WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La république démocratique du Congo et le défi planétaire du réchauffement climatique. Responsabilités et opportunités conventionnelles internationales.


par Matthieu MUKENGERE NTAKALALWA
Université de Kinshasa - Diplôme d’Etudes Supérieures en Relations Internationales 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

A. Climat

En raison des caractéristiques géographiques, l'occupation spatiale est inégale sur le territoire national. Alors que la cuvette centrale est occupée par la forêt vierge et habitée par une population fort clairsemée, on trouve des concentrations humaines dans la bande Sud qui va du Bas-Zaïre (actuel Congo Central) au Shaba (dont la partie occupée par actuel Haut Katanga) en passant par le Kwilu et les Kassaï, puis viennent la région des grands lacs, le Nord-est et le Nord-ouest du pays.

103RDC, Fonction Publique, Cadre Stratégique Général de la Réforme et Modernisation de l'Administration Publique, Op.cit., p.3.

[94 ]

Par son appartenance à la zone tropicale humide, la ville de Kinshasa, dominée par la plaine et une altitude moyenne qui ne dépasse pas 350m, ne peut que subir de fortes températures principalement pendant la saison pluvieuse si dominante.

L'étendue de la RDC occupe l'immense cuvette correspondant au bassin du fleuve Congo. C'est ainsi que les régions Est, Nord-est sont couvertes par les forêts. La savane couvre les plus hautes régions périphériques du bassin du Congo. Au Sud et à l'Ouest, on trouve aussi des forêts denses mais le paysage du centre du pays est dominé par le marécage.

La RDC connaît un climat chaud et humide sur la majeure partie de son territoire. Dans la cuvette, on observe une pluviométrie élevée atteignant parfois 2 000 mm par an. Celle-ci s'accompagne d'une température également élevée dont la moyenne annuelle est de 25°C. La pluviométrie et surtout la température s'abaissent au fur et à mesure qu'on s'approche du relief montagneux de l'Est. Influencés par le relief, le climat et l'hydrographie, le sol et le sous-sol offrent également des potentialités minières et agricoles importantes et variées104.

La RDC comprend trois climats : le climat équatorial, le climat tropical et le climat tempéré. Elle bénéficie généralement de deux saisons : la saison sèche et la saison de pluies, lesquelles ne se répartissent pas de la même façon dans tout le territoire et ne sont ni égales en termes de durée. La réputation du pays est celle d'avoir une pluviosité abondante et la température est en moyenne de 25°C sur la côte et de 20° à 6°C à l'altitude.105

Tableau 1 . Températures moyennes annuelles dans les monts et collines de la ville de Kinshasa (2007-2011)

Année

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Moy.an

2007

25,3

25,4

25,8

25,0

25,4

22,7

22,0

22,4

23,7

24,2

24,2

24,2

24,2

2008

24,7

24,8

25,2

22,5

22,0

22,0

23,4

25,0

24,7

25,0

24,7

24,4

24,4

2009

24,5

25,9

25,9

25,5

25,5

22,7

22,4

22,9

25,3

25,9

25,0

25,3

24,8

2010

25,3

26,1

26,1

25,9

24,5

22,9

22,1

22,7

25,4

26,6

25,0

25,8

24,9

2011

24,8

25,6

26,2

26,1

25,5

23,1

22,4

23,3

24,2

25,4

24,9

24,8

24,7

Source : Mettelsat, station de Binza, 2011.

De ce tableau, on retient que dans cette partie de la ville, la température moyenne n'a fait qu'augmenter, passant de 24,2°C en 2007 à 24,7°C en 2011, après avoir atteint 24,9°C. Il ya là une hausse thermique évidente de à 0,2°C.

104 RDC, Ministère du Plan et Suivi de la Mise en oeuvre de la Révolution de la Modernité et Ministère de la santé Publique, 1, Op.cit.

105RDC, Ministère des Ressources Hydraulique et électricité, Op.cit, p. 1.

[95 ]

Tableau 2. Températures maximum moyennes dans la plaine de Kinshasa

Année

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Moy.an

1997

30,2

30,6

31,4

31,7

30,4

28,0

27,6

29,6

31,7

31,6

30,8

30,4

30,3

1998

30,9

32,2

32,7

33,3

32,2

29,5

28,5

29,2

30,6

31,3

31,5

30,6

31,0

1999

30,4

31,5

32,4

32,6

30,7

28,6

27,8

29,0

29,8

30,7

30,5

30,3

30,4

2000

30,6

30,9

32,4

32,4

31,1

28,2

27,7

28,1

29,9

30,2

31,1

30,3

30,2

2001

30,5

30,9

32,4

32,3

31,0

28,8

27,6

28,6

31,0

31,2

31,3

30,9

31,6

2002

30,1

31,6

32,6

32,8

32,2

28,7

27,5

28,6

31,0

31,0

31,0

29,5

30,6

2003

30,1

32,1

32,3

31,4

31,3

29,1

28,4

29,7

30,8

32,5

30,9

30,9

30,9

2004

31,5

32,5

32,0

31,3

28,0

28,1

29,6

31,5

29,6

28,9

30,9

30,5

30,6

2005

31,5

32,6

32,9

32,9

30,7

27,9

27,7

29,8

31,8

30,9

31,1

30,4

30,9

2006

31,0

31,6

32,9

32,6

30,9

30,9

28,8

29,3

30,5

31,1

30,7

30,1

30,9

2007

31,3

31,8

32,3

32,9

28,9

28,4

27,4

30,7

31,0

31,8

30,8

30,5

30,6

2008

30,9

32,1

32,4

32,1

31,4

28,0

28,6

29,3

31,7

32,4

31,6

30,4

30,9

2009

30,5

31,5

32,7

32,7

32,3

28,6

27,5

28,9

31,3

31,7

31,0

30,7

30,8

2010

31,8

33,3

34,2

3,3

32,3

29,2

28,8

29,5

30,7

32,9

31,4

30,6

31,5

2011

30,9

31,8

32,5

32,8

31,9

28,9

28,0

28,9

30,7

31,2

30,8

29,9

30,7

Source : Mettelsat, station de Binza, 2011.

B. Flore et faune a) Flore

Les forêts de la RDC sont caractérisées par leur grande richesse en diversité biologique, tant en termes d'espèces animales et végétales dont beaucoup sont endémiques, qu'en termes d'habitats et même de types de forêts. L'intérêt de la forêt congolaise réside également dans les nombreux services environnementaux qu'elle fournit et dans le rôle important qu'elle joue dans la régulation des cycles biogéothermiques.

On comprend dès lors le rôle de poumon de la planète que joue la forêt de la RDC en constituant un réservoir important de carbone qui attire des convoitises de toutes sortes. Les forêts

[96 ]

sont aussi un élément important des écosystèmes et des paysages. La protection des forêts permet à la terre, aux écosystèmes, aux animaux, aux plantes et aux humains d'être mieux en mesure de s'adapter et répondre aux variations de climat.

Les grandes forêts, en particulier dans les zones vallonnées et montagneuses, aident les plantes et les animaux à s'adapter aux hausses de températures et aux variations des régimes de précipitations: avec le temps, ils peuvent monter vers des zones plus fraîches ; les espèces mieux adaptées à des climats plus chauds peuvent les remplacer dans les zones plus basses106. Abritant (entre autres) trois sur quatre espèces des Grands Singes, les forêts du Bassin du Congo sont d'une importance cruciale pour la conservation de la biodiversité à l'échelle planétaire et fournissent, en tant que puits de carbone, des services écologiques essentiels au niveau régional et global.

Fig. 7. Forêt du Bassin du Congo

106IWGIA, AIPP, FPP, Tebtebba, qu'est-ce-que le REDD ? 2010 cité par CAMV, Le Forestier 10, Op.cit., p.19 ; Tchoumba, B., Projet pilote REDD de conservation internationale, 2011 cité par IWGIA, AIPP, FPP, Idem, p.19.

[97 ]

La RDC possède la flore la plus riche du continent, avec plus de 11.000 espèces de plantes supérieures dont 3.200 espèces endémiques (29%). Des 30 centres d'endémisme végétal identifiés en Afrique, 12 sont situés partiellement ou entièrement en RDC ; 8 coïncident avec des parcs nationaux. Cette diversité est liée à la grande diversité des conditions climatiques et des formations végétales, mais elle est inégalement répartie : les zones les plus riches sont celles qui bordent le Rift Albertin à l'Est, tandis que la Cuvette centrale serait plus pauvre.

Cette inégalité est probablement réelle et trouve son origine dans les grandes variations de l'extension des forêts et des savanes liées aux variations climatiques des deux derniers millions d'années. Elle est probablement exagérée du fait que la Cuvette centrale a fait l'objet de très peu d'investigations et il est probable qu'un certain nombre d'espèces reste à y découvrir.

Par ailleurs, moins de 10% des 500.000 plantes recensées sur la planète ont été étudiées en vue d'une utilisation médicale. Or, les deux tiers des 3.000 plantes ayant des effets actifs en pharmacologie proviennent des forêts Congolaise. Un arbre comme le Moabi est, par exemple, employé dans plus de cinquante utilisations médicinales. L'Homme n'a fait qu'entrouvrir une porte sur ce savoir inouï. En détruisant ces forêts, on détruit aussi la pharmacie de demain.

? Types des forêts

La RDC abrite 11000 espèces de plantes supérieurs (grande hauteur). La végétation congolaise est en corrélation directe avec les facteurs pédoclimatiques et le relief. Les spécialistes en font ressortir sept types physionomiques relativement distincts comprenant :

- La forêt dense humide sempervirente ; - La forêt dense humide semi décidue ; - Les forêts de montagne ;

- Les formations forestières édaphiques ; - La forêt sèche ;

- La forêt claire ;

- Les savanes.

Au Nord et au Sud, les forêts deviennent une mosaïque de savanes arborées, de forêts sèches, de savanes et de prairies. A l'Ouest, les forêts congolaises font progressivement place aux forêts de Guinée, qui s'étendent du Gabon occidental et du Cameroun jusqu'au Sud du Nigéria et

[98 ]

du Bénin ; ces zones forestières partagent de nombreuses similarités, et sont parfois connues comme les forêts guinéo-congolaises. A l'Est, les forêts des basses-terres congolaises aboutissent sur les forêts de montagne qui couvrent les montagnes longeant le rift Albertin, une branche du système du Rift d'Afrique de l'Est. Les forêts congolaises sont l'une des écorégions mondiales.

D'après les estimations récentes réalisées, les forêts couvrent environ 55 % du territoire national. Un effort est mené en vue de conserver des échantillons représentatifs à travers un réseau d'aires protégées dont cinq sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. 11 s'agit de la réserve de faune à Okapi, des Parcs nationaux des Virunga de la Garamba, de Kahuzi biega et de la Salonga. Ce dernier, avec ses 3.600.000 ha, est sans doute le plus grand parc forestier du monde et qui a la particularité d'abriter le chimpanzé nain, communément appelé bonobo.

Il y a, RDC, deux types de savanes : ? Savane boisée

La République Démocratique du Congo occupe le 3cme rang mondial et la 1ère place en Afrique en ce qui concerne la surface boisée. Elle occupe la partie la plus humide de la zone tropicale et l'encercle presque entièrement.

? Savane herbeuse

Se localise au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la forêt et de l'équateur vers le Nord-est et le Sud-est, la savane se transforme en brousse et la végétation s'éclaircit. De hautes herbes (3 à 4 m) s'étendent à perte de vue. La monotonie est coupée par quelques arbustes de petites tailles. Cela est do au climat, mais aussi au relief. En terrain plat, on rencontre des savanes arborées (étendues herbeuses parsemées de bouquets d'arbres) où le temps est continuellement brumeux.

Les forêts tropicales humides du bassin du Congo sont un grand espace vert, beau à voir, fournissent le bois d'exploitation au-delà des enjeux locaux et régionaux immédiats qui s'y attachent. Ces Forêts fournissent une gamme variée de services environnementaux dont les bénéfices débordent largement les frontières de la RDC. Tout d'abord elle participe à la

[99 ]

purification et au recyclage de l'eau, de même qu'à l'approvisionnement eu nutriment. Ces forets constituent, en fait, un véritable or vert et un paradis terrestre.

Les forêts sont capitales pour la substance d'environ 40 millions de congolais à qui elles fournissent la nourriture, médicament ; énergie, etc. La richesse de la RDC en ressources naturelles offre un contraste saisissable avec la pauvreté de la population. Au moment où la R.D.C cherche à faire participer tous les secteurs d'activité dans le processus de développement économique, le secteur forestier constitue un atout majeur car il s'agit d'une potentialité énorme qui n'a pas encore joué son rôle. En effet, des 128.000.000 d'ha des forêts dont dispose le pays, seuls 60.000 soit 41,4% seraient économiquement exploités compte tenu des contraintes diverses notamment l'accessibilité, les marécages, les forêts inondées. Ces forêts se caractérisent par une très grande hétérogénéité de leur potentiel forestier.

Notons que les pays de l'Europe demeurent l'un des principaux marchés d'importation des bois tropicaux venant de la RDC. En 2007, par exemple, 80% des volumes de bois officiellement exportés par la RDC étaient destinés à ce marché. Or, les opinions publiques Européennes sont soucieuses d'impact qu'a leur consommation de bois tropical dans les pays producteurs.

Comme nous leverrons un peu plus loin, au point relatif au partenariat dans le deuxième chapitre de cette étude, le commerce de bois congolais est réglementé par l'action Gouvernance Law Enforce gouvernance by Trade « FLEGT » en Français, Application de réglementations Forestières, gouvernance et échanges commerciaux. Celle-ci a instauré ou est basée avant tout sur la négociation et la conclusion entre le pays producteur (R.D.C) et l'U.E de ce que l'on appelle des Accords de Partenariat Volontaire « APV », ceci dès Février 2008.

L'objectif d'un tel Accord de partenariat est de mettre en place un système conjoint de vérification de la légalité de bois, qui garantit que tous les bois exploités du pays producteur signataire vers les marchés européens sont effectivement légaux, et contribuent dès lors à la réduction de la pauvreté tout en préservant l'environnement.

La forêt du bassin du Congo en Afrique centrale est le deuxième massif forestier tropical après la forêt amazonienne et contient un quart de ce qu'il reste de la forêt tropicale sur Terre. Avec une perte annuelle de 0,2% à 0,4% durant les années 2000, la région possède le plus bas taux de déforestation de toutes les zones forestières majeures. Elle couvre plus de deux millions de km2 et est partagée entre 6 pays, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale. En raison de la

[100 ]

surexploitation du bois, notamment par les entreprises étrangères, la déforestation est importante. Les dégâts sont écologiques avec une diminution de la biodiversité mais les conséquences sont aussi économiques avec la perte de ressources financières à long terme.

Au coeur du deuxième bassin forestier mondial, la RDC abrite 145 millions d'hectares de formations forestières soit 62 % de la superficie totale du territoire national, et 10000 espèces de plante. Les forêts Congolaises s'étalent sur une superficie de 1.280.042,16 km2.

Actuellement, la gestion des ressources forestières est confiée au Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts créé en 1975 et qui dispose en son sein d'une Direction de gestion forestière et de plusieurs Services spécialisés parmi lesquels on peut citer le Service Permanent d'Inventaire et d'Aménagement Forestier « SPIAF ». Deux entreprises paraétatiques sous-tutelle, assurent la conservation, in situ et ex situ, de ces ressources. Il s'agit respectivement de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature « ICCN » et de l'Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo « IJZBC ».

La RDC joue un rôle capital dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elle occupe une position stratégique avec 50% de l'eau douce et 50% de forêt en Afrique avec ses 200 millions d'hectares environ dans la forêt du bassin du Congo qu'elle détient à elle seule 56 % de cette étendue. Alors cela est estimable que la RDC a un stock d'environ 62% de 25 à 30 milliards de tonnes de carbone du bassin du Congo, soit 15.5 milliards à 18. Milliard de tonnes de carbone en moyenne suivant les différentes estimations enregistrées.

Selon le Ministre de l'Environnement, José Endundo Bononge à l'issue du Sommet de Brazzaville sur les trois bassins tropicaux du monde, tenu du 28 mai au 3 Juin en République du Congo, à cause de ce rôle dans la protection de l'écosystème mondial, la RDC a aussi besoin d'argent afin de protéger sa biodiversité face au phénomène du réchauffement climatique.

Certains scientifiques estiment que le réchauffement climatique à l'horizon de 2100 sera de 1,4 à 5,8°c par rapport aux températures de 1997. Les conséquences d'une telle augmentation pourraient être considérables : désertification, inondations, dissémination des maladies, disparitions d'espèces animales. Le réchauffement climatique est considéré par beaucoup comme le défi environnemental du XXIème siècle ; d'où les pays mondiaux illustrent l'importance de l'environnement et la relation entre l'humanité et l'équilibre né de la planète.

[101 ]

La forêt congolaise demeure alors un géant qui dort encore et dont il faut réveiller car, l'intensification de sa mise en valeur favoriserait une diversification de l'économie nationale depuis longtemps monopolisée sur le marché de minéraux. L'exploitation s'étend non seulement de soupe de la récolte de produits forestiers, mais aussi de l'utilisation de la forêt à des fins touristiques ou récréatives.

A part son rôle économique, ce massif dont l'importance écologique est indéniable, constitue un patrimoine mondial qu'il importe de gérer de façon durable pour les bénéfices actuels et futurs de toute l'humanité. C'est là une grande responsabilité morale qui nous interpelle tous, gestionnaires, utilisateurs, bénéficiaires de la ressource107.

En général, la forêt congolaise capte 15% des émissions de gaz à effet de serre. En 2012, on estimait qu'en métropole, 2,5 milliards de tonnes de carbone (soit 9,2 milliards de tonnes de CO2 a étaient stockés dans la forêt, à 50% dans les sols (litière+humus) et à 50% dans les arbres (feuilles, branches, racines y compris). La forêt est un réservoir de biodiversité importante dans les régions à la fois urbanisées et très agricoles. Elle est une source de richesse, parfois surexploitée. Le bois compte pour une part importante du PIB d'une dizaine de pays tropicaux auxquels la R.D.C fait partie. L'emploi forestier (hors industries de transformation et emplois informels) payait encore près 1500 personnes en 2005.

Disons que la forêt constitue un enjeu important en R.D.C par son potentiel économique et social, environnemental voire politique du fait qu'elle rend de nombreux services à la société congolaise en particulier et l'humanité tout entière.

Les forêts congolaises ont un bilan, du moins, positif dans la lutte contre le réchauffement climatique. En celles-ci, le pays peut se procurer des profits dès lors que sa diplomatie se fortifiait et consolidait lors des négociations, au cas échéants. Les forêts de la RDC sont trop importantes, elles approvisionnent plus en enrichissant les cours d'eau en nutriment, en offrant ainsi une source constante de nutriments pour le plancton marin en aval, lequel produit 80% de l'oxygène que nous respirons et qui constitue un important puits de carbone.

Outre les richesses minières qui lui ont valu l'étiquette de « scandale géologique », la RDC dispose non seulement d'une extraordinaire variété d'écosystèmes avec une flore et une faune endémiques, mais possède aussi un patrimoine biologique d'une diversité exceptionnelle.

107Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit., pp.55-56.

[102 ]

La biodiversité du bassin du Congo, la plus riche d'Afrique, a très peu été étudiée ces cinquante dernières années. Afin d'y remédier, l'Université de Kisangani, le Musée Royal de l'Afrique Centrale « MRAC », l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique et le Jardin botanique national de Belgique ont décidé d'unir leurs efforts.

La Communauté internationale a des considérations plus espérées sur la forêt de la RDC. L'Europe est le centre de commercialisation des bois forestiers de cette république. La forêt équatoriale considérée aujourd'hui de « bien public de l'humanité ». Ceci à cause de la problématique du réchauffement climatique. En dépit de ceci, la République Démocratique du Congo est le possesseur originaire de sa forêt. Elle se trouve sur son étendue nationale, elle est régie par le Code forestier qui est le document officiel ayant à sa charge la gestion et le mode d'exploitation de la forêt congolaise.

Tableau 3. Couverture et perte des forêts en RDC 2000-2010 : Situation 2010

Province

Forêt
primaire
en 2010
(Km2)

Perte en

forêt
primaire

(Km2)

Forêt
secondaire
en 2010
(Km2)

Perte en
forêt
secondair
e(Km2)

Savane
arborée en
2010(Km2)

Perte en

savane
arborée en
2010(Km2)

Bandundu

99175

1014

26856

2331

29615

479

Bas-Congo

752

36

5634

163

2395

45

Equateur

390734

2523

30354

5393

6437

95

Kasai Occidental

66397

1632

15570

2665

9150

291

Kasai Oriental

77820

991

10025

2004

7468

145

Katanga

6128

88

2000

131

244792

3509

Kinshasa

135

14

471

78

258

19

Maniema

76367

841

14119

1921

6503

81

Nord-Kivu

35591

365

7410

434

2044

65

Province Oriental

399608

2721

43490

5006

49303

507

Sud-Kivu

33169

448

5840

1026

4642

62

TOTAL

1185876

10673

161783

21148

362515

5297

Source : OSFAC, 2011 (OSFAC : Observatoire Satellite des Forêts d'Afrique Centrale-Kinshasa-2010 de 2000 à 2010-CAPPE-NASA.

Note : FACET : Forêts d'Afrique Centrale Evaluées par Télédétection, est un programme de l'OSFAC.

b) Ressources fauniques

La RDC abrite, 400 espèces de mammifères ; elle est un véritable sanctuaire écologique. C'est le second massif forestier de ce type dans le monde après celui d'Amazonie au Brésil. Un

[103 ]

poumon vert gigantesque, grand, trois fois que la France, et cinquante fois la Belgique. La RDC est sans doute l'un des pays les mieux nantis en forêts. Avec ses 1145 millions d'hectares, la forêt congolaise représente 47 % des forêts d'Afrique et 6 % de la superficie forestière tropicale du monde.

Elle recèle, en termes de biodiversité faunique 352 espèces de reptiles, 168 espèces de batraciens ; 1086 à1117 espèces d'oiseaux : 415 à 421 espèces de mammifères, 1596 espèces d'invertébrés aquatiques dont 1423 d'eau douce dans les marines ; 544 espèces d'invertébrés terrestres ; 1606 espèces de vertébrés aquatiques ; et près de 1.000 variétés de poissons d'eau douce. Gorilles, bonobos, chimpanzés, éléphants de forêts et okapis sont parmi les espèces les plus emblématiques de cette extraordinaire biodiversité.

La diversité en primates est la plus haute après celle du Brésil avec 37 espèces. Il existe 63 aires protégées et domaines de chasse, dont sept parcs nationaux, ce qui représente 11% du territoire national. Cinq sites (inscrits sur la liste de patrimoine mondial en péril) font partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il y a aussi sept parcs nationaux.

La faune de la RDC est plus riche, elle comprend des espèces diverses adaptées chacune aux conditions climatiques. La forêt équatoriale connait des dégradations, des déforestations intenses et celles-ci provoquent l'émission de dioxyde de carbone dans l'atmosphère et donc la production de gaz à effet de serre.

Une grande surface de la forêt congolaise est utilisée ou convertie en d'autres images. Dans ces conditions, toute initiative visant à lutter contre le réchauffement climatique doit impérativement prendre en compte les forêts. Soulignons que les enjeux que suscite la forêt de la RDC sont d'ordre politique, environnemental, sanitaire, économique, ceci revient à dire que l'envie qu'ont les autres Etats sur la forêt de la RDC est tant politique, économique, environnementale, sanitaire et géopolitique.

Les forêts congolaises regorgent donc une diversité élevée de produits forestiers non ligneux « PFNL », ce qui permet de satisfaire aux nombreux besoins de la population tant locale qu'urbaine, à savoir : l'alimentation, les soins de santé, l'artisanat, etc. Ces produits représentent également une source de revenus non négligeable. Parmi eux, il y en a qui sont récoltés occasionnellement ; d'autres, par contre, sont très pris par la population, voire recherchés préférentiellement.

[104 ]

Selon la FAO les produits forestiers non ligneux sont « des produits d'origine biologique, autres que le bois, dérivés des forêts, d'autres terres boisées et d'arbres hors forêts ». Ces produits peuvent être récoltés dans la nature ou produits dans des plantations forestières ou des périmètres d'agroforesterie, ou par des arbres hors forêt. Voici quelques exemples : Champignons, gibiers, fruits des bois, plantes médicinales et tinctoriales et tourisme lié à la forêt. Les hommes ainsi que les institutions sont ipso facto les éléments importants sans lesquels tout phénomène international n'aurait pas existé sans qu'ils eussent été là. Ils animent le système international.

Les parcs nationaux abritent des plus grands mammifères : éléphants, girafes, hippopotames et surtout les rhinocéros blancs et, les gorilles de montagne. La réserve de faune à okapi occupe environs un cinquième de la forêt d`Ituriau Nord-est du pays. Le bassin du Congo dont la réserve et la forêt font parties, est un de plus grand système de drainage d'Afrique. 500 okapis se trouvent asile dans cette forêt de la République, la réserve possède également des sites panoramiques exceptionnels, dont des chutes sur l'Ituri et Epulu. Les émissions annuelles de gaz à effet de serre absolues et par habitant sont de 2,1 millions de tonnes de CO2 par an (2001).

D'après le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, les changements climatiques correspondent à l'horizon 2050-2100 à une augmentation des précipitations annuelles de 7 à 11% et des températures de 1,5 à 4,5°C. Un Plan National d'adaptation au changement climatique a été élaboré en 2009.

En ratifiant la Convention sur la diversité biologique, la RDC s'est engagée à mettre en oeuvre tous les moyens pour protéger et utiliser de façon durable l'ensemble des ressources biologiques de son territoire.

La faune ichtyologique compte une quarantaine de familles représentant plus de 1000 espèces dont près de 800 vivent dans le système du fleuve Congo. Le pays abrite par ailleurs plus de genres de primates que tous les pays du monde.108

Paragraphe 2. Hydrographie

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon