Le transfuge politique au sein des partis politiques implantés à Kisangani.par Marien Mwamba Ngwabi Université de Kisangani - Licence en sciences politiques et administratives 2004 |
I.1.2.4. Les fonctions du parti politique22(*)Dans un système de partis, ceux-ci servent classiquement à trois choses. a. Formation de l'opinion. Les partis contribuent à créer et à maintenir une conscience politique, en assurant l'information et la formation de l'opinion. Ils assurent un encadrement thématique, doctrinal ou idéologique des électeurs et des candidats. Ils clarifient et alimentent le débat politique, en explicitant plus clairement les choix. Grâce à eux, l'électeur saura mieux de quelles idées, de quel programme se réclame tel ou tel candidat, et, donc, quelle action il mènera une fois élu. b. Sélection des candidats. Les partis politiques désignent les candidats qu'ils proposent aux électeurs. Ils jouent par conséquent le rôle actif de recrutement politique tendent à créer des nouvelles élites. c. L'encadrement des élus. Les partis assurent l'encadrement des élus dans deux sens. Ils maintiennent un contact permanent entre les élus et les électeurs en expliquant aux électeurs l'activité parlementaire de l'élu, en défendant ses décisions, en faisant sa propagande d'une part. D'autre part, ils assurent l'encadrement parlementaire des élus, en réunissant et en assurant la concertation des élus d'un même parti au sein d'un groupe parlementaire. Cependant, faudra - t - on remarquer, que dans les pays en voie de développement caractérisés par une faible spécialisation et différenciation des rôles, les partis assument en effet, une multiplicité de fonctions touchant à l'administration, la police, l'éducation et la sécurité sociale qui s'ajoutent à leurs fonctions électorales et parlementaires traditionnelles. I.1.2.5. La typologie des clivages partisans.Les partis politiques existent certes et fonctionnent mais ils ne sont pas tous les mêmes et - de même nature. Ce sont ces différences, ces écarts qui sont réunis en terme générique de clivages partisans. En effet, il existe plusieurs clivages partisans. Les partis peuvent se différencier par rapport à la structure, à l'idéologie, à la composition sociale, au contexte socio-historique, à l'étendue de leurs activités, à la discipline du parti,... Par rapport à leur manière de se structurer, on distingue les partis de masse des partis de cadre. Les premiers se caractérisent par une forte structuration (cellule, section), avec des branches très étendues de manière à atteindre un plus grand nombre d'adhérents qui contribueront, par leurs cotisations aux frais de fonctionnement du parti ; les seconds sont caractérisés par une faible structuration qui ne se limite qu'à rassembler des notables influents, techniciens et riches capables de préparer le parti aux élections. Quant à l'idéologie ou la doctrine, il est courant de distinguer les partis de gauche de ceux de droite. Un parti est de gauche lorsqu'il professe des idées avancées ou progressistes tendant à l'acceptation du progrès politique, social et économique ou qui penchent à la modification de la société vers un idéal, par des réformes ou des moyens - au besoin - violents. Toutefois la composition de la gauche varie selon les Etats. Aux Etats-Unis, la gauche est constituée des démocrates ou des libéraux alors qu'en Grande-Bretagne, elle est occupée par les Travaillistes, en France, les communistes et socialistes la constituent en grande proportion. Par contre, un parti est de droite lorsqu'il professe des idées conservatrices ou réactionnaires s'opposant au progrès social et visant le rétablissement des institutions antérieures ou leur maintien. Comme la gauche, la droite est aussi d'une composition variable selon les pays. Pour ce qui est de la composition sociale, on trouve des partis d'ouvriers, les partis d'industriels, de banquiers ; ... Ce clivage se rapporte à la proportion du groupe qui se retrouve en majorité dans un parti politique. Par rapport à la discipline de vote, on distingue les partis souples des partis rigides. Un parti est dit souple quand ses élus ne sont pas obligés, dans un organe représentatif, de voter tous de la même manière. Chaque élu vote comme bon lui semble. Par contre un parti est rigide lorsqu'il impose une discipline de vote à ses membres. Au point de vue des contextes socio-historiques, certaines catégories plus sensibilisées aux problèmes généraux et qui on été interprètes naturels des aspirations diffuses dans les masses, devenant par la suite des partis politiques vont inspirer une autre différenciation entre eux. En effet, on distingue les partis d'essence ethnique, syndicale, mutualiste,... En ce qui est de l'étendue d'activités offertes aux membres, on distingue les partis spécialisés des partis totalitaires. Un parti est spécialisé lorsque ses activités ne concernent que des branches purement politiques sans dérober ce domaine très limité. Par contre un pari est totalitaire lorsqu'il étend ses activités jusqu'au-delà de la sphère purement politique (à l'usine, au bureau, dans le loisir, dans la famille) de ses membres. Il convient toutefois de noter que ces clivages autant que la typologie qu'ils engendrent ne sont pas très rigoureux et leur liste n'est pas, ici, exhaustive. Mais il faut retenir en définitive que les partis politiques sont des organisations des nationaux réunis par une structure spécifique autour d'un programme politique et visant la conquête et l'exercice du pouvoir notamment par la voie des élections. Ils sont des champs des forces particuliers et singuliers. * 22 Pour la rédaction de ce point, nous nous sommes inspirés de R.G. SCHWARTZENBERG, dans Son ouvrage, la sociologie politique, Ed. Mont Chrétien, Paris 1978 |
|