A. Climat
En raison des caractéristiques géographiques,
l'occupation spatiale est inégale sur le territoire national. Alors que
la cuvette centrale est occupée par la forêt vierge et
habitée par une population fort clairsemée, on trouve des
concentrations humaines dans la bande Sud qui va du Bas-Zaïre (actuel
Congo Central) au Shaba (dont la partie occupée par actuel Haut Katanga)
en passant par le Kwilu et les Kassaï, puis viennent la
région des grands lacs, le Nord-est et le Nord-ouest du pays.
103RDC, Fonction Publique, Cadre
Stratégique Général de la Réforme et Modernisation
de l'Administration Publique, Op.cit., p.3.
[94 ]
Par son appartenance à la zone tropicale humide, la
ville de Kinshasa, dominée par la plaine et une altitude moyenne qui ne
dépasse pas 350m, ne peut que subir de fortes températures
principalement pendant la saison pluvieuse si dominante.
L'étendue de la RDC occupe l'immense cuvette
correspondant au bassin du fleuve Congo. C'est ainsi que les régions
Est, Nord-est sont couvertes par les forêts. La savane couvre les plus
hautes régions périphériques du bassin du Congo. Au Sud et
à l'Ouest, on trouve aussi des forêts denses mais le paysage du
centre du pays est dominé par le marécage.
La RDC connaît un climat chaud et humide sur la majeure
partie de son territoire. Dans la cuvette, on observe une pluviométrie
élevée atteignant parfois 2 000 mm par an. Celle-ci s'accompagne
d'une température également élevée dont la moyenne
annuelle est de 25°C. La pluviométrie et surtout la
température s'abaissent au fur et à mesure qu'on s'approche du
relief montagneux de l'Est. Influencés par le relief, le climat et
l'hydrographie, le sol et le sous-sol offrent également des
potentialités minières et agricoles importantes et
variées104.
La RDC comprend trois climats : le climat équatorial,
le climat tropical et le climat tempéré. Elle
bénéficie généralement de deux saisons : la saison
sèche et la saison de pluies, lesquelles ne se répartissent pas
de la même façon dans tout le territoire et ne sont ni
égales en termes de durée. La réputation du pays est celle
d'avoir une pluviosité abondante et la température est en moyenne
de 25°C sur la côte et de 20° à 6°C à
l'altitude.105
Tableau 1 . Températures moyennes annuelles dans
les monts et collines de la ville de Kinshasa (2007-2011)
Année
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Moy.an
|
2007
|
25,3
|
25,4
|
25,8
|
25,0
|
25,4
|
22,7
|
22,0
|
22,4
|
23,7
|
24,2
|
24,2
|
24,2
|
24,2
|
2008
|
24,7
|
24,8
|
25,2
|
22,5
|
22,0
|
22,0
|
23,4
|
25,0
|
24,7
|
25,0
|
24,7
|
24,4
|
24,4
|
2009
|
24,5
|
25,9
|
25,9
|
25,5
|
25,5
|
22,7
|
22,4
|
22,9
|
25,3
|
25,9
|
25,0
|
25,3
|
24,8
|
2010
|
25,3
|
26,1
|
26,1
|
25,9
|
24,5
|
22,9
|
22,1
|
22,7
|
25,4
|
26,6
|
25,0
|
25,8
|
24,9
|
2011
|
24,8
|
25,6
|
26,2
|
26,1
|
25,5
|
23,1
|
22,4
|
23,3
|
24,2
|
25,4
|
24,9
|
24,8
|
24,7
|
Source : Mettelsat, station de Binza, 2011.
De ce tableau, on retient que dans cette partie de la ville,
la température moyenne n'a fait qu'augmenter, passant de 24,2°C en
2007 à 24,7°C en 2011, après avoir atteint 24,9°C. Il
ya là une hausse thermique évidente de à 0,2°C.
104 RDC, Ministère du Plan et Suivi de la Mise en oeuvre
de la Révolution de la Modernité et Ministère de la
santé Publique, 1, Op.cit.
105RDC, Ministère des Ressources Hydraulique et
électricité, Op.cit, p. 1.
[95 ]
Tableau 2. Températures maximum moyennes dans la
plaine de Kinshasa
Année
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Moy.an
|
1997
|
30,2
|
30,6
|
31,4
|
31,7
|
30,4
|
28,0
|
27,6
|
29,6
|
31,7
|
31,6
|
30,8
|
30,4
|
30,3
|
1998
|
30,9
|
32,2
|
32,7
|
33,3
|
32,2
|
29,5
|
28,5
|
29,2
|
30,6
|
31,3
|
31,5
|
30,6
|
31,0
|
1999
|
30,4
|
31,5
|
32,4
|
32,6
|
30,7
|
28,6
|
27,8
|
29,0
|
29,8
|
30,7
|
30,5
|
30,3
|
30,4
|
2000
|
30,6
|
30,9
|
32,4
|
32,4
|
31,1
|
28,2
|
27,7
|
28,1
|
29,9
|
30,2
|
31,1
|
30,3
|
30,2
|
2001
|
30,5
|
30,9
|
32,4
|
32,3
|
31,0
|
28,8
|
27,6
|
28,6
|
31,0
|
31,2
|
31,3
|
30,9
|
31,6
|
2002
|
30,1
|
31,6
|
32,6
|
32,8
|
32,2
|
28,7
|
27,5
|
28,6
|
31,0
|
31,0
|
31,0
|
29,5
|
30,6
|
2003
|
30,1
|
32,1
|
32,3
|
31,4
|
31,3
|
29,1
|
28,4
|
29,7
|
30,8
|
32,5
|
30,9
|
30,9
|
30,9
|
2004
|
31,5
|
32,5
|
32,0
|
31,3
|
28,0
|
28,1
|
29,6
|
31,5
|
29,6
|
28,9
|
30,9
|
30,5
|
30,6
|
2005
|
31,5
|
32,6
|
32,9
|
32,9
|
30,7
|
27,9
|
27,7
|
29,8
|
31,8
|
30,9
|
31,1
|
30,4
|
30,9
|
2006
|
31,0
|
31,6
|
32,9
|
32,6
|
30,9
|
30,9
|
28,8
|
29,3
|
30,5
|
31,1
|
30,7
|
30,1
|
30,9
|
2007
|
31,3
|
31,8
|
32,3
|
32,9
|
28,9
|
28,4
|
27,4
|
30,7
|
31,0
|
31,8
|
30,8
|
30,5
|
30,6
|
2008
|
30,9
|
32,1
|
32,4
|
32,1
|
31,4
|
28,0
|
28,6
|
29,3
|
31,7
|
32,4
|
31,6
|
30,4
|
30,9
|
2009
|
30,5
|
31,5
|
32,7
|
32,7
|
32,3
|
28,6
|
27,5
|
28,9
|
31,3
|
31,7
|
31,0
|
30,7
|
30,8
|
2010
|
31,8
|
33,3
|
34,2
|
3,3
|
32,3
|
29,2
|
28,8
|
29,5
|
30,7
|
32,9
|
31,4
|
30,6
|
31,5
|
2011
|
30,9
|
31,8
|
32,5
|
32,8
|
31,9
|
28,9
|
28,0
|
28,9
|
30,7
|
31,2
|
30,8
|
29,9
|
30,7
|
Source : Mettelsat, station de Binza, 2011.
B. Flore et faune a) Flore
Les forêts de la RDC sont caractérisées
par leur grande richesse en diversité biologique, tant en termes
d'espèces animales et végétales dont beaucoup sont
endémiques, qu'en termes d'habitats et même de types de
forêts. L'intérêt de la forêt congolaise réside
également dans les nombreux services environnementaux qu'elle fournit et
dans le rôle important qu'elle joue dans la régulation des cycles
biogéothermiques.
On comprend dès lors le rôle de poumon de la
planète que joue la forêt de la RDC en constituant un
réservoir important de carbone qui attire des convoitises de toutes
sortes. Les forêts
[96 ]
sont aussi un élément important des
écosystèmes et des paysages. La protection des forêts
permet à la terre, aux écosystèmes, aux animaux, aux
plantes et aux humains d'être mieux en mesure de s'adapter et
répondre aux variations de climat.
Les grandes forêts, en particulier dans les zones
vallonnées et montagneuses, aident les plantes et les animaux à
s'adapter aux hausses de températures et aux variations des
régimes de précipitations: avec le temps, ils peuvent monter vers
des zones plus fraîches ; les espèces mieux adaptées
à des climats plus chauds peuvent les remplacer dans les zones plus
basses106. Abritant (entre autres) trois sur quatre espèces
des Grands Singes, les forêts du Bassin du Congo sont d'une importance
cruciale pour la conservation de la biodiversité à
l'échelle planétaire et fournissent, en tant que puits de
carbone, des services écologiques essentiels au niveau régional
et global.
![](La-rpublique-dmocratique-du-Congo-et-le-dfi-plantaire-du-rchauffement-climatique11.png)
Fig. 7. Forêt du Bassin du Congo
106IWGIA, AIPP, FPP, Tebtebba,
qu'est-ce-que le REDD ? 2010 cité par CAMV, Le Forestier
10, Op.cit., p.19 ; Tchoumba, B., Projet pilote REDD de
conservation internationale, 2011 cité par IWGIA, AIPP, FPP,
Idem, p.19.
[97 ]
La RDC possède la flore la plus riche du continent,
avec plus de 11.000 espèces de plantes supérieures dont 3.200
espèces endémiques (29%). Des 30 centres d'endémisme
végétal identifiés en Afrique, 12 sont situés
partiellement ou entièrement en RDC ; 8 coïncident avec des parcs
nationaux. Cette diversité est liée à la grande
diversité des conditions climatiques et des formations
végétales, mais elle est inégalement répartie : les
zones les plus riches sont celles qui bordent le Rift Albertin à l'Est,
tandis que la Cuvette centrale serait plus pauvre.
Cette inégalité est probablement réelle
et trouve son origine dans les grandes variations de l'extension des
forêts et des savanes liées aux variations climatiques des deux
derniers millions d'années. Elle est probablement exagérée
du fait que la Cuvette centrale a fait l'objet de très peu
d'investigations et il est probable qu'un certain nombre d'espèces reste
à y découvrir.
Par ailleurs, moins de 10% des 500.000 plantes
recensées sur la planète ont été
étudiées en vue d'une utilisation médicale. Or, les deux
tiers des 3.000 plantes ayant des effets actifs en pharmacologie proviennent
des forêts Congolaise. Un arbre comme le Moabi est, par exemple,
employé dans plus de cinquante utilisations médicinales. L'Homme
n'a fait qu'entrouvrir une porte sur ce savoir inouï. En détruisant
ces forêts, on détruit aussi la pharmacie de demain.
? Types des forêts
La RDC abrite 11000 espèces de plantes
supérieurs (grande hauteur). La végétation congolaise est
en corrélation directe avec les facteurs pédoclimatiques et le
relief. Les spécialistes en font ressortir sept types physionomiques
relativement distincts comprenant :
- La forêt dense humide sempervirente ; - La forêt
dense humide semi décidue ; - Les forêts de montagne ;
- Les formations forestières édaphiques ; - La
forêt sèche ;
- La forêt claire ;
- Les savanes.
Au Nord et au Sud, les forêts deviennent une
mosaïque de savanes arborées, de forêts sèches, de
savanes et de prairies. A l'Ouest, les forêts congolaises font
progressivement place aux forêts de Guinée, qui s'étendent
du Gabon occidental et du Cameroun jusqu'au Sud du Nigéria et
[98 ]
du Bénin ; ces zones forestières partagent de
nombreuses similarités, et sont parfois connues comme les forêts
guinéo-congolaises. A l'Est, les forêts des basses-terres
congolaises aboutissent sur les forêts de montagne qui couvrent les
montagnes longeant le rift Albertin, une branche du système du Rift
d'Afrique de l'Est. Les forêts congolaises sont l'une des
écorégions mondiales.
D'après les estimations récentes
réalisées, les forêts couvrent environ 55 % du territoire
national. Un effort est mené en vue de conserver des échantillons
représentatifs à travers un réseau d'aires
protégées dont cinq sont inscrites sur la liste du patrimoine
mondial de l'Unesco. 11 s'agit de la réserve de faune à Okapi,
des Parcs nationaux des Virunga de la Garamba, de Kahuzi biega et de la
Salonga. Ce dernier, avec ses 3.600.000 ha, est sans doute le plus grand parc
forestier du monde et qui a la particularité d'abriter le
chimpanzé nain, communément appelé bonobo.
Il y a, RDC, deux types de savanes : ? Savane
boisée
La République Démocratique du Congo occupe le
3cme rang mondial et la 1ère place en Afrique en ce qui
concerne la surface boisée. Elle occupe la partie la plus humide de la
zone tropicale et l'encercle presque entièrement.
? Savane herbeuse
Se localise au fur et à mesure qu'on s'éloigne
de la forêt et de l'équateur vers le Nord-est et le Sud-est, la
savane se transforme en brousse et la végétation
s'éclaircit. De hautes herbes (3 à 4 m) s'étendent
à perte de vue. La monotonie est coupée par quelques arbustes de
petites tailles. Cela est do au climat, mais aussi au relief. En terrain plat,
on rencontre des savanes arborées (étendues herbeuses
parsemées de bouquets d'arbres) où le temps est continuellement
brumeux.
Les forêts tropicales humides du bassin du Congo sont un
grand espace vert, beau à voir, fournissent le bois d'exploitation
au-delà des enjeux locaux et régionaux immédiats qui s'y
attachent. Ces Forêts fournissent une gamme variée de services
environnementaux dont les bénéfices débordent largement
les frontières de la RDC. Tout d'abord elle participe à la
[99 ]
purification et au recyclage de l'eau, de même
qu'à l'approvisionnement eu nutriment. Ces forets constituent, en fait,
un véritable or vert et un paradis terrestre.
Les forêts sont capitales pour la substance d'environ 40
millions de congolais à qui elles fournissent la nourriture,
médicament ; énergie, etc. La richesse de la RDC en ressources
naturelles offre un contraste saisissable avec la pauvreté de la
population. Au moment où la R.D.C cherche à faire participer tous
les secteurs d'activité dans le processus de développement
économique, le secteur forestier constitue un atout majeur car il s'agit
d'une potentialité énorme qui n'a pas encore joué son
rôle. En effet, des 128.000.000 d'ha des forêts
dont dispose le pays, seuls 60.000 soit 41,4%
seraient économiquement exploités compte tenu des
contraintes diverses notamment l'accessibilité, les marécages,
les forêts inondées. Ces forêts se caractérisent par
une très grande hétérogénéité de leur
potentiel forestier.
Notons que les pays de l'Europe demeurent l'un des principaux
marchés d'importation des bois tropicaux venant de la RDC. En 2007, par
exemple, 80% des volumes de bois officiellement exportés par la RDC
étaient destinés à ce marché. Or, les opinions
publiques Européennes sont soucieuses d'impact qu'a leur consommation de
bois tropical dans les pays producteurs.
Comme nous leverrons un peu plus loin, au point relatif au
partenariat dans le deuxième chapitre de cette étude, le commerce
de bois congolais est réglementé par l'action Gouvernance Law
Enforce gouvernance by Trade « FLEGT » en Français,
Application de réglementations Forestières, gouvernance et
échanges commerciaux. Celle-ci a instauré ou est basée
avant tout sur la négociation et la conclusion entre le pays producteur
(R.D.C) et l'U.E de ce que l'on appelle des Accords de Partenariat Volontaire
« APV », ceci dès Février 2008.
L'objectif d'un tel Accord de partenariat est de
mettre en place un système conjoint de vérification de la
légalité de bois, qui garantit que tous les bois exploités
du pays producteur signataire vers les marchés européens sont
effectivement légaux, et contribuent dès lors à la
réduction de la pauvreté tout en préservant
l'environnement.
La forêt du bassin du Congo en Afrique centrale est le
deuxième massif forestier tropical après la forêt
amazonienne et contient un quart de ce qu'il reste de la forêt tropicale
sur Terre. Avec une perte annuelle de 0,2% à 0,4% durant les
années 2000, la région possède le plus bas taux
de déforestation de toutes les zones forestières majeures. Elle
couvre plus de deux millions de km2 et est partagée entre 6
pays, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du
Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon et la
Guinée équatoriale. En raison de la
[100 ]
surexploitation du bois, notamment par les entreprises
étrangères, la déforestation est importante. Les
dégâts sont écologiques avec une diminution de la
biodiversité mais les conséquences sont aussi économiques
avec la perte de ressources financières à long terme.
Au coeur du deuxième bassin forestier mondial, la RDC
abrite 145 millions d'hectares de formations forestières soit 62
% de la superficie totale du territoire national, et 10000
espèces de plante. Les forêts Congolaises
s'étalent sur une superficie de 1.280.042,16
km2.
Actuellement, la gestion des ressources forestières est
confiée au Ministère de l'Environnement, Conservation de la
Nature, Eaux et Forêts créé en 1975 et qui dispose en son
sein d'une Direction de gestion forestière et de plusieurs Services
spécialisés parmi lesquels on peut citer le Service Permanent
d'Inventaire et d'Aménagement Forestier « SPIAF ». Deux
entreprises paraétatiques sous-tutelle, assurent la conservation, in
situ et ex situ, de ces ressources. Il s'agit respectivement de
l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature « ICCN » et de
l'Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo « IJZBC
».
La RDC joue un rôle capital dans la lutte contre le
réchauffement climatique. Elle occupe une position stratégique
avec 50% de l'eau douce et 50% de forêt en Afrique avec
ses 200 millions d'hectares environ dans la forêt du bassin du Congo
qu'elle détient à elle seule 56 % de cette étendue. Alors
cela est estimable que la RDC a un stock d'environ 62% de 25 à 30
milliards de tonnes de carbone du bassin du Congo, soit 15.5 milliards
à 18. Milliard de tonnes de carbone en moyenne suivant les
différentes estimations enregistrées.
Selon le Ministre de l'Environnement, José Endundo
Bononge à l'issue du Sommet de Brazzaville sur les trois bassins
tropicaux du monde, tenu du 28 mai au 3 Juin en République du Congo,
à cause de ce rôle dans la protection de
l'écosystème mondial, la RDC a aussi besoin d'argent afin de
protéger sa biodiversité face au phénomène du
réchauffement climatique.
Certains scientifiques estiment que le réchauffement
climatique à l'horizon de 2100 sera de 1,4 à 5,8°c par
rapport aux températures de 1997. Les conséquences d'une telle
augmentation pourraient être considérables :
désertification, inondations, dissémination des maladies,
disparitions d'espèces animales. Le réchauffement climatique est
considéré par beaucoup comme le défi environnemental du
XXIème siècle ; d'où les pays mondiaux
illustrent l'importance de l'environnement et la relation entre
l'humanité et l'équilibre né de la planète.
[101 ]
La forêt congolaise demeure alors un géant qui
dort encore et dont il faut réveiller car, l'intensification de sa mise
en valeur favoriserait une diversification de l'économie nationale
depuis longtemps monopolisée sur le marché de minéraux.
L'exploitation s'étend non seulement de soupe de la récolte de
produits forestiers, mais aussi de l'utilisation de la forêt à des
fins touristiques ou récréatives.
A part son rôle économique, ce massif dont
l'importance écologique est indéniable, constitue un patrimoine
mondial qu'il importe de gérer de façon durable pour les
bénéfices actuels et futurs de toute l'humanité. C'est
là une grande responsabilité morale qui nous interpelle tous,
gestionnaires, utilisateurs, bénéficiaires de la
ressource107.
En général, la forêt congolaise capte
15% des émissions de gaz à effet de serre. En
2012, on estimait qu'en métropole, 2,5 milliards de tonnes de
carbone (soit 9,2 milliards de tonnes de CO2 a étaient
stockés dans la forêt, à 50% dans les sols
(litière+humus) et à 50% dans les arbres (feuilles, branches,
racines y compris). La forêt est un réservoir de
biodiversité importante dans les régions à la fois
urbanisées et très agricoles. Elle est une source de richesse,
parfois surexploitée. Le bois compte pour une part importante du PIB
d'une dizaine de pays tropicaux auxquels la R.D.C fait partie. L'emploi
forestier (hors industries de transformation et emplois informels) payait
encore près 1500 personnes en 2005.
Disons que la forêt constitue un enjeu important en
R.D.C par son potentiel économique et social, environnemental voire
politique du fait qu'elle rend de nombreux services à la
société congolaise en particulier et l'humanité tout
entière.
Les forêts congolaises ont un bilan, du moins, positif
dans la lutte contre le réchauffement climatique. En celles-ci, le pays
peut se procurer des profits dès lors que sa diplomatie se fortifiait et
consolidait lors des négociations, au cas échéants. Les
forêts de la RDC sont trop importantes, elles approvisionnent plus en
enrichissant les cours d'eau en nutriment, en offrant ainsi une source
constante de nutriments pour le plancton marin en aval, lequel produit 80% de
l'oxygène que nous respirons et qui constitue un important puits de
carbone.
Outre les richesses minières qui lui ont valu
l'étiquette de « scandale géologique », la RDC dispose
non seulement d'une extraordinaire variété
d'écosystèmes avec une flore et une faune endémiques, mais
possède aussi un patrimoine biologique d'une diversité
exceptionnelle.
107Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.55-56.
[102 ]
La biodiversité du bassin du Congo, la plus riche
d'Afrique, a très peu été étudiée ces
cinquante dernières années. Afin d'y remédier,
l'Université de Kisangani, le Musée Royal de l'Afrique Centrale
« MRAC », l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique et le
Jardin botanique national de Belgique ont décidé d'unir leurs
efforts.
La Communauté internationale a des
considérations plus espérées sur la forêt de la RDC.
L'Europe est le centre de commercialisation des bois forestiers de cette
république. La forêt équatoriale considérée
aujourd'hui de « bien public de l'humanité ». Ceci à
cause de la problématique du réchauffement climatique. En
dépit de ceci, la République Démocratique du Congo est le
possesseur originaire de sa forêt. Elle se trouve sur son étendue
nationale, elle est régie par le Code forestier qui est le document
officiel ayant à sa charge la gestion et le mode d'exploitation de la
forêt congolaise.
Tableau 3. Couverture et perte des forêts en RDC
2000-2010 : Situation 2010
Province
|
Forêt primaire en
2010 (Km2)
|
Perte en
forêt primaire
(Km2)
|
Forêt secondaire en
2010 (Km2)
|
Perte
en forêt secondair e(Km2)
|
Savane arborée
en 2010(Km2)
|
Perte en
savane arborée
en 2010(Km2)
|
Bandundu
|
99175
|
1014
|
26856
|
2331
|
29615
|
479
|
Bas-Congo
|
752
|
36
|
5634
|
163
|
2395
|
45
|
Equateur
|
390734
|
2523
|
30354
|
5393
|
6437
|
95
|
Kasai Occidental
|
66397
|
1632
|
15570
|
2665
|
9150
|
291
|
Kasai Oriental
|
77820
|
991
|
10025
|
2004
|
7468
|
145
|
Katanga
|
6128
|
88
|
2000
|
131
|
244792
|
3509
|
Kinshasa
|
135
|
14
|
471
|
78
|
258
|
19
|
Maniema
|
76367
|
841
|
14119
|
1921
|
6503
|
81
|
Nord-Kivu
|
35591
|
365
|
7410
|
434
|
2044
|
65
|
Province Oriental
|
399608
|
2721
|
43490
|
5006
|
49303
|
507
|
Sud-Kivu
|
33169
|
448
|
5840
|
1026
|
4642
|
62
|
TOTAL
|
1185876
|
10673
|
161783
|
21148
|
362515
|
5297
|
Source : OSFAC, 2011 (OSFAC : Observatoire
Satellite des Forêts d'Afrique Centrale-Kinshasa-2010 de 2000 à
2010-CAPPE-NASA.
Note : FACET : Forêts d'Afrique Centrale
Evaluées par Télédétection, est un programme de
l'OSFAC.
b) Ressources fauniques
La RDC abrite, 400 espèces de mammifères
; elle est un véritable sanctuaire écologique. C'est le
second massif forestier de ce type dans le monde après celui d'Amazonie
au Brésil. Un
[103 ]
poumon vert gigantesque, grand, trois fois que la France, et
cinquante fois la Belgique. La RDC est sans doute l'un des pays les mieux
nantis en forêts. Avec ses 1145 millions d'hectares, la
forêt congolaise représente 47 % des forêts d'Afrique et 6 %
de la superficie forestière tropicale du monde.
Elle recèle, en termes de biodiversité
faunique 352 espèces de reptiles, 168 espèces de
batraciens ; 1086 à1117 espèces d'oiseaux : 415 à 421
espèces de mammifères, 1596 espèces
d'invertébrés aquatiques dont 1423 d'eau douce dans les marines ;
544 espèces d'invertébrés terrestres ; 1606 espèces
de vertébrés aquatiques ; et près de 1.000
variétés de poissons d'eau douce. Gorilles, bonobos,
chimpanzés, éléphants de forêts et okapis sont parmi
les espèces les plus emblématiques de cette extraordinaire
biodiversité.
La diversité en primates est la plus haute après
celle du Brésil avec 37 espèces. Il existe 63 aires
protégées et domaines de chasse, dont sept parcs
nationaux, ce qui représente 11% du territoire national. Cinq sites
(inscrits sur la liste de patrimoine mondial en péril)
font partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il y a aussi sept parcs
nationaux.
La faune de la RDC est plus riche, elle comprend des
espèces diverses adaptées chacune aux conditions climatiques. La
forêt équatoriale connait des dégradations, des
déforestations intenses et celles-ci provoquent l'émission de
dioxyde de carbone dans l'atmosphère et donc la production de gaz
à effet de serre.
Une grande surface de la forêt congolaise est
utilisée ou convertie en d'autres images. Dans ces conditions, toute
initiative visant à lutter contre le réchauffement climatique
doit impérativement prendre en compte les forêts. Soulignons que
les enjeux que suscite la forêt de la RDC sont d'ordre politique,
environnemental, sanitaire, économique, ceci revient à dire que
l'envie qu'ont les autres Etats sur la forêt de la RDC est tant
politique, économique, environnementale, sanitaire et
géopolitique.
Les forêts congolaises regorgent donc une
diversité élevée de produits forestiers non ligneux «
PFNL », ce qui permet de satisfaire aux nombreux besoins de la population
tant locale qu'urbaine, à savoir : l'alimentation, les soins de
santé, l'artisanat, etc. Ces produits représentent
également une source de revenus non négligeable. Parmi eux, il y
en a qui sont récoltés occasionnellement ; d'autres, par contre,
sont très pris par la population, voire recherchés
préférentiellement.
[104 ]
Selon la FAO les produits forestiers non ligneux sont «
des produits d'origine biologique, autres que le bois,
dérivés des forêts, d'autres terres boisées et
d'arbres hors forêts ». Ces produits peuvent être
récoltés dans la nature ou produits dans des plantations
forestières ou des périmètres d'agroforesterie, ou par des
arbres hors forêt. Voici quelques exemples : Champignons, gibiers, fruits
des bois, plantes médicinales et tinctoriales et tourisme lié
à la forêt. Les hommes ainsi que les institutions sont ipso facto
les éléments importants sans lesquels tout
phénomène international n'aurait pas existé sans qu'ils
eussent été là. Ils animent le système
international.
Les parcs nationaux abritent des plus grands mammifères
: éléphants, girafes, hippopotames et surtout les
rhinocéros blancs et, les gorilles de montagne. La réserve de
faune à okapi occupe environs un cinquième de la forêt
d`Ituriau Nord-est du pays. Le bassin du Congo dont la réserve
et la forêt font parties, est un de plus grand système de drainage
d'Afrique. 500 okapis se trouvent asile dans cette forêt de la
République, la réserve possède également des sites
panoramiques exceptionnels, dont des chutes sur l'Ituri et Epulu.
Les émissions annuelles de gaz à effet de serre absolues et
par habitant sont de 2,1 millions de tonnes de CO2 par an
(2001).
D'après le Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat, les changements climatiques correspondent
à l'horizon 2050-2100 à une augmentation des
précipitations annuelles de 7 à 11% et des températures de
1,5 à 4,5°C. Un Plan National d'adaptation au changement climatique
a été élaboré en 2009.
En ratifiant la Convention sur la diversité biologique,
la RDC s'est engagée à mettre en oeuvre tous les moyens pour
protéger et utiliser de façon durable l'ensemble des ressources
biologiques de son territoire.
La faune ichtyologique compte une quarantaine de familles
représentant plus de 1000 espèces dont près de 800 vivent
dans le système du fleuve Congo. Le pays abrite par ailleurs plus de
genres de primates que tous les pays du monde.108
Paragraphe 2. Hydrographie
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