CONCLUSION GENERALE.
L'objectif poursuivi dans ce travail était de
démontrer les déchirements au sein des partis politiques et le
mécanisme de survie y afférent.
Nous sommes parti de l'hypothèse que les
désertions au sein des partis politiques seraient dues notamment au
désaccord idéologique, au déficit d'intérêt
et à la déloyauté au leader du parti ; que
l'alteradhésion serait due à la quête,
d'intérêt, à l'idolâtrisme des leaders, à la
conversion idéologique et que les partis politiques survivraient
grâce au recrutement des nouveaux adhérents.
Pour la vérification de ces hypothèses, nous
avons fait recours à la méthode dynamique qui nous a permis de
considérer le parti politique comme une entité sociale dynamique.
Fondé par l'adhésion, le parti est érodé par la
désertion, suggérant ainsi l'idée de fluctuations
auxquelles les partis survivent grâce au recrutement. Cette
méthode a été soutenue par des techniques documentaires,
d'observation directe désengagée, de l'approche statistique et
par l'entretien structuré.
Notre population a été constituée des
membres des partis politiques ayant déjà adhéré
à plus d'un parti. Pour une meilleure texture, nous avons estimé
utile de subdiviser le travail en deux grandes parties, outre l'introduction et
la conclusion. Après analyse des informations récoltées,
nous sommes arrivés aux résultats selon lesquels le transfuge est
déterminé par des causes précises.
A la question de savoir les raisons qui poussent les
citoyens à adhérer à un parti politique, 33,3 % de nos
enquêtés affirment avoir adhérer aux partis par
allégeance aux leaders contre 25 % qui attestent avoir
adhéré aux partis par conviction idéologique, enfin contre
23,3 % de nos enquêtés qui adhérent par poursuite
d'intérêts divers.
Concernant les raisons des défections, 45 % de nos
enquêtés ont attesté avoir déserté leurs
partis à cause de déficit d'intérêt contre 25 %
d'enquêtés qui certifient l'avoir fait par déloyauté
au leader et 13,3 % de ceux qui affirment avoir quitté leurs partis par
désaccord idéologique ou à la suite des
mésententes dans les partis.
Concernant les raisons de l'alteradhésion ou du
transfuge, 40 % de nos enquêtés affirment avoir
alteradhéré par loyauté à un nouveau leader contre
33,3 % de nos enquêtés qui attestent l'avoir fait par quête
d'intérêt et 18,4 % de nos enquêtés qui affirment
avoir rejoint d'autres partis par nécessité permanente
d'engagement et par comparatisme partisan et 3,3 % de nos enquêtés
qui attestent avoir alteradhéré par conversion
idéologique.
A la lumière de tous ces résultats, il est
donné de constater que tous les partis politiques, champ de notre
étude, sont des partis d'allégeance au leader et que le nombre
d'adhésions et l'alteradhésion effectuées pour le
même cause (33,3 %, 40% contre 25%) ; que la plupart des
désertions sont causées à la suite de déficit
d'intérêt (45%) ; toute proportion gardée,
l'adhésion, la désertion et l'alteradhésion sont
causées à cause du leader, des intérêts et de
l'idéologie. Nous pouvons donc dire que nos hypothèse ont
été confirmées.
Eu égard à l'état général
de fluctuations d'adhérents que génère le transfuge au
sein des partis politiques, il nous a paru nécessaire de formuler
quelques suggestions qui, une fois observée, pourraient permettre aux
partis d'endiguer les transfuges et d'élargir leur assiette
électorale.
Aux partis politiques en général, il nous
revient de leur demander d'accroître leur capacité d'attraction en
présentant des bons fondamentaux partisans (des leaders
crédibles, des grands enjeux et des idéologies fiables),
d'augmenter leur visibilités à travers l'organisation des
activités, la structuration plus larges du parti, le recouvrement des
cotisations ; des formaliser le plus possible les relations au sein des
partis et d'ouvrir des registres regroupant les informations sur les
adhésions, les désertions et les transfuges.
Aux activistes des partis politiques, nous leur recommandons
de considérer les partis politiques comme des cadres de formation
à la compétition politique et non des lieux de distribution
d'argent ou d'embauche.
Enfin, loin de nous la prétention d'avoir abordé
tous les aspects attenants aux causes du transfuge. Nous estimons pourtant avec
modeste que ce travail est une contribution à l'analyse politologique de
la dynamique partisane. Ainsi, certains aspects légèrement
abordés dans ce travail pourront constituer des nouvelles ouvertures
à d'autres chercheurs désireux de poursuivre les études
approfondies dans le domaine de la dynamique partisans en général
et du transfuge partisan en particulier.
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