qui nécessitent une
coordination entre les entreprises le long des domaines de produits
commercialisés, des processus et des services créant ainsi des
écosystèmes plus complexes et dynamiques pour la croissance et
l'innovation (Adner, 2006, Iansiti & Levin 2004, Moore, 1996).
Ainsi, après ces coordinations mises en place, il doit
également y avoir une démarche interne sur la gestion de cette
nouvelle « phygitalisation », un mélange de physique
(conseiller bancaire) et digital (outils numériques). L'approche
organisationnelle, la gestion de la clientèle, l'engagement des clients,
la communication, le marketing et les processus similaires devront être
conçus selon les nouveaux modèles commerciaux (Warner &
Wager, 2018). Toutes ces modifications doivent avoir du sens au sein de
l'agence bancaire, mais aussi tout au long de la démarche envers les
clients.
Pour résumer, cette nouvelle approche « phygital
», Vial (2019), nous indique que « cette transformation
numérique est un processus qui vise à améliorer une
entité en déclenchant des changements importants dans ses
propriétés grâces à des combinaisons de technologies
de
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l'information, de l'informatique, de la communication et de la
connectivité ». On voit par cette étude qu'il souhaite faire
comprendre que ce nouveau business model est une véritable
avancée pour les banques de détail qui se synchronisent à
une société digitale.
2. Les nouveautés digitales et les canaux de
communication.
Dans un premier temps, les nouveautés digitales ont pu
être classées selon l'étude SAB/CGI en 2017 en 5 nouveaux
services bancaires apportés au client :
· La banque mobile (être connecté à sa
banque sur smartphone)
· Des services d'aide à la gestion des comptes
(logiciel d'analyse)
· De nouveaux moyens de paiement (l'arrivée sur la
carte bancaire du sans contact)
· Les « Chat Bots » (communication avec un
robot numérique ayant des réponses automatiques selon la demande
du client)
· La Carte bancaire intelligente (l'exemple de la carte
bancaire enregistrée dans son téléphone avec Apple Pay)
Ces nouveaux services digitaux apportent une réelle
dimension de nouveauté à l'image de la banque mais aussi une
multiplication de services disponibles pour les clients.
Après avoir identifié ci-dessus ces nouveaux
moyens de communication, nous pouvons noter qu'il s'agit là d'un des
éléments importants à la pérennité des
banques sur la relation qu'elles entretiennent avec leurs clients. En effet,
selon Vanheems (2009), « les stratégies de distributions
multicanales s'imposent désormais grâce à l'offre
numérique comme l'un des modèles de gestion les plus actifs
».
Un client aujourd'hui dispose au moins d'un outil digital
pour recevoir des communications, qu'il s'agisse d'un ordinateur fixe ou
portable, d'un téléphone ou d'une tablette. Ces outils sont
devenus des canaux de services majeurs pour les banques, ce qui les rendent
importants pour la survie des banques, grâce aux avantages de la
commodité et à l'accès aux services à tout moment
et en tout lieu (Sundarraj & Wu 2005, Daniel, 1999, Mols 2001). Nous
pouvons également noter que même avant cette montée du
digital, ces chercheurs avaient identifié ces nouveaux moyens de
communication comme essentiels à la banque.
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Aujourd'hui les banques exploitent des modèles
exclusivement numériques et offrent à leurs clients une gamme
complète de services bancaires sur smartphones (Barnes, 2015). De cette
manière, les banques renforcent leur rôle de conseil client avec
la distribution d'applications de communication comme WhatsApp, Skype, etc...
Elles renforcent leurs interactions avec leurs clients via des canaux en ligne
(Japparova & Rupeika-Apoga, 2017).
Selon une étude menée par Statista Research
Departement en 2019, c'est près de 51.4 Millions de
téléphones portables connectés en France pour une
population de 66.9 Millions, soit un taux d'équipement des citoyens
français de 76.83%. C'est à ce jour le taux d'équipement
le plus important devant l'équipement en ordinateurs et en tablettes
pour les Français. Ces chiffres permettent d'identifier les
transformations dans la façon dont les gens vivent et travaillent, dans
l'organisation des entreprises ainsi que dans la structure d'industries
entières (Agarwal et al, 2010 ; dhar & Sundararajan, 2007 ; Lucas et
al, 2013).
Il y a donc ici un vrai enjeu sur la communication via les
smartphones et les banques l'ont saisi. Dans le développement de cette
opportunité de contact, les banques développent des applications
sur smartphone et ces applications bancaires peuvent fournir des conseils sur
la création de richesse, les habitudes de dépenses et des
conseils pour épargner de l'argent (Ogden, 2017).
3. Les impacts de la transition numérique.
L'impact positif de cette mutation réside sous un
aspect économique. Dans une étude d'Habets (2014), il explique
que cette digitalisation des banques est le fruit de la volonté de
substituer le canal Web bien plus économique, au canal agence. Les
coûts sont nettement moins importants et offrent une rentabilité
conséquente pour la banque.
Ces avancées technologiques et digitales renforcent
alors la cohésion de la banque et de ses clients dans l'ère du
temps. Toutefois, en dépit de ces avancées, de nouvelles
mutations font leur apparition. Les volumes de données
récupérées auprès des clients grâce aux
outils mis à leur disposition, engendrent un flux de données
conséquent en termes de gestion pour les banques. A ce jour, les banques
apprennent encore à gérer ces volumes de données (WBR
Digital, 2017) dans le développement de la relation client.
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C'est dans cette optique de la maîtrise de ces flux de
données que la banque veut renforcer la dépendance
vis-à-vis d'infrastructures numériques qu'elle ne peut totalement
contrôler (Deloitte, 2014). De nouveaux paramètres sont en cours
d'étude dans les banques, créant ainsi de nouveaux algorithmes en
fonction de leur position stratégique, maîtrisant ainsi davantage
les données de leurs clients.
Cette dématérialisation des banques n'est pas
sans conséquence, car il est clair qu'après la fin des lacunes
dans la dimension réglementaire des signatures numériques et/ou
électroniques, il y aura des réductions spectaculaires des flux
physiques dans les succursales et donc des opérations (Sajic, Bundalo
& Pasalic, 2018). Les clients sont de plus en plus adeptes de ces outils et
le déplacement dans une agence physique n'est donc plus
nécessaire pour réaliser les opérations courantes.
La sécurité des moyens de paiement via la carte
bancaire ou encore les accès à distance de la banque pour les
clients est un point crucial pour les banques. Ces nouvelles avancées
technologiques amènent également à une augmentation des
fraudes à la carte bancaire sur Internet. Une étude
réalisée par UFC Que choisir avec l'appui du Gouverneur de la
Banque de France fait ressortir qu'en 2018, plus de 1.2 Millions de personnes
sont concernées par ces fraudes. Elles augmentent de manière
très significative avec une identification de plus de 36% par rapport
à l'année précédente, ce qui représente plus
de 1 Milliard d'euros contesté par les clients.
Cette vulnérabilité est due à la
montée en puissance de l'achat des consommateurs sur des sites en ligne,
ceux-ci laissant leurs informations bancaires sur des sites de plus en plus en
proie à des « cyberattaques » (piratage du site marchand,
enregistrement des coordonnées bancaires, adresses mails...). Les
banques sont également de plus en plus concernées par ces
cyberattaques. En effet, convoitées par les hackeurs, de nouvelles
formes d'attaques sont apparues dernièrement. Il est à noter
toutefois que les banques réussissent à bloquer plus de 95% des
attaques reçues, garantissant ainsi la sécurité des
clients.
Par manque de gain sur ces opérations courantes,
pourtant facturées par la banque de détail, et étant
gratuit sur les accès Internet dans la plupart des groupes bancaires
français, il est tout à fait logique que ce processus de
numérisation des banques entraîne la fermeture des succursales
physiques et la diminution des effectifs totaux (Mbama & Ezepue, 2018). La
place du conseiller bancaire est donc remise en question.
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En dix ans, les banques françaises ont fermé 5%
de leurs agences, soit environ plus de 2000 points de vente concernés
par cette restructuration. La plupart des agences concernées sont des
agences se situant dans des zones de petite taille, là où la
proximité du conseiller est importante, car il n'y a souvent qu'une
voire deux agences bancaires dans la commune.
L'aspect positif de l'implantation du digital dans ces
banques de détails, est que le client, grâce au digital dont il
dispose désormais dans sa banque, se sent dans l'ère du temps. En
effet, aujourd'hui nous assistons à l'émergence de clients
connectés avec leur banque et cela permet, entre autres, une relation
à double sens car la banque peut également opter pour une
meilleure visibilité de ses services grâce aux outils digitaux.
Elle est en mesure de cibler les clients les plus demandeurs
grâce à des algorithmes de plus en plus perfectionnés. Elle
a pu également développer une communication marketing de grande
envergure grâce aux publications sur les réseaux sociaux
(LinkedIn, Facebook, Twitter...), ou en proposant ponctuellement des offres aux
accès digitaux de la banque afin de favoriser la connexion du client
à sa banque et par conséquent le fidéliser à cette
dernière.
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II. La mutation des demandes clients dans la relation
commerciale.
A) La relation humaine et le digital.
1. La place du client dans la relation commerciale.
L'évolution de la place du client dans la banque
traditionnelle s'est faite grâce aux avancées technologiques mises
en place par les banques elles-mêmes. Auparavant le client n'était
pas obligatoirement au centre de la relation car les banques n'avaient pas pour
stratégie de le placer comme un acteur central dans la relation.
Cependant, dans le contexte actuel, le client n'occupe pas la même place.
En effet, aujourd'hui les agences bancaires et les conseillers doivent
être réactifs et savoir s'adapter à l'évolution des
nouvelles technologies et à une mutation progressive de la relation
commerciale avec leurs clients (Greenman, 1996 ; Hamdi & Sbia, 2009 ; Fayon
& Tartar, 2014). L'engouement du client pour ces nouvelles technologies est
venu modifier sa relation avec la banque et par conséquent, cela a
également eu des répercussions sur ses exigences et ainsi sur la
stratégie bancaire.
Selon Monferrer-Tirrando et al (2016), « les attentes
des clients augmentent au fur et à mesure, il est important de les
saisir et de les conserver et d'améliorer la rentabilité, en
particulier après la crise financière de 2008 ». Ainsi, la
mutation des demandes des clients est une source de rentrée
économique ayant un facteur risque de plus en plus variable, ne pas y
répondre amènerait une perte financière, car le client
serait susceptible de quitter son établissement bancaire. Effectivement,
un client qui ne se sent pas en phase avec sa banque sera susceptible de la
quitter. Il y a donc là un véritable enjeu.
D'autres chercheurs se sont appuyés sur cette
étude et ont approfondi leurs recherches autour des attentes du client,
afin de mieux cerner l'intérêt de celui-ci. Ces analyses ont
conclu que les clients s'attendent à être suivis par le personnel
de la banque via le chat numérique, la vidéo ou d'autres options
en temps réel et les banques les développent activement (Bain
& Company, 2015 ; Vlasov, 2017 ; Hes & Jilkova, 2016). Ces attentes
transforment la relation car elles deviennent source de nouvelles
opportunités telle que l'envie de créer une véritable
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proximité avec sa banque tout en étant à
distance. Cette nouvelle approche permet une synchronisation parfaite des
clients avec leur banque.
Ainsi, grâce à toutes ces avancées
technologiques et cette visibilité désormais en temps
réel, le client est en mesure de faire confiance et de compter sur
l'intégrité des conseillers puisque le niveau de performance
passé a toujours été satisfaisant (So et al, 2016).
Grâce à ces nouvelles orientations, le client adopte une totale
autonomie qu'il ne détenait pas auparavant.
Selon Accenture (2017), dans la continuité d'une
« liberté d'agir » sur leurs comptes bancaires, les clients
« souhaitent engager les conseillers bancaires quand et comme ils le
souhaitent ». Il explique ainsi dans son étude que le client ne
désire plus être démarché par le conseiller, mais
que celui-ci veut être à même de décider et de
réaliser, en cas de besoin, une demande auprès de son conseiller
qui le rappellera ultérieurement. De ce fait, nous pouvons constater que
le client vient modifier le parcours de vente et que le conseiller doit savoir
s'adapter à cette nouvelle relation avec son client.
Devenu un acteur principal dans la stratégie bancaire,
le client peut également devenir un « ambassadeur » de
celle-ci. Considéré avant tout comme un client «
consom'acteurs », un « client 3.0 » (Kotler, 2012), le client
peut réaliser de la publicité, de la recommandation auprès
de son cercle social, tant professionnel que privé, grâce aux
plateformes sociales, sur Internet, mais aussi dans la vraie vie.
Vargo & Lusch (2006) affirment dans une de leurs
recherches que « les clients peuvent cocréer leurs propres
expériences et faire partie des offres des entreprises en tant que
ressources opérationnelles ». En effet, un client satisfait par sa
relation avec sa banque est un atout bénéfique puisque aucun
coût financier n'est à mettre en place. Les avantages sont doubles
: la fidélisation du client tout en réalisant de la promotion
à travers celui-ci.
2. La place du conseiller bancaire dans la relation
commerciale.
La banque de détail est une affaire de personne
(Omarini, 2015). Elle doit à la fois se moderniser et se
réhumaniser, en assurant une double fonction utilitaire et culturelle
(Pluchart, 2017). L'autonomie du client passe avant tout par une approche de sa
connaissance sur les produits bancaires. Elle se renforce grâce à
la valeur de l'humain (conseiller bancaire) et de
19 | P a g e
ses connaissances et compétences techniques sur la
commercialisation des produits de sa banque. Ce paramètre est une
plus-value non négligeable pour le client.
Selon Carlsson Hauff et al (2014), « la
complexité des offres bancaires exige une relation humaine minimale
». Le conseiller subissant de nombreuses mutations, se doit d'assurer une
double fonction. Tout d'abord, celle du conseil auprès de son client en
lui apportant la meilleure réponse possible dans la situation qu'il
traverse et face à la demande qu'il exprime. En outre, le conseiller
doit assurer la fonction du commercial, car la banque reste avant tout une
entreprise qui se doit de dégager des bénéfices de ses
ventes pour assurer sa pérennité.
La relation entre conseiller et client est définie par
Won et al (2007) : « une relation solide est un actif incorporel
difficilement reproductible par les concurrents ». Dans sa recherche, il
souligne le fait que les produits sont sensiblement similaires d'une banque
à une autre. Ce qui différencie fondamentalement les banques
entre elles, c'est le contact humain. En effet, c'est bien l'alchimie et le
ressenti qui permettent de conserver la relation d'un client avec sa banque.
Par conséquent, la banque est dorénavant
contrainte d'être toujours plus compétitive et comparative, non
plus seulement en terme de performance financière ou d'image de marque,
mais également en terme de relation client (Vanheems, 2013).
La personnalité du conseiller est l'une des
caractéristiques prédominantes pour réussir ses intentions
envers ses clients. Son comportement crée, renforce, et fait vivre
l'identité de l'entreprise au point d'en faire une ressource
stratégique (Wallace, 2013 ; Miles & Mangold, 2004). Il ne s'agit
plus d'être un « bon commercial », mais plutôt
d'être à l'écoute, de faire preuve de proactivité et
de bénéficier d'un excellent relationnel.
L'adaptabilité du conseiller selon Dubois (2008) est
le point essentiel : « le conseiller bancaire doit savoir s'ajuster aux
variations fréquentes de compétences détenues par le
client et aux différentes modalités de collaboration avec ceux-ci
». Son étude explique qu'un client adepte, curieux des services
financiers, ne disposera pas de la même connaissance que celui qui ne
s'intéresse pas à ses produits. L'important pour le conseiller
est de savoir situer rapidement le profil. Le niveau de connaissances du client
lui permettra d'adapter son discours et de favoriser l'émergence d'une
relation fluide et durable.
De plus, l'accessibilité, le professionnalisme et
l'empathie du conseiller bancaire sont susceptibles de contribuer fortement
à l'appréciation émise par le client (Eisingerich &
Bell,
20 | P a g e
2007 ; Roy, 2018). Les banques mettent en place depuis peu de
nouveaux procédés pour être en capacité de mesurer
la satisfaction du client et continuer de s'améliorer sans cesse. Un
questionnaire de satisfaction est envoyé après un contact, un
rendez-vous avec son conseiller pour évaluer la qualité de la
relation avec la banque, et plus particulièrement le conseiller. Ce
questionnaire permet d'obtenir une palette plus large d'informations sur le
client, tout comme de favoriser la recommandation quand celui-ci est pleinement
satisfait. Il permet également de consolider la relation en impliquant
le client, en lui accordant un droit de parole, et de rebondir quand un client
déclare son mécontentement afin de traiter rapidement sa
réclamation et préserver la relation client.
3. Vers une polarisation entre le conseiller bancaire et
le digital.
Toutes ces évolutions exigent une modification de la
façon dont la banque conçoit son métier (Campbell, 1996).
L'arrivée de la digitalisation reste avant toute chose une
opportunité pour le secteur bancaire quant à la posture du
conseiller vis-à-vis de ses clients.
Ho & Mallick (2010) théorisent le fait que «
malgré les investissements dans l'infrastructure informatique, il n'y a
aucune preuve claire de l'augmentation de la productivité des
employés bancaires ». Pour Tournois (2017), « les nouvelles
technologies fragilisent cette forme de relation puisque bon nombre de services
en ligne se sont maintenant substitués à l'action du conseiller
». L'apport du conseil reste avant toute chose la création de
valeur par le conseiller.
Le lien avec le digital crée de nouvelles
orientations. Déjà pour Strauss en 2013, les métiers de la
banque subissaient des modifications intrinsèques : « le
métier de conseiller est en pleine mutation, notamment par la
digitalisation de l'activité bancaire ou encore l'apparition
d'activités nouvelles, de type financement participatif ou encore agence
de courtage ». Dans sa recherche, l'ouverture du monde digital à la
banque représente une réelle multiplication d'acteurs bancaires
avec de nouveaux objectifs mis en place.
Dans un contexte où la rentabilité bancaire est
chahutée, les prestations de service non génératrices de
valeur sont assurées par le client, et les autres sont rapatriées
vers l'agence car génératrices de rentabilité bancaire
(Garets et al, 2009). Bien que mal perçue, cette transition
numérique pour les banques fait l'objet d'une potentielle
création de valeur digitale pour les banques selon Julien & Marot
(2012) et Tchibozo (2017).
21 | P a g e
En effet dans leur précédente recherche, ils
avancent que les données des clients peuvent servir à un meilleur
conseil du conseiller bancaire, connaissant ainsi plus étroitement leurs
habitudes et leur mode de vie.
Le marché bancaire, grâce aux avantages
numériques mis à sa disposition, a fait l'objet d'une
étude par Tomas (2002) sur la gestion de son apport sur la relation
conseiller-client. Selon lui, « la gestion de la relation client et
l'ensemble de ces outils et techniques destinés à capter,
traiter, analyser les informations relatives au client et au prospect, dans le
but de fidéliser les clients en leur offrant le meilleur des services
». La connotation de service dans son étude reste le point crucial
de la valeur ajoutée du conseiller dans son approche davantage
personnalisée avec son client.
Tous ces aspects de la relation favorisent un gain de temps
conséquent grâce à l'autonomie du client. Pour le
conseiller, ce nouveau temps dont il dispose peut désormais être
consacré à des actes commerciaux à forte valeur
ajoutée mais aussi à oeuvrer pour la qualité de service et
la satisfaction de client qui voit son importance augmenter en même temps
que le niveau de la concurrence (Degryse, 2016 ; Dalla Pozza & Texier, 2017
; Drach & Feiertag, 2018).
Cette étude reflète l'un des points essentiels
de la liaison entre le conseiller et les outils numériques. Il met en
avant que ce temps gagné soit fondamental au développement du
parc de clients du conseiller, dans la consolidation des relations avec ses
clients et pour une ouverture sur les prospects à conquérir.
Grâce à ce gain de temps et aux nouvelles
restructurations des banques, nous pouvons désormais voir
apparaître de nouveaux corps de métier jusque-là encore non
exploités. On assiste par la même occasion à plusieurs
évolutions telle que la mise en place de référents ou
experts (digital, assurance, téléphonie...) qui assurent au
conseiller bancaire un savoir crédible face à de nouveaux clients
avertis (Baranger et al, 2016). Cette nouvelle stratégie pour les
banques vient conforter le devoir de conseil, encore peu exploité
à ce jour.
En effet, les banques ne mettent en place des conseillers
experts que par région (en physique) ou à l'aide de plateformes
à distance (centre d'appels, pôles...). Le conseiller bancaire a
donc une facilité d'accès à une information précise
et parfois complexe grâce à ces nouveaux appuis commerciaux.
22 | P a g e
B) La satisfaction et la fidélisation du
client.
1. Les natives technologies, vecteur d'un nouveau
système de demande.
Tout d'abord définissons ensemble le terme de «
native technologie » ou encore plus communément appelé
« digital natives ». Selon Dabi-Schwebel (2015), « il
désigne la génération qui a grandi lors de
l'émergence d'Internet et plus largement des outils numériques,
il fait écho à la génération Y ». Autre
exemple, celui du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) affirmant
qu'il existe 3 grands segments au sein des digitals natives :
· Les 15-18 ans : catégorie qui est à la
recherche de contact tangible.
· Les 19-21 ans : décrits comme une cible
décomplexée qui n'accordent peu voire pas d'importance à
l'objet, sa possession, sa conservation.
· Les 22-24 ans : attitudes mixtes, ils peuvent être
sensibles à la dématérialisation mais également
à la consommation responsable.
Nous déterminons qu'au sein d'un même groupe de
personnes des digitals natives (15-25 ans), plusieurs sous catégories
sont présentes et ne détiennent pas les mêmes attentes.
Futurs clients de demain, il s'agit d'appréhender au mieux leurs
attentes pour permettre aux banques d'anticiper la meilleure stratégie
à adopter.
A ce jour, les digitals natives sont ceux qui demandent aux
banques de les suivre dans leurs projets d'avenir professionnel ou encore de
les accompagner pour le financement de leurs études. Soutenu par
Glémain (2014), « l'activité bancaire est celle de tout le
monde, surtout des jeunes consommateurs (18-25) qui ont besoin de financer
leurs études et de s'installer dans la vie ». Pour les banques,
l'ancrage de ces clients est primordial car la mise en place d'un crédit
pour l'avenir de ce type d'individus implique généralement une
confiance de la part de celui-ci, en passe de devenir un futur client
engagé pour sa banque.
Pour les individus ayant évolué dans cet
univers numérique, cette mise à disposition vient davantage
faciliter l'utilisation et l'habitude de consommation que pour ceux qui n'ont
pas été bercés par le digital. C'est dans cette logique
que Mercanti-Guérin (2011) exprime que « les jeunes utilisateurs de
services bancaires accordent plus d'importance à la relation au
service
23 | P a g e
que les adultes qui, quant à eux privilégient la
relation au conseiller ». Cette étude montre qu'il existe un
fossé entre cette génération et le conseiller bancaire.
Nouer une nouvelle relation avec un nouveau type d'individus, tant sur le plan
digital que sur le plan humain, représente un défi à
relever pour la banque dans la qualité de la relation.
Il est intéressant de se pencher sur la vision de la
banque de demain attendue par cette génération. D'après
les recherches de Bernard (2013) auprès d'étudiants, on peut
retenir 3 points essentiels :
· La nécessité de transparence notamment
dans les produits conçus pour eux et prenant en compte leurs besoins.
· L'impératif de la gestion collaborative et de
modèles coopératifs au sein de la gouvernance des banques (comme
l'actualité de la banque en continue sur leur application bancaire, les
offres, leur politique...).
· La séparation de la conception du produit
financier et de sa distribution (le client veut lui-même choisir son
produit, sans que le conseiller n'essaye de lui vendre de force).
Dans cette étude, nous identifions bien que les
attentes de cette nouvelle génération sont différentes
d'avec les générations précédentes.
2. Une nouvelle expérience client.
Nous pouvons également noter qu'il existe
différents types de services qui influent sur l'expérience
client. L'étude de Lakshmanan (1987) affirme qu'il existe 3 facteurs de
typologie de service. Chacun d'entre eux est défini par la mesure de
personnalisation, « sur-mesure » :
· Prestation de faible service.
· Service « à la table »
caractérisé par une relation de service moyenne (l'objectif est
connu mais il est aléatoire).
· Service personnel où la relation de service est
forte (l'objectif est souvent imprécis).
24 | P a g e
Baranger a repris l'analyse de Lakshmanan en 2017, où
il explique que « la spécificité de la prestation de service
pour la banque, implique de personnaliser le service et d'englober des
composantes matérielles et immatérielles ».
La personnalisation est donc l'une des clés de la
nouvelle expérience client. A ce jour, différentes études
montrent que depuis l'arrivée du digital, il existe 4 clés de
réussite pour une nouvelle expérience client : la rapidité
de réponse, la qualité de réponse, la personnalisation de
la relation, et l'interaction du client avec son interlocuteur.
En reprenant les points précédents, les
services bancaires électroniques facilitent de nombreux services
à la clientèle. Il en découle alors une
fidélisation des clients (Martins et al, 2014). Martins et al regroupent
les 4 caractéristiques de cette nouvelle expérience client.
L'implantation d'un système digital dans notre vie quotidienne vient
perturber nos habitudes.
Selon Fakhari (2009), « l'arrivée des ordinateurs
dans la vie humaine et le développement du réseau Internet en
même temps, de nombreuses définitions et services sociaux ont
changé ou évoluent vers un changement fondamental, et chaque
jour, les effets de ces changements seront plus visibles dans notre vie
quotidienne ».
Force est de constater que grâce à Internet et
aux différentes applications, les clients ont su développer de
nombreuses connaissances de l'environnement financier qui les entoure, mais
aussi leur indépendance bien que de nombreuses résistances
persistent encore (Notebaert & Attuel-Mendes, 2010).
La question de ces résistances provoque un sentiment
de mise en place hétérogène de ces nouveaux outils. Les
nouvelles expériences clients se font à différentes
étapes selon l'acceptation et la compétence du client à
l'environnement digital qui lui est proposé.
De ce fait, les organisations financières se
concentrent de plus en plus sur l'expérience client pour
générer un avantage concurrentiel (Cambra-Fierro et al, 2016 ;
Klaus & Nguyen, 2013). Actuellement, ce nouveau dispositif interagit sur le
niveau d'attente du client. Le client est dans l'expectative de
bénéficier de niveaux d'interactions similaires dans les bases de
données et les médias sociaux (Dootson et al, 2016). Il faut donc
réaliser une nouvelle expérience client sur différents
canaux de communication afin de maximiser les chances de
fidélisation.
3. La qualité des services proposés par les
banques, condition de fidélisation.
Après avoir étudié les
caractéristiques proposées par les différentes recherches
citées précédemment, nous pouvons avancer que la
qualité des services est un des facteurs essentiels à la
fidélisation des clients. Nous allons donc approfondir cette question
afin de mieux la comprendre.
Avant toute chose, il faut rappeler que le client peut
transférer tout ou partie de ses biens, son entreprise vers un autre
établissement même lorsqu'il est pleinement satisfait (Buttle et
al, 2002). Il est de l'ordre des banques de réduire l'écart entre
les attentes des clients et le service rendu, qui améliorera la
fidélité des clients et la rentabilité de la banque
(Thalassionos et al, 2015).
Selon une étude réalisée par Avkiran
(1994), « la qualité des services électroniques a un lien
étroit avec les clients et la satisfaction des clients dans le secteur
bancaire ». Cette étude a été le support pour de
nouvelles recherches menées par les scientifiques Sheng & Liu
(2010). Ils expliquent, dans la continuité de cette étude, que
« l'efficacité des services électroniques aura un impact
positif sur la satisfaction et la fidélité des clients ».
L'enjeu d'une mise en place de services digitaux pour le client est donc un
atout primordial à sa fidélité.
Le modèle TAM (Technology Acceptance Model),
réalisé en 1989 par Fred Davis et Viswanath Venkatesh, vient
expliquer l'acceptation du client sur l'utilisation de la technologie. Par son
utilité, nous pouvons identifier plusieurs facteurs influant sur la
décision d'utilisation d'une application.
25 | P a g e
Figure 1 : Modèle TAM selon David &
Venkatesh, 1989
26 | P a g e
En somme, le modèle TAM explique la facilité de
l'utilisation perçue par l'utilisateur sur l'application en 4
critères :
· Utiliser le système sera facile pour moi.
· Le système sera souple d'utilisation.
· Je ne rencontrerai pas de problèmes lors de
l'utilisation du système.
· Je trouverai facilement comment utiliser le
système.
Ces critères doivent être obligatoires pour
l'acceptation de l'utilisation des applications bancaires de la part du
client.
Alsajjan & Denns (2010) ont repris ce modèle. Ils
y ont rajouté de nouveaux critères et expliquent que « la
facilité de gestion perçue, l'utilité perçue, les
normes subjectives, la confiance, les intentions attitudinales affectent
l'acceptation du client ». Nous constatons alors, grâce à cet
ajout, qu'il est important que la qualité ne soit pas que sur l'aspect
digital du produit, mais aussi sur la relation globale avec la banque. C'est
ainsi que Andaleeb et al (2016) affirment dans leur étude que « les
banques sont des prestataires de services financiers dont le succès
financier dépend de la qualité de service perçue et de
l'expérience des clients ».
27 | P a g e
CONCLUSION DE LA REVUE DE LITTERATURE
Comme nous l'avons étudié tout au long de notre
revue de littérature, la digitalisation des banques de détail en
France implique de grandes métamorphoses sur le fonctionnement interne
de la banque de détail mais aussi et surtout sur l'expérience, la
place et l'exigence attendue par leurs clients.
L'investissement des banques de détail dans la
transition numérique est l'un des plus gros investissements qu'une
entreprise ait pu réaliser en matière digitale tout au long de
ces dernières années. Les banques ont donc réussi à
s'adapter à leurs clients grâce à cette évolution
générant de nouvelles opportunités. Cependant, comme toute
évolution, le secteur bancaire a aussi été marqué
par l'apparition d'une concurrence féroce.
De nouvelles formes d'expériences clients ont pu voir
le jour, ce qui a donné naissance à une interaction
différente dans le parcours du client avec sa banque. Ce parcours
devient ainsi davantage personnalisé et plus optimisé. Le
conseiller est plus enclin à cerner ses clients. Le digital est devenu
un atout incontournable dans le développement et l'émergence de
nouvelles opportunités de contact et de vente à destination du
client. De ce fait, la fidélisation du client dans cet univers ultra
concurrentiel reste l'un des principaux objectifs des banques.
Il est naturel de chercher à distinguer les impacts de
cette digitalisation sur le rapport entre le conseiller bancaire et le digital,
et d'en identifier les avantages et les inconvénients. Il semble
davantage intéressant d'arriver à démontrer quel est
l'impact produit sur la relation entre le client et le digital. Le digital est
le facteur clé des mutations autour des demandes et des modes de
fonctionnement. D'autant plus qu'à l'avenir, la génération
Y (génération ayant grandi dans l'ère du digital) sera le
vivier des nouveaux clients de demain. Il est donc obligatoire pour les banques
de détail d'anticiper au mieux ces nouvelles demandes dans le but de
préserver voire d'optimiser son parc de clients.
Au terme de cet exposé, nous pouvons avancer que
certaines études ont su enrichir et développer certaines
théories sur la satisfaction client et l'apport du digital dans
l'univers financier ou encore sur le mode de consommation des clients
grâce au digital dans la banque. Nous nous attacherons donc, dans la
suite de notre étude, à affirmer ou infirmer ces
28 | P a g e
hypothèses et rechercher si elles nous semblent
toujours d'actualité. D'après nos recherches, nous pouvons
admettre qu'aucune étude n'a été menée afin de
réfléchir sur le sujet suivant : le remplacement d'un conseiller
général, dans une banque traditionnelle, par un conseiller
bancaire « expert », serait-il le nouveau fonctionnement de la banque
de demain ?
Poursuivons ensemble les travaux réalisés.
III. Problématique :
Intérêt de la recherche
:
Les études évoquées
précédemment ont indiqué que la digitalisation dans le
domaine des banques traditionnelles a favorisé l'émergence de
nouvelles opportunités pour le client mais aussi pour la banque et leurs
conseillers bancaires. Néanmoins peu de recherches ont été
réalisées sur la satisfaction des clients concernant les acteurs
de la banque. Nous ne bénéficions pas de connaissances
suffisantes pour situer l'importance du conseiller dans la satisfaction du
client dans la globalité de sa relation avec sa banque.
La mise en place des outils digitaux dans la banque
est-elle un facteur déterminant de la satisfaction des clients dans les
banques traditionnelles ?
De cette problématique découle
différentes questions sur lesquelles nous tenterons de
répondre.
· L'investissement des banques traditionnelles dans le
digital est-il important dans la relation du client avec sa banque ?
· Les outils digitaux des banques remplacent-ils le
conseil apporté par le conseiller bancaire physique en agence ?
· La mise en place de ces outils affecte-t-elle le
comportement du client dans la relation qu'il entretient avec sa banque ?
· Le digital concurrence-t-il le conseiller ?
29 | P a g e
IV. Les objectifs de la recherche.
Comme évoqué précédemment dans
notre revue de littérature, nous pouvons avancer que l'introduction du
digital dans la banque entraîne une mutation des demandes clients. Les
exigences ont pour fondement différents points.
A titre d'exemples, cela peut être une demande de
personnalisation, de rapidité dans la réponse, d'écoute
pro-active, mais surtout la recherche d'une réponse de qualité.
Le digital devient une réponse technologique avancée grâce
à la simplicité d'interaction qu'il permet désormais entre
le client et la banque.
Notre démarche d'étude traitée dans ce
mémoire a pour but de compléter les études
réalisées antérieurement sur le sujet du
développement numérique. Elle vise également à
questionner la pérennité des agences bancaires traditionnelles et
de leur business suite à la mutation des demandes clients.
L'état de l'art réalisé, nous pouvons
nous demander si le résultat des théories actuelles répond
toujours aux attentes de notre société.
L'objectif, dans un premier temps, sera d'étudier le
comportement actuel des clients de la banque via leurs applications
bancaires.
Dans un deuxième temps, nous nous attacherons à
saisir la relation entre le client et son conseiller bancaire. Ainsi, nous
pourrons segmenter nos hypothèses selon les réponses des
différents résultats que nous allons obtenir.
Au travers des éléments d'étude choisis,
nous pourrons répondre à notre problématique initiale
grâce à notre apport sur le sujet.
Positionnement épistémologique.
Notre démarche quantitative de recherche devra
être justifiée par le choix de notre localisation, positionnement
dans l'épistémologie. Mais qu'est-ce que
l'épistémologie ? Il s'agit d'une théorie de la
connaissance, une étude critique des sciences, destinée à
déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée
(Piaget, Etude de la constitution des connaissances valables).
L'épistémologie est un statut de la relation entre le chercheur
et ce
30 | P a g e
qui peut être connu, cette relation peut prendre la
forme d'une indépendance ou d'une interdépendance (Mbengue,
2001).
Ce sujet de mémoire porte sur l'observation des effets
de la digitalisation bancaire dans l'évolution et la mutation des
demandes clients. Pour étudier ce fait, nous allons privilégier
la méthodologie positiviste. Celle-ci repose sur l'idée que,
l'esprit ne cherche plus à expliquer les phénomènes par
leurs causes, mais il s'édifie sur des faits constatables et mesurables
(Comte, 1843).
A) Le choix de la démarche
hypothético-déductive.
Dans l'univers des démarches scientifiques, nous avons
trois sujets principaux tels que : la déduction, l'induction et la
démarche hypothético-déductive. Dans ce sujet de
recherche, nous allons solliciter la démarche
hypothético-déductive. Elle est le socle de la démarche
expérimentale (Roger Bacon, 1267). Voici les grandes lignes de ce
concept :
1) Emettre des hypothèses par les connaissances que nous
avons sur notre recherche.
2) Par une analyse, en déduire une théorie avec
une ou différentes hypothèses de recherche.
3) Contrôler notre hypothèse sur notre
échantillon de sujets pour accorder ou non, nos théories.
4) Finaliser notre recherche.
B) Le recueil d'information de manière
quantitative.
L'outil de la démarche quantitative se sert aujourd'hui
d'une analyse par les chiffres, des statistiques, ou encore des moyennes en vue
d'expliquer et de démontrer des phénomènes par des valeurs
mesurables. Ainsi nous allons pouvoir démontrer scientifiquement, sur un
échantillon de personnes ayant participé à cette
enquête, notre théorie.
Cette démarche quantitative reste un ajout des cinq
angles de collecte de données dans la méthodologie plus
générale dite de percolation de données (Olivier Mesly,
2015).
Les méthodes quantitatives sont une solution dans la
démonstration des hypothèses amenant au résultat final. La
théorie, qu'elle soit explicite ou implicite, préexiste toujours
(Claude Javeau, 1990).
31 | P a g e
Pour définir notre travail de méthodologie
quantitative, nous allons procéder à un questionnaire
divisé en plusieurs sous-parties. Nous allons cibler une population
d'adultes (18 - +99 ans) détenteurs d'un compte bancaire
domicilié en France.
Au regard de la démarche choisie, soit celle de la
méthode quantitative, nous allons pouvoir identifier les avantages de
cette méthode ainsi que ses inconvénients, afin d'analyser la
crédibilité des réponses obtenues.
Les points forts de la méthode quantitative
. ·
Avec l'appui de notre questionnaire, nous souhaitons
étudier de manière plus élargie l'opinion des clients de
banque. Cela sera possible via notre questionnaire en ligne qui sera
également diffusé sur les réseaux sociaux tels que
LinkedIn, Facebook, Twitter, ou encore accessible dans certaines agences
bancaires. En effet, grâce à notre statut d'alternant au sein
d'une agence bancaire traditionnelle, nous pourrons atteindre un large panel de
personnes concernées par notre sujet de recherche.
Nous savons que le nombre d'individus ayant un compte bancaire
en France est de plus de 99%. Cela nous permet de porter notre étude sur
un panel de sujets illimité. Pour préserver l'anonymat,
mais également le secret bancaire des personnes répondant
à ce questionnaire, nous ne collecterons aucune des données
personnelles telles que les adresses mails, numéros de
téléphone, etc... L'objectif de ce questionnaire, présent
sur différentes plateformes digitales, est de permettre aux personnes
interrogées de se sentir dans un environnement neutre et qu'elles
restent libres de choisir leurs réponses sans aucune contrainte ou
pression extérieure.
L'évolution du digital nous permet également
aujourd'hui de disposer de données statistiques mesurables rapidement,
et ainsi dégager une analyse concrète des résultats
obtenus pour conclure sur des hypothèses et des théories.
Les points faibles de la méthode quantitative
. ·
Bien que nous ayons pu identifier un certain nombre de points
forts ci-dessus, nous sommes toutefois conscients que cette méthode
connaît également des limites.
Il n'y a ni d'obligation légale à remplir un
questionnaire en fournissant une vérité authentique de la
situation, ni de terminer le questionnaire jusqu'à la fin. Cette
liberté de choix de réponse
32 | P a g e
face à son écran est une notion à prendre
en compte par le chercheur qui ne peut être présent lors de son
remplissage, pouvant ainsi donner des éléments de construction
sur son sujet de recherche, l'envie à la personne y répondant de
donner suite au questionnaire. Le manque d'interaction entre le chercheur et le
sujet peut être un frein quant à l'évaluation des
réponses.
Il s'agit de réponses données à un moment
précis. Elles ne peuvent être considérées comme une
vérité absolue. Ces choix peuvent être différents
à l'avenir.
C) Plan d'actions et collecte de données.
Une fois notre questionnaire finalisé depuis
l'interface Google Forms, nous avons choisi de le tester sur notre famille afin
d'évaluer si cela était correct. Pour se faire, 6 membres (3
hommes et 3 femmes) de ma famille, âgés de 21 à 56 ans ont
répondu à ce test. Cela nous a permis de nous assurer que
celui-ci était suffisamment compréhensible et simple pour y
répondre. Leurs retours étant positifs, nous avons donc
décidé de poursuivre son déploiement à une plus
grande échelle.
Grâce à notre position d'étudiant en
Master Programme Grande Ecole en alternance sur un poste de Chargé
d'Affaires Professionnelles au sein d'une banque traditionnelle, nous avons pu
poursuivre notre étude de différentes manières. Dans un
premier temps, nous avons imprimé en grande quantité ce
questionnaire pour que les clients reçus en rendez-vous sur notre lieu
de travail puissent y répondre. Cela avait lieu
généralement en fin d'entretien dans l'attente des
éditions de documents.
Cette nouvelle approche a pu nous permettre de vérifier
que notre questionnaire pouvait être compris également par
d'autres personnes, sollicitées en face à face (et non pas
uniquement sur un mode dématérialisé).
Dans un deuxième temps, nous avons ouvert notre
questionnaire sur Internet afin d'atteindre un maximum de répondants.
Cette démarche nous a permis d'obtenir des résultats plus fins
avec un plus grand nombre de réponses.
Nous avons donc partagé ce questionnaire à
compléter sur les différentes plateformes de réseaux
sociaux tels que Facebook et LinkedIn qui sont simples d'usage. Il suffit en
effet de cliquer sur le lien du post afin d'accéder au questionnaire.
33 | P a g e
Nous avons également pris la décision de
partager sur d'autres réseaux sociaux tels que Snapchat ou encore
Instagram via une publication éphémère (« story de
24h »). Dans cette version, l'utilisateur peut répondre à ce
questionnaire depuis son smartphone de manière ludique. Le temps moyen
de réponse à notre questionnaire était de 4 minutes.
Lors de la construction de notre questionnaire de 27
questions, nous avons fait le choix de mettre en avant des questions
fermées dans le but de capitaliser des réponses sur notre sujet
de mémoire.
Nous présentons ci-après les différents
thèmes qui le constituent :
- 3 questions portant sur la segmentation de
la tranche d'âge, le sexe, ainsi que la situation professionnelle du
sujet.
- 5 questions portant sur le choix de la
banque principale et l'utilisation des nouvelles technologies des clients avec
leur banque principale.
- 5 questions portant sur la qualité,
la satisfaction, ainsi que la relation du client avec les outils digitaux
bancaires.
- 8 questions portant sur la connaissance, la
satisfaction et la relation du client avec son conseiller bancaire.
- 6 questions portant sur la
compréhension de l'importance de la place du conseiller bancaire, ses
qualités et la satisfaction de celui-ci au vu des clients.
Concernant le traitement des réponses recueillies, nous
les avons analysées sur 2 semaines concernant les délais
d'acceptation de réponses au questionnaire.
Ce questionnaire nous permet donc d'envisager les pistes et
hypothèses suivantes :
1ère Hypothèse : La mise en place des
outils digitaux dans la banque impacte négativement le flux physique en
agence.
L'apparition d'outils digitaux mis en place par les banques
vient impacter le flux de visiteurs en agence bancaire traditionnelle. Notre
société devenant de plus en plus adepte à cette
digitalisation, nous pouvons en déduire que le client est en mesure de
réaliser ses opérations à distance et ses souscriptions de
contrat de manière dématérialisée. Les informations
que le client est désormais susceptible de trouver sur Internet
concernant les produits financiers confortent la diminution des visites en
agence. Cependant, est-il toujours vrai que les clients ne se rendent plus en
agence, ou cela n'est-il vrai que lorsqu'il s'agit d'opérations
simples,
34 | P a g e
disponibles à distance ? Le client se rend-il en agence
en fonction du degré de complexité de sa demande ?
2ème Hypothèse : La mise en place
d'outils digitaux dans la banque répond de manière positive
à la satisfaction du client.
Dans notre revue de littérature, nous avons pu
percevoir que le secteur des banques traditionnelles a investi des sommes
conséquentes de fonds pour développer de nouvelles
opportunités auprès de ses clients. Avec les avancées
technologiques, la banque a su démocratiser la gestion des comptes
bancaires depuis les applications dédiées à ce sujet.
Cette gestion peut se faire sur mobile, depuis un ordinateur ou une tablette.
Il est indispensable pour la banque que ses outils digitaux répondent
aux exigences de ses clients. En effet, ceux-ci travaillant de plus en plus
à distance avec leur banque, ils doivent à présent avoir
la capacité de réaliser leurs opérations à
distance. Dans le cas contraire, le client pourrait être insatisfait, ce
qui aurait pour conséquence directe d'une remise en question de sa
satisfaction avec sa banque.
3ème Hypothèse : La satisfaction du
client dépend majoritairement de la relation physique qu'il entretient
avec son conseiller bancaire.
Le contact humain est une réelle source de valeur
ajoutée concernant la relation qu'entretient le conseiller avec ses
clients. A ce jour, il réside une polarisation entre le digital et cette
relation « client-conseiller bancaire ». Les outils digitaux sont mis
en place pour que le client obtienne une réponse favorable à la
gestion quotidienne de ses comptes. Cependant ces outils digitaux ont
été conçus de manière générale. Or,
la situation de chaque client est unique et elle mérite d'être
analysée et personnalisée par un conseiller bancaire. Le contact
physique, contrairement au contact à distance par mail ou
téléphone, permet une interaction plus vivante et reconnue
positivement par les clients. Les clients préfèrent, en effet, ce
type d'interaction lors d'une souscription de contrat ou de demandes
spécifiques et sollicitent alors la possibilité d'être
reçus par un conseiller bancaire en physique plutôt qu'à
distance.
35 | P a g e
4ème Hypothèse : Il existe une
corrélation entre l'importance de la demande du client et sa
sollicitation avec les différents acteurs de la banque.
Le but recherché dans cette hypothèse, est de
soumettre l'idée que le client a plusieurs types de demandes que nous
pourrions définir comme de faible valeur ajoutée (consultation de
compte, virements...) et de forte valeur ajoutée (réalisation de
prêt immobilier, souscription de contrats...). Selon ces types de
demandes, le client sera plus enclin à choisir son mode de sollicitation
avec sa banque. Nous pourrions définir alors que, pour des
opérations à faible valeur ajoutée, le client devra se
tourner vers les accès à distance de sa banque de manière
autonome ; pour les opérations à forte valeur ajoutée, il
préférera se tourner vers « l'humain », en l'occurrence
son conseiller bancaire. Cette hypothèse se base sur la
complexité des demandes auxquelles le client sera amené à
avoir durant toute sa relation avec sa banque. Il est important de souligner
que nous pourrions évoquer alors une satisfaction du client
dépendant des facteurs qu'il sollicite (outils digitaux, conseiller
bancaire, centre de services clients...) Si un client rencontre des
difficultés sur un des deux canaux sollicités (outils digitaux
et/ou conseiller bancaire), sa satisfaction globale pourra en être
altérée et sera susceptible de changer de banque.
V. Résultats.
Notre étude nous a conduit à un
échantillon de 125 personnes, âgées de 18 à +99 ans.
Nous comptons à ce jour, 77 femmes (61,6%) et 48 hommes (38,4%). De ce
fait, nous avons réalisé une segmentation de l'âge : 86
personnes (68,8%) ont entre 18 et 25 ans, 12 personnes (9,6%) ont entre 26 et
35 ans, 15 personnes (12%) ont entre 36 et 50 ans et 12 personnes (9,6%) ont
plus de 51 ans. Dans nos répondants, nous avons également 65
personnes (52%) étant étudiant(e)s / alternant(e)s, 59 personnes
(47,2%) étant actives et 1 personne (0,8%) étant inactive.
Ce questionnaire comporte 4 parties complémentaires sur
notre choix de réflexion. Ces parties découlent d'un raisonnement
« logique » entre le client et son mode de fonctionnement avec les
outils digitaux de sa banque, sa satisfaction avec son utilisation,
l'importance de l'humain dans la relation commerciale et une ouverture sur une
nouvelle structuration de la banque pour optimiser la satisfaction client.
36 | P a g e
Après récupération des questionnaires
réalisés auprès de différentes personnes dans mon
environnement de travail, nous comptons 93 questionnaires
réalisés en ligne grâce aux posts établis sur les
réseaux sociaux et l'ajout des 32 répondants en physique dans mon
agence.
Cette étude apporte une connaissance
supplémentaire quant aux différents travaux
réalisés précédemment sur le digital et la banque
de détail.
Résultats N°1 : Les outils digitaux ont
diminué le nombre de visites du client en agence dans sa banque de
détail.
Au vu de nos résultats, nous pouvons constater que
notre revue de littérature confirme le fait que le client devient de
plus en plus adepte à réaliser ses opérations bancaires
à distance, ce qui par conséquent diminue drastiquement le nombre
de visites en agence. Grâce aux résultats obtenus à notre
questionnaire, nous pouvons nous positionner sur le fait qu'aujourd'hui, nous
avons plus de 120 répondants sur 125 (96%) qui consultent et
réalisent des opérations depuis leurs accès digitaux,
préférant la simplicité des opérations courantes
avec ces outils plutôt que le déplacement en agence.
Il est à noter que dans nos répondants, plus de
116 personnes (92,8%) affirment avoir un compte bancaire principal dans une
banque traditionnelle contre 8 (6,4%) ayant un compte dans une banque en ligne,
restant le principal adversaire des banques traditionnelles.
Parlons de votre compte bancaire principal, où se
situe-t-il ?
6% 1%
93%
Banque traditionnelle Banque en ligne Autre
Figure 1 : Les
détentions de comptes bancaires des Français.
37 | P a g e
L'ancienneté de présence de nos sujets dans leur
banque principale est ancrée. En effet plus de 80 personnes (64%) sont
clientes de leur banque depuis plus de 5 ans, 26 personnes (20,8%) sont
clientes entre 2 et 5 ans et 19 personnes depuis moins de 2 ans (15,2%). Nous
pouvons observer que la fidélité des acteurs avec leur banque
principale est forte, malgré la concurrence rude de ce secteur.
De plus, ces clients ayant un compte ouvert dans leur banque
en majeure partie grâce à leurs parents qui satisfaits des
services, ont ouvert un compte à leurs enfants et qu'ils n'ont pas pris
la décision de transférer ces comptes-ci vers un autre
établissement bancaire. Ils sont d'ailleurs 65 répondants (52%)
à l'affirmer tandis que ceux qui ont profité d'une offre pour
ouvrir leur compte ailleurs représentent 30 sujets (24%). Enfin, notons
qu'il ressort encore un esprit « de famille » concernant la
détention d'un compte bancaire en France.
Consultation des comptes pour les clients ?
6%
0%
10%
84%
Smartphones, Tablettes Ordinateurs
Courrier
Se rendre directement en agence
Figure 2 : La consultation
des comptes bancaires des Français.
Concernant le maintien de la relation du client avec sa
banque, plus de 113 répondants (90,4%) le font au travers de leur
smartphone / tablette / ordinateur, contre 12 personnes (9,6%)
préférant se rendre en agence pour leurs opérations. Nous
pouvons affirmer que les outils digitaux sont ancrés dans notre
société actuelle.
Nous pouvons affirmer que malgré la présence des
comptes principaux de nos répondants dans des banques traditionnelles,
ceux-ci sont plus à même de réaliser leurs
opérations à distance grâce aux nouvelles applications de
gestion de leur banque ce qui, par conséquent, diminue le taux de visite
en agence.
Figure 3 : Les accès
digitaux et les clients de banque en France.
38 | P a g e
Résultats N°2 : Les accès digitaux
répondent positivement à la satisfaction des clients selon la
nature de leurs demandes.
À ce stade, nous pourrions nous dire que le client
n'est plus en contact avec son conseiller du fait de l'apparition des outils
digitaux. Cependant, il est à noter que nos répondants sont
majoritairement dans une relation mixte entre le conseiller bancaire et les
outils digitaux. Ainsi 75 répondants (60%) sur 125 adoptent une relation
mixte suivie dans un deuxième temps par 45 répondants (36%)
n'optant que pour le canal digital avec leur banque. Nous voyons que 120 sujets
sur 125 sont donc dans une habitude d'utilisation des outils digitaux de leur
banque.
Comprenant que l'utilisation des outils numériques est
réalisée dans la globalité par tous les clients, nous
pouvons interroger la sollicitation du client envers son conseiller pour
déterminer si celui-ci peut être totalement autonome à
distance.
Plus de 86 répondants (68%) disent contacter leur
conseiller entre 0 et 2 fois dans l'année et 32 répondants
(25,6%) entre 2 et 5 fois dans l'année. Le client n'est pas
réellement demandeur. Croisons maintenant les résultats obtenus
auparavant avec le facteur déterminant des accès digitaux pour
les clients. Il en ressort majoritairement la rapidité d'utilisation
pour 67 répondants (53,6%) et la facilité d'usage pour seulement
34 (27,2%). Nous avons ici le résultat des facteurs clés. Comme
nous pouvons le constater, il s'agit principalement de la valeur ajoutée
à une habitude quotidienne pour le client (édition d'un RIB,
consultation des comptes, mises en opposition des instruments de
paiement...)
2
Quel est pour vous le facteur déterminant de ses
accès digitaux ?
67
22
34
Interaction avec la banque (messagerie directe avec le
conseiller, moyen de contact...)
Facilité d'usage
Rapidité des opérations
Informations utiles
Grâce à ces résultats, nous pouvons en
déduire que les accès digitaux répondent à un usage
courant de gestion avec leur banque grâce aux facteurs
évoqués auparavant.
39 | P a g e
Pour autant, il est important de savoir si l'habitude
d'utilisation de ces outils digitaux répond à un degré de
satisfaction important pour les utilisateurs. Nous voyons que sur une
échelle de 1 à 10 (10 étant le maximum), c'est plus de 73
des répondants qui sont très satisfaits (entre 8 et 10) contre 40
se trouvant dans la moyenne (entre 5 et 7).
De 8 à 10
De 5 à 7
De 1 à 4
Sur une échelle de mesure de 1 à 10,
êtes-vous satisfait des outils digitaux mis en place par votre
banque ?
0 10 20 30 40 50 60 70 80
12
40
73
Figure 4 : La satisfaction
des outils digitaux bancaire des Français.
La satisfaction est clairement présente auprès
des utilisateurs des outils digitaux. À ce jour, 108 répondants
(86,4%) affirment que cette qualité de service reste un facteur non
négligeable dans leur satisfaction. Cette qualité amène
à une satisfaction et dans la plupart des cas, à une
fidélisation du client.
Résultats N°3 : La satisfaction du client
envers sa banque dépend majoritairement de la relation physique qu'il
entretient avec son conseiller bancaire.
L'arrivée de ces nouveaux acteurs digitaux dans la
relation globale du client avec sa banque est désormais une habitude
pour beaucoup de personnes. Cependant, cet outil quotidien n'est pas l'atout
principal de satisfaction du client envers sa banque, nous allons
étudier maintenant l'impact de la relation humaine établie entre
le conseiller et son client.
À ce jour, sur 125 répondants, nous avons plus
de 102 personnes qui ont rencontré leur conseiller, 23 ne le connaissent
pas, ce qui reste satisfaisant quant à notre débat sur l'impact
du conseiller dans la relation, il est connu par la plupart des clients. Nous
déduirons ces 23
40 | P a g e
personnes n'ayant pas connaissance de leur conseiller dans les
résultats de nos questions à ce sujet.
Nous voyons que 75 sujets (73,52%) entretiennent une bonne
relation avec leur conseiller. Lors d'un rendez-vous en banque, pour 70 sujets
(68,62%), ils ne réalisent pas de recherches au préalable
concernant l'objet du rendez-vous. En effet, le conseil porté par le
conseiller bancaire leur est satisfaisant, il n'est donc pas nécessaire
de faire des recherches auparavant selon eux.
Faites-vous des recherches en amont par rapports
au(x) sujet(s) que vous souhaiterez aborder lors de l'entretien avec
votre conseiller bancaire
56%
18%
26%
Oui, approfondies Oui, succinctes Non
Figure 5 : La recherche
d'informations avant rendez-vous en banque des Français.
Cependant le temps de réponse du conseiller n'est pas
satisfaisant pour le client, il s'agit de 60 sujets (58,82%) répondant
à ce résultat. Il est complexe pour le conseiller bancaire
d'avoir un temps de réponse équivalent à celui des outils
digitaux. L'analyse faite par le conseiller concernant les demandes de ses
clients nécessite incontestablement un laps de temps plus important. Les
clients s'habituent très vite à la rapidité de service et
de réponse des outils numériques.
Malgré cela, 79 répondants (77,45%) se sentent
satisfaits de la relation qu'ils entretiennent avec leur conseiller. Cette
satisfaction repose donc sur différents critères tels que le
temps de réponse, la qualité de réponse du conseiller, sa
sympathie, sa personnalisation de relation, en bref son humanité.
Nous pouvons affirmer que le conseiller reste un atout majeur
dans la relation client. En d'autres termes, 82 personnes (65,6%) expriment
qu'elles ne font pas de recherches de
41 | P a g e
comparaison entre les banques, et 101 personnes (80,8%) se
disent prêtes à recommander leur banque à d'autres
personnes. De ces résultats en ressort une satisfaction globale de la
relation qu'entretient le client avec sa banque, que cela se fasse par le
digital ou par l'humain.
A présent nous allons voir quels sont les motifs qui
produisent une rupture de relation entre le client et sa banque. Il
s'avère qu'un cruel manque de satisfaction avec le conseiller bancaire
pour 81 répondants ce qui représente 64,8% et un manque de
satisfaction des services digitaux pour 28 de ces répondants soit 22,14%
sont les raisons principales. D'après les réponses recueillies,
le conseiller possède une place décisive dans la relation et la
fidélité du client.
Le pourcentage de la relation « humaine », et plus
précisément celui du conseiller bancaire avec son client a
été défini dans notre questionnaire selon
différentes strates. 62 répondants sont en mesure de dire que la
relation avec leur conseiller bancaire représente entre 60 et 100% de
leur relation globale avec leur banque.
Ces réponses montrent à quel point il est
important, malgré la présence massive des outils digitaux, de
conserver le conseiller bancaire au plus près de ses clients pour
fournir des réponses qualitatives et maintenir une proximité
quasi inexistante avec les plateformes.
40
80
60
20
0
Sur une échelle de 1 à 10, quel
pourcentage accordé vous à votre conseiller
bancaire concernant votre satisfaction global avec la banque
?
DE 0% à 40% De 41% à 59% De 60% à 100%
21
42
62
Figure 6 : La place du
conseiller bancaire dans la relation avec les Français.
Figure 7 : Les facteurs de
sollicitation du conseiller bancaire des Français.
42 | P a g e
Résultats N°4 : Il existe une
corrélation entre l'importance de la demande du client et sa
sollicitation avec les différents acteurs de la banque.
Au vu de nos résultats antérieurs, nous pouvons
imaginer qu'il peut persister une relation entre la nature de la demande du
client et le choix de communication. La préférence de contact du
client reste majoritairement celle de l'humain (du conseiller bancaire) puisque
78 répondants préfèrent ce mode de contact aux
dépens des outils digitaux.
Concernant la souscription de contrat, le client admet prendre
un rendez-vous afin de le finaliser plutôt que de le souscrire à
distance. Il est donc important pour nos clients d'avoir un contact humain lors
d'une décision « importante » comme celle de souscrire un
contrat.
Nous pouvons continuer sur notre prochaine question, celle-ci
nous amène à interroger l'importance du conseiller lors d'une
demande spécifique dans les étapes de vie d'un client
(réalisation d'un projet immobilier, une succession, une assurance
vie...). Nous observons que la plupart de nos clients accordent une
véritable importance au contact humain, ils sont plus de 108 à
l'exprimer.
Par ordre de classification de 1 à 4, à
quel moment faites-vous appel à votre conseiller ?
26%
9%
7%
Informations non disponibles sur les
58% applications / outils digitaux
Confidentialité plus rassurante qu'avec le digital
Interaction humaine privilégié au digital
Pour une demande précise
Après avoir demandé aux clients à quel
moment ils faisaient appel à leur conseiller, nous voyons qu'il s'agit
dans un premier temps lors d'une demande précise (72 répondants,
représentant 57,6%), suivi d'informations non disponibles pour le client
(32 répondants, représentant 25,6%). Ces réponses
apportent une véritable information quant à la psychologie du
client.
43 | P a g e
Après avoir constaté que les conseillers
bancaires étaient considérés comme de véritables
solutions auprès de leurs clients, voyons maintenant comment le client
souhaite traiter avec lui dans la relation quotidienne. Nous proposons divers
canaux pour interagir avec le conseiller, le téléphone reste le
1er moyen pour entretenir la relation, suivi par le rendez-vous
physique en agence. Il est nécessaire pour le client de se sentir en
contact physique ou bien à distance en ayant cet échange vocal
pour s'entretenir avec son conseiller bancaire.
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Concernant une demande, si celle-ci vous semble
complexe, vous préférez être en contact ?
Avec votre conseiller bancaire par téléphone
Avec votre conseiller bancaire en agence
Traiter avec lui par mail
Trouver une solution de manière autonome sur internet
59 37 25 4
Figure 8 : La
préférence de prise de contact des Français selon la
requête bancaire.
Enfin, nous ouvrons notre hypothèse avec une
perspective de relation client-conseiller nouvelle, après avoir compris
que celui-ci était un engrenage non remplaçable. Nous exposons la
nature de notre choix dans le fait que le client souhaite un contact humain,
mais s'agit-il uniquement d'un contact avec une personne connue depuis des
années ou bien un contact avec une personne connaissant les
différents segments de la banque ? Nous avons demandé à
nos sujets de choisir entre continuer une relation physique avec un conseiller
bancaire « général » (comme à notre
époque) ou bien choisir d'entretenir une relation avec différents
conseillers physiques experts dans les domaines de la banque (crédits,
épargne...). Selon nos résultats, nous observons que 67
répondants sur les 125 souhaitent une relation avec un expert et non
plus avec un conseiller général comme aujourd'hui. Il serait
intéressant de développer cette nouvelle opportunité.
44 | P a g e
VI. Discussion
Ces résultats apportent à notre étude une
connaissance supplémentaire sur les impacts de la satisfaction du client
dans l'ère de la digitalisation des banques.
Nous pouvons découper en deux parties nos objectifs de
mémoire. Tout d'abord, nous souhaitons introduire l'idée que la
mise en place de ces outils digitaux a eu un impact sans
précédent sur le processus de satisfaction et de choix du
client.
Par la suite nous avons réalisé une étude
plus poussée sur la relation entre le conseiller bancaire et le client
suite à la mise en place de ces outils, comprendre les nouvelles
attentes de chacune des parties et réaliser en complément une
étude sur la satisfaction générale, mais aussi la
satisfaction nominative de chacun des acteurs de la banque actuelle, le digital
et le conseiller.
Notre problématique à traiter est la suivante :
La mise en place des outils digitaux dans la banque
est-elle un facteur déterminant de la satisfaction client dans les
banques traditionnelles ? Grâce à une analyse
quantitative de 125 répondants de tout âge disposant d'un compte
bancaire en France.
1. Implications théoriques :
Au vu de nos résultats, nous pouvons considérer
qu'il existe des contrastes mais aussi des concordances entre pratique et
théorie.
A) Une corrélation notable entre implication et
satisfaction client dans l'usage des services bancaires digitaux.
Selon Niazi (2013), étant donné le rôle
prédominant d'Internet, à l'heure actuelle, dans la fourniture de
services et de produits, les banques l'utilisent principalement pour fournir
une qualité de service sans pareille. On constate une aspiration
naturelle de la part des banques pour le développement technologique et
numérique de ses accès digitaux de ses clients. Grâce aux
technologies numériques, le secteur bancaire a gagné en
efficacité et attiré de nouveaux clients (Cziesla, 2014).
D'après nos résultats, les clients sont largement satisfaits des
accès
45 | P a g e
digitaux mis en place par leur banque. Ceux-ci
confèrent des services de qualité à faible valeur
ajoutée.
De cette manière, le conseiller reste le moyen de
contact privilégié par le client lors d'une demande
nécessitant une analyse.
Notre étude a consisté à démontrer
en quoi les nouveaux apports digitaux dans les banques de détail
influaient sur la satisfaction de leurs clients. Grâce à nos
recherches, nous avons établi que le client est un consommateur actif de
sa banque via les canaux numériques.
Les sites Internet et les applications mises en place par les
banques sont devenus des canaux de services majeurs. Ces différents
canaux sont de véritables piliers pour la survie des banques, notamment
du fait qu'ils procurent certains avantages tels que la commodité ou
l'accès à de multiples services à tout moment et en tout
lieu (Sundarraj & Wu, 2005 ; Daniel, 1999 ; Mols, 2001). Enfin, selon Ogden
(2017) « l'application sur smartphone peut fournir des conseils sur la
création de richesse, les habitudes de dépenses et des conseils
pour économiser de l'argent ».
Ces différentes théories impliquent une
autonomie du client, une exploitation de l'application bancaire rapide, simple
d'usage avec toutes les informations nécessaires et disponibles à
tout moment. Nos résultats ont montré que les clients
réalisent la plupart de leurs opérations via leur
téléphone. Cela confirme la théorie d'Ogden ; cependant
les clients ont une relation mixe avec les outils digitaux et leur conseiller
bancaire, car le manque d'informations ou une demande précise
nécessite pour le client une analyse humaine et non plus
algorithmique.
Les clients s'attendent de plus en plus à suivre le
personnel de la banque via le chat numérique, la vidéo ou
d'autres options en temps réel. Les banques les développent
activement (Bain & Company, 2015 ; Vlasov, 2017 ; Hes & Jilkova,
2016).
Nous avons également illustré les principales
motivations pour le client de se rendre sur ses accès digitaux. Nous
confirmons qu'il s'agit de la rapidité des opérations ainsi que
de la facilité d'usage, l'interaction avec le conseiller n'est pas la
priorité du client, il existe donc une divergence.
Nos résultats ainsi que les théories
évoquées, permettent d'affirmer que les clients sont davantage
impliqués dans les services digitaux bancaires grâce à la
valeur ajoutée qu'ils leur apportent au quotidien (rapidité,
conseil, autonomie de gestion du compte...).
46 | P a g e
B) Le conseiller bancaire répond aux attentes du
client, assurant sa satisfaction.
Selon Vanheems (2013), la banque est dorénavant
contrainte d'être toujours plus compétitive, non plus seulement en
termes de performances financières ou d'image, mais également en
termes de relation client. Il est vrai qu'avec l'arrivée de cette
digitalisation, la banque de détail favorise la relation avec le client.
Dans notre sondage, nous relevons majoritairement une satisfaction des clients
sur la relation qu'ils entretiennent avec leur conseiller bancaire, facteur
clé de confiance pour les deux parties.
Ces nouvelles technologies fragilisent cette forme de relation
puisque bon nombre de services en ligne se sont maintenant substitués
à l'action du conseiller (Tournois, 2017). La complexité des
offres bancaires exige une relation humaine minimale (Hauff & al, 2014). Il
est vrai que la demande du client, selon sa complexité, le conduit vers
une autonomie de sa part, ou alors vers un conseiller, comme nous l'indiquent
nos résultats avec plus de 57% de réponses. Le conseiller a un
rôle prépondérant dans le maintien de la relation avec le
client. Il s'agit aujourd'hui d'un élément crucial.
En effet pour le client, un manque de compétence ou de
conseil peuvent le guider vers une rupture de relation. De plus, nous voyons
à travers nos résultats qu'il s'agit de plus de 86% de clients
qui affirment que le relationnel humain, lors d'une demande dite «
complexe », est essentiel. Il s'agit de prendre en compte l'importance du
conseiller bancaire dans la relation avec le client. Ce qui rejoint la
théorie d'Andalebb & al (2016) indiquant que « les banques sont
des prestataires de services dont le succès financier dépend de
la qualité de service perçue et de l'expérience client
».
Selon Thalassinos & al (2015), il est nécessaire de
« réduire l'écart entre les attentes des clients et le
service rendu, cela améliorera la fidélité des clients et
la rentabilité des banques ». Au vu de nos résultats ; nous
pouvons affirmer que le client n'est pas totalement satisfait du temps de
réponse moyen de son conseiller bancaire pour une demande. Cependant
cela n'influe pas grandement sur sa satisfaction globale comme nous avons pu le
constater auparavant dans nos résultats. Améliorer ce temps de
réponse pourrait nettement renforcer sa satisfaction ainsi que sa
fidélité.
Grâce à notre étude ainsi qu'aux
théories évoquées, nous pouvons affirmer que le conseiller
bancaire reste le point d'ancrage pour la satisfaction du client. La
stabilité de celle-ci est fortement impactée par le rôle du
conseiller. Il satisfait ses clients dans la majorité des cas.
47 | P a g e
2. Implications managériales :
Au regard des résultats de l'étude que nous
avons réalisée, nous pouvons admettre qu'il existe plusieurs
implications possibles. Nous avons avancé l'idée que le digital
était une source de modifications des demandes, ainsi que des exigences
client.
Le digital, grâce à sa simplicité
d'interaction entre les entreprises et le client, amène aujourd'hui une
réelle valeur ajoutée quant à l'expérience du
consommateur, mais engendre également une mutation dans le conseil que
le banquier va pouvoir désormais prodiguer à son client. Au
regard de ce constat, deux questions peuvent donc légitimement se poser.
Elles seraient de savoir dans un premier temps, comment pouvons-nous
répondre à l'évolution de ces demandes avec nos banques
traditionnelles ? Et dans un deuxième temps, comment évaluer
l'impact de ce changement auprès de notre population et auprès
des banques traditionnelles pour les années futures ?
A) De quelle manière les outils digitaux ont-ils eux
un impact positif sur la satisfaction de la relation entre les clients et leurs
conseillers bancaire ?
Tout d'abord, nous pouvons identifier qu'à ce jour,
plus de 95% de personnes sondées consultent leurs comptes directement
par le biais des moyens digitaux comme les ordinateurs, les tablettes ou les
téléphones portables grâce à notre questionnaire.
Ce changement de comportement client entraîne une
fréquentation bien moins importante dans les banques traditionnelles, ce
qui n'était pas le cas dans les années ou le digital
n'était pas aussi présent dans la vie quotidienne des
Français. La montée de la concurrence des banques de
détail, face à la digitalisation de celles-ci, conforte les
banques dans leur perspective de développer une nouvelle
expérience pour leurs clients par l'intermédiaire de ces nouveaux
outils digitaux.
Il est à noter également qu'à ce jour,
nous voyons émerger une multitude de comparateurs d'offres et de
services sur des produits d'entreprises, telles que les assurances automobiles,
les meilleures offres de crédit, une banque proposant des frais moins
importants qu'une autre, etc.
De même, la dématérialisation des
contrats, grâce à la signature électronique, favorise les
opérations à distance effectuées par le client. Elle
fonctionne par l'envoi d'un SMS de la
48 | P a g e
banque vers le numéro de téléphone
portable du client. Celui-ci doit alors indiquer sur la page web à
laquelle il est connecté à ses comptes, le mot de passe
reçu dans le SMS afin de lui permettre de finaliser la souscription de
son contrat.
Désormais, le client est moins demandeur de liens
directs qu'auparavant. En effet grâce à ces nouveaux outils dont
il dispose aujourd'hui, il devient un client de plus en plus autonome dans la
gestion de ses comptes. Dans notre société actuelle, le client
est remis au centre de la relation. Les lois et les avancées
technologiques mises en place, permettent d'atteindre un degré de
satisfaction attendu par le client dans de ces nouvelles exigences, de le
garder ainsi fidélisé auprès de son établissement
bancaire de référence. La corrélation de l'humain avec le
digital vient améliorer cette nécessité d'évolution
des banques.
Plusieurs avantages sont d'ailleurs à relever
grâce à ces nouvelles technologies qui émergent, telles que
la rapidité, ou encore une meilleure connaissance des clients sur leur
mode de fonctionnement obtenue par la banque via les renseignements qu'ils
indiquent indirectement sur ces outils.
Le fait de disposer à ce jour de ces nouveautés
digitales est une vraie opportunité pour les banques. Cependant, il est
regrettable que ces applications amassent un flux de données importantes
qui ne reste toutefois pas exploitées de manière optimale. Il
serait en effet nécessaire d'améliorer les fonctionnalités
de ces outils digitaux par un meilleur ciblage des clients. En effet, les
approcher en fonction de leur mode de vie, en restant sur une application
générale comme proposée actuellement, mais en
personnalisant la relation en fonction des besoins des clients.
L'exemple donné pourrait être le suivant : un
client qui réaliserait la souscription d'un contrat d'épargne
pourrait, depuis son application bancaire, visualiser toutes les
caractéristiques de son contrat, sa rémunération, des
simulations de versement, jusqu'à l'anticipation des
intérêts acquis, entre autres, un client ayant des
prélèvements chez un confrère assureur, signifie qu'il
détient un contrat d'assurance, lui proposer donc de réaliser
lui-même sa simulation avec notre banque...
Ces personnalisations amélioreraient l'image de la
marque de la banque et encourageraient le client à utiliser le plus
souvent possible l'application dédiée, créant ainsi une
familiarisation avec ces outils digitaux. Toutes ces innovations seraient
autant de vecteurs permettant d'améliorer la fidélité du
client dans sa relation avec sa banque.
49 | P a g e
Ce virage numérique, mis en place en France par les
entreprises bancaires, montre à quel point le progrès
technologique revêt désormais une place de choix. L'avancée
de l'intelligence artificielle dans notre société est
amenée à devenir de plus en plus performante. Il faut donc
prendre en compte cet élément dans le futur de la banque car il
pourrait s'agir d'un nouveau facteur de transition du métier de la
banque et donc d'une transition encore plus importante dans la relation
qu'entretiennent les clients avec les banques de détails.
En grande majorité, les banques ont su comprendre ce
changement et ont, de ce fait, proposé la mise en service d'applications
et de nouveaux outils. Ceux-ci permettent désormais au client
d'accéder avec une plus grande autonomie à la technologie
proposée.
B) Répondre à ces nouvelles exigences par la
spécialisation des conseillers bancaire en agence traditionnelle ?
De cette nouvelle ère numérique, mise en place
par les entreprises pour ses clients, il en résulte aujourd'hui des
modifications concrètes dans les relations des clients avec les
conseillers d'une entreprise, dans notre cas celui de la banque. Une des
principales modifications qui peut être relevée à trait,
par exemple, à l'âge du client. En effet, les « natives
technologies », comme nous avons pu le noter auparavant, ont grandi dans
l'ère du digital. Aujourd'hui nous assistons à ce pouvoir des
informations disponibles sur les moteurs de recherche et sur les outils
digitaux bancaires.
Nous pouvons extrapoler que ces outils digitaux deviennent,
dans les années à venir, des conseillers «
généralistes » en termes d'information sur les
différents sujets qui intéressent quotidiennement les clients des
banques. En effet, comme nous, utilisateurs de services bancaires, pouvons
rechercher des éléments en autonomie et devenir ainsi des clients
informés sur les produits proposés grâce à ces
nouveaux systèmes, nous voyons bien que cette nouvelle organisation peut
en effet en arriver jusqu'à remplacer le conseiller
généraliste de la banque, que nous connaissons actuellement.
Toutefois, nous pouvons aussi noter que le contact humain
reste une priorité pour le client. En effet, malgré la masse
d'informations potentiellement disponibles sur les outils digitaux bancaires,
elles restent du domaine de l'ordre général, et comme personne ne
dispose pas de la même situation, qu'elle soit personnelle ou
professionnelle, elle ne peut donc pas s'appliquer
50 | P a g e
aussi facilement qu'on pourrait être amené
à le penser. Cela a donc une incidence sur la qualité du conseil
que le client vient rechercher auprès d'un conseiller.
De l'expérience de chacun, nous pouvons aisément
dire aujourd'hui que nous avons tous été amenés, à
un moment donné, à solliciter notre banque traditionnelle par
l'intermédiaire d'un conseiller pour une demande spécifique (sur
un des domaines de la banque évoqué auparavant), et que celui-ci
n'a pas pu répondre dans l'instantané car notre demande
était spéciale. Il s'est alors retourné vers d'autres
collaborateurs plus spécialisés sur le sujet pour avoir une
réponse et a pu revenir vers nous ultérieurement avec la
réponse à notre sollicitation primaire.
Nous pouvons donc en déduire qu'une
spécialisation des conseillers dans une banque traditionnelle pour cette
nouvelle génération d'utilisateurs sur Internet pourrait apporter
une nouvelle forme de satisfaction client.
Une formation plus poussée sur les différents
axes ciblés des domaines de la banque pourrait être une
réponse adaptée, comme par exemple : l'épargne, Les
crédits (consommation, immobilier...), l'assurance des biens
(automobile, habitation...), la prévoyance (assistance financière
en cas d'accident de la vie ou de décès) ou enfin sur la banque
au quotidien (Carte Bancaire, Opérations sur le compte...).
Dans tous ces domaines, le client de la banque peut avoir une
demande spécifique. Chaque demande pourrait être suivie par un
conseiller expert d'un de ces domaines, ayant des connaissances plus
approfondies sur le domaine en question, ce qui permettrait de faciliter la
satisfaction du client.
Spécialiser un conseiller pourrait ainsi limiter les
intermédiaires de la banque et donc lui donner un pouvoir de
décision rapide sur le sujet évoqué, ce qui
amènerait une réelle valeur ajoutée de conseil pour le
client. Tous ces avantages pourraient donc favoriser le développement
d'une relation plus efficace avec le client, permettant ainsi de le satisfaire,
de le fidéliser au sein de notre banque. Cela pourrait permettre
également que le client soit lui-même un acteur de
publicité pour notre banque par la recommandation qu'il serait alors
enclin à faire auprès de son entourage, étant satisfait
des réponses proposées.
Pour conclure, nous pouvons donc avancer que ces outils
digitaux pourraient devenir le nouveau conseiller «
généraliste », il n'en reste pas moins que la position de
l'humain demeure toujours très importante aujourd'hui.
51 | P a g e
Nous sommes dans une transition digitale de plus en plus
marquée avec le progrès technologique. Dans le but de
répondre à une demande auprès des clients, une
spécialisation de conseiller pourrait être une nouvelle forme de
réponse de qualité à apporter au client, tout en
préservant les principaux aspects de la relation client, à savoir
la satisfaction et la fidélisation de celui-ci.
3. Les limites de l'étude.
Au cours de notre étude, nous avons pu noter que des
limites sont également présentes. Tout d'abord, nous n'avons eu
qu'un échantillon de 125 personnes pour notre questionnaire.
L'optimisation de notre recherche serait de pouvoir élargir notre
échantillon et de pousser celui-ci à un plus grand nombre de
sujet dans le but d'affiner notre résultat. Ensuite, nous savons
qu'actuellement, la banque est présente de différentes
manières pour les clients.
Nous connaissons en effet la banque traditionnelle, mais
aujourd'hui d'autres acteurs sont présents et attirent de nouveaux
clients, tels que les banques en lignes, les fintechs etc. Notre étude
se focalisant sur la mutation des demandes clients en lien avec la
digitalisation, elle ne permet pas de prendre en compte les différentes
intentions que les clients auraient à partir dans d'autres formes de
banques (numériques...)
De plus, les réponses au questionnaire ayant
été faites soit dans le cadre d'un entretien en banque soit dans
le cadre d'internet de manière dématérialisée, les
réponses à ce dernier, ne peuvent être à 100%
tangibles. En effet, le client étant libre de son choix, il nous donne
la réponse qu'il souhaite. La non véracité des
réponses apportées peut donc induire un certain nombre d'erreurs
notre étude.
Enfin, la spécialisation d'un conseiller bancaire
relève d'un autre sujet d'étude. Nous évoquons ici la
possibilité d'un nouveau système de fonctionnement pour des
banques traditionnelles dans les années à venir engendrer par les
conséquences attendues du virage numérique. Nous émettons
des hypothèses qui ne peuvent être que théoriques à
ce stade car pour le moment, nous ne connaissons pas suffisamment
l'avancée technologique réelle qui en sera issue ni la mutation
que ce virage engendrera réellement.
52 | P a g e
CONCLUSION
Durant notre étude, nous avons pu remarquer que la
digitalisation des banques de détail en France à une incidence
sur la relation du conseiller et du client dans sa satisfaction.
Nous avons pu voir que les banques ont développé
d'importants moyens dans les technologies pour se positionner dans l'ère
du temps et répondre aux nouvelles exigences des clients. Cette
avancée numérique est à la fois un atout majeur pour les
banques et leur développement économique et également un
moyen de contact pour de nouvelles opportunités de satisfaction du
client.
L'étude de nos résultats a
démontré une connaissance sur la satisfaction du client et sa
banque traditionnelle, nous voyons qu'à ce jour une grande
majorité est connectée avec sa banque peu importe le moyen
utilisé (téléphones portables, ordinateurs, tablettes...)
Ces nouveaux clients sont pour la plupart appétant au digital, ce qui
permet une véritable facilité de gestion de ces nouveaux outils
aux différents clients.
Grandement utilisé dans le but de la gestion
quotidienne, ces applications technologiques bancaires destinées aux
clients, leur ont permis une autonomie et donc par conséquence une
diminution de visite en agence. Cependant cette satisfaction nécessite
la présence d'un conseiller bancaire physique en agence, les clients
accordent une importance majeure à leur conseiller.
Nous voyons d'ailleurs aujourd'hui que la plupart d'entre eux
choisissent de rester dans leur banque grâce à leur conseiller
bancaire, répondant à leurs diverses demandes. Nous pouvons ici
comprendre que le conseiller bancaire, est une pièce maitresse de la
relation client-banque, la satisfaction du client dépend en grande
partie du rapport de conseils, compétences, rapidités du
conseiller, cela malgré l'arrivés des outils digitaux.
Ces technologies digitales amènent au client une
sécurité sur les rapports de relation avec son conseiller, ayant
une connaissance plus approfondie du client grâce à de nouveaux
algorithmes réalisés sur les applications bancaires pour
comprendre le comportement du client, le conseiller dispose d'informations
déterminantes pour amener une relation « solide » avec son
client, permettre ainsi une satisfaction reconnue du client et favoriser sa
fidélité dans un contexte hautement concurrentiel.
53 | P a g e
Il est donc important de comprendre que la stratégie
des banques traditionnelles ont permis de développer une meilleure
satisfaction du client en amenant dans son écosystème une
nouvelle forme de relation avec sa banque, le conseiller n'est plus
sollicité de la même manière qu'auparavant.
Ouvrons notre sujet en amenant celui-ci sur le
développement de nouvelles technologies futures pour le client. Les
nouvelles générations devenant de plus en plus adeptes de ces
nouvelles technologies proposées par les banques, favorisant la
qualité des services proposés par celles-ci et demandant une
transparence complète sur la relation bancaire.
Nous pouvons réfléchir à l'idée de
recréer une nouvelle structure interne des banques traditionnelles en
proposant une initiative de création d'une agence composée
uniquement de conseillers experts dans les différents domaines bancaires
(Crédits, Epargne, Assurances, Prévoyances, Gestion des comptes)
en remplaçant le conseiller bancaire « traditionnel ».
Allons-nous vers une nouvelle forme de relation client-conseiller avec ces
nouvelles générations digitales ? Le système bancaire
actuel tend à devenir de plus en plus numérique, comment la
banque va-t-elle répondre à des exigences de plus en plus fortes
de la part de ces futurs nouveaux clients ? Arriverons-nous à garder une
banque traditionnelle, accessible physiquement comme nous la connaissons
aujourd'hui ?
54 | P a g e
ANNEXES :
QUESTIONNAIRE
Q1 Êtes-vous ? Un Homme
|
48
|
Une Femme
|
77
|
Q2 Votre Âge ? 18 - 25 ans
|
86
|
26 - 35 ans
|
15
|
36 - 50 ans
|
12
|
Plus de 51 ans
|
12
|
Q3 Votre situation professionnelle actuelle ? Etudiant(e) /
Alternant(e)
|
65
|
Actif
|
59
|
Inactif
|
1
|
HYPOTHESE 1
Q4 Parlons de votre compte bancaire principal, où se
situe-t-il ? Banque traditionnelle
|
116
|
Banque en ligne
|
8
|
Autre
|
1
|
Q5 Depuis combien de temps êtes-vous client auprès
de votre banque ? Entre 0 et 2 ans
|
19
|
Entre 2 et 5 ans
|
26
|
Plus de 5 ans
|
80
|
Q6 Pour quelle raison avez-vous ouvert votre compte dans cette
banque ? Mes parents m'ont ouvert un compte
|
65
|
Recommandation
|
19
|
Offre pour l'ouverture d'un compte
|
30
|
Connaissance
|
11
|
Q7 Comment consultez-vous vos comptes principalement, aujourd'hui
? En agence
|
2
|
Depuis les accès digitaux mis en place par ma banque
|
120
|
Ne les consulte pas
|
3
|
Q8 Quel est le moyen que vous utilisez pour rester en contact
avec votre banque ? Smartphones, Tablettes
|
105
|
Ordinateurs
|
8
|
Courrier
|
0
|
Se rendre directement en agence
|
12
|
|
|
55 | P a g e
HYPOTHESE 2
|
47
|
Q9 Quelle relation avez-vous avez votre banque ? 100% Digitale
(vous réalisez tout à distance)
|
100% Physique (vous réalisez tout en agence)
|
3
|
Un mix des 2
Q10 Combien de fois dans l'année contactez-vous votre
conseiller bancaire pour un rendez-vous ? Entre 0 - 2 fois
|
75
86
|
Entre 2 - 5 fois
|
32
|
Plus de 5 fois
|
7
|
Q11 Quel est pour vous le facteur déterminant de ses
accès digitaux ? Facilité d'usage
|
34
|
Rapidité des opérations
|
67
|
Informations utiles
|
2
|
Interaction avec la banque (messagerie directe avec le
conseiller, moyen de contact...)
Q12 Sur une échelle de mesure de 1 à 10 (10
étant le maximum), êtes-vous satisfait des outils digitaux mis en
place par votre banque (accès à vos comptes depuis PC,
smartphones...) ? De 1 à 4
|
22
12
|
De 5 à 7
|
40
|
De 8 à 10
|
73
|
Q13 Pour vous la qualité des services proposés
par votre banque est-elle un facteur déterminant de votre satisfaction
?
Oui
|
108
|
Non
|
17
|
|
|
HYPOTHESE 3
Q14 Parlons de votre conseiller bancaire, répond-t-il
à toutes vos attentes selon vous ? Oui
|
75
|
Non
|
27
|
Non rencontré
|
23
|
Q15 Faites-vous des recherches en amont par rapports au(x)
sujet(s) que vous souhaiterez aborder lors de l'entretien avec votre conseiller
bancaire
Oui, approfondies
|
22
|
Oui, succinctes
|
33
|
Non
|
70
|
Q16 Êtes-vous satisfait du temps de réponses de
votre conseiller bancaire ? Oui
|
42
|
Non
|
60
|
Non rencontré
|
23
|
Q17 Êtes-vous satisfait(e) de la relation que vous avez
avec votre conseiller bancaire ? Oui
|
79
|
Non
|
23
|
Non rencontré
|
23
|
56 | P a g e
Q18 Par classification, quel motif vous amènerez à
quitter votre banque actuelle ? Manque de satisfaction envers le conseiller
bancaire
|
81
|
Manque de satisfaction envers les outils digitaux
|
28
|
Frais trop important
Q19 A ce jour, sur une échelle de 1 à 10, quel
pourcentage accorder-vous à votre conseiller bancaire concernant votre
satisfaction global avec la banque
DE 0% à 40%
|
16
21
|
De 41% à 59%
|
42
|
De 60% à 100%
|
62
|
Q20 Comparez-vous les banques entre-elles pour trouver des
avantages ? Oui
|
43
|
Non
|
82
|
Q21 Aujourd'hui recommanderiez-vous votre banque ? Oui
|
101
|
Non
|
24
|
HYPOTHESE 4
Q22 Votre préférence de contact est : Par le
conseiller
|
78
|
Par les outils digitaux
|
47
|
Q23 Pour souscrire un nouveau contrat avec votre banque, vous
préférez ? Prendre un rendez-vous avec un conseiller bancaire
|
75
|
Le faire à distance à l'aide des outils digitaux
|
50
|
Q24 Dans le cadre d'une demande précise (crédit
immobilier, succession...). Quelle importance accordez-vous au relationnel
humain en face à face avec votre banque ?
Importante
|
108
|
Moyenne
|
16
|
Faible
|
1
|
Q25 Concernant une demande, si celle-ci vous semble complexe,
vous préférez être en contact Avec votre conseiller
bancaire par téléphone
|
59
|
Avec votre conseiller bancaire en agence
|
37
|
Traiter avec lui par mail
|
25
|
Trouver une solution de manière autonome sur internet
|
4
|
Q26 Par ordre de classification de 1 à 4, à quel
moment faites-vous appel à votre conseiller ? Pour une demande
précise
|
72
|
Informations non disponibles sur les applications / outils
digitaux
|
32
|
Confidentialité plus rassurante qu'avec le digital
|
11
|
Interaction humaine privilégié au digital
Q27 A l'avenir dans la perspective d'une mise en commun de vos
informations pour les conseillers bancaires de votre banque, seriez-vous plus
intéressé d'être suivi par :
Votre conseiller bancaire généraliste
|
9
58
|
Différents conseillers bancaires spécialistes dans
leur domaine (Epargne, Assurances, Crédits...)
|
67
|
57 | P a g e
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