Année académique 2018-2019
UNIVERSITE DE KINSHASA
B.P. 127 Kinshasa XI
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES ET
POLITIQUES DEPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES
LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LE
DEFI
PLANETAIRE DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
: Responsabilités et opportunités conventionnelles
internationales
?
MUKENGERE NTAKALALWA Matthieu
Licencié en Relations Internationales
Mémoire présenté et défendu
publiquement en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures
en Relations Internationales
Option : Politique Internationale
Directeur : MAKIESSE MWANAWANZAMBI Daniel
Professeur
Co-directeurs :
-OMEONGA ONAKUDU Jean
Professeur Ordinaire
-MANA MBUMBA Evariste
Professeur Associé
MUKENGERE NTAKALALWA Matthieu
[ I ]
EPIGRAPHE
« Le réchauffement climatique est le
défi du XXIème siècle. Si nous agissons
ensemble, nous pouvons relever le défi. Mais nous devons faire preuve
d'unité, les Gouvernements, les secteurs privés et la
société civile. Notre choix est simple : se serrer les coups de
mains ou échouer ensemble ».
BAN KI-MOON
« Nous sommes enrichis de l'utilisation prodigue de nos
ressources naturelles et nous avons de justes raisons d'être fiers de
notre progrès. Mais, le temps est venu d'envisager sérieusement
ce qui arrivera quand nos forêts ne seront plus, quand le charbon, le fer
et le pétrole seront épuisés, quand le sol aura encore
été appauvri et lessivé vers les fleuves, polluant les
eaux, dénudant le champ et faisant des obstacles à la navigation
».
Theodore Roosevelt, Conference on the Conservation
of Natural Resources, 1908 « Et qui peut dire à
l'Homme ce qui sera après lui sous le soleil ? »
Ecclésiaste 6,12.
« La préservation de notre vie sauvage est un
grave sujet qui concerne tous les africains. Les créatures sauvages,
dans les milieux qu'elles habitent, ne sont pas seulement importantes en tant
que source d'intérêts et d'inspiration ; elles font aussi partie
intégrante de nos ressources naturelles, de notre bonheur futur et de
notre bien-être. En acceptant la responsabilité de la vie sauvage,
nous déclarons solennellement que nous ferons tout ce qui sera en notre
pouvoir pour que les petits enfants de nos enfants puissent jouir de ce riche
et précieux héritage ».
Julius Kambarage Nyerere
« Le réchauffement climatique est un
fléau qui nécessite l'intervention de tout Etat, de toute
Organisation internationale, de toute Organisation Non Gouvernementale, voire
même de tout individu ».
[ II ]
IN MEMORIUM
A notre frère-ainé BULAMBO NTAKALALWA que la
nature a précipitamment arraché la vie pendant que nous
étions encore en train de poursuivre nos études. Il souhaiterait
voir cette oeuvre, nous aussi, voudrions le lui remettre en mains propres ;
Hélas !Il n'est plus là ;
A toutes les personnalités, illustres disparues,
qui ont joué un rôle dans le processus de notre formation au sein
de l'Université Officielle de Bukavu.
MUKENGERE NTAKALALWA Matthieu
[ III ]
DEDICACE
A toute personne éprise du sens de protection de
l'environnement.
MUKENGERE NTAKALALWA Matthieu
MUKENGERE NTAKALALWA Matthieu
[ IV ]
REMERCIEMENTS
A cet instant où nous mettons un point final
à cet épisode déterminant et décisif de notre
Diplôme d'Etudes Approfondies, nous avons l'insigne honneur d'exprimer
notre gratitude et notre
reconnaissance à ceux qui ont contribué sous
plusieurs facettes à
l'élaboration de ce travail et à notre
formation.
Nos sentiments de gratitude s'adressent aux Professeurs
Makiesse Mwanawanzambi Daniel, Omeonga Onakudu Jean et
Mana Mbumba Evariste, respectivement Directeur et
Co-directeurs de ce travail, pour avoir accompli sans faille leur devoir et
apporté leur expérience et leur savoir-faire à cette
étude. Face aux multiples contraintes auxquelles ils
ont été confrontés, ils n'ont
cessé de nous encourager et nous guider dans
notre recherche.
A mes parents Ntakalalwa Manuvu Katema Jean-Bosco
et Ntachombwene M'mushema Concilie, dispensateurs de
la justice qui nous donne le souffle de vie et surtout pour nous avoir
tiré du néant en nous rendant intègre et en nous
éduquant dans la dignité laquelle nous permet
aujourd'hui de réaliser nos ambitions.
Nous tenons à remercier aussi la Direction de
Développement Durable du Secrétariat Général
à l'Environnement ainsi que le Centre d'Accompagnement des Autochtones
Pygmées et
Minoritaires Vulnérables « CAMV
» dont la documentation nous été édifiante et pour
leur disponibilité lors de nos enquêtes.
Nous ne saurions oublier Monsieur Aganze Kazuba
Grâce pour le sérieux qu'il a mis dans le traitement des
textes (de cette dissertation).
Nous remercions ici tous les enseignants du primaire
à l'université ; qu'ils se réjouissent d'avoir
formé l'homme d'aujourd'hui.
Nos pensées vont ainsi à nos frères
et soeurs, cousins et cousines, pour leur geste de
générosité, affection et considération qu'ils ne
cessent de
faire à notre personne.
Nous remercions aussi les camarades avec lesquels nous
avons enduré pendant toute notre formation académique, tant du
premier, du
deuxième, que du troisième cycle, pour l'esprit
de collaboration qui nous
a caractérisés.
Enfin, que tous les bienfaiteurs qui, de près ou de
loin, ont permis l'achèvement de cette recherche scientifique, et qui
ont cru en nous pendant toutes ces années en nous poussant à
aller de l'avant, trouvent ici l'expression de notre reconnaissance.
[ V ]
SIGLES ET ACRONYMES
ACF : African Conservation Fund
ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de
l'Energie
AEE : Agence Européenne pour l'Environnement
AFD : Agence Française de Développement
AFOM : atouts, faiblesses, opportunités, menaces.
AITBT : Association Technique Internationale des Bois
Tropicaux
APN : African Parks Network
APs : Aires Protégées
APV : Accords de Partenariat Volontaire
ASM : Exploitation Minière Artisanale à Petite
Echelle
AWF : African Wildlife Fundation
CAMV : Centre d'Accompagnement des Autochtones Pygmées
et Minoritaires Vulnérables
CATEB : Centre d'Application des Techniques Energie-Bois
CATEB : Centre d'Application des Techniques Energie-Bois
CAWHFI : Initiative pour le patrimoine mondial forestier
d'Afrique centrale
CCNUCC (UNFCCC) : Convention-cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques
CDB : Convention sur la Diversité Biologique
CERDAF : centre de Recherche et de Documentation Africaines
CI : Conservation Internationale
CICOS : Commission Internationale du bassin du
Congo-0ubangi-Sangha
CIFOR : Center for International Forestry Research
CIRAD : Centre de Coopération Internationale en
Recherche Agronomique pour le
Développement
CIUS : Conseil International des Unions Scientifiques
CMA : Conference of the Parties serving as the meeting of the
Parties to the Paris Agreement
CMDE : Commission Mondiale pour l'Environnement et le
Développement
CMP : Conference of the Parties serving as the meeting of the
Parties to the Kyoto Protocol
CNAEA : Comité National d'Action de l'Eau et de
l'Assainissement
CNUCC : Conférence des Nations Unies sur les
Changements Climatiques
CNUED : Conférence des Nations Unies sur
l'Environnement et le Développement
COMIFAC : Commission des Forêts d'Afrique centrale
COP : Conférences des Parties
CPB : Centre de Promotion du Bois
CPB : Centre de Promotion du Bois
[ VI ]
CPDN : Contribution Prévue Déterminée au
niveau National
DDT : Direction Départementale des Territoires
DDTM : Départements Littoraux, une Direction
Départementale des Territoires et de la
Mer
DGF : Direction de la Gestion Forestière
DGPA : Dynamique de Groupes des Peuples Autochtones
DIREN : Directions Régionales de l'Environnement
DPL : Développement Policy Lending
(Crédit d'appui aux Politiques de Développement)
DREAL : Directions Régionales de l'Environnement, de
l'Aménagement et du Logement
DRIRE : Directions Régionales de l'Industrie, de la
Recherche et de l'Environnement
EE : Evaluation Environnementale
EIE : Etudes d'Impact Environnemental
FACET : Forêts d'Afrique Centrale Evaluées par
Télédétection
FCPF : Forest Carbon Partenership Facility
FFBC : Fonds Forestier du Bassin du Congo
FFI : Fauna and Flora International
FFN : Fonds Forestier National
FFOM : forces, faiblesses, opportunités, menaces
FFOR : forces, faiblesses, opportunités, risques ;
FFPM : forces, faiblesses, possibilités, menaces ;
FIP : Programme d'Investissement Forestier
FLEGT : Forest Law Enforcement, Gouvernance and Trade
(gouvernance et les échanges
commerciaux)
FRCF : Fonds de Reconstitution du Capital Forestier
FRCF : Fonds de Reconstitution du Capital Forestier
FSC : Forest Stewardship Council
FZS : Frankfurt Zoological Society
GDF : Instruments sur la gestion durable des forêts
GDF : Gestion Durable des Forêts
GES : Gaz à Effet de Serre
GIC : Gilman International Conservation
GIEC : Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat
GIZ : Agence Allemande de Coopération Internationale
(Coopération Technique
Allemande)
GNT : Groupes Nationaux de Travail
ICCN : Institut congolais pour la Conservation de la Nature
[ VII ]
IFIA : Interafrican Association of Forest
Industries
IJZBC : Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du
Congo
IN : Intérêt national
INCN : Institut National pour la Conservation de la Nature
INECN. : Institut National pour l'Environnement et la
Conservation de la Nature
ISO : Organisation Internationale de Normalisation
IUCN : International Union for Conservation of Nature
IZCN : Institut zaïrois pour la Conservation de la
Nature
JICA : Agence Japonaise de Coopération
Internationale
MDP : Mécanisme de Développement Propre
MOC : Mise en OEuvre Conjointe
MOP : Meeting Of Parties
MRV : Monitoring, Reporting and Verification of
forestcover (mesure de vérification et de
publication » du couvert forestier)
NRI : National Ressource Institute
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique
OGM : Organismes Génétiquement Modifiés
de façon artificielle
OIBT : Organisation Internationale des Bois Tropicaux
OMM : Organisation Météorologique Mondiale
OSAST : Organe Subsidiaire d'Avis Scientifique et Technique
OSFAC : Observatoire Satellite des Forêts d'Afrique
Centrale-Kinshasa.
OSMO : Organe Subsidiaire de Mise en Ouvre
PAE : Plan d'Ajustement Environnemental
PAFC : Pan-African Forest Certification
PAN : Programme d'Action National
PEPC : Program for the Endorsement of Forest Certification
PFBC : Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo
PFC : Perfluorocarbures
PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux
PGEP : Plan de Gestion Environnementale du Projet
PICG : Programme International de Conservation des Gorilles
PMA : Pays les Moins Avancés
PNF : Programme Nationale de Forêt-conservation
PNF : Programme Nationale de Forêt-conservation
PNG : Parc National de la Gararnba
PNKB : Parc National de Kahuzi-Biega
PNS : Parc National de la Salonga
[ VIII ]
PNVi : Parc National des Virunga
PNZ : Plan National de Zonage
PNZF : Plan National de Zonage Forestier
PUSPRES : Projet d'Urgence de Soutien au processus de
Réunification Economique et Sociale
RATPK : Assainissement et des Travaux Publics de Kinshasa
REDD + : Réduction des Emissions résultant de la
Déforestation et de la Dégradation des
forêts
RF : International Rhino Fund
RFO : Réserve de Faune à Okapis
R-PIN : Readness Plan Idea Note
R-PP : Plan de Préparation REDD
S.N.R. : Service National de Reboisement
S.P.I.A.F : Service Permanent d'Inventaire et
d'Aménagement Forestier
SAO : Substances Appauvrissant la couche d'Ozone
SCRP : Stratégie de Croissance pour la Réduction
de la Pauvreté
SINELAC : Société Internationale
d'Electricité des Pays des Grands lacs
SNR : Service National de Reboisement
SOCI GAZ : Société Commerciale et Industrielle
du Gaz
SOCIGAZ : Société Commerciale et Industrielle du
Gaz méthane du lac Kivu, en abrégé
SPIAF : Service Permanent d'Inventaire et d'Aménagement
Forestier
SPSS : Statical Package for the Social Sciences
SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities, and
Threats
TSERO : Appui Transitoire à une Opération de
Crédit au Redressement Economique
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la
Nature
UV-B : Rayons Ultra-Violets Dangereux
WCS : Wildlife Conservation Society
WRI : World Resources Institute
WWF : World Wildlife Found (Fond Mondial pour la
Nature)
[ IX ]
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 . Températures moyennes annuelles dans
les monts et collines de la ville de
Kinshasa (2007-2011) 94
Tableau 2. Températures maximum moyennes dans la
plaine de Kinshasa 95
Tableau 3. Couverture et perte des forêts en RDC
2000-2010 : Situation 2010 102
Tableau 4. Adhésion et ratification de la RDC
à certains dispositifs et amendements
internationaux relatifs à la protection de la
couche d'ozone et de l'environnement 117
Tableau 5. Structure de l'échantillon
267
Tableau 6. Structure détaillée de
l'échantillon 269
Tableau 7. Participation de la RDC à lutte contre
le réchauffement climatique au niveau
international 270 Tableau 8.
Stratégies nationales de la RDC de lutte contre le réchauffement
climatique 272 Tableau 9. Acteurs intervenant dans la lutte
contre le réchauffement climatique en RDC
274
Tableau 10. Obstacles à l'effort de la RDC de
lutte contre le réchauffement climatique 276
Tableau 11. Menaces à la forêt congolaise
279
Tableau 12 . Pistes de solution en vue d'une contribution
efficace de la RDC à la lutte
contre le réchauffement climatique 282
[ X ]
LISTE DES FIGURES
Fig. 1. Les trois temps de la géopolitique comme
méthode (Prof. Tanguy de Wilde
D'Estmal) 15
Fig. 2. Les cinq étapes de la démarche
d'analyse géopolitique (Gilbert Maoundonodji) 17
Fig. 3. La compréhension par l' « arbre
» 24
Fig. 4. Opérationnalisation des interactions des
acteurs à partir des décisions unilatérales.
26
Fig. 5. Compréhension de l'objet international par
la règle de grammaire 28
Fig. 6. Schéma effet de serre 62
Fig. 7. Forêt du Bassin du Congo 96
Fig. 8. Diagramme de la participation de la RDC à
lutte contre le réchauffement
climatique au niveau international
272 Fig. 9. Diagramme des stratégies nationales de
la RDC de lutte contre le réchauffement
climatique 274 Fig. 10. Diagramme des
acteurs intervenant dans la lutte contre le réchauffement
climatique en RDC 276 Fig. 11.
Diagramme des obstacles à l'effort de la RDC de lutte contre le
réchauffement
climatique 279
Fig. 12. Diagramme des menaces à la forêt
congolaise 281
Fig. 13. Diagramme des pistes de solution en vue d'une
contribution efficace de la RDC à
la lutte contre le réchauffement climatique
285
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1. Histogramme de la Structure de
l'échantillon 268
Graphique 2. Histogramme de la participation de la RDC
à lutte contre le réchauffement
climatique au niveau international
271 Graphique 3. Histogramme des stratégies
nationales de la RDC de lutte contre le
réchauffement climatique
273 Graphique 4. Histogramme des acteurs intervenant dans
la lutte contre le réchauffement
climatique en RDC 275 Graphique 5.
Histogramme des obstacles à l'effort de la RDC de lutte contre
le
réchauffement climatique 278
Graphique 6. Histogramme des menaces à la
forêt congolaise 280
Graphique 7. Histogramme des pistes de solution en vue
d'une contribution efficace de la
RDC à la lutte contre le réchauffement
climatique 284
[ 1 ]
INTRODUCTION GENERALE
1. Etat de la question
Nous ne sommes pas le premier à réfléchir
sur la question du réchauffement climatique ; plusieurs auteurs s'y sont
penchés, chacun l'observant de sa façon.
Ainsi, pour Manuel Valls et Ségolène Royal,
grande cause nationale 2015, la lutte contre le réchauffement climatique
est un défi qu'il est primordial de relever. En effet, le
cinquième rapport du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur
l'Evolution du Climat « GIEC » souligne l'importance des
activités humaines dans le dérèglement climatique et ses
principales manifestations : la température moyenne annuelle a
déjà augmenté de 0,85 °C depuis 1880 et pourrait
croître jusqu'à près de 5°C d'ici à.
21001
Les auteurs insistent ici sur les causes et
conséquences du réchauffement climatique et considère que
la recherche des mécanismes pouvant l'atténuer devrait être
une priorité des priorités dans toute politique nationale de
2015. Il soutient, par ailleurs, que les activités humaines sont
à la base de ce défi qu'est le dérèglement
climatique.
Qualifiant le changement climatique de principal enjeu de
notre temps, le Secrétaire Général de l'ONU Ban Ki-Moon a
fait de la lutte contre le réchauffement climatique l'une de ses
priorités principales, et un élément important de son
programme d'action. Il a également lancé un nombre d'initiatives
pour combattre ce fléau. C'est ainsi que pour stimuler l'action, il
s'est battu sans relâche afin de faire en sorte que le changement
climatique demeure au premier rang de l'ordre du jour des dirigeants. Lors de
son second mandat, il a fait du financement du changement climatique l'un des
domaines prioritaires de ce mandat. Pour le patron de l'ONU, le choix est clair
« si nous agissons ensemble, nous pouvons relever le défi. Mais
nous devons faire preuve d'unité, les Gouvernements, les secteurs
privés et la Société Civile. Notre choix est simple : se
serrer les coups de mains ou échouer ensemble».2
1 Valls, M. et Royal, S., « La lutte contre le
réchauffement climatique, grande cause nationale en 2015 », in
http://www.gouvernement.fr/action/la-cop-21
consulté Lundi 10 Avril 2017 à 13h°°.
2Mulamba Zinde, O., La forêt de la RDC et la
problématique du réchauffement climatique: enjeux et
perspectives,
Mémoire Online en Relations Internationales ,
Université de Lubumbashi, 2012 in
http://www.memoireonline.com/03/15/8978/La-fort-de-la-RDC-et-la-problematique-du-rechauffement-climatique-enjeux-et-perspectives.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[ 2 ]
Ban Ki-Moon considère, à l'instar de
Ségolène Royal, le réchauffement climatique comme une
priorité ; en plus d'appeler la Communauté internationale
à l'unité pour cette fin, il a également lancé
nombre d'initiatives pour y apporter la solution et les financements.
Pour Marie-Christine Simonet, la pollution
atmosphérique coûte cher, surtout en vies humaines. Dans un
document publié en Septembre 2016, l'Organisation de Coopération
et de Développement Economique « OCDE » en a fait une
estimation chiffrée pour l'Afrique : le coût est très
exorbitant pour le continent noir. L'Organisation Mondiale de la Santé
« OMS » l'assure : « la pollution atmosphérique est
le risque environnemental le plus important pour la santé dans le monde
». En Afrique, les polluants ne s'arrêtent pas aux
frontières. Non seulement ils se diffusent à travers le
continent, mais ils contribuent au problème global du changement
climatique. Si les émissions de CO2 sont en première ligne,
d'autres, telles celles de « méthane, de carbone noir (suie) et
d'hydrofluorocarbures réchauffent aussi le monde de façon
considérable »3.
L'auteur de cet article fait un inventaire des causes et
conséquences de la pollution de l'air sur la santé en
précisant que cette pollution a des conséquences également
sur le dérèglement climatique.
La question de l'environnement se présente de
manière assez dégradée et la situation est très
alarmante, tel est le cas des égouts et autres conduites d'eaux
pluvieuses ou usées qui sont en état de délabrement
avancé. Les répercutions sont énormes et fâcheuses
sur la population. Le manque d'un système adéquat de protection
de la faune et de la flore qui entraîne la disparition, d'une part et
d'autre, part l'exploitation non contrôlée et clandestine. Le
droit de l'environnement se révèle ici comme étant jeune
et ancien dans la mesure où il a vraiment connu son essor après
l'indépendance des Etats Africains en général après
19604.
A bien entendre celui-ci, il est question des causes et des
conséquences d'un environnement malsain ou l'insalubrité et de la
place du droit de l'environnement, jeune ou ancien soit-il, pour le maintien
d'un environnement idoine.
La RDC possède des ressources naturelles diverses et
exceptionnelles qui sont importantes pour la subsistance des populations
congolaises, mais qui le sont tout autant d'un point de vue
3Simonet, M.-Ch., « Le coût exorbitant
de la pollution de l'air en Afrique » in Enjeux africains, le magazine
économique de l'Afrique, 2016, pp. 62-63.
4Bukasa Lufuluabo, D., La protection de
l'environnement en droit congolais, Mémoire Online, Droit Public,
UNIKIN, 2005-2006 in
http://www.memoireonline.com/06/07/493/protection-environnement-droit-congolais.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[ 3 ]
stratégique aux niveaux régionaux et mondiaux.
Les décennies de délabrement de l'Etat et les conflits successifs
ont exposé les richesses naturelles exceptionnelles du pays au chaos de
l'exploitation informelle et incontrôlée, avec des
répercussions graves et durables. Dans l'anarchie, ces modèles
d'exploitation illégale des ressources naturelles alimentent aujourd'hui
de nombreux conflits en RDC ainsi que des tragédies humaines (...)
L'aide internationale, qui devrait être doublée, est urgemment
nécessaire pour soutenir l'utilisation équitable et durable des
ressources naturelles de la RDC. L'engagement actif du pays dans les outils
reposant sur les mécanismes du marché lié aux services
écosystémiques, en particulier, le marché du carbone et
l'écotourisme, sont des sources prometteuses de financement à
grande échelle. Pour réussir le relèvement post-conflit et
poursuivre sur la voie d'une paix durable, il est absolument essentiel de se
baser sur le dynamisme de l'économie sociale congolaise émergente
comme moteur de création d'emplois respectueux de
l'environnement.5
Ici le Programme des Nations Unies pour le
Développement « PNUD » expose les potentialités de la
RDC, susceptibles de donner une prospérité aux paisibles citoyens
congolais et qui, malheureusement constituent pour autant des menaces
imparables pour ce pays telles que nous le développerons dans les
quatrièmes et cinquièmes chapitres de cette étude. Le PNUD
pense que l'intervention ou l'investissement dans le dynamisme de
l'économie sociale et le renforcement de l'Administration ou la gestion
forestière aideraient le pays à sortir de ce chaos.
Tous les pays du monde sont témoins des graves
répercussions du changement climatique. Les émissions du gaz
à effet de serre continuent à augmenter et ont plus que
doublé depuis 1990. Le réchauffement mondial provoque des
modifications durables de notre système climatique, qui font peser une
menace aux conséquences irréversibles si nous n'agissons pas tout
de suite. Les dommages annuels moyens causés par les séismes,
tsunamis, tempêtes tropicales et inondations se chiffrent en centaines de
milliards de dollars, avec une dépense annuelle de 6 milliards par an
affectés à la seule gestion des risques liés aux
catastrophes. L'objectif vise à mobiliser 100 milliards de dollars d'ici
2020 pour répondre aux besoins des pays en développement et
contribuer à atténuer les catastrophes naturelles liées au
changement climatique. Renforcer la capacité de résistance et
d'adaptation des régions les plus vulnérables, telles que les
pays sans littoral et les
5PNUE, RDC, Evaluation environnementale
post-conflits : Synthèse à l'intention des décideurs,
Octobre 2011 in
https://postconflict.unep.ch/publications/UNEP_DRC_PCEA_FR.pdf
consulté samedi, le 17 Mars à 12h35' ;
https://postconflict.unep.ch/publications/UNEP_DRC_PCEA_full_FR.pdf
consulté samedi, le 17 Mars à 12h35';
http://www.sifee.org/static/uploaded/Files/ressources/actes-des-colloques/bruxelles/affiches/MBOKOLO_RES
consulté samedi, le 17 Mars à 12h35'.
[ 4 ]
Etats insulaires, doit aller de pair avec des efforts pour
sensibiliser et incorporer des mesures dans les politiques et stratégies
nationales. Il est encore possible, avec la volonté politique et un
large éventail des mesures technologiques, de limiter la hausse de la
température mondiale moyenne à deux degrés Celsius
au-dessus du niveau préindustriel. Cela implique une action collective
urgente6.
C'est encore une fois de plus, comme pour
Ségolène Royal, une insistance sur les causes et
conséquences du réchauffement climatique avec une concentration
sur les conséquences économiques, mais aussi une interpellation
à un engagement concerté pour éradiquer le
fléau.
Jean-Paul Segihobe Bigira, dans son analyse sur le Partenariat
pour les forêts du Bassin du Congo entre non-droit et droit, traite du
Partenariat signé en marge du Sommet Mondial pour le
Développement Durable (Johannesburg 2002) entre les Etats d'Afrique
Centrale et d'autres Etats du monde, des Institutions internationales ainsi que
des acteurs privés pour la gestion et la sauvegarde durable des
forêts du Bassin du Congo.7
L'auteur montre que les potentialités du bassin Congo
font l'objet depuis la colonisation, des conflits ou rivalités entre les
Etats et les privés. Pour Jean-Paul Segihobe Bigira, en dehors des
rivalités au sujet du Bassin du Congo, étant donné la
crise écologique qui secoue la planète, les Etats ont convenu de
se mettre au tour d'une table pour traiter des mesures dans lesquelles ce
bassin pourrait être mis à profit pour la préservation de
l'écosystème aux fins de résoudre cette crise
écologique.
Fabrice Parfait Oumba dans ses recherches sur « le
développement durable et gestion des forêts du bassin du Congo :
étude comparative des politiques forestières du Cameroun et de la
République du Congo », montre que la prise de conscience de la
nécessité d'une gestion durable des écosystèmes
forestiers du bassin du Congo s'est nettement accélérée
avec le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. Il est peu envisageable
que la situation dans le secteur forestier
6Hoffmann, R., Pole Connaissance Action Engagement
: Les Objectifs de Développement Durables, Centre International ATD
Quart Monde, Janvier, 2016, p.9.
7Segihobe Bigira, J.-P., Le Partenariat pour les
forêts du Bassin du Congo entre non-droit et droit. Contribution
à
l'étude de la responsabilité des
acteurs, Thèse de Doctorat en Droit, Université de Gand
(Belgique), 2009, disponible en ligne sur
www.dhdi.free.fr/recherches/gouvernance/memoires/segihobetheseresume.pdf
consulté Samedi, le 17 Mars à 12h35'.
[ 5 ]
puisse progresser durablement sans, en parallèle, des
améliorations sensibles dans les autres domaines de la vie
économique, sociale et institutionnelle des pays
concernés8.
Dans cette étude, l'auteur remonte dans l'histoire pour
rappeler les origines de la prise de conscience des Etats et des leurs
partenaires pour la mise en valeur du bassin du Congo malgré le dilemme
du développement économique lié à l'exploitation
forestière et la question de préservation de l'écologie.
Il s'agit ici, comme Ségolène Royal qui montre que le
réchauffement est une cause nationale et un défi qu'il
s'avère primordial de relever, que comme Rosemarie Hoffmann et Jean-Paul
Segihobe Bigira, de la nécessité de préserver ensemble le
bassin du Congo. Il démontre également qu'il est, jusqu'à
nos jours, des insuffisances, quant à la mise en oeuvre effective de
cette gestion durable, les insuffisances qu'il classe en plusieurs ordres :
politiques, sécuritaires, historiques, ...
Comme nous pouvons le remarquer, certains aspects n'ont pas
été développés dans ces études. C'est entre
autres les théories qui puissent expliquer la position de la RDC en
sollicitant une contrepartie pour préserver son potentiel forestier ou
ne pas accepter de transférer ses eaux ailleurs, les difficultés
et faiblesses de la RDC dans cette noble tâche de sauver toute
l'humanité, voire même d'autres actions récentes par
rapport au temps étant donné que nos prédécesseurs
ont mené leurs études avant la nôtre et que la RDC n'a pas
arrêté ses réalisations au même moment que la fin des
recherches de nos prédécesseurs. Notre étude, tout en se
démarquant de celles-ci, trouve donc sa particularité en ce
qu'elle porte sur les aspects et éléments récents jusqu'en
2018, la théorisation de la contribution de la RDC dans la lutte contre
le dérèglement climatique, et la mise en relief d'une analyse sur
les forces, les faiblesses, les obstacles et les perspectives à venir du
pays dans ce combat, combien délicat et louable, pour l'humanité
toute entière.
8Parfait Oumba, F., Développement
durable et gestion des forêts du bassin du Congo : étude
comparative des politiques forestières du Cameroun et de la
République du Congo, Master en Droit international et
comparé de l'environnement ,Université de Limoges, 2007,
p.78,
in
https://www.memoireonline.com/01/08/882/developpement-durable-gestion-forets-bassin-congo-etude-cameroun-rdc.html
consulté Samedi, le 17 Mars à 12h35' ;
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consulté Samedi, le 17 Mars à 12h35' ; lire aussi la partie
« résumé » de la même étude.
[ 6 ]
2. Problématique
Toute problématique découle d'une observation
quelconque d'un fait, d'une situation et d'une opinion publique quelconque.
Dans le cadre de cette étude, nous partons de
l'observation selon laquelle le monde moderne subit un grave
déséquilibre par suite de l'action de l'Homme qui tend, non
seulement à éradiquer la vie sauvage, mais aussi à
détruire l'harmonie du cadre où il est appelé à
vivre. Les ressources renouvelables sont compromises, fait
particulièrement grave au moment où les populations humaines
augmentent avec une vitesse croissante et où les besoins sont chaque
jour plus importants.
Certaines de nos activités semblent porter en
elles-mêmes les germes de destruction de notre espèce. Beaucoup
d'animaux et de végétaux sauvages sont en voie de disparition ou
de raréfaction avancée à travers le monde, et leur liste
est, chaque jour, plus longue. Les ravages dus à une chasse
inconsidérée et à un véritable vandalisme et
surtout à la destruction des habitats en sont responsables.
Simultanément, l'Homme dégrade les terres par une mauvaise
gestion des sols, répand des pesticides d'une manière
incontrôlée et empoisonne la planète à l'aide des
déchets de la civilisation technique, déversés d'une
manière abusive dans l'atmosphère et dans les eaux. Les
ressources marines sont pillées par une surexploitation manifeste sur
une partie des océans.
Protéger et/ou conserver l'environnement est l'une des
conditions essentielles d'une vie meilleure pour les peuples. Qu'il s'agisse
des changements climatiques, des inondations énergétiques et de
la salubrité de l'air, de la gestion des forêts, de l'eau douce et
des déchets, la question de l'environnement touche tous les domaines de
notre vie. Le monde connaît des mutations écologiques profondes et
rapides dans une large mesure à cause des activités de l'Homme
dans des domaines aussi variés que l'énergie, l'industrie, la
santé, etc. Ces activités ont des impacts négatifs sur
l'environnement et même l'hygiène des populations locales. C'est
compte-tenu de l'ampleur des impacts négatifs des activités
anthropiques sur l'environnement que l'Homme apparaît de plus en plus
comme l'ennemi de la nature et pourtant sa survie dépend
(sic).9
9 Roisin, P., La forêt des loisirs,
Gembloux, Presses agronomiques de Gembloux, 1975, p.64 cité par Aksanti
Ciribuka, D., Gouvernance environnementale en RDC. Acteurs, Pratiques et
Trajectoires, Ed. Universitaires Européennes, Deutschland, 2016,
pp. 21-22.
[ 7 ]
La régulation ou la lutte contre le
réchauffement climatique est l'une des préoccupations importantes
auxquelles s'intéressent actuellement les Etats et exige une
nécessaire contribution (intervention) dont la préservation de
l'environnement. En effet, les contraintes météorologiques ont,
de tout temps, façonné les activités humaines :
agriculture, élevage, pêche, ressources en eau, .... Les
conséquences de la sécheresse ou de la désertification
sont connues. Les aléas du climat constituent également une
donnée de base pour le stratège : état de la mer, chaleur
extrême (« Guerre du Golfe », Guerre d'Irak), froid intense
(coupure de la route de fer en Scandinavie durant la guerre, ports
soviétiques gelés en hivers dans le Grand Nord, rôle de
l'Arctique dans les rapports Est-Ouest par les bombardiers et sous-marins
nucléaires, combats au Cachemire la Chine et l'Inde en 1962, ...). En
cas d'apocalypse entre les deux supergrands, des experts avaient même
redouté l'instauration d'un « hiver nucléaire ».
C'est essentiellement la prise en compte dans les
années 80 du réchauffement inexorable de la planète qui
avait sensibilisé les opinions publiques mondiales, elles-mêmes
déjà travaillées par l'essor des idées
écologiques, par l'émergence de la notion de développement
durable, par le renforcement des phénomènes intrigants (le
courant el Nino dans la Pacifique). Il faudra attendre 1997 pour que le
Protocole de Kyoto (« l'Accord pourri », Bush fils) soit
adopté, fixant un calendrier et des méthodes de limitation de gaz
à effet de serre (achat de droit supplémentaires
d'émission de gaz à effet de serre, moyennant un financement des
projets d'énergie dite propre dans des pays vendeurs peu
émetteurs de gaz).
Néanmoins, les deux plus, grands pollueurs mondiaux ne
respectent pas Kyoto. Les USA (signature, mais refus de ratification, laquelle
officiellement « laminerait leur économie »),
représentent quelque 4,5% de la population mondiale mais, à eux
seuls, 24% du pétrole consommé dans le monde et près de
40% de toutes les énergies. La Chine qui accuse les pays riches de
vouloir l'entraver dans sa récente industrialisation, processus
qu'eux-mêmes avaient accompli au XXème siècle en
polluant à tout va (Pékin est devenu en 2007 le premier pollueur
de la planète).
(...) La répartition des sacrifices semble illusoire ;
les pays riches refusent de creuser leur chômage ; les pays
émergents, de léser leur essor économique ; les pays en
développement, d'aggraver leur pauvreté. Il est vraisemblable
qu'une bataille des normes se déclenche, en fonction des ressources
naturelles de chacun, de revenu du pays, des activités polluantes, du
[ 8 ]
processus historique d'industrialisation, des moyens
financiers disponibles, le diable se cachant alors dans le détail et
l'équité n'y trouvant pas son compte10.
Toutes ces préoccupations environnementales n'ont
jamais été totalement étrangères à la
République Démocratique du Congo, qui est non seulement
signataire de plusieurs Traités et Accords internationaux garantissant
la protection de l'environnement, mais dispose même des textes
légaux internes qui ne font l'objet jusque-là d'aucune
application concrète.
En effet, la RDC est comptée parmi les 16 pays du
monde, qualifiés de méga biodiversité (taux
élevé d'endémisme). Cette situation est liée aussi
bien par l'immensité de son territoire (234.500.000 d'hectares) que par
la variété des conditions physiques et climatiques influant sur
la richesse biologique. Sa biodiversité, importante, est
représentée par un complexe végétal imposant et de
faciès varié, allant de type forestier dense jusqu'aux savanes
plus ou moins boisées et forêts claires ; habitats d'une faune
également diversifiée, constituées des espèces
endémiques, rares ou uniques au monde. Le plan d'eau intérieur
occupe 3, 5% de l'étendue du territoire national et son potentiel
représente plus de 50% d'eau douce du continent11.
La République Démocratique du Congo par sa
démographie, son climat, son état moins avancé par rapport
au progrès constaté sous d'autres cieux, bref la situation socio-
politico économique généralement médiocre, se
retrouve sans doute interpellé par la question environnementale. Ce pays
dispose d'un vaste potentiel forestier, espoir pour l'humanité toute
entière, qui suscite des enjeux dès lors que la communauté
internationale y braque ses yeux. Ce potentiel forestier suscite des enjeux
énormes de convoitise, d'autant plus que les composants de
l'environnement sont tous pollués. Soulignons tout au début que
la RDC n'a jamais été prise comme pollueur, elle l'est par le
canal des investisseurs étrangers lesquels obtiennent l'autorisation par
le Gouvernement de cette république, son émission de GES
n'étant que de 0,06%.
En plus du potentiel forestier, la RDC joue un rôle
capital dans la lutte contre le réchauffement climatique par sa position
stratégique qu'elle occupe ; en effet, elle abrite un réseau
hydrographique important avec 50% de l'eau douce du continent dont le fleuve
Congo, une partie de la source du fleuve Nil à partir du lac Edouard et
d'importants lacs.
10 Ndabereye Nzita M'Mugambi, P.,
Cours de Grands Problèmes Politiques Internationaux
Contemporains, L2 RI, UOB, 2013-2014, pp.85-86, Inédit.
11 PNUD-Ministère de l'environnement de la
RD Congo, Autoévaluation Nationale des Besoins en Renforcement de
capacités pour la gestion de l'Environnement en République
démocratique du Congo, Rapport final, Kinshasa, Mars 2009, p.11
cité par Aksanti Ciribuka, D., Op.cit., pp. 21-22.
[ 9 ]
A cause de ce rôle dans la protection de
l'écosystème mondial, la RDC a besoin d'argent ou une
contrepartie financière afin de protéger sa biodiversité
face au phénomène du réchauffement climatique, et c'est
d'ailleurs la RDC qui a déclenché l'Accord de Nagoya et qui
pilote les négociations pour le changement climatique de l'Afrique,
avait souligné José Endundo.
Cependant, les écosystèmes naturels en RDC ne
sont pas seulement pourvoyeuses de la matière première et
habitats pour la faune sauvage. De par leurs rôle et fonctions
variés, ils subissent des sollicitations diverses de la part de l'Homme,
dont certaines conduisent à des modifications et des dégradations
irréversibles. En effet, plus de 70% de la population nationale y
recourent directement pour leur subsistance et pour la satisfaction de leurs
besoins élémentaires de survie. Ils deviennent ainsi des lieux
où se côtoient différentes personnes, aux
intérêts souvent divergents, qu'il importe de concilier.
Le degré de dépendance de la population
vis-à-vis des ressources naturelles reste principalement lié au
niveau de la pauvreté qui touche plus de 80% de la population, ce qui
représente une menace, notamment par la pratique extensive d'agriculture
itinérante sur brûlis en zones forestières, la
récolte de bois de feu aux alentours de principaux centres de
peuplement, l'exploitation minière artisanale et industrielle,
l'exploitation pétrolière, l'exploitation de bois d'oeuvre, la
récolte des produits autres que le bois, la chasse commerciale, les
pratiques non durables de pêche ; l'introduction
incontrôlées des espèces exotiques dont certaines
deviennent envahissantes et nuisibles ; la pollution par le rejet dans
l'environnement des déchets d'exploitation12.
Néanmoins, certaines dispositions permettent
d'atténuer les différentes menaces observées sur les
composantes de la diversité biologique. Outre les méthodes
conventionnelles relatives à l'évaluation, à la
surveillance et à l'atténuation des menaces devant servir de
référence et de guide à la mise sur pied d'un programme
national cohérent, la RDC dispose des structures éparses
spécialisées d'alerte, de surveillance ainsi que de la
quarantaine sans le cadre de l'introduction du matériel vivant intact ou
modifié. Cependant, la logistique utilisée ainsi que les
compétences requises apparaissent inadaptées, inefficaces et
rudimentaires13.
Eu égard à ce qui précède,
l'interrogation suivante nécessite d'être posée :
? Dans quelles mesures la RDC contribue-t-elle dans la lutte
contre le réchauffement climatique aux niveaux international et national
?
12 Ministère de l'environnement de la RD
Congo, « La communication au coeur de la gouvernance forestière en
RD Congo » in Forêt et vie, n°00, Kinshasa, Mars 2011
cité par Aksanti Ciribuka, D., Op.cit., p.15.
13 Aksanti Ciribuka, D., Idem, p.16.
[ 10 ]
3. Hypothèse
Toute notre cogitation tourne autour d'éléments
suivants en guise de réponse provisoire :
La contribution de la RDC dans l'atténuation du
réchauffement climatique au niveau international se justifierait par la
participation de la RDC aux Conférences des Parties sur le changement
climatique « COP », et autres Conférences de
coopération multilatérale, plurilatérales,
régionales et bilatérales, la signature et éventuelle
ratification d'Accords ad hoc et ; la tenue, en RDC, des Conférences
internationales sur la protection et la préservation de
l'écosystème, le financement des projets congolais de
développement durable (en l'occurrence l'investissement forestier) par
les partenaires internationaux, les projets conjoints de dégazage des
cours d'eaux contenant le gaz méthane « CH4 » et le dioxyde de
carbone « CO2 », etc.
Au clair, à l'échelle internationale, il existe
des tentatives de coordination entre des institutions environnementales comme
le Comité de Coordination inter-Agences et la Commission pour le
développement Soutenable, mais ces institutions sont très faibles
pour intégrer de façon efficace, les trois dimensions du
développement durable (économique, sociale et
environnementale)14. De ce fait, au niveau mondial, plusieurs
Conventions ont été assorties de grandes rencontres
internationales sur l'environnement, dénommées les «
Conventions de Rio ».
La toute première Conférence internationale sur
l'environnement humain à Stockholm (sous l'égide des Nations
Unies) remonte de 1972. Par contre, en 1983, il y a eu mise en place par les
nations Unies d'une Commission Mondiale pour l'Environnement et le
Développement «CMDE » présidé par le
Premier-ministre Norvégien Brundtland.15
La République Démocratique du Congo s'est
impliquée dans d'importantes initiatives dont la moindre n'est pas la
« Charte mondiale de la nature » ; c'est le Président du
Zaïre, à l'époque, Mobutu qui, en 1975 au cours de
l'Assemblée Générale de l'Union Internationale pour la
Conservation de la Nature « UICN » tenue cette année-là
à Kinshasa, en lança l'idée pour la première fois
comme un défi sur le modèle de la DUDH. L'UICN mit en place un
projet de cette charte. La RDC a ainsi recouru aux Conventions et Accords
internationaux. Parmi ces conventions, il y en a qui imposent des obligations
contraignantes et il y en a d'autres qui ne lient
14 Bauer et alii, Administering International
Gouvernance: What Role for Treaty Secretariats? Global Governance Working
Paper, n°29, Amsterdam, The Global Governance Project, 2006
cité par Aksanti Ciribuka,D., Op.cit., pp34-35.
15 Jean-Berckmans Muhigwa, B., Cours d'Ecologie
de Développement, Tronc Commun, ISDR Bukavu, 2015-2016, pp.6-7
Inédit.
[ 11 ]
pas les parties. Dans le cadre de l'environnement, plusieurs
Conventions et Accords internationaux ont été signés. Ex :
la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements
transfrontières des déchets dangereux et de leur
élimination, du 26 Mars 198916.
Il est question de voir comment les diplomates congolais
défendent les intérêts de la République
Démocratique du Congo dans les différentes négociations
sur le changement climatique17. A l'actif du Ministère de
l'Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts, peuvent
être mises au crédit, les participations aux différentes
réunions internationales où les questions concernant les
forêts congolaises sont largement débattues, tout ceci en
collaboration et en concertation avec les autres Ministères dont les
attributions peuvent avoir une incidence sur le secteur
forestier18.
Sur le plan national, il s'agit de la mise en place d'un cadre
institutionnel de la gestion forestière, des structures et autres
stratégies nationales, la tenue des Conférences et ateliers et
autres actions. En effet, la mise en place d'un arsenal juridique plus
performant tel que le texte de la loi cadre sur l'environnement qui a
été promulguée19, la loi sur
la conservation de la nature, et la loi sur l'eau.
Le cadre institutionnel de gestion des forêts est fait
des structures instituées par le Code forestier notamment le Cadre
forestier, le Conseil consultatif national et provinciaux et le Fonds Forestier
National « FFN », mais aussi des structures qui ont existé
bien avant la promulgation du Code forestier, à savoir le
Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et
Développement Durable; le Secrétariat Général
à l'Environnement, Conservation de la Nature et Développement
Durable, la Direction de la Gestion Forestière « D.G.F. » , le
Service National de Reboisement « S.N.R. », le Fonds de
Reconstitution du Capital Forestier « F.R.C.F. », le Centre de
Promotion du Bois « C.P.B., le Service Permanent d'Inventaire et
d'Aménagement Forestier « S.P.I.A.F », le Centre d'Application
des Techniques Energie-Bois « C.A.T.E.B ». En matière de
conservation, le Département de l'Environnement, Conservation de la
Nature et du Tourisme gère les aires protégées ainsi que
l'Institut National pour la Conservation de la Nature « INCN » qui
devint en 1975 l'Institut zaïrois pour la Conservation de la Nature «
IZCN », puis l'Institut
16Bukasa Lufuluabo, D., Op.cit.
17Omeonga Onakudu, J. et alii, Introduction aux
questions fondamentales de l'environnement, texte destiné au public non
initié, G1 RI, UNIKIN, 2016-2017, p.64, Inédit.
18 CAMV, Le Forestier 8, Les parties prenantes
dans : le processus de réforme forestière en RD Congo, Cas des
peuples autochtones : participation effective ou figurantes, Bukavu,
s.e. 2010, p.31.
19Il s'agit de la Loi n°11/2009 du 09 Juillet
20011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de
l'environnement.
[ 12 ]
congolais pour la Conservation de la Nature « ICCN
». L'Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo « IJZBC
» est quant à lui chargé de la conservation ex situ.
Mais au-dessus de la Loi 001/2002 du 20 Août portant
Code forestier, se trouve la Constitution, loi fondamentale du pays.
4. Méthodologie
Nous avons fait usage de la méthode géopolitique
appuyée par les approches d'analyse SWOT, systémique et
juridique, et une triangulation des techniques.
En ce qui concerne le niveau d'analyse, cette étude se
situe au troisième niveau, selon le schéma classique de Jean
Barrea, à savoir le système, comme nous le verrons un peu plus
loin au point 4.3.
4.1. Méthode géopolitique
Le professeur Tanguy de Wilde d'Estmael signale que, avec la
parution de son ouvrage The Grand Chessboard : American Primacy and Its
Geostrategic Imperatives20, Zbigniew Brzezinski se
présente comme le dernier grand géopoliticien du siècle.
L'ensemble de ce travail de « refondation » va, non seulement
contribuer à renforcer le statut de la géopolitique comme
discipline scientifique, qui s'inscrit dans le champ des sciences humaines,
mais à en faire une méthode efficace et opérationnelle
d'analyse de la conflictualité.
Aujourd'hui, même s'il est admis que la
géopolitique est une science et un savoir, son intérêt
réside dans le fait qu'elle est une méthode d'analyse,
c'est-à-dire une « technique d'investigation et de lecture des
faits ».
Le travail de refondation de la géopolitique a permis
à nombre d'auteurs, européens notamment, de proposer plusieurs
grilles d'analyse. On se limitera à la présentation des
perspectives, méthodes et techniques d'analyse de quelques auteurs qu'on
peut regrouper autour de l'école française de
géopolitique.
20 Brzezinski, Z., The Grand Chessboard: American Primacy
and Its geostrategic Imperatives, BasicBooks, traductionfrançaise,
, Fayard, Paris, 1997, cité par Maoundonodji, G., Les enjeux
géopolitiques et géostratégiques de l'exploitation du
pétrole au Tchad, Université catholique de Louvain,
Faculté des Sciences Economiques, Sociales et Politiques
Département des Sciences Politiques et Sociales, Thèse de
Doctorat en sciences politiques, Janvier 2009, pp. 23-26, accessible sur
http://hdl.handle.net/2078.1/21403
consulté Mercredi, le 17 Mai 2017 à 15h°°.
21 Ces acteurs ici étant
les Etats, les OI, les ONG luttant pour la préservation et la protection
de l'écosystème les dispositifs mis en oeuvre : moyens financiers
et matériels pour cette fin.
[ 13 ]
D'après Yves Lacoste, l'un des pionniers du renouveau
de la nouvelle géopolitique, au niveau européen en tout cas, le
concept de conflictualité est l'essence de la géopolitique et son
horizon indépassable. Car, pense-t-il, là où il y a
conflit, il y a matière à l'analyse géopolitique.
Inversement, là où il y a réflexion géopolitique,
il y a conflit.
- S'inscrivant dans le sillage d'Yve Lacoste, Aymeric
Chauprade et François Thual considèrent que la mission
première de la géopolitique consiste à mettre en
lumière les origines parfois lointaines des conflits et les motivations
des protagonistes. Pour ces deux auteurs, à l'origine des conflits il y
a trois filières essentielles d'explication, trois chaînes
causales, non nécessairement dissociables, et qui sont susceptibles
d'orienter les recherches.
- La première filière, quels que soient
l'époque et le lieu, tient à la lutte pour les ressources :
matières premières minières, agricoles ou industrielles.
In speci, les Etats-pollueurs cherchent toujours comment convaincre
les PVD, détenteurs des forêts, pour la préservation de ces
dernières.
- La deuxième chaîne causale en matière de
conflictualité concerne l'acquisition de données
géostratégiques. Un Etat cherchera ainsi à contrôler
un espace géographique donné soit pour se protéger, soit
pour augmenter sa puissance, soit encore pour empêcher un autre Etat de
s'emparer de cet espace géographique doté des ressources.
- La troisième source de conflictualité, qui
sert souvent de légitimité aux deux autres, tient aux conflits
menés au nom d'une identité collective.
Concrètement, si un Etat-pollueur se sent
déjà menacé par les effets néfastes du
réchauffement climatique, il avancera toujours l'argument de
réchauffement mondial, aux fins de convaincre les PVD.
D'après ces deux auteurs, tout conflit doit donc
être analysé à l'aide de ces diverses chaînes
causales. Pour François Thual, la méthode géopolitique
consiste à démystifier les apparences pour accéder
à la réalité. Elle permet de transcender, d'aller
au-delà des discours officiels, pour identifier les intentions
réelles, même si celles-ci sont ensevelies au plus profond des
attitudes des Etats (Acteurs)21. Pourtant, avertit cet auteur, comme
méthode des logiques d'affrontement, la géopolitique ne saurait
être un secteur de la prospective. Simple avertissement lié au
principe de
[ 14 ]
précaution qu'exige toute démarche de type
scientifique, ou réminiscence d'un lourd passé
géopolitique caractérisé par les travers
idéologiques de la géopolitique ?
A. Démarche d'analyse géopolitique
Si l'on admet le fait que la géopolitique est une
méthode d'analyse, alors pour être opératoire elle doit
comporter un certain nombre d'étapes à franchir. François
Thual22propose une grille de lecture articulée dans un
protocole de questions. Ainsi, pour cet auteur, chaque fois qu'il y a
négociation, crise, tension, conflit, guerre (puissances qui se font et
se défont), il faut se poser les questions suivantes : Qui veut
quoi ? Pourquoi ? Comment ?
? Essai de contextualisation
- Qui veut lutter contre le réchauffement climatique ?
Tous les Etats-membres de la CCNUCC, par exemple.
- Pourquoi mettre fin au réchauffement climatique ?
Parce que comportant des effets néfastes à l'Homme, à
l'animal et à la plante ; bref, à l'être vivant.
- Comment mettre fin au réchauffement climatique ? En
réduisant l'émission du GES, en préservant et en
protégeant l'environnement, en créant une OI et en se
réunissant régulièrement pour y
réfléchir.
A partir de ce protocole, est-il donc possible de
décrire, comprendre et expliquer les heurts d'intérêts qui
ont jalonné tout le processus de de contribution de la RDC dans
l'atténuation du réchauffement climatique et d'appréhender
les enjeux géopolitiques et géostratégiques qui y sont
liés.
La grille de lecture proposée par François Thual
est systématisée par le Professeur Tanguy de Wilde d'Estmael dans
ce qu'il appelle « Les trois temps de la géopolitique comme
méthode ».
22Thual, F. Méthodes de la
géopolitique. Apprendre à déchiffrer
l'actualité, Paris, Ellipses, 1996 in Maoundonodji, G., Les
enjeux géopolitiques et géostratégiques de l'exploitation
du pétrole au Tchad, Université catholique de Louvain,
Faculté des Sciences Economiques, Sociales et Politiques
Département des Sciences Politiques et Sociales, Thèse de
Doctorat en sciences politiques, Janvier 2009, pp. 23-26, accessible sur
http://hdl.handle.net/2078.1/21403
consulté Mercredi, le 17 Mai 2017 à 15h°°.
[ 15 ]
1. Analyse des intentions des acteurs de la scène
internationale
Réaliser les ambitions
Contrer les menaces
2.
Mise en perspective dans la durée des intentions et
comportements
Voir continuité ou non des intentions et comportements
3.Saisie de l'inscription territoriale des intentions et
comportements
|
Trame des causes et objectifs
Syntaxe conjuguant Héritage de l'histoire et
Fatalités de la géographie
Fig. 1. Les trois temps de la géopolitique
comme méthode (Prof. Tanguy de Wilde D'Estmal)
[ 16 ]
Cette systématisation a le mérite de clarifier
les étapes. Cependant, pense Gilbert Maoundonoji23, si l'on
scrute l'horizon méthodologique de la géopolitique en nous
inscrivant dans la même foulée de François Thual, on
s'aperçoit que la systématisation faite par le Professeur Tanguy
de Wilde peut être améliorée par le rajout de quelques
étapes essentielles, dont celles de l'identification des acteurs et
l'examen des dispositifs mis en oeuvre par ceux-ci pour réaliser leurs
ambitions ou objectifs géopolitiques. Cela peut se traduire par un
schéma comportant cinq étapes hiérarchisées de la
manière suivante :
23Maoundonoji, G., Op.cit in
http://hdl.handle.net/2078.1/21403,
consulté Mercredi, le 17 Mai 2017 à 15h°°.
[ 17 ]
1. Identification des acteurs de la conflictualité
Principaux protagonistes
Acteurs secondaires
2. Décryptage des intentions et analyse des motivations
des acteurs
Ambitions
Menaces
Fig. 2. Les cinq étapes de la démarche
d'analyse géopolitique (Gilbert Maoundonodji)
3. Mise en perspective dans la durée des intentions et
comportements
Voir continuité ou non des intention et comportements
4.. Saisie de l'inscription territoriale des intentions et
comportements
4.. Examen des moyens mis en oeuvre par les acteurs pour
réaliser leurs ambitions ou contrer les menaces
Moyens diplomatiques (alliances, contre alliances)
Trame des causes et objectifs
Syntaxe conjuguant héritage
de l'histoire et fatalités de la géographie
Moyens militaires (terrestre, aérien, maritime,
spatial)
Moyens spéciaux (espionnage, subversion, terrorisme)
[ 18 ]
Braillard s'est attaché à décrire et
commenter les quatre axes de sa taxinomie systémique des relations
internationales l'un après l'autre.
1) Les éléments des systèmes
internationaux constituent, pour Braillard, le premier axe taxinomique. Pour
lui, les éléments des systèmes internationaux sont soit
des entités sociales (groupes sociaux) soit, dans certains cas,
directement des individus. Il a plus précisément distingué
parmi les entités sociales : les États, les entités
subnationales, les entités transnationales, certaines organisations. On
comprend aisément que le terme « éléments » tel
qu'employé ici est synonyme d'« acteurs ». Dans le contexte
strict des Relations internationales, considéré sous l'angle d'un
système social, une telle synonymie est compréhensible.
Cependant, il faudra garder en mémoire, à juste titre
d'ailleurs puisque c'est Braillard lui-même qui
l'écrit, que « les éléments - ou
parties, unités, entités, objets - d'un système peuvent
être de nature très différente en fonction du type de
système considéré. Ils (éléments) peuvent
être par exemple des entités concrètes, des concepts ou
même des variables ». Par ailleurs, sur l'axe taxinomique des
éléments, Braillard indique qu'il faut également tenir
compte d'autres catégories de variables dont les attributs ou
caractéristiques des divers éléments des systèmes
internationaux. Il distingue ainsi les trois catégories suivantes
d'attributs des systèmes internationaux : les caractéristiques
physiques, structurelles et culturelles ;
2) Le deuxième axe taxinomique de Braillard est celui
des relations et des interactions entre les éléments des
systèmes internationaux, ces relations et interactions étant,
avec les éléments, les unités constitutives des
systèmes internationaux. Sur la base de la distinction entre relation -
ou interdépendance qui peut exister entre les éléments des
systèmes - et interaction - consécutive à la relation ;
cet auteur a établi deux cadres de catégories : celui des
relations, tout d'abord, ces dernières étant distinguées
selon leur type, chaque type pouvant constituer une catégorie de
variables ; celui des interactions, ensuite, dans lequel ces dernières
sont distinguées selon leur nature économique, politique,
culturelle, etc. ; d'où une autre série de catégories de
variables . En outre, puisqu'il n'y a pas d'interaction sociale sans
communication, « les diverses interactions entre les
éléments des systèmes internationaux impliquent un certain
nombre de communications entre ces éléments, et l'existence d'un
réseau de communication».
Enfin, dans l'étude des interactions et dans le choix
des variables à considérer, il ne faut pas oublier la
référence humaine et donc aussi la dimension psychologique de
toute interaction internationale. Si donc l'individu est l'unité ultime
de tout système social, alors la prise en
[19 ]
considération des variables perceptuelles revêt
toute son importance. « Ces variables qui ont en grande partie leur
source au niveau des attributs structurels et culturels des acteurs, peuvent
sans aucun doute être souvent plus déterminantes, pour le cours
des interactions, que les variables ayant trait à la dimension purement
matérielle de telles interactions » ;
3) La structure des systèmes internationaux constitue
le troisième axe taxinomique. Par structure, écrit Braillard,
« nous entendons la configuration que manifestent à un moment
donné les éléments d'un système à travers
leurs relations et interactions. On peut dire aussi que la structure traduit
l'organisation d'un système ». Parmi les catégories de
variables situées sur cet axe, il y a la hiérarchie des acteurs,
établie sur la seule base des capacités potentielles de chaque
acteur avec un intérêt pour les variables perceptuelles,
l'homogénéité du système, c'est-à-dire soit
le degré de similitude ou de différence entre les régimes
des divers États constituant un système international, soit le
degré de disparité économique, technologie ou culturelle
existant entre les divers acteurs internationaux ;
4) L'environnement des systèmes internationaux
constitue le quatrième axe taxinomique. Dans la mesure où on
considère un type de système, on procède à un
découpage entre ce système et le reste de la
réalité. Dès lors, on distingue, en quelque sorte, ce
système de son milieu, ou de son contexte, ou encore de son
environnement. Sur cet axe, trois catégories sont distinguées,
à savoir une catégorie des éléments de
l'environnement, une catégorie des caractéristiques ou attributs
de ces éléments et une catégorie des variables
structurelles ;
5) Le dernier axe de la taxinomie systémique de
Braillard est celui des relations et interactions entre les systèmes
internationaux et leur environnement. « Dans le cadre de
l'élaboration d'un modèle de relation et d'interaction entre un
système international et son environnement, il faudrait alors
considérer les relations et interactions de ce système avec les
diverses parties constitutives de l'environnement, pour autant que cet
environnement comporte plusieurs parties, par exemple plusieurs
sous-systèmes internationaux ».
? Essai de d'application
1) Il s'agit, ici, des Etats, OI (comme ONU, PNUE, CNUCC),
ONG et autres Associations vertes, et même des individus (la kenyane
Professeur Wangari Maathai) qui luttent contre le réchauffement
climatique ;
2) Relation entre les Etats (surtout) et entre ceux-ci et les
OI, ainsi qu'avec d'autres acteurs sus-évoqués, pour lutter
contre le réchauffement climatique ;
[20 ]
3) La structure, les différences entre Etats
censés lutter contre le réchauffement climatique : les uns ont
des forêts et les autres non ; les uns polluent l'environnement et les
autres non ; les uns riches et les autres pauvres ;
4) Le système serait constitué de tous les
Etats voués à l'éradication du changement climatique. Son
environnement, de ceux ne se souciant pas de cette ambition, s'il y en a
(industrie nucléaire japonaise, par exemple, voir géopolitique
des forêts).
5) Cet axe aurait un sens dans la mesure où il y
aurait d'Etats ou autres acteurs qui s'opposeraient à
l'éradication du réchauffement climatique.
B. Géopolitique des forêts
En ce qui concerne la géopolitique des forêts,
les nations se divisent en s'affrontant dans ce fléau qui ronge
l'humanité toute entière. Les uns sont pour à
l'éradication des effets du réchauffement climatique et les
autres argumentent le contraire.
En effet, la représentation de la RDC (54 à 59%
des forêts de son territoire national) la qualifie d'un espace en
éternelle menace pour les autres Etats n'ayant quasiment pas de
réserves forestières. La RDC, située en Afrique centrale
est donc parmi autant des facteurs puissants, une puissance forestière
du monde.
Selon un rapport de 2003 du Programme des Nations Unies pour
l'Environnement « PNUE », le réchauffement climatique pourrait
entraîner des phénomènes de déstabilisation mondiale
qui bouleverseraient les rapports géopolitiques entre les Etats, et
augmenteraient les risques de guerres civiles dans le monde. Le
réchauffement climatique et son influence sur les changements
environnementaux, couplés à des facteurs politiques ou
économiques, sont pris en compte dans l'étude
d'éventuelles migrations forcées de population. Au niveau du
concert des nations, il s'est déjà tenu des résolutions en
ce qui concerne ce fléau, en l'occurrence celle du 3 Juin 2009 sur
« les changements climatiques et leurs répercussions
éventuelles sur la sécurité ».
Les prédictions du GIEC ont suscité le
développement de nouvelles industries utilisant des techniques nouvelles
telles que l'énergie solaire, les transports et automobiles fonctionnant
partiellement ou totalement avec l'électricité, la
séquestration du carbone, etc. Ces nouvelles techniques entrent en
concurrence avec l'économie basée sur la forêt et
provoquent des tensions politiques importantes et des conflits
d'intérêts.
[21 ]
Les autorités politiques sont aussi soumises à
des fortes pressions et à des activités de lobbyings (pressions
sociales sur un Gouvernement) contradictoires entre les diverses industries
ayant un intérêt dans la gestion forestière et de
réduction de réchauffement climatique.
Certaines industries tentent d'avancer l'argument du
réchauffement climatique pour mettre en avant leurs activités.
C'est le cas de l'industrie nucléaire qui évoque une production
d'électricité « propre », c'est-à-dire sans
émission de dioxyde de carbone, pour développer des centrales
nucléaires Japonais. Les entreprises des secteurs forestiers ont parfois
une position ambiguë. Tout en finançant des Organisations
climatosceptiques, elles sponsorisent moins de gaz à effet de serre.
Les intérêts sur la gestion se diffèrent
par catégorie des pays ; par exemple, les Etats-Unis émettent 25%
des gaz à effet de serre, la Chine en émet le même
pourcentage, mais représente un taux réduit d'émission si
on ramène ce dernier au nombre d'habitats. Globalement, les pays les
plus riches sont minoritaires en nombre d'habitants, mais ils émettent
plus de gaz à effet de serre que ceux émergent et les pays les
plus défavorisés. Néanmoins par ratio CO2/PIB/Habitant est
très variable, certains pays développés sont relativement
performants (Japon, France, Suisse, pays nordiques) et d'autres assez moyen
(USA) alors que des pays beaucoup moins développés
émettent en proportion beaucoup de CO2 en l'occurrence la Russie. Ces
données montrent que la croissance économique n'entraine pas
forcement une augmentation de rejets et qu'il existe une marge de progression
importante dans de nombreux pays, sans affecter le confort de vie des
habitants.
La politique de développement durable est
appliquée dans le cadre national qu'international. Sous l'optique
internationale, laquelle nous intéresse entant qu'internationaliste, les
acteurs n'épargnent pas la défense des intérêts
nationaux des Etats en définissant la politique étrangère,
celle-ci étant, selon le Professeur Mwayila Tshiyembe , «
l'effort d'une société nationale de contrôler son
environnement externe par la préservation des situations favorables et
la modification des situations défavorables »; donc la
projection soit pour la défense des intérêts, soit pour
essayer de maintenir ou d'étendre leur influence.
La résolution de problème du
réchauffement climatique implique les intérêts congolais
à base de ses forêts lesquelles interviennent en rescousse et
considérées comme espoir de l'humanité. C'est ainsi que
cet aspect s'ajoute dans d'autres qui interviennent directement dans le
réchauffement climatique comme l'émission de gaz à effet
de serre, l'ensemble des informations environnementales.
[22 ]
La stratégie de politique environnementale fut
instaurée au Sommet de la terre de Rio de Janeiro qui a identifié
trois piliers dans le développement durable d'où l'environnement,
le social et l'économie. La réponse des Etats se fait donc
aujourd'hui au travers des stratégies nationales.
4.2. Approches
4.2.1. Approche systémique
Concevoir une réalité comme un système
implique qu'on recherche à la décrire, à l'analyser et
à la comprendre en tant que système, en tant que totalité
; d'où, comme conséquence de l'adoption d'une perspective
systémique dans l'étude des Relations internationales, la
construction de modèles systémiques, traduisant la nature
systémique de ces relations24.
Le système pour nous équivaut à la
Conférence des Nations Unies sur les Changements Climatique, ou
même l'ONU sous l'angle global. La Conférence des Nations Unies
sur les Changements Climatiques a pour Objet les Changements climatiques ou, du
moins, le réchauffement de la planète. Dans le cas
d'espèce, nous pouvons faire mention de différentes
négociations sur le climat à travers le monde. Il s'agit de voir
si l'ONU ou la CNUCC arrive à influencer les Etats-pollueurs et les PVD
détenteur des forets et des eaux, conformément à la CCNUCC
et autres Accords sur le climat.
4.2.2. Analyse SWOT
Le terme SWOT est un acronyme de l'anglais Strenghs
(forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities
(opportunités) et Threats (menaces)25.
Dans l'application de cette approche, le réseau
forestier et hydrographique du bassin du
Congo constitue une potentialité nécessaire pour
la RDC, en particulier et le reste du monde, en général, ce qui
constitue une force ; les chances pour le monde entier de profiter de cette
gigantesque ressource s'expliquent comme des opportunités offertes par
la nature à la planète menacée de réchauffement ;
les faiblesses se résument dans l'incapacité des politiques
congolaise
de mettre à profit son vaste bassin forestier et
hydrographique. Ce bassin étant le deuxième poumon de la
planète, que la RDC le veule ou pas, les monde entier demeure y braquer
les yeux, ce qui constitue une menace.
24 Braillard, cité par Maoundonodji, G.,
Op.cit.
25 Bressy, G. et Konkuyt, Ch., Management et
économie des entreprises, Sirey, 2014.
[23 ]
4.2.3. Approche juridique
Elle consiste en une double démarche : la
première est une analyse des textes juridiques et la seconde est
plutôt une exploration de leurs conditions d'édictions, les
interprétations et l'application qui en est faite par les principaux
concernés, à savoir les acteurs sociaux, véritables
destinataires de la règle de droit.
Elle nous a permis d'envisager de manière claire sans
rien laisser au hasard, toutes les implications qui découlent des
politiques forestières mises en place par la Communauté
internationale, dans le cadre de la gestion des ressources naturelles, pour une
lutte efficace contre le réchauffement climatique, et de mieux
appréhender et d'analyser la situation de l'implication de la RDC dans
cette politique. L'étendue de ce champ d'étude n'en constitue pas
moins une difficulté de taille. Il impose un effort considérable
de collecte des informations juridiques, d'autant plus difficile qu'en Afrique
centrale les journaux officiels de la plupart des pays ne paraissent plus
régulièrement ou, dans certains cas, plus du tout, une telle
ambition est cependant justifiée par la nécessité d'avoir
une vue globale des problèmes écologiques et de la situation
juridique actuelle en RDC, d'une part, et à l'échelle mondiale,
d'autre part.
Au clair, cette approche nous a servi de base
d'interprétation de différents Accords internationaux sur le
climat et l'environnement, en général, ainsi que d'autres textes
légaux et réglementaires en la matière.
4 .3. Niveaux d'analyse
On ne peut mieux saisir et expliquer les comportements des
acteurs des relations internationales africaines dans leurs interactions que si
l'on comprend les fondements de la théorie générale des
relations internationales à l'aide de « schéma grammatical
». L'inversion de cette grammaire peut se lire comme l'arbre » de la
théorie des relations internationales.
[24 ]
Fig. 3. La compréhension par l' « arbre
»
Source : Nguway Kpalaingu, K., Une introduction aux
Relations Internationales Africaines, Paris, L'harmattan, 2007,
p.30.
Le Professeur Jean Barrea a dégagé, dans un
schématisme théorique, trois niveaux auxquels on peut situer
l'analyse des phénomènes des R.I.
4 .3.1. Premier niveau
Le premier niveau d'analyse est celui de la politique
étrangère que le Prof Philippe Biyoya dans son arbre
d'études des Relations internationales appelle racine (niveau national)
; il s'agit d'étudier unilatéralement l'Etat dès lors
qu'il s'engage dans la quête d'exister, d'agir et de réagir dans
son environnement par rapport aux autres Etats. Il s'agit d'étudier de
façon unilatérale, l'Etat dès lorsqu'il s'engage dans la
quête d'exister, d'agir et de réagir dans son environnement par
rapport aux autres Etats.
Le concept principal à ce niveau et la défense
de l'intérêt national, concept phare et chère chez les
réalistes.
Le premier niveau du schéma de la théorie
générale des relations internationales est constitué des
Acteurs Unitaristes du Pouvoir. Ce sont les Etats. Ils prennent des
décisions unilatérales soit sur la politique intérieure,
soit sur la politique internationale. La décision
26 Kadony Nguway, K., Une
introduction aux Relations Internationales Africaines, L'harmattan, Paris,
2007, p.30.
[25 ]
unilatérale prise à l'intérieur des
frontières nationales et ayant des ramifications sur les autres acteurs
est dite décision de politique étrangère.
Cette décision est prise en vertu de la
souveraineté nationale sans consulter d'autres puissances. Ce sont ces
décisions qui permettent aux acteurs d'établir des relations de
puissance. Ces interactions sont bilatérales ou multilatérales
sans structure préétablie26.
4.3.2. Deuxième niveau
Le deuxième niveau est celui de l'analyse de relations
des puissances ; on s'occupe des questions de frontalité des Etats et
l'articulation des stratégies pour infléchir la volonté
des autres Etats. C'est le niveau de l'analyse de l'analyse de relation de
puissance on s'occupe questions de la frontalité des Etats et de
l'articulation des stratégies pour infléchir des Relations
Internationales volonté des autres Etats. C'est le niveau par excellence
des Relations Internationales caractérisé. Il s'agit, en fait, du
niveau de l'interaction des Acteurs (A). C'est à ce niveau que les
acteurs qui ont pris chacun une décision unilatérale de politique
étrangère, entre en relation (R). Cette relation est
principalement celle de puissance (P).
La puissance est entendue comme la capacité d'un Etat
d'imposer sa volonté à un autre Etat dans le processus
d'interaction. Les Etats entrent l'interaction au deuxième veau pour la
défense de l'intérêt national « IN ». Son contenu
n'est pas précis. L'intérêt national englobe les
éléments matériels et immatériels suivants :
prospérité nationale, identité nationale,
sécurité nationale, prestige national, population,
idéologie, territoire national, aspirations de 1'Etat, etc.
L'intérêt national peut être aspiration
d'Etat selon que l'on veut, de manière téléologique,
atteindre un objectif. Il peut être opérationnel selon que l'Etat
met tout en oeuvre, de manière fonctionnelle, en vue d'atteindre un
objectif. Les théories scientifiques ne cherchent plus la
rationalité des décisions de politique étrangère
Jans l'intérêt national, c'est-à-dire la finalité de
la décision.
Elles cherchent plutôt les causes qui éloignent
parfois les décisions de leur rationalité en termes
d'intérêt national. Ces causes sont multiples. Elles sont d'ordre
interne et externe, d'ordre institutionnel ou psychologique Les théories
scientifiques proposent trois grands schémas d'analyse : un
schéma général (sociologique), un schéma cognitif
(perceptuel) et un schéma institutionnel (saisissant `le processus
décisionnel lui-même en tant que cause de décision).
[26 ]
A titre indicatif, on peut noter l'importance de la sociologie
dans l'étude des relations internationales. C'est à juste titre
que la théorie sociologique de James Roseneau cherche la
rationalité des décisions de politique étrangère
dans les cinq variables : individuelle, gouvernementale, de rôle,
sociétale et systémique. Le graphique ci-dessous nous montre
comment les interactions des acteurs (A), à partir de leurs
décisions unilatérales, s'opérationnalisent.
Fig. 4. Opérationnalisation des interactions
des acteurs à partir des décisions
unilatérales.
Source : Kadony Nguway, K., Une Introduction
aux Relations Internationales Africaines, Paris, L'harmattan, 2007,
p.31.
C'est par leur décision de politique
étrangère que les acteurs (A) entrent en interaction. Cette
relation (R) est volontariste. Elle est conséquente, ou mieux
l'attribut, de la souveraineté nationale. Le côté positif
(÷) du graphique au niveau de la relation (R) indique L'aboutissement
heureux de la rencontre des décisions unilatérales des acteurs.
En d'autres termes, l'aboutissement heureux de la rencontre des volontés
des deux acteurs, exprimées par la décision unilatérale de
politique étrangère, donne lieu à des accords
bilatéraux ou multilatéraux, qui se traduisent en termes de
convention accord, traité, pacte, charte, etc. Ces accords constituent
les fondements juridique systémique structuré ou non (aS). Un
Etat peut aussi entrer en relation avec un système. Les peuvent conclure
des accords (S).
Le côté négatif (-) de la relation indique
l'aboutissement (malheureux de la rencontre des décisions
unilatérales des acteurs. Cet échec est la source des conflits et
des guerres entre les nations. Dans le domaine des relations (internationales,
les solutions militaires n'ont jamais imposé une paix définitive
et durable entre les belligérants. Les pays partis à un
différend se mettent du côté positif de la relation ils
reprennent les négociations afin de faire rencontrer leur
[27 ]
décisions unilatérales (b). De nos jours, les
organisations internationales jouent de plus en plus un rôle important
dans ces négociations. Elles interviennent dans les conflits entre les
Etats en amenant les belligérants à la table des
négociations (Sc). Aujourd'hui, les organisations internationales jouent
un rôle de plus en plus important dans la résolution des conf1it
intra et interétatiques. Elles prennent parfois des décisions qui
s'imposent aux Etats (dA)27.
4 .3.3. Troisième niveau
Le troisième niveau est celui de l'analyse
systémique le milieu international est considéré comme un
système et on analyse les questions de la stabilité
internationale et du rôle de l'acteur universel comme l'ONU. Il est
important de noter que le champ des R.I. s'observe dans deux processus
contradictoires, qui sont la guerre ou conflit/crise et la
coopération/intégration. Ce niveau comprend aussi outre le
système global le système partiel ou régional autour
desquels se poses problèmes d'interdépendances ou de
globalité/de coordination / solidarité.
Le premier niveau de l'arbre de la théorie
générale des relations internationales est déterminant. Il
est même primordial. Il alimente les relations internationales. Ce niveau
permet aux acteurs privilégiés de prendre les décisions
unilatérales qui les mettent en relation au second niveau où se
déroulent les relations de puissance. Les relations de puissance que les
Acteurs Unitaristes de Pouvoir entretiennent au second niveau engendrent un
nouveau cadre de concertation multilatérale que nous appelons
organisations internationales. Celles-ci ont une personnalité juridique
internationale distincte des Etats qui les composent. En réalité,
ces organisations sont le résultat de la rencontre des volontés
des Etats au seuil de l'interaction entre puissances. Les relations
internationales africaines se déroulent aussi bien au niveau de la
relation (R), qu'au niveau systémique (S). Ces trois niveaux (A, R, S)
constituent l'objet international28.
27 Kadony Nguway, K., Op.cit., p.31.
28 Idem, p.34.
[28 ]
? La compréhension par la « grammaire
»
On peut aussi se servir de la règle de grammaire pour
comprendre de manière théorique l'objet international (A, R, S).
C'est aussi une façon simplifiée de présenter
schématiquement la théorie fondamentale des relations
internationales.
Fig. 5. Compréhension de l'objet
international par la règle de grammaire
Source : Kadony Nguway, K., Une
introduction aux Relations Internationales Africaines, Paris, L'harmattan,
2007, p.34.
Les acteurs privilégiés des relations
internationales constituent le sujet de l'objet international. C'est de la
rencontre des volontés des Etats (A) au seuil du centre (R), le - verbe,
que naît le système considéré comme
complément de l'objet international.
Les considérations théoriques
développées ci-dessus nous ont permis de comprendre les
mécanismes des relations internationales africaines avant de brosser son
aperçu historique.
La détermination de l'un des cas des niveaux d'analyse
constitue la première étape méthodologique pour tout
chercheur en Relations Internationales d'analyse (de recherche) avant de
procéder (passer) à la seconde étape celle en rapport avec
la formulation des hypothèses de travail.
Max Gounelle, estime pour sa part que l'analyse des relations
internationales est possible à travers une analyse macroscopique et
microscopique. C'est le niveau de système et acteurs :
1) Ce niveau privilégie l'explication des relations
internationales au niveau de la totalité et revient à postuler
qu'il existe un système international, susceptible d'une analyse au
macroscope. Les méthodes d'analyse systémique fournissent alors
ici d'utiles grilles d'analyse ;
2) On peut également choisir d'analyser les relations
internationales au niveau des parties composantes c'est-à-dire utiliser
un microscope pour étudier les acteurs du système
[29 ]
international. Parfois on arrive à la combinaison de ces
deux niveaux d'analyse dans les relations internationales (Micro et macro comme
en sciences économique).
En deuxième lieu, il fait état d'un niveau
Relationnel et Institutionnel des / relations internationales par l'analyse
relationnelle, les Relations Internationales étaient entreprise À
entre les seuls Etats afin d'assurer leur sécurité, elle
permettait de décrire et de comprendre les rapports entre les
entités également souveraines, entendus comme les rapports de bon
voisinage, de concurrence ou de conflit armé.
L'analyse institutionnelle a été rendu
nécessaire en relations internationales à la suite de
l'intensification et la diversification des rapports internationaux,
l'apparition et le développement des relations internationales.
La complémentarité de ces deux modes d'analyse
est possible en Relations internationales contemporaines. Les deux approches
sont une fonction explicative de la réalité. L'utilisation d'une
seule entre elles tronquerait substantiellement l'analyse des
phénomènes internationaux d'un aspect important.29
Ainsi, cette étude se situe au troisième niveau
d'analyse des Relations Internationales, à savoir le système
social (avec le sous-système). Partant du niveau d'analyse des Relations
Internationales, le recours à la méthode systémique dans
l'explication s'avère légitime par le fait de l'ONU, le PNUE, et
la Conférence des Nations Unies sur les Changements Climatiques,
disposent d'organes qui entrent en interaction pour répondre aux
aspirations de la population au niveau global pour lutter contre ou
atténuer les effets néfastes du réchauffement climatique.
La RDC étant une composante du système international qui doit
connaître les interventions de l'ONU pour la lutte contre le
réchauffement climatique, constitue un système de par
l'interdépendance de ses provinces.
29Barrea, J., Théories
des Relations Internationales, Bruxelles, Cinco editor, 1978 cité
par Ngoie Tshibambe, G., Cours des Relations Internationales 1
(Introduction), G1 R.I., U.O.B., 2009-2010, Inédit, p.26. ; Kadony
Nguway, K., Op.cit., 2007, pp.30-35 ; Munenge Mudage, F.,
Séminaire de Méthodologie en Relations Internationales,
L1 RI, UOB, 2012-2013, pp.8-10, Inédit.
[30 ]
4.4.Outils de recherche
A l'instar de leurs collègues d'autres disciplines des
Sciences Sociales, les chercheurs en Relations Internationales ont
développé plusieurs techniques de collecte des données et
d'analyse des événements et phénomènes dans le
champ de cette discipline. Parmi ces techniques, il y a: l'observation directe,
l'expérimentation, les entretiens, la technique par données
événementielles, la technique d'indicateurs cruciaux du
comportement, la technique d'énumération des attributs et leur
classification, l'analyse documentaire, la procédure particulière
à un thème, l'analyse du contenu, etc.30
Nous avons fait usage de la triangulation des techniques. En
effet, nouvelle tendance de recherche en Sciences Sociales, la
triangulation se veut être une option opposée à un
usage méthodologique exclusif. En effet, par devoir ou par
accoutumance, les analystes sociaux se cantonnent dans le choix
méthodologique monolithique. Celui-ci est justifié par le souci
d'un tri judicieux des postulats qui s'inscrivent dans le fil conducteur de
l'étude. Donc, à toute recherche, sa méthode.
Cependant, considérant les subtilités de
l'être humain et la complexité des faits sociaux, le choix
inclusif des méthodes s'est avéré indispensable pour une
analyse efficiente. C'est ainsi que se situe le socle de la triangulation.
Celle-ci renvoie à « l'action d'effectuer un triangle ; elle
remonte à la civilisation grecque et est à l'origine des
mathématiques modernes qui furent les premières à mettre
en application la triangulation en se servant d'une approche
d'opérationnalisation multiple ou de multiméthodes, afin de
fournir un indice de la validité convergente »31.
De manière très explicite, pour J.-P.O. Sardan
(de), le terme « triangulation » qui est ici utilisé en
référence au choix d'interlocuteurs variés afin de
confrontation des points de vue, a fait l'objet de définitions plus
large, qui recoupent divers aspects traités sous d'autres noms.
30Barrea, J., Théories des Relations
Internationales. La grammaire des événements,
Louvain-la-Neuve, Artel, Centre d'études stratégiques, UCL,
3ème édition revue et augmentée, Bruxelles,
1994, p.59.
31Denzin N.K., The research act: A theorical
introduction to sociological methods,
3èmeed.EnglewaakCliffs, N.J.: Prentice Hall, 1989,
cité par Shomba Kinyamba, S., Méthodologie et
épistémologie de la recherche scientifique, PUK, Kinshasa,
2016, p.133.
[31 ]
On distingue, à ce propos :
? La triangulation par les données
autrement appelée combinaison des sources ;
? La triangulation par les chercheurs qui
renvoie aux enquêtes collectives ;
? La triangulation par les théories qui
évoque le refus de l'embrigadement théorique ou la combinaison
des points de vue heuristique ;
? La triangulation par les méthodes qui
entend associer méthodes qualitatives et méthodes quantitatives
qui peut aussi rejoindre la triangulation des sources. 32
? Aspects de la triangulation
La présente étude fait intervenir les formes
suivantes :
? La triangulation par les données en
ce sens qu'il renferme des données issues de sources écrites,
celles orales, celles audio-visuelles, ... ceci a été rendu
possible grâce à diverses techniques que nous allons
développer.
? La triangulation par les théories
dans la mesure où nous avons recouru à deux
théories dont l'analyse stratégique et le politique par le bas en
Afrique noire, les deux théories ayant été
développées après avoir circonscrit l'étude dans
une approche constructiviste.
Nous avons présenté certaines techniques avec
plus de détails et les autres non ; ce choix de procédure a
été dicté par le fait que certaines d'entre elles ne sont
pas très utilisées dans de travaux scientifiques des Relations
Internationales, ce qui nous a poussé à les expliquer amplement
par rapport aux autres. Par ailleurs, la théorie documentaire, bien que
souvent utilisée, a été développée sous
l'angle des relations Internationales, chose non souvent faite dans les travaux
scientifiques rédactionnels de cette filière.
32Shomba Kinyamba, S., Op.cit.,
pp.133-134.
[32 ]
Dans le cadre de cette étude, nous avons fait
recours aux techniques suivantes :
4.4.1. Techniques de récolte des
données
Nous avons fait usage des techniques documentaire, d'entretien
libre, d'observation participante, des données
événementielles, d'indicateurs cruciaux du comportement, et
d'énumération des attributs et leur classification.
A. Technique documentaire
Cette technique nous a été utile dans la mesure
où elle nous a permis d'accéder à la littérature en
rapport avec notre objet d'étude dont les ouvrages, les journaux, les
articles, les revues, les dictionnaires, les discours radiophoniques, les
images et l'internet.
B. Observation participante (directe)
Dans la mesure où nous sommes citoyens de la RDC, nous
observons et vivons ce qui s-y passe dans le cadre d'atténuation du
réchauffement climatique.
C. Entretien libre
Grace à cette technique, nous avons consulté
les personnes de certains services jugées capables de répondre
aux questions relatives à notre étude. Le détail dans le
cinquième chapitre de cette étude.
D. La technique des données
événementielles ? Définition
Par donnée événementielle il faut
entendre une activité (apportée par une source
publique) qui nous révèle « qui dit ou
fait quoi, envers qui et quand ». Par conséquent, la classification
et la « tabulation » de ces données s'effectuent selon les
quatre catégories suivantes : a) acteur-initiateur (qui) ; b) sujet ou
« issue-area » (quoi) ; c) acteur-cible (envers qui) ; et d)
date de l'événement (quand)33.
Ce questionnement rejoint la démarche
géopolitique ; une nouveauté, ici, est la notion de
la date.
33Korany, B., et alii, Une deux, ou
quatre ? Les écoles de Relations Internationales » in Etudes
internationales, 15 (4), Décembre 1984, p. 260.
[33 ]
? Essai d'application
- Acteur-initiateur : ces sont les Etats, les OI, les ONG et
autres Associations vertes, ainsi
que les individus ;
- Sujet « issue-area » : c'est la lutte contre
le réchauffement climatique ;
- Acteurs-cibles : ce sont les Etats-pollueurs et les PVD (les
responsabilités des uns et des
autres) ;
- Date : à partir du Protocole de Kyoto.
La technique des données événementielles
repose sur les postulats suivants :
1. Tout système politique (national ou international)
se définit comme un réseau d'interactions et d'échanges
entres les unités du système ;
2. La nature des interactions, leur intensité et leur
fréquence sont quantifiables selon plusieurs dimensions. Les deux
principales sont la dimension coopérative et la dimension conflictuelle
; 3. Les échelles d'intensité et de fréquence constituent
(dans le temps et dans l'espace) des baromètres fiables de la structure
et du fonctionnement du système international ;
4. Sur une courte période, la perception des
décideurs et la capacité des acteurs apparaissent comme des
paramètres du processus décisionnel en politique
étrangère et non comme des variables indépendantes.
Par ailleurs :
1. Les unités du système étant, ici, les
Etats, les OI, les ONG et autres Associations vertes, et même les
individus luttant contre le réchauffement climatique. Les réseaux
d'interactions et d'échanges renverraient aux différentes
négociations et autres démarches dont l'issue serait
l'éradication ou, du moins, la réduction du réchauffement
climatique ;
2. Dans le cas d'espèce, c'est la dimension
coopérative qui l'emporte en ce sens qu'il s'agit d'une initiative
concertée entre différentes unités du Système
international ;
3. Dans l'espace, même les Etats s'opposant à la
lutte contre le réchauffement climatique le font du fait qu'ils se
réservent des concessions ad hoc, mais ils sont conscients que le
réchauffement existe. Bref, dans tous les coins de la planète, le
réchauffement se fait sentir ;
4. Les « Parties » à la lutte contre le
réchauffement climatique se fixent un délai pour lequel ils
pourront évaluer le degré de réalisation des objectifs
fixés et revoir les mesures par rapport aux progrès
réalisés.
[34 ]
Sur l'initiative et sous la direction de Charles McClelland,
l'Université de Californie du Sud a lancé le premier projet
World Event Interaction Survey « WEIS » privilégiant
l'utilisation de la technique des données événementielles.
Plusieurs autres chercheurs (Edward Azar, Thomas Sloan, P. Burgess & R.
Lawton, Charles Kegley, Charles McClelland, etc.) vont emboîter le pas
avec différents autres projets se distinguant essentiellement par le
type de comportement étudié, le nombre d'acteurs
considérés, les limites temporelles fixées, le nombre de
sources utilisées et le type d'échelle
privilégiée34.
L'échelle Azar-Sloan35se veut une
échelle d'intensité pondérée où chaque
comportement est comparable dans le continuum conflit/coopération
à tous les autres types de comportement alors que la typologie de
McClelland36est essentiellement descriptive et n'accorde aucune
valeur relative au comportement dans ce continuum. La typologie McClelland et
l'échelle
Azar-Sloan ont ceci en commun : elles conceptualisent le
comportement en termes bidimensionnels :
conflit/coopération37.
E. La technique des indicateurs cruciaux du comportement
? Définition
Cette technique isole quelques indicateurs
considérés révélateurs du comportement
international. Les indicateurs privilégiés sont actuellement au
nombre de quatre : le mode de représentation diplomatique, les
transactions économiques, les visites interétatiques, et les
Accords.
Les indicateurs sont classifiés selon leur type
(Accords diplomatiques, militaires, culturels et économiques) ou leur
niveau de pondération. En prenant comme exemple les visites
échangées (c'est-à-dire reçues et envoyées)
et le mode de représentation diplomatique, l'échelle de
pondération est la suivante : Ambassadeur résident (5),
Ambassadeur non résident (4), Représentation diplomatique
résidente (moins qu'au niveau d'ambassadeur) (3), Représentation
diplomatique non résident (2) et autre relation diplomatique (1).
34Korany, B. et alii., Op.cit., p.
261.
35Azar, Ed. et Sloan, Th., « Dimensions of
Interaction », In International Studies, 1975 cités, par
Korany, B. et alii, Op.cit, p. 260.
36McClelland, Ch. et alii., Conflict Patterns in
the Interaction Among Nations, dans Rosenau,J., International Politics
and Foreign Policy, cité par Korany, B. et alii, Idem, p.
260.
37Korany, B. et alii, Ibidem p. 260.
[35 ]
Grâce à cette échelle, on a une
morphologie claire concernant le mode du comportement international d'un acteur
à travers le temps et l'espace. Ainsi, le chercheur qui utilise cette
technique va dès lors se préoccuper de répondre à
cette série d'interrogations suivantes : avec qui ses interactions
sont-elles les plus intenses ? Durant quelle période et dans quels
secteurs s'opèrent-elles ?A titre d'exemple, BahgatKorany rapporte que
pendant les années soixante-dix, la quasi-totalité des relations
militaires de l'Algérie, par exemple, étaient avec l'URSS alors
que les relations économiques étaient assez faibles avec tout le
camp socialiste et très étroites avec les pays occidentaux, et
surtout les Etats-Unis, le « chef de l'impérialisme
»38.
? Application
Seuls les Accords nous intéressent surtout ; il s'agit
des Accords internationaux sur le climat, dont la RDC fait partie. Parmi ces
Accords, existent ceux contraignants et ceux qui le sont moins. Quel est le
comportement des acteurs face à ces différents Accords ? Comment
s'y tient la RDC par rapport à ses responsabilités ?
F. La technique de l'énumération des
« attributs » et leur classification ? Définition
Elle permet d'analyser les attributs ou les
caractéristiques des acteurs eux-mêmes et/ou du système.
C'est ainsi que, au niveau d'acteur international, North et Choucri ont
privilégié trois attributs clés dans l'analyse des
conflits internationaux : la population, les ressources et la technologie. En
traçant l'évolution d'interactions entre ces trois attributs, ils
arrivent à une conclusion claire concernant la naissance de conflits et
de la violence politique39.
Partant de population, une thèse soutiendrait que les
pays à vaste densité polluent plus l'environnement ; une autre
affirme que les pays-pollueurs sont, pour la plupart de cas, des pays
développés et qui, naturellement moins peuplés.
David Singer et son équipe de l'université
Michigan utilisent aussi les attributs pour expliquer la cause des guerres. Les
attributs, au niveau de l'acteur, sont la population, la production de fer et
d'acier et les dépenses militaires. Au niveau du système,
l'attribut est, par
38Korany, B. et alii, Op.cit.., p. 264.
39Idem, p. 265.
[36 ]
exemple, le nombre d'alliances et leurs
caractéristiques qu'ils ont trouvés en corrélation avec
l'avènement de la guerre40.
? Application
En ce qui concerne les ressources, les uns disposent des
moyens financiers et les autres des forêts et des eaux. Pour la
technologie, certains sont industrialisés et les autres ne le sont
pas.
4.4.2. Techniques d'analyse des données
Nous avons recouru à l'analyse du contenu et celle
statistique.
A. Analyse du contenu ? Présentation
Celle-ci vise à aller au-delà de l'impression
et de l'intuition pour capter, d'une manière systématique, le
contenu d'un message, écrit ou oral. Il s'agit donc d'une
énumération statistique de thèmes et figures d'une
communication écrite ou parlée. Initiée par Harold
Lasswell, cette technique a permis à ce spécialiste d'analyse
politique d'origine allemande et à ses collaborateurs, de
s'intéresser à l'étude de la propagande allemande. Ainsi,
la technique consiste essentiellement à démontrer qu'un texte est
politique selon les différentes assertions qui le composent et à
faire le compte de ceux des thèmes que l'on pouvait relever
régulièrement. Les fréquences de ces thèmes dans un
texte que l'on suspectait de propagande étaient comparées avec
les fréquences du même thème dans les publications connues
pour être neutres ou favorables aux alliés41.
Le degré de rigueur et de fiabilité des
données dégagées grâce à cette technique,
dépend de la pertinence des catégories établies pour
analyser le document, et de l'unité de mesure (par exemple, le mot, la
phrase, le paragraphe, ou la page). Le plus grand projet d'analyse des
relations internationales qui a appliqué cette technique à la fin
des années 1950 et pendant les années 1960 est sans aucun doute
« the Stanford Studies of International Conflict and
Integration»42.
Pour Berelson, « c'est une technique de la recherche
pour la description objective, systématique et quantitative du contenu
manifeste de communications, ayant pour but de les
40Korany, B., Op. cit., p.
265 41Idem, p. 259.
42Ibid.
[37 ]
interpréter » 43 . René L'Ecuyer la
considère comme une technique de classification ou de codification de
diverses catégories des éléments du document
analysés pour en faire sortir les différentes
caractéristiques en vue d'en mieux comprendre le sens exact et
précis44.
? Application
Elle a intéressé notre objet d'étude en
ce sens qu'elle nous a aidé à classifier et codifier les
données pour mieux en comprendre le sens exact et précis en vue
de former un travail scientifique cohérent et acceptable.
B. Analyse statistique ? Application
Elle nous a permis de compter le nombre et les
éléments fournis par nos enquêtés, au travers du
logiciel SPSS. Grâce à cette technique, nous avons consulté
les personnes de certains services jugées capables de répondre
aux questions relatives à notre étude. Il s'est agi des agents
des institutions tant publiques que privées travaillant sur des
thématiques environnementales ; ainsi l'échantillon était
ainsi constitué de 48 personnes, prélevé dans trois (3)
Provinces dont la Ville-Province de Kinshasa, les Nord et Sud-Kivu. Le
détail sur la structure de cet échantillon est
présenté dans le cinquième chapitre de ce travail.
43Berelson, cité par Quivy, R. et
Campenhoudt, L.V., Manuel de recherche en Sciences Sociales, Dunod,
Paris, Juillet 2009, p.606.
44 L'Ecuyer, R. cité par Depelteau, F.,
Démarche d'une recherche en Sciences Humaines, De Boeck,
Bruxelles, 2000, p. 295.
[38 ]
5. Choix et intérêt du sujet
La présente étude porte sur la RDC et le
défi planétaire du réchauffement climatique :
Responsabilités et Opportunités conventionnelles internationales.
Ainsi, nous voulons, tout au long de nos investigations, découvrir les
efforts fournis par la RDC sur les plans international et national pour
atténuer le réchauffement climatique étant donné
son potentiel forestier et hydrographique ; nous dégagerons aussi les
limites de la RDC dans l'exercice de cette mission, les menaces auxquelles est
confronté le pays et les opportunités qu'il dispose pour la
facilitation de cette ambition.
Cette étude présente dès lors un triple
intérêt :
5.1.Sur le plan personnel
Cette étude nous a beaucoup intéressé
car nous avons à ce titre, le devoir de nous informer sur une question
d'actualité en l'occurrence le réchauffement climatique qui est
devenu un grand problème politique international contemporain
jusqu'à être considéré comme 13ème
préoccupation des Objectifs de Développement durable « ODD
» ; mener des investigations sur les atouts, les efforts, les
difficultés ainsi que les compensations que la RDC attend recevoir pout
tempérer les émissions de gaz à effet de serre au profit
de toute la planète.
5.2.Sur le plan scientifique
Ce travail constitue une source de documentation et une base
des données pour les futures recherches. En réalisant ces
recherches, nous appliquons les théories acquises au cours de notre
formation notamment les grands problèmes politiques internationaux
contemporains, les problèmes de l'environnement mondial, les
théories de la coopération internationales et techniques de
négociation.
5.3.Sur le plan pratique et/ou social (plan de
développement)
Ce travail demeure une référence et un support
pour éclairer les actions politiques. C'est-à-dire c'est une mise
en lumière de la position de la RDC face à ce grand fléau
mondial qu'est le réchauffement climatique. La société a
certes besoin des résultats de cette étude en ce sens qu'elle
explique les forces, les faiblesses, les opportunités et les
perspectives d'avenir de la politique congolaise dans la préservation de
l'environnement, vu dans l'angle global, et la lutte contre le
réchauffement climatique, vue dans l'angle particulier.
[39 ]
Cette étude est intéressante car elle nous a
permis d'apporter l'éclaircissement aux dirigeants congolais sur les
théories de coopération nécessaires pour la
réussite de cette mission à la fois noble et délicate.
Elle intéresse également la Communauté internationale car
elle s'en servira comme outil de travail en matière de politique
nationale congolaise dans la lutte contre le réchauffement
climatique.
5. Délimitation de l'étude
6.1. Délimitation spatiale
Notre étude couvre toute l'étendue de la
République Démocratique du Congo. Le choix de ce pays est
dû au fait que c'est la deuxième puissance écologique de la
planète après le Brésil, première du continent
africain ; elle a donc un important rôle à jouer dans
l'équilibre climatique, un pays à vaste potentiel forestier et
hydrographique qui suscite des enjeux internationaux.
6.2. Délimitation temporelle
L'étude s'étale sur une période allant de
2005(terminus a quo) à 2018 (terminus ad quem). La date du 23 mars est
celle de ratification du Protocole de Kyoto, cadre officiel du
réchauffement climatique (fixe un calendrier et des méthodes de
limitation de gaz à effet de serre), alors que l'année 2018 est
celle de la poursuite par les Etats des négociations internationales sur
le climat. C'est le cas de la projection sur la 24ème
Conférence des Parties sur le climat « COP24 » qui aura lieu
en Pologne.
Toutefois, la compréhension de certains faits nous
obligera de quitter, de temps en temps, les limites temporelles et spatiales de
notre étude.
[40 ]
7. Subdivision de l'étude
Outre l'introduction générale et la conclusion, ce
travail s'articule autour cinq chapitres.
Le premier chapitre est consacré aux
considérations générales et comporte deux sections dont le
cadre conceptuel et théorique, et la présentation de la situation
écologique de la RDC, notre champ d'étude.
Le deuxième chapitre, quant à lui, aborde la
participation de la RDC dans la lutte contre le réchauffement climatique
au niveau international et se subdivise en quatre sections, entre autres la
participation à des Conférences internationales, la signature et
ratification d'Accords, la tenue au pays des Conférences
internationales, les financements des partenaires internationaux, ainsi que
l'exploitation du gaz méthane du lac Kivu.
Le troisième chapitre a trait à la RDC dans la
lutte contre le réchauffement climatique au niveau national et
subdivisé également deux sections dont le cadre institutionnel de
la gestion forestière, et la tenue des Conférences, ateliers et
autres actions.
Le quatrième chapitre, analyse les forces, faiblesses,
opportunités et menaces de la RDC dans la lutte contre le
réchauffement climatique et est scindé en cinq sections dont les
atouts, les faiblesses, les opportunités, les menaces, et les pistes de
solution.
Le cinquième et dernier chapitre s'appesantit sur
l'étude de cas sur la contribution de la RDC à la lutte contre le
réchauffement climatique et est consacré à la partie
pratique (de terrain) de cette étude. Il comporte cinq sections à
savoir la description de l'enquête, la détermination de la taille
de l'échantillon, la présentation proprement-dite des
données, la discussion des résultats, ainsi que les
écueils de terrain et risques épistémologiques
(difficultés rencontrées).
Par ailleurs, les annexes à ce travail permettront au
lecteur d'avoir une idée générale sur les documents
concernés.
[41 ]
Chapitre Ier
CONSIDERATIONS GENERALES
Nous allons, dans ce chapitre, définir les concepts
clés du sujet et circonscrire cette étude dans un cadre
théorique (1ère section), et présenter la
situation écologique de la RDC, notre champ d'investigation
(2ème section).
Section 1ère. Cadre conceptuel et
théorique
Paragraphe 1. Définition des concepts
En abordant notre première section, nous avons
trouvé mieux, comme en tout début d'un travail scientifique, de
fixer nos lecteurs sur quelques approches définitionnelles car il est
question de fixer les limites de notre conception du thème qui fait
l'objet de notre travail, et éviter ainsi l'équivoque lié
au caractère polysémique de tout concept, étant
donné que, souvent les mots sont plus que des mots. Reconnus dans la
diversité et la mobilité de leur sens, ils offrent une voie
privilégiée d'accès à un domaine de recherche, un
courant d'idées, un milieu de vie et d'action. Car le mot clé
acquiert proprement la vertu d'un mot de passe. C'est lui qui, au sens
justement argotique, nous « affranchit », nous permettant à la
fois de comprendre et d'être compris45.
Nous allons alors essayer, dans ce volet, de préciser
l'entendement (sens) des vocables réchauffement climatique (avec, au
préalable, des notions sur la couche d'ozone et le gaz à effet de
serre), responsabilité (s), opportunité(s), convention (et
adjectif conventionnel).
45Golfin, J. cité par Shomba Kinyamba, S.,
Op.cit., p.199.
[42 ]
I.1.1.1. Réchauffement climatique, gaz à
effet de serre et couche d'ozone
A. Réchauffement climatique
Le réchauffement est l'action de chauffer, rendre plus
chaud ce qui s'est refroidi.
Partant de là, nous pouvons définir le
réchauffement climatique comme étant la modification du climat de
la terre caractérisée par un accroissement de la
température moyenne à sa surface.
Le changement climatique est un concept qui désigne
l'ensemble des variations des caractéristiques climatiques en un endroit
donné, au cours du temps : réchauffement ou refroidissement.
La problématique du réchauffement climatique ne
passe outre de l'entendement de tous les Etats car l'humanité tout
entière en souffre ; ses effets sont, pour ce siècle de temps,
palpables. Le souci remonte après les Accords de Kyoto qui sont un
Traité international visant la réduction des émissions de
gaz à effet de serre, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations
Unies sur les Changements Climatique « CCNUCC » dont les pays
participants ont renoncé de tous. Signé le 11 Décembre
1997, il est entré en vigueur le 16 Février 2005 ; la RDC, quant
à elle, le ratifiera le 23 Mars 200546.
Selon le Groupement Intergouvernemental d'Experts sur
l'Evolution du Climat « GIEC47 » ou IPCC en anglais, le
réchauffement climatique, également appelé
réchauffement planétaire ou, par anglicisme,
réchauffement global (anglais : global warming), est un
phénomène d'augmentation, à l'échelle mondiale et
sur plusieurs années, de la température moyenne des océans
et de l'atmosphère. Ce phénomène désigne tant
l'augmentation présumée depuis la fin du XXème
siècle que la continuation présumée de cette augmentation
dans le futur.
En admettant que le réchauffement climatique soit
d'origine humaine (ce qui n'est pas du tout prouvé, et qu'en outre il
ait des effets davantage négatifs que positifs, ce qui est discutable
:
46MulambaZinde, O., Op.cit in
http://www.memoireonline.com/03/15/8978/La-fort-de-la-RDC-et-la-problematique-
du-rechauffement-climatique-enjeux-et-perspectives.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
47Le Groupe Intergouvernemental
d'Experts sur l'Evolution du Climat « GIEC » est une Organisation
ouverte à tous les pays membres de l'ONU. Fondé en 1998, il
synthétise les informations fournies par des laboratoires du monde
entier sur les impacts de l'Homme sur le climat, et donc sur la
problématique du réchauffement climatique. Il est le versant
scientifique de la CCNUCC dont l'antipode est la Conférence des Parties
« CMP », versant politique, l'interface étant assumée
par l'Organe Subsidiaire d'Avis Scientifique et Technique « OSAST »,
comme nous le verrons au 2ème chapitre de cette
étude.
[43 ]
- Certains veulent réduire tout de suite les causes
supposées humaines (réduction des émissions de CO2) de
façon draconienne. Ils ne se soucient pas de l'impact que cela peut
avoir sur les pays développés, et bien davantage sur les pays en
voie de développement, qui s'en trouveraient défavorisés
par rapport aux premiers.
- D'autres affirment qu'on ne peut plus rien faire pour
empêcher le dérèglement climatique et ses
conséquences, et que l'acceptation du Protocole de Kyoto ne changerait
pas grand-chose pour les 50 prochaines années. Il faudrait donc surtout
chercher les moyens de s'adapter aux changements. Or, face aux problèmes
environnementaux qu'ils dénoncent, les écologistes refusent des
réponses nouvelles, des progrès techniques tels que les
Organismes Génétiquement Modifiés de façon
artificielle « OGM »48, le nucléaire pour remplacer
le pétrole, etc.
On peut considérer l'atmosphère comme un
réservoir d'énergie. Si l'effet de serre est plus efficace pour
retenir l'énergie, ce réservoir se remplit et l'énergie
emmagasinée par la surface terrestre augmente. En moyenne,
l'énergie venue de l'espace et reçue par la Terre, et
l'énergie de la Terre émise vers l'espace sont quasiment
égales. Si ce n'était pas le cas, la température de
surface de la Terre augmenterait sans cesse ou diminuerait sans cesse. En
effet, si les échanges moyens d'énergie avec l'espace ne sont pas
équilibrés, il y aura un stockage ou un déstockage
d'énergie par la Terre. Le déséquilibre provoquera un
changement de température de l'atmosphère. Les émissions
mondiales de dioxyde de carbone devraient augmenter de 2,6%. Elles sont de 50%
supérieures à celles de 1990. Leur augmentation ces derniers
temps est notamment due à la forte croissance industrielle de certains
pays en développement, comme la Chine et l'Inde.
Même si tous les pays respectaient leurs engagements
actuels, la température mondiale augmenterait de plus de 3°C d'ici
2100. Or, pour le Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du
Climat « GIEC », un réchauffement de plus de 2°C
entraînerait une hausse du niveau des mers et des
phénomènes extrêmes plus fréquents, comme les
inondations, sécheresses ou tempêtes. D'après le Groupe
Intergouvernemental d'Experts sur le Changement Climatique, les modèles
climatologiques permettent de prévoir que les températures
mondiales augmenteront d'environ 1 à 3,5° centigrade et ce
changement climatique attendu est le plus important jamais au
48Les OGM sont des entités biologiques
capables de se reproduire ou de se transférer du matériel
génétique, c'est-à-dire les plantes, les animaux, les
micro-organismes ou organites, les cultures cellulaires, tous les vecteurs de
transfert de gènes, ainsi que des entités
génétiques sous-forme de séquences d'Acide
Désoxyribo-Nucléique « ADN », dont le matériel
génétique résulte des techniques biotechnologiques
modernes.
[44 ]
cours de 10.000 dernières années et risque
d'avoir des répercussions majeures sur l'environnement
mondial49.
Les projections des modèles climatiques indiquent que
la température de surface du globe est susceptible d'augmenter de 1,1
à 6,4 °C supplémentaires au cours du
XXIème siècle. Les différences entre les
projections proviennent de l'utilisation de modèles ayant des
sensibilités différentes pour les concentrations de gaz à
effet de serre et utilisant différentes estimations pour les
émissions futures.
Les changements climatiques ont un impact majeur sur
environnement mondial qui est un domaine propice de la coopération
internationale comportant tout ce qui concerne la vie des hommes, des animaux,
des arbres et des insectes50.
Il est largement établi que les activités
humaines contribuent à l'émission de gaz à effet de serre
qui propage une augmentation progressive des températures mondiales, en
particulier, la production d'énergie à partir des combustibles
fossiles ou encore l'abattage des arbres et le défrisement des
forêts par le feu, sont des sources des dioxydes de carbone « CO2
».
Le changement climatique est parmi les principales luttes de
l'Organisation des Nations Unies car ce changement climatique cause des pertes
des vies humaines, de la flore et de la faune, plus d'un million des morts par
an et bien plus encore des dégâts lui sont attribués :
canicule, catastrophes et inondations, etc.
De l'avis de nombreux scientifiques, les changements
atmosphériques et océaniques dus à l'activité
humaine ont fait de la planète Terre un lieu dangereux en contribuant
à l'augmentation de la fréquence et gravité des
catastrophes naturelles51.
Aujourd'hui, la Terre est confrontée à un
problème potentiellement grave, celui du réchauffement de la
planète. L'atmosphère qui entoure la terre est composée
d'une couche gazeuse, formée de gaz à effet de serre « GES
» qui relie une partie de l'énergie solaire responsable de la
chaleur, un phénomène qui est appelé « effet de serre
». Les molécules des GES comme la vapeur d'eau « H2O »,
le dioxyde de carbone « CO2 », le méthane « CH4 »,
le protoxyde d'azote « NO » ou les hydrocarbures
chloro-fluoro-carbonés « CFC » sont fort utiles car elles
permettent,
49 ABC des Nations Unies, New York, 2010, p.9
cité par cité par Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
p.1.
50 Document synthèse du Plan d'action
environnemental cité par Omeonga Onakudu, J. et alii, Idem,
p.1.
51Larson, L.H., « Catastrophe naturelle
», in La New York Times, Juillet 2005, p.62, ccité par
Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit, p.1.
[45 ]
non seulement à l'énergie solaire de traverser
l'atmosphère, mais aussi d'absorber le rayonnement infrarouge
qu'émet la surface terrestre. Si une partie de cette chaleur
disparaît dans l'univers, l'autre partie demeure sur la terre. Les GES
offrent ainsi à la planète la possibilité d'avoir une
température moyenne de +15°C au lieu de -18°C, ce qui est
bénéfique à la vie terrestre.
Mais aujourd'hui, l'accumulation, dans l'atmosphère,
des gaz à effet de serre limite trop la réflexion de la
lumière infrarouge et entraînerait le réchauffement
progressif de la planète, aux conséquences plus ou moins graves,
et ceci surtout sur les continents car les océans sont
protégés par la grande inertie thermique. Cette augmentation des
CFC dans l'atmosphère à plusieurs origines, surtout liées
à l'activité humaine. Des causes naturelles d'abord, telles que
les éruptions volcaniques, les rejets naturels du sol ou des animaux ;
il faut aussi tenir compte de l'évolution naturelle du climat, qui a
connu des périodes de réchauffement ou de refroidissement selon
les époques. Mais ce sont surtout des causes humaines qui sont depuis
quelques années ténues pour principale responsable de
l'augmentation des GES52.
Pour nous, le réchauffement climatique est
l'augmentation de la température de la planète conduisant ainsi
l'Homme à vivre une chaleur non ordinaire et à mener de mauvaises
conditions de vie et même la disparition.
a) Causes du réchauffement climatique
Si l'on admet la possibilité d'un réchauffement,
la question de son origine suscite de très nombreuses interrogations
scientifiques, toujours pas résolues. Les causes du changement
climatiques peuvent être naturelles ou humaines.
? Causes humaines
La thèse de l'origine humaine du réchauffement
est la suivante : les températures de la Terre sont en croissance en
raison d'une production excessive de gaz à effet de serre, et plus
particulièrement le dioxyde de carbone ; cette surproduction serait
elle-même causée par une activité humaine excessive et une
croissance démographique trop rapide. Le réchauffement climatique
est largement attribué à un effet de serre additionnel dû
aux rejets de gaz à effet de serre et principalement des
émissions de CO2, à cause des activités humaines. Ceci est
certainement dû à la combustion des énergies fossiles
telles que le charbon, le gaz naturel, le
52Omeonga Onakudu, J., Introduction à la
Géopolitique, Décembre 2011-2012, Inédit, p.36.
[46 ]
pétrole, des rejets polluants issus des industries et
des transports ainsi que de la destruction de grandes forêts
équatoriales, la déforestation et l'avancée du
désert.
Cette théorie s'appuyant essentiellement sur des
modèles informatiques est très loin de faire l'unanimité
dans la communauté scientifique. Comme l'écrit l'Institut Royal
de Météorologie Belge, « les émissions humaines
de CO2 jouent un rôle mineur dans le réchauffement observé
en certains endroits de la planète ».
La déforestation a une incidence directe sur le
réchauffement climatique : le déboisement génère
des émissions des C02, et la combustion du bois, à laquelle ont
recours les pays pauvres pour faire chauffer la nourriture, par exemple,
produit également du protoxyde d'azote. Or, si ce dernier est
normalement réabsorbé par un autre arbre selon les processus de
la photosynthèse, comme c'est le cas dans les pays du Nord comme la
France ou l'Allemagne, ce n'est pas aussi évident dans les pays du Sud,
qui déboisent abondamment sans replanter ensuite de manière
à assurer un renouvellement de la forêt. Mais, cette
déforestation ne serait responsable que les 20 % de l'augmentation des
GES, le reste étant dû la forte utilisation des combustibles
fossiles tels que le pétrole, le charbon et le gaz naturel, en raison de
l'industrialisation croissante et des extensions du secteur des transports,
ainsi qu'à une agriculture de plus en plus intensive.
L'utilisation des énergies fossiles (avec par exemple
la fumée des usines, le gaz d'échappement des véhicules)
augmente la quantité d'émissions de C02, l'utilisation des
engrais pour les cultures de l'évolution du nombre des ruminants (avec
la fermentation des aliments végétaux dans les intestins de ces
animaux) produisent du protoxyde d'azote et du méthane. Enfin, les CFC
proviennent des vaporisateurs époques aérosols, mais sont en
diminution depuis qu'ils ont été interdits par le protocole de
Montréal en 198753.
? Causes naturelles
Selon cette thèse, le réchauffement climatique
en lui-même est un phénomène naturel car bien avant la
révolution industrielle les sociétés ont dû faire
face à des changements graduels ou abrupts du climat durant des
millénaires. Les variations de températures de
l'atmosphère sont généralement liées à
différents facteurs comme les fluctuations de l'activité du
soleil ou la vitesse de la Terre. Mais, la cause majeure du
réchauffement actuel de la planète est un phénomène
appelé « effet de serre » qui arrive à
perforer la couche d'ozone laquelle sépare le soleil de la Terre. Cet
53Omeonga Onakudu, J., Op.cit., p.
37.
[47 ]
effet de serre à son degré élevé
arrive à produire le Gaz à effet de serre lequel était
attaqué par le Protocole de Kyoto.
L'effet de serre est un phénomène naturel de la
basse atmosphère, qui contribue à retenir une partie de la
chaleur solaire à la surface de la Terre, par le biais du pouvoir
absorbant de certains gaz. En effet, le rayonnement solaire émis sous
forme de courtes longueurs d'ondes, dont 30% sont faiblement
réfléchies par l'atmosphère et 70% parviennent à la
surface de la Terre, ce qui provoque un réchauffement de cette
dernière. En réponse à cette absorption de chaleur, la
surface terrestre émet un rayonnement de grandes longueurs d'onde
(infrarouge) en direction de l'espace par certains gaz de l'atmosphère
dits « gaz à effet de serre » qui renvoient une partie de ce
rayonnement vers la Terre. Ces gaz empêchent ainsi le refroidissement de
la Terre mais permettent son réchauffement voir aussi les
éruptions volcaniques influentes également sur
l'atmosphère en émettant de grandes quantités de
poussières et de composants soufrés qui participent activement
à l'effet de serre.
Nombreux sont ceux qui rappellent la variabilité
naturelle du climat. Reid Bryson, un des fondateurs de la climatologie moderne,
l'exprimait en ces termes : « bien sûr que la température
croît ; elle croit depuis le début du XIXème
siècle, avant la révolution industrielle, car nous sortons du
Petit Age Glaciaire, pas parce que nous émettons plus de dioxyde de
carbone dans l'air ». Les paléoclimatologues ont constaté
que pendant le Dryas récent (dernier épisode glaciaire il y a
environ 11 000 ans), la température a pu varier de 7 °C dans un
sens comme dans l'autre en très peu de temps (quelques dizaines
d'années). Une cause possible des changements climatiques (outre la
variation de l'orbite terrestre) est l'activité solaire ; en effet, le
soleil transmet de l'hydrogène en hélium, en libérant
à chaque seconde une énergie considérable, en raison de la
loi d'Albert Einstein : E = mc2.54 Il devient
inexorablement une géante rouge, ce qui fait qu'à long terme (si
l'on compte en milliards d'années), le réchauffement est une
certitude.
Selon les experts du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur
l'Evolution du Climat « GIEC », un tel événement serait
en cours. Il serait lié au renforcement de l'effet de serre naturel par
l'ajout de quantités massives de gaz à effet de serre d'origine
anthropique dans l'atmosphère. Ces émissions sont notamment
engendrées par la consommation des énergies fossiles, comme le
pétrole ou le charbon.
54 L'équation E=mc2 est une
formule d'équivalence entre la masse et l'énergie rendue
célèbre par Albert Einstein avec sa publication e 1905 sur la
relativité restreinte. Elle apparaît en 1900 chez le
mathématicien et physicien français Henri Poincarré dans
un article « la théorie de Lorentz ».
[48 ]
A ce jour, de nombreux experts lui attribuent notamment la
fonte des glaces, observée en été aux pôles et en
altitude, la montée du niveau des océans (à la suite de
l'arrivée d'eau douce, et par dilatation thermique des masses d'eau),
ainsi que leur acidification.
Près de 30 millions de km3 de glace
recouvrent l'Antarctique. Ce chiffre représente 2,1 % de l'eau
présente sur notre planète. L'hydrosphère désigne
les zones du globe terrestre occupées par de l'eau ou de la glace. Cette
définition inclut donc : les océans, les mers, les cours d'eau,
les lacs, les glaciers, les calottes polaires et les eaux souterraines. Pour
certains, il faut compléter ces milieux par l'atmosphère (surtout
la troposphère), où de grandes quantités de vapeur d'eau
sont en suspension.
? Causes de réchauffement climatique en
RDC
La perte de valeur provoquée par l'Homme (en
particulier le carbone), est susceptible d'être
caractérisée par une réduction de la couverture des
arbres. Dans les études récentes entre 2000 et 2005, le pays a
perdu chaque année, plus de 3000000 hectares de forêt, ce qui
équivaut à 6000000 terrains de bot Bail et ce qui fait de la
République Démocratique du Congo le 8ème au
monde en termes de superficie perdue chaque année.
? Exploitation forestière : agriculture et
exploitation de bois
Les cultures agricoles, à la fois commerciales et
itinérantes traditionnelles, sont en pleine expansion dans les
forêts du bassin du Congo et particulièrement dans les
forêts de la RD Congo Combinées avec une augmentation des
populations humaines, elles résultent souvent en une
déforestation totale. Étant donné la faible densité
des populations humaines dans l'intérieur des forêts du bassin du
Congo, l'impact global n'est pas encore énorme. Cependant, certaines
zones comprennent des points chauds pour la biodiversité, qui supportent
de fortes densités humaines, notamment les forêts
côtières, les forêts du rift Albertin et les forêts
proches du rift Albertin dans l'Est de la RDC.
L'exploitation légale et illicite du bois dans les
forêts du bassin du Congo est sélective car elle ne porte que sur
un nombre limité d'espèces d'arbres de grande valeur. Les
entreprises et les communautés locales n'exploitent qu'un nombre
limité d'essence à haute valeur commerciale. Dans la plupart des
régions, cette exploitation n'est toutefois pas réalisée
d'une manière écologiquement durable, de plus, cette exploitation
ouvre les forêts à la chasse et à l'agriculture, tend
à introduire d'importantes populations de travailleurs et de chercheurs
d'emploi exerçant des
Les économies de la Guinée équatoriale,
du Gabon et de la République du Congo dépendent très
étroitement du pétrole. Cette industrie est un acteur essentiel
et des impacts négatifs
[49 ]
pressions sur les ressources locales et facilite le commerce
non durable de viande de brousse en apportant accès et marchés.
Les congolais en exploitent aussi pour la fabrication de la braise et cette
exploitation provoque une dégradation de la forêt. Une
dégradation de forêt est une forêt secondaire qui, à
travers des activités humaines, a perdu la structure, la fonction, la
diversité des espèces ou la productivité normale
associée à une forêt naturelle sur un site donné.
? Exploitation minière
L'exploitation du coltan, un minerai vital pour la fabrication
de téléphones cellulaires et d'autres appareils
électroniques, continue à attirer l'attention internationale et
cause de sévère dégradation environnementale.
L'exploitation du diamant et l'orpaillage se font dans de petits cours d'eau et
peuvent détruire ces écosystèmes fragiles.
Les impacts directs sont généralement
très localisés, mais les impacts indirects tels que la
sédimentation, la pollution, l'abandon des activités agricoles et
l'augmentation du braconnage peuvent être très étendus. Le
manque d'application des meilleures pratiques, d'atténuation
appropriée et de mesures compensatoires pour le secteur minier constitue
clairement une menace pour les forêts et la biodiversité dans les
forêts Congolaises.
? Activités industrielles
Actuellement, la pollution ne constitue, en
général, pas un problème majeur dans la région.
Elle est localisée et liée aux espaces urbains et aux
activités industrielles surtout dans des grandes villes comme Kinshasa,
Lubumbashi et Mbuji-Mayi. Cependant, les capacités de protection
environnementale et de contrôle de la pollution sont extrêmement
faibles dans le pays. Ainsi, l'urbanisation et l'industrialisation croissantes,
augmentent considérablement le risque.
? Pétrole et gaz
Il faut signaler que la pollution, comme cause de du
réchauffement climatique pollution, n'est pas du tout un problème
pour le développement durable de la RD Congo mais nous le citons car ses
industries pétrolières ont un impact sérieux de pollution
dans la forêt du bassin du Congo, en général, dans laquelle
la RD Congo occupe la moitié de son étendue. Ce problème
est causé par les industries pétrolières dans le golfe de
Guinée et dans les forêts du bassin côtier.
[50 ]
importants sur l'environnement ont été
observés. A côté du risque réel de grandes
marées noires, la pollution générale reste un
problème, l'abandon non conforme de puits de forage et de pipelines tout
comme les impacts indirects, notamment le braconnage résultant de
l'ouverture des massifs forestiers, menacent également la région,
le manque d'application des meilleures pratiques d'un point de vue social et
écologique demeure, à long terme, un défi important pour
le développement durable55.
En dépits des causes du réchauffement
climatique, ce dernier a des conséquences dans plupart de cas,
négatives56.
b) Conséquences du réchauffement
climatique
Si les estimations varient, on peut retenir les
prévisions d'une augmentation de la température à la
surface du globe complice contre moins de 2°C et 6°C au cours du
XXIème siècle, et générant des risques
écologiques aux conséquences importantes, tant pour la nature que
pour les humains57.
Parmi les gestions assez difficiles à assurer s'ajoute
aujourd'hui la gestion du climat. Plusieurs changements ont été
observés dans le monde qui semble cohérent avec l'existence d'un
réchauffement planétaire. Ce sont entre autres les modifications
du climat et la fonte des glaces.
Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat « GIEC », créé en 1988, a pour vocation
d'évaluer, d'un point de vue scientifique, l'influence de l'Homme dans
le changement climatique, mais aussi d'en mesurer les risques et de proposer
des stratégies d'adaptation et d'atténuation.
Le réchauffement climatique a plusieurs
conséquences sur la biodiversité. Ces conséquences se
matérialisent ou se rendent visibles par les signes tels que nous les
avons précédemment développés dans le point relatif
aux causes du réchauffement climatique. Ces conséquences peuvent
être automatiques (négatives) ou positives pour
l'humanité.
55Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.58-61.
56Mulamba Zinde, O., Op.cit in
http://www.memoireonline.com/03/15/8978/La-fort-de-la-RDC-et-la-problematique-du-rechauffement-climatique-enjeux-et-perspectives.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
57Omeonga Onakudu, J., Op.cit. , pp. 37.
[51 ]
? Conséquences automatiques
(négatives)
Il est des signes qui sont des faits les plus observés
; ces signes (faits) sont indiscutables et augurent des défis qui
attendent l'humanité entière si le phénomène
continue à s'amplifier. Le premier est, évidemment, la hausse
globale de la température (de l'atmosphère ainsi que des
océans).
Au clair, il s'agit ici, de la hausse du niveau de la mer et
réchauffement des océans, de l'accroissement des
températures mondiales moyennes, des changements graduels du
régime des précipitations et, du recul des glaciers de
montagne.
? Recul des glaciers de montagnes et hausse du niveau de
la mer
On a pu observer une augmentation de 10 à 20
centimètres du niveau moyen des mers au cours du 20ème
siècle, due à la fonte de glace.
A mesure que les eaux de surface des océans se
réchauffent, l'eau se dilate et le niveau de la mer
s'élève, ceci à cause de la fonte de glacier. Les grandes
réserves glacières s'effondrent à cause du niveau
élevé de la chaleur sur l'étendue de la surface
terrestre.
On estime que les océans ont absorbé à ce
jour 80 à 90 % de la chaleur ajoutée au système
climatique. Ce réchauffement contribue pour 30 % à une
montée du niveau de la mer par dilatation thermique des océans,
60 % de cette montée étant due à la fonte des glaces
continentales (dont la moitié provient de la fonte des calottes
polaires) et 10 % à un flux des eaux continentales vers les
océans.
L'augmentation du niveau de la mer devrait se produire donc
à la suite de deux phénomènes principaux liés au
réchauffement. D'une part, la fonte des glaciers terrestres, dont l'eau
rejoint la mer. Si la modification climatique dans le sens de
réchauffement se fait déjà sentir par une diminution de
l'enneigement à basse et moyenne altitude, (les stations de ski
situées à moins de 1200 mètres d'altitude, comme celles de
Vosgesen France, devraient prochainement disparaître), le risque
d'avalanche, lié à une fonte plus importante et plus de glace,
augmente au fil des ans.
De grands glaciers comme le Kilimandjaro, au Kenya, ont
déjà perdu 82 % de leur superficie. La fonte accrue de ces glaces
est, en outre, responsable d'inondations plus importantes et plus nombreuses
dans les zones à risque se situant en aval des glaciers, que ce soit au
pied de l'Himalaya ou des Alpes. Cela pourrait faire déborder aussi bien
des lacs de montagnes, des
[52 ]
fleuves et leurs deltas que des rivières ; il faut
préciser que la fonte de la banquise des pôles ne devrait pas
avoir un impact dans un futur proche (de même qu'un glaçon qui
fond dans un verre d'eau n'augmente pas le niveau de l'eau) ; en outre, le
réchauffement des pôles s'effectue très lentement, en
raison non seulement du maintien de très basses températures,
mais aussi de la faible pluviométrique.
Changement de l'accumulation des neiges au sommet du
Kilimandjaro où cette montagne bijoux de l'Afrique a perdu 82 % de son
glacier durant le XXème siècle et celui-ci pourrait
avoir disparu en 2020. Les causes du recul du glacier du Kilimandjaro en
Afrique sont débattues et sont un bon exemple de la complexité du
réchauffement climatique et de la circonspection nécessaire dans
l'analyse des données. Pour certains climatologues, ce recul est
dû à une diminution des chutes de neige depuis le
XIXème siècle.
Pour l'ONU, l'ouragan Sandy est révélateur de la
menace posée par les changements climatiques.
Le GIEC résume les dommages ou conséquences du
réchauffement climatique en ces termes :
· Une perturbation du cycle de l'eau ;
· Une augmentation de la fréquence et de
l'intensité des catastrophes naturelles d'origine climatique
(sécheresses, inondations, tempêtes, cyclones) ;
· Une menace de disparition de certains espaces
côtiers, en particulier les deltas, les mangroves, les récifs
coralliens, les plages d'Aquitaine, etc ;
· Une diminution de 17,5 % de la superficie
émergée du Bangladesh, de 1 % de celle de l'Egypte ;
· Une recrudescence du paludisme, et l'extension de
maladies infectieuses comme la salmonellose ou le choléra ;
· Une accélération de la baisse de la
biodiversité : disparition d'espèces animales ou
végétales.
D'autre part, la hausse de la température des mers et
des océans devraient engendrer une dilatation de l'eau, donc une
élévation du niveau des étendues marines à la
surface du globe entre 9 et 90 cm au cours du siècle.
L'élévation du niveau de l'eau des mers menace de submerger
les
[53 ]
côtes basses (souvent dansement peuplée), comme
celles du Bangladesh (17 % du territoire), de la Camargue, des Pays- Bas (6 %
du territoire), et de toucher des villes comme Venise, New York ou Alexandrie,
mais aussi des nombreuses îles, notamment celle de l'océan Indien
(les Maldives) ou Pacifistes (les îles Marshall, Bauru, Cook.).
En 2001, les représentants d'îles menacées
du Pacifique se sont réunis pour répondre des mesures
préventives, telles que la construction des digues. Dans
l'hypothèse d'un engloutissement irréversible, les populations
devraient alors être déplacées, avec les
conséquences psychologiques et politiques que l'on peut
imaginer58.
? Changements graduels du régime des
précipitations et dérèglement (déséquilibre)
du climat
Parmi les gestions les plus difficiles à exercer, on ne
peut pas épargner la gestion du climat. On remarque une augmentation de
la fréquence, de la durée et de l'intensité des
périodes sèches et des sécheresses, une variation de
l'époque, du lieu et de l'abondance des chutes de pluie et de neige.
Le climat "devient fou" : sécheresses anormales dans
certaines régions du globe, pluies diluviennes entraînant des
inondations, augmentation de la fréquence des ouragans et tempêtes
tropicales. Certaines régions connaissent un refroidissement, tandis que
d'autres un réchauffement. L'on ne rencontre presque plus de grands
icebergs de la nature de ceux qui ont fait couler plusieurs navires tels que le
Titanic en 1912.
En Afrique, le phénomène est pur explicable : la
sécheresse du lac Tchad nous prouve de modèle des effets de ce
fléau, la diminution des eaux dans le fleuve Congo où le courant
produit à base du barrage Inga est baissé car l'eau n'est plus
à la hauteur, diminution de la profondeur au bijou lac Tanganyika, la
monté du désert de Kalahari vers le Nord, accroissement des
températures mondiales moyennes, etc.
La hausse des températures se répercute sur les
schémas de production. La croissance et la santé des plantes se
trouvent parfois avantagées par la diminution des périodes de
froid et de gel. L'humanité souffre d'une hausse des
températures, surtout si elle se conjugue à des pénuries
d'eau. Certaines mauvaises herbes risquent de se propager vers des latitudes
plus élevées.
58Omeonga Onakudu, J., Op.cit. pp.37-38.
[54 ]
Les perturbations climatiques enregistrées plus
particulièrement depuis une trentaine d'années ont souvent
été lies au réchauffement. Si cette situation s'accentue,
alors les vagues de chaleur ou des froids devraient effectivement se
multiplier, ainsi que d'autres phénomènes.
Les inondations, telles qu'évoquées
précédemment, seront aussi accrues par l'augmentation des
précipitations, notamment dans les régions de moussons. Entre
1971 et 1995, de graves inondations ont touché plus d'1 ,5 milliards des
personnes à travers le monde.
La sécheresse, touchant des grandes zones continentales
des latitudes tempérées (Chine, l'Europe, Middle West
américain), engendrait des problèmes de cultures (notamment celle
des céréales), tandis que le réchauffement permettrait
à des pays comme la Russie ou le Canada d'accroître leur
production: L'aridification provoquerait, en outre et plus
particulièrement en Afrique, des pénuries d'eaux potentiellement
très graves: les cyclones seraient défavorisés, puisqu'ils
se créent dans des conditions où la température se situe
au-delà de 26 ° C; les maladies infectieuses comme le paludisme qui
se transmet par les moustiques y prolifèrent dans les climats humides et
chauds, seraient favorisée par la hausse des précipitations de la
chaleur.59
? Modification de la répartition
géographique de la faune et de la flore
Certaines espèces animales et végétales
ont tendance à migrer vers le Nord, à la recherche de l'abri. En
RDC l'on constate l'invasion de l'espèce rare « okapi » qui
cherche refuge ailleurs alors que sa condition propre de vie est seulement
favorable aux montagnes de la RDC.
D'après une étude publiée dans la revue
scientifique américaine Nature le 08 Janvier 2004, le
réchauffement climatique pourrait avoir pour conséquence de faire
disparaître le quart de l'espèce végétale et animale
avant de 2050. Plus exactement, à moyen terme, 18 % des espèces
seraient concernées pour une hypothèse basse (comprise entre 0,8
° C et 1,7°C), 24 % pour une hypothèse modérée
(entrée 1,8 % et 2°C, et 35 % pour l'hypothèse haute (plus
de 2° C).
On dénombre actuellement environ 1.700.000
espèces animales et végétales dans le monde, mais on
estime qu'il y en aurait au total 14 millions, dont près de 85 % restent
à découvrir, en particulier dans la forêt tropicale et le
grands fonds marins. Or, cette biodiversité tend à
disparaître, du fait avant tout, de l'action de l'Homme : la
déforestation détruit l'habitat des animaux et des insectes, la
surexploitation des terres et la désertification diminuent leurs
59Omeonga Onakudu, J., Op.cit., pp.38-39.
[55 ]
ressources et freinent leur production, l'extinction des
certaines espèces casse leur chaîne alimentaire.
La chasse a fait pratiquement disparaître le tigre, le
léopard, l'éléphant, le rhinocéros (des mesures de
protection ont été ou devraient être prochainement
adoptées en leur faveur), tandis que le bouquetin des
Pyrénées vient de disparaîtrait complètement.
Les polluants répandus en mer sont, eux aussi,
responsables : par exemple, le naufrage du pétrolier Exxon
Valdez en 1989, survenu au large de l'Alaska et qui avait provoqué
la mort des milliers d'animaux et aussi aux marées noires causées
par la société britannique British Pétrolium «
B.P » sur les côtes mexicaines des dégâts et
pertes écologiques énormes.
La pèche a également une lourde
responsabilité passer d'une activité modérée
à une activité intensive avec des navires-usines (dont les filets
ne mènent d'ailleurs pas que des poissons, mais aussi des dauphins, des
tortues de mer, ...) qui parviennent à pêcher (...) 85 millions de
tonnes de poissons de mer par an, mettant en péril la survie
dénombrée espèces. La morue, par exemple, a connu une
disparition de l'ordre de 80 % de sa population60. On peut ajouter
la pollution des côtes, due à une trop grande fréquentation
touristique sur les littoraux, et surtout aux marées noires ou
dégazages des navires, sont susceptibles de disparaître, non
seulement les espèces animales (oiseaux, poissons, les mammifères
marins), mais aussi les espèces végétales comme les coraux
(les récifs coralliens seraient parmi les milieux naturels les plus
concernés par ces dossiers).
A cette pollution due aux activités humaines devrait
alors s'ajouter le réchauffement climatique qui, par les bouleversements
qu'il implique en réduisant les zones propres à la survie des
espèces, peut tourner à la catastrophe écologique.
D'après Union Internationale pour la Conservation de la
Nature « UICN », 12 259 espèces menacées (toutes
raisons confondues) ont été licenciés dans 181 pays en
2003. Le cas de l'ours blanc est significatif : d'après le World
Wide Fund, « l'ours blanc dont on avait réussi à
démonter la population va voir sa stratégie de chasse
modifiées avec la fonte de la banquise » (libération. 9
Janvier 2004), et devient donc une espèce en péril, puisqu'il
risque de ne plus pouvoir s'alimenter suffisamment.
60La Martinière, Le développement
durable raconté aux enfants, 2003, cité par Omeonga Onakudu,
J., Op.cit., pp. 39-41.
[56 ]
Les espèces marines (poissons, coraux, algues,
crustacés, éponge, anémones, méduses, ainsi que les
êtres vivants microscopiques) sont aussi concernés, puisque
l'augmentation de la température de l'eau provoque la diminution de la
teneur un oxygène de celle-ci, menaçant alors la vie marine.
Toutefois, les espèces peuvent s'habituer à une faible
élévation température (de 1 à 2°C), et
l'activation du métabolisme des algues provoquées augmenterait
les quantités de C02, dont la photosynthèse, et donc la
production d'oxygène par le phyplancton61. Mais, dans le
cadre d'une hausse plus importante de la température de l'eau, les
algues meurent, et ce sont d'autant plus qu'elles sont étroitement
alliées aux coraux, eux-mêmes un danger.
Les espèces animales et végétales ont
donc besoin davantage de protection de leur milieu de vie :il est de
progrès qui ont été accomplis en matière de
réglementation internationale ou régionale interdiction du
braconnage, du commerce de peaux ou de l'ivoire, réglementation de la
chasse en fonction des saisons et de périodes de reproduction,
limitation de la pèche selon les régions, mais jour de protection
du littoral-notamment armature déconstructions, programmes locaux
d'épuration des eaux, sensibilisation des populations à la
pollution... Mais il reste tant à faire ... surtout dans les pays du
Sud, où les mesures écologiques ne font pas encore partie des
priorités62.
? Conséquences positives pour
l'humanité
En dépit des conséquences négatives sur
l'Homme, il existe aussi celles positives lesquelles sont aussi
associées au réchauffement prévu au
XXIème siècle :
'7 Une plus faible mortalité hivernale aux
moyennes et hautes latitudes ;
'7 Une augmentation éventuelle des ressources
en eau dans certaines régions sèches tropicales et subtropicales
;
'7 Une hausse des rendements agricoles potentiels
dans certaines régions aux latitudes moyennes (dans l'hypothèse
d'un réchauffement faible).
Pour la France, par exemple, les simulations
réalisées par les experts de Météo France
suggèrent que le changement climatique :
Réduirait le caractère tempéré du
climat avec un réchauffement moyen de l'ordre de 2° C ;
61Sciences et vie, janvier 2004, cité par
Omeonga Onakudu, J., Idem, pp. 39-41. 62Sciences et vie,
janvier 2004, cité par Omeonga Onakudu, J., Op.cit, pp.
39-41.
[57 ]
Modifierait le régime des précipitations :
augmentation de 20 % en hiver, diminution de 15 % l'été ;
Pourrait entraîner la disparition d'entre un tiers et la
moitié de la masse des glaciers alpins au cours des cent prochaines
années ;
Pourrait entraîner une réduction sensible du
manteau neigeux dans les Alpes et les Pyrénées ;
Pourrait entraîner un affaiblissement du Gulf Stream,
avec comme conséquence un refroidissement sensible de la façade
océanique (- 4° C), ramenant les températures moyennes en
France au niveau de celles atteintes lors de la dernière
glaciation63.
? Conséquences de réchauffement climatique
en ROC
En République Démocratique du Congo, les effets
du réchauffement climatique commencent déjà à se
faire sentir, et cela sous plusieurs plans tels : l'augmentation de la
température (canicule), une influence sur les saisons bien que minime
susceptible de provoquer des maladies, la pluviométrie, la perte de
biodiversité etc.
Il s'agit ici de l'augmentation du nombre des canicules, du
changement des saisons, des conséquences sur la santé et, de la
vulnérabilité des forêts.
? Augmentation du nombre des canicules
En ce qui concerne la RDC, l'élévation de
température risque d'augmenter le nombre de canicules (grandes chaleurs)
d'ici 2020, alors que le nombre de jours de canicule est actuellement de 3
à 10 par an, rendant banale la canicule exceptionnelle de 2003.
? Changement des saisons
Le changement de saisons est une autre conséquence
néfaste pour la RDC car la pluie n'est plus abondante comme jadis dans
la cuvette centrale, la température moyenne était de 15°,
aujourd'hui, le service météorologique nous renseigne que la
température moyenne en RDC est désormais 20°.
63Mulamba Zinde, O., Op.cit in
http://www.memoireonline.com/03/15/8978/La-fort-de-la-RDC-et-la-
problematique-du-rechauffement-climatique-enjeux-et-perspectives.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
Quand vous survolez le Bas-Congo (actuel Kongo Central) en
avion par exemple, vous découvrez l'extension de la
désertification avec des étendues de plaques
dénudées, conséquence
[58 ]
Au Katanga, par exemple, les températures moyennes
changent suite aux activités minières, les feux de brousse de la
forêt de Miombo, la baisse de niveau d'eaux dans le fleuve Congo
(variation de débit du fleuve).
? Conséquences sur la santé
Des conséquences sanitaires des
phénomènes climatiques sont redoutées : la
mortalité associée à la chaleur, les vecteurs de maladies
infectieuses dans diverses provinces et les allergies aux pollens aux latitudes
moyennes et élevées de l'hémisphère Nord,
l'émergence ou réémergence de maladies infectieuses. Les
changements climatiques pourront modifier la distribution géographique
de nombreuses maladies infectieuses.
Dans les milieux ruraux, de nombreuses sources et points
d'eaux tarissent précocement obligeant les paysans de parcourir parfois
de longues distances à la recherche de l'eau. La consommation d'eau des
rivières devient une pratique courante et expose ainsi la population
à des nombreuses maladies d'origine hydrique. Ce qui favorise le
déclenchement des épidémies du type cholera et parmi les
conséquences liées à la hausse de la température,
il faut probablement craindre entre autres une recrudescence des maladies
parasitaires.
? La déforestation et/ou
Vulnérabilité des forêts
Les forêts de la RDC sont vulnérables aux
sécheresses, cyclones et incendies ; pour les rendre plus
résilientes au changement climatique, il faudrait un effort
coordonné et multi-niveaux pour mieux utiliser les outils de
conservation, avec notamment l'expansion des aires protégées, le
contrôle des incendies, et l'application de la Réduction des
Emissions due à la Déforestation et de la Dégradation
forestière « REDD », outil destiné à
protéger le carbone forestier mais auquel il manque des
mécanismes explicites d'amélioration de la résilience
forestière. L'assainissement viendrait au secours de ces dangers que
connaissent les forêts de la RDC car, comme le définit Duncan,
l'environnement comme étant un processus par lequel les personnes
peuvent vivre dans un environnement plus sain.
Depuis près de trois ans, les effets du changement
climatique se font de plus en plus sentir dans la région. L'augmentation
de la température liée à l'impact de la
déforestation et à l'émission des gaz à effet de
serre est un des effets perceptibles du changement climatique.
[59 ]
de la déforestation. Pour survivre, des habitants
coupent du bois pour vendre, fabriquent de la braise et parfois brûlent
la forêt en saison sèche pour attraper des rats.
La déforestation a aussi des terribles
conséquences pouvant même provoquer des' érosions car les
forêts redissent des eaux de pluies, elles interceptent l'eau recueillie
par le sommet qui coule le long du tronc des arbres et les divise à
travers les branches et les feuilles.
? La pluviométrie
Au Bas-Congo (actuel Kongo-Central), la conséquence du
réchauffement climatique s'est fait sentir par les pluies abondantes, 72
pluies sont tombées en 2010 contre 55 en 2009. Pour le seul mois de
Janvier 2011, la pluviométrie a déjà atteint 500 mm sur
toute l'année 2010, c'est énorme déjà. La situation
risque d'être catastrophique pour des années qui viennent. Il faut
noter que la région du haut plateau du Katanga et celle montagneuse
orientale sont confrontées à des problèmes sérieux
de sécheresse ces deux dernières décennies, elles sont de
plus en plus confrontées à une insuffisance de la production
agricole due au retard fréquent du retour de la saison de pluie, encore
ce déficit pluviométrique persistant entraîne
sérieusement la une de la saison sèche.
? La perte de la biodiversité et des
espèces rares
La République Démocratique du Congo est au coeur
de la ceinture tropicale qui traverse l'Afrique. Le nombre d'espèces
décrites dans le monde en 1992 était de 1.4 million, en 1997 il
était de 1.7million. Les estimations de la diversité totale
(mondiale) des espèces vont de 5 à 100 millions.
Aujourd'hui, nous ne connaissons pas la totalité des
espèces (animaux, végétaux, etc.) qui vivent au sein de
ces forêts tropicales. C'est d'ailleurs pour cette raison que la
déforestation mondiale est un drame, puisqu'elle entraîne
inévitablement la disparition, l'extinction définitive de
certaines espèces. Mais aussi les maladies et le braconnage en sont les
auteurs de la santé animale. La santé humaine et la
biodiversité sont étroitement liées.
Les meilleurs exemples de cette relation sont donnés
par le paludisme, le VIH/SIDA et l'Ebola qui ont des effets dévastateurs
sur les capacités humaines locales on matière de gestion
forestière, de conservation d'environnement. L'Ebola, à
côté de ses effets sur les humains, extermine aussi les grands
singes et d'autres espèces de faune sur de très grandes
étendues des forêts.
[60 ]
L'insuffisance des connaissances au sujet des lions entre la
santé humaine et la santé animale, ainsi que la faiblesse des
infrastructures capables de minimiser les effets des épidémies,
représentent des menaces majeures pour la durabilité dans la
région64.
B. Gaz à effet de serre
Trois points essentiels nécessitent d'être
traités ici, entre autres, la définition, l'historique et la
source de gaz à effet de serre, les différents gaz à effet
de serre puis les pouvoir du réchauffement climatique en mettant un
accent particulier sur les grands pollueurs de la planète.
a) Définition, historique et sources ?
Aperçu définitionnel
L'effet de serre est l'effet naturel de la basse
atmosphérique (troposphère) qui contribue à retenir une
partie de la chaleur solaire à la surface de la Terre, par le biais du
pouvoir absorbant de certains gaz. Ceci nous amène à
définir le gaz à effet de serre comme étant l'azote «
N2 » et l'oxygène « O2 », molécule diatomique
très stable constituant la majeure partie de l'atmosphère
terrestre.
Les gaz à effet de serre sont naturellement très
peu abondants. Mais du fait de l'activité humaine, la concentration de
ces gaz dans l'atmosphère s'est sensiblement modifiée ; ainsi, la
concentration en C02, principal Gaz à effet de serre, a augmenté
de 30% depuis l'ère préindustrielle.
Les gaz à effet de serre sont des composés
chimiques qui absorbent et réémettent le rayonnement infrarouge.
Ils font, naturellement, parties de l'atmosphère. Ces gaz existent
64Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.61-63.
[61 ]
naturellement dans l'atmosphère ; toutefois, les
humains augmentent leur quantité dans l'atmosphère par le biais
d'activités telles que la combustion du pétrole ou des gaz pour
le fonctionnement des usines, la production d'électricité, le
transport, l'aménagement foncier ou simplement l'agriculture et
l'élevage.
Il s'agit donc des constituants gazeux de l'atmosphère,
tant naturels qu'anthropiques, qui absorbent et émettent un rayonnement
à des longueurs d'onde données du spectre du rayonnement
infrarouge thermique émis par la surface de la Terre,
l'atmosphère et les nuages. C'est cette propriété qui est
à l'origine de l'effet de serre.65
Les émissions annuelles de gaz à effet de serre
absolues et par habitant sont de 2,1 millions de tonnes de CO2 par an (2001).
D'après le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat, les changements climatiques correspondent à l'horizon 2050-2100
à une augmentation des précipitations annuelles de 7 à 11%
et des températures de 1,5 à 4,5°C. Un Plan National
d'adaptation au changement climatique a été élaboré
en 200966.
? Historique
L'effet de serre a été découvert en 1824
par le mathématicien et physicien français Joseph Fourier. Dans
les années 1870, les gaz à effet de serre « GES » ont
été étudiés par le physicien irlandais John
Tyndallan. En 1896, le chimiste suédois Svante August Arrhenius a
établi qu'une augmentation de la concentration en C02
atmosphérique devrait provoquer une hausse des températures
terrestres.
Selon les scientifiques, le surplus d'effet de serre dû
aux activités humaines a joué un rôle déterminant
dans le réchauffement climatique des dernières
décennies.
65 CAMV, Le Forestier 10, Op.cit., p.15; Dupont, Y.
S/dir, Dictionnaire des risques, Armand colin, Paris, 2004,
pp.140-142. 66
http://www.afd.fr/home/pays/afrique/geo-afr/republique-democratique-du-congo/projets-rdc/environnement-forets-rdc
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[62 ]
Fig. 6. Schéma effet de serre
? Sources de gaz à effet de serre
Le réchauffement climatique est dû ipso facto
à la multiplicité des gaz ou l'augmentation à effet de
serre car ces derniers augmentent la température dans
l'atmosphère, lorsque nous utilisons des énergies fossiles,
telles que le charbon, le pétrole ou le gaz, nous brûlons du
carbone, ajoutant ainsi du C02 à l'air : environ 20 milliards de tonnes
par an dans le monde. Les océans et les forêts et, dans une belle
moindre mesure, les autres plantes, éliminent à peu près
la moitié de cet excédent de gaz carbonique. Cependant, sa
concentration ne cesse de croître : de l'ordre de 0,028 % il y a cent
cinquante ans, elle est aujourd'hui estimée à 0,036 %.
Il sied de préciser qu'il y a plusieurs gaz à
effet de serre qui accablent le monde aujourd'hui et qui ont connu un
développement, il y a plusieurs années.
b) Différents gaz à effet de
serre
? Principaux gaz à effet de serre
[63 ]
Voici les gaz à effet de serre désignés par
le Protocole de Kyoto, document cadre de nations Unies portant certification
officiel sur le réchauffement climatique :
1. Le dioxyde de carbone « CO »
Le gaz carbonique ou dioxyde de carbone (CO2) provenant
essentiellement de la combustion des énergies fossiles et de la
déforestation.
2. Le méthane « CH4 »
C'est l'autre gaz à effet de serre (CH4), dont la
concentration a doublé depuis la révolution industrielle. Les
sources « humaines » sont les rizières, les décharges
d'ordures, les élevages bovins, les fuites sur les réseaux de gaz
et l'exploitation charbonnière.
3. L'hexafluorure de soufre « SF6
»
L'hexafluorure de soufre « SF6 » utilisé, par
exemple, dans les transformateurs électriques.
4. Les hydrofluorocarbures « HFC »
Les halocarbures (HFC et PFC) sont les gaz
réfrigérants utilisés dans les systèmes de
climatisation et la production de froid, les gaz propulseurs des
aérosols.
5. Les perfluorocarbures « PFC »
Ils sont encore appelés hydrocarbures
perfluorés.
6. Le protoxyde d'azote ou oxyde nitreux « N2O
»
L'oxyde nitreux, ou protoxyde d'azote (N2O) est un gaz
à effet de serre, qui provient de certaines industries et des
excès d'épandages d'engrais, les exploitations
pétrolières et gazières ; ceci provient de l'utilisation
des engrais azotés et de certains procédés chimiques.
Les deux principaux gaz à effet de serre sont le gaz
carbonique qui contribue à l'effet de serre à une hauteur de 60 %
et le méthane. Cependant, le gaz méthane n'a
qu'une faible durée de vie dans l'atmosphère, le gaz carbonique y
demeure pendant plus d'un siècle. C'est pourquoi l'attention se focalise
aujourd'hui sur la réduction des émissions de gaz
carbonique67.
67Mulamba Zinde, O., Op.cit in
http://www.memoireonline.com/03/15/8978/La-fort-de-la-RDC-et-la-
problematique-du-rechauffement-climatique-enjeux-et-perspectives.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[64 ]
c) Pouvoir du réchauffement climatique : les
grands pollueurs de l'environnement
Les grands pollueurs de l'environnement sont les Etats Unis et
la Chine. On y ajoute le reste des pays composant le G8, les grands
émergents (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud, Mexique) ainsi
que la Corée du Sud, l'Indonésie et l'Australie. Ces pays
représentent 80% des émissions mondiales des gaz à effet
de serre « GES ».
En Allemagne s'étaient réunis les
délégués des 192 Etats parties à la Convention de
l'ONU sur les changements climatiques « CNUCC », mais sans marquer
d'avancée décisive sur le partage des réductions
d'émissions de GES68. L'objectif est d'inventer un nouveau
régime multilatéral de lutte contre le réchauffement,
intégrant les Etats signataires du Protocole de Kyoto mais aussi les
Etats-Unis, et qui confère de nouvelles obligations aux grandes
économies émergentes, jusqu'ici dispensées de
contrainte.
Toutefois, le Protocole n'engage réellement que 37 pays
industrialisés. Selon la Convention sur les Changements Climatiques de
1997, les pays développés doivent être à
l'avant-garde de la lutte contre les changements climatiques. Les pays en
développement, y compris le Brésil, la Chine, l'Inde et
l'Indonésie, sont également parties prenantes au Protocole mais
ne sont pas concernés par l'engagement de réduction
d'émissions de GES.
Les émissions de CO2 de la Chine ont
dépassé celles des Etats-Unis en 2007 alors qu'elle ne produit
que 5,4 fois moins de richesses que l'Union Européenne ou les
Etats-Unis, et elle n'aurait dû, en théorie, atteindre ce niveau
qu'aux alentours de 2020. En 2007, la Chine est le premier producteur et
consommateur de charbon, sa première source d'énergie, qui est
extrêmement polluante.
De plus, l'augmentation du niveau de vie accroît la
demande de produits « énergivores » tels que les automobiles
ou les climatisations. La Chine a répondu qu'elle avait moins
d'obligations à réduire ses émissions de CO2 par habitant
puisqu'elles représentent un sixième de celle des Etats-Unis.
L'Inde, également l'un des plus gros pollueurs de la planète, a
présenté les mêmes affirmations, ses émissions de
CO2 par habitant étant près de vingt fois inférieures
à celles des
68La Convention-cadre des Nations Unies
sur les Changements Climatiques a été arrêtée le 9
Mai 1992 à New-York, adoptée le 14 Juin 1992 lors du Sommet de la
Terre à Rio de Janeiro auquel ont pris part, environ 163
délégations des pays européens. Elle est entrée en
vigueur le 21 Mars 1994 par 154 Etats auxquels il faut ajouter la
totalité des membres de la Communauté européenne. En 2004,
elle était ratifiée par 189 pays, en 2015 on recense 195 pays. La
CCNUCC est la première tentative, dans le cadre de l'ONU, de mieux
cerner ce qu'est le changement climatique et comment y remédier, mais
l'article 2 de la CCNUCC est resté muet et n'a pas pu dire à quel
niveau réduire le gaz à effet de serre.
[65 ]
Etats-Unis. Cependant, les Etats-Unis ont
répliqué que s'ils devaient supporter le coût des
réductions de CO2, la Chine devrait faire de même.
Plusieurs conférences ont déjà
réuni les Etats où la lutte contre le réchauffement
climatique revenait à l'agenda. On en cite la Conférence des
Nations Unies sur la Terre communément appelée Conférence
de Rio tenue en 1992 à Rio de Janeiro, la Conférence de Cancun au
Mexique, celle de Bali en Inde, de Durban en Afrique du Sud, de Copenhague au
Danemark, etc. celle de Kyoto fut adopté comme cadre officiel.
La place de la RDC dans ces différentes
Conférences sera développée dans les troisième et
quatrième chapitres de cette étude.
C. Couche d'ozone
Il convient de bien distinguer la question du changement
climatique de celle du "trou" dans la couche d'ozone : il s'agit de deux
phénomènes différents dont les causes sont
dissociées. L'ozone est une molécule présente dans
l'atmosphère et de manière plus concentrée dans la
stratosphère (entre 8-18 km et 50 km d'altitude) où elle forme
une "couche". Cette couche joue un rôle de filtrage des rayons
ultra-violets dangereux « UV-B ».
Les chlorofluorocarbures « CFC », qui comptent parmi
les substances responsables de l'appauvrissement de la couche d'ozone et qui
sont donc à ce titre régis, par le Protocole de Montréal,
sont également des gaz à effet de serre. Les négociations
actuelles sur le climat portent donc sur la limitation et la réduction
des émissions des autres gaz à effet de serre.
Certains pays sont des véritables pollueurs de la
planète, ils développent plus d'industries lesquelles sont
parvenues à aggraver la situation alors que les autres ne subissent que
les conséquences auxquelles ils ne sont pas causals69.
A la Conférence de Stockholm et comme nous l'avons
précédemment développé, il a été
répertorié un inventaire récapitulatif de ce que l'on
tient pour les vingt et un polluants les plus graves dont voici cinq premiers
:
69Mulamba Zinde, O., Op.cit in
http://www.memoireonline.com/03/15/8978/La-fort-de-la-RDC-et-la-
problematique-du-rechauffement-climatique-enjeux-et-perspectives.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[66 ]
- CO2 : Gaz carbonique ; - CO : Oxyde de carbone ; - H2S : Gaz
sulfureux ; - NO2 : Dioxyde d'azote ; - Phosphate.
La plupart des habitants de villes de la planète
représentent un air pollué au moins une partie du nom. La
pollution atmosphérique est responsable d'autres dégâts sur
la Terre et dans l'eau, sur les récoltes, les forêts, les
rivières et les lacs, les constructions ainsi que la santé des
êtres humains.
Malgré ces dispositions, la pollution de couche
inférieure de l'atmosphère endommage les récoltes
agricoles, les forêts les systèmes aquatiques les immeubles et la
santé humaine. Les polluants primaires réagissent souvent pour
former des polluants secondaires ce qui demeure une cause fréquente des
dégâts environnementaux.
Pour résoudre ce problème, il faut
déterminer urgemment des normes de qualité de l'air ambiant
permettant d'évaluer des polluants à distance de la source. Les
sources des pollutions de l'air sont généralement
- Les activités agricoles ;
- Les activités industrielles et manières.
La réglementation en vigueur n'est pas très
éloquente sur les effets de la pollution de l'atmosphère. Pour
établir des contrôles pour maintenir un niveau de pollution
acceptable, il faut exiger que chaque source de pollution de l'air respecte
certaines limites d'émission70.
Les autorités congolaises ont pris, d'une part, les
textes concernant la conservation de la nature, la loi foncière, la loi
sur les hydrocarbures, la loi minière, la loi forestière, la loi
sur la chasse et la loi sur la création des secteurs sauvegardés
et d'autres part, ont mis en place quelques institutions en vue de la mise en
oeuvre de certaines mesures environnementales. C'est ainsi que se justifie
l'existence du Ministère de l'environnement crée par l'Ordonnance
n°75-213 du 22 Juillet 1975. Cette dernière détermine ses
attributions qui sont :
70Bukasa Lufulwabo, Op.cit in
http://www.memoireonline.com/06/07/493/protection-environnement-droit-congolais.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
72Guinchard, S., Lexique des termes juridiques
23ème éd., Campus LMD, Dalloz, Charmonix et Lyon,
1er Mai, 2015, p.913.
[67 ]
· promouvoir et coordonner toutes les activités
relatives à l'environnement, à la conservation de la nature, au
tourisme et à l'hôtellerie et de prendre toutes les initiatives et
toute les mesures tendant à la pleine réalisation de cette
mission conformément au progrès actuel de la science.
Depuis l'indépendance jusqu'à ce jour, la
République Démocratique du Congo s'est suffisamment
industrialisée, les textes en matière de l'environnement ne sont
pas conséquents à cette part, ceux qui existent ne
répondent plus aux exigences des normes environnementales actuelles. A
titre d'exemple, l'Ordonnance n°41/48 du 12 Février 1953 relative
aux établissements dangereux insalubres ou incommodes au regard des
établissements humains et de la nature des inconvénients qu'ils
provoquent dans leur environnements immédiat et lointain ; on se rend
compte qu'il y a urgence pour le Congo de se doter d'une législation
conséquente pour la protection de l''environnement urbain. Ces
établissements polluent les eaux souterraines et superficielles,
rejettent des fluides, des fumées, des poussières dans l'air,
l'eau et sur le sol.
Aucun texte ne traite de la pollution atmosphérique et
de la dégradation des sols par les activités industrielles ou
autres.71
I.1.1.2. Responsabilité
Au sens général, elle fait
référence à l'obligation de répondre d'un dommage
devant la justice et d'en assumer les conséquences civiles,
pénales, disciplinaires, etc. (soit envers la victime, soit envers la
société, etc.) : imputabilité, répondre. Antonyme :
irresponsabilité. Employé seul, désigne toute obligation,
pour l'auteur d'un dommage causé à autrui, de le
réparer.
En politique, la responsabilité désigne
l'obligation pour les ministres, dans le régime parlementaire, de
quitter le pouvoir lorsqu'ils n'ont plus la confiance du
Parlement.72
71Mulamba Zinde, O., Op.cit in
http://www.memoireonline.com/03/15/8978/La-fort-de-la-RDC-et-la-
problematique-du-rechauffement-climatique-enjeux-et-perspectives.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[68 ]
Dans notre contexte, les responsabilités feraient allusion
aux obligations auxquelles l'Etat ou tout autre acteur (sujet du Droit
Privé ou du Droit Public) est appelé à répondre du
fait de ses actes ou de sa situation.
I.1.1.3. Opportunité
C'est le caractère de ce qui est opportun. Calque de
l'anglais « opportunity », elle signifie une circonstance
favorable, une occasion et a comme synonyme chance ou occasion et comme
antonyme inopportunité.
Pour nous, les opportunités désignent toutes les
chances inhérentes ou liées à la nature écologique
de la RDC.
Les opportunités conventionnelles, quant à elles,
renvoient donc aux les chances inhérentes de la RDC conformément
aux Conventions internationales sur le climat.
I.1.1.4. Convention
Dans un sens général pour toutes les
disciplines, la « Convention » est un nom générique
donné au sein des actes juridiques (acte juridique conventionnel, pacte
conventionnel, convenu, loi, partie, protocole) (tout Accord de volonté
destiné à produire des effets de droit quelconque : créer
une obligation, transférer une propriété (contrat),
transmettre ou éteindre une obligation ; Acte juridique dans son
ensemble par opposition aux clauses et stipulations qui le composent,
lesquelles sont, cependant, en un sens, des conventions.
Parfois, dans la pratique, l'écrit dressé pour
constater l'Accord. Acte instrumentaire.
En Droit International Public, la Convention désigne un
Accord entre sujets de Droit International (terme préféré,
sans conséquence juridique, à celui de Traité pour
désigner des Accords multilatéraux ou des Accords conclus sous
les auspices ou dans le cadre d'Organisations internationales, ainsi que des
Accords à caractère techniques73.
Il s'agit donc d'un Accord de deux ou plusieurs
volontés individuelles en vue de produire un effet de droit. Le contrat
est une obligation qui appartient au genre qu'est la Convention. Les effets de
la Convention peuvent différer des effets d'un contrat (ex : Accord de
volontés en vue
73 Cornu, G., S/dir, Vocabulaire juridique,
PUF, Janvier 2014, pp.268-270 ; Idem, Vocabulaire juridique, PUF,
Avril 2007, pp.238-239.
[69 ]
de modifier ou éteindre une obligation.
Néanmoins, les deux termes sont souvent utilisés
indifféremment74.
Pour et dans l'esprit de notre étude, la Convention
n'est rien d'autres que l'Accord conclu sur le plan international et qui
définit les droits et obligations de chacune des parties (Etats surtout,
OI, ...) pour lutter contre le réchauffement climatique.
? Conventionnel
L'adjectif « conventionnel » désigne, quant
à lui, ce qui résulte d'une Convention par opposition à
légal (ex : obligation conventionnelle, subrogation conventionnelle),
à judiciaire (ex : réparation conventionnelle), à
unilatéral (ex : résiliation conventionnelle) ; ne pas confondre
avec consensuel : contractuel, convenu, volontaire75.
Dans le contexte du sujet sous examen, les
responsabilités conventionnelles signifient donc les aux obligations
auxquelles l'Etat est appelé à répondre
conformément aux Conventions internationales sur le climat.
Paragraphe 2. Cadre théorique
Dans cette section, nous menons une grande discussion sur
certaines théories susceptibles d'expliquer le sujet sous examen. Ces
théories expliquent soient les contradictions au sujet des
potentialités ou ressources de la RDC, soit proposent des pistes de
solution pour une contribution réussie de la RDC dans la lutte contre le
réchauffement climatique, soit encore les deux à la fois.
74 Guinchard, S., Lexique des termes juridiques
23ème éd., Campus LMD, Dalloz, Charmonix et Lyon,
1er Mai, 2015, p.287.
75 Cornu, G, Vocabulaire juridique, PUF,
Janvier 2014p.270 ; Idem, Vocabulaire juridique, PUF, Avril 2007,
pp.239.
[70 ]
L'obligation d'interdisciplinarité d'un travail de
troisième cycle76 nous plonge tant dans les théories
de Relations Internationales que de Science Politique, de Sociologie,
d'Economie et de Management.
Nous avons, comme pour la méthodologie, trouvé
mieux expliquer cette étude par la triangulation entre l'analyse
stratégique et le politique par le bas en Afrique noire, une
étude nous inscrivons dans le paradigme constructiviste, plutôt
que ceux idéaliste, réaliste ou marxiste, une étude qui se
situe au troisième niveau d'analyse des Relations Internationales, selon
le schéma conçu par le Professeur Jean Barrea, à savoir le
système, tel que nous l'avons démontré dans la
méthodologie.
I.1.2. 1. Paradigme constructiviste Relations
Internationales A. Présentation
Avant d'aborder le constructivisme comme théorie des
Relations Internationales, parlons tout d'abord du constructivisme social.
a) Constructivisme social
Les constructivistes critiquent en même temps les
tenants des paradigmes objectiviste et ceux du paradigme subjectiviste ou
actantiel. En effet, les tenants du paradigme constructiviste soutiennent que
même si les objectivistes et les subjectivistes disent ce qui est
acceptable, ils ont des insuffisances. Les premiers reconnaissent l'institution
(structure, organisation) et ignore les acteurs, les seconds prônent le
contraire. Pour les constructivistes, un phénomène social ne peut
être mieux appréhendé, mieux compris, mieux
étudié que lorsqu'il tient compte à la fois de la logique
des acteurs et de la dynamique des structures (de l'institution) ; il faut donc
le concours ou la combinaison des deux77.
? Postulats de base
Le constructivisme est un espace réflectif qui renvoie
dos à dos les oppositions stériles héritées de la
philosophie qui ont émaillé les sciences sociales depuis leur
essor. Il s'agit des antinomies
76Shomba Kinyamba, S, Op.cit., p. 7.
77 Battistella, D. et alii, Dictionnaire des
relations internationales, 3ème éd, Dalloz,
Paris, 2012, pp.71-75 ; Tshibwabwa Kuditshini, J., Séminaire de
Méthodologie de Recherche, DEA/SPA, UNIKIN, 2016-2018,
Inédit, pp.20-21.
[71 ]
telles que matériel/idéel, objectif/subjectif,
collectif/individuel, macro/micro, société/individu,
explication/compréhension, déterminisme/liberté, etc.
contre ces oppositions devenues stériles, le constructivisme pose que
la réalité sociale n'est pas naturelle ou donnée une
fois pour toute, elle est plutôt construite. Elle synthétise
en elle me double aspect mis en opposition par la science classique.
Cette conception de la réalité sociale est
partagée par plusieurs auteurs des sciences sociales depuis la
deuxième moitié du vingtième siècle. Bourdieu est
l'un des auteurs qui ont donné au constructivisme une formulation
originale et la plus exploitée par les sociologues d'expression
française, en général et congolais, en particulier.
Pour caractériser sa démarche, Pierre Bourdieu
la nomme constructivisme structuraliste. Il la situe à la jonction de
l'objectif et du subjectif comme il le relève dans son ouvrage
« Choses dites ». En effet, pour lui, « par
structuralisme ou structuraliste, je veux dire qu'il existe, dans le monde
social lui-même, (...) des structures objectives indépendantes de
la conscience et de la volonté des agents, qui sont capables d'orienter
ou de contraindre leurs pratiques ou leurs représentations. Par
constructivisme, je veux dire qu'il y a une genèse sociale, d'une part
des schèmes de perceptions, de pensée et d'action qui sont
constitutifs de de ce que j'appelle habitus, et d'autre part, des structures
sociales, et en particulier de ce que j'appelle des champs ».
Dans cette double dimension, objective et construite, de la
réalité sociale, une certaine primauté continue toutefois
à être accordée aux structures objectives. C'est ce qui
conduit Pierre Bourdieu à distinguer deux moments de l'investigation, un
premier moment objectiviste et un deuxième moment subjectiviste :
« d'un côté, les structures objectives que construit le
sociologue dans le moment objectiviste, en écartant les
représentations subjectives des agents, sont le fondement des
représentations subjectives et elles constituent les contraintes
structures qui pèsent sur les interactions ; mais d'un autre
côté, ces représentations doivent aussi être retenues
si l'on veut rendre compte notamment des luttes quotidiennes, individuelles et
collectives, qui visent à transformer ou à conserver ces
structures ».
Cette priorité chronologique et théorique
donnée à la dimension objective de la réalité
sociale puise, d'une part, de ses racines dans une réflexion
épistémologique, exprimée par Pierre Bourdieu, Jean-Claude
Chamboredon et jean-ClaudePasseron en 1968 dans « Le métier de
sociologue » et réitéré depuis Pierre
Bourdieu.
78Shomba Kinyamba, S.,
Op.cit., pp135-136 ; Idem, Séminaire de
Méthodologie de la Recherche Scientifique, 20162018, pp.21-22.
[72 ]
On trouve au coeur de cette orientation, la notion de
« rupture épistémologique », rupture entre la
connaissance scientifique des sociologues et « la sociologie
spontanée » des acteurs sociaux ; ce qui rapproche les
sciences sociales des sciences de la nature. Elle trouve une de ses sources
dans l'impératif sociologique de rupture avec « les
prénotions » des acteurs avancé par Emile Durkheim dans
« les règles de la méthode sociologique ».
Toutefois, malgré la réaffirmation de ce principe, la
démarche de Pierre Bourdieu, ne serait-ce que par le deuxième
moment subjectiviste, apparaît, souvent, dans le détail des
analyses, plus complexe qu'une simple dichotomie entre connaissance savante et
connaissance ordinaire78.
? Deux notions-clés : habitus et champ
Selon Pierre Bourdieu, « le principe de l'action
historique, celle de l'artiste, du savant ou du gouvernant comme celle de
l'ouvrier ou du petit fonctionnaire, n'est pas un sujet qui s'affronterait
à la société comme à un objet constitué dans
l'extériorité. Il ne réside ni dans la conscience ni dans
les choses mais dans la relation entre deux états du social,
c'est-à-dire l'histoire objectivée dans les choses, sous forme
d'institutions, et l'histoire incarnée dans les corps, sous la forme de
ce système de dispositions durable que j'appelle habitus ».
C'est donc la rencontre de l'habitus et du champ, de «
l'histoire faite corps » et de « l'histoire faite chose » qui
apparaît comme le mécanisme principal de production du monde
social. Pierre Bourdieu a spécifié ici, en cherchant à le
rendre opératoire pour des travaux empiriques, le double mouvement
constructiviste d'intériorisation de l'extérieur et de
l'extériorisation de l'intérieur.
L'habitus, ce sont en quelque sorte les structures sociales de
notre subjectivité, qui se constituent d'abord au travers de nos
premières expériences (habitus primaire), puis de notre vie
d'adulte (habitus secondaire). C'est la façon dont les structures
sociales s'impriment dans nos têtes et dans nos corps par
l'intériorisation de l'extériorité. Pierre Bourdieu
définit alors la notion, comme un « système de
dispositions durables et transposables ».
Dispositions, c'est-à-dire des inclinaisons à
percevoir, sentir, faire et penser d'une certaine manière,
intérioriser et incorporer le plus souvent de manière non
consciente, par chaque individu, du fait de ses conditions objectives
d'existence et de sa trajectoire sociale.
[73 ]
Durable, car si ces dispositions peuvent se modifier dans le
cours de nos expériences, elles sont fortement enracinées en nous
et tendent, de ce fait, à résister au changement, marquant ainsi
une certaine continuité dans la vie d'une personne.
Transposable, car des dispositions acquise dans le cours de
certaines expériences (familiales, par exemple) ont des effets sur
d'autres sphères d'expériences (professionnelles, par exemple) ;
c'est un premier élément d'unité de la personne.
Enfin, système, car ces dispositions tendent à
être unifiées entre elles. Mais pour Pierre Bourdieu,
l'unité et la continuité de la personne à l'oeuvre
tendanciellement avec l'habitus ne sont pas en général celles que
se représente consciemment et rétrospectivement la personne en
elle-même, ce qu'il appelle « illusion biographique
».
Mais, une unité et une continuité largement non
conscientes reconstruite par le sociologue (en fonction de la place dans
l'espace et classes sociales, des positions institutionnelles occupées,
des expériences successives au sein des différents champs, etc.,
et donc aussi du trajet effectué dans le monde social. Ces perspectives
se distinguent de celles (...) qui conçoivent la personne comme
dotée des dispositions et d'identités davantage
éclatées, la question de leur unification, apparaissent plus
problématique.
Unifiant, les habitus individuels sont également
singuliers car, s'il y a des classes d'habitus (des habitus proches, en termes
de conditions d'existence et de trajectoire du groupe social d'appartenance,
par exemple), et donc des habitus de classe, chaque habitus individuel combine
de manière spécifique une diversité plus ou moins grande
d'expérience sociale. Mais cet habitus est-il simplement reproducteur
des structures sociales dont il est produit ?
L'habitus est constitué des « principes
générateurs », c'est-à-dire que peu à la
manière d'un logiciel d'ordinateur (mais un logiciel en partie
autocorrectible), il est amené à apporter de multiples
réponses aux diverses situations rencontrées à partir d'un
ensemble limité des schémas, d'actions et de pensées.
Ainsi, il reproduit plutôt quand il est confronté à des
situations habituelles et il peut être conduit à innover quand il
se trouve face à des situations inédites.
Les champs constituent la face extérioration de
l'intériorité du processus. C'est la façon dont Pierre
Bourdieu conçoit les institutions non comme des substances, mais de
manière rationnelle, comme des configurations de relations entre des
acteurs individuels et collectifs (Pierre Bourdieu parle plutôt des
agents pour indiquer que ceux-ci sont autant agis, de l'intérieur et de
l'extérieur, qu'ils n'agissent librement).
[74 ]
Le champ est une sphère de la vie sociale qui s'est
progressivement autonomisée à travers l'histoire autour des
relations sociales. Les gens ne courent ainsi pas pour les mêmes raisons
dans le champ économique, dans le champ artistique, dans le champ
journalistique, dans le champ politique ou dans le champ sportif. Chaque champ
est alors à la fois un champ de forces, il est marqué par une
distribution inégale des ressources et donc un rapport de forces entre
dominants et dominés, un champ de luttes, les agents sociaux s'y
affrontent pour conserver ou transformer les rapports de forces.
Pour Pierre Bourdieu, la définition même et la
délimitation de ses frontières (qui a le droit d'y participer ?
etc.) peut être aussi enjeu dans ces luttes ce qui distingue cette notion
de celle habituellement plus fermées de « système
». Chaque champ est marqué par des relations de concurrence
entre ses agents (Bourdieu parle aussi de marché), même si la
participation au jeu suppose un minimum d'accord sur l'existence du champ.
Chaque champ est caractérisé par des
mécanismes spécifiques de capitalisation de ressources
légitimes qui lui sont propres. Il n'y a donc pas chez Pierre Bourdieu
une sorte de capital comme tendanciellement chez Marx et les
«marxistes » (le capital économique), mais une
pluralité des capitaux (capital culturel, capital politique,
etc.).79
? Critiques
On reproche à Pierre Bourdieu, le fait d'avoir
accordé une prédominance aux structures (les structures dans les
têtes et les corps et les structures dans les choses et les institutions)
au détriment des agents sociaux. Ce qui a conduit à Pierre
Bourdieu, d'après ses détracteurs, à négliger le
point des interactions de face à face dans le processus de construction
de la réalité sociale. Pour lui, les interactions «
cachent des structures qui s'y réalisent » et ne constituent
alors que « l'actualisation conjoncturelle de la relation objective
».
Le plus souvent, elles ont donc un rôle d'avantage
passif qu'actif dans la formation du monde social. Un tel
présupposé théorique de conduite ainsi à être
peu actif à ce qui s'y passe, qui renforce leur marginalisation. La
priorité donnée par Bourdieu aux aspects objectifs de la
réalité
79Shomba Kinyamba, S., Op.cit, 2016,
pp136-139; Lire aussi à ce sujet Maindo Monga Ngonga, A., Sociologie
politique, G3 RI et L1 Sociologie, U.O.B., Janvier 2008, 2011-2012, p.12,
Inédit.
[75 ]
l'amène aussi parfois à réactiver le
couple apparence/réalité, qui tendrait à éloigner
sa sociologie de l'univers constructiviste. C'est par exemple le cas dans sans
réflexion sur « l'illusion biographique », où
le moi est considéré comme « la plus réelle, en
apparence, des réalités ». L'analyse de la construction
sociale de la réalité est alors quelque peu limitée par
une telle opposition entre une vraie réalité (objective) et une
fausse réalité (subjective), car la dialectique de subjectif et
de l'objectif y apparait enrayée.
Dans tous les cas, les observations renseignées
ci-dessus ne remettent pas en cause le socle de construit social au
centre de constructivisme de Pierre Bourdieu. Elles plaident et à juste
titre, pour l'élargissement de l'horizon et l'affinement du paradigme
constructiviste. D'ailleurs, Pierre Bourdieu lui-même s'y penche. Le
constructivisme gagne de plus en plus du terrain dans les recherches des
sciences sociales portant notamment sur les représentations
sociales80.
a) Le Constructivisme en Relations
Internationales
Cette approche considère qu'un sentiment de
l'appartenance commune, un respect mutuel, une identité similaire,
contribuent à la coopération et à son
institutionnalisation. De plus, des facteurs transnationaux peuvent jouer un
rôle significatif dans l'établissement d'une communauté de
sécurité garantissant le développement de la confiance
au-delà d'un Accord minimal : le refus de recours à la force dans
le règlement des différends. Dans cette perspective, la
contrainte extérieure est moins importante que le sentiment collectif
créateur d'une communauté pluraliste dont l'OTAN, l'ONU, la
CNUCC, par exemple, seront une émanation. Les identités
transnationales peuvent donc contribuer à créer une
communauté même dans l'anarchie internationale81.
80Shomba Kinyamba, S., Op.cit. p.139.
81Ndabereye Nzita M'Mugambi, P., Cours de
Théories de la Coopération Internationale et Techniques de
Négociation, L1 R.I., U.O.B., 2012-2013, p.8, Inédit.
[76 ]
Le constructivisme en Relations Internationales vient de
l'adaptation par des auteurs comme Alexander Wendt, Nicholas Onuf, Peter J.
Katzenstein, Michael Barnett, Kathryn Sikkink, John Ruggie et Martha Finnemore,
du constructivisme social, une école née en sociologie dans les
années 1960, au champ des relations internationales dont il est devenu
la troisième école de pensée en importance.
? Les grands traits du constructivisme
Trois éléments font du constructivisme une
théorie à part entière des théories des Relations
Internationales.
Premièrement, la politique mondiale est définie
comme guidée par les idées partagées, des normes et des
valeurs qu'ont les différents acteurs. Le constructivisme se penche tout
particulièrement sur l'intersubjectivité du savoir parce qu'il
désire mettre l'accent sur l'aspect social de l'existence humaine, sur
l'influence du milieu et des interactions sur la constitution de nos
comportements. Rien à voir avec la force causale du
néo-réalisme, la structure du système, qui est
intemporelle et imposée aux agents (on parle d'acteurs dans le
constructivisme pour montrer le libre arbitre des unités et d'agents
dans les théories réalistes où l'unité est
forcée d'agir par le système).
Deuxièmement, la structure idéelle (l'espace
intersubjectif) a un rôle constitutif et non seulement constitutif sur
les acteurs. C'est-à-dire que la structure invite les acteurs à
redéfinir leurs intérêts et leurs identités dans un
vaste processus d'interactions.
Au contraire des théories dîtes «
rationalistes » (néo-libéralisme et
néo-réalisme) qui posent les intérêts des
États comme des constantes invariables pour définir la force
causale qui sous-tend les relations internationales, le constructivisme se
penche sur la structure idéelle qui forme la façon dont les
acteurs se définissent (qui ils sont, leurs intérêts et
comment atteindre leurs buts). Rupture avec néo-réalisme,
néo-libéralisme et, partiellement, avec le globalisme : pour le
constructivisme, les identités expliquent, non seulement les actions,
mais aussi les intérêts (pas postulés a
priori).
Des explications néomarxistes dépassent les
intérêts de classe mais intègrent des explications
sociologiques par des valeurs de classes, des normes dans une classe sociale
qui fait qu'on peut avoir des concepts dans le marxiste comme le concept
d'aliénation. Dans le marxisme
[77 ]
il y a des éléments idéels au-delà
de la superstructure qui rendent l'analyse marxiste riche. Il s'agit
d'identifier les acteurs, voir leurs intérêts, grâce
à l'explication rationnelle on a ce que les acteurs font afin de servir
pour le mieux leurs intérêts ; il y a une théorie des
intérêts construit par les acteurs internationaux
eux-mêmes.
L'homo sociologicus (et non homo oeconomicus)
:
- N'est pas seul, mais socialisé par des normes et valeurs
sociales ;
- Joue divers rôles selon son statut social, se comporte
suivant les attentes de rôle que les autres ont à son égard
; ce jeu est sanctionné par les autres ;
- Il n'a pas de choix, mais est poussé par la
société à laquelle il s'identifie : cf. Ferdinand
Tönnies (1887) Gemeinschaft und Gesellschaft (concepts de
communauté vs. Société).
Troisièmement, la structure idéelle et les
acteurs se constituent et se définissent constamment l'un et l'autre. Si
la structure définit le comportement et les intérêts des
acteurs, ceux-ci altèrent la structure par leurs agissements. C'est
qu'il est difficile, mais pas impossible pour un acteur d'agir en dehors de la
structure ou de manière originale. Ce type d'agissements transforment
les dialogues et contribuent ainsi à altérer la structure. Les
individus ou les États peuvent ainsi défier la structure et se
sortir de certaines situations dysfonctionnelles qui perpétuent des
pratiques de confrontation par exemple.
Ainsi, pour les constructivistes, il est essentiel de
reconnaître que la réalité d'un acteur est toujours
historiquement construite. Elle est le produit de l'activité humaine et
peut, au moins en théorie, être transcendée en instituant
de nouvelles pratiques sociales. Ce processus de transformation peut être
lent, les acteurs affrontant parfois des milliers d'années de
socialisation. Seulement, même les structures les mieux enracinées
peuvent être remises en question par la simple volonté.
L'affirmation néo-réaliste voulant qu'il y ait des schémas
universels de la politique internationale, contrainte par la structure
inaltérable de l'anarchie du système mondial, est très
sévèrement critiquée par les constructivistes.
Il faut voir les relations internationales comme des relations
inter-identitaires ; pour les constructivistes ce qui est au coeur sont les
identités des uns et des autres : si les États se comportent,
veulent, ou croient que le monde est anarchique alors il le sera.
[78 ]
Wendt analyse les relations de pouvoir montrant que les
relations de pouvoirs elles-mêmes sont le résultat d'une
construction de la société internationale, dans le sens ou la
société internationale est construite par ceux qui participent
à cette société.
? Contre paradigmes « rationalistes » :
néo-réalisme, néo-libéralisme, globalisme ; exemple
: néo-réalisme ne peut prédire si deux Etats sont amis ou
ennemis, ou si un État est statuquo ou révisionniste. La
démarche constructiviste est une critique du réalisme, du
libéralisme mais aussi du globalisme.
? L'anarchie n'est pas « donnée » par la
structure du système international, mais résulte de la
manière dont celle-ci est construite par la pratique sociale des acteurs
:
- Anarchie à la Hobbes (« ennemis ») :
réalisme offensif, dans le « dilemme du prisonnier », la
motivation offensive est la motivation d'espérer que l'autre va
collaborer afin de profiter de cette situation et l'exploiter. Pour Jean-Marc
Siroën, le Dilemme du prisonnier consiste en ceci : « Tu as le choix
entre dénoncer ton complice ou non. Si tu le dénonces et qu'il te
dénonce aussi, vous aurez une remise de peine d'un an tous les deux. Si
tu le dénonces et que ton complice te couvre, tu auras une remise de
peine de 5 ans, mais ton complice tirera le maximum. Mais si vous vous couvrez
mutuellement, vous aurez tous les deux une remise de peine de 3 ans
».82
- Anarchie à la Locke (« rivaux ») : ceci sera
développé dans la théorie de jeu ;
- Anarchie à la Kant (« amis ») : c'est la
vision du libéralisme qui met l'accent sur l'échange, on peut
créer de la valeur par l'échange, chacun gagne.
C'est une démarche holiste, la manière dont le
système international et le constituant voient les autres États
et ce système international faisant que les relations internationales
sont construites par la pratique des acteurs.
La politique de la puissance et le self-help sont des
institutions, non des données matérielles des RI : en
dernière analyse il n'y a que les pratiques, si on change les pratiques
on va changer le monde international qui va devenir un autre monde
international ; les conceptions alternatives de la sécurité
possibles sont coopératives ou même collectives car la
sécurité des autres a de la valeur
82Siroën, J.-M., Relations Economiques
Internationales, 2 006-2007, p.49 ;
siroen@dauphine.fr;
www.dauphine.fr/siroen.
83En parlant des arguments, disons que la menace du
réchauffement climatique est bien un argument valable qui eut
poussé les Etats à créer la CCNUCC et à se
réunir régulièrement en COP.
[79 ]
pour soi ; les postulats ontologiques définissent le
monde par ceux qui ont une vision constructiviste des relations
internationales.
Les interactions entre agents sont essentiellement
déterminées par des facteurs idéels : identité,
culture, valeurs, normes, représentations, arguments83, etc.,
plutôt que directement par des forces matérielles. Les facteurs
idéels les plus importants étant ceux partagés par les
acteurs de façon intersubjective (normes régulatrices ; normes
constitutives d'identités) ; ils ne sont pas donnés par la
nature. La subjectivité est entendue ou on comprend ce que les tiers
veulent dire, ce n'est pas objectif : du point de vue logique il est vrai qu'il
y a une anarchie sur le système international, il y a des forces
diverses qui ne sont pas toujours en communion les unes avec les autres.
L'Etat n'est pas unitaire et d'autres agents que les
États interviennent en RI ; les identités et les
intérêts des agents sont changeants. Par exemple, si l'Iran
réintègre pleinement la Communauté internationale,
l'identité de l'Iran telle qu'elle est perçue va changer. Le
système international, étant construit par les significations
sociales des acteurs le constituant, est changeant : c'est un système
dynamique.
Structures sociales et acteurs se construisent/constituent
mutuellement par leurs interactions ; c'est un processus se
référant au « Le feu rouge » de Wendt, Jean-Christophe
Graz résume le constructivisme en disant qu'il s'agit des approches qui
sont aussi apparues dans un contexte déjà connu. « Il est
difficile de situer le positivisme car il est difficile à positionner ;
il se situe entre le rationalisme et le réflectivisme. C'est le double
statut de la connaissance (construction sociale et représentation
sociale de la réalité). On relativise la théorie
générale ; c'est plutôt une façon d'analyser les
relations sociales qu'une théorie. Enfin, le principal objet
d'investigation est la nature des acteurs ; remettre la nature des acteurs et
leurs relations avec leur environnement (rapport entre agent et structure)
».
Trois postulats principaux :
1) Importance de la structure normative, car la politique
mondiale ne peut pas être saisie dans une structure normative du
système des RI, on dépasse ces structures matérielles pour
réfléchir aux structures cognitives (idées, croyances,
valeurs normes) cristallisées dans les institutions ;
[80 ]
2) Ces structures cognitives constituent les acteurs : les
structures ne font pas que contraindre ou faciliter le comportement du
système, ces infrastructures ont aussi une influence sur
l'identité des acteurs (le sens que se font les acteurs de leur propre
préférence à agir dans un sens ou un autre). Les acteurs
n'existent que par rapport à l'identité qu'ils se font
eux-mêmes de leur environnement ;
3) L'identité est constituée par les acteurs et
les structures. Exemple de la prolifération nucléaire, elle passe
aussi par la représentation que se font les Etats sur l'usage de l'arme
nucléaire, et de la relation entre ces représentations et
d'autres inscriptions du système international84.
T. Chrisiansen E et A. Bieler85 soutiennent que
dans le constructivisme on, s'intéresse à la mise sur agenda plus
que sur le processus décisionnel. Pour les critiques, ce sont les
structures historiques qui contraignent les processus de décision. Ici,
les idées et les valeurs sont importantes en ce qui concerne les
constructivistes. Autre élément, c'est la mondialisation. Enfin,
le rôle des acteurs non-étatiques. En effet, le nouveau
régionalisme qui met en relation ces nouveaux phénomènes
d'intégration régionale dans le contexte de la mondialisation et
qui vont bien au-delà du domaine économique. Ce nouveau
régionalisme interprète plus finement ces mécanismes
d'intégration. Les concepts-clés sont l'intégration et le
régionalisme.
B. Essai d'application
Dire que certains acteurs ont des valeurs nous fait penser
à certains Etats qui ont de vastes réseaux forestiers et
hydrographiques tandis que d'autres, pourtant menacés par le
réchauffement climatique, ont des moyens financiers à mettre
à la disposition des PVD, conservateurs de leur
écosystème.
Inviter les acteurs à redéfinir leurs
identités et leurs intérêts par la structure ferait
allusion au fait qu'à chaque assise internationale sur le climat, il est
revu le degré de réchauffement dont on tiendrait compte et
l'année à laquelle on attend atteindre ce résultat. Il est
également révisé les droits et obligations tant des
pollueurs que des détenteurs des écosystèmes encore
viables et vivables.
84Graz, J.-Ch., Théories des relations
Internationales, Alexandre Dayer, 2009, p.30. 85Chrisiansen, T.
E et Bielercités, A., cités par Graz, J.-Ch., p.41,
Idem.
[81 ]
La structure définit les comportements et les
intérêts des acteurs. C'est par rapport aux résultats
réalisés conformément aux objectifs assignés dans
les assises précédentes, que se résolvent les Etats lors
d'une Conférence internationale sur le climat ; les droits et
obligations des parties ne vont pas, eux aussi, en dehors de cette logique.
I.1.2. 2. L'analyse stratégique
A. Présentation
Dans la société francophone, l'évocation
de la méthode stratégique fait spontanément venir à
l'esprit les noms de Michel Crozier et Erhard Friedberg dont les oeuvres ont
construit l'édifice de l'analyse stratégique en tant qu'approche
rénovée de l'étude des organisations. Leur grand
mérite a été celui de rompre avec une vision synchronique
ou intégrationniste caractéristique dans le domaine de la
sociologie des organisations.
En effet, avec principalement Michel Crozier ainsi que ses
disciples dont le cercle s'élargit de façon croissante, on est
venu à une nouvelle problématique qui conçoit
l'activité organisée comme un champ où se prennent des
décisions, se concluent des partenariats, de réseautages mais
aussi où s'affrontent des intérêts divergents, des
contradictions, source des conflits, des antagonismes, des crises. (...) on
s'empresse d'indiquer le sceau de la spécificité de la
méthode stratégique par rapport à d'autres courants
diachroniques comme la dialectique, l'histoire immédiate, etc. Ce propos
interrogatif n'appelle pas un long développement de la matière y
relative. L'expose qui suit s'arrête à l'essentiel. Il emprunte
beaucoup aux oeuvres disponibles à cet effet86.
B. Essai d'application
Dans la mesure où, in speci, nous prenons la
planète pour un champ où la lutte contre le réchauffement
climatique est l'activité organisée, nous comprenons facilement
comment dans ce champ se prennent des décisions telles que la mise en
place de la Convention-cadre des Nations Unies sur le Réchauffement
climatique « CCNUCC » avec ses corollaires que sont les
différentes Conférences des Parties sur le climat « COP
», le Groupe Intergouvernemental d'Experts sur
86Crozier, M., La
Société bloquée, Paris, Seuil 1971, cité par
Shomba Kinyamba, S., Op.cit.,pp.130-131 ; Idem, Op.cit.,
pp.21; Crozier, M .et Friedberg, E., L'Acteur et le système,
Paris, Seuil, 1977; Mukoka Nsenda, F., « L'analyse stratégique
comme mode d'approche à l'études des organisations : une
évaluation critique » In MES, Kinshasa, 2011 ; Maindo
Monga Ngonga, A., Op.cit.,p.19., ; Crozier, M., On ne change pas
la société par Décret, Fayard, Paris, 1979,
cité par Shomba Kinyamba, S., Op.cit., pp130-131.; Crozier,
M.,Etat moderne, Etat modeste : stratégies pour un autre
changement, Paris, Fayard,1986 cité par ShombaKinyamba, S.,
Idem ; Crozier, M., , L'Entreprise et l'écoute,
Interdictions, Paris,1989, cité par Shomba Kinyamba, S., Ibidem ;
Crozier, M., A qui sert la sociologie des organisations ? , Arslan,
Paris, 2000, cité par ShombaKinyamba, S., Ibidem.
[82 ]
l'Evolution du Climat « GIEC» ; d'autres
décisions sont par exemple, la répartition des sacrifices et/ou
contributions selon que l'Etat est pollueur ou non, le devoir pour tous les
participants de fournir un document dans lequel ils font un rapide état
des lieux de leur pays (sociétal, économique,
énergétique, transports...), de leurs actuelles émissions
de gaz à effet de serre « GES », leurs objectifs ainsi que les
moyens envisagés pour les atteindre, ceci quelques jours avant les
assises de la COP.
Sur le plan national, des décisions sont prises par la
RDC telles que la mise en place d'un cadre institutionnel de
préservation de l'écosystème, la tenue des assises sur le
réchauffement climatique, la participation à des
conférences internationales pour cette fin. S'agissant des partenariats
se concluant dans le champ, nous pouvons faire allusion à ceux qui se
concluent entre les pays pollueurs et ceux disposant encore des
potentialités susceptibles de permettre la lutte contre le
réchauffement climatique ; pour la RDC, par exemple, plusieurs Etats
(...), organisations gouvernementales (...) et non gouvernementales (...)
interviennent pour financer la préservation de
l'écosystème. Parlant de l'affrontement des intérêts
divergents, des contradictions, source des conflits, des antagonismes, des
crises, nous pensons aux compensations revendiquées par les pays encore
détenteurs des forets et des eaux qui ne sont pas toujours
libérées par les pays dits « pollueurs-payeurs ».
La RDC a aux assises de la COP21, sollicité que les
besoins en financement de la Contribution prévue
déterminée du pays (CPDN/RDC s'élèvent à
21,622 milliards de dollars dont 12,54 milliards de dollars pour la mise en
oeuvre des initiatives d'atténuation annoncées et 9,08 milliards
de dollars destinés aux mesures d'adaptation ». Plus
concrètement, la RDC sollicite de la COP21 cet appui financier pour
assurer un meilleur accompagnement dans la lutte internationale contre les
changements climatiques.
Le postulant fondateur de l'analyse stratégique fut de
repenser l'organisation comme un champ politique structuré par des
relations de pouvoir entre ses principaux acteurs. Ce modèle d'analyse
s'articule autour de la saisie des relations entre les acteurs
interdépendants. Cette analyse met en évidence la nature des
relations de pouvoir qui structurent l'organisation. Dans ce cas, les
comportements des acteurs s'analysent sous la forme de stratégies
personnelles visant à garantir une position de pouvoir ou au contraire
à se prémunir du pouvoir des autres acteurs. La notion de pouvoir
est donc tout à fait centrale dans ce paradigme. A cet effet, la
typologie des ressources quoi que non exhaustive élaborée par
Michel Crozier et Erhard Friedberg rend bien compte des principales relations
bien présentées dans une organisation. « L'expertise, le
réseau,
[83 ]
l'information et les règles offrent une multitude
de jeux possibles qui positionnent les acteurs dans une relation de pouvoir
réciproque ».
De manière plus explicite encore, le terme «
pouvoir » se conçoit ici comme « la capacité qu'a un
acteur de se rendre relativement incontournable dans le fonctionnement de
l'organisation et donc d'imposer ses exigences dans la négociation qui
fonde la coopération ». S'agissant des principales sources de ce
pouvoir, on aligne : l'expertise, la maîtrise des relations à
l'environnement, la maîtrise de circuit de l'information et de
communication interne, la maîtrise de sources financières, la
maîtrise de sources symboliques et la connaissance des règles de
fonctionnement de l'organisation87.
Se rendre incontournable dans la négociation qui fonde
la coopération signifierait pour la RDC, montrer que sans son
consentement pour la préservation de sa forêt et de son
hydrographie, le réchauffement paraît toujours difficile à
contenir ou à atténuer ; imposer ses exigences, c'est comme nous
venons de l'expliquer ci-haut « besoins en financement de la
Contribution prévue déterminée du pays `CPDN/RDC'
s'élèvent à 21,622 milliards de dollars dont 12,54
milliards de dollars pour la mise en oeuvre des initiatives
d'atténuation annoncées et 9,08 milliards de dollars
destinés aux mesures d'adaptation » ; nous pouvons aussi ajouter le
social de paisibles citoyens congolais qui dépendent ne fût-ce que
de l'exploitation de cette forêt. Parlant des principales sources du
pouvoir, expliquons ici seulement trois de ces sources qui nous paraissent trop
pertinents entre autres l'expertise, la maîtrise de sources
financières, et la connaissance des règles de fonctionnement de
l'organisation ; pour ce qui est de l'expertise, nous savons bien que la RDC a
envoyé aux assises de la COP22, une délégation d'environ
deux cents délégués de la RDC, parmi lesquels des
représentants du gouvernement et de la société civile
ainsi que des experts ; quant à ce qui est relatif à la
maîtrise de sources financières et celle des règles de
fonctionnement de l'organisation, la RDC ne pouvait pas revendiquer des
compensations en contrepartie de la préservation de son
écosystème si elle ne connaissaient pas d'où doivent
provenir celles-ci et comment fonctionne cette politiques de compensation.
La démarche de recherche de l'analyse
stratégique s'organise en cinq ordres de considération autour du
concept-clé de « stratégie », à savoir :
87Mukoka Nsenda, F., 2011, p.59,
Op.cit., cité par Shomba Kinyamba, Op.cit., p.131.
? Il n'y a donc plus de comportement irrationnel : c'est
là l'utilité du concept de «
stratégie ».
[84 ]
? L'acteur n'a que rarement des objectifs clairs et encore
moins des projets cohérents (exemple : des conséquences
imprévues de son action l'amenant à reconsidérer sa
position) ;
Pour la Communauté internationale, ce sont les signes
du réchauffement climatique qui ont conduit à l'adoption de la
CCNUCC. Pour la RDC, la demande de compensation et les politiques nationales de
lutte contre le réchauffement ne sont intervenues que parce que la lutte
contre le réchauffement climatique a et est d'actualité.
? Son comportement est affectif s'il est toujours contraint et
limité, il n'est jamais totalement limité ;
Dans la mesure où la RDC serait contrainte par la
Communauté internationale de continuer à préserver son
écosystème sans que ses revendications ne sont pas prises en
compte, certes qu'elle peut le faire, mais pas au même titre que si ces
Etats-pollueurs répondait à ses attentes ou
récompenses.
? Ce comportement a toujours un sens. Cette rationalité
est liée non à des objectifs clairs et explicites, mais
s'organise par rapport au comportement des autres acteurs ;
Si la RDC pose donne telle ou telle autre revendication, elle
a toujours évoqué le cas du brésil avec sa forêt,
première de la planète.
? Ce comportement présente un double aspect : un aspect
« offensif » (la saisie d'opportunités en vue
d'améliorer sa situation) et un aspect « défensif » (le
maintien et l'élargissement de sa marge de liberté) ;
L'aspect offensif est que la RDC veut toujours avoir des
sommes d'argent parce qu'il y a menace du réchauffement climatique
étant donné son massif forestier et un important réseau
hydrographique. Sous l'angle défensif, la RDC pense que, par exemple,
certains de ses citoyens ne vivent que de l'exploitation de cette forêt
et qu'en dehors de cette dernière, ils ne peuvent vivre autrement ; un
autre exemple est le refus par les délégués congolais
à la COP22 du transfèrement des eaux congolaises au Tchad.
88Pirottong, G., Une interprétation de
l'analyse stratégique, selon Crozier et Freiberg ; cité par
Shomba Kinyamba, S., Op.cit., p.13.
[85 ]
Au cas où les Etats dits pollueurs et qui se disent
pouvoir récompenser les autres le faisaient normalement et, dans le cas
d'espèce, en faveur de la RDC, celle-ci devrait répondre aux
préoccupations de la CCNUCC et du reste de toutes les activités
vouées à l'atténuation des risques liés au
réchauffement climatique.
Ces réflexivités et positionnement de l'acteur
sont fonction des enjeux qui se situent à des niveaux différents.
Parmi ceux-ci, notons les enjeux résultant des rapports entre l'homme et
son travail, sa vie de groupe, sa vie dans l'entreprise et entre lui et la vie
hors du travail. Ces divers rapports que l'acteur entretient avec son
environnement socio-professionnel le prédisposent à des
stratégies, selon le cas, des fuites, d'évitements, d'opposition
conflictuelle, de négociation, de soutien, d'alliances avec d'autres
acteurs, ...
Les enjeux à différents niveaux peuvent
signifier, dans le contexte qui est le nôtre, le fait que la vision de la
lutte contre le réchauffement climatique n'est pas la même pour
les Etats qui ont fini toutes leurs forêts et ceux qui en disposent
encore, les Etats qui polluent la planète et ceux qui en subissent, les
Etats qui revendiquent la mise en placent des mécanismes susceptibles de
contenir ou atténuer le réchauffement et ceux ciblés ou
négocier pour contribuer énormément à ce noble
dessein. Rappelons encore que la vision qu'a la communauté
internationale sur la forêt équatoriale n'est pas
nécessairement celle dont y apportent les dirigeants et les citoyens
congolais.
Pour cette communauté, la forêt congolaise peut
encore servir les pays qui n'en ont plus et lutter ainsi contre le
réchauffement planétaire ; pour les dirigeants congolais,
grâce à cette forêt, la RDC pourrait être dotée
de sommes d'argent ; pour le bas peuple, la déforestation n'est pas
volontaire car on doit cultiver, même sur brulis, pour vivre, on a besoin
du bois...
De ce qui précède, il ressort que l'acteur
passe par un autre concept central dans l'analyse stratégique. En
effet, par acteur il faut entendre « un individu ou une
catégorie d'individus qui est censé réagir de
manière spécifique à l'annonce d'un changement. Sa
réaction est logique de son point de vue, en fonction de ce qu'il pense
pour gagner ou perdre dans le changement ou dans le projet (rationalité
limitée par sa marge de liberté et
d'informations)»88.
Le changement ou le projet renvoie ici à une situation
où les menaces du réchauffement climatiques seraient
évitées ou ébranlées ; les acteurs sont ici
à deux pôles : la Communauté
[86 ]
internationale et la RDC ; la réaction de l'un ou de
l'autre de ces deux acteurs se justifie par ce qu'il voit pouvoir penser ou
perdre dans ce projet de lutte contre le réchauffement climatique.
Certes, de nos jours, toute réflexion sérieuse
sur le phénomène organisationnel se positionne par rapport
à l'analyse stratégique, mais celle-ci renferme quelques limites.
Parmi les plus dénoncées, s'alignent :
+ L'analyse stratégique ne rend pas compte de tous les
modes d'influence prévalant au sein
d'une organisation (elle n'ouvre pas le champ sur les autres
formes d'influence) ;
+ Le pouvoir n'est pas le seul moyen d'exercer une influence sur
le comportement des autres
acteurs ;
+ L'analyse stratégique ne permet pas de comprendre
l'ensemble des phénomènes
organisationnels ;
+ La négociation concrète entre les individus n'est
pas analysée à sa juste mesure ;
+ La question de la légitimité des conduites n'est
pas abordée ;
+ La question de la normativité sociale demeure sous
silence.
A en croire le Professeur Sylvain Shomba Kinyamba, toutes ces
controverses, du reste en gestation en construction, n'ébranlent ni
l'élan, ni la pertinence et le succès que l'on reconnaît
à l'analyse stratégique dans l'interprétation des
relations entre acteurs interdépendants dans l'étude des
organisations. D'ailleurs, les critiques renseignées ci-dessus militent
plus pour sa consolidation plutôt que sur sa remise en question.
I.1.2. 3. Le politique par le bas en Afrique
noire89 A. Présentation
D'après les auteurs du politique par le bas en
Afrique noire, l'étude du politique dans les sociétés
africaines contemporaines s'est longtemps confondue avec celle de l'Etat
postcoloniale. Il s'agissait d'en exalter les oeuvres (...) ou, au contraire,
de les soumettre à la critique (...). Lorsque la consistance de cet Etat
était niée, par exemple par les « dépendantistes
», c'était pour mieux souligner l'asservissement des peuples du
sous-continent, broyés par une histoire qui ne leur appartenait plus. La
part du fantasme, dans ces prémisses, était souvent patente. Mais
la
89 Le Professeur Omeonga Onakudu Jean, quant à
lui, préfère l'expression « Mode populaire d'action
politique », terme, selon lui, plus utilisé en Relations
Internationales.
[87 ]
science politique, dans ce qu'elle avait de plus
sérieux, avait elle aussi pris le parti de privilégier l'objet
autoritaire, voire totalitaire90.
Ainsi, fort de ce constat amer, Jean-François Bayart,
assisté d'Achille Mbembe et de ComiToulabor, créèrent, en
1980, au sein du Centre d'Etudes et de Recherches Internationales, de la
Fondation Nationale des Sciences Politiques, en liaison avec le Laboratoire
associé des Sciences de l'Information et de la Communication et modes
populaires d'action politique, s'est d'emblée proposé d'inverser
la perspective de ces recherches, d'en retourner le questionnement et de
s'interroger sur la face cachée des situations politiques en les
approchant non plus « par le haut », mais « par le bas
».
A ce propos, Jean-François Bayart fait remarquer dans
l'introduction qu'il consacre à l'ouvrage mieux identifié, qu'il
« n'a pas toujours été compris, à la lecture de nos
premiers travaux (...) que notre propos n'était naturellement pas de
nous enfermer dans une problématique binaire. Certes, le numéro
de lancement de Politique africain, dont les premiers pas ont
été indissolublement liés à ceux du Groupe
d'analyse des modes populaires d'action politique, s'intitulait : « La
politique en Afrique noire : le haut et le bas »91.
D'après le Professeur Sylvain Shomba Kinyamba, les
chercheurs ne cherchaient rien d'autre cependant, dans cette formule, que de
mettre un clin d'oeil malicieux... mais aussi un tantinet marchand. Bien plus,
ils ne cherchent nullement à déduire la façon qu'il
convenait de raisonner en termes typologique quand bien même les acteurs
sociaux, eux-mêmes, recourent volontiers à une symbolisation de
cette nature en se définissant comme les « nous », par
opposition à l'Etat, aux « gens à décret ».
De cette façon, leur intention n'était pas de
s'enquérir d'une entité imaginaire du « politique populaire
», un « populaire » que l'approche fallaloriste a
érigé en isolat stable et indifférencié mais dont
l'historiographie et l'anthropologie ont bien montré qu'il était
défini de la sorte par les dominants. Par-là, les auteurs
espéraient saisir le jeu intime des relations entre les
différents acteurs du système social, du point de vue des acteurs
subordonnés plutôt que celui du pouvoir.
90Bayart, J.-Fr., Mbembe, A. et
Toulabor, C., Les politiques par le bas en Afrique noire, Karthala,
Paris, 2008, p.19 cité par Shomba Kinyamba, S., Op.cit,, 2016,
p142.
91Shomba Kinyamba, S., Op.cit.,
2016, p.143.
92Bayart, J.-Fr., L'Etat au
Cameroun, Presse de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1979,
p.17 cité par Shomba Kinyamba, S., Op.cit., p.144.
[88 ]
En procédant à cette inversion du pyramide, les
auteurs se défendent d'avoir été animés d'une
quelconque préoccupation révolutionnaire particulière
encore moins d'une vague sympathie populiste, car s'il leur était
impossible d'apparenter les pratiques « populaires » du politique au
résiduel, au traditionnel, au folklorique selon la démarche
évolutionniste et développementaliste éculée, il
n'en devenait pas pour autant licite de les identifier à la « force
motrice fondamentale de l'histoire » comme proposaient de le faire les
marxistes.
Sous cet angle, la problématique du « politique
par le bas » se voulait, d'après ceux qui l'ont inventé,
sociologie politique et historique des « petits riens », de
même que cette problématique pousse à nous reposer la
question de la démocratie en tant que question historique.
D'après les tenants de cette approche, il ne leur appartenait pas
d'identifier l'Afrique en termes de sa maturité ou de son
immaturité, pour la démocratie, ni de supputer les effets de
l'arrivée au pouvoir de la gauche française sur les
autoritarismes du « pré-carré », ni enfin, de gloser
sur l'adéquation, ou non, du modèle occidental aux
réalités du sous-continent.
Dès lors que nous reconnaissons l'historicité
des sociétés africaines, souligne Jean-François Bayart,
« la seule incertitude tenait aux stratégies respectives des
acteurs en lice : à leur teneur et à leur efficacité
»92.Une telle perspective permet de confirmer pourquoi les
secousses de 1989-1991 ont confirmé la complexité et la
diversité des réponses que les sociétés
subsahariennes apportent à cette question de démocratie. Ainsi,
le rôle de déclencheur des « dynamiques du dehors »
(arrivée de la gauche au pouvoir en France, en 1981 ; chute des partis
communistes en Europe de l'Est, et notamment le renversement de la dictature
familiale des Ceancesces à l'issue de l'une de ces
manifestations « spontanées » de soutien que les africains
connaissent si bien ; libération de Nelson Mandela en R.S.A.) a
été patent, au point d'avoir été surestimé
par de nombreux observateurs. Mais cette poussée démocratique a
d'abord été une pulsation propre des systèmes politiques
subsahariennes.
Quant à l'intervention du « bas », elle s'est
aussi accélérée sous la forme de la contremanifestation
légitimiste, de l'meute, du pillage, du massacre, de la
délinquance, de la déconstruction quotidienne de l'Etat, les
villes mortes, « les parlementaires debout » ; en bref, le
[89 ]
peuple s'est volontiers inscrit « contre la
démocratie », selon la formule provoquante de Guy
Hermet93.
Cela étant, l'intérêt de la
problématique du politique par le bas est donc relativement
limité pour repérer les fondements sociaux de réveil
démocratique de l'Afrique noire. Ce qui signifie, en d'autres termes,
que le grand apport de cette démarche est d'éclairer les
symboliques et les idiomes constitutifs au concept de démocratie tel que
se l'approprient les acteurs autochtones, et singulièrement les «
bas du bas»94.
Cela démontre que les situations de contrôle
politique accentué, qui prédominaient jusqu'il y a peu en Afrique
noire sous les formes de régimes de parti unique, des régimes
dits « militaires », des dictatures personnelles et des
régimes ségrégationnistes, n'évacuent jamais
complètement l'intervention des groupes sociaux subordonnés.
Théories et paradigmes s'accordent à reconnaître le
rôle de ceux-ci dans le fonctionnement des systèmes politiques
(David Easton), ou au sein des appareils de domination (N. Poulantras), ou dans
la production de la société (Alain Tourraine).
Cependant, au plan de la connaissance empirique que l'on a des
sociétés politiques subsahariennes, le bilan scientifique de ces
dernières décennies demeure insatisfaisant. Il en résulte,
dans l'ensemble, une image délibérément moniste des
régimes africains : l'accent est mis sur la dénomination qui
s'exerce à l'encontre des masses, présumées passives, ou
tout au moins, impuissantes.
En définitive, l'approche du « politique par le
bas » telle que nous venions de la cerner est loin d'apparaître
comme une théorie encore moins une méthodologie en bonne et due
forme. Elle est surtout un état d'esprit, une forme
d'hétérodoxie et d'insolence face aux courants établis des
Sciences Sociales, une expression de cynisme heuristique vis-à-vis des
croyances et des convenances académiques. C'est, sans doute, la raison
pour laquelle elle a tour à tour séduit et irrité. Ce
faisant, l'une des préoccupations de l'approche du « politique par
le bas » était la restitution de
l'hétérogénéité des sociétés
au regard de la normativité des Etats et du système d'Etats.
Montrer que la « mission civilisatrice » coloniale n'épuisait
pas la réalité sociale et historique des sociétés
colonisées, que ces dernières sont pareillement
irréductible à leur formatage national et nationaliste, que le
« nouvel ordre international » de l'âge
néolibéral ne sonne pas la « fin de l'histoire », que
c'est au fond, mettre en lumière, ainsi que le stipulent les
93Hermet, G., Le peuple contre la
démocratie, Paris, Fayard, 1989 cité par ShombaKinyamba, S.,
Op.cit., p.144. 94Bayart,
J.-Fr. et alii, Op.cit., p.151,
cité par Shomba Kinyamba, S., idem, p.142.
[90 ]
auteurs, rappelons-le une fois de plus, de l'ouvrage le
politique par le bas en Afrique noire, pour qui, l'autonomie du social
vis-à-vis du politique se doit de procéder :
- Restituant l'inaccessibilité du « vernaculaire
» pour l'Etat colonial ;
- Reconnaissant, dans un mouvement socialiste ou islamiste, ou
dans un régime, fût-il autoritaire, des pratiques et des enjeux
autres que les idéologies avouées et les politiques publiques
;
- Admettant que le terrorisme ou diverses formes odieuses de
violence véhiculent des revendications vécues comme
légitimes et qui finiront, peut-être, par être
acceptées en tant que telles ;
- Identifiant les limites et l'ambivalence des rapports de
pouvoir même lorsque la dénonciation de l'impérialisme ou
du totalitarisme leur confère une clarté trompeuse ;
- Sériant les interpénétrations et les
ramifications dont se nourrit l'Etat-rhizome au-delà de l'opposition
canonique entre Etat et société ;
- Repérant les registres de la « servitude
volontaire » et de ce consentement qui est « la part du pouvoir que
les dominés ajoutent à celle que les dominants exercent
directement sur eux ;
- Dissipant les faux-semblants du réformisme
volontariste d'inspiration socialiste, dirigiste, nationaliste ou
néolibérale ;
- Se souciant de l'économie politique et morale de la
domination ;
- Démêlant l'écheveau de l'imbrication des
durées inhérentes à l'historicité des
sociétés et en précisant les plans de continuité et
de discontinuités sous-jacents à ces dernières ;
- Abandonnant les distinctions rigides entre le local, la
national et global qui condamnent à penser ces dimensions sur le mode
d'un jeu à somme nulle et en e occultant la concaténation de
l'une à l'autre.
Scientifiquement, cela revient à faire de
l'interdisciplinarité un impératif catégorique, et de la
comparaison un exercice nécessaire. De cette façon, toutes ces
leçons demeurent valides, même si le champ de leur application se
transforme au gré des tâtonnements de la
recherche95.
B. Essai d'application
Les communautés autochtones et locales sont des parties
prenantes clés dans la préservation des écosystèmes
forestiers et dans la contribution à la permanence des efforts de REDD+.
Leur
95Bayart,
J.-Fr. et alii, Op.cit., p.151
cité par Shomba Kinyamba, S., Op.cit., pp.145-146.
96Sclihas, S. et alii,
Biodiversité et moyens de subsistance : les avantages de la
REDD, 2009 cité par CAMV, Le Forestier 10, Op.cit.,
p.36.
[91 ]
intégration dans toute conception et mise en oeuvre de
REDD+ en tant que partenaires égaux est une condition essentielle
à la réussite de REDD+ : cela permettra d'activer les
connaissances locales vitales, de renforcer le sentiment d'appartenance et de
développer un soutien crucial au niveau local.
Au clair, es peuples autochtones et dépendants des
forêts en sont les administrateurs et les ont souvent
gérées de manière durable depuis des millénaires.
L'expérience et les connaissances traditionnelles des peuples
autochtones pourraient grandement contribuer à la réussite des
efforts REDD+. Par conséquent, la réussite à long terme de
REDD+ dépend de l'adhésion et du soutien local96.
Le REDD comme mécanisme repose essentiellement sur le
principe selon lequel des fonds sont attribués aux pays en voie de
développement pour réduire les émissions dues à la
déforestation et à la dégradation des forêts.
Réduire les émissions dues à la déforestation et
à la dégradation des forêts revient, entre autres, à
appuyer les efforts visant à faire cesser l'abattage ou la
dégradation des forêts et ainsi réduire la quantité
de CO2 libérée dans l'atmosphère. Les communautés
locales et autochtones doivent tirer des avantages dans ce processus
plutôt financier.
Bien qu'il soit reconnu que REDD+ apporte, de manière
générale, des avantages potentiels aux peuples autochtones
habitant dans la forêt et aux communautés locales, quelques
conditions sont importantes afin d'obtenir ces bénéfices. Les
peuples autochtones sont plus aptes à bénéficier de REDD+
et d'autres activités de gestion durable des terres à des fins
d'atténuation lorsqu'ils sont propriétaires de ces terres,
lorsque le principe du consentement libre, préalable et en connaissance
de cause est respecté ; lorsque leurs identités et leurs
pratiques culturelles sont reconnues ; et lorsqu'ils peuvent participer aux
processus d'élaboration des politiques. La COP16 et la CCNUCC affirment,
par conséquent, que la mise en oeuvre des activités de REDD+
devraient inclure la promotion et le respect des droits des peuples autochtones
et des membres des communautés locales ainsi que la participation pleine
et effective des parties prenantes concernées, en particulier, celle des
peuples autochtones et des communautés locales.
La mise en oeuvre de la Déclaration des Nations Unies
sur les Droits des Peuples Autochtones est essentielle pour fournir les
bénéfices de REDD+ aux peuples autochtones. L'implication des
parties prenantes au niveau local, en particulier les femmes, et le respect
des
[92 ]
droits et intérêts des communautés locales
seront importants pour la durabilité, à long terme, des efforts
entrepris. Il existe, au sein des Gouvernements et communautés
autochtones et locales, un besoin de renforcement des capacités sur les
problématiques et droits autochtones. Cela devrait comprendre
l'éducation, la sensibilisation, le transfert des connaissances et le
renforcement des compétences entre les communautés
autochtones97.
Section 2. Présentation de la situation
écologique de la ROC
Paragraphe 1. Climat, faune et flore
A. Présentation
La République Démocratique du Congo
(RDC)98 est un pays d'Afrique centrale, situé à cheval
sur l'Equateur et compris entre 5°20' latitude Nord et 13°28'
latitude Sud d'une part et entre 12°10' et 33°27' longitude
Est99, d'autre part. Sa superficie est de 2 345 000
Km2100. D'autres recherches101 donnent les données
selon lesquelles le territoire de la RDC se déploie entre les latitudes
5°30'N et 13°50'S et les longitudes 12°15'W et 31°15'E avec
une superficie de 2.345.410 km2.
Elle partage 9 165Km de frontières102 avec
neuf pays, à savoir : la République du Congo et l'enclave de
Cabinda (Angola) à l'Ouest ; la RCA et le Soudan du Sud au Nord ;
l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie à l'Est ; la Zambie et
l'Angola au Sud. Le relief de la RDC est diversifié. Au centre, se
trouve une cuvette qui occupe 48% de la superficie du territoire national et
dont l'altitude moyenne est de 350m. Cette cuvette est couverte par une
forêt danse avec de nombreuses étendues marécageuses.
Autour de la cuvette s'étale une série de plateaux
étagés qui s'étendent jusque dans les pays
97Tchoumba, B., Projet pilote REDD de
conservation international, 2011, cité par CAMV, Le Forestier 10,
Op.cit., pp.37-38.
98Ces chiffres peuvent être différents
selon les observateurs. Pour un fleuve, par exemple, il y a moyen de
considérer une de ses parties comme fleuve lui-même ou comme un
affluent. Pour un lac, la surface peut varier notablement selon les saisons. Le
lac Tchad, par exemple, varie fortement en cours d'année ; le lac
Bangwelo est donné parfois comme ayant 50.000Km2 de surface
et parfois comme ayant seulement 2.330Km2 ; lire aussi, à ce
sujet, Cros, M.-Fr., Géopolitique du Congo (RDC), Ed. Complexe,
Bruxelles, 2006, pp.4-15.
99 Institut National de la Statistique, 1992,
cité par RDC, Ministère du Plan et Suivi de la Mise en oeuvre de
la Révolution de la Modernité et Ministère de la
santé Publique, Enquête Démographique et de
Santé (EDS-RDC), EDS-RDC II, 2013-2014, p.1.
100RDC, Fonction Publique, Cadre
Stratégique Général de la Réforme et Modernisation
de l'Administration Publique, Octobre 2015, p.13.
101RDC, Ministère des
Ressources Hydraulique et électricité, Politique nationale du
Service de l'eau, document pour validation, Octobre 2013, p.1.
102 Atlas Jeune Afrique, cité par RDC,
Ministère du Plan et Suivi de la Mise en oeuvre de la Révolution
de la Modernité et Ministère de la santé Publique,
Op.cit., p.1.
[93 ]
frontaliers, à l'exception de la partie orientale
où les plateaux se terminent par des montagnes dont l'altitude moyenne
dépasse 1 000 m.
La superficie terrestre couvre 2. 267. 600km2 et la
superficie maritime 77. 810km2(plus de 53% des eaux
d'Afrique103). La frontière avec ces Etats voisins ci-haut
cités est de 10. 744km2, répartis comme suit : Angola
2.511km2, Burundi 233km2, RCA 1.577km2, Congo Brazzaville
2.410km2, Rwanda 217km2, Soudan du Sud 628km2,
Tanzanie 473km2, Ouganda 765km2, et Zambie
1.930km2. Pour trouver l'étendue de la RDC, on additionne la
superficie terrestre et celle maritime, en incluant la superficie des
frontières, selon qu'il s'agit des frontières terrestres ou
maritimes2.
La République Démocratique du Congo est le
quatrième pays peuplé d'Afrique (77 433 744 ha) en 2012,
après le Nigeria (170 124 000 ha), l'Ethiopie (84 321 000 ha) et
l'Egypte (82 882 000 ha). Par cette population, la RDC occupe la
dix-septième place au monde après la Chine, l'Inde, les USA,
l'Indonésie, le Brésil, le Pakistan, le Nigeria, le Bangladesh,
la Russie, le Japon, le Mexique, les Philippines, le Vietnam, l'Ethiopie,
l'Egypte et, l'Allemagne.
La RDC est le deuxième plus vaste pays d'Afrique
après l'Algérie, et le troisième le plus peuplé.
Elle s'étend de l'océan Atlantique au plateau de l'Est et
correspond à la majeure partie du bassin du fleuve Congo. Quatre fois la
France, quatre-vingt fois la Belgique, une fois et demie plus grand que le
Québec (Canada2, ou encore grand comme la partie des
États-Unis située à l'Est du Mississippi, c'est le
11ème Etat du monde par sa taille2.Elle regorge
d'immenses ressources entre autre forêts, eau, sols fertiles, des
réserves minières considérables, du pétrole...
A. Climat
En raison des caractéristiques géographiques,
l'occupation spatiale est inégale sur le territoire national. Alors que
la cuvette centrale est occupée par la forêt vierge et
habitée par une population fort clairsemée, on trouve des
concentrations humaines dans la bande Sud qui va du Bas-Zaïre (actuel
Congo Central) au Shaba (dont la partie occupée par actuel Haut Katanga)
en passant par le Kwilu et les Kassaï, puis viennent la
région des grands lacs, le Nord-est et le Nord-ouest du pays.
103RDC, Fonction Publique, Cadre
Stratégique Général de la Réforme et Modernisation
de l'Administration Publique, Op.cit., p.3.
[94 ]
Par son appartenance à la zone tropicale humide, la
ville de Kinshasa, dominée par la plaine et une altitude moyenne qui ne
dépasse pas 350m, ne peut que subir de fortes températures
principalement pendant la saison pluvieuse si dominante.
L'étendue de la RDC occupe l'immense cuvette
correspondant au bassin du fleuve Congo. C'est ainsi que les régions
Est, Nord-est sont couvertes par les forêts. La savane couvre les plus
hautes régions périphériques du bassin du Congo. Au Sud et
à l'Ouest, on trouve aussi des forêts denses mais le paysage du
centre du pays est dominé par le marécage.
La RDC connaît un climat chaud et humide sur la majeure
partie de son territoire. Dans la cuvette, on observe une pluviométrie
élevée atteignant parfois 2 000 mm par an. Celle-ci s'accompagne
d'une température également élevée dont la moyenne
annuelle est de 25°C. La pluviométrie et surtout la
température s'abaissent au fur et à mesure qu'on s'approche du
relief montagneux de l'Est. Influencés par le relief, le climat et
l'hydrographie, le sol et le sous-sol offrent également des
potentialités minières et agricoles importantes et
variées104.
La RDC comprend trois climats : le climat équatorial,
le climat tropical et le climat tempéré. Elle
bénéficie généralement de deux saisons : la saison
sèche et la saison de pluies, lesquelles ne se répartissent pas
de la même façon dans tout le territoire et ne sont ni
égales en termes de durée. La réputation du pays est celle
d'avoir une pluviosité abondante et la température est en moyenne
de 25°C sur la côte et de 20° à 6°C à
l'altitude.105
Tableau 1 . Températures moyennes annuelles dans
les monts et collines de la ville de Kinshasa (2007-2011)
Année
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Moy.an
|
2007
|
25,3
|
25,4
|
25,8
|
25,0
|
25,4
|
22,7
|
22,0
|
22,4
|
23,7
|
24,2
|
24,2
|
24,2
|
24,2
|
2008
|
24,7
|
24,8
|
25,2
|
22,5
|
22,0
|
22,0
|
23,4
|
25,0
|
24,7
|
25,0
|
24,7
|
24,4
|
24,4
|
2009
|
24,5
|
25,9
|
25,9
|
25,5
|
25,5
|
22,7
|
22,4
|
22,9
|
25,3
|
25,9
|
25,0
|
25,3
|
24,8
|
2010
|
25,3
|
26,1
|
26,1
|
25,9
|
24,5
|
22,9
|
22,1
|
22,7
|
25,4
|
26,6
|
25,0
|
25,8
|
24,9
|
2011
|
24,8
|
25,6
|
26,2
|
26,1
|
25,5
|
23,1
|
22,4
|
23,3
|
24,2
|
25,4
|
24,9
|
24,8
|
24,7
|
Source : Mettelsat, station de Binza, 2011.
De ce tableau, on retient que dans cette partie de la ville,
la température moyenne n'a fait qu'augmenter, passant de 24,2°C en
2007 à 24,7°C en 2011, après avoir atteint 24,9°C. Il
ya là une hausse thermique évidente de à 0,2°C.
104 RDC, Ministère du Plan et Suivi de la Mise en oeuvre
de la Révolution de la Modernité et Ministère de la
santé Publique, 1, Op.cit.
105RDC, Ministère des Ressources Hydraulique et
électricité, Op.cit, p. 1.
[95 ]
Tableau 2. Températures maximum moyennes dans la
plaine de Kinshasa
Année
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Moy.an
|
1997
|
30,2
|
30,6
|
31,4
|
31,7
|
30,4
|
28,0
|
27,6
|
29,6
|
31,7
|
31,6
|
30,8
|
30,4
|
30,3
|
1998
|
30,9
|
32,2
|
32,7
|
33,3
|
32,2
|
29,5
|
28,5
|
29,2
|
30,6
|
31,3
|
31,5
|
30,6
|
31,0
|
1999
|
30,4
|
31,5
|
32,4
|
32,6
|
30,7
|
28,6
|
27,8
|
29,0
|
29,8
|
30,7
|
30,5
|
30,3
|
30,4
|
2000
|
30,6
|
30,9
|
32,4
|
32,4
|
31,1
|
28,2
|
27,7
|
28,1
|
29,9
|
30,2
|
31,1
|
30,3
|
30,2
|
2001
|
30,5
|
30,9
|
32,4
|
32,3
|
31,0
|
28,8
|
27,6
|
28,6
|
31,0
|
31,2
|
31,3
|
30,9
|
31,6
|
2002
|
30,1
|
31,6
|
32,6
|
32,8
|
32,2
|
28,7
|
27,5
|
28,6
|
31,0
|
31,0
|
31,0
|
29,5
|
30,6
|
2003
|
30,1
|
32,1
|
32,3
|
31,4
|
31,3
|
29,1
|
28,4
|
29,7
|
30,8
|
32,5
|
30,9
|
30,9
|
30,9
|
2004
|
31,5
|
32,5
|
32,0
|
31,3
|
28,0
|
28,1
|
29,6
|
31,5
|
29,6
|
28,9
|
30,9
|
30,5
|
30,6
|
2005
|
31,5
|
32,6
|
32,9
|
32,9
|
30,7
|
27,9
|
27,7
|
29,8
|
31,8
|
30,9
|
31,1
|
30,4
|
30,9
|
2006
|
31,0
|
31,6
|
32,9
|
32,6
|
30,9
|
30,9
|
28,8
|
29,3
|
30,5
|
31,1
|
30,7
|
30,1
|
30,9
|
2007
|
31,3
|
31,8
|
32,3
|
32,9
|
28,9
|
28,4
|
27,4
|
30,7
|
31,0
|
31,8
|
30,8
|
30,5
|
30,6
|
2008
|
30,9
|
32,1
|
32,4
|
32,1
|
31,4
|
28,0
|
28,6
|
29,3
|
31,7
|
32,4
|
31,6
|
30,4
|
30,9
|
2009
|
30,5
|
31,5
|
32,7
|
32,7
|
32,3
|
28,6
|
27,5
|
28,9
|
31,3
|
31,7
|
31,0
|
30,7
|
30,8
|
2010
|
31,8
|
33,3
|
34,2
|
3,3
|
32,3
|
29,2
|
28,8
|
29,5
|
30,7
|
32,9
|
31,4
|
30,6
|
31,5
|
2011
|
30,9
|
31,8
|
32,5
|
32,8
|
31,9
|
28,9
|
28,0
|
28,9
|
30,7
|
31,2
|
30,8
|
29,9
|
30,7
|
Source : Mettelsat, station de Binza, 2011.
B. Flore et faune a) Flore
Les forêts de la RDC sont caractérisées
par leur grande richesse en diversité biologique, tant en termes
d'espèces animales et végétales dont beaucoup sont
endémiques, qu'en termes d'habitats et même de types de
forêts. L'intérêt de la forêt congolaise réside
également dans les nombreux services environnementaux qu'elle fournit et
dans le rôle important qu'elle joue dans la régulation des cycles
biogéothermiques.
On comprend dès lors le rôle de poumon de la
planète que joue la forêt de la RDC en constituant un
réservoir important de carbone qui attire des convoitises de toutes
sortes. Les forêts
[96 ]
sont aussi un élément important des
écosystèmes et des paysages. La protection des forêts
permet à la terre, aux écosystèmes, aux animaux, aux
plantes et aux humains d'être mieux en mesure de s'adapter et
répondre aux variations de climat.
Les grandes forêts, en particulier dans les zones
vallonnées et montagneuses, aident les plantes et les animaux à
s'adapter aux hausses de températures et aux variations des
régimes de précipitations: avec le temps, ils peuvent monter vers
des zones plus fraîches ; les espèces mieux adaptées
à des climats plus chauds peuvent les remplacer dans les zones plus
basses106. Abritant (entre autres) trois sur quatre espèces
des Grands Singes, les forêts du Bassin du Congo sont d'une importance
cruciale pour la conservation de la biodiversité à
l'échelle planétaire et fournissent, en tant que puits de
carbone, des services écologiques essentiels au niveau régional
et global.
Fig. 7. Forêt du Bassin du Congo
106IWGIA, AIPP, FPP, Tebtebba,
qu'est-ce-que le REDD ? 2010 cité par CAMV, Le Forestier
10, Op.cit., p.19 ; Tchoumba, B., Projet pilote REDD de
conservation internationale, 2011 cité par IWGIA, AIPP, FPP,
Idem, p.19.
[97 ]
La RDC possède la flore la plus riche du continent,
avec plus de 11.000 espèces de plantes supérieures dont 3.200
espèces endémiques (29%). Des 30 centres d'endémisme
végétal identifiés en Afrique, 12 sont situés
partiellement ou entièrement en RDC ; 8 coïncident avec des parcs
nationaux. Cette diversité est liée à la grande
diversité des conditions climatiques et des formations
végétales, mais elle est inégalement répartie : les
zones les plus riches sont celles qui bordent le Rift Albertin à l'Est,
tandis que la Cuvette centrale serait plus pauvre.
Cette inégalité est probablement réelle
et trouve son origine dans les grandes variations de l'extension des
forêts et des savanes liées aux variations climatiques des deux
derniers millions d'années. Elle est probablement exagérée
du fait que la Cuvette centrale a fait l'objet de très peu
d'investigations et il est probable qu'un certain nombre d'espèces reste
à y découvrir.
Par ailleurs, moins de 10% des 500.000 plantes
recensées sur la planète ont été
étudiées en vue d'une utilisation médicale. Or, les deux
tiers des 3.000 plantes ayant des effets actifs en pharmacologie proviennent
des forêts Congolaise. Un arbre comme le Moabi est, par exemple,
employé dans plus de cinquante utilisations médicinales. L'Homme
n'a fait qu'entrouvrir une porte sur ce savoir inouï. En détruisant
ces forêts, on détruit aussi la pharmacie de demain.
? Types des forêts
La RDC abrite 11000 espèces de plantes
supérieurs (grande hauteur). La végétation congolaise est
en corrélation directe avec les facteurs pédoclimatiques et le
relief. Les spécialistes en font ressortir sept types physionomiques
relativement distincts comprenant :
- La forêt dense humide sempervirente ; - La forêt
dense humide semi décidue ; - Les forêts de montagne ;
- Les formations forestières édaphiques ; - La
forêt sèche ;
- La forêt claire ;
- Les savanes.
Au Nord et au Sud, les forêts deviennent une
mosaïque de savanes arborées, de forêts sèches, de
savanes et de prairies. A l'Ouest, les forêts congolaises font
progressivement place aux forêts de Guinée, qui s'étendent
du Gabon occidental et du Cameroun jusqu'au Sud du Nigéria et
[98 ]
du Bénin ; ces zones forestières partagent de
nombreuses similarités, et sont parfois connues comme les forêts
guinéo-congolaises. A l'Est, les forêts des basses-terres
congolaises aboutissent sur les forêts de montagne qui couvrent les
montagnes longeant le rift Albertin, une branche du système du Rift
d'Afrique de l'Est. Les forêts congolaises sont l'une des
écorégions mondiales.
D'après les estimations récentes
réalisées, les forêts couvrent environ 55 % du territoire
national. Un effort est mené en vue de conserver des échantillons
représentatifs à travers un réseau d'aires
protégées dont cinq sont inscrites sur la liste du patrimoine
mondial de l'Unesco. 11 s'agit de la réserve de faune à Okapi,
des Parcs nationaux des Virunga de la Garamba, de Kahuzi biega et de la
Salonga. Ce dernier, avec ses 3.600.000 ha, est sans doute le plus grand parc
forestier du monde et qui a la particularité d'abriter le
chimpanzé nain, communément appelé bonobo.
Il y a, RDC, deux types de savanes : ? Savane
boisée
La République Démocratique du Congo occupe le
3cme rang mondial et la 1ère place en Afrique en ce qui
concerne la surface boisée. Elle occupe la partie la plus humide de la
zone tropicale et l'encercle presque entièrement.
? Savane herbeuse
Se localise au fur et à mesure qu'on s'éloigne
de la forêt et de l'équateur vers le Nord-est et le Sud-est, la
savane se transforme en brousse et la végétation
s'éclaircit. De hautes herbes (3 à 4 m) s'étendent
à perte de vue. La monotonie est coupée par quelques arbustes de
petites tailles. Cela est do au climat, mais aussi au relief. En terrain plat,
on rencontre des savanes arborées (étendues herbeuses
parsemées de bouquets d'arbres) où le temps est continuellement
brumeux.
Les forêts tropicales humides du bassin du Congo sont un
grand espace vert, beau à voir, fournissent le bois d'exploitation
au-delà des enjeux locaux et régionaux immédiats qui s'y
attachent. Ces Forêts fournissent une gamme variée de services
environnementaux dont les bénéfices débordent largement
les frontières de la RDC. Tout d'abord elle participe à la
[99 ]
purification et au recyclage de l'eau, de même
qu'à l'approvisionnement eu nutriment. Ces forets constituent, en fait,
un véritable or vert et un paradis terrestre.
Les forêts sont capitales pour la substance d'environ 40
millions de congolais à qui elles fournissent la nourriture,
médicament ; énergie, etc. La richesse de la RDC en ressources
naturelles offre un contraste saisissable avec la pauvreté de la
population. Au moment où la R.D.C cherche à faire participer tous
les secteurs d'activité dans le processus de développement
économique, le secteur forestier constitue un atout majeur car il s'agit
d'une potentialité énorme qui n'a pas encore joué son
rôle. En effet, des 128.000.000 d'ha des forêts
dont dispose le pays, seuls 60.000 soit 41,4%
seraient économiquement exploités compte tenu des
contraintes diverses notamment l'accessibilité, les marécages,
les forêts inondées. Ces forêts se caractérisent par
une très grande hétérogénéité de leur
potentiel forestier.
Notons que les pays de l'Europe demeurent l'un des principaux
marchés d'importation des bois tropicaux venant de la RDC. En 2007, par
exemple, 80% des volumes de bois officiellement exportés par la RDC
étaient destinés à ce marché. Or, les opinions
publiques Européennes sont soucieuses d'impact qu'a leur consommation de
bois tropical dans les pays producteurs.
Comme nous leverrons un peu plus loin, au point relatif au
partenariat dans le deuxième chapitre de cette étude, le commerce
de bois congolais est réglementé par l'action Gouvernance Law
Enforce gouvernance by Trade « FLEGT » en Français,
Application de réglementations Forestières, gouvernance et
échanges commerciaux. Celle-ci a instauré ou est basée
avant tout sur la négociation et la conclusion entre le pays producteur
(R.D.C) et l'U.E de ce que l'on appelle des Accords de Partenariat Volontaire
« APV », ceci dès Février 2008.
L'objectif d'un tel Accord de partenariat est de
mettre en place un système conjoint de vérification de la
légalité de bois, qui garantit que tous les bois exploités
du pays producteur signataire vers les marchés européens sont
effectivement légaux, et contribuent dès lors à la
réduction de la pauvreté tout en préservant
l'environnement.
La forêt du bassin du Congo en Afrique centrale est le
deuxième massif forestier tropical après la forêt
amazonienne et contient un quart de ce qu'il reste de la forêt tropicale
sur Terre. Avec une perte annuelle de 0,2% à 0,4% durant les
années 2000, la région possède le plus bas taux
de déforestation de toutes les zones forestières majeures. Elle
couvre plus de deux millions de km2 et est partagée entre 6
pays, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du
Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon et la
Guinée équatoriale. En raison de la
[100 ]
surexploitation du bois, notamment par les entreprises
étrangères, la déforestation est importante. Les
dégâts sont écologiques avec une diminution de la
biodiversité mais les conséquences sont aussi économiques
avec la perte de ressources financières à long terme.
Au coeur du deuxième bassin forestier mondial, la RDC
abrite 145 millions d'hectares de formations forestières soit 62
% de la superficie totale du territoire national, et 10000
espèces de plante. Les forêts Congolaises
s'étalent sur une superficie de 1.280.042,16
km2.
Actuellement, la gestion des ressources forestières est
confiée au Ministère de l'Environnement, Conservation de la
Nature, Eaux et Forêts créé en 1975 et qui dispose en son
sein d'une Direction de gestion forestière et de plusieurs Services
spécialisés parmi lesquels on peut citer le Service Permanent
d'Inventaire et d'Aménagement Forestier « SPIAF ». Deux
entreprises paraétatiques sous-tutelle, assurent la conservation, in
situ et ex situ, de ces ressources. Il s'agit respectivement de
l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature « ICCN » et de
l'Institut des Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo « IJZBC
».
La RDC joue un rôle capital dans la lutte contre le
réchauffement climatique. Elle occupe une position stratégique
avec 50% de l'eau douce et 50% de forêt en Afrique avec
ses 200 millions d'hectares environ dans la forêt du bassin du Congo
qu'elle détient à elle seule 56 % de cette étendue. Alors
cela est estimable que la RDC a un stock d'environ 62% de 25 à 30
milliards de tonnes de carbone du bassin du Congo, soit 15.5 milliards
à 18. Milliard de tonnes de carbone en moyenne suivant les
différentes estimations enregistrées.
Selon le Ministre de l'Environnement, José Endundo
Bononge à l'issue du Sommet de Brazzaville sur les trois bassins
tropicaux du monde, tenu du 28 mai au 3 Juin en République du Congo,
à cause de ce rôle dans la protection de
l'écosystème mondial, la RDC a aussi besoin d'argent afin de
protéger sa biodiversité face au phénomène du
réchauffement climatique.
Certains scientifiques estiment que le réchauffement
climatique à l'horizon de 2100 sera de 1,4 à 5,8°c par
rapport aux températures de 1997. Les conséquences d'une telle
augmentation pourraient être considérables :
désertification, inondations, dissémination des maladies,
disparitions d'espèces animales. Le réchauffement climatique est
considéré par beaucoup comme le défi environnemental du
XXIème siècle ; d'où les pays mondiaux
illustrent l'importance de l'environnement et la relation entre
l'humanité et l'équilibre né de la planète.
[101 ]
La forêt congolaise demeure alors un géant qui
dort encore et dont il faut réveiller car, l'intensification de sa mise
en valeur favoriserait une diversification de l'économie nationale
depuis longtemps monopolisée sur le marché de minéraux.
L'exploitation s'étend non seulement de soupe de la récolte de
produits forestiers, mais aussi de l'utilisation de la forêt à des
fins touristiques ou récréatives.
A part son rôle économique, ce massif dont
l'importance écologique est indéniable, constitue un patrimoine
mondial qu'il importe de gérer de façon durable pour les
bénéfices actuels et futurs de toute l'humanité. C'est
là une grande responsabilité morale qui nous interpelle tous,
gestionnaires, utilisateurs, bénéficiaires de la
ressource107.
En général, la forêt congolaise capte
15% des émissions de gaz à effet de serre. En
2012, on estimait qu'en métropole, 2,5 milliards de tonnes de
carbone (soit 9,2 milliards de tonnes de CO2 a étaient
stockés dans la forêt, à 50% dans les sols
(litière+humus) et à 50% dans les arbres (feuilles, branches,
racines y compris). La forêt est un réservoir de
biodiversité importante dans les régions à la fois
urbanisées et très agricoles. Elle est une source de richesse,
parfois surexploitée. Le bois compte pour une part importante du PIB
d'une dizaine de pays tropicaux auxquels la R.D.C fait partie. L'emploi
forestier (hors industries de transformation et emplois informels) payait
encore près 1500 personnes en 2005.
Disons que la forêt constitue un enjeu important en
R.D.C par son potentiel économique et social, environnemental voire
politique du fait qu'elle rend de nombreux services à la
société congolaise en particulier et l'humanité tout
entière.
Les forêts congolaises ont un bilan, du moins, positif
dans la lutte contre le réchauffement climatique. En celles-ci, le pays
peut se procurer des profits dès lors que sa diplomatie se fortifiait et
consolidait lors des négociations, au cas échéants. Les
forêts de la RDC sont trop importantes, elles approvisionnent plus en
enrichissant les cours d'eau en nutriment, en offrant ainsi une source
constante de nutriments pour le plancton marin en aval, lequel produit 80% de
l'oxygène que nous respirons et qui constitue un important puits de
carbone.
Outre les richesses minières qui lui ont valu
l'étiquette de « scandale géologique », la RDC dispose
non seulement d'une extraordinaire variété
d'écosystèmes avec une flore et une faune endémiques, mais
possède aussi un patrimoine biologique d'une diversité
exceptionnelle.
107Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.55-56.
[102 ]
La biodiversité du bassin du Congo, la plus riche
d'Afrique, a très peu été étudiée ces
cinquante dernières années. Afin d'y remédier,
l'Université de Kisangani, le Musée Royal de l'Afrique Centrale
« MRAC », l'Institut royal des sciences naturelles de Belgique et le
Jardin botanique national de Belgique ont décidé d'unir leurs
efforts.
La Communauté internationale a des
considérations plus espérées sur la forêt de la RDC.
L'Europe est le centre de commercialisation des bois forestiers de cette
république. La forêt équatoriale considérée
aujourd'hui de « bien public de l'humanité ». Ceci à
cause de la problématique du réchauffement climatique. En
dépit de ceci, la République Démocratique du Congo est le
possesseur originaire de sa forêt. Elle se trouve sur son étendue
nationale, elle est régie par le Code forestier qui est le document
officiel ayant à sa charge la gestion et le mode d'exploitation de la
forêt congolaise.
Tableau 3. Couverture et perte des forêts en RDC
2000-2010 : Situation 2010
Province
|
Forêt primaire en
2010 (Km2)
|
Perte en
forêt primaire
(Km2)
|
Forêt secondaire en
2010 (Km2)
|
Perte
en forêt secondair e(Km2)
|
Savane arborée
en 2010(Km2)
|
Perte en
savane arborée
en 2010(Km2)
|
Bandundu
|
99175
|
1014
|
26856
|
2331
|
29615
|
479
|
Bas-Congo
|
752
|
36
|
5634
|
163
|
2395
|
45
|
Equateur
|
390734
|
2523
|
30354
|
5393
|
6437
|
95
|
Kasai Occidental
|
66397
|
1632
|
15570
|
2665
|
9150
|
291
|
Kasai Oriental
|
77820
|
991
|
10025
|
2004
|
7468
|
145
|
Katanga
|
6128
|
88
|
2000
|
131
|
244792
|
3509
|
Kinshasa
|
135
|
14
|
471
|
78
|
258
|
19
|
Maniema
|
76367
|
841
|
14119
|
1921
|
6503
|
81
|
Nord-Kivu
|
35591
|
365
|
7410
|
434
|
2044
|
65
|
Province Oriental
|
399608
|
2721
|
43490
|
5006
|
49303
|
507
|
Sud-Kivu
|
33169
|
448
|
5840
|
1026
|
4642
|
62
|
TOTAL
|
1185876
|
10673
|
161783
|
21148
|
362515
|
5297
|
Source : OSFAC, 2011 (OSFAC : Observatoire
Satellite des Forêts d'Afrique Centrale-Kinshasa-2010 de 2000 à
2010-CAPPE-NASA.
Note : FACET : Forêts d'Afrique Centrale
Evaluées par Télédétection, est un programme de
l'OSFAC.
b) Ressources fauniques
La RDC abrite, 400 espèces de mammifères
; elle est un véritable sanctuaire écologique. C'est le
second massif forestier de ce type dans le monde après celui d'Amazonie
au Brésil. Un
[103 ]
poumon vert gigantesque, grand, trois fois que la France, et
cinquante fois la Belgique. La RDC est sans doute l'un des pays les mieux
nantis en forêts. Avec ses 1145 millions d'hectares, la
forêt congolaise représente 47 % des forêts d'Afrique et 6 %
de la superficie forestière tropicale du monde.
Elle recèle, en termes de biodiversité
faunique 352 espèces de reptiles, 168 espèces de
batraciens ; 1086 à1117 espèces d'oiseaux : 415 à 421
espèces de mammifères, 1596 espèces
d'invertébrés aquatiques dont 1423 d'eau douce dans les marines ;
544 espèces d'invertébrés terrestres ; 1606 espèces
de vertébrés aquatiques ; et près de 1.000
variétés de poissons d'eau douce. Gorilles, bonobos,
chimpanzés, éléphants de forêts et okapis sont parmi
les espèces les plus emblématiques de cette extraordinaire
biodiversité.
La diversité en primates est la plus haute après
celle du Brésil avec 37 espèces. Il existe 63 aires
protégées et domaines de chasse, dont sept parcs
nationaux, ce qui représente 11% du territoire national. Cinq sites
(inscrits sur la liste de patrimoine mondial en péril)
font partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il y a aussi sept parcs
nationaux.
La faune de la RDC est plus riche, elle comprend des
espèces diverses adaptées chacune aux conditions climatiques. La
forêt équatoriale connait des dégradations, des
déforestations intenses et celles-ci provoquent l'émission de
dioxyde de carbone dans l'atmosphère et donc la production de gaz
à effet de serre.
Une grande surface de la forêt congolaise est
utilisée ou convertie en d'autres images. Dans ces conditions, toute
initiative visant à lutter contre le réchauffement climatique
doit impérativement prendre en compte les forêts. Soulignons que
les enjeux que suscite la forêt de la RDC sont d'ordre politique,
environnemental, sanitaire, économique, ceci revient à dire que
l'envie qu'ont les autres Etats sur la forêt de la RDC est tant
politique, économique, environnementale, sanitaire et
géopolitique.
Les forêts congolaises regorgent donc une
diversité élevée de produits forestiers non ligneux «
PFNL », ce qui permet de satisfaire aux nombreux besoins de la population
tant locale qu'urbaine, à savoir : l'alimentation, les soins de
santé, l'artisanat, etc. Ces produits représentent
également une source de revenus non négligeable. Parmi eux, il y
en a qui sont récoltés occasionnellement ; d'autres, par contre,
sont très pris par la population, voire recherchés
préférentiellement.
[104 ]
Selon la FAO les produits forestiers non ligneux sont «
des produits d'origine biologique, autres que le bois,
dérivés des forêts, d'autres terres boisées et
d'arbres hors forêts ». Ces produits peuvent être
récoltés dans la nature ou produits dans des plantations
forestières ou des périmètres d'agroforesterie, ou par des
arbres hors forêt. Voici quelques exemples : Champignons, gibiers, fruits
des bois, plantes médicinales et tinctoriales et tourisme lié
à la forêt. Les hommes ainsi que les institutions sont ipso facto
les éléments importants sans lesquels tout
phénomène international n'aurait pas existé sans qu'ils
eussent été là. Ils animent le système
international.
Les parcs nationaux abritent des plus grands mammifères
: éléphants, girafes, hippopotames et surtout les
rhinocéros blancs et, les gorilles de montagne. La réserve de
faune à okapi occupe environs un cinquième de la forêt
d`Ituriau Nord-est du pays. Le bassin du Congo dont la réserve
et la forêt font parties, est un de plus grand système de drainage
d'Afrique. 500 okapis se trouvent asile dans cette forêt de la
République, la réserve possède également des sites
panoramiques exceptionnels, dont des chutes sur l'Ituri et Epulu.
Les émissions annuelles de gaz à effet de serre absolues et
par habitant sont de 2,1 millions de tonnes de CO2 par an
(2001).
D'après le Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat, les changements climatiques correspondent
à l'horizon 2050-2100 à une augmentation des
précipitations annuelles de 7 à 11% et des températures de
1,5 à 4,5°C. Un Plan National d'adaptation au changement climatique
a été élaboré en 2009.
En ratifiant la Convention sur la diversité biologique,
la RDC s'est engagée à mettre en oeuvre tous les moyens pour
protéger et utiliser de façon durable l'ensemble des ressources
biologiques de son territoire.
La faune ichtyologique compte une quarantaine de familles
représentant plus de 1000 espèces dont près de 800 vivent
dans le système du fleuve Congo. Le pays abrite par ailleurs plus de
genres de primates que tous les pays du monde.108
Paragraphe 2. Hydrographie
A. Fleuve
108 Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit., pp.56-58.
[105 ]
A part quelques milliers de kilomètres, la RDC
appartient au bassin hydrographique du fleuve Congo.
Le bassin du Congo, avec sa superficie de 37 000 000
km2, est le plus grand bassin africain et deuxième au monde
à part l'Amazone et avant le Nil. Son principal affluent est le
Kassaï qui occupe un bassin de 900 000 km2 et une longueur de 4
666km. Ce bassin et le débit font du Kassai dans
l'hémisphère Sud (affluent gauche) le plus important affluent du
fleuve Congo. L'Ubangi dans l'hémisphère Nord (affluent
droit) est par contre le plus long affluent du fleuve Congo. La RDC occupe les
deux tiers de ce bassin, où les enjeux sont fondamentaux s'agissant de
la production hydroélectrique et du transport fluvial.
La Commission Internationale du bassin Congo -Oubangui -
Sangha « CICOS », dont le siège est à Kinshasa, a
été créée en 1999 par les 4 Chefs d'Etat de RDC,
Congo, Centrafrique et Cameroun. L'Angola en est aujourd'hui observateur.
Le fleuve Congo est le 2ème au monde
après l'Amazone en termes de débit et de superficie du bassin
versant. Il prend sa source à Musofi dans le haut Shaba par
l'affluent Lualaba avec un régime équatorial (régulier).
Sa longueur est de 4 700km ; c'est le plus puissant fleuve africain avec son
débit de 50 000m3/s, deuxième fleuve du monde
après l'Amazone avec 200 000m3/s au Brésil. Ce fleuve
a un régime régulier à cause de sa position à
cheval sur l'équateur. Son parcours est entrecoupé par des
chuttes et rapides ; exemples : les chuttes de Yellele, Inga, Kisuka,
... il se jette par un vaste estuaire (-un seul bras) dans l'Océan
Atlantique.
D'autres affluents sont Aruwimi, Mongala, Sankuru, Kwango,
Ruki, ... Le fleuve Congo sert à la navigation à certains
endroits comme Kisangani-Kinshasa, Matadi-Embouchure. Les barrages d'Inga I et
II sont parmi les plus importants de l'Afrique109.
Le bassin du Congo est le bassin versant du fleuve Congo, en
Afrique. Il couvre 4 millions de km2 où vivent 93,2 millions
d'habitants, avec des densités très variables selon les zones.
Les prospectivistes estiment que si les scénarios tendanciels
démographiques se poursuivent, la population devrait encore doubler dans
le bassin de 2010 à 2035, entraînant une aggravation de la
pression sur la forêt, éventuellement exacerbée par le
dérèglement climatique. Il est contigu à celui du Nil.
Comme le bassin amazonien, il abrite une des forêts tropicales denses les
plus riches du
109RDC, Ministère des Ressources Hydraulique et
électricité, Op.cit., p. 4.
[106 ]
monde en biodiversité, et comme ce bassin, en cours de
déforestation (déforestation nette de 0,16 % par an en 2010).
S'étendant sur une superficie de plus de 251 millions
d'hectares, du Golfe de Guinée de l'Océan Atlantique à
l'Ouest jusqu'aux montagnes du Rift Albertin à l'est, les
écosystèmes forestiers du Bassin du Congo couvrent une large
partie de l'Afrique Centrale. Ils constituent la deuxième réserve
de forêts denses et humides, représentant un cinquième des
forêts tropicales à canopée fermée restant au
monde.
Les autres bassins sont :
1. Bassin de Shiloango : se trouve dans le
Nord-ouest au Bas-Congo et déverse ses eaux dans l'océan
Atlantique ;
2. Bassin du Nil : est drainé par des
dépendances du Nil dont la Semuliki qui relie les lacs
Rutanzige et Albert. La RDC appartient également au bassin du
Nil, dont elle abrite l'une des têtes de sources à partir du lac
Edouard.
B. Lacs
La RDC a trois formations des lacs :
1. Les lacs de cuvette ou de bassin du fleuve
Congo ou témoins ou encore résiduels
Ils sont ainsi qualifiés étant donné
qu'ils constitueraient un vestige d'une ancienne mer intérieure qui
aurait occupé cet espace. C'est une vaste dépression
marécageuse de faible profondeur. Il s'agit des lacs Tumba et
Maindombe.
? Tumba : a une superficie de 5 000km2 et
se situe dons la Province de l'Equateur. Il est
relié au fleuve Congo par la rivière Ilebo ;
? Maindombe : anciennement appelé lac
Léopold II, il a une superficie de 2 395 km2, déverse
ses eaux dans le Kasai par la rivière Fimi, et est
localisé au Bandundu.
Ces deux lacs ont une altitude moyenne de 340m.
[107 ]
2. Les lacs du Sud-est ou des plateaux
- Bangwelo ou banguelu : avec 4 500km2 de
superficie et 1 140m d'altitude, ildéverse ses
eaux dans le fleuve Congo par la rivière Luapula. Sa
grande partie se trouve en Zambie ; - Moero : il atteint 4
500km2 de superficie et 992m d'altitude ; déverse ses eaux
dans le
fleuve Congo par la rivière Luvua.
Disons que dans le Sud du pays il y a d'autres petits lacs
dont Kabwe, Upemba,Kisale, lac Vert(à Goma), ...
3. Lacs de montagnes ou de fossés
d'effondrement ou tectoniques ou de rift valley ou encore de
graben
- Kivu : appelé encore lac de gaz, de barrage,
c'est le lac à plus élevé, à plus haute altitude
(avec 1 460m), deuxième après le Ntana en Ethiopie. Le
lac Kivu a 2 700km2. Il est moins poissonneux à cause de la
présence du gaz méthane (27 000km).
- Tanganyika : c'est le plus vaste et le plus profond
en Afrique ; deuxième au monde après le lac Baïkal en Russie
; avec 773m d'altitude, 658km de profondeur et 31 900km2 de
superficie, c'est le plus poissonneux en variétés.
- Albert : avec le lac Edouard, ils sont plus
poissonneux et alimentent tout l'Est et les pays voisins comme l'Ouganda.
- Edouard : il a 2 150km2 de superficie ;
avec le lac Albert, ils séparent la RDC et l'Ouganda110.
Les lacs Kivu et Tanganyika alimentent le fleuve Congo par la
rivière Lukuga ; par contre Albert et Edouard alimentent le fleuve Nil
par la rivière Semuliki au Nord-Kivu.
Le CERDAF résume l'hydrographie de la RDC se résume
en ces termes :
- Fleuve : longueur (4 640Km), bassin 3 820 000Km2
;
- Affluents, rivières : Lomami (1 300Km), Ubangi 1160Km
;
110RDC, Ministère des
Ressources Hydraulique et électricité, Op.cit., p. 1 ;
CERDAF, « L'eau à la surface de l'Afrique », in Recherche
africaine, N°1, Juillet 1998, p.112.
[108 ]
? Lacs de plus de 3.000m : Tanganyika (surface 31 900Km),
(altitude 773 profondeur 1435m-2000m) ;
? Chute d'eau : Lofoy 348m.111
111CERDAF, Idem.
Chapitre II PARTICIPATION DE LA RDC DANS LA LUTTE
CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE : RESPONSABILITES ET OPPORTUNITES
CONVENTIONNELLES INTERNATIONALES
La question « environnement » se pose de
façon globale, planétaire parce que la menace écologique
et la mondialisation à ce jour ignorent les frontières.
Cependant, elle se pose dans un monde hérissé de
souveraineté étatique où le rêve d'une
Communauté mondiale solidaire aux intérêts
écologiques, se heurte aux murs encore solides qui ceinturent les
nations. Pourtant, face à l'internationalisation du problème
environnementale et au risque de la propagation transfrontière de
catastrophes écologiques, l'idée d'une collaboration
internationale semble trouver sa place.
En effet, le processus d'élaboration des Traités
est aussi excessivement long. Il a fallu une décennie pour passer
à l'étape de l'élaboration d'agendas, à l'aide d'un
Accord-cadre, à la négociation du premier Protocole
opérationnel pour l'action collective. Après un Accord
protocolaire, la ratification de ce dernier prend, en outre, du degré de
capacité des Gouvernements à créer un consensus à
l'échelle de l'Etat. Ils font souvent marche arrière et laissent
à nouveau
[109 ]
apparaître la question de l'incertitude scientifique
pour des raisons politiques, ce qui freine le processus et exige davantage de
temps pour le compléter112.
Jusqu'alors, la formulation de politiques environnementales
à l'échelle internationale a été fragmentée
par thème, secteur ou territoire, ce qui aboutit à la
négociation des Traités qui se superposent ou entrent en conflit
entre eux. Cela engendre des complications inutiles à l'échelle
de l'Etat car les signataires essayent de respecter des obligations
liées à de multiples Accords. A l'échelle internationale,
il existe des tentatives de coordination entre des institutions
environnementales comme le Comité de Coordination inter-Agences et la
Commission pour le développement Soutenable, mais ces institutions sont
très faibles pour intégrer de façon efficace, les trois
dimensions du développement durable (économique, sociale et
environnementale)113.
De ce fait, au niveau mondial, plusieurs Conventions ont
été assorties de grandes rencontres internationales sur
l'environnement, dénommées les « Conventions de Rio.
La toute première Conférence internationale sur
l'environnement humain à Stockholm (sous l'égide des Nations
Unies) remonte de 1972. Par contre, en 1983, il y a eu mise en place par les
nations Unies d'une Commission Mondiale pour l'Environnement et le
Développement «CMDE » présidé par le
Premier-ministre Norvégien Brundtland114.
La République Démocratique du Congo s'est
impliquée dans d'importantes initiatives dont la moindre n'est pas la
« Charte mondiale de la nature » ; c'est le président du
Zaïre, à l'époque, Mobutu qui, en 1975 au cours de
l'Assemblée Générale de l'Union Internationale pour la
Conservation de la Nature « UICN » tenue cette année-là
à Kinshasa, en lança l'idée pour la première fois
comme un défi sur le modèle de la DUDH.
L'UICN mit en place un projet de cette charte. La RDC a ainsi
recouru aux Conventions et Accords internationaux. Parmi ces conventions, il y
en a qui imposent des obligations contraignantes et il y en a d'autres qui ne
lient pas les parties. Dans le cadre de l'environnement, plusieurs Conventions
et Accords internationaux ont été signés. Ex : la
Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements
transfrontières des déchets dangereux et de leur
élimination, du 26 Mars
112 Ziaka et alii, Education environnementale. Six
propositions pour l'Action Citoyenne, Cahiers de propositions de
l'Alliance pour un monde responsable, pluriel et solidaire, 2001 cité
par Aksanti, Ciribuka, D., Op.cit., p.34.
113 Bauer et alii, Administering International Governance:
What Role for Treaty Secretariats? Global Governance Working Paper, n°29,
Amsterdam, The Global Governance Project, 2006, cité par Aksanti
Ciribuka,D., Idem , pp.34-35.
114 Jean-Berckmans Muhigwa, B, Op.cit., pp6-7.
[110 ]
1989115. Il est question de voir comment les
diplomates congolais défendent les intérêts de la
République Démocratique du Congo dans les différentes
négociations sur le changement climatique116.
A l'actif du Ministère de l'Environnement, Conservation
de la Nature, Eaux et Forêts, peuvent être mises au crédit,
les participations aux différentes réunions internationales
où les questions concernant les forêts congolaises sont largement
débattues, tout ceci en collaboration et en concertation avec les autres
Ministères dont les attributions peuvent avoir une incidence sur le
secteur forestier.117
Section 1ère. Participation de la ROC à
des Conférences internationales, signature et ratification d'Accords
ad hoc
Avant de présenter et analyser les différentes
Conférences internationales ayant été assorties d'Accords
que la RDC a signés et/ou ratifiés aux fins de contribuer
à l'atténuation du réchauffement de la planète,
parlons tout d'abord des sources internationales du droit congolais de
l'environnement de façon globale.
Paragraphe 1. Sources internationales du droit congolais de
l'environnement
Nous donnerons, ici, les sources internationales du droit
congolais de l'environnement étant donné que nous avons
déjà détaillé celles internes ou nationales dans le
deuxième paragraphe du chapitre précédent.
En effet, depuis plusieurs années, différents
Traités et Accords signés dans le domaine de protection
environnementale interpellent tous les Gouvernements à prendre toutes
les précautions en vue de la protection environnementale :
? Convention internationale pour la protection des
végétaux Rome du 6 Décembre 1951 ; ? Traité
interdisant les essais d'armes nucléaires dans l'atmosphère, dans
l'espace extra et morphique et sous l'eau, Moscou 05 Août 1963 ;
115Bukasa Lufuluabo, D.,Op.cit., in
http://www.memoireonline.com/06/07/493/protection-environnement-droit-congolais.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
116Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
p.64.
117 CAMV, Le Forestier 08, Op.cit.., p.31.
[111 ]
? Convention africaine sur la conservation de la nature et des
ressources naturelles Alger, 15 Septembre 1968.
D'autres se sont intéressés à la
présentation de la pollution des mers résultat de l'immersion de
déchets, à la protection de la couche d'ozone et ensuite aux
contrôles des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et
de leur élimination, à l'élimination des maladies des
plantes en Afrique et la prévention des nouvelles maladies.
Avant 1968, le concept de l'environnement avait inspiré
la création de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature
des ressources naturelles « UICN » qui ne relève ni du Conseil
International des Unions Scientifiques « CIUS » ni des Nations Unies,
bien qu'elle ait établi des rapports de coopération avec ces deux
groupes. Un grand nombre d'Organisations internationales s'intéressent
à toute une gamme d'activités liées, de près ou de
loin, aux problèmes environnementaux. Les principales structures de
l'action internationale en matière d'environnement sont
représentées par la famille des Organisations des Nations Unies,
ainsi que des agences spécialisées, dont plusieurs
s'intéressent, sous divers angles, aux questions internationales. C'est
ainsi que nous retrouverons que parmi ces structures, la majorité est
dépositaire des Traités.
Malgré l'émergence de ces Organismes
internationaux, les Etats ont manifesté une volonté remarquable
dans la signature des traités. Ces traités ont été
relayés dans l'Afrique postcoloniale par diverses Conventions couchant
un champ plus varié que leur devancière. Le texte relatif
à la conservation de la nature et des ressources naturelles est le
premier du genre dans l'Afrique postcoloniale, ainsi que la question des
déchets dangereux.
Nous ne manquerons de citer ici la Déclaration sur
l'environnement. Il s'agit de la déclaration de Stockholm du 16 Juin
1972 et de la Déclaration de Rio sur l'environnement et le
développement du 16 Juin 1992. Cette Conférence de Rio vient
compléter la Conférence de Stockholm dont le but étant
d'identifier les principaux problèmes de l'environnement et de fournir
aux Gouvernements, les plus de renseignements possibles, afin qu'ils puissent
prendre des mesures politiquement et économiquement
réalisables.
Ces sources internationales sont, par ailleurs, d'une
importance très capitale surtout avec l'implication des Organisations
internationales qui sont, du reste, reparties conformément aux organes
de l'ONU. Au sein de l'ONU, certains problèmes de politique
générale relèvent de la compétence de trois
Conseils subordonnés dont les moins définissent les fonctions. Il
s'agit du
[112 ]
Conseil de sécurité, du Conseil de tutelle et du
Conseil économique et social. Les préoccupations des Nations
Unies à l'égard des problèmes de l'environnement
relèvent, en grande partie, de la compétence du Conseil
économique et social dont l'action passe par le canal de Commissions de
Comités permanents.
En bref, il y a, d'une manière générale,
dans tous ces textes internationaux, la volonté des Etats et organismes
internationaux, de renforcer les travaux sur la gouvernance internationale en
matière d'environnement, travaux qui débouchent sur une
architecture institutionnelle internationale en matière d'environnement
plus cohérent et intégré, laquelle tous les pays
pourraient participer sur un pied d'égalité.
Au clair, ces sources sont donc :
A. Les Traités
Les Traités internationaux dans le domaine de
l'environnement sont nombreux. Ils peuvent être à vocation
universelle, c'est-à-dire ouverts à tous les Etats souhaitant y
adhérer. Dans ce cas, ils traitent de questions elles aussi universelles
en ce sens que l'objet du Traité est susceptible d'intéresser
tous les Etats. C'est le cas, par exemple, de la Convention-cadre
118 sur les changements climatiques, les Conventions-cadres
présentant d'ailleurs la particularité de proposer
un canevas général qui sera
complété par d'autres Conventions ou Protocoles, quel que soit le
nom qu'on leur donne119.
? Accords Multilatéraux Environnementaux «
AME »
118 Une Convention-cadre est un Traité
international qui annonce de grands principes et les lignes
générales d'un régime destiné à être
précisé par des Traités ultérieurs.
119Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
p.42.
[113 ]
Il s'agit d'Accords entre plusieurs pays à
l'échelle internationale ou régionale, qui concernent les
questions environnementales les plus diverses tournant autour de
l'atmosphère, de la matière vivante, de la vie marine, de la
désertification, de la protection des écosystèmes, du
rejet des substances dangereuses, de la contamination marine, etc.
Il existe, actuellement, plus de 500 Accords
multilatéraux sur l'environnement, dont 45 relèvent du domaine
géographique mondial et ont été signés par 72 pays
ou plus. De nombreux Accords se rapportent à des problèmes
environnementaux à caractère régional, comme la
déforestation à Bornéo ou pollution en
Méditerranée. Chaque Accord a une mission et des objectifs
spécifiques auxquels un nombre variable d'Etats souscrit.
Les AME représentent le Droit international sur
l'environnement. Ceci fait que le Programme des Nations Unies pour
l'Environnement, les AME et les Organisations de développement
continuent à adopter la structure définie par les Sommets de Rio
et Johannesburg pour la gouvernance de l'environnement, qui consiste à
élaborer des évaluations et des politiques, à
l'exécution de projets au niveau national. Et la structure de
gouvernance dispose d'une série de phases, entre autres :
a) L'évaluation de la situation environnementale ;
b) L'élaboration de politiques à l'échelle
internationale ;
c) La formulation d'Accords multilatéraux sur
l'Environnement ;
d) L'application de politiques et de mesures coercitives ;
e) Le développement durable.
Traditionnellement, le PNUE a prêté une attention
spéciale à la fonction normative de participation dans les trois
premières phases. Les phases de a à d sont l'objet des AME,
tandis que dans la phase liée au développement durable,
participent des Organisations de développement comme le PNUE et la
Banque Mondiale.
Qui plus est, l'absence de coordination entre les
différents types d'acteurs affecte toutefois le développement
d'une gouvernance cohérente. Ainsi, selon le même rapport, les
Etats donateurs appuient les Organisations de développement en fonction
des intérêts des uns et des autres pour la création des
normes, et surtout pour leur mise en place, mais sans suivre aucun
schéma commun.
[114 ]
Ce qui se traduit finalement par de nombreux chevauchements et
un travail multiplié par deux. Ainsi, peut-on noter, d'une part, que les
AME sont peu pris en compte comme cadre de référence commune et,
par conséquent, qu'ils reçoivent des appuis financiers
réduits, d'autre part, que les Etats et les différents Organismes
préfèrent financer la mise en place de la réglementation
existante plutôt que de la perfectionner et de l'adapter à une
menace sur l'environnement qui peut varier.
En somme, on constate qu'il n'existe pas de lien
adéquat entre les activités normatives et les activités
opérationnelles120.
B. Les Déclarations internationales
Arriver à un Accord sur un Traité international
n'est jamais aisé et ça ne l'est pas plus dans le domaine de la
protection de l'environnement C'est pourquoi certains textes sont
adoptés sous forme de Déclaration. Ainsi, l'Agenda 21
(aujourd'hui souvent appelé Action 21) a été adopté
au Sommet de Rio de 1992 et précise les objectifs à atteindre
pour parvenir à un développement durable pour le
XXIème siècle, tout comme la Déclaration de Rio
sur l'environnement et le développement qui énumère les
vingt-sept grands principes d'une gestion durable des ressources de la
planète.
Ces textes sont des guides, ils peuvent servir de fondement
à des futures conventions. La Déclaration de Rio énonce
les grands principes de l'environnement qui seront repris par d'autres textes
mais ils ne sont aucunement contraignants. Peut-on dire que de portée
nulle ? Sans doute pas, tout dépend de la bonne volonté des
Etats. Certains traités ne sont pas plus respectés et il n'existe
pas de système de sanction internationale qui puisse dissuader les Etats
d'agir de la sorte.
120 Aksanti Ciribuka, D., Op.cit., pp.37-38.
[115 ]
C. La jurisprudence internationale
On classera ici aussi bien les arrêts de la Cour
internationale de Justice (Détroit de Corfou 1949 ; Nabcikovo -Nagymaros
- 1997, Usine de Pâte à papier - 2010) que les sentences
arbitrales (fonderie du Trail-1941...). La jurisprudence internationale permet
de préciser les relations entre Etats en posant des règles telles
« l'obligation générale qu'ont les Etats de veiller
à ce que les activités exercées dans les limites de leur
juridiction ou sous leur contrôle respectent l'environnement dans
d'autres Etats (...) » fait maintenant partie du corps de
règles du droit international de l'environnement. (OCE, avis sur la
licéité de la menace ou de l'emploi d'armes nucléaires
1996).
A noter qu'actuellement la Cour est saisie d'un
différend entre l'Australie et le Japon portant sur le non-respect
allégué de la Convention internationale pour la
réglementation de la pêche à la baleine; d'une
requête de l'Equateur visant la Colombie concernant l'épandage
aérien d'herbicides et d'une requête de Nicaragua contre le Costa
Rica qui causerait des dommages importants à l'environnement sur le
territoire du Nicaragua121.
Paragraphe 2. Conférences internationales, signature
et ratification d'Accords
La forêt étant une composante essentielle des
paysages abritant des formations naturelles très variées et d'une
grande richesse tout en termes de biodiversité, des ressources en bois
que d'aménités pour la population locale ou touristique,
confère à la R.D.C le rang de pays espoir forestier, tout ceci a
éveillé la curiosité des autres Etats qui se sont
retrouvés dans différentes assises sur le réchauffement
climatique dont la forêt congolaise était et demeure au centre des
débats.
Vu son importance pour la régulation du climat, les
pays ont exprimé à bras ouverts leur souci de voir la RDC
s'assigner le rôle prépondérant dans la lutte contre le
réchauffement climatique. Les forêts de la RDC (forêt
équatoriale) abritent de biodiversités, des ressources en bois,
de produits forestier non ligneux (champignons, fruits, gibiers...) pour la
population locale et touristique confiant à ce pays le rang de premier
pays forestier tropical.
121Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.42-43.
[116 ]
C'est ainsi que, longtemps restées en marge des
négociations climatiques, ces forêts reviennent sur le devant de
la scène internationale avec le mécanisme de réduction des
émissions liées à la déforestation et à la
dégradation des forêts « REDD ». On parle de «
puits de carbone » pour designer la capacité de ces forêts
à séquestrer du carbone, via le processus de
photosynthèse.
En matière de vouloir gagner le pari sur les enjeux que
suscite la forêt congolaise et dans la conservation de la nature, la RDC
a signé et ratifié 21 Protocoles ou Conventions internationales
dans le domaine de l'environnement dont quatre ayant un rapport étroit
avec la gestion de ses ressources forestières, entre autres :
? Convention Africaine sur la conservation de la nature et des
ressources naturelles ;
? Convention-Cadre des Nations Unies sur le changement
climatique. ? Convention sur la diversité biologique ;
? Accord international des espèces sauvages flore et
faune menacées.
Convoitée qu'elle est, la forêt de la R.D.C
connaît la participation de plusieurs acteurs dans son exploitation.
Mettons plus d'accent sur les Conférences tenues dans
le cadre de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique «
CCNUCC » en commençant par la présentation de cette
dernière.
A. Dispositifs réglementaires et institutionnels
Ils ont pour fondements :
? Le Décret du 29 Janvier 1949 ordonnant et
révisant le régime douanier de la RDC tel que modifié et
complété à ce jour ;
? L'ordonnance n°33/09 du 06 Janvier 1950 portant
règlement d'exécution du Décret du 29 janvier1949 ;
? L'Arrêté ministériel n°021/2004 du
06 Mai 2004 portant réglementation relative au importations,
réimportations, exportations, et réexportations des substances
qui
[117 ]
appauvrissent la couche d'ozone« SAO », produits
et/ou équipements contenant de telles substances122.
La RDC a ratifié plusieurs dispositifs et amendements
internationaux relatifs à la protection de la couche d'ozone et de
l'environnement, en général comme illustré dans le tableau
ci-dessous.
Tableau 4. Adhésion et ratification de la RDC
à certains dispositifs et amendements internationaux relatifs à
la protection de la couche d'ozone et de l'environnement
Accord
|
Date d'adoption
|
Date de ratification
|
Convention de Vienne
|
22/09/1988
|
30/11/1994
|
Protocole de Montréal
|
01/01/1989
|
30/11/1994
|
Amendement de Londres
|
10/08/1992
|
30/11/1994
|
Amendement de Copenhague
|
14/06/1994
|
30/11/1994
|
Amendement de Montréal
|
10/11/1999
|
09/02/2005
|
Amendement de Beijing
|
25/02/2002
|
09/02/2005
|
Source : Omeonga Onakudu, J. et alii,
Introduction aux questions fondamentales de l'environnement, texte
destiné au public non initié, G1 RI, UNIKIN, Inédit,
p.66.
B. La Conférence de Stockholm du 5 au 16 Juin
1972
La Conférence de Stockholm a lieu du 5 au 16 Juin 1972.
Il s'agit du premier colloque mondial élevant la question de
l'environnement au rang de problème international d'importance majeure,
ainsi que de la première occurrence de droit international contraignant
dans le domaine de l'environnement. La Conférence de Stockholm donne,
notamment, lieu à une Déclaration de vingt-six principes,
à un Plan d'action comprenant cent neuf recommandations, et à la
création du Programme des Nations Unies pour l'Environnement « PNUE
».
Pour Jacques-André Hertig, c'est à Stockholm que
l'environnement entre dans les priorités et besoins de nombreux pays. Il
cite Clark et Timberlake qui rapportent qu'avant Stockholm, on ne
comptabilisait pas plus de dix Ministères de l'Environnement, alors
qu'en 1982 on répertoriait cent dix Ministères ou
secrétariats d'Etat dédiés aux questions
d'environnement.
122Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
p.66.
[118 ]
La Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et
le Développement « CNUED », créée en l992 et
également appelée Sommet de la Terre ou Conférence de Rio,
rassemble 182 Etats à Rio de Janeiro pour débattre de l'avenir de
la planète.
C'est lors de ce premier Sommet la Terre que le concept de
« développement durable » fait consensus pour décrire
un processus d'évolution permettant de répondre aux besoins
présents sans hypothéquer ceux du futur. 170 des Etats
présents à Rio ont adopté l'Agenda 21, aussi appelé
Action 21 ; il s'agit d'un Programme d'action de quarante chapitres,
appelé à être mis en oeuvre sous la forme de près de
2 500 recommandations touchant à tous les domaines où l'action
humaine influence l'évolution de l'environnement, qui est adopté
par les Chefs d'Etat lors de la Conférence de Rio.
Le Sommet de la Terre instaure également un Cadre
annuel de réunions internationales au travers Convention-cadre des
Nations Unies sur les Changements Climatiques « CCNUCC ».
C. Convention-cadre des Nations unies sur les
Changements Climatiques « CCNUCC » de 1992
La Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques a été arrêtée le 9 Mai 1992 à
New-York, adoptée le 14 Juin 1992 lors du Sommet de la Terre à
Rio de Janeiro auquel ont pris part, environ 163 délégations des
pays européens.
Elle est entrée en vigueur le 21 Mars 1994 par 154
Etats auxquels il faut ajouter la totalité des membres de la
Communauté européenne. En 2004, elle était ratifiée
par 189 pays, en 2015 on recense 195 pays. La CCNUCC est la première
tentative, dans le cadre de l'ONU, de mieux cerner ce qu'est le changement
climatique et comment y remédier, mais l'article 2 de la CCNUCC est
resté muet et n'a pas pu dire à quel niveau réduire le gaz
à effet de serre.123
123Omeonga Onakudu, J. et alii,
Op.cit., pp.66-67.
[119 ]
L'objectif de la Convention est de stabiliser la concentration
des gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui
empêche toute perturbation anthropique dangereuse du climat. Elle a pour
objectif de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans
l'atmosphère à un niveau qui évite tout type de
perturbation anthropique et dangereuse pour le climat, et d'atteindre ce niveau
dans un intervalle de temps suffisant pour que les écosystèmes
puissent s'adapter naturellement aux changements climatiques, sans menacer la
production alimentaire et en permettant la poursuite d'un développement
économique soutenable.
Elle comprend le Protocole de Kyoto. Pour renforcer cette
Convention-cadre, les Nations Unies, adoptèrent une nouvelle Convention
dénommée « Convention de Nations Unies sur la lutte Contre
la Désertification « CNUCD » (1994-1996). Cette
dernière a eu pour objectif de combattre la désertification et de
limiter les effets de la sécheresse et de la désertification dans
les pays gravement touchés par celles-ci, tout particulièrement
en Afrique, grâce à des mesures efficaces à tous les
niveaux.
Cependant, il existe d'autres Conventions et Protocoles
additionnels relatifs à la préservation de la biodiversité
dont, à titre illustratif, nous citons la Convention de Ramzar sur les
zones humides d'importance internationale (1971-1975), la Convention du
patrimoine mondial de l'Unesco (1972-1975), la Convention sur le commerce
international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d'extinction (Cites) (1973-1975), la Convention de Bonn sur la conservation des
espèces des espèces migratoires (1979-1983), la convention sur la
protection et l'utilisation des fleuves et des lacs internationaux « ECE,
Convention de l'eau) (1992-1996), la Convention de Bâle sur le
Contrôle des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et
leur élimination (1989-1992), la Convention de Rotterdam sur la
procédure de consentement préalable en connaissance de cause
applicable à certains produits chimiques et pesticides dans le commerce
international, la Convention de Stockholm sur les polluants persistants «
COP » (2001-2004) ; etc.124
Elle reconnaît trois grands principes :
? Le principe de précaution ;
? Le principe des responsabilités communes mais
différenciées, ? Le principe du droit au développement.
124 Rijnhout, L., Reconnaître la dette
écologique : un pas vers la justice sociale et environnementale et vers
le développement durable, JADES, Avant-projet, 2005, cité
par Aksanti Ciribuka, D., Op.cit., pp.35-36.
[120 ]
La Convention reprend tous les principes contenus dans la
Déclaration finale de Rio de Janeiro et dans l'Agenda 21, ainsi que les
principes du droit international, au sein duquel elle n'est qu'un aspect.
Cependant, elle ne comprend aucune cible juridiquement contraignante, les
Parties s'étant laissé la possibilité de compléter
la CCNUCC par des engagements ultérieurs dans le cadre d'un
régime international.
En 1997, certaines parties à la CCNUCC ont signé
le Protocole de Kyoto qui est entré en vigueur en 2005. Ce Protocole
doit néanmoins être négocié périodiquement,
la première période d'engagement prenant fin en 2012. A cet
effet, la Conférence de Copenhague (COP15), qui devait déboucher
sur un Accord global, n'a pas permis de dégager de consensus fort sur le
régime climatique post-2012. Afin de dénouer l'impasse, la COP15
a « pris note » de l'Accord de Copenhague, négocié
à huis clos par un petit groupe d'États, dont les Etats-Unis et
les pays émergents. Aujourd'hui, les pourparlers entre les Etats portent
essentiellement sur la question de savoir si le prochain régime
climatique doit s'inscrire dans le cadre de l'Accord de Copenhague ou du
Protocole de Kyoto.
L'Organe suprême est la Conférences des Nations
Unies sur les Changements Climatiques, qui prend la forme d'une
Conférence des Parties « COP », la Conférence des
Parties servant comme la réunion des Parties au Protocole de Kyoto
« CMP » et la Conférence des Parties servant comme la
réunion des Parties à l'Accord de Paris « CMA ». Elle
est composée de tous les États parties et vérifie leur
bonne application des objectifs de la Convention. Elle se réunit
annuellement lors de Conférences mondiales qui analysent les
avancées de la Convention et prend des décisions pour atteindre
les objectifs de lutte contre les changements climatiques.
Il y a également deux Organes techniques3 :
? L'Organe Subsidiaire d'Avis Scientifique et
Technique « OSAST » : il fournit l'appui scientifique
nécessaire et propose des avis concernant le développement et le
transfert de technologies. Il est l'interface entre le GIEC, versant
scientifique, et la Conférence des parties, versant politique.
? L'Organe Subsidiaire de Mise en Ouvre « OSMO
» : il a pour but de vérifier la mise en oeuvre de la
Convention. Pour cela, il reçoit les rapports des Etats et
contrôle leur conformité, notamment en termes d'émissions,
avec les objectifs de la Convention.
[121 ]
La Secrétaire exécutive de la Convention est
Patricia Espinosa, nommée le 18 Mai 2016. Elle succède à
Michael Zammit Cutajar (1991-2002), Joke Waller-Hunter (en) (2002-2005), Yvo de
Boer (en) (2006-2010) et Christiana Figueres
(2010-2016)125.
a. Convention sur les changements
climatiques
La Convention sur les changements climatiques est née
au même titre que celle de la diversité biologique et la
désertification au lendemain du Sommet mondial sur l'environnement et le
développement durable à Rio de Janeiro le 05 Juin 1992
auquel ont pris part plusieurs délégations des pays dans
le monde. Cette Convention avait, donc pour objectif de stabiliser les
concentrations des gaz à effet de serre « GES » dans
l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation
anthropique dangereuse du système climatique.
L'intention avouée de cette Convention, le fait de
ratifier la Convention, chaque partie présente devrait remplir les
engagements pris lors de ladite Convention, c'est-à-dire réduire
les niveaux des GES à un niveau inférieur par rapport à
ceux remarqués lors de la dite rencontre, et, chaque Gouvernement
devrait fournir, en espace de deux ans, un inventaire sur les gaz à
effet de serre provenant de la déforestation et la dégradation
des forêts, par son Plan d'Action aux Effets de Changements Climats et le
Programme d'Action Initiale.
b. La Convention sur la Diversité Biologique
« CDB » (1992-1993)
Cette Convention a pour objectif de préserver la
biodiversité, c'est-à-dire qu'elle vise la sauvegarde des
ressources génétiques, des écosystèmes et des
espèces, l'utilisation soutenable de ces éléments et le
partage juste et équitable des bénéfices, surtout
grâce à un accès satisfaisant aux ressources
génétiques et à un transfert de technologie et financier
approprié. Parmi les Accords liés à cette Convention se
trouve le Protocole de Carthagène sur la sécurité de la
biotechnologie.
La Convention sur la biodiversité est née au
même titre que celle sur la désertification et les changements
climatiques au lendemain du Sommet mondial sur l'environnement et le
développement durable tenu à Rio le 05 Juin
1992. Lors de la Conférence, 153 pays ont signé la
Convention, y compris 71 Chefs d'Etat et de Gouvernement. Suite aux
activités anthropiques de l'Homme ; il y avait perte de la
biodiversité, raison pour laquelle cette Convention a
éveillé la
125United Change, « Status of
Ratification » archive, sur unfccc.int ; Objectif
Terre archive, vol. 12, n. 1, p. 18 ; « Bodies
» [archive], sur unfccc.int (consulté le 11
Novembre 2016) ; « ExecutiveSecretary » [archive],
sur unfccc.int (consulté le 11 Novembre 2016).
[122 ]
prise de conscience sur les éventuelles pertes de la
biodiversité partout dans le monde afin de protéger les
générations futures. L'objectif de cette Convention se
résume en trois points essentiels :
? Conserver la biodiversité ;
? Utiliser, de façon durable, la biodiversité ;
? Partager, de façon juste et équitable, des
avantages qui découlent de l'exploitation de la biodiversité.
La Convention sur la diversité biologique lutte contre
la déforestation et la dégradation de forêts de
différentes manières, comme, par exemple, dans le cadre du
programme de travail sur la biodiversité
forestière126.
? Les Déclarations de Rio 1992 et 22 Juin
2012
La Déclaration de Rio sur l'environnement et le
développement, un ensemble de 27 principes définissant les
droits, les responsabilités des Etats dans le domaine, a
été adoptée sans modification. On a évité
toute objection au principe 23 qui mentionne « les peuples soumis
à l'occupation en précisant dans le préambule d'action 21,
que ce programme serait exécuté dans le strict respect des
principes de la Déclaration et on a supprimé-toutes les autres
mentions des peuples soumis à l'occupation dans l'article 21
».
La déclaration stipule notamment que ;
? Les Etats ont le droit souverain d'exploitation sur leurs
propres ressources selon leur politique d'environnement et de
développement, sans toutefois causer des dommages à
l'environnement dans d'autres Etats ou dans des zones au-delà des
limites de leur juridiction ;
126Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.67-68.
[123 ]
- Il est important pour le développement durable
d'éliminer la pauvreté et de réduire les
différences de niveaux de vie dans le monde ;
- Les Etats devraient décourager ou prévenir les
mouvements transfrontaliers d'activités et substances nocives pour la
santé de l'Homme ou pour l'environnement ;
- Les Etats devraient réduire et éliminer les
modes de production et démographiques appropriés ;
- La pleine participation des femmes est essentielle à
la réalisation d'un développement durable ;
- C'est le pollueur qui doit, en principe, assumer le coût
de la pollution ;
- L'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas
servir de prétexte pour permettre plus tard, des mesures urgentes visant
à prévenir la dégradation de
l'environnement127.
s Le Sommet de Rio + 20 de Juin 2012
« Rio+20 » est le nom abrégé de la
Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui
s'est tenue à Rio de Janeiro, au Brésil, du 20 au 22 Juin 2012.
Vingt ans après le Sommet de la Terre de Rio, en 1992, Rio+20 est une
nouvelle occasion de regarder vers l'avenir que nous voulons pour le monde dans
les vingt prochaines années. A cette Conférence « Rio+20
», les dirigeants mondiaux, des milliers de participants venus du secteur
privé, des ONG et d'autres groupes se sont réunis pour
déterminer comment réduire la pauvreté, promouvoir la
justice sociale et assurer la protection de l'environnement sur une
planète qui est de plus en plus peuplée.
Cette occasion historique a permis de dégager des
pistes pouvant mener à un avenir durable un avenir porteur davantage
d'emplois, de sources d'énergie non polluante, d'une plus grande
sécurité et d'un niveau de vie convenable pour tous, comme l'a
dit Ban Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies :
« Si nous espérons laisser à nos enfants et
petits-enfants un monde
127 Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit., pp.68-69.
[124 ]
vivable, nous devons faire face, dès maintenant,
aux défis posés par la pauvreté due à la
destruction de l'environnement ».
Le monde compte aujourd'hui 7 milliards d'habitants ; d'ici
à 2050, nous serons 9 milliards. Une personne sur cinq, soit 1,4
milliard survit avec au maximum 1.25 dollar par jour ; 1,5 milliard de
personnes dans le monde n'ont pas accès à
l'électricité ; 2,5 milliards de personnes n'ont pas de toilettes
; près d'1 milliard d'habitants souffrent quotidiennement de la faim.
Les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter et
plus d'un tiers -de toutes les espèces connues pourraient
disparaître à jamais si la tendance n'est pas inversée.
La Conférence Rio+20 s'est achevée avec
adoption, par consensus, d'un texte intitulé « L'avenir que nous
voulons ». A travers les 283 articles du texte « The Future We
Want » ou « L'Avenir que nous Voulons », 188 Etats
représentés s'engagent sur le chemin d'une économie verte
qui doit « contribuer à l'élimination de la
pauvreté et à la croissance économique durable,
améliorer l'intégration sociale et le bien-être de
l'humanité, et créer des possibilités d'emploi et de
travail décent pour tous, tout en préservant le bon
fonctionnement des écosystèmes de la planète
»128.
? Principaux engagements de la
Conférence
Au-delà des Déclarations, encouragements ou
renouvellement d'engagements passés, le texte comporte un certain nombre
d'engagements nouveaux en faveur du développement durable :
- Objectifs du Développement Durable « ODD »
(article 248) ; - Gouvernance internationale de l'environnement (article 88) ;
- Gouvernance mondiale du développement durable (article 84) -
Renforcement du rôle de la société civile (article 84) ; -
Océans et mers (article 162) ;
- Financement du développement durable (article 255) ; -
Indicateurs de développement durable (article 38) ;
- Consommation et production durables (article 226).
128Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.72-73.
[125 ]
? Rio+20 et l'Afrique
Au coeur de la position africaine pour les pays du Bassin du
Congo, c'est de mettre sur la table des négociations, le dilemme suivant
d'un côté, il y a la Communauté internationale qui demande
aux Etats de ne pas y toucher, mais d'un autre côté, il y a les
Etats qui doivent se développer, qui doivent puiser sur les
forêts. Pour ce débat, il s'agit, notamment, de trouver une
réponse à la question : « Qu'est-ce qu'il faut faire,
sachant que ces Etats sur leurs ressources propres ne peuvent pas financer tous
les aspects du développement concernant, notamment, l'éducation,
la santé, l'agriculture, etc. »
D'après les analyses, l'Afrique fait face à de
nombreuses contraintes pour son développement qui, plus que dans tout
autre continent du monde, déterminent sa capacité à
relever le défi impératif de la conservation de son environnement
et dont spécifiquement le Bassin du Congo deuxième poumon
écologique de la planète après l'Amazonie, en
Amérique latine.
Depuis la première Conférence de Rio de Janeiro
de 1992, les progrès sont mitigés. Dans la part des
responsabilités, nous ne pouvons pas dire que l'Afrique soit la plus
grande pollueuse (2 à 3% des émissions de dioxyde de carbone). Au
contraire, l'Afrique subit les retombées de la production globale et
parfois avec des scandales qui ont été connus.
? Critique sur Rio+20
La Société civile, furieuse devant «
l'échec » et l'absence » d'engagement du Sommet de l'ONU,
monte au créneau, au deuxième jour du Sommet de l'ONU Rio+20.
Plusieurs grandes Organisations de la Société Civile,
dénonçant la faiblesse du document final, ont affirmé
qu'elles se battraient avec d'autant plus d'énergie pour la nature et
contre la pauvreté. Daniel Mittler (Greenpeace)
considérant le résultat de Rio+20 comme «
désastreux », a dit sa « déception » et sa «
colère » tout en estimant que « l'échec de Rio+20
donnera aux gens plus d'énergie pour se mobiliser et se battre pour la
planète»129.
? Participation de la ROC à Rio
129Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.73-78.
[126 ]
La RDC fut été représentée au
grand Sommet mondial sur l'environnement à Rio en 1992 par Bernardin
Mungulu Diaka (alors Gouverneur de Kinshasa). C'est là où la RDC
a pris conscience des Conférences internationales sur
l'environnement130.
D. Conférence de Bonn (Allemagne) du 16 au 27
Juillet (COP-6BIS)
La Conférence de Bonn (Allemagne), s'est tenue le 16
Juillet 2001 afin de procéder à la mise en oeuvre du protocole de
Kyoto visant à réduire de 5 % en moyenne les émissions de
gaz à effet de serre des pays industrialisés. La
Conférence de Bonn faisait office de décret d'application des
accords de Kyoto de 1997.
Plusieurs mesures concrètes ont été
approuvées :
? Les procédures et règles de comptage des
émissions de gaz.
? Les Organisation du système d'échanges
d'émission de gaz entre le Nord et le Sud (un pays industrialisé
est ainsi autorisé à soustraire la quantité de gaz qu'il
aide à réduire dans un autre pays de son compte global),
? La création d'un fonds d'adaptation permettant aux
pays émergents de faire face aux changements climatiques devant
être doté de 450 millions d'euros,
? La mise en place d'un organe de contrôle du respect
des engagements. Dans le cas où un pays ne respecterait pas ses
engagements, il serait alors exclu du système d'échange entre les
pays.
Cette Conférence constitue le premier pas en
matière de réalisation d'une réglementation internationale
contraignante en matière environnementale.
E. Le Protocole de Montréal de Septembre 2007
(COP11)
La l9ème Conférence des Parties au
Protocole de Montréal sur des Substances Appauvrissant la couche d'Ozone
« SAO », tenue à Montréal en Septembre 2007 a pris la
Décision XIX/6 visant à accélérer
l'élimination progressive des hydro chlorofluorocarbones « HCFC
». Il a été demandé aux pays en développement
visés à l'article 5 du Protocole de Montréal de se doter
d'un Plan de gestion des HCFC en deux phases, la première comporte le
gel
130 Entretien avec CT Halisi Tikala Lundi 08 Janvier 2018
à 14h°°, à Kinshasa.
[127 ]
en 2013 de la production et de la consommation puis leur
réduction de 10% en 2015 ; la seconde, de 2016 à 2030, concerne
la poursuite de la réduction progressive jusqu'à
l'élimination finale.
En 2005, à Montréal, lors de la COP11, une
nouvelle étape importante a été franchie lorsque la
Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Costa Rica soutenus par huit autres
parties, ont proposé un mécanisme de réduction des
émissions liées à la déforestation dans les pays en
voie de développement. La Proposition a reçu un large soutien des
parties à la négociation, et la COP a établi un groupe de
contact. A la suite de cela un processus étalé sur deux ans a
été initié afin d'explorer des options pour un
mécanisme REDD, période durant laquelle les pays ont soumis leurs
propositions pour réduire les émissions de gaz à effet de
serre liées à la déforestation et à la
dégradation des forêts.
Au 28 Novembre 2005, date historique du premier Meeting des
signataires du Protocole (Meeting Of Parties) « MOP »
à Montréal et de la onzième Conférence des Parties
« COP », le Protocole de Kyoto est applicable dans tous ces pays,
à l'exception des plus récents signataires. Au 19 Juin 2009, un
seul pays au monde, les Etats-Unis, avait signé mais non ratifié
le Protocole. L'Andorre, Afghanistan, Taiwan, Sahara occidental, Palestine,
Vatican sont observatoires du Protocole. Pour l'Afghanistan, encore
partiellement occupé et en zone de conflit armé, ne dispose pas
encore de la stabilité gouvernementale lui permettant de se prononcer en
toute indépendance sur un Traité international. Le Taïwan ne
peut être partie non plus, car il n'est pas reconnu indépendant de
la Chine (qui a ratifié le protocole), mais a annoncé vouloir
l'appliquer.
La République Démocratique du Congo n'est pas
productrice de HCFC mais les importe. L'inventaire estime à 1.014,984
tonnes, les quantités de HCFC consommées `annuellement en RDC
entre Août 2008 et Août 2009. Cette consommation se répartit
essentiellement dans les secteurs ci- après :
? Commercial 53% ; ? Résidentiel 3 5% ; ? Autres
12%.
L'application de la méthodologie recommandée par
le Protocole pour le calcul de la valeur plafond de 2013 (demi- somme de la
consommation des années 2009 et 2010) permet d'estimer à
1.117.393 tonnes en 2013. Partie aux Protocoles de Montréal et de Kyoto,
la RDC se doit de prendre des mesures idoines pour gérer, comme convenu
en vertu de la décision XIX/6 de la COP au Protocole de Montréal,
l'importation et l'utilisation des HCFC et des équipements les
contenant
[128 ]
afin d'honorer ses engagements et d'éviter de se
retrouver en situation de non-respect aux échéances
conventionnelles de 2015, 2020, 2025 et 2030.
A en croire le Professeur Omeonga Onakudu Jean, le
présent Plan est élaboré pour servir de cadre national de
référence pour la politique du Gouvernement en matière de
gestion des HCFC et des équipements les contenant jusqu'à leur
élimination finale conformément au calendrier
préconisé par la décision XIX/6 de la
19ème Conférence des Parties au Protocole de
Montréal.131
F. Instruments sur la gestion durable des forêts
« GDF » de Décembre 2007
La Déclaration de principes, non juridiquement
contraignante, en vue d'une gestion écologiquement viable des
forêts mondiales, qui traduit un premier consensus mondial sur les
forêts a été mise au point à l'issue de longues
négociations.
Les principes essentiels qui y sont énoncés sont
les suivants :
? Tous les pays, en particulier les pays
développés, devraient entreprendre des efforts pour se rendre
plus verts grâce aux reboisements et aux conservations des forêts
;
? Les Etats ont droit d'exploiter leurs forêts compte
tenu de leurs besoins socio-économiques, conformément à
des politiques nationales compatibles avec le développement durable ;
? En vue de permettre aux pays en développement de
mieux gérer leurs forêts, il convient de promouvoir le transfert,
à ces pays, des techniciens écologiquement rationnels, y compris
à des conditions de faveur et préférentielles ;
? Le commerce des produits forestiers devrait être
fondé sur les principes du droit commercial international du bois
d'oeuvre et autres produits forestiers.
131Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.64-66.
[129 ]
En Décembre 2007, l'Assemblée
Générale des Nations Unies, a adopté un instrument
légalement non contraignant sur tous les types de forêt
(instrument forestier). Cet instrument représente le premier concept sur
le sens de la Gestion Durable des Forêts « GDF », en sigle qui
avait été accepté à grande échelle et par
différents Gouvernements.
L'instrument stipule que la gestion durable des forêts
en tant que concept dynamique et évolutif, vise la préservation
et le renforcement de la valeur économique, sociale et environnementale
de tous les types de forêt, pour le bénéfice des
générations actuelles et futures. Il est, en outre,
spécifié que pour réaliser l'objectif du présent
instrument et en tenant compte des politiques nationales, des priorités,
et des conditions des ressources disponibles, les Etats-membres devraient
développer, mettre en oeuvre, publier et, le cas échéant,
mettre à jour les programmes forestiers nationaux et d'autres
stratégies pour la gestion durable des forêts permettant
d'identifier les actions nécessaires et contenant des mesures,
politiques et objectifs spécifiques, tenant compte des propositions
pertinentes pour l'action du panel intergouvernemental sur les forêts
forum intergouvernemental sur les forêts et les résolutions des
Nations Unies sur les forêts.132
G. Protocole de Kyoto du 11 Décembre 1997 (COP
3) : cadre officiel sur le réchauffement climatique
Comme vous pouvez le remarquer, nous donnons plus de
particularité, plus de détails au Protocole de Kyoto, le cadre
officiel sur le réchauffement de la planète et dont la date de
ratification par la RDC (23 Mars 2005) constitue le terminus a quo de cette
étude.
Le Protocole de Kyoto est un Accord international,
signé lors de la COP3 Kyoto en Décembre 1997. Il met en place des
objectifs contraignants et des délais visant à réduire les
émissions de gaz à effet de serre dans la plupart des pays, dont
les pays industrialisés. Cet Accord est bâti sur la CCNUCC dont
les pays membres décident de se doter d'un protocole plus strict. Les
objectifs obligatoires prévus par le Protocole de Kyoto pour les pays
varient de -8 % à +10 % d'émission de gaz à effet de par
rapport aux émissions individuelles des pays en 1990. L'Accord permet
une certaine flexibilité aux pays concernant les manières
d'atteindre l'objectif fixé par le Protocole (augmentation des
forêts, financement de projets à l'étranger, etc.).
132Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.69-71.
[130 ]
L'entrée en vigueur du protocole de Kyoto n'a eu qu'en
Février 2005. En février 2005, 55 pays représentant au
moins 55 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) en 1990 ont
ratifié le Protocole de Kyoto. L'entrée en vigueur de celui-ci
signifie, pour 30 pays industrialisés, l'obligation d'atteindre les
objectifs de réduction ou de limitation des émissions de gaz
à effet de serre. Elle permet également la concrétisation
légale du marché international du commerce de carbone et la mise
en oeuvre opérationnelle du Mécanisme de Développement
Propre « MDP »133.
Dans le Protocole de Kyoto, les Gouvernements se sont
donné plusieurs options pour réduire ces missions. En plus de les
réduire dans leur territoire, ils ont introduit plusieurs autres moyens
de réduction des émissions qu'ils ont appelés «
mécanismes d'atténuation fondés sur les marchés
». Ces mécanismes sont fondés sur le marché car
ils fonctionnent comme un système d'échange ou de marché.
Comme le dioxyde de carbone est le principal problème, ces objectifs
consistent à limiter la quantité de dioxyde de carbone que les
pays développés peuvent émettre dans l'atmosphère.
Quand un pays réduit ses émissions plus qu'il n'est
nécessaire, il a un surplus d'émissions qu'il peut vendre
à d'autres pays qui ont épuisé leurs
quotas134.
? Historique et ratification
Le Protocole de Kyoto tire son origine de la Convention-cadre
des Nations Unies sur les Changements Climatiques ; comme nous venons de le
dire ci-haut, il est signé en Décembre 1997, mais entré en
vigueur le 16 Février 2005 et ratifié par plus de 50 pays dont
plus de 5 pays industrialisés responsables d'au moins 55% de C02.
C'est le premier instrument mis en place dans le cadre de la lutte
contre le réchauffement climatique à l'échelle
mondiale. Son objectif est une réduction de 5,2% à 6%
des émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012.
Pour qu'il entre en vigueur, il fallait qu'il soit
signé par 55 pays représentant 55% de l'émission mondiale
des gaz à effet de serre. Avec les 17% de la Russie, la barre est
franchie, manque désormais les USA (36%) et l'Australie. Chaque pays
doit réduire ses émissions dans une proportion définie.
Mais les signataires peuvent aussi racheter des « permis
d'émissions » à d'autres pays qui auraient
réduit plus que ce qui leur était
demandé135.
133Idem, pp.81-84.
134 GTCR, Etude sur les moteurs de la déforestation et
de la dégradation des forêts en RDC, cité par CAMV,
Le Forestier 10, Op.cit., p.48.
135Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
p.71.
[131 ]
Le Protocole de Kyoto est un Traité international dont
les pays participants se rencontrent une fois par an depuis 1997. Signé
le 11 Décembre 1997 lors de la 3ème Conférence
annuelle de la Convention (COP 3) à Kyoto, au Japon, il est entré
en vigueur le 16 Février 2005 et a été ratifié par
168 pays lors de sa négociation ; aujourd'hui il réunit 195
Etats-membres. Ce Protocole visait à réduire, entre 2008 et 2012,
de 6 % par rapport au niveau de 1990 les émissions de six gaz à
effet de serre : dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d'azote et trois
substituts des chlorofluorocarbones.
En effet, en raison du lien direct avec la politique
énergétique, les données scientifiques concernant le
réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet
de serre (et tout particulièrement le CO2) ont été
très controversées. Afin d'asseoir les débats sur une base
scientifique solide et indépendante, le Groupe d'Experts
Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat « GIEC » a
été créé en 1988 par l'Organisation
Météorologique Mondiale « OMM » et le
Programme des Nations Unies pour l'Environnement « PNUE ».
Au 18 Novembre 2005, 182 pays sur 192 pays indépendants
ont ratifié, accepté, ou approuvé le protocole. Six ans
plus tard (2011), 191 États ont signé et ratifié le
protocole de Kyoto de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements
climatiques. En plus de ces États membres, l'Union Européenne est
comptée comme faisant partie du protocole. Nioué et les
Îles Cook sont comptés séparément. Bien
qu'étant Etats indépendants, ils ont conclu un accord de libre
association avec la Nouvelle-Zélande.
Un pays a signé mais n'a pas ratifié le
protocole; il s'agit des États-Unis. Quatre pays n'ont pas encore
ratifié ni signé le protocole, il s'agit de l'Andorre,
Afghanistan, Taïwan, Vatican. Taïwan ne peut être partie non
plus, car il n'est pas reconnu indépendant de la Chine (qui a
ratifié le protocole), mais a annoncé vouloir l'appliquer.
A l'heure actuelle, 195 parties (194 pays + l'Union
européenne) ont déposé leurs instruments de ratification,
d'accession, d'approbation ou d'acceptation du Protocole de Kyoto. Au 28
Novembre 2005, date historique du premier Meeting des signataires du Protocole
(Meeting Of Parties) « MOP » à Montréal et de
la onzième Conférence des Parties « COP », le Protocole
de Kyoto est applicable dans tous ces pays, à l'exception des plus
récents signataires.
[132 ]
Au 19 Juin 2009, un seul pays au monde, les Etats-Unis, avait
signé mais non ratifié le Protocole. L'Andorre, l'Afghanistan, le
Taiwan, le Sahara occidental, la Palestine, et le Vatican sont observatoires du
Protocole. Pour l'Afghanistan, encore partiellement occupé et en zone de
conflit armé, ne dispose pas encore de la stabilité
gouvernementale lui permettant de se prononcer en toute indépendance sur
un Traité international. Le Taïwan ne peut être partie non
plus, car il n'est pas reconnu indépendant de la Chine (qui a
ratifié le protocole), mais a annoncé vouloir l'appliquer.
Pour l'efficacité heureuse des Accords de Kyoto, les
Etats signataires se sont assignés quelques stratégies conjointes
en vue d'arriver à la stricte applicabilité des Accords ; ainsi
plusieurs stratégies ont été mises en marche pour y
parvenir136.
? Mécanismes de flexibilité du Protocole de
Kyoto
Les engagements souscrits par les pays
développés sont ambitieux. Pour faciliter leur
réalisation, le Protocole de Kyoto prévoit, pour ces pays, la
possibilité de recourir à des mécanismes dits « de
flexibilité » en complément des politiques et mesures qu'ils
devront mettre en oeuvre au plan national. Les mesures prises à
l'intérieur des Etats doivent constituer une part importante de l'effort
de réduction, le recours aux mécanismes du Protocole ne venant
qu'en supplément. Ces mécanismes sont au nombre de trois,
à savoir le mécanisme des permis négociables, celui de
développement propre et, enfin, la mise en oeuvre conjointe.
- Le mécanisme des permis
négociables
Celui-ci est le principal mécanisme prévu par le
Protocole de Kyoto ; il vise à encourager, le plus rapidement possible,
l'amélioration des systèmes de production les plus polluants et
les moins efficaces. Plusieurs marchés de permis d'émission ont
été mis en place à l'échelle d'entreprises, de
groupes d'entreprises, ou d'Etats. Un système européen
d'échanges de permis a vu le jour en 2005.
- Le mécanisme de développement
propre
Ceci a été créé afin de permettre
aux Occidentaux de réaliser leurs objectifs en investissant dans le
domaine forestier dans les pays en développement. Il est la
réponse aux demandes des
136Source :
www.kyotoprotocole.net
consulté Dimanche, le 17 Février 2017 à 17h15'.
[133 ]
Pays En Développement « PED » d'un
mécanisme financier qui appuie le développement économique
en adoptant des méthodes de production plus « propres ».
- La mise en oeuvre conjointe
La Mise en OEuvre Conjointe « MOC » est un
mécanisme de financement de projets ayant pour objectif premier le
stockage de carbone ou la réduction des émissions de gaz à
effet de serre. Il concerne les projets industriels ou forestiers visant
à lutter contre l'effet de serre qui est lancé tout
particulièrement par la Russie et les pays d'Europe centrale et
orientale.
De plus, la Convention climat et le Protocole de Kyoto ont
permis d'élaborer un tableau de bord d'indicateurs concernant le climat
au niveau international et dans chaque pays, via
? Forces et faiblesses de Kyoto
? Forces
Sa force réside dans les objectifs de réduction
d'émissions de gaz à effet de serre qui lui donnent une forte
lisibilité politique. Le Protocole de Kyoto est également
caractérisé par une innovation majeure, les mécanismes de
flexibilité, concrétisés par la mise en place d'un
marché de permis à l'échelle internationale mais aussi par
de nombreux marchés nationaux ou régionaux
développés dans de nombreux pays.
Il est important de rappeler que le Protocole de Kyoto est une
première solution certes imparfaite, mais qu'il faut remplacer dans une
démarche d'apprentissage et dans un contexte où les incertitudes
scientifiques étaient encore relativement moins nombreuses. Il a
été construit de façon à pouvoir évoluer :
c'est pourquoi la première période d'engagement avait une
durée de seulement cinq ans (2008-2012). Une première
avancée du Protocole est d'avoir lancé une dynamique de
construction d'information, à la fois lors de la définition de
ses règles et lors de la mise en oeuvre de ses dispositions.
[134 ]
notamment les rapports réguliers qui sont requis dans
la Convention climat qui n'existait pas auparavant. Cette information est
nécessaire pour piloter des politiques publiques."
? Faiblesses
Le processus de fixation de ces objectifs, l'absence de prise
en compte des circonstances nationales et un traitement
indifférencié des secteurs soumis à la concurrence
internationale constituent ses principaux tendons d'Achille.
Après Kyoto, la Communauté internationale a
négocié un nouvel Accord international ; cet Accord a
été trouvé de juste lors de la Conférence de l'ONU
sur le climat à Doha (2012), les Etats signataires se sont
assignés l'objectif de reporter les objectifs de Kyoto vers 2020. La
Russie, le Japon et le Canada se sont cependant retirés, ne laissant
plus que les pays qui représentent 15% des émissions de gaz
à effet de serre ; quel malheur une fois encore. En l'absence d'Accord,
le Protocole de Kyoto, qui oblige les pays industrialisés signataires
à réduire leurs gaz à effet de serre, aurait expiré
le 31 Décembre 2012.
Les décisions prises sont d'une manière
préventive, reportées en effet vers 2015 ; la question de
l'augmentation de l'aide financière aux pays en développement
pour les soutenir dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les
pays du Sud attendaient des pays développés qu'ils s'engagent
à verser 60 milliards de dollars d'ici 2015. L'objectif est que le
nouveau cadre de travail soit mis en oeuvre dès 2013, faisant ainsi
suite immédiatement à la première période
d'engagement du Protocole de Kyoto.
? Engagement des Etats pollueurs
Voici l'évolution des émissions de gaz à
effet de serre de 1997 à 2013(données 2016 à
chercher), avec les objectifs nationaux de réduction
des émissions pour la période 2008-2013 entre
parenthèses:
- Allemagne : -17 % (-21 %) ;
- Canada : +28 % (-6 %) : Cette augmentation s'explique par la
hausse du prix du brut qui a
intensifié l'exploitation des sables bitumeux d'Alberta.
Celle-ci est très polluante, car il faut
brûler un baril pour en produire deux ;
- Espagne : +49 % (+15 %) ;
- Etats-Unis d'Amérique : +16 % (N/A) ;
- France : -3,2 % (0 %) ;
- Grèce : +27 % (+25 %) ;
[135 ]
- Irlande : +23 % (+13 %) ; - Japon : +6,5 % (-6 %) ;
- Royaume-Uni : -14 % (-12,5 %) ;
- Portugal : +41 % (+27 %).
Le calcul des objectifs de ces pays de l'Union
Européenne résulte de la ventilation de l'objectif
européen de -8 % entre les Etats membres (processus appelé burden
sharing) en fonction de leurs performances environnementales passées et
de leurs besoins de développement futurs. A l'heure actuelle, les Etats
cherchent à empêcher une augmentation de la température de
2°C par rapport à l'ère préindustrielle. Mais cette
ambition semble déconnectée de la réalité, pour
qu'une hausse de 3,5°C semble plus probable d'ici à la fin du
siècle. « Mais si rien n'est fait très vite, 4°C de
plus est une hypothèse probable », prévient Jim Yong
Kim Présidentde la Banque Mondiale.
H. La Conférence de Doha de Novembre 2001
Elle a lancé un nouveau cycle de négociation
pour la libération du commerce international en accordant une attention
plus soutenue aux besoins des pays en développement ; il faudra
réaffirmer, à Johannesburg l'engagement de remplir pleinement et
dans le délai prévu le mandat tel qu'il a été
à Doha, sans préjugé du résultat de
négociation.
Ainsi, au sujet de la décision de la politique
extérieure en matière de commerce extérieur, la RDC
cherche d'abord à s'intégrer dans le Système du commerce
international ouvert à tous les Etats. Actuellement, la RDC ne Participe
pas à l'OMC aussi activement qu'elle devrait le faire et le niveau de
connaissance de l'OMC est très limité137.
I. La Conférence de Monterrey de Mars 2002
Le Sommet de Johannesburg devrait confirmer les engagements de
Monterrey mais sera aussi l'occasion d'orienter ces ressources vers le
développement durable et de dire comment elles
137Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
p.80.
138 Idem., pp.80-81.
139 Ibidem, pp.79-80.
[136 ]
vont être utilisées. Ce Sommet s'est vu clos en
mettant en place des mesures susceptibles à la protection de
l'environnement en vue d'un développement durable138.
J. La Conférence de Johannesburg de 2002
Le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo «
PFBC » a été lancé par Colin Powell, lors du Sommet
Mondial sur le Développement Durable à Johannesburg en 2002,
comme partenariat non-contraignant enregistré auprès de la
Commission pour le Développement Durable des Nations Unies. Il regroupe
environ 85 partenaires, incluant les pays africains, les agences des pays
donateurs, des Organisations internationales, des ONG, des représentants
des institutions de recherche et du secteur privé139.
Le Sommet de Johannesburg se situe aussi dans la
séquence de toute une série de conférences internationales
dont la Conférence de l'OMC, qui s'est tenue à DOHA en Novembre
2001, et celle de Monterrey sur le financement du développement en Mars
2002. Si Rio avait été un Sommet-fondateur, Johannesburg est donc
un Sommet de la mise oeuvre. Le Sommet a pour objectif, non seulement de
réaffirmer l'engagement des gouvernements, au plus haut niveau comme
celui des acteurs de la société civile mais aussi de relancer une
dynamique en faveur de lutte contre la pauvreté.
Il devrait le faire à travers une Déclaration
politique vigoureuse et un Plan d'action reconnaissant certains principes et se
donnant des objectifs concrets avec des calendriers et des Programmes d'action
pour mieux mobiliser et organiser l'action de la communauté
internationale sur l'eau et l'assainissement, sur l'énergie et les
énergies renouvelables, sur la modification des modes de consommation et
de production des priorités communes pour les stratégies de
protection l'environnement permettant la réduction de la pauvreté
; il s'agit de consacrer un nouveau partenariat Nord-Sud de passer, par
exemple, d'une culture d'assistance à une culture du partenariat
fondée sur le respect et les responsabilités réciproques
comme sur l'appropriation des politiques.
Le projet de Plan d'action de Johannesburg reconnaît un
changement d'échelle dans la relation avec la société
civile ; il souligne l'importance de la participation de la
Société Civile et
[137 ]
du partenariat public-privé dans la mise en oeuvre des
Objectifs du Développement Durable « ODD», notamment à
propos de l'accès à l'eau et aux services de l'énergie,
principes que devront illustrer les initiatives dites de
types140.
K. La Conférence de Bali de 2007 (COP13)
C'est lors de la 13ème rencontre à
Bali, en Décembre 2007 que la Conférence des Parties à la
Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique a adopté
la Décision 2/CP/.13 qui consacre la réduction des
émissions résultant du déboisement dans les pays en
développement. Le REDD est donc un mécanisme incitant les pays en
développement à protéger, à mieux gérer et
employer avec discernement leurs ressources forestières, et d'ainsi
contribuer à la lutter contre le changement climatique en
réduisant les émissions de gaz à effet de serre. En
conférant une valeur financière au carbone stocké dans les
arbres, les stratégies REDD font en sorte que les forêts sur pied
aient une valeur beaucoup plus grande que celles qu'on abat141.
A l'occasion cette treizième Conférence des
Parties « COP 13 » à la Convention-cadre des Nations Unies sur
les Changements Climatiques « UNFCCC », à Bali (en
Indonésie), la première étude sur les causes de la
déforestation en RDC a été publiée par
l'institution de recherche américaine Woods Hole Research
Centre. Cette étude, du reste très controversée,
évalue le potentiel de piégeage du carbone des forêts de la
RD Congo en même temps qu'elle attribue aux communautés locales la
première responsabilité de la déforestation dans cet
immense pays d'Afrique centrale et qu'elle minimise l'impact d'acteurs tels que
les exploitants forestiers industriels.
L. La Conférence de Poznañ 2008
(COP14)
La Conférence de Poznañ, organisée sous
l'égide des Nations Unies, avait pour objectif de poursuivre la mise en
oeuvre de la convention-cadre des Nations Unies et du Protocole de Kyoto sur
les changements climatiques. Organisées du 1er au 12
Décembre 2008 dans la ville polonaise de Poznañ, la
conférence avait pour objectif de poursuivre la mise en oeuvre de la
convention-cadre des Nations Unies (signée à Bali en 2007) afin
de mettre au point d'ici 2013 un nouveau protocole international pour relayer
celui de Kyoto. Mais, alors qu'à Bali, en 2007, la négociation
140Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.79-80. 141 CAMV, Le Forestier 10, Op.cit.,
p.13.
[138 ]
avait connu une phase d'expansion relative, la
Conférence de Poznañ s'est caractérisée par sa
faible productivité politique.
Les principales décisions de Poznañ sont :
? La mise en place d'un calendrier de travail qui
débutera en Mars. La Conférence de Copenhague se tiendra du 7 au
18 Décembre 2009. L'ONU pourrait convoquer un sommet des Chefs d'Etat
sur le climat en Septembre ;
? La création d'un Fonds d'adaptation, pour venir en
aide aux pays les plus démunis, ceux qui sont aussi les plus
vulnérables face aux changements climatiques. Reste que les sommes
annoncées semblent dérisoires ;
? La lutte contre la déforestation devient enfin une
priorité, le maintien des forêts un effort qui sera pris en compte
pour les pays qui acceptent de le faire ;
? La réduction de seulement 5 % globalement des
émissions de GES pour les pays industrialisés par rapport
à leur niveau de 1990. En 2015 au plus tard, les émissions
mondiales devraient avoir atteint un pic d'inflexion et amorcer leur
décrue. En 2020, les pays industrialisés devraient avoir
réduit leurs émissions de 20 à 30 % minimum.
M. La Conférence de Copenhague du 7 au 18
Décembre 2009 (COP 15)
La Conférence de Copenhague a été la
15ème Conférence des Parties (Cop15) de la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Elle s'est
tenue à Copenhague (Danemark) du 7 au 18 Décembre 2009.
Conformément à la feuille de route adoptée en 2007 lors de
la COP13, elle devait être l'occasion pour les 192 pays ayant
ratifié la Convention, se renégocier un Accord international sur
le climat remplaçant le Protocole de Kyoto, initié lors de la Cop
3 en 1997 et dont la première étape prend fin en 2012. Cette COP
15 était également la MOP 5, soit la 5ème
réunion annuelle depuis l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto
en 2005.
Quinzième édition du Sommet annuel des
représentants des pays ayant ratifié la Convention-cadre des
Nations Unies sur le Changement Climatique, la Cop 15 aboutit au « premier
Accord réellement mondial selon le Secrétaire
général de l'ONU visant à réduire de moitié
les émissions de gaz à effet de serre en 2005 par rapport
à celle de 1990, pour ne pas dépasser une augmentation moyenne de
2 °C en 2100 par rapport l'ère pré -industrielle, soit 1850
et non pas à 1,5 °C comme le souhaitaient vivement les
représentations des pays insulaires (OASIS), le G77, la Chine et
l'Alliance bolivarienne pour les Amériques.
[139 ]
Le Fonds vert pour le climat » en est
une émanation. en effet, le Fonds vert pour le climat est un organisme
financier de l'Organisation des Nations Unies, rattaché à la
Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Il a pour
objectif de réaliser le transfert de fonds des pays les plus
avancés à destination des pays les plus vulnérables afin
de les aider à réduire leurs émissions de gaz à
effet de serre142.
L'Accord de Copenhague (COP 15, 2009) est un texte de 3 pages
qui réunit des orientations communes à l'échelle
internationale concernant la façon de traiter le changement climatique
(réduction des émissions de gaz à effet de serre,
limitation du réchauffement climatique à 2°C, financement de
trente milliards de dollars sur 2010-2012). Expliquant l'échec de
Copenhague par l'absence de gouvernance mondiale, l'économiste du
développement Thomas Sterner est plus optimiste concernant les objectifs
plus restreints et cherchant plus de consensus de la C0P21, même en
restant réservé143.
Cet Accord n'est pas juridiquement contraignant, car il ne
prolonge pas le protocole de Kyoto, censé prendre fin en 2013. Il n'est,
en outre, pas assorti de dates-butoirs ni d'objectifs quantitatifs alors que
pour stabiliser la hausse de températures à 2°C par rapport
à l'ère préindustrielle, les pays industrialisés
doivent réduire de 40% les émissions de gaz à effet de
serre avant 2020. A l'heure actuelle (fin Décembre 2009), le cumul des
objectifs négociés ne dépasse pas les 20%. Chaque pays
s'est engagé à formuler avant fin janvier 2010, ses objectifs de
baisse d'émission de gaz à effet de serre pour l'horizon
2015-2020.
Certains pays en développement ont, néanmoins,
accepté de mettre en oeuvre des mesures d'atténuation et de lutte
contre la déforestation, au niveau national, et de publier un bilan
bisannuel de ces efforts tandis que les pays riches ont accepté de
consacrer, annuellement (de 2020 à 2100), 100 milliards de dollars
américains aux pays en développement144.
Censée organiser l'après-Kyoto, la
Conférence aboutit à l'Accord de Copenhague (COP15, 2009), un
texte de 3 pages qui réunit des orientations communes, à
l'échelle internationale, concernant la façon de traiter le
changement climatique (réduction des émissions de gaz à
effet de
142
http://www.radiookapi.net/2016/11/07/actualite/environnement/marrakech-200-delegues-congolais-assistent-la-cop-22
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
143Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.81-84. 144 Idem, pp.78-79.
145
http://www.radiookapi.net/2015/11/30/actualite/environnement/debut-officiel-de-la-conference-mondiale-sur-le-climat-paris
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[140 ]
serre, limitation du réchauffement climatique à
2 °C, financement de trente milliards de dollars sur 2010-2012). La
Conférence est malgré tout considérée comme un
échec145.
N. La Conférence de Cancún « COP16
» en 2010
La 16ème Conférence des Parties
à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique
(COP 16) s'est déroulée du 28 Novembre au 11 Décembre
à Cancún (Mexique). Elle a réuni 193 pays placés
sous l'égide de l'ONU. L'enjeu majeur de la conférence
était de faire adopter par la convention-cadre des Nations unies
l'Accord politique de Copenhague, et de décider de la suite à
donner au Protocole de Kyoto dont la première période
d'engagement s'achève fin 2012. Il s'agissait également de
restaurer la confiance dans le multilatéralisme et de démontrer
la capacité du système des Nations Unies à aboutir
à des résultats concrets.
? Les mesures adoptées
? Le soutien des pays en voie de
développement
Une des principales décisions est l'allocation d'un
Fonds Vert de 100 milliards de dollars par an pour aider les pays en voie de
développement à lutter contre les changements climatiques et la
déforestation. Pour le moment, les précisions sur le financement
de fonds n'ont pas été annoncées mais plusieurs pistes ont
été évoquées. Ce fonds pourrait être
financé par une taxe sur les transports internationaux ou une taxe sur
les transactions financières. De nouvelles discussions à ce sujet
devraient avoir lieu lors du prochain sommet du G20 présidé par
la France. D'autres mesures pour les pays en voie de développement ont
été prises, notamment l'incitation au partage des
technologies en matière d'énergies renouvelables et l'institution
d'un comité pour l'adaptation aux effets du changement climatique en vue
de guider ces pays.
? Le maintien de l'objectif de limiter l'augmentation de
la température à 2°C
L'Accord de Copenhague est désormais
intégré à la Convention sur le climat, et plusieurs de ses
recommandations pourront être mises en oeuvre. L'Accord de Cancún
réaffirme ainsi l'objectif de limiter à 2°C l'augmentation
de la température du globe à la fin du siècle. Le texte
inclut la possibilité de renforcer l'objectif global à 1,5°C
à la même échéance, suivant les rapports que
146
https://www.connaissancedesenergies.org/bilan-de-la-conference-de-cancun-sur-le-climat
consulté samedi, le 17
Mars à 12h35'.
[141 ]
fournira le Groupe Intergouvernemental d'Experts de l'ONU sur
l'Evolution du Climat « GIEC ». La première révision
doit démarrer en 2013 et s'achever en 2015.
? Les résultats
L'Accord de Cancún a fait l'objet d'un consensus
malgré la voix discordante de la Bolivie qui a refusé de
cautionner toute augmentation de la température du globe même
limitée. Il a été globalement bien accueilli par les Etats
participants à la Conférence et également par les
Associations influentes sur le thème du réchauffement climatique.
Quelques Associations écologistes ont malgré tout estimé
qu'il s'agissait d'un Accord « a minima ».
Cette Conférence a néanmoins
révélé un point de désaccord important autour de la
question de la prolongation du Protocole de Kyoto. En effet, le Japon, la
Russie et le Canada notamment, menacent de ne pas le prolonger leur engagement
qui prend fin officiellement en 2012. Ils réclament la signature des
deux principaux pays consommateurs mondiaux, la Chine et les
États-Unis146.
La COP16 et la CCNUCC affirment, par conséquent, que la
mise en oeuvre des activités de REDD+ devraient inclure la promotion et
le respect des droits des peuples autochtones et des membres des
communautés locales ainsi que la participation pleine et effective des
parties prenantes concernées, en particulier, celle des peuples
autochtones et des communautés locales. La mise en oeuvre de la
Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones est
essentielle pour fournir les bénéfices de REDD+ aux peuples
autochtones. L'implication des parties prenantes au niveau local, en
particulier les femmes, et le respect des droits et intérêts des
communautés locales seront importants pour la durabilité,
à long terme, des efforts entrepris. Il existe, au sein des
Gouvernements et communautés autochtones et locales, un besoin de
renforcement des capacités sur les problématiques et droits
autochtones. Cela devrait comprendre l'éducation, la sensibilisation, le
transfert des connaissances et le renforcement des compétences entre les
communautés autochtones.
O. La Conférence de Durban du 28 Novembre au 9
Décembre 2011 (COP17)
Elle avait pour objectif de reprendre les négociations
à zéro afin de préparer le terrain pour les futures
négociations. Lors de ce Sommet est créée le Groupe de
travail sur la Plateforme de
[142 ]
Durban pour une action renforcée chargé de
combler le « fossé d'ambition » existant entre les engagements
de réduction des émissions de gaz à effet de serre pris
par les États et l'objectif d'un réchauffement climatique
maintenu sous la barre des 2 °C.
Tenue à Durban du 28 Novembre au 9 Décembre
2011en Afrique du sud, cette conférence a été
baptisée sous le nom important de « rôle des forêts
de la R.D.C dans la régulation du climat ». Les
délégués venus du monde entier se sont retrouvés
dans le cadre de cette Conférence internationale sur le changement
climatique. La RDC était représentée par une forte
délégation de quarante personnes.
Les Accords de Durban (2011) visent en point de mire,
l'adoption d'un Accord universel en 2015. Est alors lancé, un processus
de travail ayant pour objectif de définir un nouveau protocole ayant
force de loi dont l'adoption en 2015 devrait permettre sa mise en oeuvre
dès 2020. Ces Accords débutent également par un travail
visant à combler le « fossé d'ambition » existant entre
les engagements de réduction des émissions de gaz à effet
de serre pris par les Etats et l'objectif d'un réchauffement climatique
maintenu sous la barre des 2°C.
? Participation de la RDC
Etant donné que la forêt de la RDC était
au centre du débat, les mots clés de cette Conférence
étaient du genre : la forêt de la RDC joue un rôle important
dans la régulation du climat ; cette forêt capture un nombre
important de gaz carbonique ou CO2 émis, non seulement par
elle-même mais aussi par d'autres pays du monde.
La R.D.C se trouve en bonne position pour
bénéficier des financements issus du processus de
Réduction des Emissions des gaz dû à la
Déforestation et à la Dégradation des forêts
appelé autrement processus REDD. Le Gouvernement, les ONG, les
scientifiques et autres chercheurs s'étaient retrouvés à
Durban pour discuter sur la manière de lutter contre ce
phénomène international, qui risque d'entrainer davantage de
graves conséquences dans les années à venir si rien n'est
fait.
Les enjeux qu'alimente la forêt de la République
Démocratique du Congo sur la lutte contre le réchauffement
climatique sont nombreux, d'où ce bon pays perd et de fois gagne sur les
négociations en la matière.
P. La Conférence de Doha de 2012(COP18)
[143 ]
Après Kyoto, la Communauté internationale a
négocié un nouvel Accord international ; cet Accord a
été trouvé de juste lors de la Conférence de l'ONU
sur le climat à Doha (2012), les Etats signataires se sont
assignés l'objectif de reporter les objectifs de Kyoto vers 2020. La
Russie, le Japon et le Canada se sont cependant retirés, ne laissant
plus que les pays qui représentent 15% des émissions de gaz
à effet de serre ; quel malheur une fois encore.
Q. La Conférence de Varsovie de 2013 (COP19)
La Conférence de Varsovie est une conférence sur
le réchauffement climatique qui a eu lieu à Varsovie entre le 11
et le 23 Novembre 2013 au Stade National (National Stadium), à Varsovie,
Pologne. Elle est la 19ème des Conférences annuelles
(COP19/CMP9) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques. La Conférence a réuni 10 000 participants venant de
189 pays, avec 134 ministres et présidée par Marcin
Korolec.147
R. Conférence de Lima de 2014 (COP20)
La COP 20 de Lima (2014) met, encore davantage, au premier
plan, la nécessité d'efforts supplémentaires pour parvenir
aux objectifs de maintien du réchauffement climatique sous la barre des
2 °C d'ici 2100. Elle débouche sur la rédaction d'un
document préparatoire au futur Accord de la COP 21 de Paris et à
l'adoption d'un texte de trente-sept pages148.
S. Conférence de Paris de 30 Novembre 2015 au 11
Décembre 2015 (COP21)
La Conférence de Paris de 2015 sur le climat a eu lieu
du 30 Novembre 2015 au 11 Décembre 2015 au Bourget en France. Elle est
à la fois la 21ème Conférence des Parties
(d'où le nom COP21). La 21ème Conférence des
parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements
climatiques (avec195 pays participants), devrait aboutir à un premier
Accord universel et contraignant sur le climat pour maintenir la
température globale en deçà de 2°C. Les pays membres
s'engagent à réduire la part du carbone dans leurs
économies et les émissions de gaz à effet de serre qu'ils
émettent. La COP 21, ou Réunion de Paris, est l'une des plus
grandes Conférences internationales organisées sur les
changements climatiques dans le monde149.
147
http://unfccc.int/portal_francophone/items/7662.php
consulté samedi, le 17 Mars à 12h35'.
148Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.81-84.
149 Bompengo, J., Changement climatique: la RDC disposée
à lutter contre la déforestation In
http://www.radiookapi.net/2015/09/09/actualite/environnement/changement-climatique-la-rdc-disposee-lutter-contre-la-deforestation
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[144 ]
Prévu jusqu'au 11 Décembre 2015, ce forum
devrait élaborer le premier Accord engageant l'ensemble de la
Communauté internationale à réduire ses émissions
de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement de la
planète à 2°C par rapport à l'ère
préindustrielle.150
La COP21 est donc :
? Un Accord juste et différencie ;
? Un Accord durable et dynamique ;
? Un Accord universel contraignant ;
? Et après, un Accord juste et
différencié.
? Un Accord juste et
différencié
Face au défi climatique, l'Accord reconnaît une
responsabilité partagée mais différenciée des
Etats, c'est-à-dire en fonction des capacités respectives et des
contextes nationaux différents. Il prend, notamment, en compte le niveau
de développement et les besoins spécifiques des pays
particulièrement vulnérables outre les engagements financiers,
les pays industrialisés devront faciliter les transferts de la
technologie et plus largement l'adaptation à une cérémonie
dé-carbonisée. En matière de transparence, un
système permettant le suivi des engagements nationaux avec une certaine
flexibilité pour les pays en développe est également
institué afin de suivre les efforts de chacun.
? Un Accord durable et dynamique
Un Accord à vocation à contenir l'augmentation
moyenne de température nettement en dessous de 2°C par rapport aux
niveaux préindustriel) et à poursuivre l'action menée pour
limiter l'élévation de température à l, 5°C.
Pour cela, l'Accord de Paris prévoit que chacun de pays revoit, tous les
cinq ans, ses engagements pour diminuer ses émissions de gaz à
effet de serre. Chaque nouvelle Contribution Prévue
Déterminée au niveau National « CPDN »151
devra intégrer une progression par rapport à la
précédente.
Les parties se sont engagées à parvenir à
une fin des émissions mondiales de gaz à effet de serre dans les
meilleurs délais afin de parvenir à un équilibre des
émissions et leurs composantes
150
http://www.radiookapi.net/2015/11/30/actualite/environnement/debut-officiel-de-la-conference-mondiale-sur-le-climat-paris
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
151La Contribution Prévue
Déterminée au niveau National « CPDN » est
conçue par les Etats avec le concours des experts.
[145 ]
dans la deuxième partie du siècle. Les Etats
sont également tenus d'accroitre leurs efforts d'alternation et de
réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.
? Universel et juridiquement contraignant
Les 195 Etats parties à la négociation se sont
engagés à formuler des stratégies de déve1oppement
à faible émission de gaz à effet de serre sur le long
terme. C'est la 1ère fois qu'un Accord universel est conclu
en matière de lutte contre le dérèglement climatique.
Certaines règles juridiquement contraignantes s'appliquent aux Etats
parties, comme l'obligation pour les pays développés d'apporter
un soutien financier aux pays en développement pour la mise en oeuvre de
l'Accord.
? Et après
L'Accord sera ouvert à la signature des Etats le 22
Avril 2016 à New York pour une entrée en vigueur en 2020. La
Décision de la COP21, qui accompagne l'Accord, fixe plusieurs
étapes pour accompagner et préparer sa mise en oeuvre,
réexaminer des contributions en 2018, mobiliser des financements pour
atteindre un plancher de 100 millions de dollars par an en 2020. L'Accord
reconnaît l'action des acteurs non gouvernementaux qui sont d'ores et
déjà mobilisés à l'image de l'appel de Paris pour
lequel 800 entreprises, investisseurs, villes et régions du monde
s'engagent à dépasser le niveau d'ambition annoncée par
l'Accord de Paris sur les changements climatiques152.
? Participation de la ROC : responsabilités et
opportunités
Plusieurs pays du monde, dont la RDC, ont pris part à
la 21ème Conférence des Parties à la
Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques «
COP-21 » à Paris (France). A l'occasion de ce forum de haut niveau,
Kinshasa s'est engagé à réduire son taux
déforestation. Selon le Ministre congolais de l'Environnement et
Développement durable, Bienvenue Liyota, « tout pays-membre de
cette Convention doit dire comment il pense participer à l'effort de la
lutte contre le réchauffement climatique. Il faut réduire le taux
d'émission de CO2 sur le plan planétaire
».
Liyota estime que la RDC, qui possède le
deuxième massif forestier après l'Amazonie, a
intérêt à réduire son taux de déforestation
pour lutter efficacement contre le réchauffement
152Omeonga Onakudu, J. et alii,
Op.cit., pp.84-85.
Comme nous l'avons précisé dans les notes
explicatives sur les pages précédentes, la Contribution
Prévue Déterminée au niveau National CPDN est
conçue par les Etats avec le
[146 ]
climatique à l'échelle planétaire :
« La République démocratique du Congo a connu un taux de
déforestation très élevée de 2000 à 2010. Ce
qui fait qu'aujourd'hui nous sommes classés parmi les pays
menacés par le réchauffement climatique. Voilà pourquoi,
à Paris, nous disons que notre contribution, c'est de fournir des
efforts pour réduire ce taux entre 15 et 20% d'ici 2030. Voilà ce
que la RDC va promettre au monde entier. Et nous allons commencer à y
travailler dès maintenant
».
- La RDC attend 20 milliards USD de compensation de la
COP21
Des compensations financières de la Communauté
internationale seront attendues par la RDC lors du Sommet sur le Climat de
Paris, la COP21. Dans ce long processus de lutte contre le réchauffement
climatique, les Chefs d'Etats et de Gouvernements, aidés par des
experts, ont déterminé les besoins du pays à 21, 622
milliards USD.
A Paris, la RDC attendait obtenir donc des compensations
substantielles dans le combat mondial contre le réchauffement
climatique, une action qui s'inscrit dans la politique engagée en la
matière par le Chef de l'Etat, Joseph Kabila qui s'est inscrit dans la
dynamique de la recherche des ressources innovantes pour le budget national.
Le dossier bien ficelé était déjà
envoyé auprès du Secrétariat de la COP21.Sur le continent,
la RDC est parmi les six pays qui s'étaient acquittés de cette
obligation, c'est-à-dire qui avaient déjà honoré
leurs engagements auprès du Secrétariat du Sommet.
Elle fait partie des 59 premiers Etats qui avaient
déposé leurs contributions respectives aux travaux de la
21ème Conférence des Nations Unies sur les changements
climatiques. Le document contenant la Contribution Prévue
Déterminée du Pays avait été déposé
le samedi 15 Août 2015 au Secrétariat, au nom du Chef de l'Etat,
Joseph Kabila Kabange, qui l'avait avalisé. Pleinement dans l'action de
lutte contre le réchauffement climatique, Joseph Kabila l'a
érigé en priorité dans le processus de recherche de
recettes innovantes pour le budget national.
[147 ]
concours des experts. A cet effet, la RDC a
bénéficié du concours de l'Agence Française de
Développement « AFD ».
Classée parmi les priorités, la RDC attendait,
au regard de son potentiel forestier et hydrographique, que les pays pollueurs
mettent la main à la poche pour contribuer aux efforts qui seront
consentis. Sous le leadership du Chef de l'Etat et la supervision du Premier
ministre, le Ministre de l'Environnement et Développement Durable,
Bienvenu Liyota Ndjoli qui pilote en interne ce dossier, était d'avis
que la COP21 de Paris est l'occasion de faire entendre la voix de la RDC. Les
secteurs prioritaires visés étant l'agriculture, la forêt
et l'énergie153.
- Participation de la ROC à la
cérémonie de la Convention-Cadre de Paris sur le Changement
Climatique
(...) Parti de Kinshasa, le Chef de l'Etat, Joseph Kabila
était arrivé à New York, le 21 juillet 2016, à 13h
locales. Le but du séjour étant d'engager officiellement la RDC
dans l'Acte d'adhésion à la Convention-cadre sur le Changement
climatique, cérémonie prévue au siège des Nations
Unies lors de la tenue même de la COP21, à Paris, du 30 Novembre
au 11 Décembre 2015. Il avait été accueilli à New
Lotte New York Palace par la délégation officielle congolaise qui
comprenait le Ministre des Affaires Etrangères et de la
Coopération Internationale, Raymond Tshibanda ; le Ministre de
l'Environnement et du Développement Durable, Robert Bopolo ;
l'Ambassadeur de la RD C aux USA, François Balumuene ; et le
Représentant permanent de la RDC aux Nations Unies, GataMavita.
Ils ont été rejoints pour la circonstance par
l'Ambassadeur de la RDC en France, Ileka Atoka, et le Directeur
Général du Fonds de Promotion de l'Industrie « FPI »,
Constantin Mbengele ainsi qu'une partie de la presse privée et
officielle. Le Conseiller Principal au Collège diplomatique du Chef de
l'Etat, Barnabé Kikaya Ben Kirubi, faisait partie de la suite du
Président de la République.
Rendez-vous décisif pour le salut de la planète
Terre, le premier Sommet mondial des Chef d'Etats et de Gouvernement à
avoir lieu à l'ONU dans l'année 2016, est l'aboutissement d'un
processus laborieux dont l'avant-dernière étape a
été le Sommet de Paris de 2015, la RDC étant
intéressée par ce processus. Pour rappel, elle avait
abrité, le Sommet de l'Organisation
153 Le Potentiel, Sommet climat Paris : la RDC attend 20
milliards USD de compensation In
http://7sur7.cd/new/sommet-climat-de-paris-cop21-la-rdc-attend-20-milliards-usd-de-compensation/
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
154Mpengo Mbey, S., O., Grands Lacs, UN-COP 21
Joseph Kabila engage la RDC et l'Afrique, Juin/ Juillet 2016, N° 104,
p.12.
[148 ]
Internationale de la Francophonie « OIF » sous le
thème « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques
face à la gouvernance mondiale ». Au cours de ces assises, le
Président Joseph Kabila a déclaré : « (...) Notre
parti pris pour un développement équitable et durable doit
être sans équivoque. C'est maintenant que nous devons poser les
jalons pour léguer aux générations futures un
environnement sain qui préserve l'humanité des catastrophes dues
à la surexploitation des écosystèmes ».
C'est dans cette foi que le Président Joseph Kabila
avait parlé avec les Chef d'Etats et de Gouvernement présents
à New York... Les pays participants étaient au total 195. Joseph
Kabila a abordé les questions relatives aux tendances du
réchauffement climatique dont la RDC a déjà pris
conscience, aux engagements pour la réduction des émissions de
gaz à effet de serre et à la volonté ferme de Kinshasa de
soutenir l'effort mondial en la matière. Il avait également
évoqué les atouts de la RDC pour son potentiel
hydroélectrique avec notamment le site d'Inga détenant à
lui seul 44 de 100 000 MW dont dispose la RDC.
Joseph Kabila avait fait allusion au potentiel forestier
faisant du bassin du Congo le second poumon du monde après celui de
l'Amazonie. Deux atouts exclusifs en Afrique et dont Kinshasa, en raison de son
leadership naturel, entend faire profiter la Communauté internationale.
Certes, il y a là un prix à payer non seulement en termes
financiers, mais aussi et surtout en termes de solidarité dans une
coopération « gagnant-gagnant ». Du reste, les
calamités qui s'abattent sur le monde à cause des perturbations
d'origine humaine, ne choisissent ni régions, ni pays. Peu importe
d'être coupable ou victime.
Dans son discours du 25 Septembre 2013 à l'occasion de
la 68ème Assemblée Générale Ordinaire de
l'ONU, le Président Joseph Kabila avait souligné « le
changement climatique constitue une menace pour l'Homme et ses droits
fondamentaux, surtout pour les populations vulnérables dont celles du
continent africain et des pays insulaires. Contribuer à en limiter
l'impasse est, pour chacun de nos Etats, une responsabilité envers sa
population, un service de l'espèce humaine et un devoir de
solidarité internationale ». La participation remarquable de
la RDC, à travers son Chef d'Etat en personne, à la
cérémonie de la Convention-Cadre de Paris sur le Changement
Climatique a tout du rendez-vous du donner et du recevoir154.
155Idem, pp. 14-15.
[149 ]
Le Vendredi 22 Avril 2016, l'ONU a accueilli le rendez-vous le
plus important de son histoire après sa naissance des cendres de la
Société des Nations. Cent quatre- vingt-cinq Chefs d'Etats, un de
Gouvernement et autres hautes personnalités en provenance des
pays-membres ont apposé leurs signatures au bas de la Convention-cadre
sur les Changements Climatiques issus des travaux de la dernière COP
tenue à Paris du 30 Novembre au 11 Décembre 2015.Parmi les
prestigieux signataires, le Président Joseph Kabila de la
République Démocratique du Congo. Personnalité très
attachée à la question climatique si l'on se réfère
aux diverses prestations faites à ce sujet, la dernière en date
étant le lancement du Programme national de reboisement, le 22 Janvier
2016, à Kinshasa.
Le rendez-vous de New York n'avait rien d'étrange. Car
au Chapitre 1errelatif à l'adoption, il était bien
spécifié, successivement, au point 2 que prière est faite
au Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies
d'être le Dépositaire de l'Accord et de l'ouvrir à la
signature à New York (Etats-Unis d'Amérique), du 22 Avril 2016 au
21 Avril 2017, au point 3 que le Secrétaire général est
invité à «organiser une cérémonie de haut
niveau pour la signature de l'Accord le 22 avril 2017» et, au point
4, les Parties à la Convention sont, à leur tour, invitées
«à signer l'Accord à l'occasion de la
cérémonie devant être organisée par le
Secrétaire général, ou au moment qui leur semblera le plus
important, ainsi qu'à déposer dans les meilleurs délais,
leurs instruments respectifs de ratification, d'acceptation, d'approbation ou
d'adhésion, selon le cas».
Fort alors des prescrits de l'alinéa 3 de l'article 69
de la Constitution instituant le Président de la République en
qualité de « garant de l'indépendance nationale, de
l'intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et
du respect des traités et Accords internationaux », le Chef de
l'Etat s'est assumé. Par ce geste, il interpelle la nouvelle
Communauté internationale escomptée de la cérémonie
du 22 Avril 2016 de sorte qu'elle soit, désormais, celle des femmes et
des hommes délivrés de la violence faite à la Nature. Une
communauté ayant besoin d'une révolution allant au-delà
des considérations idéologiques et doctrinales parce que, plus
que jamais, consciente des risques de mourir ou de l'intérêt de se
sauver ensemble155.
A ce rendez-vous du donner et du recevoir, quoi de plus normal
pour Kinshasa que d'espérer recevoir à la mesure de son don.
Après tout, la RDC y va avec tous ses atouts en termes de
biodiversité. Dans plusieurs prestations, le Chef de l'Etat a mis
l'accent sur ces atouts. C'est le cas dans son discours sur l'état de la
Nation prononcé le 06 Décembre 2007. « Dans le
domaine
[150 ]
de l'environnement, la sécurisation de la
biodiversité et des sites du patrimoine mondial a fait l'objet d'une
évaluation technique, de même que les effets sur nos
systèmes du réchauffement climatique et des guerres des dix
dernières années. Les conclusions sont désolantes et
appellent une réaction urgente de notre part autant que de nos
partenaires », avait-il déclaré.
Dans le discours sur l'état de la nation du 15
Décembre 2014, il va renchérir : « Autant que les autres
gouvernements dans le monde, nous sommes préoccupés par le
réchauffement climatique et ses conséquences dramatiques. De par
sa flore, riche et foisonnante, et ses immenses ressources naturelles, la
République Démocratique du Congo ne saurait rester
indifférente aux plaidoyers et efforts menés pour la sauvegarde
de l'humanité ». Il faut admettre que la Nature a
gâté la RDC. Plus que l'or ou le diamant, le pétrole ou le
coltan, le Congo a le soleil, l'eau et la forêt. La somme constitue des
sources d'énergies propres.
Pour l'histoire, la RDC a contribué, avec son uranium,
à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Mais surtout à la
consolidation de la démocratie comme système politique et du
libéralisme comme système économique.
La voici sollicitée, une fois de plus, avec
essentiellement son eau et sa forêt pour une nouvelle ère mondiale
fondée sur la préservation de l'Environnement conçu et
compris comme «l'ensemble des éléments qui constituent
le voisinage d'un être vivant ou d'un groupe d'origine humaine, animale
ou végétale et qui sont susceptibles d'interagir avec lui
directement ou indirectement», en ce, inclus «l'air, la
terre, l'eau, les ressources naturelles, la flore, la faune, les hommes et
leurs interactions sociales», définit Toupi fonctionnaire
après l'avoir été à Paris, la RDC a un message
capital de la Communauté nationale passer à la Communauté
international Puisse la cérémonie du vendredi 22 Avril 2016
entrer dans l'Histoire de la planète Terre.
Vendredi 22 Avril à New York, au siège des
Nations-Unies à 11h12' (heure de New York), le Président Joseph
Kabila Kabange a été invité à s'adresser à
l'humanité pleine et entière, celle de ses contemporains et celle
à venir, la postérité au nom de son pays, le Congo et au
nom des 49 autres pays, les Pays les Moins Avancés « PMA ».
Kabila a été le troisième Chef d'Etat à être
appelé devant le pupitre universel, qu'il fréquente certes lors
de l'Assemblée annuelle, pour délivrer son message au monde qu'il
a prononcé en deux langues qu'il a choisies.
L'anglais d'abord, dont l'écho va plus loin et le
français ensuite, la langue officielle de son pays. Hissés
au-dessus à la tribune des plénières des Nations-Unies: le
Secrétaire général Ban Ki-moon et le Président
français François Hollande dont le pays a abrité, le 12
Décembre 2015, la
[151 ]
Conférence dite COP-21 à l'issue de laquelle fut
adopté, par consensus, par les 195 Etats participant à la
Conférence, l'Accord universel sur le climat et la nouvelle
présidente de la COP 21.A noter également la présence de
Ségolène Royal, la Ministre française de l'Environnement,
de l'Energie et de la Mer, en charge des Relations internationales sur le
Climat. Cette dernière semblait heureuse et satisfaite que Kabila ait
honoré sa parole donnée lors de sa visite, le 14 Mars, à
Kinshasa.
Au sortir de l'audience que lui avait accordé le Chef
de l'Etat congolais, la ministre française a reconnu avoir choisi de
débuter sa tournée africaine par la RDC à cause du
rôle qu'elle a joué lors des négociations sur le climat
à Paris.
« J'ai tenu à ce que cette séquence
africaine commence par la RDC compte tenu du fait que la RDC a beaucoup
aidé aux négociations et j'en ai profité pour remercier le
Gouvernement parce qu'ils ont beaucoup aidé à faciliter les
choses, à dénouer un certain nombre de problèmes
». Ségolène Royal a insisté sur le potentiel
dont recèle la RDC, notamment dans le domaine de
l'électricité, sa puissance et sa place en l'espèce dans
le monde.
Elle a annoncé avoir remis au Président Kabila,
qui l'avait acceptée, une invitation afin qu'il se rende à Paris
le 24 Avril 2016, à l'occasion de la signature des Accords de la COP21.
Cette cérémonie a finalement eu lieu à New York au
siège des Nations Unies, et joseph Kabila Kabange y a pris une part
décisive.
Aussi, avec responsabilité, le Congo «s'est-il
engagé dans la voie de la gestion durable de ses forêts,
sous-tendue par un cadre d'aménagement visant en priorité les
forêts de production, et avec pour objectif; de garantir
l'équité sociale et économique, ainsi que la satisfaction
des besoins légitimes des communautés de base, qui demeurent les
gardiens naturels desdites forêts».156
? ROC, l'Assemblée nationale adopte des projets
de loi autorisant la ratification de 4 Accords
L'Assemblée nationale de la RD Congo a adopté,
jeudi 12 Octobre 2017 à l'unanimité de 267 députés
présents à la plénière, quatre projets de loi dans
les secteurs de l'emploi des jeunes, de la santé, de l'agriculture et de
la mise en oeuvre de l'Accord de Paris, au cours d'une séance sous la
conduite de Aubin Minaku, président de la Chambre basse du Parlement.
156Mpengo Mbey, S. ,Op.cit, pp. 17-20.
[152 ]
Le Ministre de l'Environnement et Développement
Durable, Amy Amatobe Nyongolo, répondant aux préoccupations
soulevées par les élus du peuple lors de l'examen du projet de
loi autorisant la ratification par la RDC de l'Accord de Paris, a
déclaré que « l'adoption de ce projet de loi est un
grand jour pour la RDC et toute l'humanité car, en ratifiant l'Accord de
Paris, la RDC entant que deuxième poumon forestier dans le monde, va
aider la planète dans la lutte contre le changement climatique
».
La ratification de cet Accord est conçue comme la
continuité de l'engagement exprimé par le Chef de l'Etat, Joseph
Kabila Kabange, lors de sa signature à New York, a-t-il dit, soulignant
que la RDC, l'un des pays pionniers dans la lutte pour la conservation de la
nature, compte réduire les émissions des gaz à
effet de serre à 17% entre 2021 et 2030 et de 40 à 50% d'ici
2050. Celui-ci permettra à notre pays d'avoir accès au
financement renfloué par des grandes puissances en faveur de la
conservation de la nature, martèle le Ministre Amatobe qui affirme que
l'Accord a prévu des garanties sur l'accès et le droit de
jouissance des communautés locales aux ressources
forestières.157 En d'autres termes, le Ministre a donc
expliqué l'importance qu'il y a pour la RDC de ratifier l'Accord de
Paris.
Cela permettra, d'après lui, d'offrir les avantages
perçus sous plusieurs enjeux notamment, politique, diplomatique et
forestier quant à cet accord. Par ailleurs, l'accord de Paris a
été adopté par 195 Etats et a été
signé à New York le 22 avril par le Président de la
République. L'adhésion à cet Accord est perçue
comme le symbole de la cohérence et de la continuité de notre
engagement politique tel qu'exprimé par le Garant de la Nation. Hormis
cela, la RDC, en adhérant à cet accord historique a
affirmé son Leadership régional et international qui l'inscrit
dans le peloton de tête des pays faisant montre d'ambitions dans le
domaine de la lutte contre le changement climatique.
Concrètement, selon les termes de l'accord et des
décisions qui l'accompagnent, le fonds vert pour le climat qui dispose
actuellement d'un capital initial de 10,2 milliard de dollars américains
sera alimenté par les pays développés afin de canaliser
des financements climatiques équivalents à 100 milliards de
dollars américains à partir de 2020, année prévue
pour l'entrée en
157
https://congoreformes.com/2017/10/15/rdc-lassemblee-nationale-adopte-des-projets-de-loi-autorisant-la-ratification-de-4-accords/
consulté Samedi, le 17 Mars à 12h35'.
[153 ]
vigueur de l'accord. Cette manne financière se
présente indubitablement comme une opportunité à saisir
pour la RDC, a précisé le Ministre de l'Environnement aux
Députés.
Selon Amy Ambatobe, cet Accord prévoit également
un nouvel engagement financier précis à partir de 2025 puis il
sera revu tous les cinq ans. Ce, avant de rebondir, également, sur les
enjeux forestiers. `'La RDC qui détient plus de 145 millions d'hectares
de forêts ; 2ème poumon mondiale après
l'Amazonie, pour garder sa position de leadership dans la régulation du
climat, elle devrait donc se sentir interpelée.
Il en est de même de la sécurisation du droit
d'accès des communautés aux ressources forestières. Ceci,
en conformité avec l'article 13 dudit accord relatif à la
transparence et à la souveraineté des Etats `', a-t-il dit. Amy
Ambatobe précise qu'il en est de même de la sécurisation du
droit d'accès des communautés aux ressources forestières
garanti par la disposition sus évoquée dans le texte de Paris qui
vient renforcer et garantir la gestion durable et efficiente de la
forêt158.
T. La Conférence de Marrakech du 16 au 18
Novembre 2016
La Conférence de Marrakech s'inscrit dans la
continuité des Sommets mondiaux organisés par l'Organisation des
Nations Unies à la suite de l'adoption du Protocole de Kyoto en 1997 qui
ne couvrait que la période 2008-2012.
Les Accords de Donne et de Marrakech (2001) sont les fruits
des négociations menées lors de la COP 6 bis à Bonn en
Juillet 2001 et de la COP7 à Marrakech en Novembre 2001. Ils
s'intéressent notamment aux questions relatives aux obligations des pays
développés ainsi qu'aux aides à mettre en place à
destination des pays en voie de développement. Ce sont ces accords qui
déterminent les modalités d'application du Protocole de Kyoto,
ouvrant la voie à sa ratification et à sa mise en
oeuvre159.
? Objectifs de la COP22
Les modalités d'application de l'Accord sur le climat
signé à Paris lors de la COP21 et l'agenda des
négociations devraient être à l'agenda de la COP22.
Le Maroc entend profiter de la COP22 pour mettre en valeur ses
engagements pour le climat. Selon la Ministre déléguée
chargée de l'Environnement, Hakima El Haite, cette
158
https://laprosperiteonline.net/2017/10/12/ratification-de-laccord-de-paris-assemblee-nationale-le-projet-de-loi-presente-par-amy-ambatobe-passe/
consulté Samedi, le 17 Mars à 12h35'.
159Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.81-84.
[154 ]
Conférence sera « celle de l'innovation en
matière d'adaptation et d'atténuation aux effets du changement
climatique » ainsi que « l'occasion de développer des
outils opérationnels dans le cadre du Plan Paris-Lima puis
Paris-Marrakech».
Le financement des pertes et préjudices, qui a
été reconnu par l'Accord de Paris, sera également un sujet
de débat durant la COP 22, ainsi que les règles de transparence
sur les informations fournies par les Etats concernant leurs démarches
pour diminuer leur émissions de gaz à effet de serre.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a proposé en marge
de la COP 22, de dessiner une Afrique résiliente aux changements
climatiques, « une Afrique qui s'engage résolument sur la voie
du développement durable ».
? Résultats de la COP22
Le texte adopté par les délégations des
197 pays, avance de deux ans l'adoption des modalités d'application de
l'Accord de Paris de 2015 sur le climat, qui seront arrêtées en
2018 à la COP24 que la Pologne s'est proposée d'accueillir, au
lieu de 2020.
Les principales autres avancées de la COP22 sont :
? La présentation, par plusieurs pays comme le Canada,
l'Allemagne, le Mexique et les Etats-Unis, de leur Plan Stratégique pour
atteindre le « zéro net émission » en 2050, date
à laquelle ils prévoient de ne pas rejeter plus de gaz à
effet de serre dans l'atmosphère qu'ils ne peuvent en compenser ; cet
outil d'accès à la « neutralité carbone » est
recommandé par l'Accord de Paris sur le climat ; sans lui, contenir le
réchauffement terrestre bien en dessous de la barre des 2°C d'ici
à 2100 est une mission impossible. Une quinzaine d'autres Etats, dont la
France, se préparent à élaborer leur plan ;
? Un appel lancé par la présidence marocaine de
la COP22, qui est venue appuyer une série d'annonces et d'initiatives
volontaristes, émanant de Gouvernements et de structures non
étatiques, le « Climate Vulnerable Forum », dont les
48 pays en développement ont fait serment de produire « aussi vite
que possible » uniquement des énergies renouvelables ;
? Onze Etats supplémentaires ont ratifié
l'Accord de Paris sur le climat, dont l'Australie, l'Italie, le Japon, le
Pakistan, la Malaisie et le Royaume-Uni ;
? Les pays riches ont promis 83 millions de dollars, dont 50
millions accordés par l'Allemagne au « Fonds pour
l'Adaptation » qui a été institué dans le
cadre du Protocole de Kyoto ;
[155 ]
? Les dirigeants du « Fonds vert pour le climat
» issu de la COP de Copenhague de 2009 ont annoncé leur
aval à deux premiers Plans nationaux d'adaptation au changement
climatique dans les pays en développement, au Liberia et au Népal
; le Fonds est en passe d'approuver 2,5 milliards de dollars alloués
à des projets. En effet, le Fonds bleu pour le Bassin du Congo a
été lancé au cours de la COP22 qui s'est
clôturée le 18 Novembre 2016 à Marrakech au Maroc. Il
s'agit d'un projet initié par le Président du Congo-Brazzaville
Denis Sassou Nguesso pour promouvoir la réduction des effets du
réchauffement climatique dans le bassin du Congo. Selon une fiche de
présentation, indique l'Agence d'Information d'Afrique centrale, le
Fonds bleu proposera des subventions renouvelables chaque année de 100
millions d'euros avec des engagements sur le long terme, oeuvrant pour la
protection de l'environnement et pour la réduction des effets du
réchauffement climatique dans la région. Au cours de cette COP22,
les délégués de 197 parties engagées à la
Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques ont
appelé la Communauté internationale à intensifier l'action
politique dans la lutte contre les changements climatiques et le soutien aux
pays menacés ;
? Lancement de « 2050 Pathways », une
plateforme pour un développement sobre en carbone :
Après avoir lancé le partenariat de Marrakech en faveur d'une
action climatique globale pour la période 2017-2020, les deux
championnes de haut niveau pour le climat, Mmes Hakima El Haite pour le Maroc
et Laurence Tubiana pour la France, lancèrent jeudi 17 Novembre 2016,
sous l'ombrelle de ce partenariat, la plateforme « 2050 Pathways
».
? Dimension africaine de la COP22
En marge de la tenue de la COP22, un Sommet a réuni
« une trentaine de Chefs d'Etat africains » le 16 Novembre 2016
à au Palais des Congrès de Marrakech12. Ce sommet
devait porter essentiellement sur les négociations sur le climat, le
continent africain étant le plus menacé par le
réchauffement climatique.
? Participation de la RDC : responsabilités et
opportunités
Plus de 70 Chefs d'Etat et de Gouvernement ont pris part
à cette Conférence dont l'un des objectifs principaux
était de rendre opérationnel l'Accord sur le climat signé
l'année passée à Paris et qui est entré en vigueur
le 04 Novembre 2016.
Environ deux cents délégués de la RDC,
parmi lesquels des représentants du Gouvernement et de la
société civile ainsi que des experts, ont participé
à la Conférence internationale sur le Climat « COP 22 »
qui s'ouvre ce lundi 7 novembre à Marrakech au Maroc.
[156 ]
Au cours de ces assises, les délégués de
197 parties engagées à la Convention-cadre des Nations Unies sur
les Changements Climatiques devraient rendre opérationnel l'Accord sur
le climat signé l'année passée à Paris et qui est
entré en vigueur le 4 novembre dernier.
La délégation congolaise a notamment pris une
part active à la Conférence des Chefs d'Etat et Chef de
Gouvernements de la COP 22 et aux discussions sur le transfèrement des
eaux de la rivière Ubangi vers le Lac Tchad. Sur ce dernier point, les
experts congolais qui participaient à la 22ème
Conférence mondiale sur le climat à Marrakech (Maroc) ont
manifesté leur désapprobation face à ce projet, estimant
qu'il représente une menace pour les parcs nationaux et les
espèces aquatiques160.
Les experts congolais qui avaient participé à
cette Conférence mondiale sur le climat s'étaient dits donc
préoccupés par le projet du transfèrement des eaux de la
rivière Ubangi vers le lac Tchad qui a perdu plus de 80% de sa
superficie. Le député national Roger Mpanano, membre de la
Commission Environnement, ressource naturelle et tourisme, indique que si cela
se réalise, les parcs nationaux et les espèces aquatiques vont
payer les frais.
« Nous devons savoir que sans l'Ubangi, le fleuve
Congo ne sera plus navigable que huit mois sur douze. Il peut y avoir la
disparition de beaucoup d'espèces aquatiques. La destruction des parcs
nationaux n'en parlons pas », avait-il expliqué.
Citant les parcs des Virunga, Garamba et Maiko, le
député national Roger Mpanano souligne également qu'avec
le transfèrement des eaux de la rivière Ubangi vers le lac Tchad,
il y aura des pathologies nouvelles et des problèmes de santé au
niveau de la RDC. Cette préoccupation avait fait l'objet d'une question
orale adressée au Ministre de l'Environnement, il y a deux ans.
Plusieurs députés nationaux avaient exprimé leur
opposition à ce projet soutenu par certains pays africains, membres de
la Commission du bassin du lac Tchad, notamment le Nigeria, le Tchad, le Niger
et le Cameroun161.
Rappelons que, signataire de la Convention-cadre des Nations
Unies sur les Changements Climatiques, la RDC n'avait pas encore ratifié
l'Accord de Paris sur le changement climatique
160
http://www.radiookapi.net/2016/11/22/actualite/environnement/cop22-lancement-du-fonds-bleu-pour-le-bassin-du-congo
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
161
http://www.radiookapi.net/2016/11/11/actualite/environnement/cop-22-les-experts-congolais-contre-le-transferement-des-eaux-de-l'-Ubangi-vers-le-lac-Tchad
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[157 ]
jusqu'au 7 Juillet 2016, donc à la veille de la COP22,
un retard que Hans André Djamba, Directeur de Cabinet adjoint du
Ministre congolais de l'Environnement et Chef de la délégation
congolaise à Marrakech, attribue à la lenteur des institutions
congolaises.
Interrogé sur le risque que ce retard représente
quant à l'accès de la RDC aux avantages liés à
l'Accord de Paris dont l'accès au Fonds vert, il promet de se battre aux
côtés des délégués d'autres pays africains
n'ayant pas encore ratifié cette Convention pour que la ratification de
l'Accord de Paris ne soit pas retenue comme critère d'accès des
pays moins avancés à ce fonds : « Les pays les moins
avancés se sont mis d'accords pour constater la ratification de l'Accord
de Paris. Nous allons peser pour que la ratification de l'Accord de Paris ne
soit pas la condition pour bénéficier de Fonds vert. Nous allons
également nous battre pour que cela ne soit pas un élément
qui puisse influencer les décisions qui seront prises », a
promis Hans André Ndjamba.
Hans André Djambadit espérer que la RDC va
procéder très rapidement à la ratification de ce texte.
Selon lui, c'est l'une des conditions pour que le pays accède aux
avantages liés à l'Accord de Paris dont l'accès au Fonds
vert. En attendant, Hans André Djamba promet d'oeuvrer pour qu'au Sommet
de Marrakech la ratification de l'Accord de Paris ne soit pas retenue comme
critère d'accès des pays les moins avancés au Fonds
vert.
U. COP23 fin 2017 à Bonn
La Conférence de Bonn de 2017 sur le climat est une
Conférence sur le réchauffement climatique qui a lieu à
Bonn du 6 au 17 Novembre 2017. Elle est la 23ème des
Conférences annuelles (COP23) de la Convention-cadre des Nations unies
sur les changements climatiques. La COP23, organisée par les îles
Fidji (mais tenue exceptionnellement à Bonn pour des raisons
logistiques), se déroule du 6 Novembre 2017 au 17 novembre 2017, non
loin du campus des Nations unies et du parc Rheinaue (de).
? Objectif
D'après les Accords sur le climat,
décidés à Paris en 2015, tous les signataires se sont
engagés à limiter le réchauffement climatique à
moins de 2 degrés Celsius. Toutefois, aucune réglementation
concrète n'a été arrêtée pour l'atteinte de
cet objectif. La COP 23 a pour mission de travailler à des propositions
de textes, conduisant à l'élaboration de ces règles. Selon
les déclarations du Ministère de l'Environnement français,
« des décisions déterminantes ne sont pas
[158 ]
à attendre cette année ». Le recueil de
règles doit être publié lors de la prochaine
conférence sur le climat à Katowice (Pologne), en automne
2018.
? Le Sommet climatique de Bonn, un pas en avant dans
la mise en oeuvre de l'Accord de Paris
La COP23 était la seconde Conférence des Parties
depuis l'Accord de Paris, conclu fin 2015. Elle démarrait dans des
circonstances assez particulières, après l'annonce du retrait des
Etats-Unis à l'Accord de Paris et les événements
extrêmes qui ont frappé de plein fouets de nombreux pays
développés comme en développement. La COP23 n'est qu'une
étape intermédiaire dans un processus studieux qui doit traduire
les ambitions politiques de l'Accord de Paris « COP21 » en un manuel
d'application technique détaillé. Cette phase de mise en oeuvre
doit être terminée d'ici fin 2018, lors de la COP 24 en
Pologne.
Le sommet de Bonn a remporté certains succès sur
les terrains suivants :
? L'opérationnalisation de l'Accord de
Paris
Des progrès ont été accomplis en vue de
finaliser, en 2018, à la COP24 à Katowice (Pologne), le manuel
d'opération de Paris (le « Paris rulebook »), qui
établit les règles et les processus techniques liés
à l'Accord de Paris.
A Bonn, les parties ont discuté de tous les
éléments : atténuation, adaptation aux changements
climatiques, système de transparence renforcé pour l'action et le
soutien, mécanisme d'ambition (`Global Stocktake'),
mécanisme pour la promotion de l'observation et de la mise en oeuvre,
mécanismes de marché, ...
Les progrès ont plus concerné le niveau
d'ambition et le mécanisme d'observation que l'atténuation. Les
résultats de toutes les discussions ont été
enregistrés dans des notes informelles des facilitateurs, qui devront
former la base pour les futures négociations en 2018.
? La finalisation des modalités de mise en oeuvre
du « Talanoa Dialogue »
Les modalités de ce dialogue facilitatif, qui a
été rebaptisé « Talanoa Dialogue »,
faisant référence à une pratique traditionnelle de
réconciliation dans les villages Fidjiens, ont, elles,
été finalisées à Bonn. Ce dialogue se
déroulera en 2018 et vise à "faire le point" sur l'action
climatique
[159 ]
(par rapport aux objectifs de 2°C et de 1,5°C). Cet
important exercice marque le début du premier cycle quinquennal
d'augmentation de l'ambition, et doit donner un apport aux prochaines
soumissions de plans climats nationaux (appelés NDCs - Nationally
Determined Contributions) prévues en 2020 et en rehausser
l'ambition.
Concrètement, il s'agira donc de se poser les questions
"Où sommes-nous ?", "Où voulons-nous aller ?" et "Comment y
arriverons-nous ?" en se basant notamment sur la meilleure science disponible
(en particulier le rapport du GIEC sur les 1,5°C, prévu en Octobre
2018) et sur les interventions des parties prenantes pertinentes.
? Décisions opérationnelles
Plusieurs décisions opérationnelles importantes
ont également été prises lors de ces deux semaines de
Conférence, telles que la mise en oeuvre d'un plan d'action sur le
genre, l'opérationnalisation de la Plateforme pour les
communautés locales et les peuples autochtones et la mise sur pied d'un
dialogue technique sur le rôle de l'agriculture dans le changement
climatique.
? Le financement
Dans le contexte des négociations climatiques
internationales, le financement climatique est toujours un sujet assez
politisé et sensible. À la demande des pays en
développement, la COP 23 a reconfirmé que le Fond d'Adaptation
servira sous l'Accord de Paris, après la prise de certaines
décisions nécessaires fin 2018.
Les pays se sont également mis d'accord pour discuter
plus profondément de l'engagement des pays développés
à communiquer tous les deux ans des informations quantitatives et
qualitatives à titre indicatif sur les montants prévus des
ressources financières publiques à accorder aux pays en
développement.
A Bonn, la Belgique a annoncé une contribution de 18
million d'euros au Fonds pour les Pays les Moins Avancés et de 4 million
d'euros au Fonds d'Adaptation en 2017, et déjà 11 millions et 4
millions respectivement à ces 2 fonds en 2018, comme
éléments significatifs d'un effort plus large de financement.
[160 ]
? L'alliance « Powering Past Coal
»
Enfin, il est important de noter qu'un groupe de plus de 25
pays et organisations (dont la Belgique) a profité de la COP pour
marquer le début de l'alliance « Powering Past Coal
», qui vise à signaler aux citoyens, aux investisseurs et aux Etats
que l'ère du charbon est derrière nous. Il s'agit d'un message
politique important, notamment en raison de l'impact de ce type
d'énergie sur le réchauffement climatique et au vu des positions
adoptées par l'administration Trump.
Pour la Belgique, la signature de cette déclaration
signifie qu'il n'y a pas de marche arrière possible en termes de sortie
du charbon, déjà acquise dans notre pays, ni au niveau national,
ni dans les investissements dans d'autres pays162.
? Préparation de la ROC pour la COP23
Une équipe de 100 personnes issues des diverses
institutions, dont la Société Civile et le secteur privé a
été mise en place pour préparer la participation
réussie de la RDC à la COP 23. Tirant les leçons du
passé où la représentation du pays dans les grandes messes
climatiques internationales, était déstructurée, un
Arrêté du Ministre de l'Environnement et Développement
Durable installe depuis le 09 Septembre un Comité préparatoire
chargé d'organiser la participation du pays à la cop23 à
Bonn.
C'est ce qu'a déclaré Tosi Mpanu Mpanu, point
focal de la Convention-cadre des Nations-Unies pour le changement climatique et
négociateur en chef de la RDC. Se confiant à la presse ce
Vendredi 15 Septembre, Tosi Mpanu Mpanu a indiqué que parmi les 100
membres qui constituent cette réflexion, il y a une structure de
TASK-FORCE appelée à répondre au besoin manifesté
lors des COP, de renforcer l'équipe des négociateurs et de
coordonner la logistique, la communication et l'action diplomatique.
162
http://www.climat.be/fr-be/politiques/politique-internationale/conferences-climatiques/2017-cop-23-bonn
consulté Samedi, le 17 Mars à 12h35'.
[161 ]
Ce potentiel forestier immense du pays, pour ne pas le citer,
le plébiscite à la tête des organisations régionales
et internationales sectorielles. C'est le cas de la coalition de 52 pays dont
la RDC assure la présidence pour deux ans, a révélé
Tosi Mpanu Mpanu, par ailleurs Président élu de cette coalition
(Rainforest coalition).
« C'est une opportunité et un gage de
confiance engrangée grâce aux visions rectilignes du pays,
notamment dans le cadre du programme de réduction des effets dus
à la déforestation et à la dégradation REDD+. Le
pays s'apprête dans ce cadre précis à déposer une
requête ambitieuse de 200 à 300 millions de dollars pour que le
fonds vert finance l'action de lutte contre la déforestation
», a-t-il soutenu.
75% des émissions de gaz à effet de serre
proviennent essentiellement de déforestation, des pratiques
d'agriculture sur brulis et des besoins en énergie. Tout effort qui
viserait à produire de l'énergie participe, à l'inverse
à la création des richesses et à la réduction de la
pauvreté, a souligné le négociateur congolais, qui a
appelé au civisme écologique ou environnemental, au tri des
déchets ménagers et à tourner le dos à cette
conception de l'État qui fait tout. Ceci épargnerait la ville du
carcan des obélisque insalubres dans lequel elle tend à se
renfermer163.
V. Projection sur la COP 24 de 2018 Pologne en 2018
La Pologne s'est proposée de l'accueillir en 2018, au
lieu de 2020. En effet, la 24ème Conférence annuelle
de l'ONU sur les changements climatiques (COP24) aura lieu fin 2018 à
Katowice, dans le Sud de la Pologne, avait le Secrétariat climat des
Nations Unies164.
163
http://www.environews-rdc.org/2017/09/15/climat-la-rdc-se-prepare-pour-la-cop23/
consulté Samedi, le 17 Mars à 12h35'.
164
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/06/01/97001-20170601FILWWW00270-climat-la-cop24-en-pologne-en-2018.php
consulté Samedi, le 17 Mars à 12h35'.
165
http://www.radiookapi.net/environnement/2011/06/06/lutte-contre-le-changement-climatique-la-rdc-attend-une-compensation-financiere
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[162 ]
W. Autres rencontres internationales
a) L'Accord de Nagoya de 2010 et les engagements de la
ROC
L'Accord de Nagoya a été conclu le 28 Octobre
2010 dans la Ville qui porte le même nom au Japon. Il vise à
mettre en place un plan stratégique qui prévoit notamment la
création de 17% d'aires protégées sur Terre et de 10% en
mer d'ici 2020, ainsi que la mobilisation des ressources financières
permettant la mise en oeuvre de cette stratégie. La création des
aires protégées est capitale dans la lutte contre le
réchauffement climatique165.
b) Sommet de Brazzaville sur les trois bassins
tropicaux du monde, tenu du 28 Mai au 3 Juin 2011
Les participants à ce Sommet ont chargé le
Président Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville d'obtenir un Accord
liant les trente-deux pays forestiers dans les négociations
internationales. Un rapport fut préparé par la FAO et l'OIBT
comme document d'information pour le Sommet des trois bassins forestiers
tropicaux qui s'est tenu à Brazzaville, République du Congo, du
31 mai au 3 Juin 2011.
La FAO et l'OIBT soulignent que la valeur potentielle de
nombreux biens et services fournis par les forêts tropicales denses
dépasse de loin les avantages pouvant être tirés
pratiquement de toute autre utilisation des terres.
« D'après des études menées
récemment, par exemple, la valeur des services rendus par les
forêts tropicales (comme le piégeage du carbone, la conservation
de la biodiversité et la protection des sols et de l'eau) pourrait
atteindre plusieurs milliers de dollars par hectare » écrivent
Eduardo Rojas-Briales, Sous-directeur général du
Département des forêts de la FAO et Emmanuel Ze Meka, Directeur
exécutif de l'OIBT dans ce nouveau rapport lancé à
l'occasion du Sommet.
La Situation des forêts dans le bassin amazonien, dans
le bassin du Congo et en Asie du Sud-Est met en évidence les tendances
des ressources forestières.
[163 ]
La contrepartie financière par rapport au rôle
que joue la RDC pour tempérer le changement climatique a
été évoquée dans le discours du président
Joseph Kabila, qui a parlé au nom de la RDC. Mais, José Endundo
n'a pas fourni de précisions sur le montant que la RDC pourrait
percevoir : «C'est la RDC qui a déclenché l'Accord de
Nagoya et c'est nous qui pilotons les négociations pour le changement
climatique de l'Afrique», a rappelé le ministre Endundo.
c) Déclaration de Bruxelles sur la forêt
congolaise
En Belgique s'était tenue la Conférence
où la forêt congolaise était au centre du débat. Ce
pays a signifié à ses partenaires congolais son engagement
à se mettre à leur côté pour contribuer à une
gestion durable de la forêt congolaise. Les défis à relever
sont nombreux : préserver un patrimoine naturel unique et
irremplaçable, préparer le Congo de demain, choisir des
stratégies de développement et les mettre en oeuvre, franchir
progressivement les étapes vers un développement
équitable.
Conclu en deux jours de travaux, cette déclaration a
encouragé la RDC à poursuivre sans relâche l'effort de
gouvernance entrepris depuis 2002 au titre de l'agenda prioritaire et en
exhortant les partenaires internationaux à appuyer ces efforts.
Cette conférence a mis en exergue que le maintien de la
biodiversité des forêts congolaises, de leurs potentiels
génétiques et de leur contribution aux équilibres
environnementaux de la planète, constitue les enjeux globaux qui
dépassent le cadre congolais et souligne la pertinence d'une
mobilisation régionale et internationale.
d) Accord RDC-Norvège du Vendredi 22 avril
2016
Pour protéger 7% des forêts tropicales, la
Norvège concertait d'accorder 200 000 USD, soit 177,3 millions d'Euros.
Cette aide couronnait les efforts de la RDC engagés dans le Programme
REDD depuis Copenhague (7-18 Décembre 2009) :
? Près de 25 millions de dollars pour évaluer le
stock de carbone estimé à 27 milliards de tonnes ;
? Dégager le scénario sur l'impact d'une
démographie galopante sur la consommation des terres ;
[164 ]
- Déterminer la poussée de l'agro-business dans
le secteur de l'huile de palme, la multitude de grandes concessions
forestières166.
Section 2. : Tenue en ROC des assises
internationales
Paragraphe 1. Forum sur la Forêt et le changement
climatique pour le développement durable et rapport
d'évaluation PNUE en collaboration avec le Ministère
de l'Environnement à Kinshasa du 10 au 11 Octobre 2011
Tenue à Kinshasa le 10 Octobre 2011, organisée
par le Ministère de l'Environnement, conservation de la nature et
tourisme de la RDC, ce forum a regroupé plus de 400 participants. Il
était question, d'une part, sur le changement climatique et rôle
des forêts, les négociations climatiques et architectures
financières et, d'autre part, cinq objectifs majeurs ont
été décrétés, entre autres :
- Témoigner l'engagement de la RDC en matière de
la gestion durable et son leadership en matière de Réduction des
Emissions des gaz dû à la Déforestation et à la
Dégradation des forêts « REDD » ;
- Echanger sur les enjeux de la Conférence de Durban
(COP17) et y confirmer le rôle de la R.D.C comme chef de fil ;
- Echanger sur les initiatives novatrices en matière de
changement climatique ;
- Promouvoir le dialogue entre les décideurs de haut
niveau en RDC ;
- Mobiliser les partenaires techniques et financiers pour le
soutien de la RDC et les autres pays de la COMIFAC.
La tournure de négociation était de faire de ce
Congo vert, développé, promouvant l'économie verte,
responsable et leader dans le monde de demain. Plusieurs Organisations
internationale à base environnementale ont participé à ce
forum dont les plus importantes sont le Programme des Nations Unies pour le
Développement « PNUD », le Programme des Nations Unies pour
l'Environnement « PNUE », l'Union Européenne « UE »,
la Banque Mondiale et certains Etas soucieux de l'écosystème
mondial à l'occurrence les scandinaves.
A l'issue des travaux, il fut proposé d'avoir une
Police d'assurance sur le changement climatique interne à la
Sous-région, externe et globale pour assurer l'avenir des
générations futures. C'est cette Conférence qui a
suscité le rendez-vous à Durban (Octobre 2011) en Afrique
166 Entretien avec CT Halisi Tikala, Lundi le 8 Janvier 2018
à 14h.
[165 ]
du sud afin de poursuivre le dialogue vers une position
commune dans le cadre toujours de ce fléau. « La forêt et
le changement climatique » est donc le thème du forum,
organisé par les Nations unies, qui réunit du lundi 10 à
mardi 11 Octobre 2011, des experts internationaux et congolais à
Kinshasa.
Le propos du forum était d'encourager la
République démocratique du Congo à se lancer dans
l'économie verte.
La RDC a bien compris le message mais, elle aussi, elle a des
priorités. On ne le répètera sans doute jamais assez, la
forêt congolaise est le deuxième poumon de la planète
après l'Amazonie. Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour
l'Environnement « PNUE », elle est capable d'absorber quatre ans de
gaz carbonique de toute la planète.
Le Directeur du PNUE, Achim Steiner, était venu
expliquer aux autorités congolaises qu'elles sont assises sur un tas
d'or pour peu que cette forêt soit protégée et
valorisée en crédits carbone : « Entre aujourd'hui et
2030, la RDC peut gagner chaque année jusqu'à 900 millions de
dollars ».
Face à ces perspectives mirobolantes, le Ministre
congolais de l'Environnement José Endundo préfère garder
la tête froide et les pieds sur terre. Faire de la conservation, c'est
possible à condition de lutter contre la pauvreté sinon on ne
pourra jamais empêcher les gens de couper des arbres pour leur bois de
chauffe, soutient José Endundo.
Le Ministre estime que la Communauté internationale
doit aider le Congo à produire de l'énergie
hydro-électrique avec son fleuve géant. Quant aux crédits
carbone, c'est très bien dit José Endundo, «
à condition qu'ils arrivent : il n'est pas possible qu'après
Copenhague Conférence de Copenhague sur le climat 7-18 Décembre
2009, on passe deux ans à discuter sur la structure financière
des mécanismes de lutte contre le changement climatique et donc aussi de
lutte contre la pauvreté ».
Le message adressé par le Président Joseph
Kabila au forum insiste, lui aussi, sur la nécessité
d'accélérer les financements de la lutte contre le
réchauffement. En République démocratique du Congo, rien
n'est gratuit, et surtout pas l'air de la forêt.167
167 Extrait du discours de'Achim Steiner à l'occasion
de la réunion à Kinshasa le 10 octobre 2011 sur les forets et le
réchauffement climatique
http://www.rfi.fr/afrique/20111011-rdc-foret-changement-climatique-kinshasa-forum
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[166 ]
L'étude met en garde contre des tendances alarmantes,
telles que l'accélération de la déforestation,
l'extinction de certaines espèces, la pollution par les métaux
lourds et la dégradation des terres résultant des
activités minières, ainsi qu'une pénurie aigüe d'eau
potable affectant quelques 51 millions de Congolais. Cette étude
intègre les apports de plus de 50 partenaires, incluant des ONG, des
universités et des agences partenaires des Nations Unies.
Selon Achim Steiner, Sous-secrétaire
Général des Nations Unies et Directeur Exécutif du PNUE,
l'évaluation met en avant des opportunités stratégiques
pouvant soutenir la durabilité de la reconstruction économique
post-conflit de la RDC et accélérer les efforts de consolidation
de la paix : « Cette évaluation confirme la richesse unique des
ressources naturelles de la RDC et illustre comment celles-ci peuvent
contribuer à une croissance économique durable. Cependant, elle
révèle aussi les séquelles laissées par un conflit
financé largement par l'exploitation de ces ressources, ainsi que la
tragédie humaine dont souffre le peuple depuis trop longtemps ; le PNUE
espère que les résultats de cette évaluation galvaniseront
l'action et un soutien plus marqué de la Communauté
internationale et aidera la nation à s'orienter sur une voie plus
durable, capitalisant sur les opportunités offertes par une
économie verte en RDC »168.
Il s'agit d'aider la RDC à relever ces défis, un
doublement de l'aide au développement est urgemment requis (y compris
200 millions de dollars américains pour l'environnement).
L'évaluation vise à appuyer la création des conditions
favorables à « l'économie verte » en RDC et à
promouvoir un changement d'approche fondamental dans l'exploitation des
ressources naturelles du pays.
Financée par le Gouvernement de la Norvège,
l'Evaluation Environnementale Post-Conflit de la RDC, couvre la totalité
du pays, et pas seulement les zones affectées par le conflit, et fournit
70 recommandations, articulées autour de 15 secteurs et 13 « zones
sensibles » en terme de dégradation environnementale.
Avec cette étude, le PNUE ouvre la voie à un
soutien de la Coopération internationale à la RDC afin de
gérer durablement ses ressources naturelles sur le long terme. Le PNUE
propose de soutenir activement son partenaire Gouvernemental principal, le
Ministère de l'Environnement,
168
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=26571#.WJi-pncqLHI
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[167 ]
dans cet effort. Un pas important reviendrait à ce que
les recommandations de cette évaluation se voient attribuer une place
prioritaire dans un Plan d'Action National pour
l'Environnement169.
Paragraphe 2. Conférence sur la certification des
forêts du bassin du Congo de Juillet
2012
Le draft de la norme sous régionale a fait l'objet de
cette Conférence. Ceci a réuni la RDC (Etat hôte) et les
parties prenantes oeuvrant dans le secteur forestier congolais en Juillet 2012.
Il était question de contribuer à la gestion forestière
qui doit respecter toutes les lois en vigueur où elle est
pratiquée. Par exemple, la RDC ainsi que les Traités et Accords
internationaux dont ce pays est signataire.
Cette Conférence a connu l'appui du Fond Mondial pour
la Nature « WWF » et a bénéficié du financement
de la Coopération allemande. Les parties prenantes ont fini au compromis
selon lequel « pour réussir avec la certification, il faut
compter avec les concessionnaires et la Société Civile
étant donné que la certification est un moyen de
sécuriser, à long terme les forêts de la R.D.C
».
Paragraphe 3. Conférence sur la préservation
agricole pour le développement du 15 Mai
2013
Celle-ci était tenue à Kinshasa le 15 Mai 2013
et l'agriculture en était au centre du débat. Consciente de ses
forêts, la RDC ne dort pas en ce qui concerne la gestion durable de ces
dernières (forêts) pour en faire un secteur réellement de
développement.
Paragraphe 4. Journée diplomatique sur le climat
mardi 23 Juin 2015 à Kinshasa
La journée diplomatique sur le climat a
été célébrée mardi 23 Juin 2015 à
Kinshasa, à l'initiative de la délégation de l'Union
Européenne « UE » en RDC et ses différents partenaires.
A cette occasion, le Ministre de l'Environnement et développement
durable, Bienvenu Liyota a indiqué que l'année 2015 était
une année cruciale pour les pays engagés dans les
négociations devant aboutir à un consensus en matière de
réduction des émissions de gaz à effet de serre.
169www.unep.org/drcongo
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30' ;
http://www.unep.org/newscentre/Default.aspx?DocumentID=2656&ArticleID=8890&l=fr
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
170 La RDC préside le Groupe des Pays les Moins
Avancés du monde. Ce groupe est constitué de 48 pays, à
savoir : 34 en Afrique, 13 en Asie et 1 pays aux Caraïbes.
[168 ]
Les solutions qui seront prises lors de la COP21 en
Décembre 2015 à Paris seront déterminantes pour
l'évolution future du climat et du bien-être des
générations futures, a-t-il estimé.
Selon le Ministre, la RDC a la solution au changement
climatique car elle possède le deuxième massif forestier du
monde, après l'Amazonie. La RDC va donc jouer un rôle majeur dans
l'atténuation des effets néfastes du réchauffement de la
planète et voudrait aussi voir la communauté internationale
l'accompagner dans cet effort, à l'instar des autres pays comme le
Brésil et l'Indonésie.
Les populations congolaises doivent être
conscientisées, car l'avenir de la planète est menacé par
le réchauffement climatique, a souhaité pour sa part
l'Ambassadeur de la délégation de l'Union Européenne
« UE » en RDC, Jean-Michel Dumond, ajoutant que les effets sont
très visibles en RDC. « On commence à (les) voir dans le
Sud-Ubangi, dans le Sud du Katanga... Un seul exemple, l'Ubangi était
navigable 361 jours par ans il y a cent ans et, aujourd'hui, 122 jours par ans
», a-t-il déploré.
La Communauté internationale cherche à ouvrir un
débat à la veille de la Conférence de Paris, selon la
même source, pour mieux appréhender la contribution que peut
apporter la RDC dans le processus de réduction des impacts
négatifs qu'entraîne le changement climatique.
Paragraphe 5. La préparation de la COP22 à
Kinshasa par les pays moins avancés du 26 au 28 Septembre 2016
Les quarante-huit pays membres du Groupe des Pays les Moins
Avancés du Monde « PMA »170 s'étaient
réunis du 26 au 28 Septembre 2016 à Kinshasa pour élaborer
des stratégies et une position commune en prévision de la
22ème Conférence de l'ONU sur le climat (COP 22),
fixée en Novembre 2016, au Marrakech (Maroc).
Le Président de cette Organisation, Tosi Mpanu Mpanu,
expliqua les enjeux de cette rencontre de Kinshasa : « L'enjeu le plus
important consiste pour ces 48 pays de s'assurer qu'ils vont aller à
Marrakech et parler d'une seule et même voix. Il était important
qu'ils (Pays Moins Avancés) puissent se réunir, élaborer
des stratégies et harmoniser des positions afin de pouvoir
défendre des intérêts communs lorsqu'ils iront au Maroc
pour la COP 22 ».
[169 ]
De nombreux Ministres et experts en environnement des pays
moins avancés avaient part à la rencontre de Kinshasa. Ces pays
présentent les indices de développement humain les plus faibles
et voulaient, à ce titre, obtenir une attention particulière de
la part de la communauté internationale au cours de la COP 22.
La rencontre de Kinshasa se tint neuf mois après la
clôture de la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP 21),
tenue à Paris (France).171
Section 3. Appuis financiers des partenaires
internationaux
Paragraphe 1. PNUE et le Partenariat pour les Forêts
du Bassin du Congo « PFBC », le Fonds Forestier du Bassin du Congo
« FFBC » et la Convergence de la Commission des Forêts
d'Afrique centrale « COMIFAC »
En 1999, à Yaoundé, un Sommet des chefs
d'État des pays concernés (Cameroun, République
centrafricaine, Gabon, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Guinée
équatoriale, Tchad) a lancé un processus devant permettre une
meilleure gestion des ressources forestières en attribuant de
façon plus transparente les concessions et en instaurant des normes
permettant la régénération de la forêt. En 2002,
lors du Sommet de la terre à Johannesburg, a été
lancé un partenariat pour les forêts du bassin du Congo regroupant
les États-Unis, la France, les États de la COMIFAC, les bailleurs
de fonds et les ONG.
Des aides financières devaient permettre
d'améliorer la gestion des massifs forestiers en promouvant
l'aménagement durable des forêts d'exploitation et en
créant des zones de protection couvrant de 10 à 15 % du massif.
Soucieux d'apporter une réponse concrète à cet engagement,
le Gabon a, le 30 Août 2002, créé un réseau de 13
parcs nationaux couvrant 11,25 % de son territoire. L'annonce de cette
initiative avait été faite par le Président de ce pays,
Omar Bongo, le 4 Septembre 2002 à Johannesbourg.
Certaines ONG internationales de l'environnement restent
très critiques, comme Greenpeace qui réclame un
moratoire sur l'ouverture de nouvelles concessions. D'autres ONG, comme le
World Resource Institute ou le World Wide Fund for Nature ont
entrepris une démarche
171 Nounou, NG., COP22: les pays moins avancés se
préparent à Kinshasa In
http://www.radiookapi.net/2016/09/27/actualite/societe/cop-22-les-pays-moins-avances-se-preparent-kinshasa
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[170 ]
de dialogue avec les exploitants forestiers pour les amener
à des pratiques d'aménagement forestier durable.
Le 5 Février 2005, s'est tenu à Brazzaville le
deuxième Sommet qui a réuni les chefs d'État des pays
concernés. Les Présidents du Cameroun Paul Biya, du Gabon
Omar Bongo Ondimba, du Tchad Idriss Déby, de la République
centrafricaine François Bozizé et de Guinée
équatoriale Teodoro Obiang Nguema Mbasogo ainsi que le président
français Jacques Chirac étaient présents. Ils ont
approuvé un plan d'action commun et signé un Traité
créant une Commission des forêts d'Afrique centrale « COMIFAC
» pour renforcer le partenariat international lancé en 2002
à Johannesburg.
Ce Traité a été signé par le
Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa, le Gabon, le Tchad, le Cameroun, la
Guinée équatoriale, la République centrafricaine, le
Burundi, le Rwanda et Sao Tomé et Principe. L'Angola devrait rejoindre
ces pays prochainement.
Les Chefs d'Etat des pays du bassin du Congo ont
également adopté le principe d'une taxe sur « la faune et
les produits forestiers exportés » pour faire face à
l'insuffisance de l'aide financière de la Communauté
internationale. Toutefois, la question du financement des activités de
conservation dans cette sous-région reste entière. Certains pays
explorent actuellement les voies menant à la création de Fonds
fiduciaires. Mais, au regard de leur régime juridique, ces
mécanismes ne sont pas toujours évidents à mettre en
place, entendu qu'ils correspondent davantage à la Common law
qu'au droit civil172.
Pour endiguer la perte de la forêt, le PNUE travaille
avec le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo « PFBC »
afin de conserver 29 aires protégées et de promouvoir une
foresterie durable et des systèmes de conservation communautaires dans
11 paysages traditionnels répartis dans tout le bassin du Congo.
Le PNUE soutient l'Ambassadeur de Bonne Volonté pour
les Ecosystèmes Forestiers du Bassin du Congo, lauréate du Prix
Nobel, le Professeur Wangari Maathai dans ses efforts. Son
172France5, 2012, «Gabon, la grande
forêt» - Episode 2 : Ivindo-Franceville, la forêt et les
hommes. [archive], sur france5 ; TF1, 2009, « Le Gabon s'engage
pour une gestion durable de sa forêt » ;Carole Megevand,
Dynamiques de déforestation dans le bassin du Congo.
Réconcilier la croissance économique et la protection de la
forêt, World Bank Publications, 2013 ; Denis Jean Sonwa et Johnson
NdiNkem (dir.), Les Forêts du bassin du Congo et l'Adaptation aux
changements climatiques, Karthala, Paris, ,2014 ; Bérenger
Tchatchou, Denis J. Sonwa, Suspense Ifo, Anne Marie Tiani,
Déforestation et dégradation des forêts dans le bassin
du Congo. État des lieux, causes actuelles et perspectives, CIFOR,
n, 2015; David Yanggen, Kenneth Angu et Nicodème Tchamou,
Conservation à l'échelle du paysage dans le bassin du Congo :
leçons tirées du Programme régional pour l'environnement
en Afrique centrale (CARPE), UICN, Gland, 2010.
174
http://www.unep.org/french/ecosystemmanagement/LePNUEdanslesr%C3%83%%A9gions/tabid/2359/langu
age/en-US/Default.aspx consulté Mercredi 8 Février
à18h30
[171 ]
rôle est d'impliquer les bailleurs de fonds en
effectuant un lobbying de haut niveau en faveur des écosystèmes
forestiers du bassin du Congo.
Elle occupe aussi la place de Co-présidente du Fonds
Forestier du Bassin du Congo « FFBC ». Jusqu'ici, les Gouvernements
Norvégien et Britannique ont contribué à hauteur de 200
millions de dollars au Fonds. Le Fonds est conçu pour développer
des alternatives viables à l'exploitation du bois, à
l'exploitation minière et au ramassage de bois pour les usages
domestiques ainsi qu'à l'agriculture de subsistance.
Les activités financées suivront des lignes
directrices établies par le Plan de Convergence de la Commission des
Forêts d'Afrique Centrale « COMIFAC173 », qui
présente une vision commune pour la gestion durable et conjointe des
ressources forestières de la sous-région174.
Le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo «
PFBC » a été lancé par Colin Powell, lors du Sommet
Mondial sur le Développement Durable à Johannesburg en 2002,
comme partenariat non-contraignant enregistré auprès de la
Commission pour le Développement Durable des Nations Unies. Il regroupe
environ 85 partenaires, incluant les pays africains, les agences des pays
donateurs, des Organisations internationales, des ONG, des représentants
des institutions de recherche et du secteur privé.
Le PFBC est simplement défini comme étant une
Association conclue à l'amiable et non juridiquement contraignante de
Gouvernements, d'entreprises privées et de la Société
Civile constituée pour mettre en exécution le calendrier convenu
au SMDD.
Ses objectifs sont essentiellement la protection des massifs
forestiers d'Afrique centrale et la lutte contre la pauvreté, à
travers l'amélioration du niveau de vie des populations riveraines
desdites forêts, le tout dans une perspective du développement
durable. Contrairement aux partenariats classiques des bailleurs des fonds avec
des institutions nationales ou régionales que l'on peut qualifier de
Type I, c'est lui qui a fait l'objet de la thèse est de Type II.
Il se caractérise par une logique multiacteur
(bailleurs des fonds, Etats, Administrations, Institutions
interétatiques, ONG, secteur privé, Société Civile,
etc.) sur des thématiques
173 La RDC a adopté le Traité de la Commission
des Forêts d'Afrique Centrale « COMIFAC », Commission qu'elle a
présidée à partir de 2012.
[172 ]
transversales (protection de l'environnement par
l'aménagement durable des forêts, lutte contre la
pauvreté). Ainsi, se trouvent réunis en son sein des acteurs
aussi bien publics que privés.
Le PFBC compte à ce jour 45 partenaires (acteurs)
engagés. Pour les acteurs publics, il y a les Etats (Afrique du Sud,
Allemagne, Belgique, Burundi, Cameroun, Canada, Commission européenne,
Congo, Espagne, Etats-Unis, France, Gabon, Grande-Bretagne, Guinée
Equatoriale, Japon, Pays-Bas, République Centrafricaine, RDC, Rwanda,
Sao Tomé et Principe, Tchad) et les Organisations intergouvernementales
ou Institutions internationales (BAD, BM, COMIFAC, FAO, OIBT, PNUD, PNUE,
UNESCO) ; alors que pour les acteurs privés, nous avons des ONG et
Instituts de recherche (African Wildlife Fundation « AWF »,
Conservation International, Forest Trends, Union internationale pour la
Conservation de la Nature « UIC »), Wildlife Conservation Society
« WCS », Center for International Forestry Research
« CIFOR », Jane Goodall Institute, World Resources
Institute « WRI », Conservation Internationale « CI »,
Fond mondial pour la nature « WWF », Forest Trends, Centre de
Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement « CIRAD », Dutch Development Organisation
« SNV », TRAFFIC, réseau pour le suivi du commerce en
faune sauvage) et des Entreprises multinationales ou structures relevant du
secteur privé (Association Technique Internationale des Bois Tropicaux
« AITBT », International American Forest and Paper Organization,
Interafrican Association of Forest Industries « IFIA »,
Society of American Foresters, Precious Woods Holding).
Le PFBC travaille en relation étroite avec la
Commission des Forêts d'Afrique Centrale « COMIFAC », l'Organe
régional chargé de l'orientation et de l'harmonisation des
politiques forestières et environnementales, dans l'intérêt
de promouvoir la conservation et la gestion durable des
écosystèmes forestiers du Bassin du Congo. Le PFBC a
été initialement facilité par les Etats-Unis de 2003
à 2004, la France de 2005 à 2007, l'Allemagne de 2008 à
2010 et par le Canada de 2010 à 2012, les États-Unis de 2013
à 2015. La Facilitation est assurée par l'Union Européenne
pour la période 2016-2017. 175
La Conférence des Ministres en charge des Forêts
de l'Afrique Centrale « COMIFAC », érigée plus tard en
"Commission des Forêts d'Afrique Centrale", fut mandatée de
coordonner le suivi des activités relatives à la mise en oeuvre
de la Déclaration dans la région. Le Plan de Convergence de la
COMIFAC, adopté par les Chefs d'État d'Afrique Centrale en 2005,
définit les
175
http://pfbc-cbfp.org/partenariat.html
consulté Jeudi 27 Avril 2017 à 13h°°.
[173 ]
stratégies d'intervention régionales des Etats
de la sous-région et des partenaires au développement.
Paragraphe 2. Le Fonds vert pour le climat
Le Fonds vert pour le climat est un Organisme financier de
l'Organisation des Nations unies, rattaché à la Convention-cadre
des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Il a pour objectif de
réaliser le transfert de fonds des pays les plus avancés à
destination des pays les plus vulnérables afin de les aider à
réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Paragraphe 3. L'Union Européenne
L'Union Européenne, ainsi que les pays directement sous
la menace des conséquences du réchauffement climatique, ont
été les plus ardents et sont présents en RDC. L'Europe est
le premier importateur de bois en provenance de la R.D.C. Des millions de
mètres cubes de bois quittent chaque jour Matadi vers les centres de
vente européens.
L'UE a lancé, en dépit de tout ceci, en 2005 le
système communautaire d'échange de quotas d'émissions.
Elle encourage tous les acteurs à préparer leur adaptation au
changement climatique. Pour faire face à l'exploitation des
forêts, la Commission Européenne a mis en place, en Mai 2003, le
Plan d'action Forest Law Enfoncement and Gouvernance by Trade «
FLECT » pour améliorer la gouvernance forestière et
renforcer la légalité de l'exploitation du bois en RDC. C'est un
Accord de Partenariat Volontaire « APV » consistant en la mise en
place d'un système conjoint de vérification de la
légalité des bois.
- L'Union Européenne « UE » et le
Programme européen FLEGT
L'Union Européenne « UE » a mis en place un
Programme, le Plan d'action sur l'application de la législation
forestière, la gouvernance et les échanges commerciaux (FLEGT),
qui vise principalement, à partir d'Accords de Partenariat Volontaire
« APV », à certifier l'origine légale du bois
importé dans l' UE et ainsi à lutter contre l'abattage
illégal.
Des accords APV ont ainsi été passés avec
le Ghana, la République Démocratique du Congo, le Liberia, le
Cameroun, la République du Congo etc.
[174 ]
? Contribution de l'UE au développement de
parcs nationaux et à la préservation de
l'environnement
L'Union Européenne finance un Programme de 120 millions
d'euros pour le développement global et intégral des parcs
nationaux de la Salonga, de l'Upemba, de la Garamba, des Virunga ainsi que de
la Reserve de biosphère de Yangambi, en République
démocratique du Congo : « Nous avons effectivement un programme
très important de 120 millions d'euros qui porte sur cinq parcs et
réserves. Dans le Parc national des Virunga, ce sont des centrales
hydroélectriques, à Yangambi ça sera aussi probablement
mixte avec une ou deux centrales hydroélectriques. Dans le Parc de la
Salonga, il faut retrouver d'autres ressources comme la biomasse et
l'énergie solaire », affirme, Mercredi 1er Juin
2016, Jean-Michel Dumond.
Ce diplomate de l'UE a indiqué que ce Programme entend
également préserver l'environnement, la forêt et la
biodiversité en RDC : « Ce programme vise à
préserver ce qui est le plus grand massif forestier d'Afrique et
deuxième du monde, de développer le tourisme, de
développer aussi les agricultures de subsistance non loin des parcs
», poursuit Jean-Michel Dumond. Il souligne également que l'UE
compte, à travers ce Programme, développer l'agriculture durable
qui permettra aux nombreuses familles d'avoir de l'emploi et de lutter contre
la faim : « On pense en premier temps, à des cultures
traditionnelles de la région : huile de palme, café,
cacao», conclut l'Ambassadeur de l'UE en RDC. C'est pour la
première fois qu'une enveloppe aussi importante est allouée
à la gestion des parcs et aires protégées de la
RDC176.
176
http://www.radiookapi.net/2016/06/02/actualite/environnement/rdc-lue-debloque-120-millions-deuros-pour-le-developpement-des-parcs-nationaux
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[175 ]
Paragraphe 4. Greenpeace
Celle-ci est parmi les acteurs non étatiques les plus
présents dans la gestion de la forêt congolaise. Elle demande que
le Gouvernement de la RDC participe activement à la recherche de
solution pour le réchauffement climatique. Pour elle, les agents de
développement de par le monde doivent maintenant soutenir les efforts de
protection de forêts congolaises plutôt qu'une industrie
destructrice.
Greenpeace a fait la campagne (l'alerte) sur la
déforestation internationale et le commerce illégal des bois en
RDC177.
Paragraphe 5. Banque Mondiale et réforme
forestière
Avec l'appui et les conseils de la Banque Mondiale, la
réforme du secteur forestier de la RD Congo a été
orientée vers la logique d'un développement conduit par
l'exploitation industrielle du bois.
Beaucoup sont les projets que soutient la Banque Mondiale dans
le cadre de la reforme forestière, c'est dans cette optique qu'elle a
soutenu le projet pilote de zonage à travers un volet forestier de 4
millions sus dans le cadre du Projet d'Urgence de Soutien au Processus de
Réunification Economique et Social « PUSPRES », qui a
été approuvé par le Conseil d'Administration de la Banque
Mondiale en 2003 ; en vertu de ce projet, la Banque devait soutenir la
préparation d'un Plan de Zonage visant à classifier les zones
rurales en trois grandes catégories selon leurs vocations,
(développement rural, production durable et protection
environnementale).
La Banque a affirmé que le zonage était
fondamental pour garantir les droits fonciers et l'accès aux ressources
forestières par toutes les parties prenantes, elle a aussi
mentionné que le projet allait préparer le terrain pour la
nouvelle loi sur les concessions forestières.
:
Le projet avait pour objectif principal d'assister le
Gouvernement dans le processus de réunification économique et
social afin de parvenir à la stabilisation de la RD CONGO. Entre autres
activités à réaliser dans le cadre de ce projet pour
appuyer le gouvernement congolais citons
177 Entretien avec CT Halisi Tikala, Lundi 08 Janvier 2018
à 14h°°, à Kinshasa.
[176 ]
- L'appui à la préparation d'un document de
stratégie de réduction de la pauvreté participatif ;
- L'assistance dans la restauration d'Institutions
forestières efficaces dans les provinces réunifiées, ceci
comprenait aussi l'appui à un observateur indépendant dans le
cadre de la revue légale des contrats d'exploitation détenus par
des Sociétés forestières ou par des particuliers et
l'élaboration d'un Plan pilote de Zonage participatif des
forêts.
? Reproches à la Banque Mondiale dans le cadre
de son assistance à la réforme forestière
Congolaise
Nombreux sont les griefs contre la Banque Mondiale concernant
sa politique d'intervention en RD CONGO. Voici, par exemple un extrait de la
lettre adressée au Ministre de l'environnement, conservation de la
nature et tourisme de la RD Congo en date du 02 Mars 2009, par la Dynamique de
Groupes des Peuples Autochtones « DGPA », lettre dans laquelle les
Organisations autochtones fustigent, entre autres, le comportement de la Banque
Mondiale en RD Congo.
»178
« ... la Banque Mondiale soutenait que le Code
forestier congolais préparait le terrain pour la relance d'un
secteur-clé pour la croissance économique et pour l'augmentation
des revenus à l'exportation, l'application des reformes
forestières à travers le pays, visait, selon la Banque, à
créer un environnement favorable à un développement
conduit par le secteur privé. D'ailleurs les indicateurs de performance
de la composante forêt du PUSPRES ne se réfèrent qu'au seul
nombre de nouvelles concessions attribuées de manière
transparente, comme qui dirait que l'évaluation du succès des
reformes forestières en RD CONGO ne se baserait que sur le nombre de
nouvelles concessions attribuées, sans envisager des hypothèses
ou des risques comme la non consultation et la non prise en compte des
intérêts et droits des communautés tributaires des
forêts, ...
Le 19 Novembre 2005, le Panel d'inspection a reçu une
demande d'inspection émanant des Organisations autochtones
pygmées accompagnant les autochtones pygmées en RD Congo. Les
demandeurs ont soumis la demande en leur nom propre et au nom des
communautés locales
178 DGPA, Lettre ouverte à S.E. Mr le Ministre de
l'Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme de la RDC, p.2, in
CAMV, Le Forestier 8, Op.cit., p.37.
[177 ]
touchées vivant en RD Congo. Les représentants
des communautés locales de plusieurs Provinces de la RD Congo ont
signé la demande.
La demande avait trait à deux opérations
financées par la Banque : le Projet d'Urgence de Soutien au processus de
Réunification Economique et Sociale « PUSPRES » et l'Appui
Transitoire à une Opération de Crédit au Redressement
Economique « TSERO ». Le PUSPRES visait à appuyer la mise en
oeuvre des réformes économiques en RD Congo et il comporte cinq
composantes. La demande portait principalement sur la composante 2 qui a, entre
autres, pour objectif de, d' :
? Restaurer des institutions effectives dans le secteur forestier
au sein des Provinces de la
RD CONGO ;
? Améliorer la gouvernance locale des ressources
naturelles ;
? Favoriser l'entrée en vigueur du nouveau Code forestier
;
? Se pencher sur le problème de l'exploitation
forestière illicite.
Au départ, cette composante fixait deux priorités
:
1) La préparation d'un Plan de Zonage Forestier
visant, avant tout, les Provinces ayant le plus de couvert forestier, en
particulier la province de l'Equateur et la Province Orientale ;
2) La préparation du terrain pour l'entrée en
vigueur de la nouvelle loi sur les concessions forestières avec un
accent particulier sur la conversion des anciens contrats forestiers en
concessions conformes au nouveau régime.
Le projet ultérieur TSERO est une opération
d'appui budgétaire décaissée en une seule tranche et ayant
un cadre politique à moyen terme. Il est défini par la Banque
comme un Crédit d'appui aux Politiques de Développement
(Développement Policy Lending « DPL »). Il constitue
la troisième opération en vue d'appuyer le redressement
économique de la RD CONGO. L'un des objectifs du TSERO est
d'améliorer la gouvernance dans le secteur des ressources naturelles.
PUSPRES et un Crédit d'appui aux politiques de
développement dans le cas du TSERO a entraîné
l'inapplication de ses politiques de sauvegarde. Les peuples autochtones
pygmées ainsi
[178 ]
? Revendications des plaignants
Les plaignants (Associations autochtones et celles qui les
accompagnent) avançaient qu'ils sont et seront lésés par
les activités émanant de la réforme du secteur forestier
financé par le PUSPRES et le TSERO. Ils craignaient que la conception et
la mise en oeuvre d'un nouveau système de concessions forestières
à vocation commerciale provoquent des dommages irréversibles aux
forêts dans lesquelles ils vivent et dont dépendent leurs moyens
de subsistance. Ils soutenaient que ces développements se
déroulaient sans que des informations leur aient été
données, sans qu'ils aient été consultés et sans
avoir eu l'occasion d'y participer.
Les plaignants sont aussi préoccupés par les
effets pervers d'un Plan de Zonage Forestier qu'ils pensent être en cours
de préparation avec le soutien de l'IDA et sans consultation ni prise en
compte des intérêts des populations autochtones.
Les plaignants soutiennent que la mise en oeuvre du PUSPRES
concourra à la violation de leurs droits d'occuper leurs terres
ancestrales, de gérer leurs forêts et leurs ressources
conformément aux pratiques et au savoir traditionnels et de
protéger leurs valeurs culturelles et spirituelles. Ils affirment que
cela entraînera la destruction de leur cadre de vie naturel et de leurs
moyens d'existence, des modifications contraintes et forcées de leur
mode de vie et provoquera de graves conflits sociaux. Ils soutiennent qu'ils
n'ont pas été consultés et redoutent que le zonage des
forêts puisse se faire sans prise en compte des intérêts des
populations autochtones.
Les plaignants affirment que leurs griefs découlent de
la non application par la Banque, des sauvegardes applicables et du fait que la
Banque mondiale a « favorisé l'adoption précipitée du
Code forestier congolais » sans participation de la Société
Civile et sans aucune implication des (communautés autochtones.
En particulier, ils soutiennent que la Banque ne s'est pas
conformée à ses politiques et procédures relatives
à une Evaluation Environnementale « EE », aux populations
autochtones et aux forêts. La demande soulève aussi des questions
de conformité avec les politiques et procédures de la Banque
concernant les ressources culturelles, la réinstallation involontaire et
la supervision. En outre, les Plaignants arguent que l'utilisation par la
Banque de certains instruments de prêt (un prêt de redressement
d'urgence dans le cas du
[179 ]
que les Organisations qui les accompagnent ont toujours
exprimé leurs inquiétudes concernant l'avenir des forêts de
la RD Congo et le sort de nombreuses populations forestières et
tributaires des forêts du pays et plus particulièrement des
populations autochtones pygmées.
Leurs droits traditionnels : droits à utiliser les
ressources de leurs forêts traditionnelles auxquelles ils sont
attachés ; droit à préserver leur propre culture, leur
propre spiritualité brève, le droit à décider
à leur propre destinée ; ces droits sont littéralement
ignorés dans le processus actuel de mise en oeuvre du code forestier que
parraine la Banque Mondiale. La responsabilité de cette Institution
financière mondiale est grande à cet égard.
Paragraphe 6. L'ONG Fonds Mondial pour la Nature « WWF
»
Des arbres à croissance rapide ont été
plantés par l'ONG WWF dans le cadre du Projet Eco Makala pour la
production de la braise écologique. Ignace Biza Buaya,
environnementaliste évoluant en RDC, recommande au Gouvernement
congolais de promouvoir la culture du reboisement pour lutter contre le
réchauffement climatique, provoqué par le déboisement
massif et la pollution atmosphérique liée aux émissions
des gaz à effet de serre. Selon lui, le comportement des hommes est
à la base de ce phénomène planétaire qui fait subir
au climat des bouleversements importants. Pour Ignace Biza, le Gouvernement
congolais doit amener la population à une culture de reboisement.
« On doit faire de recyclage des espaces perdus. Au
niveau de l'éducation, il faut que les enfants soient instruits pour
protéger l'environnement, planter des arbres pour que les espaces verts
s'élargissent », recommande-t-il. Il estime que les
changements que l'on observe dans la nature doivent pousser le Gouvernement
à s'activer : « Il y a de cela plus de dix ans, on n'avait pas
de la chaleur à de degrés assez enlevés. Il y a une
perturbation quant à la durée de la saison sèche. Elle
avait une durée assez maximum de deux mois, de Juin à Août
ou début septembre. Maintenant, il y a une prolongation. On ne sait pas
avoir une saison de pluie assez fixe. Ce sont de situations qui n'existaient
pas avant»179.
Rappelons encore que la Conférence sur la certification
des forêts du bassin du Congo avait connu l'appui du Fond Mondial pour la
Nature « WWF » et a bénéficié du financement de
la Coopération allemande. Les parties prenantes ont fini au compromis
selon lequel « pour réussir
179
http://www.radiookapi.net/2016/07/13/actualite/environnement/rdc-le-gouvernement-appele-promouvoir-la-culture-du-reboisement
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[180 ]
avec la certification, il faut compter avec les
concessionnaires et la Société Civile étant donné
que la certification est un moyen de sécuriser, à long terme les
forêts de la R.D.C ».
Paragraphe 7. REDD
A. Sens
Le REDD est une initiative internationale et transnationale
lancée en 2008. Elle vise à lutter contre le réchauffement
climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de
serre induites par la dégradation, destruction et fragmentation des
forêts. Elle est coordonnée par l'ONU qui a mis en place le
Programme UN-REDD . Elle s'appuie sur des incitations financières et est
indirectement liée au marché du carbone.
REDD+ signifiant Réduction des Emissions issues de la
Déforestation et de la Dégradation forestière, l'ajout du
« + » correspond à la prise en compte de l'augmentation des
stocks de carbone, par exemple via des pratiques sylvicoles adaptées ou
des plantations, ce + signifie la conservation des forêts et
l'accroissement des stocks de carbone (ce que fait l'OIPR dans les parcs et
réserves) et la gestion durable des forêts (rôle de la
SODEFOR).
Mécanisme permettant de valoriser économiquement
les forêts sur pieds, en les rendant plus rentables par la conservation
que par l'abattage. C'est aussi un mécanisme des Nations Unies
permettant de rémunérer les pays pour leurs efforts de non
déforestation.
Le REDD est, enfait, l'acronyme anglais pour Reducing
Emissions from Deforestation and forest Degradation ( ou
«Reducing Emissions from Deforestation and forest Degradation and the role
of conservation, sustainable management of forests and enhancement of
forestcarbon stocks in developing countries » (soit « la
Réduction des Emissions liées à la Déforestation et
à la Dégradation des forêts dans les pays en
développement et rôle de la conservation, de la gestion durable
des forêts et du renforcement des stocks de carbone forestier dans les
pays en développement. ») pour la formule complète),
souvent résumée en français par « Réduire les
émissions de CO2 provenant de la déforestation et de la
dégradation des forêts ».
Le programme de Réduction des Emissions liées
à la Déforestation et Dégradation de la forêt (REDD)
repose sur une idée de base simple : les pays désireux et aptes
à réduire les émissions liées à la
déforestation devraient être récompensés
financièrement pour les actions qu'ils mènent en ce sens. Les
précédentes approches n'ayant pas réussi à enrayer
la déforestation à l'échelon mondial, le REDD propose un
nouveau cadre de travail afin de permettre aux pays qui détruisent
[181 ]
leurs forêts d'inverser cette tendance historique. Le
REDD concentre principalement ses actions sur la réduction des
émissions de gaz à effet de serre.
L'intérêt récent pour les services
environnementaux fournis par les vastes forêts de la République
Démocratique du Congo a conduit au développement d'une
stratégie nationale destinée à réduire les
émissions liées à la déforestation et à la
dégradation de la forêt.
Dans tous les cas, ce sont les communautés qui
souffrent suite au manque de moyens de subsistance, la forêt étant
leur principale source des moyens de survie. Les Autochtones Pygmées qui
dépendent, en tout et pour tout, des ressources naturelles se trouvent
préjudiciés encore une fois de plus des conséquences du
changement climatique, alors qu'ils n'en sont pas auteurs.
Compte tenu du rôle crucial que jouent les forêts
dans l'atténuation des effets des changements climatiques, ainsi que de
nombreux autres rôles importants qu'elles jouent dans nos vies, et
puisque leur destruction entraîne une augmentation des émissions,
il est devenu clair qu'il faut ralentir la déforestation et la
dégradation des forêts et garder les systèmes forestiers en
état. De là est née l'idée de « réduire
les émissions dues à la déforestation et à la
dégradation des forêts ».
Ce qui signifie d'appuyer les efforts visant à faire
cesser l'abattage ou la dégradation des forêts et ainsi
réduire la quantité de carbone « CO2 »
libérée dans l'atmosphère. La Réduction des
Emissions dues à la Déforestation et à la
Dégradation des forêts « REDD », est l'une des mesures
d'atténuation mises en avant actuellement pour combattre les changements
climatiques, et ses implications sur les populations qui dépendent des
forêts180.
B. Financement
Les crédits REDD, doivent être apportés
par les pays industrialisés et riches (la Norvège, suivie du
Danemark, étant les donateurs principaux). Ils doivent aider les pays en
développement à intégrer les préoccupations
environnementales de leur politique de développement.
La Banque mondiale a créé un fonds de 300
millions de dollars dédié aux aspects "carbone", le Forest
Carbon Partnership Facility « FCPF », dans le cadre du REDD.
Une autre institution de la Banque mondiale, le Partenariat
pour le Carbone « PCF », concerne des domaines comme le secteur de
l'énergie, les transports, le développement urbain et d'autres
180 IWGIA, AIPP, FPP, Op.cit., p.13.
[182 ]
domaines liés au développement de
l'efficacité énergétique, là où les gaz
à effet de serre sont générés.
Au clair, le REDD fait appel à une diversité
d'acteurs :
? Institutions internationales (programme Forest Carbon
Partnership Facility de la Banque Mondiale) ;
? Etats (ex. : International Climate and Forest Initiative
de la Norvège, International Forest Carbon Initiative de
l'Australie, etc.) ;
? Entreprises (le Programme REDD+ est soutenu, par exemple,
par l'International Tropical Timber Organization, un lobby
d'entreprises forestières travaillant dans le secteur des bois
tropicaux, qui défend une conception fondée sur le
développement durable de l'exploitation des forêts tropicales)
;
? ONG ;
? Certaines Agences de l'ONU (PNUD, PNUE et FAO) ont
créé le programme UN-REDD. Il doit aider les pays en
développement à mettre en place des politiques de lutte contre la
déforestation. Ces mesures comprennent le renforcement des
capacités, la gouvernance, l'engagement des peuples autochtones et des
besoins techniques.
La première série initiale de neuf pays
comprenait la Bolivie, la République démocratique du Congo,
l'Indonésie, le Panama, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le
Paraguay, la Tanzanie, le Vietnam et la Zambie. A ce jour, ces pays auraient
bénéficié de la somme, modeste, de 48,3 millions de
dollars.
C. Objectifs, enjeux, tâches et principes
Le premier objectif est de lutter contre le
réchauffement climatique, mais le REDD implique et vise aussi d'autres
effets positifs, dont :
Un contrôle de l'implémentation réelle de
l'ensemble des Sous-Programmes visant à lutter contre la
déforestation, en particulier à travers un Programme de
monitoring (surveillance), dit de « mesure de vérification et de
publication » du couvert forestier : Monitoring, Reporting and
Verification of forestcover « MRV ». Le monitoring MRV fait
partie des tâches principales du programme REDD. Il tente ainsi d'estimer
le plus précisément possible les émissions de carbone de
chaque site, afin d'établir une base de données
référentielle permettant de suivre l'évolution du volume
du stock du carbone en temps réel. Ceci requiert une analyse
multifactorielle complexe. Les données incluent une
[183 ]
combinaison de mesures au-dessus du sol, au niveau du sol, de
la biomasse souterraine existante à l'intérieur de la zone du
projet, des photographies aériennes et des données issues de
programmes de télédétection. La mesure directe des
paramètres de la forêt, comme la hauteur des arbres, leur
diamètre, la taille des houppiers, le profil du tronc, l'identification
des espèces permet d'établir des équations
allomètriques. Pour effectuer ces mesures on utilise fréquemment
des solutions informatisées. Celles-ci combinent la
télédétection avec les mesures dendrométriques et
permettent d'obtenir des résultats précis (surveillance, à
long terme, des placettes permanentes ou transects, les mesures
répétitives). Les données recueillies sur le terrain lors
des inventaires forestiers nationaux peuvent être utilisées pour
la surveillance du couvert forestier (MRV). Cette méthode est
utilisée, par exemple, pour les inventaires en Russie, Hongrie,
Belgique, Islande, Pérou. Le Center for Global Development
(en), un think-tank américain, participe à ce programme
de télédétection via son programme FORMA.
Des efforts de préservation et restauration de la
biodiversité.
Son principe est de rémunérer les pays en
développement et émergents via des contributions provenant des
pays industrialisés, que ce soit par le biais d'un marché ou d'un
fonds. Bien que l'intensification, c'est-à-dire l'augmentation de la
productivité à l'hectare soit une variable clé pour la
conservation forestière à long terme, le problème ne peut
être résolu par cette simple prescription.
Il n'y a pas de relation simple et univoque entre
l'évolution des systèmes agricoles et la déforestation en
zone tropicale. Pourtant, la grande tendance à suivre reste
l'augmentation des rendements, sans pour autant faire reposer cette
augmentation principalement sur l'apport d'intrants chimiques qui accroissent
la quantité d'émissions de gaz à effet de serre.
Une des solutions pourrait théoriquement résider
dans la diffusion rapide d'un type d'agriculture intensif dans certains
pays/régions, et nonobstant, nombre de conséquences
problématiques, par exemple, la spécialisation
géographique impliquant une logique restrictive de conservation des
ressources naturelles pour le monde en développement.
Cette voie tend à exploiter au maximum les conditions
favorables de certaines régions pour l'agriculture, afin de
préserver indirectement d'autres pays/régions aux conditions
moins favorables (stratégie connue sous le nom de « common
agricultural pools »).
[184 ]
Il reste à déterminer en quoi un
mécanisme REDD+ pourrait représenter une incitation pour cette
stratégie globale, dans la mesure où les zones peu favorables
à l'agriculture verraient un avantage économique à toucher
les dividendes de REDD+ en minimisant leurs surfaces agricoles, et inversement
pour les autres zones.
Des politiques publiques d'accompagnement sont
nécessaires. Cela peut se comprendre de quatre manières au moins
:
? Promouvoir les changements d'itinéraires techniques ;
? Harmoniser les politiques publiques sectorielles ;
? Adopter le principe des Paiements pour Services
Environnementaux « PSE » ; ? Agir sur la demande globale.
D. Difficultés
L'initiative REDD se heurte à de nombreux obstacles,
tenant à :
? La non-concrétisation des Accords bilatéraux
entre pays ;
? Une implémentation imparfaite de celle-ci ;
? Des effets pervers concernant la protection des peuples
autochtones ;
? Un ensemble de critiques l'accusant de favoriser une conception
d'un « capitalisme
vert (en) » qui serait incapable de répondre aux
défis du XXIème siècle.
Début 2011, le mécanisme REDD+, selon
un rapport d'experts mondiaux (Global Forest Expert Panel on International
Forest Regime) ainsi que d'autres Accords internationaux sur les
forêts, ne pourrait pas lutter efficacement contre la
déforestation, notamment parce que ne prenant pas assez en compte les
besoins locaux ni la demande croissante en terres agricoles et l'impact des
biocarburants en termes de déforestation. Par exemple, selon Greenpeace,
malgré le moratoire signé entre l'Indonésie et la
Norvège, près de 5 millions d'hectares de forêt ont
été détruites en 2011 car l'administration a «
oublié » d'inclure de vastes étendues de forêts dans
le cadre du Plan d'interdiction d'abattage.
E. RDC, premier pays bénéficiaire
REDD
Le Programme ONU-REDD, qui existe depuis un peu plus de trois
ans, est une réponse de la Communauté internationale face aux
défis que posent les écosystèmes forestiers. Il est
géré conjointement par le Programme des Nations Unies pour
l'Environnement « PNUE », le
[185 ]
Programme des Nations Unies pour le développement
« PNUD » et l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture « FA »). Ce Programme compte actuellement 36 pays
partenaires couvrant l'Afrique, l'Asie-Pacifique et l'Amérique latine,
dont 13 qui bénéficient d'un soutien accru dans le cadre de leur
programme national REDD.
La RDC est un pays pilote pour le mécanisme de
Réduction des Emissions résultant de la Déforestation et
de la Dégradation des forêts « REDD » et pour le Fonds
de Partenariat pour le Carbone Forestier de la Banque Mondiale « FPCF
»181.
En effet, la République Démocratique du Congo a
été le premier pays du bassin du Congo à
bénéficier des financements de la Banque mondiale au moyen du
Fonds de Partenariat pour le Carbone Forestier « FCPF » et du
programme REDD des Nations Unies « UN-REDD » pour faciliter le
lancement des activités de REDD dans divers pays. Le pays a reçu,
à ce titre, des subventions de 3,4 millions USD du Programme UN-REDD
pour la préparation de sa stratégie nationale REDD, et de 200 000
dollars du FCPF pour la préparation de la note de projet Note
d'idée de Plan de Préparation REDD « R-PIN » et du plan
stratégique Plan de Préparation REDD « R-PP ». Le
Gouvernement de la RD Congo a, en outre, reçu la somme de 300 000
dollars du fonds multi-bailleurs pour l'étude sur le potentiel REDD+ de
la RD Congo.
L'importance des forêts du Bassin du Congo a
été reconnue dans ce partenariat dès le début avec
le choix de la RDC comme l'un des pays-pilotes. Aujourd'hui, au niveau du
continent, il s'étend à d'autres pays, notamment la Tanzanie et
la Zambie. Des discussions ont également été en cours pour
permettre au Nigéria et à la République du Congo de
rejoindre et de bénéficier pleinement de ce Programme. Certains
ici auront la tentation de dire que ce programme, et d'autres initiatives
similaires, telles que ceux de la Banque Mondiale, auraient pu faire avancer
plus rapidement les choses sur le terrain.
« Faire avancer les choses est un voeu à tous
», dit Achim Steiner, « mais il est peut-être mieux de
gérer les complexités de cette initiative audacieuse et de
s'entourer des garanties nécessaires, au cours de cette période,
de préparation que par la suite. Si l'on veut que l'initiative REDD+
soit durable et efficace sur le long terme, l'ensemble des acteurs et des
partenaires
181
http://www.afd.fr/home/pays/afrique/geo-afr/republique-democratique-du-congo/projets-rdc/environnement-forets-rdc
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[186 ]
doivent s'assurer que les opérations et les
procédures REDD+ répondent aux plus hauts standards »,
poursuit-il.
Il faut aussi que les réductions d'émissions
estimées soient vérifiables, bien contrôlées et
surtout que la REDD+ bénéficie, au plus grand nombre notamment,
aux populations locales et autochtones. Par le passé, de nombreuses
initiatives bien intentionnées à l'égard des forêts
et de l'environnement au sens large ont échoué, non pas par
manque de convictions, mais par manque de planification et de
préparation adéquate.
La RDC est le premier pays au monde à voir les 60
millions de dollars de sa stratégie du Programme d'Investissement
Forestier « FIP » acceptée, ce qui constitue un réel
dynamisme ici en RDC avec un rythme et une ampleur qui reflètent d'un
engagement et d'une volonté d'aller de l'avant. La stratégie
nationale REDD +, qui relève d'un processus participatif ambitieux,
à travers le réseau des « Groupes de coordination
thématique », est remarquable, et c'est une initiative
pionnière, compréhensible et transparente.
Le financement récent d'un ensemble de projets
important REDD+ à travers le Fonds Forestier du Bassin du Congo «
FFBC », avec le soutien de la Norvège et du Royaume-Uni, est une
autre démonstration des progrès en cours.
La RDC est, grâce au leadership du Ministère de
l'Environnement, de la Conservation de la Nature et du Tourisme, avec le
soutien de la Coordination nationale REDD, en train de faire de grands
progrès en termes d'implication et de sensibilisation des populations
locales, faisant de la notion de partenariat à la base, une
réalité. Par le dialogue et l'engagement de toutes les parties
prenantes, ainsi que par l'élaboration des normes et d'un cadre
institutionnel adéquat, apporter à la RDC une
compréhension de REDD + et de son potentiel à un plus large
public, contribuant ainsi à sa démystification à bien des
égards.
Aussi, la RDC a inclus la REDD+ dans sa Vision 2035, dans le
cadre de son Plan Climat et de sa Stratégie de Réduction de la
Pauvreté. La RDC incorpore la REDD+ et la gestion durable des
forêts dans le tissu même des objectifs de développement
actuels et futurs. A travers cela également, la RDC assiste et inspire
l'Afrique dans l'expression de ses buts et dans la direction à prendre
en termes de négociations sur le climat.
[187 ]
L'expérience en termes d'opérationnalisation de
la REDD+ peut également servir comme une courbe d'apprentissage pour
d'autres pays dans le bassin du Congo et au-delà ; bref la RDC peut
devenir un centre d'excellence de la REDD+.182
En 2005, à Montréal, lors de la COP 11, une
nouvelle étape importante a été franchie lorsque la
Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Costa Rica soutenus par huit autres
parties, ont proposé un mécanisme de réduction des
émissions liées à la déforestation dans les pays en
voie de développement.
La Proposition a reçu un large soutien des parties
à la négociation, et la COP a établi un groupe de contact.
A la suite de cela un processus étalé sur deux ans a
été initié afin d'explorer des options pour un
mécanisme REDD, période durant laquelle les pays ont soumis leurs
propositions pour réduire les émissions de gaz à effet de
serre liées à la déforestation et à la
dégradation des forêts.183
Etant donné que les forêts jouent un rôle
important dans le cycle global du carbone qui est l'un des principaux gaz
à effet de serre qui interviennent dans le réchauffement
climatique en le stockant pendant la croissance des arbres, les forêts
tropicales sont l'une des catégories des forêts naturelles qui
intéresse le processus REDD dans son objectif d'atténuation des
effets du changement climatique.
En résumé, retenons du REDD ce qui suit : les
pays désireux et aptes à réduire les émissions
liées à la déforestation devraient être
dédommagés financièrement pour les actions qu'ils
mènent dans ce sens. A cette idée de REDD s'ajoute celle de
l'amélioration et la conservation des stocks de carbone forestier et de
la gestion durable des forêts dans les pays en développement
« REDD+ », dans le cadre des discussions menées actuellement
sur la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique.
Le terme « REDD+ » est utilisé pour combiner
les diverses activités possibles énumérées dans le
Plan d'action de Bali (Décision 1/CP.13) : la réduction des
émissions résultant du déboisement et de la
dégradation des forêts, la préservation, la gestion durable
des forêts, et le renforcement des stocks de carbone
forestiers.184
182Art.32 Déclaration des Nations Unies sur les
droits des Peuples Autochtones du 13 Septembre2007.
183IWGIA, AIPP, FPP, Tebtebba, Op.cit., p.13.
184CAMV, Le Forestier 10, Op.cit, p.14.
185 Sclihas, S. et alii, Biodiversité et moyens de
subsistance : les avantages de la REDD, 2009 cité par CAMV, Le
Forestier 10, Op.cit, p.36.
[188 ]
Pour la RDC, le REDD+ s'inscrit à la fois dans la
problématique climatique et environnementale, mais aussi sociale et
économique. Il poursuit deux objectifs qui sont indissociable, à
savoir :
? L'atténuation des risques climatiques ;
? Le développement durable au profit de la population.
La question climatique est perçue comme pilier de
Stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté. Le
processus REDD sera mis en oeuvre au courant de l'année 2012 ; il
n'était, jusqu'en 2010 au stade préliminaire avec
l'exécution des projets pilotes dans certaines Provinces du pays.
Cependant, les communautés vivant autour des espaces forestiers
où s'exécutent les projets pilotes en RDC se disent
inquiètes quant aux promesses qu'elles ont reçues par rapport
à ces projets. Selon le rapport des investigations menées par WRM
autour du projet-pilote REDD que Conservation International et Walt Disney
mettent en oeuvre dans la Province du Nord-Kivu, en RDC, dans les
réserves dites communautaires de Tayna et de Kisimba-Ikobo.
Les communautés autochtones et locales sont des parties
prenantes clés dans la préservation des écosystèmes
forestiers et dans la contribution à la permanence des efforts de REDD+.
Leur intégration dans toute conception et mise en oeuvre de REDD+ en
tant que partenaires égaux est une condition essentielle à la
réussite de REDD+ : cela permettra d'activer les connaissances locales
vitales, de renforcer le sentiment d'appartenance et de développer un
soutien crucial au niveau local.
Les peuples autochtones et dépendants des forêts
en sont les administrateurs et les ont souvent gérées de
manière durable depuis des millénaires. L'expérience et
les connaissances traditionnelles des peuples autochtones pourraient grandement
contribuer à la réussite des efforts REDD+. Par
conséquent, la réussite à long terme de REDD+
dépend de l'adhésion et du soutien local185.
Le REDD comme mécanisme repose essentiellement sur le
principe selon lequel des fonds sont attribués aux pays en voie de
développement pour réduire les émissions dues à la
déforestation et à la dégradation des forêts.
Réduire les émissions dues à la déforestation et
à la dégradation des forêts revient, entre autres, à
appuyer les efforts visant à faire cesser l'abattage ou
[189 ]
la dégradation des forêts et ainsi réduire
la quantité de CO2 libérée dans l'atmosphère. Les
communautés locales et autochtones doivent tirer des avantages dans ce
processus plutôt financier.
Bien qu'il soit reconnu que REDD+ apporte, de manière
générale, des avantages potentiels aux peuples autochtones
habitant dans la forêt et aux communautés locales, quelques
conditions sont importantes afin d'obtenir ces bénéfices. Les
peuples autochtones sont plus aptes à bénéficier de REDD+
et d'autres activités de gestion durable des terres à des fins
d'atténuation lorsque, qu':
+ Ils sont propriétaires de ces terres, lorsque le
principe du consentement libre, préalable et en connaissance de cause
est respecté ;
+ Leurs identités et leurs pratiques culturelles sont
reconnues ;
+ Ils peuvent participer aux processus d'élaboration des
politiques.
La COP16 et la CCNUCC affirment, par conséquent, que la
mise en oeuvre des activités de REDD+ devraient inclure la promotion et
le respect des droits des peuples autochtones et des membres des
communautés locales ainsi que la participation pleine et effective des
parties prenantes concernées, en particulier, celle des peuples
autochtones et des communautés locales. La mise en oeuvre de la
Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones est
essentielle pour fournir les bénéfices de REDD+ aux peuples
autochtones.
L'implication des parties prenantes au niveau local, en
particulier les femmes, et le respect des droits et intérêts des
communautés locales seront importants pour la durabilité,
à long terme, des efforts entrepris. Il existe, au sein des
Gouvernements et communautés autochtones et locales, un besoin de
renforcement des capacités sur les problématiques et droits
autochtones. Cela devrait comprendre l'éducation, la sensibilisation, le
transfert des connaissances et le renforcement des compétences entre les
communautés autochtones.
Au rang des mesures d'adaptation proposées, certaines
méritent d'être soulignées. Il s'agit entre autres :
+ Du changement dans la période de plantation et de
récolte ;
+ De l'éducation et de la vulgarisation sur la
conservation et la gestion du sol et de l'eau ;
+ De l'introduction de nouvelles cultures ;
+ Du développement des cultures tolérantes ou
résistantes à la sécheresse ;
+ Des mesures politiques, encouragement fiscaux,
subventions,...186
186CAMV, Le Forestier 10, Op.cit., p31.
[190 ]
Pour le CAMV187, une nette distinction est à
faire entre les sortes d'agriculture, source d'une aussi importante portion de
GES. Les autochtones pygmées et autres communautés
forestières pratiquent, ou mieux pratiquaient l'agriculture
vivrière dans le cadre de leur autosuffisance alimentaire. Il serait
donc inacceptable de faire porter ce lourd fardeau aux populations
forestières jusqu'à arriver à la conclusion selon qu'elles
sont une menace pour le processus REDD.
Contrairement à cette option, force est de constater
que c'est plutôt l'agriculture pour des fins commerciales
pratiquée par des multinationales et donc l'industrialisation, qui est
à la base de ces émissions. En outre, même si les
agriculteurs industriels pouvaient soutenir que les plantes arbustives
séquestreraient le carbone au même titre que les forêts
naturelles, il est à noter que cette capacité est de loin bonne
que celle des forêts naturelles188.
Etant donné que la forêt est une source
importante des moyens de subsistance d'une forte population qui dépend
d'elle, l'agriculture apparait comme l'une des causes sous-jacentes du
déboisement et de la dégradation des forêts.
Environ la moitié des forêts
défrichées chaque année sous les tropiques passe à
la culture itinérante pratiquée par des paysans sans terre. Au
fur et à mesure que croît le nombre des paysans qui vivent de
l'agriculture de subsistance et que diminuent les réserves disponibles
des terres défrichées arables, les terrains sont
déboisés. Aussi, le défrichage des forêts au profit
de l'agriculture permanente constitue une des causes fondamentales du
déboisement.
Pour la réussite REDD+, certains droits devront être
respectés ; il s'agit, entre autres du :
? Droit à l'information ;
? Droit à la participation ;
? Droit à une politique en leur faveur ;
? Droit à distribution équitable des
bénéfices.
187 Le Centre d'Accompagnement des
Autochtones Pygmées et Minoritaires Vulnérables « CAMV
» est une Organisation Non Gouvernementale de droit congolais, à
but non lucratif, fondée le 2 Février 1995 à Bukavu, RDC,
dans le but de protéger et de défendre les droits des autochtones
pygmées. Le CAMV possède, depuis 2003, un statut consultatif
auprès du Conseil Economique et Social de l'ONU « ECOSOC » et
depuis 2009, un statut consultatif auprès de la Commission Africaine des
droits de l'Homme et des peuples et le statut de membre de l'ECOSOCC de l'Union
Africaine.
188CAMV, Le Forestier 10,
Op.cit., p.31.
[191 ]
Les impacts du REDD+ dépendent de la façon dont
il est mis en oeuvre et de la façon dont il est financé. Il est
important de vérifier quelles sont les normes appliquées par l'un
ou l'autre des projets de REDD+ et aussi comment le projet est financé.
S'il s'agit d'un projet gouvernemental, s'insère-t-il dans le cadre du
FPCF ou de l'ONU-REDD ou du FTP ? S'il s'agit d'un projet privé, est-il
financé par le marché ou par un fonds privé ? Si c'est un
projet privé quelles sont les normes appliquées ? Ce sont toutes
ces questions auxquelles des réponses doivent être trouvées
pour savoir quels seront les impacts éventuels du
projet189.
Le rôle de poumon de la planète que joue la
forêt de RDC en constituant un réservoir important de carbone
attire des convoitises de toutes sorte C'est ce qui justifie l'implication de
la RD Congo dans la mise en oeuvre de quelques projets dans le cadre de la
préparation du processus REDD+.
La RD Congo a déjà commencé la
préparation de la mise en oeuvre Processus REDD-plus en mettant en
place, par le Décret du Ministre N°09/40 du 26 Novembre 2009
portant création, composition et organisation de la structure de mise en
oeuvre du processus de Réduction des Emissions issues de la
Déforestation et de la Dégradation des forêts « REDD
», des structures chargées de suivre les activités à
réaliser dans le cadre de cette mise en oeuvre. Quelques
réalisations ont déjà été effectuées
par ces structures et quelques activités sont déjà en
cours de réalisation dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan de
Préparation REDD « R-PP ».
Il s'agit des projets pilotes. Notons que le processus REDD a
démarré en RDC avec la formulation de la Note d'Idée de
Plan de préparation REDD, Readness Plan Idea Note « R-PIN
» en 2008 par le Ministre de l'Environnement lequel a été
adopté comme structure de base, en janvier 2009, une mission conjointe
UN-REDD et Forest Carbon Partenership Facility « FCPF »
/Banque Mondiale inaugura le début des discussions sur la
stratégie REDD en RDC190.
Au sujet des structures institutionnelles, le Premier Ministre a
signé un décret en décembre 2009
créant :
? Un comité national REDD impliquant toutes les parties
prenantes, notamment les parlementaires, la Société Civile, les
communautés autochtones et locales ;
? Un Comité interministériel avec les
Ministères de l'agriculture, Développement rural,
l'Environnement, les Mines, les Affaires foncières, l'Urbanisme et
l'habitat ;
189GTCR, Op.cit., pp.38-42.
190GTCR, Op.cit., pp.48-51.
[192 ]
- Une Coordination nationale REDD en charge de coordonner les
activités au jour le jour.
Au regard de son immense potentiel forestier, la RD Congo veut
jouer un rôle important dans les négociations internationales sur
le REDD. Le pays veut être le pionnier, ou mieux le leader, dans les
discussions sur le REDD. C'est ce qui pourrait expliquer la promptitude du
Gouvernement à prendre des initiatives, et à s'impliquer dans
toutes celles qui pourraient lui permettre d'affiner ses positions lors des
négociations internationales.
C'est ainsi qu'à l'occasion de la treizième
Conférence des Parties « COP 13 » à la Convention-cadre
des Nations Unies sur les Changements Climatiques « UNFCCC »,
à Bali (en Indonésie), la première étude sur les
causes de la déforestation en RDC a été publiée par
l'institution de recherche américaine Woods Hole Research
Centre. Cette étude, du reste très controversée,
évalue le potentiel de piégeage du carbone des forêts de la
RD Congo en même temps qu'elle attribue aux communautés locales la
première responsabilité de la déforestation dans cet
immense pays d'Afrique centrale et qu'elle minimise l'impact d'acteurs tels que
les exploitants forestiers industriels.
La RD Congo est passée rapidement de la phase de
planification à celle de mise en oeuvre de la préparation. Le
Programme national initial de la RD Congo, qui a permis de lancer et
d'articuler la stratégie nationale REDD+ du pays, a donné lieu
à un document du Programme national de la RD Congo qui a
été signé en Octobre 2009 et les fonds ont et
décaissés en Novembre, marquant le lancement officiel du
programme ONU-REDD dans le pays. A partir de 2010, plusieurs projets pilotes
ont été identifiés et élaborés par le
Ministère de l'Environnement et Conservation de la Nature en
collaboration avec les autres parties prenantes.
Il s'agit entre autres du :
- Projet pilote REDD Intégré de Mambassa en
Province orientale ;
- Projet d'appui à la Société Civile et
au Gouvernement dans le cadre de la REDD en Province de l'Equateur ;
- Projet pilote intégré dans le paysage
Maringa-Lopori-Wamba en Province de l'Equateur ; - Projet pilote REDD
intégré du Kaponda au Katanga ;
- Projet pilote intégré autour de la
Réserve de Biosphère de Luki dans la forêt du Mayombe dans
la Province du Bas-Congo (actuel Kongo Cntral) ;
[193 ]
? Projet Pilote REDD intégré EcoMakala en
Province du Nord-Kivu, précisément à Goma, Nyiragongo et
Rutshuru.
La Conservation Internationale « CI » a
développé un autre projet pilote REDD en RDC et même dans
tout le Bassin du Congo, dans le cadre de la gestion des réserves de
Tayna et de Kisimba-Ikobo dans la Province de Nord Kivu, dans l'Est de la RD
Congo. Relativement à ces derniers projets, il a été
relevé quelques difficultés liées au respect des droits
des communautés locales et autochtones dans leur mise en oeuvre
notamment à ce qui concerne l'accès à l'information au
sujet des rôles et des responsabilités des différentes
institutions impliquées dans les projets pour les communautés.
Outre la mise en place des projets pilotes et autres
initiatives dans le cadre de REDD, La RD Congo a déjà pris un
engagement progressif dans la phase des investissements. Pour ce faire, des
points focaux sont en cours de recrutement dans toutes les Provinces pour
permettre une décentralisation des activités au niveau des
Provinces dans la suite du processus.
C'est ainsi que toutes les structures mises en place en RDC,
que ça soit la coordination nationale ou les Comités national et
interministériel ainsi que les Groupes de coordination
thématiques pour chaque option REDD+, sont dans la phase de
l'élaboration des stratégies nationales REDD + en RDC et une
feuille de route pour l'an 2012 est déjà conçue.
Les concessions forestières actuellement
attribuées en RD Congo couvrent plus de 10 millions d'hectares. Parmi
les sociétés les plus connues figurent la PARCAFRIQUE, ITB, la
SIFORCO, la SODEFOR, la SOFORMA et la SOKINEX191.
191GTCR, Op.cit.,
pp.48-51.
[194 ]
? Expérience de la RD CONGO dans le processus de
zonage PNZ
La première expérience pratique
réalisée dans le pays l'a été dans une zone pilote
de près de deux millions d'hectares (Lisala-Bumba Businga, Province de
l'Equateur) de 2003 à avril 2005, et de 2005 à 2008, projets qui
étaient appuyés par la FAO et le Gouvernement du Pays-Bas. Ce
projet a été abandonné après qu'il ait fait l'objet
de plusieurs critiques.
Il s'agit entre autres d'une plainte formulée par des
groupes autochtones auprès du panel d'inspection de la Banque Mondiale,
fondée sur le non-respect par la Banque de ses propres directives et
politiques internes qui lui imposaient de consulter les peuples autochtones en
vue de protéger leurs droits et intérêts, entre autres par
la définition de leurs territoires traditionnels.
L'autre projet de zonage pilote, concocté par la Banque
Mondiale pour le site de la région de Maringa-Lopori-Wamba, a, lui
aussi, été critiqué par les Organisations des autochtones
en RD Congo, « ... ce projet est en train d'être mené
d'une manière étonnamment hâtive, non participative et non
transparente. En effet, d'après nos investigations, dans la
région pilote, les équipes des enquêteurs envoyées
sur le terrain se sont contentées, au lieu d'une véritable
consultation, de parcourir quelques villages, de poser quelques questions de
curiosité à quelques habitants mal informés sur l'objet de
la visite, de prendre quelques photos pour enfin retourner en ville et
élaborer leurs rapports... »
Il est à noter que des expériences sont en cours
dans le pays, à l'initiative des organisations non gouvernementales
s'occupant surtout de la défense des droits des minorités
à l'occurrence des droits des peuples autochtones pygmées. C'est
dans cette perspective que le CAMV a, avec l'appui de l'organisation allemande
« Pain Pour Le Monde » entreprit le processus de cartographie de la
forêt communautaire de mafifi au profit de la population pygmée de
la Province-orientale, processus qui pourrait aboutir à la validation de
la carte proprement-dite.192
192CAMV, Le Forestier 08, Op.cit., p.22.
[195 ]
Paraphe 8. Initiative pour le patrimoine mondial forestier
d'Afrique centrale
« CAWHFI »
Identifier de nouveaux sites potentiels du patrimoine mondial
à travers une approche par paysages et développer des
activités pour permettre à ces sites d'obtenir les standards de
gestion de la Convention du patrimoine mondial193.
Paragraphe 9. Brève présentation des
partenaires pour la mise en oeuvre de la politique des
aires protégées
Pour ce qui est de partenaires de mise en oeuvre de la
protection des aires protégées nous pouvons retenir :
- Institut Congolais pour la Conservation de la Nature «
ICCN » ;
- African Parks Network « APN »;
- African Conservation Fund « ACF »;
- Gilman International Conservation « GIC
»;
- Wildlife Conservation Society « WCS »;
- World Wildlife Fund « WWF »;
- International Union for Conservation of Nature «
IUCN»;
- Fauna and Flora International « FFI»;
- International Rhino Fund « RF»;
- Milwaukee Zoological Society « ZSM»;
- Programme International de Conservation des Gorilles
« PICG » ;
- Frankfurt Zoological Society « FZS»;
- London Zoological Society « ZSL»;
- Coopération Technique Allemande « GIZ
» ;
- AfricanWildlife Fundation « AWF ».
Dans le bassin du Congo, l'UNESCO développe depuis 2000
des actions en faveur de la conservation et de la gestion des sites naturels,
inscrits et potentiels. Les deux programmes mis en oeuvre (conservation
de la biodiversité en zones de conflits armés :
préserver les sites du patrimoine naturel en République
démocratique du Congo, et Initiative pour le patrimoine mondial
forestier d'Afrique centrale « CAWHFI »), s'appuient sur la
Convention du patrimoine mondial
193
http://whc.unesco.org/fr/congobiodiversite/
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[196 ]
pour renforcer et promouvoir les aires protégées
de la région par une gestion durable de l'ensemble du
paysage.
Section 4. : L'exploitation du CH4 du lac Kivu
De tous les efforts que nous venons de parcourir, il s'agit de
la contribution de la forêt congolaise à la lutte contre le
réchauffement climatique. Par ailleurs, le lac Kivu contient le CH4, le
CO2 et autres gaz qui sont cités parmi les GES, et donc responsables du
Changement climatique. Voyons ainsi, dans le point suivant, comment la RDC
s'est mise à exploiter ce CH4. Mais avant cela, passons tout d'abord,
à la présentation du lac Kivu.
Paragraphe 1. Présentation du lac Kivu
Le lac Kivu sépare la RDC et le Rwanda. Il est
situé au Sud de l'Equateur, entre les latitudes 1°34'30» et
2°3O', et 28°50' et 29°23' de longitude Est. Il est l'un de
quatre grands lacs du « Rift » Est-africain. Il forme, sur 102km de
long et 50km de large (dans sa plus grande largeur), une partie de la
frontière naturelle entre la RDC, à l'Ouest, et le Rwanda,
à l'Est. Il est situé à 1463m d'altitude par rapport au
niveau de la mer et s'étend sur une étendue de 2.
370km2.
La région de l'emplacement actuel du lac Kivu a
été l'objet d'une succession des bouleversements tectoniques
caractérisés par des épanchements volcaniques qui ont
modelé le relief de la région et entrainé une perturbation
du réseau hydrographique. De nombreuses recherches effectuées
depuis 1937 ont prouvé la présence à l'état
dissout, dans le lac Kivu, de quantités suivantes de gaz: 250 à
300 Milliards de m3 de gaz carbonique (CO2), 55 à 60
Milliards de m3 de gaz méthane (CH4), 5 Milliards de
m3 d'azote et, des traces de nombreux autres gaz194.
Les concentrations des ions calcium sont faibles par rapport
aux autres cations. Le lac Kivu se distingue également par la
présence de ces importantes quantités de gaz dissous dans les
eaux profondes, spécialement le gaz méthane, le gaz carbonique et
l'anhydride sulfurée. Le lac Kivu est le plus grand réservoir
naturel connu de gaz méthane avec plus ou moins 63 milliards de
mètre cubes195. Il constitue une gigantesque bombe à
retardement. En effet, cette vaste étendue d'eau d'une superficie de
2.370 km2 (environ 2400Km2, une profondeur maximale de
485m et un volume d'eau de 580 m3) recèle une grande
quantité de méthane et de dioxyde de carbone (CO2).
194Ndimubanzi, E, Etat de lieux de la recherche
pétrolière et gazière dans le lac Kivu : deuxième
édition de la conférence minière sur la bonne gouvernance
et la transparence, Panel 5: Coopération et stabilité
régionale grâce à l'exploitation des ressources naturelles
transfrontalières (Exposé), Goma-les 24 et 25 Mars
2014. 195Mwenyemali Kaningini, Etude de la croissance, de la
production et de l'exploitation de Limnotrissa miodon au lac Kivu, Bassin de
Bukavu (Zaïre), Faculté des Sciences, F.UN.D.P., Thèse
de Doctorat, Inédit, 1994, p.8.
[197 ]
On préfère ne pas imaginer telle catastrophe
dans le lac Kivu, dont les rives sont très peuplées. Le
méthane dissous dans l'eau et la proximité du volcan Nyiragongo,
un des plus actifs d'Afrique, rendent pourtant ce scénario
crédible196.
Avec les lacs camerounais de Nyos et de Monoun, le lac Kivu
(quatre fois la taille du lac Léman et une profondeur pouvant atteindre
485 mètres) renferme donc de très fortes concentrations de gaz,
ce qui le rend extrêmement dangereux197.
Le Professeur Désiré Wafula Mifumbu, quant
à lui, pense que l'explosion du seul gaz méthane du lac Kivu
n'est pas évidente à l'ère actuelle en ce sens que la
pression exercée par l'eau sur ce gaz est encore supérieure
à celle du gaz. Par contre, ajoute-t-il, le danger que présente
le lac Kivu est la possibilité d'un tsunami. En effet, les études
menées en 2002 et 2008 ont démontré qu'un tsunami
caractérisé par des vagues de 4 à 5m est possible ; ceci
constituerait un danger imminent au cas où ce tsunami surgissait vers le
fond du lac.
L'autre danger prévisible est la possibilité
d'éruption du volcan Nyiragongo au fond du lac Kivu, une éruption
susceptible de provoquer et montrer le dioxyde de carbone et le gaz
méthane, bref, l'explosion ; dans ces conditions, les victimes les plus
probables d'une telle explosion seraient constituées de la population de
Goma, Gisenyi, Kamembe et la basse partie de Bukavu. Une autre
possibilité, enfin, est que lors de l'explosion, le gaz méthane
suivrait la direction de la rivière Ruzizi ; dans ce contexte, les
populations riveraines des villes ci-haut citées se verraient être
épargnées des effets de cette explosion, au détriment de
celles de la plaine de Ruzizi (Uvira et ses alentours) qui pourraient en
pâtir198.
Une explosion gazeuse du lac Kivu, type lac Nyos,
coûterait la vie à plus de 2 millions de personnes selon les
scientifiques les plus avertis. Les précisions à cette
préoccupation sont à mettre
196
http://www.radiookapi.net/2015/11/20/actualite/societe/la-rdc-et-le-rwanda-signent-un-accord-en-prevision-de-le
consulté Mardi le 14 Juin à 11h°°.
197 Matthieu Yalire, Chercheur à l'Observatoire
Volcanologique de Goma, sur la rive congolaise du lac ; Justin Mupenge,
Conseiller Chargé des questions des Grands Lacs au Ministère
Provincial de l'Intérieur, Sécurité, Entités
Territoriales Décentralisées et Chargé des Questions des
Grands Lacs, interviewé à Bukavu, Lundi, le 12 Mai 2014 à
13h°° ; Interview accordée par le Professeur Ndabereye Nzita
M'Mugambi Paulin, jeudi 30 juin 2016, à Bukavu ;
http://www.radiookapi.net/2015/11/20/actualite/societe/la-rdc-et-le-rwanda-signent-un-accord-en-prevision-de-l'-exploitation-du-lac-kivu
, consulté le 28 Avril 2016 à 14h00.
198 Entretien avec le Professeur Wafula, Vendredi 1er Juillet
2016 à 11h°° à Bukavu.
[198 ]
au crédit d'Emile Ndimubanzi ; selon lui, une explosion
gazeuse du lac Kivu, type lac Nyos, coûterait la vie à plus de 2
millions de personnes selon les scientifiques les plus avertis.
En premier lieu, l'auto-explosion suite à la saturation
des gaz dissouts : ici, le risque minime selon : les chercheurs membres de
l'Institut Océanographique de Woods Hole dans le Massachussetts
(concentrations CO2 et CH4 inférieures à la saturation à
toute profondeur), le Prof. Michel Halbwachs (la somme des pressions partielles
du CO2 et du CH4 atteint seulement 57% de la pression hydrostatique à
une profondeur de 280m). Le méthane, solubilité 25 fois
inférieure à celle du CO2, est le véritable
détonateur de la bombe que constitue le CO2. Le CO2, à lui tout
seul, serait insuffisant pour déclencher une explosion gazeuse.
En deuxième lieu, viennent les activités du
volcan Nyiragongo : aspect inhabituel de l'éruption de Janvier 2002 :
extrusions d'une quantité de magma jaillissant à une distance de
13 Km au Sud du cratère du Nyiragongo, et à seulement 4 Km de la
rive du lac.
Troisièmement c'est la présence de petits
volcans dormants au fond du lac, révélée par les
études bathymétriques : la possibilité d'une extrusion de
lave directement sous le lac ne peut être définitivement exclue,
car toute la région a connu des fissurations.
Quatrièmement, enfin, c'est l'explosion par erreur
humaine : l'exploitation à grande échelle,
incontrôlée et sans une étroite surveillance
scientifique.
Paragraphe 2. Efforts de dégazage
Etant donné qu'en dépit de
l'intérêt (richesse) que présente le lac Kivu, il constitue
en même temps un danger (il peut exploser), il appert pour les deux
Etats, de penser à la mise en place des mécanismes pouvant
permettre une gestion concertée de ce lac. Le gisement de CH4 du lac
Kivu étant une copropriété de la RDC et du Rwanda, son
exploitation a naturellement été envisagée comme un projet
communautaire CEPGL. Dans le cas d'espèce, le Rwanda et la RDC, une
série d'Accords a été signée pour l'exploitation
commune du gaz méthane du lac Kivu. Il s'agit principalement de :
La Convention du 03 Mai 1975 portant création d'une
Société Commune qui devait avoir le monopole de l'exploitation,
du transport et de la commercialisation du gaz méthane du lac Kivu, a
été signé à Bukavu. Il stipule que l'exploitation
du méthane doit se faire de façon conjointe ;
[199 ]
En 1977, les 3 Chefs d'Etats de la CEPGL réunis
à Bujumbura ont décidé de créer une
Société Commerciale et Industrielle du Gaz méthane du lac
Kivu, en abrégé « SOCIGAZ » ayant pour objet la gestion
de l'exploitation, du transport et de la commercialisation du gaz ;
La Convention de 02 Avril 1990 qui a donné naissance
à la création de la Société Commerciale et
Industrielle du Gaz « SOCIGAZ » en sigle dont les statuts et les
textes réglementaires ont été signés en 1998 ;
Les projets de loi au niveau de chaque pays :
? Le projet de loi sur le gaz du Rwanda stipule (Art14) «
La République va explorer et exploiter le CH4 au lac Kivu de
manière suivante : tous les traités internationaux pour le
développement des ressources de méthane au lac Kivu seront
respectés » ;
? Du côté RDC, le projet de Loi sur les
Hydrocarbures ne contient pas de dispositions sur le respect des Traités
internationaux. C'est à notre avis une lacune à corriger. Mais le
Cahier de charge N°001/13 fait allusion (4.2.10) à une «
Autorité de régulation Bilatérale ».
Par la suite, des Accords spécifiques entre les deux
pays ont été conclus en 2009, en vue de l'exploitation commune de
ce gaz méthane et le partage de l'électricité produite
à partir d'une centrale des 200 mégabits en raison de cent
mégabits (100Mb) par pays, sans exclure les possibilités pour
chaque pays d'avoir un projet autonome.
Ce projet reste d'actualité mais connait un retard dans
sa mise en oeuvre pour des raisons financières et pratiques. Avec des
contrats de plusieurs millions de dollars, les compagnies ont commencé
à siphonner le méthane dans certains cas en travaillant avec les
risques liés au Kivu. Un Protocole a été signé en
Juin 2009 entre le Rwanda et la RDC pour l'exploitation du gaz méthane
dans le lac Kivu dont les réserves sont estimées à
55milliards de Nm3. 199
Dans un premier temps, les deux pays se sont convenus de
construire une centrale pilote de 5MW en RDC pour un montant estimé
à 12 millions de dollars US et pour cela, ils comptent s'inspirer des
études et informations disponibles sur la station Kibuye Power
One, qui produit déjà 2 à 5 mégawatts
d'énergie à partir du lac Kivu que le Rwanda a promis de mettre
à la disposition de son partenaire. Pour ce qui concerne la construction
d'une centrale commune de 200
199http//:www.songoyacongo.com Accueilla
Nation consulté Mercredi le 09 Avril 2014 à 18h00.
Disponible aussi sur
http://www.digitalcongo.net/article/97638
consulté Mercredi le 09 Avril 2014 à 20h 29min.
[200 ]
mégawatts, la RDC et le Rwanda ont convenu, par module
de 50 mégawatts de les répartir à parts égales sans
entraver l'exploitation individuelle par chacune des parties.200
Selon une étude bathymétrique sur les normes et
les standards d'extraction de ce gaz dans le lac Kivu menée par des
experts internationaux à Copenhague sur financement de la Banque
Mondiale, 480 millions de dollars US sont nécessaires pour la production
de l'électricité à partir de lac Kivu entre la RDC et le
Rwanda.
Ainsi donc, la mise en place d'un comité de pilotage
coordonné par le Directeur de l'électricité de chaque pays
à savoir le Directeur de la SNEL pour la RDC et de l'électrogaz
pour le Burundi; et la recherche des financements pour la construction de la
centrale commune de 200MW auprès des bailleurs des fonds et partenaires
au développement, figurent également parmi les
préoccupations majeures de ces deux Etats.
En plus, la RDC et le Rwanda ont signé le 19 Novembre
2015 à Gisenyi un Accord en prévision sur l'exploitation du gaz
méthane dans les eaux congolaises du lac Kivu. L'Accord portait
essentiellement sur la surveillance de ce cours d'eau au moment de
l'exploitation du gaz qui est contenu. Le 27 Avril 2016 à Goma, un
Comité chargé de la surveillance de l'exploitation du gaz
méthane de ce lac a été mis en place par les deux Etats.
Ce comité, constitué de dix experts, a la mission de
sécuriser, de façon commune, les travaux d'extraction du gaz et
d'épargner aux populations riveraines du danger lié à la
non-exploitation de ce gaz.
L'installation dudit Comité fait suite à
l'Accord ci-haut cité, signé entre le Rwanda et la RDC le 19
Novembre 2015 à Rubavu sur l'exploitation du gaz méthane du lac
Kivu tel que repris ci-haut et reprend le même but201.
Encore une fois de plus, du 22 au 24 Mai 2016, les experts du
Rwanda, du Burundi et de la RDC furent en atelier de réflexion à
Rubavu, au Rwanda sur les mécanismes de la gestion durable du Lac Kivu.
L'objectif de cet atelier de haut niveau était la mise en réseau
des chercheurs et des toutes les parties prenantes de manière à
développer lesdits mécanismes. Ils s'étaient
penchés sur l'extraction du gaz méthane, les diagnostiques de
catastrophes et risques des eaux du bassin du lac Kivu sur l'environnement,
l'impact sur le changement climatique et autres. Il s'est agi aussi de voir
comment protéger cette ressource naturelle qu'est le lac
Kivu202
200 Afrique en ligne, RDC-Rwanda : Coproduire de
l'électricité, Kinshasa le 25 Juillet 2009.
201
http://www.radiookapi.net
consulté le 28 Avril 2016 à 14h00.
202 Le Professeur Justin Mupenge, Conseiller Chargé des
questions des Grands Lacs au Ministère Provincial de l'Intérieur,
Sécurité, Entités Territoriales
Décentralisées et Chargé des Questions des Grands Lacs,
interviewé à Bukavu, lundi, le 12 mai 2014 à
13h°° ;
http://www.datadrc.com/Public/Economie.aspx
consulté Mardi le 14 Juin à 11h°° ;
http://www.datadrc
primature.cd/public/des experts-de-la-CEPGL-reflechissent- sur-les-mecanismes-
de-la-gestion-conjointe-du-lac-kivu consulté Mardi le 14 Juin
à 11h°°.
[201 ]
Chapitre III
LA RDC DANS LA LUTTE CONTRE LE
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE SUR LE PLAN NATIONAL
Partout dans le monde développé, les
forêts ont été décimées pour fournir du bois
pour les voiliers et, plus tard, pour alimenter la révolution
industrielle et faire fonctionner les machines à vapeur. Comme
conséquence, l'Europe a perdu 80 % de son couvert forestier, par rapport
à la période préhistorique. Aujourd'hui, seul un
dixième de la couverture forestière primaire existe sur le globe.
Globalement, la déforestation se poursuit avec quelques exceptions
notables, comme ici dans le bassin du Congo, soit par défaut ou
grâce à des politiques de gestion durable, car les forêts
extraordinaires de cette région sont, en grande partie, intactes.
Le défi auquel les pays doivent faire face est de
savoir si on doit poursuivre une voie de développement qui minera
l'immense capital naturel et les ressources naturelles face à l'urgence
de sortir les gens de la pauvreté et à des fins de croissance
économique. Il y a une voie plus intelligente qui investit et
réinvestit dans les forêts du bassin du Congo en vue
d'accélérer la transition vers une économie à
faibles émissions de carbone, une économie verte, et qui pourra
augmenter les revenus par habitant, créer des emplois pour les jeunes
tout en gardant l'empreinte écologique de la planète dans des
limites acceptables.
La preuve est que ces dernières années, il a
été reconnu que les pays qui sont les gardiens de ces vastes
écosystèmes qui rendent des services à la planète,
estimés à des milliards de dollars, ont choisi une gestion
durable de leurs ressources naturelles par rapport à une exploitation
insoutenable de ces actifs nationaux, régionaux et même
mondiaux.
Ce faisant, il s'agit de faire preuve de leadership, non
seulement sur le changement climatique, mais sur une myriade de défis
multiples qui peuvent et doivent offrir des opportunités pour
réaliser les Objectifs du Millénaire liés à la
pauvreté et atteindre les objectifs de développement, notamment
par rapport à la perte de la biodiversité, et à la
conservation et l'amélioration de l'approvisionnement en eau. La
région apporte, de manière délibérée, une
contribution décisive dans un domaine de l'économie mondiale qui
soutient l'emploi et la subsistance de 1,6 milliard de personnes.
En raison de l'importance des enjeux environnementaux du pays
sur le plan international, sa situation et son évolution font l'objet
d'un important suivi de la part des Organisations
[202 ]
Le voyage que les pays de cette région ont
entamé, est une police d'assurance en termes d'adaptation aux
changements climatiques et de fourniture de services vitaux en termes
d'atténuation au niveau global, la déforestation étant
responsable d'environ 18% des émissions actuelles de gaz à effet
de serre. C'est une police d'assurance, non seulement pour cette
génération, mais bien au-delà, pour garantir la survie de
notre planète car les deux tiers des formes de vie terrestres se
trouvent dans les forêts.
Ce riche et varié trésor de la
biodiversité et des ressources génétiques feront partie de
la révolution biologique et industrielle de ce siècle, qui va
marquer une rupture fondamentale avec les révolutions industrielles du
passé qui étaient fondées sur la destruction plutôt
que sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes
forestiers.
La direction de la RDC avec Joseph Kabila repose sur un
partenariat, entre la République Démocratique du Congo, le Gabon,
le Cameroun, la République du Congo et toutes les autres nations de
cette région, un partenariat plus large, basé sur le Partenariat
pour les Forêts du Bassin du Congo « PFBC » et sur des
relations étroites avec certains pays développés comme la
Norvège, et aussi, avec le système multilatéral dont le
PNUE est fier de faire partie ; c'est également un partenariat avec la
science, cette science qui sous-tend les politiques à mettre en oeuvre ;
un partenariat avec une économie verte qui met en exergue
l'énorme valeur de la nature; son capital naturel qui, de par le
passé, était complètement invisible dans les comptes
nationaux et mondiaux.
Cette science ainsi que de nombreuses études
économiques mettent en exergue les potentialités de la RDC car ce
pays héberge environ la moitié des forêts tropicales
humides d'Afrique, et 50% des ressources en eau douce du continent.
Jusqu'à 43 milliards de tonnes de carbone pourraient être
émis par le changement d'utilisation des terres en RDC, ce qui
équivaut à 4 ans d'émissions mondiales.
La RDC réalise donc l'énorme potentialité
économique en termes d'opportunités de développement pour
le pays et les aspects stratégiques pour la RDC, pour la
sous-région et pour l'Afrique dans le cadre des négociations sur
le climat.
Un des moteurs pour catalyser des changements positifs dans
l'environnement ainsi que dans le développement durable est la
Réduction des Emissions résultant de la Déforestation et
de la Dégradation des forêts « REDD + ».
[203 ]
internationales comme les Nations Unies. Les acteurs
institutionnels disposant de prérogatives et de missions dans le domaine
de l'environnement sont principalement le Ministère de l'Environnement,
de la Conservation de la Nature et du Développement Durable, disposant
de représentations provinciales, et un certain nombre
d'établissements sous la tutelle (Fonds Forestier National, Institut
Congolais pour la Conservation de la Nature, Agence Congolaise pour
l'Environnement...).
La RDC a adopté différents codes
réglementant les activités du pays (Codes minier, agricole, des
investissements, foncier et forestier) de même que des lois,
décrets et ordonnances recommandant de prendre en compte l'environnement
et le patrimoine du pays dans toute activité publique et
privée203. Mais, qui en sont alors les acteurs ?
Section 1ère : Acteurs intervenant dans la
protection de l'environnement en ROC
Les forêts (et même les eaux) constituent la
propriété de l'Etat : leur exploitation et leur utilisation par
les personnes physiques ou morales de droit privé ou de droit public
sont régies par les dispositions du Code forestier et ses mesures
d'exécution.
Paragraphe 1. Acteurs internes
La mise en place de la politique forestière est du
ressort avant tout du Ministère ayant les forêts dans ses
attributions. Dans cette tâche, le Ministère est aidé par
d'autres acteurs tant privés que publics. Citons entre autres :
? Le Ministère ;
? Les exploitants forestiers ;
? Les représentants des communautés locales ;
? Les représentants des populations autochtones
pygmées ;
? Les organisations de la société civile
Dans le cadre de l'élaboration de la politique
forestière nationale, le Ministre implique donc l'ensemble des acteurs
tant publics que privés concernés, à tous les
échelons territoriaux. La politique forestière nationale est
adoptée en Conseil des Ministres sur proposition du ministre et
203 Systra, L.B., Etude du Plan Directeur National
intégré des transports en République Démocratique
du Congo, Contrat N°114/MITP/CI/BAD/2016, RAPPORT PHASE 1, Collecte de
données, analyse & investigation, S.l, S.d, Mai 2017, p.18.
[204 ]
approuvée par décret du président de la
République»204. La responsabilité de la gestion,
de l'administration, de la conservation, de la surveillance et la police des
forêts incombent donc au Ministère ayant les forêts dans ses
attributions. Ce Ministère travaille constamment en collaboration et en
concertation avec les autres Ministères dont les attributions peuvent
avoir une incidence sur le secteur forestier.
Le Président de la République, le Parlement et
le Gouverneur de Province ont chacun, en ce qui le concerne, des
compétences que le Code leur attribue notamment et successivement en
matière de gestion de la forêt, création de Parcs nationaux
et réserves naturelles intégrales, l'élaboration de la
politique forestière nationale, l'approbation d'une concession dont la
superficie dépasse 400.000 hectares et la politique d'allumage des deux
hâtifs de forêts.
Au-delà des acteurs institutionnels (Ministère,
Organisations internationales...), des personnes privées jouent un
rôle important dans le domaine de l'environnement ; les ONG ou
Associations économiques sont particulièrement actives dans ce
domaine. Rappelons également qu'en application du principe de
participation, toute personne a le droit d'être informée et de
participer205.
A. Le Ministère de l'Environnement (Ecologie) a)
L'Administration centrale
Entre 2007 et 2010, le Ministère en charge de
l'Environnement a changé 4 fois de dénomination et de champ
d'action. Il a même perdu son Ministre et a été
rattaché au Premier ministre en Février 2012 jusqu'à la
constitution du nouveau Gouvernement en Mai 2012. Il est devenu
Ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de
l'Energie.
Le Ministère comprend notamment : le Secrétariat
général, le Commissariat général au
développement durable, la Direction générale de
l'énergie et du climat, la DG des infrastructures, des transports et de
la mer, la DG de l'aviation civile, la DG de l'aménagement, du logement
et de la nature, la DG de la prévention des risques, etc.
Le Ministre exerce une tutelle exclusive ou conjointe avec
d'autres Ministères, sur plusieurs établissements publics tels
que le Conservatoire du Littoral et des Rivages Lacustres, l'Agence de
l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie « ADEME » (la
cotutelle étant exercée
204 Art.5 Loi n°11/2002 du 29 Août 2002 portant Code
forestier. 205Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
p.51.
[205 ]
par les Ministères chargés de l'industrie et de
la Recherche), le Musée national d'histoire naturelle (en cotutelle avec
le Ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la
Recherche)...206
Il a été créé plusieurs Directions
au sein du Secrétariat Général à l'Environnement et
Développement Durable. Il s'agit des Direction suivantes :
- Direction de Développement Durable ;
- Direction inventaire et Aménagement Forestiers ;
- Direction reboisement et horticulture ;
- Direction de Conservation de la Nature ;
- Direction de la gestion forestière ;
- Direction des ressources en eau207.
b) Les services déconcentrés
Les Directions Régionales de l'Environnement «
DIREN », les Directions Régionales de l'Industrie, de la Recherche
et de l'Environnement « DRIRE » et les Directions Régionales
de l'Equipement ont été regroupées à compter de
l'année 2009 pour former des Directions Régionales de
l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement « DREAL ».
Placées sous l'autorité du Préfet de région, elles
pilotent et déclinent en région les politiques de
développement durable.
c) Les collectivités
territoriales208
Malgré les avancées de la
décentralisation, l'environnement relève encore principalement de
la compétence de l'Etat. Cependant les collectivités
territoriales disposent de compétences que nous ne pouvons
énumérer ici : la Commune, par exemple, est traditionnellement
compétente en matière de déchets, d'eau et
d'assainissement. Les Départements et Régions disposent
également de certains pouvoirs (espaces naturels sensibles des
Départements ou parcs naturels régionaux, élaboration des
schémas régionaux du climat de l'air et de l'énergie, et
des schémas régionaux de cohérence
écologique...).
A noter également qu'une Direction
Départementale des Territoires « DDT » ou, pour les
Départements Littoraux, une Direction Départementale des
Territoires et de la Mer « DDTM » est
206Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit,
p.51.
207 Nos enquêtes sur terrain d'Octobre 2017 à
Février 2018.
208 En 2010, fut créée, à Kinshasa, la
Régie d'Assainissement et des Travaux Publics de Kinshasa « RATPK
» pour assainir la ville lors du 50ème anniversaire de
l'indépendance.
Op.cit., p.33.
[206 ]
créée dans chaque Département.
Placée sous l'autorité du Préfet de Département,
elle met en oeuvre des politiques d'aménagement et de
développement durables des territoires, de prévention des risques
naturels, de protection et gestion durable des eaux, espaces naturels,
forestiers, ruraux...).
Le Préfet joue un rôle important par le biais de
ses pouvoirs de police spéciale (police des installations
classées pour la protection de l'environnement, police de la chasse...).
Il exerce également son autorité sur les services
Départementaux de l'Etat (DREAL). Le Préfet de Région a
désormais autorité sur les services régionaux de l'Etat et
sur les Préfets de Département209.
B. Le secteur prive économique (patronat)
Par secteur privé économique nous entendons les
exploitants forestiers, les entreprises qui sont chargées de
l'exploitation du bois, des produits connexes mais aussi de leurs
transformations. Nombreux sont les exploitants forestiers qui soutiennent
n'avoir pas eu d'influence notable sur l'élaboration et l'adoption du
Code.
« L'industrie forestière s'oppose à
certains éléments du Code et réclame actuellement qu'il
soit revu et corrigé. On sait toutefois que le secteur privé a
joué un rôle plus proactif dans l'élaboration et la mise en
oeuvre des décrets d'application. Tous les projets de Décrets
sont censés être revus et approuvés par un Comité de
pilotage formé des fonctionnaires gouvernementaux, des
représentants du secteur privé, d'ONG et des Conseillers
spéciaux pour ensuite être envoyés au Ministre ou au
Président de la République pour approbation finale...
»210.
Il existe une pression exercée par les exploitants
forestiers sur le Gouvernement. En effet, Bien que le processus
d'élaboration de politiques forestières soit entravé, le
secteur privé réussit de toute évidence à
convaincre le Gouvernement d'attribuer des parties importantes des forêts
aux fins d'être exploitées.
« Ces obstructions et ces pressions semblent avoir
été provoquées, pour la plupart, par les changements
apportés avec l'appui de la Banque Mondiale au régime fiscal
forestier, lequel est en soi une partie importante de la politique
forestière du Gouvernement, par exemple, en 2002,
209Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.51-52.
210 FERN, Gouvernance forestière en RDC, le point de
vue d'une ONG, Mars 2006, p.21 in CAMV, Le Forestier 8,
[207 ]
la taxe de superficie était de 0.00143 $ par,
hectare, ce qui signifiait qu'une concession de 200,000 hectares n'apportait au
Gouvernement que 286 $ par année.
La Banque Mondiale a fait pression sur le Gouvernement
pour qu'il augmente substantiellement ces taxes, recommandant vivement de les
porter à 0.5 S par hectare par an (ce qui est encore bas par rapport au
reste de pays du Bassin du Congo et très bas par rapport au reste du
monde). Bien que le Gouvernement y ait d'abord consenti, l'industrie
forestière s'est farouchement opposée à ces changements et
a réussi à convaincre le Gouvernement d'introduire graduellement
les taxes de superficies et de faire en sorte qu'elles ne s'appliquent
qu'à un quart de la zone de concession. La taxe est actuellement de 0.20
$ par hectare»211.
C. La Société Civile et les ONG
nationales
Le législateur de 2002 a recommandé au Ministre
« d'impliquer également les autres acteurs, ...les
Organisations Non Gouvernementales » dans la gestion,
l'administration, la conservation, la surveillance et la police des
forêts pour leur implication dans le processus de réforme
forestière en cours. Il convient de préciser qu'il s'agit d'une
part des ONGS et des Associations de défense et de la protection des
droits des populations riveraines en général et des peuples
autochtones, en particulier et d'autre part, des ONGS et Associations oeuvrant
pour la protection de l'environnement.
C'est ce qui ressort des termes de l'article 134 qui stipule
que « Les associations représentatives des communautés
locales et les Organisations Non Gouvernementales nationales
agréées et contribuant à la réalisation de la
politique gouvernementale en matière environnementale, peuvent exercer
les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les faits
constituant une infraction aux dispositions de la présente loi et ses
mesures d'exécution, ou une atteinte, selon les Accords et Conventions
internationaux ratifiés par la RD Congo et causant un préjudice
direct ou indirect aux intérêts collectifs qu'elles ont pour objet
de défendre ».
D. Les communautés locales
La loi forestière de 2002 prévoit de multiples
occasions pour lesquelles les communautés locales doivent être
impliquées dans la gestion des forêts congolaises. C'est notamment
à l'occasion de la création des parcs et réserves
naturelles, de l'attribution des concessions d'exploitation, le classement et
le déclassement des forêts. A ces jours, disons que la
participation
211 CAMV, Op.cit., p.33.
[208 ]
des communautés locales et autochtones pygmées
dans le processus de réforme forestière reste insignifiante, les
structures au sein desquelles elles devaient oeuvrer ne sont toujours pas
fonctionnelles ; il s'agit, par exemple, des Conseils consultatifs.
Il existe aussi une politique coutumière de protection
de l'environnement : certaines pratiques coutumières sont,
elles-mêmes, porteuses des germes de la préservation de
l'écosystème.212Il existe, par exemple, certains clans
ayant certaines catégories d'arbres pour leur totems et en interdisent
ainsi l'abattage.
Paragraphe 2. Acteurs externes : Organisations
Internationales, Puissances étrangères, ONG, et autres
Associations vertes
La Communauté internationale a été et
continue à être un acteur non négligeable dans le processus
de réforme en RD Congo. Avec la mise en place d'un Gouvernement de
transition en 2003, la Communauté internationale entre autres, la Banque
Mondiale, est intervenue pour accompagner le Gouvernement dans la reforme
forestière.
Le droit de l'environnement est aujourd'hui en grande partie,
voire essentiellement, d'origine européenne. La Commission
européenne est donc dotée d'une Direction Générale
environnement qui est chargée d'élaborer les futurs textes de
l'UE et de veiller à l'application de ce droit par les Etats-membres. En
2010, a également été créée une Direction
Générale Climat chargée de la question du changement
climatique et de la protection de la couche d'ozone. L'Agence Européenne
pour l'Environnement « AEE » doit, quant à elle, fournir une
aide technique et scientifique à l'Union, aux Etats-membres, mais aussi
à des pays non-membres, en ce qui concerne la protection de
l'environnement.
L'Union Européenne, la France, l'Allemagne et surtout
la Banque mondiale jouent un rôle très important dans la gestion
de l'environnement en RDC. La Banque mondiale contribue pour une grande part au
budget de l'Etat. Directement ou indirectement, ces institutions ont soutenu et
continuent à soutenir les exploitants forestiers, fermant les yeux sur
les effets induits de cette industrie. Dans ceux-ci, l'on ne peut pas
épargner la Greenpeace dans ces efforts de gestion forestière en
RDC.
Cette Organisation américaine s'occupe de la gestion de
l'environnement. Elle demande que le gouvernement de la RDC participe
activement à la recherche de solutions sur le
212 Entretien avec CT Halisi Tikala, Lundi 08 Janvier 2018
à 14h°°, à Kinshasa.
[209 ]
réchauffement climatique. Rappelons qu'elle participe
aux efforts de protection des forêts plutôt qu'une industrie
forestière destructrice. Le bois issu du pillage des forêts
congolaises se retrouve en partie dans les magasins européens. Ces
forêts sont un trésor pour l'humanité toute
entière.
Il serait fastidieux de dresser une liste de toutes les
Organisations internationales démontrant un intérêt ou
agissant dans le domaine de l'environnement ; elles sont souvent à
l'origine des Conventions internationales en la matière. Le Programme
des Nations Unies pour l'environnement « PNUE », a pour fonction
essentielle de coordonner l'action en faveur de l'environnement dans le
système des Nations Unies ; il promeut la coopération
internationale, exerce une fonction d'éveil environnemental, de
coordination, et de conception de programmes et de Conventions
internationales213.
Interlocutrices privilégiées des pouvoirs
publics et actrices principales dans le domaine de la participation, les
associations de protection de l'environnement jouent un rôle fondamental
dans la protection de l'environnement.
Les Associations qui exercent depuis trois ans au moins leur
activité dans le domaine de la protection de la nature, de
l'amélioration du cadre de vie (faune, eau, sols, paysages, pollutions,
urbanisme...) et d'une manière générale, oeuvrant
principalement pour la protection de l'environnement, et qui justifient d'un
nombre suffisant de membres (...), peuvent faire l'objet d'un agrément
motivé de l'autorité administrative.
C'est le Préfet qui délivre l'agrément
(valable cinq ans) sauf si le ressort territorial de l'Association
dépasse le Département) ou la Région c'est alors le
Ministre qui détient cette compétence. Les Associations
agréées sont appelées, dans le cadre des lois et
règlements en vigueur, à participer à l'action des
organismes publics concernant l'environnement, ce qui signifie qu'elles sont
appelées à désigner des représentants pour y
siéger.
Certaines associations et notamment celles oeuvrant
exclusivement pour la protection de l`environnement, peuvent être
désignées pour prendre part au débat sur l'environnement
qui se déroule dans le cadre des instances consultatives ayant vocation
à examiner les politiques d'environnement et de développement
durable. Ces associations doivent représenter un nombre important de
membres. Justifier d'une expérience et de savoirs reconnus dans les
domaines visés
213Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
pp.52-53.
[210 ]
et justifier d'une indépendance à l'égard
des pouvoirs publics et privés. La décision est prise par le
Préfet de Région ou Ministre, sur demande de l'Association.
L'agrément permet également de présumer
de l'intérêt à agir de l'association lors d'un recours
administratif, il permet aussi à ces associations de se porter partie
civile devant les juridictions répressives pour certaines infractions.
L'association agréée peut également recevoir mandat d'au
moins 2 personnes physiques ayant subi un dommage environnemental, pour agir en
leur nom devant les juridictions compétentes. Hors agrément, les
associations peuvent tout de même agir en justice214.
En bref et selon nos enquêtes, plusieurs Organisations
onusiennes et ONG interviennent, de loin ou de près, dans la lutte
contre le réchauffement climatique entre autres : PNUE, PNUD, FAO,
UNESCO, WWF, JICA (japonais), GIZ (allemand),...Cependant, d'après nos
mêmes sources, les ONG ne se limitent qu'à l'alerte mais rarement
aux stratégies pour atténuer le changement
climatique215.
Après avoir étayé ces acteurs, voyons
aussi ce qu'ils ont apporté et apportent à la réduction ou
atténuation du GES.
214Idem, pp.53-54.
215 Nos enquêtes sur terrain d'Octobre 2017 à
Février 2018.
[211 ]
Section 2. Efforts de la RDC dans la lutte contre le
réchauffement climatique au niveau
national
La mise en place d'un arsenal juridique plus performant tel
que le texte de la loi cadre sur l'environnement qui a été
être promulguée216, la loi sur la
conservation de la nature, et la loi sur l'eau l'aménagement d'un cadre
fiscal simplifié et incitatif pour les investisseurs. Le droit de
l'environnement exige pour son existence des sources y relatives.
Les sources du droit de l'environnement apparaissent
nombreuses et peut- être variées, associant norme du droit
international et règle de droit interne. Il faut rappeler que
l'expression « source du droit » est justiciable de deux acceptions
dont l'une est non juridique et l'autre juridique. En parlant du cadre fiscal,
profitons de parler, ici, du droit de l'environnement.
Au sens juridique, elle désigne toute
représentation qui influence effectivement les fonctions de la
création du droit et d'application du droit. C'est - à- dire
substance morale, politique, économique et sociale. La théorie
juridique et les avis d'experts ; bref, la doctrine dans laquelle toute
règle de droit ou tout ordonnancement juridique plonge ses recours.
Suivant cette signification, le droit de l'environnement
serait fondé, d'une part, sur une sorte de moral écologique
inspirée par la découverte pour l'Homme de la beauté et
des richesses de la nature et parallèlement des menaces graves qui
pèsent sur elle.
D'autre part, le réalisme économique
dicté par les perspectives catastrophiques d'une croissance
échevelé, fondé sur une exploitation anarchique et
irrationnelle des ressources successibles d'hypothéquer tout
développement durable. Cette acception de la notion de source du droit
est nettement distincte de son sens juridique dans lequel elle désigne
les sources du droit positif. Celui-ci s'entendant comme l'ensemble des
règles juridiques applicables ou en vigueur dans un état ou dans
une matière à un moment donné.
Au sens juridique, l'expression « source du droit »
désigne alors le socle juridique sur lequel repose un système des
normes, plus précisément, c'est le fondement de la
validité d'ordre juridique donné, c'est -à- dire ses bases
juridiques positives. Au contraire des sources non juridiques, ces «
sources de droit positif » dites sources juridiques sont obligatoires
c'est- à - dire
216Il s'agit de la Loi n°11/2009
du 09 Juillet 20011 portant principes fondamentaux relatifs à la
protection de l'environnement.
[212 ]
juridiquement contraignantes. C'est dans cette acceptation que
la notion de source est employée ici217.
Il s'agit ici, en quelque sorte, des sources internes du droit
congolais de l'environnement. Les sources internationales dont les
traités et accords internationaux seront expliquées dans les
efforts de la RDC sur le plan de coopération internationale,
deuxième paragraphe de cette section.
Le droit de l'environnement est né dans les
années 1970 ; en 7972 à Stockholm, le droit international de
l'environnement, en 1972 à Paris pour le droit communautaire de
l'environnement vers 1976 pour le droit français de l'environnement.
L'environnement a donc quitté la sphère des «écolos
» pour entrer dans des juristes, non sans opposition, et il a fallu la
pugnacité de certains hommes et femmes pour que cette matière
acquière ses lettres de noblesse218.
Paragraphe 1. Cadre légal et institutionnel de
gestion forestière
Le cadre institutionnel de gestion des forêts est fait
des structures instituées par le Code forestier notamment le Cadre
forestier, le Conseil consultatif national et provinciaux et le Fonds Forestier
National « FFN », mais aussi des structures qui ont existé
bien avant la promulgation du Code forestier, à savoir le
Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et
Développement Durable; le Secrétariat Général
à l'Environnement, Conservation de la Nature et Développement
Durable, la Direction de la Gestion Forestière « D.G.F. » , le
Service National de Reboisement « S.N.R. », le Fonds de
Reconstitution du Capital Forestier « F.R.C.F. », le Centre de
Promotion du Bois « C.P.B., le Service Permanent d'Inventaire et
d'Aménagement Forestier « S.P.I.A.F », le Centre d'Application
des Techniques Energie-Bois « C.A.T.E.B ».
En matière de conservation, le Département de
l'Environnement, Conservation de la Nature et du Tourisme gère les aires
protégées ainsi que l'Institut National pour la Conservation de
la Nature « INCN » qui devint en 1975 l'Institut zaïrois pour la
Conservation de la Nature « IZCN », puis l'Institut congolais pour la
Conservation de la Nature « ICCN ». L'Institut des Jardins
Zoologiques et Botaniques du Congo « IJZBC » est quant à lui
chargé de la conservation ex situ.
217Bukasa Lufuluabo, Op.cit in
http://www.memoireonline.com/06/07/493/protection-environnement-droit-congolais.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
218Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
p.18.
[213 ]
Mais au-dessus de la Loi 001/2002 du 20 Août portant
Code forestier, se trouve la Constitution, loi fondamentale du pays.
A. Cadre légal de gestion forestière
a) Constitution
Actuellement, la République Démocratique du
Congo notre pays est sous la Constitution du 18 Février 2006, telle que
modifiée et complétée à ce jour219 et
dans cette dernière nous trouvons des dispositions applicables à
la protection de l'environnement en ses articles 53, 54 et 55.
Ces articles sous-tendent l'impartialité dans l'usage
de la protection « toute personne a le droit à un environnement
sain et propre à son épanouissement intégral. Elle a le
devoir de le défendre. L'Etat veille à la protection de
l'environnement et à la santé de la
population»220. Ici, la loi soulève tout ce qui est
de droit relatif à l'environnement pour tout individu ; c'est une sorte
d'aspect passif de la protection juridique de l'environnement. Ce texte montre
ici une prérogative attribuée à n'importe quel individu
dans son intérêt et, exige également non seulement de
l'individu, mais aussi de l'Etat une prestation (pour l'individu le respect et
pour l'Etat la protection).
La suite de ces dispositions chemine dans le même ordre
d'idées et précise, dans ses termes, certaines pratiques et
certains domaines qui méritent une protection qui est assurée par
la loi. L'article 54 stipule, quant à lui que : « les
conditions de construction d'usines, de stockage, de manipulation,
d'incinération et d'évacuation des déchets toxiques,
polluants ou radioactifs provenant des unités industrielles ou
artisanales installées sur le territoire national sont fixés par
la loi. Toute pollution ou destruction résultant d'une activité
économique donne lieu à la compensation et/ou à la
réparation... ».
L'article 55 poursuit « le transit, l'importation, le
stockage, l'enfouissement, le déversement dans les eaux continentales et
les espaces maritimes sous juridiction nationale, les pendages dans l'espace
aérien des déchets toxiques, polluants, radioactifs ou de tout
autre produit dangereux, en provenance ou non de l'étranger, constitue
un crime et puni par la loi ».
219 Par la Loi n°11/002 du 20 Janvier 2011
portant révision de certains articles, spécialement en ses
articles 170, 171, 172,174,175, 198, 204, et 203 alinéa 7.
220 Art.3 Constitution du 18 Février
2006.
[214 ]
La Constitution étant une loi de portée
sommaire, fixe la mesure protectrice de manière générale
et c'est dans les lois organiques221 et règlements que nous
trouverons le détail de cette protection. Quant aux sanctions, la
Constitution, dans ses termes, fait allusion à la compensation, la
réparation et instaure les modalités d'exécution qui
seront ainsi définies, selon les cas, par la loi spécifique en
cette matière222.
Le titre VII de la Constitution du 18 février 2016
telle que modifiée et complétée à ce jour est
relatif aux Traités et Accords internationaux et en prévoit une
série des dispositions. Ainsi, pour entrer dans l'arsenal juridique
national, la Convention ou l'Accord international doit être, après
sa rectification ou son approbation, publié au journal
officiel223.
En effet, à titre d'exemple, on a constaté
chaque année, surtout dans les régions industrielles des millions
d'hectares enlevés à l'agriculture utilisés comme
complément industriel. Routes, parking, déboisement, barrage,
monoculture, utilisation incontrôlée des pesticides et
défoliants, exploitations imprudentes ont contribué à
créer un déséquilibre écologique dont les effets
catastrophiques se sont manifestés dans certaines régions et qui,
à long terme pourraient compromettre la productivité dans les
vastes régions du monde.
C'est dans le but de prévenir de telles situations que
les Etats ont recouru aux Conventions et Accords internationaux.
Dans le cadre de l'environnement, il ressort des
différentes Conventions, différents objectifs et
différents dépositaires selon que le besoin le manifestait. Nous
retrouverons les cas des Conventions ayant trait à la protection de la
faune et de flore, à l'interdiction des essais d'armes nucléaires
et biologique et, à la conservation de la nature, en
général. Cette publication constitue une matérialisation
réelle de l'incorporation de la Convention ou l'Accord international
dans l'arsenal juridique national. De cet instant, la convention peut
être opposable à tous.
221 Lire l'Art. 123, al 15 de la Constitution du 18
Février 2006
222Bukasa Lufuluabo, Op.cit in
http://www.memoireonline.com/06/07/493/protection-environnement-droit-congolais.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
223 Lire à ce sujet les Art. 213 à
217 de la Constitution du 18 Février 2006
[215 ]
b) Les lois et règlements
Les lois et règlements sont aussi des sources
émettrices de droit, sachant tous que la constitution a une
portée sommaire. C'est dans ces lois que les matières sont
traitées de façon bien spécifique. Différents lois
et Décret-lois ont vu le jour en République Démocratique
du Congo selon que se présentait le besoin en matière
d'environnement. Ici, nous faisons allusion au droit de pollution, de nuisance,
des monuments et des sites d'aménagement du territoire, le droit
applicable aux espèces etc.
? Lois de l'époque coloniale
Déjà à l'époque coloniale,
plusieurs textes ont vu le jour, tel est le cas du texte relatif à
l'encombrement de la voie publique, à l'hygiène dans les
circonscriptions indigènes et les groupements traditionnels non
organisés. Ces textes étaient d'une importance capitale dans la
mesure ou le respect évitait les populations des dangers
inhérents ou catastrophes naturelles et aux épidémies qui,
à ce jour, ont trouvé refuge dans certaines zones urbaines. Ces
textes prévoyaient également des mesures répressives
à l'égard des récalcitrants.
La question de l'environnement étant abordée
sous plusieurs aspects ; il s'agit des textes relatifs aux questions suivantes
:
? Les concessions et administrations des lacs et des
cours d'eau : les eaux constituent un domaine à protéger
et pour en assurer la protection, il a été mis sur pied des
textes créant des commissions spécialisées ainsi que leurs
attributions.
? La création et attributions
spécialisés telles que le Ministère de
l'environnement,
Conservation de la nature et tourisme : le
Ministère de l'Environnent qui coordonne à ce jour le domaine de
l'environnement est une institution spécialisée à laquelle
le législateur a voulu donner une personnalité juridique pour un
seul objectif qui est celui d'assurer un environnement sain et viable aux
populations. Les catastrophes naturelles ayants des implications majeures sur
l'environnement justifient la nécessité de la création de
`'Institut National de Météorologie. Cette répartition des
tâches est faite dans le but de rendre le Ministère de
l'Environnement capable d'affronter avec efficacité. On a ainsi
départagé la direction d'environnement rural, environnement
urbain ainsi que la direction du tourisme et hôtellerie.
[216 ]
? La protection contre les dangers des rayonnements
ionisants et protection physique des matières et des installations
nucléaires ;
? Les questions de la voirie : ces textes
concernent les rues, les places ou toutes autres parties de la voie
publique.
Nous tirons de ce qui précède les constats
suivants : d'abord, dans les textes relatifs à l'hygiène
publique, ici, on traite plus de déchets dangereux, agro-alimentaires,
alors que les industries en produisent en quantités importantes. Le
niveau des textes sur l'hygiène publique dans les agglomérations
urbaines, sur la protection des sources d'eau, sur la faune et la flore
correspond à l'état de connaissances scientifiques de leur
époque, d'où le caractère rudimentaire et lacunaire de
cette législation aujourd'hui224.
? La Loi n°11/009 du 09 Juillet 2011 portant
principes fondamentaux relatifs à la protection de
l'environnement
La protection de l'environnement et la gestion des ressources
naturelles sont assurées de manière à répondre
équitablement aux besoins de développement des
générations présentes sans compromettre la capacité
des générations futures à répondre à leurs
propres besoins. Toute politique nationale en matière de
développement économique et social intègre ce
principe225. Il est institué une politique forestière
nationale dont l'élaboration incombe au Ministère ayant les
forêts dans ses attributions. La politique forestière nationale
définit des orientations générales qui sont traduites dans
un plan forestier national226.
Le rôle du droit dans la protection de l'environnement
ainsi défini n'a pas cessé de s'accroître et de s'imposer.
Néanmoins, la source juridique actuelle apparaît tant au regard de
ses doctrines que de ses concepts assez limités quant à son
aptitude à appréhender de façon complète ce
phénomène qui bouleverse progressivement nos modes de
pensée et de vie. Il est indéniable aujourd'hui que le droit est
le moteur des politiques environnementales. Il facilite l'adoption et la mise
en oeuvre de ce dernier. Mais la protection juridique ne suffit pas à
elle seule à indiquer la dégradation de l'environnement aussi
faut-il le reconnaître.
La force du droit comme instrument de protection de
l'environnement vient de sa capacité d'intégrer au-delà
des chapelles scientifiques, l'ensemble de données exogènes
nécessaires à la
224Bukasa Lufuluabo, Op.cit in
http://www.memoireonline.com/06/07/493/protection-environnement-droit-congolais.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
225Art. 7 et Loi n°11/009 du 09 Juillet 2011
portant principes fondamentaux relatifs à la protection de
l'environnement. 226 Art. 4, idem.
[217 ]
formation d'un cadre juridique idoine. Le droit demeure
indispensable en ce sens qu'il est étroitement lié à toute
forme de protection227.
? Loi n°011/2002 du 29 Août 2002 portant Code
forestier
Dès l'époque coloniale, des actes juridiques
sont pris en rapport avec les terres et l'exploitation forestière, il
s'agit notamment du Décret du 14 Octobre 1886228, du
Décret du 4 avril 1934, qui sera modifié par celui du 13 Juin
1936 sur l'exploitation forestière. Ce dernier sera modifié,
à son tour, par celui du 11 Avril 1949 portant régime forestier
et ses mesures d'application qui régiront le secteur forestier congolais
jusqu'au 29 Août 2002.
Jugeant obsolète et inadaptée la loi de 1949 et
considérant que sa mise en oeuvre s'est avérée difficile
au fur et à mesure de l'évolution politique, économique,
sociale et culturelle du pays, le parlement de la transition a adopté la
loi N°011/2002 portant Code forestier qui fut promulguée le 29
Août 2002. Elle a bénéficié de l'appui de la FAO, et
du soutien de la Banque Mondiale. Plusieurs facteurs majeurs commandent donc la
révision totale du régime forestier congolais. Ces facteurs sont
de deux ordres : interne et externe.
Sur le plan interne, le texte de base du régime
forestier congolais et ses mesures datent du 11 Avril 1949. La mise en oeuvre
de ce régime s'est avérée difficile au fur et à
mesure de l'évolution politique, économique, sociale et
culturelle du pays.
Ainsi, on constate que, 42 ans après son accession
à l'indépendance, la RDC ne s'est pas encore dotée d'un
régime forestier approprié, à savoir d'un cadre
légal qui permet, à la fois, à la forêt de remplir
en équilibre ses fonctions écologiques et sociales, à
l'administration forestière de contribuer substantiellement au
développement national et aux populations riveraines de participer
activement à la gestion des forêts pour pouvoir en tirer un
bénéfice légitime.
Sur le plan externe, la Communauté internationale, en
général et les Etats, en particulier ont considérablement
pris conscience de l'importance et la nécessité de la protection
de la nature et de l'environnement. Il suffit, pour s'en convaincre de compter
le nombre toujours croissant des Conventions et Accords internationaux conclus
en matière de l'environnement.
227 Loi n°11/009 du 09 juillet 2011 portant principes
fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement.
228Mwanza Kanda, « La
politique agricole hier et aujourd'hui, Cas du Zaïre » In Revue
de Recherche Scientifique, Spécial Colloque sur l'économie
zaïroise du 22 au 25 Septembre 1978, vol 4, Kinshasa/Gombe, Presse de
l'Institut de Recherche Scientifique « PIRS »,
Délégation générale, p.644.
[218 ]
La RDC est consciente du rôle de premier plan
joué par son écosystème forestier dans l'équilibre
de la biosphère au niveau international et continental que national et
même local, et est disposée à assumer les
responsabilités qui en résultent. C'est pour cette raison qu'elle
a ratifiée beaucoup de Conventions et Accords et s'est engagée,
en conséquence, à harmoniser ses lois par rapport aux
dispositions pertinentes de ces instruments internationaux.
Cette loi s'inscrit dans la logique des principes modernes de
gestion des ressources forestières et des Conventions internationales en
matière de l'environnement. Par ailleurs, cette loi introduit des
innovations229.
Le Code de 2002 s'appuie sur deux éléments qui
en constituent la clé de voûte : il s'agit d'une part du principe
d'aménagement durable (maintien des ressources par une exploitation
durable) et du principe d'adjudication de la valorisation de la forêt
pour une meilleure gestion, qui devient la règle pour l'attribution des
concessions.
En effet, la notion d'exploitation durable introduit de
nouvelles charges liées à la préparation et à la
mise en oeuvre des aménagements forestiers. L'aménagement
forestier durable est un élément du développement durable.
Aucun de ces deux concepts ne saurait être considéré comme
un état ou une condition.
Ce Code congolais prévoit que tout déboisement
doit être compensé par un reboisement équivalent, en
qualité et en superficie, au couvert forestier initial
réalisé par l'auteur du déboisement. Toute personne qui,
pour les besoins d'une activité minière, industrielle, urbaine,
touristique, agricole ou autre, est contrainte de déboiser une portion
de forêt, est tenue au préalable d'obtenir à cet effet un
permis de déboisement. Pour les activités agricoles, ledit permis
n'est exigé que lorsque le déboisement porte sur une superficie
égale ou supérieure à deux hectares230.
Le Code forestier est ainsi, l'ensemble des dispositions
régissant le Statut, l'aménagement, la conservation,
l'exploitation, la surveillance et la police des forêts et des terres
forestières. Le Code forestier définit également les
règles juridiques applicables à la sylviculture, à la
recherche forestière, à la transformation et au commerce des
produits forestiers. Le Code forestier contribue
229Exposé des motifs du Code Forestier tel
que présenté par Avocats Africains pour la Protection de
l'Environnement et la Défense des Droits des communautés locales
« Avocats Verts ONG », Recueil des quelques textes juridiques sur
la gestion des ressources naturelles en RD Congo, Kinshasa, Octobre 2012,
p.5.
230Art.52 et 53 Code forestier.
[219 ]
également à la valorisation de la
biodiversité, à la protection de l'habitat naturel de la faune
sauvage et au tourisme231.
La loi du 29 Août 2002 portant Code forestier institue
un régime forestier applicable à la conservation, à
l'exploitation et à la mise en valeur des ressources forestières
sur l'ensemble du territoire. Il s'applique également à la
sylviculture, à la recherche forestière, à la
transformation et au commerce des produits forestiers.
Le code forestier institue ainsi un régime uniforme
« du statut, d'aménagement, d'exploitation, de surveillance et
de police des forêts et des terres forestières ».
Celui-ci vise à promouvoir une gestion rationnelle et durable des
ressources forestières de nature à accroître leur
contribution au développement économique, social et culturel des
générations présentes, tout en préservant les
écosystèmes forestiers et la biodiversité
forestière au profit des générations futures.
Le régime forestier constitue un ensemble de
règles spéciales tracées pour l'aménagement des
forêts sur lesquelles les pouvoirs publics exercent un droit de
propriété.
? Contenu minimum
La teneur du Code forestier est contenue dans dix (10) titres,
entre autres :
1) Dispositions générales : le
législateur a procédé par fixer les lecteurs sur
l'entendement des 22 concepts-clés que sont : les forêts, les
produits forestiers ligneux ; les produits forestiers non ligneux ;
aménagement forestier ; conservation ; déboisement ; exploitation
forestière ; inventaire forestier ; Ministre ; plan d'aménagement
forestier ; reboisement ; reconnaissance forestière ; reconstitution des
forets ; saisie ; sylviculture ; unité forestière ;
communauté locale ; émondage ; feu hâtif ou précoce
; essartage ; ébranchage ; et, enfin, bioprospection.
2) Statuts des forets : ici le
législateur inscrit les forêts dans le cadre juridique, en fait
une classification de trois ordres (classées, protégées,
et de production permanente), en dégage les institutions de gestion et
d'administration, et s'appesantit sur la recherche forestière.
3) Droits d'usage forestiers : dans ce
titre, il y a apparition des éléments suivants : description du
principe général des droits d'usage forestiers ; inventaire des
droits d'usage dans les forêts classées ; et des droits d'usage
dans les forêts protégées.
231Art.3 Code de l'Environnement
[220 ]
4) Protection des forêts : mention est
faite aux éléments tels que : les mesures générales
de protection et des essences protégées ; le contrôle du
déboisement ; et le contrôle des feux de forêts et de
brousse.
5) Inventaire, aménagement et reconstitution
des forêts : insistance sur l'inventaire, l'aménagement
et la reconstitution des forêts.
6) Concession forestière : mise en
lumière des principes généraux de la concession
forestière et du contrat de concession forestière.
7) Exploitation forestière : nous
trouvons, dans ce titre : les modes d'exploitation forestière ; les
droits et obligations de l'exploitant forestier ; l'exploitation des forets des
communautés locales ; et la déchéance des droits de
l'exploitant forestier.
8) Fiscalité forestière :
assujettit tout exploitant forestier, tout exportateur et
transformateur des produits forestiers à l'obligation de paiements des
droits, taxes et redevances prévues par cette loi ou de ses mesures
d'exécution ; ce titre fixe également les modalité de
fixation des taux de ces taxes et redevances entre les Ministères ayant
dans leurs attributions les forêts et les finances ; il répartit,
enfin, les produits des taxes et des redevances forestières à
verser au compte du Trésor Public.
9) Dispositions pénale : le
législateur explique la procédure à suivre lors d'une
action en matière forestière ; et prévoit des sanctions en
cas d'infraction.
10) Dispositions transitoires et finales :
trois aspects sont à retenir, dans ce dernier titre du Code ;
en effet, le Code donne le délai d'un an, à dater de son
entrée en vigueur, aux propriétaires des titres dits «
garanties d'approvisionnement ou lettre d'intention », de les convertir en
concessions forestières pour autant qu'ils remplissent les conditions
d'exploitation prévues par le Code ; enfin, le Code entre en vigueur le
29 Août 2002 en abrogation du Décret du 11 Avril 1949 portant
régime forestier ainsi que toutes les autres dispositions
antérieures contraires à ce Code232.
Quitte à donner la quintessence de la Loi
n°011/2002 du 29 Août 2002 portant Code forestier, entendu que,
comme nous l'avons maintes fois rappelé dans les paragraphes
précédents, le Code
232Exposé des motifs du Code
Forestier tel que présenté par Avocats Africains pour la
Protection de l'Environnement et la Défense des Droits des
communautés locales, Op.cit., pp.7-34.
1) Décret n°08/03 du 26 Janvier 2008 portant
composition, organisation et fonctionnement du Conseil consultatif national des
forêts ;
[221 ]
forestier se veut général, se borne à
définir les principes et les matières générales,
nous voulons faire un éventail des textes règlementaires
constituant ses mesures d'exécution.
L'acteur principal dans le processus de réforme
forestière en RD Congo est le ministère de l'environnement,
conservation de la nature, eaux et forêts. Dans le cadre de la
réforme, ce Ministère a décrété, en Mai
2002, un moratoire, un gel temporaire sur l'attribution de nouveaux titres
forestiers, moratoire qui a été violé à maintes
reprises en octroyant des titres couvrant plusieurs millions d'hectares de
forêts, renouvelant beaucoup d'entre eux, les échangeant au profit
des exploitants forestiers.
En Octobre 2005, un Décret présidentiel a
été signé (Le Décret n°05/116 du 24 Octobre
2005 fixant les modalités de conversion des anciens titres forestiers en
contrats de concession forestière et portant extension du moratoire en
matière d'octroi des titres d'exploitation forestière) conformant
le Moratoire et définissant les critères devant être
satisfaits pour en envisager la levée. Ce Décret prévoit
également la révision légale de l'ensemble des titres
forestiers existants (156 titres, portant sur une superficie de plus de 20
millions d'hectares).
? Contribution du Gouvernement depuis la promulgation de
la loi forestière
La promulgation même de la loi est un
élément à mettre au crédit du Gouvernement pour
s'être impliqué au travers de ses experts dans la
réalisation de cette oeuvre combien louable, même si elle reste
à performer dans beaucoup de ses points.
Outre la contribution à la mise en place de la loi
forestière, le Gouvernement continue à mettre en place plusieurs
mesures d'exécution de la loi forestière en termes de
décrets et d'Arrêtés.
? Textes règlementaires pour mesures
d'exécution du Code forestier
Ces textes sont regroupés selon qu'ils concernent les
forêts de manière générale, la conservation de la
nature, ou le foncier et la décentralisation.
? Concernant les forêts Nous pouvons
retenir :
[222 ]
2) Décret n°08/08 du 8 Avril 2008 fixant la
procédure de classement et de déclassement des forêts ;
3) Arrêté ministériel
n°034/CAB/MIN/ECN-EF/2006 du 5 Octobre 2006 portant composition,
organisation et fonctionnement des Conseil consultatifs provinciaux des
forêts ;
4) Décret n°08/02 du 21 janvier 2008 modifiant le
Décret n°05/116 du 24 Octobre 2005 fixant les modalités de
conversion des anciens titres forestiers et portant extension du moratoire en
matière d'octroi des titres d'exploitation forestière ;
5) Arrêté ministériel n°CAB/MIN/AF.
F-ET/276/2002 du 5 Novembre 2002 déterminant les essences
forestières protégées ;
6) Arrêté ministériel
n°035/CAB/MIN/ECN-EF/2006 du 5 Octobre 2006 relatif à
l'exploitation forestière ;
7) Arrêté ministériel
n°573/CAB/MIN/2006 du 10 Octobre 2006 accordant la personnalité
juridique à l'Association sans but Lucratif dénommée
« Chambre de commerce et d'Industrie Inde-Congo-Kinshasa » en sigles
« C.C.I.I.C.K. » ;
8) Décret n°08/02 du 21 Janvier 2008 modifiant le
Décret n°05/116 du 24 Octobre 2005 fixant les modalités de
conversion des anciens titres forestiers et portant extension du moratoire en
matière d'octroi des titres d'exploitation forestière ;
9) Décret n°08/09 du 08 Avril 2008 fixant la
procédure d'attribution des concessions forestières ;
10) Arrêté ministériel
n°026/CAB/MIN/ECN-T/16/JEB/2008 du 1 Août 2008 portant dispositions
relatives à la supervision, au suivi et à l'évacuation des
opérations de reconstitution du capital forestier ;
11) Arrêté n°023/CABIMIN/ECNT/15/JEB/2008
du 07Août 2008 portant création et organisation du comité
de pilotage du projet foresterie communautaire en RD Congo ;
12) Arrêté n°024/CAB/MN/ECNT/15/JEB/2008 du
07 Août 2008 fixant la procédure d'enquête publique
préalable à l'octroi des concessions forestières ;
13) Arrêté n°038/CAB/MIN/ECN-T 15/JEB 2008
du 23 Septembre 2008 fixant les modalités d'élaboration,
d'approbation et de mise en oeuvre du plan d'aménagement d'une
forêt classée;
[223 ]
14) Arrêté ministériel
n°090/CAB/MIN/ECN-T/15/JEB/2009 du 23 janvier 2009 portant mesures de mise
en oeuvre des décisions de rejet des requêtes de conversion et de
résiliation des anciens titres forestiers ;
15) Arrêté ministériel
n°102/CAB/MIN/ECN-T/15/JEB/09 fixant les règles et les
formalités du contrôle forestier ;
16) Décret n°09/23 du 18 Mai 2009 portant
création des cellules techniques au cabinet du Ministre de la Justice
;
17) Décret n°09/24 du 21 Mai 2009 portant
création, organisation et fonctionnement du Fonds Forestier national
« F.F.N. » ;
18) Arrêté ministériel
n°102/CAB/MIN/ECN-T/15/JEB/09 du 16 Juin 2009 portant contrôle
forestier ;
19) Arrêté ministériel
n°103/CAB/MIN/ECN-T/15/JEB/09 du 16 Juin 2009 portant organisation et
fonctionnement de la Commission de règlement des différends
forestiers ;
20) Arrêté ministériel
n°104/CAB/MIN/ECN-T/015/JEB/09 du 16 Juin 2009 fixant la procédure
de transaction en matière forestière ;
21) Arrêté interministériel
n°003/CAB/MIN/CN-T/2010 et n°029 CAB/MIN/finances/2010 du 26 Avril
2010 portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à
percevoir en matière forestière à l'initiative du
Ministère de l'Environnement, conservation de la nature et Tourisme ;
22) Arrêté ministériel
n°023/CAB/MIN/ECN-T/28/JEB/10 du 7Juin 2010 fixant le modèle
d'Accord constituant la clause sociale du cahier des charges du contrat de
concession forestière ;
23) Arrêté ministériel
n°045/CAB/MIN/ECN-T/027/JB/10 du 14 Septembre 2010 portant nomination d'un
Point Focal-Conseiller technique dans le cadre des négociations de
l'Accord de partenariat volontaire « APV » FLEGT.
[224 ]
? En matière de la conservation de la nature
Il s'agit, entre autre de l', de la :
1) Ordonnance-loi n°69-041 du 22 Août 1969
relative à la conservation de la Nature ;
2) Arrêté départemental n°00602/AGRI
du 2 Juillet 1973 réglementant la profession de guide chasse ;
3) Ordonnance n°75-097 du 1er Mars 1975
relative à la délimitation du Parc national de Kahuzi Biega et au
Régime applicable dans son périmètre ;
4) Loi n°75-024 du 22 juillet 1975 relative à la
création des secteurs sauvegardés ;
5) Ordonnance n°75-238 du 22 Juillet 1975 portant
modification des limites du Parc national de Kahuzi Biega ;
6) Ordonnance n°75-241 du 22 Juillet 1975 relative
à la délimitation du Parc national de l'Upemba et au
régime applicable dans son périmètre ;
7) Arrêté départemental 069 du 4
Décembre 1980 portant dispositions relatives à la
délivrance du permis de légitime détention et du permis
d'importation ou d'exportation ;
8) Arrêté n°014/CAB/MIN/ENV/2004 du 24
Avril 2004 relatif aux mesures d'exécution de la loi n°82-002 du 28
Mai 1982 portant réglementation de la chasse ;
9) Loi n°82-002 du 28 Mai 1982 portant
règlementation de la chasse ;
10) Arrêté n°056 CAB/MIN/AFF-ECNPF/01/00 du
28 Mars 2000 portant réglementation du commerce international des
espèces de la faune et de la flore menacées d'extinction (CITES)
;
11) Arrêté ministériel
n°CAB/MIN/AFF.ENV.DT/124/SS/2001 du 16 Mars 2001 fixant les
périodes de prélèvement des perroquets gris en
République Démocratique du Congo ;
12) Arrêté n°014/ CAB/MIN/ENV/2004 du 24
Avril 2004 relatif aux mesures d'exécution de la loi n°82-002 du 28
Mai 1982 portant réglementation de la chasse ;
13) Arrêté ministériel n°020/
CAB/MIN/ECN-EL/2006 portant agrément de la liste des espèces
animales protégées en République Démocratique du
Congo ;
[225 ]
14) Arrêté ministériel
n°012/CAB/MIN/FINANCES/2006 du 10 Mai 2006 portant mesures
d'exécution du décret n°05/184 du 30 Décembre 2005
abrogeant les dispositions du Décret n°068 du 22 Avril 1998 portant
création du Franc Fiscal ;
15) Arrêté interministériel
n°003/CAB/MIN/ECN-EF/2010 et n°099/CAB/MIN/FINANCES/2006 du 13
Juin 2006 portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à
percevoir en matière de faune et de flore à l'initiative du
Ministère de l'Environnement, conservation de la nature et Tourisme ;
16) Décret n°10/15 du 10 Avril 2010 fixant les
statuts d'un établissement public dénommé Institut
Congolais pour la Conservation de la Nature en sigles « I.C.C.N.
»;
17) Arrêté interministériel
n°004/CAB/MIN/ECN-T/2010 et n°030/CAB/MIN/FINANCES/2010 du 26
Avril 2010 portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à
percevoir en matière de faune et de flore à l'initiative du
Ministère de l'Environnement, conservation de la nature et Tourisme ;
18) Statuts du personnel de l'Institut Congolais pour la
Conservation de la Nature (I.C.C.N.) de mars 2011 ;
19) Stratégie National de la Conservation
Communautaire en République Démocratique du Congo (2007-2011).
? Au sujet du foncier et de la décentralisation
Parmi ces textes, il y a lieu de noter :
1) Loi n°73-021 du 20 Juillet 1973 portant régime
général des biens, régime foncier et immobilier et
régime des sûretés telle que modifiée et
complétée par la loi n°80-008 du 18 Juillet 1980 ;
2) Loi n°08/012 du 31 Juillet 2008 portant principes
fondamentaux relatifs à la libre administration des Provinces ;
3) Loi organique n°08/015 du 7 Octobre 2008 portant
modalités d'organisation et de fonctionnement de la conférence
des Gouverneurs de Provinces ;
4) Loi organique n°08/016 du 7 Octobre 2008 portant
composition, organisation et fonctionnement des ETD et leurs rapports avec
l'Etat et les Provinces ;
[226 ]
5) Loi organique n°10/11 du 18 mai 2010 portant fixation
des subdivisions territoriales à l'intérieur des Provinces ;
6) Loi n°11/009 du 9 Juillet 2011 portant principes
fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement ;
7) Arrêté interministériel
n°002/CAB/MIN/ECN-T/2011 et n°321/CAB/MIN/FINANCES/2011 du 8
Décembre 2011 portant fixation des taux des droits, taxes et redevances
en matière d'établissements dangereux, insalubres ou incommodes
à percevoir à l'initiative du Ministère de
l'Environnement, conservation de la nature et Tourisme233.
Jusqu'en Janvier 2009, l'on pouvait compter six (6)
Décrets et Ordonnances mais aussi vingt et un (21) Arrêtés
ministériels et interministériels comme mesures
d'exécution accompagnant le Code forestier. Ceci reste bien loin des
textes réglementaires dont aurait besoin le régime forestier pour
sa remise à niveau et son bon fonctionnement. Le texte
réglementant les modalités d'octroi des forêts
communautaires aux communautés locales, par exemple, se font toujours
attendre et laissent ainsi un vide juridique qui ne profite pas \aux
populations locales et peuples autochtones.234
233 Code Forestier tel que
présenté par Avocats Africains pour la Protection de
l'Environnement et la Défense des Droits des communautés locales,
Op.cit., p.1.
234 CAMV, Le Forestier 08, Op.cit., p.31.
[227 ]
B. Cadre institutionnel de gestion
forestière
a) Ministère de l'Environnement, Conservation de
la Nature et Développement Durable
Les interventions du MECNT s'inscrivent dans le cadre du
« Programme national forêts et conservation de la nature », qui
participe au Document Stratégique de Croissance et Réduction de
la Pauvreté « DSCRP ». Les activités prioritaires de ce
Programme novateur sont réparties entre six composantes :
+ Renforcement institutionnel ;
+ Soutien aux nouvelles approches de gestion participative des
terres ;
+ Conservation de la nature ;
+ Contrôle et gestion des forêts de production ;
+ Foresterie rurale ;
+ Mise en place d'un arsenal juridique et promotion des services
environnementaux.
Par ailleurs, l'Institut congolais de conservation de la
nature est un Institut parapublic sous tutelle du MECNT, en charge de la
conservation in situ et de la gestion des aires protégées et Parc
nationaux235.
La RDC a créé une Direction
chargée de la protection de l'environnement minier au sein du
Ministère de l'Environnement et qui a comme attributions :
+ Concernant l'instruction et l'évaluation
environnementale :
? Assurer l'instruction des demandes d'agrément des
bureaux d'études environnementales ; ? Assurer l'instruction
environnementale du Plan d'Atténuation et de Réhabilitation,
« PAR » en sigles ;
? Coordonner et participer à l'évaluation des
Etudes d'Impact Environnemental, « EIE » en sigles, du Plan de
Gestion Environnementale du Projet, « PGEP » en sigles, et du Plan
d'Ajustement Environnemental « PAE » en sigle.
235
http://www.afd.fr/home/pays/afrique/geo-afr/republique-democratique-du-congo/projets-rdc/environnement-forets-rdc
consulté Mercredi 8 Février 2017 à 18h°° ;
http://www.afd.fr/home/pays/afrique/geo-afr/republique-democratique-du-congo/projets-rdc/environnement-forets-rdc
consulté Mercredi 8 Février 2017 à 18h°°.
[228 ]
? Concernant le contrôle et le suivi des
obligations environnementales :
· Contrôler la mise en oeuvre des mesures
d'atténuation et de réhabilitation environnementales par les
titulaires des droits miniers et de carrières ;
· Vérifier l'efficacité sur le terrain des
mesures d'atténuation et de réhabilitation environnementales
réalisées par les titulaires des droits miniers et de
carrières ;
· Evaluer les résultats des audits
environnementaux.
? Concernant la recherche et le développement
des normes environnementales :
· Réaliser des recherches sur l'évolution
des techniques d'atténuation des effets néfastes des
opérations minières sur les écosystèmes et les
pollutions ainsi que les mesures de réhabilitation desdits effets ;
· Réaliser des recherches sur l'évolution
des techniques de réglementation de l'industrie minière en
matière de protection environnementale ;
· Compiler et publier les statistiques sur l'état
de l'environnement dans les zones d'activité minière ;
· Elaborer des directives sur les plans environnementaux
et les mesures connexes (Art. 11, Code minier de la RDC 2002).236
La situation environnementale en République
Démocratique du Congo est alarmante. Bien sûr qu'il existe des
textes, mais aussi faut- il les vulgariser à l'endroit de toutes les
personnes intéressées selon le domaine d'intervention. Il sied
également de signaler que le monde est en pleine évolution sur
divers plans et que la réglementation environnementale devra être
adaptée à toutes ces circonstances pour ainsi répondre aux
besoins des populations en temps réels.
D'une part, les autorités congolaises ont pris les
textes concernant la conservation de la nature, la loi foncière, la loi
sur les hydrocarbures, la loi minière, la loi forestière, la loi
sur la chasse et la loi sur la création des secteurs sauvegardés
et, ont mis en place quelques institutions en vue de la mise en oeuvre de
certaines mesures environnementales.
C'est ainsi que se justifie l'existence du Ministère de
l'environnement crée par l'Ordonnance n°75-213 du 22
Juillet 1975. Cette dernière détermine ses attributions
qui sont de promouvoir et coordonner toutes les activités relatives
à l'environnement, à la conservation de la nature, au tourisme et
à l'hôtellerie et de prendre toutes les initiatives et toutes les
mesures tendant à la pleine réalisation de cette mission
conformément au progrès actuel de la science.
236CAMV, Le Forestier 10,
Op.cit., p. 25.
[229 ]
? Progrès réalisés dans la mise en
place des aires protégés
La RDC a mis en place un réseau d'aires
protégées couvrant actuellement environ 11% du territoire
national (contre 9% en 1990), au sein duquel la quasi-totalité de la
diversité des écosystèmes du pays sont
représentés. Les Aires Protégées « APs »
de la RDC comprennent sept Parcs Nationaux (les Parcs Nationaux des Virunga ,
de la Garamba, de Kahuzi - Biega, de la Salonga, de l'Upemba, de Kundelungu et
de la Maiko), la Réserve de Faune à Okapi, le Parc marin des
Mangroves et environ 57 Domaines et Réserves de Chasse.
Cinq de ces APs sont inscrites au statut des Sites du
Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Il s'agit des Parcs Nationaux des Virunga
« PNVi », de la Gararnba « PNG », de Kahuzi-Biega «
PNKB » et de la Salonga « PNS » ainsi que de la Réserve
de Faune à Okapis « RFO ».
Paragraphe 2. Cadre légal de gestion de l'eau
La RDC est dotée d'un riche patrimoine hydrique d'une
importance régionale et globale. Elle est dotée d'abondantes
ressources en eau qui se trouvent pour l'essentiel contenues dans le bassin du
Congo, compté parmi les plus grandes réserves d'eaux douces de la
Terre.
Le territoire de la RDC couvre trois bassins hydrographiques,
partagés avec ses pays voisins comme nous l'avons étayé
dans la présentation écologique de la RDC en premier chapitre de
cette étude. Les deux principaux sont le bassin du fleuve Congo dont la
RDC occupe 61%, et une des têtes du bassin du Nil (White Nile)
à partir du lac Edouard.
Dans la plupart des régions, excepté les
contreforts montagneux du graben Albertin, les formations souterraines
aquifères sont nombreuses, alimentées en eau pendant six mois
dans l'année avec une pluviométrie moyenne de 120mm par an.
Alors que l'abondance de ressources en eau contraste la faible
taux d'accès à l'eau potable estimé à 28% pour
l'ensemble des ménages (dont environ 17% en zones rurales et dans les
périphéries de grandes villes et en moyenne 38% dans les villes
desservies, avec des taux de 67% dans de plus grandes villes comme Kinshasa),
les sollicitations des eaux du bassin du Congo pour
[230 ]
alimenter les bassins versants des pays victimes des stress
hydriques constituent des enjeux sous-régionaux auxquels se doit de
répondre la RDC.237
Par ailleurs, depuis son accession à la
souveraineté nationale, le pays ne s'est pas encore doté d'un
cadre juridique capable d'apporter les solutions aux défis à la
fois nationaux, régionaux et globaux dans le secteur de l'eau. En
février 2012, un Code a été validé à
l'atelier national et soumis pour examen au Gouvernement, dont un des buts
premiers est d'équiper la RDC du cadre juridique et des capacités
qui lui permettent de jouer pleinement son rôle en tant que
dépositaire principal des eaux de ses bassins afin d'en assurer la mise
en valeur et la protection, tout en garantissant la synergie entre ses propres
objectifs de développement et les enjeux régionaux et
globaux238.
A. Politique nationale du service de l'eau
La RDC a entamé, depuis 2000, des réformes
importantes au niveau de la gouvernance, de l'économie, du social et de
l'environnement dans le cadre du processus de la Stratégie de Croissance
pour la Réduction de la Pauvreté « SCRP ».
L'objectif global poursuivi est la recherche du
bien-être des Congolais à travers une amélioration sensible
de leurs conditions de vie. Ainsi, le pilier trois (3) à savoir : «
Améliorer l'accès aux services sociaux de base et renforcer le
capital humain est l'un des quatre (4) piliers de la SCRP. En ce qui concerne
particulièrement le sous-secteur de l'eau potable, le Gouvernement s'est
engagé à poursuivre la réforme, à travers :
? L'élaboration et la mise en oeuvre de la politique
nationale du service publique de l'eau ; ? La réorganisation des
structures intervenant dans le sous-secteur ;
? La promotion du partenariat avec le secteur privé
dans le but d'accroître l'accès à l'eau
potable.239
237 Nous avons vu, dans les détails,
comment le transfert des eaux est régi par le Code congolais de l'eau,
et d'autre part, dans la même logique, comment lors de la COP22 à
Marrakech, le transfert des eaux congolaises vers le Tchad était l'une
des préoccupations et comment la délégation congolaise aux
assises s'y était catégoriquement opposée.
238RDC, CNAEA, Avant-projet de la Loi portant
Code de l'eau, Février 2012, pp.3-4.
239RDC, Ministère des
Ressources Hydraulique et électricité, p. IV (Préface),
Op.cit.
[231 ]
B. Avant-projet de la Loi portant Code de l'eau
Ce document présente des défis, donne
l'état des lieux de la réglementation de l'eau en RDC,
dégage ses principes directeurs du avant d'en étaler le
contenu.
a) Défis
Les Objectifs du Millénaires pour le
Développement « O.M.D. » en sigle, doublés du droit
constitutionnel d'accès à l'eau potable de la population sont de
grands défis à relever pour la RDC. Ils imposent la mise en
oeuvre des services d'approvisionnement adéquats capables de relever le
niveau actuel, très en-dessous de vrais besoins.
Le développement du potentiel hydro-électrique
du fleuve Congo et la conservation des zones humides et des forêts qui
couvrent une grande partie de son bassin sont des enjeux critiques non
seulement pour le développement de la RDC, mais également pour
les stratégies régionales et globales concernant les
énergies renouvelables, l'atténuation des émissions de gaz
à effets de serre et la conservation de la biodiversité.
La RDC regorge d'abondantes ressources en eau mal connues et
largement sous-utilisées. L'étendue des surfaces irriguées
est infime par rapport au potentiel offert par la disponibilité des
ressources.
La RDC aura à relever le défi de la mise en
valeur et de la protection de ses ressources en eau dans un contexte global
influencé par le changement climatique dont les effets se manifestent
déjà, notamment par les phénomènes suivants :
? Saisons sèches plus marquées au Sud-est et au
Nord-est du pays ;
? Baisse du niveau de certains lacs en RDC et de
manière catastrophique dans les pays voisins, en particulier le lac
Tchad ;
? Raccourcissement des périodes navigables sur
l'Oubangui240.
En Province du Sud-Kivu, par exemple, le changement climatique
produit les effets suivants :
o La baisse de la production ;
o La propagation de différentes maladies ;
240RDC, CNAEA, Op.cit.,
pp.3-4.
[232 ]
o La chute du niveau d'eau de nappes souterraines,
rivières et lacs (cas des lacs Kivu et Tanganyika) qui cause la carence
au niveau de la ville surtout pendant la saison sèche241.
Cependant, il n'existe pas de cadre institutionnel
adapté ni de capacités suffisantes pour traiter des enjeux
liés à la mise en valeur et à la protection des ressources
en eau. En effet, depuis plus de vingt ans, les évaluations successives
du secteur de l'eau en RDC ont mis en évidence le caractère
parcellaire du cadre institutionnel et réglementaire, l'insuffisance des
capacités, le déficit d'infrastructure et le niveau bas des
services.
Les responsabilités relatives à la gestion de
l'eau et aux services d'approvisionnement en eau et à l'assainissement
sont éparpillés entre plusieurs ministères et agences sans
coordination effective. En bref, les institutions et les politiques en place se
sont avérés inaptes à assurer la relance du secteur.
Il s'agit, par conséquent, d'adapter la gestion du
secteur de l'eau aux exigences actuelles du développement
économique et social du pays, en mettant en place le cadre, les
instruments et les capacités nécessaires pour la gestion
rationnelle et équilibrée du patrimoine hydrique, selon une
approche multisectorielle qui tienne compte des besoins présents et
à venir. Ce sont les défis que le Code voudrait
relever.242
b) Etat des lieux de la réglementation du
secteur
En dépit de l'immensité de ses ressources en
eau, la RDC n'a pas réussi à les valoriser par une loi-cadre
susceptible d'impulser le développement intégral du secteur ainsi
que du pays. Depuis l'époque coloniale, l'arsenal juridique du secteur a
été constitué des textes juridiques dont la
majorité couvre soit la protection des eaux contre les pollutions, soit
le régime des utilisations. De sorte que c'est de manière
éparse que tous les textes sectoriels ont été
élaborés, sans une véritable cohérence dans leur
applicabilité.
L'essentiel des textes juridiques du secteur avec
référence des matières couvertes sont, entre autres :
241 Somwe, G., Le changement climatique au Sud-Kivu RDC,
20 Septembre 2015 in
http://www.worldpulse.com/fr/community/users/georgette-somwe/posts/61475
consulté Dimanche 9 Avril 2017 à 11h°° et samedi, le 17
Mars à 12h35'.
242RDC, CNAEA, Op.cit.,
p.5.
243RDC, CNAEA, Op. cit.,
pp.5-7.
[233 ]
? La protection des sources, cours d'eaux et rives :
l'Ordonnance du 1er Juillet 1914 sur la pollution des
sources, lacs, cours d'eau et parties de cours d'eau ; le Décret du 11
Avril 1949 sur l'interdiction de déboiser autour des sources ; et
l'Ordonnance n°52/443 du 21 Décembre 1952 sur les mesures propres
à protéger les sources, nappes aquifères souterraines,
lacs et cours d'eau.
? Le régime de l'utilisation de l'eau :
le Décret du 6 Mai 1952 sur les servitudes relatives aux eaux
et sur les concessions des eaux ; et le Décret du 6 Mai 1952 sur les
concessions et administrations des eaux des lacs et des cours d'eau ;
? La propriété de l'eau : les
dispositions de la Loi du 20 Juillet 1973 portant régime
général des biens, régime foncier et immobilier et
régime des suretés ;
? La délimitation de la mer territoriale :
la Loi n°74-009 du 10 Juillet 1974 portant délimitation de
la mer territoriale de la RDC.
A côté de ces textes qui régissent la
ressource, il existe des textes juridiques portant sur le cadre institutionnel
du secteur. Le Code est élaboré au moment où se dessinent
clairement les options politiques de l'Etat par promulgation des lois sur la
décentralisation, le désengagement de l'Etat dans les entreprises
publiques, et la transformation de ces dernières. Toutes ces nouvelles
normes dont les mesures d'accompagnement n'ont pas encore vu le jour ont
concouru à lever les options innovantes du Code.243 Ces
textes sont :
1) La Loi n°8/12 du 31 Juillet 2008
portant principes fondamentaux relatifs à la libre
administration des provinces ;
2) La Loi organique n°08/016 du 7 Octobre2008
portant composition, organisation et fonctionnement des Entités
Territoriales décentralisées « ETD » et leurs rapports
avec l'Etat et les provinces ;
3) La Loi n°08/007 du 7 Juillet 2008
portant dispositions générales relatives à la
transformation des Entreprises Publiques ;
4) La Loi n°08/008 du 7 Juillet 2008
relative au désengagement de l'Etat des Entreprises du
Portefeuille ;
[234 ]
5) Le Décret n°09/12 du 24 Avril 2009
établissant la liste des Entreprises Publiques
transformées en Sociétés Commerciales, Etablissements
Publics et Services Publics ;
6) Les nouveaux Statuts de la REGIDESO,
Société Commerciale, promulgués au Journal Officiel
numéro spécial du 20 Décembre 2010.244
c) Principes directeurs
Le Code de l'eau s'inscrit dans le respect des principes de
gestion de ressources en eau reconnus sur le plan international. Il
reconnaît et prône certains principes fondamentaux notamment :
1) Le Principe d'utilisateur-payeur selon
lequel l'utilisation de l'eau exige de chacun qu'il contribue à l'effort
de l'Etat pour en assurer la gestion ;
2) Le Principe de pollueur-payeur en vertu
duquel quiconque, qui de quelque manière, se rend coupable de la
pollution de l'eau ou de la dégradation de sa qualité, est tenu
de contribuer aux coûts résultant des mesures de
prévention, de réduction de pollution, de restauration de
ressource, et de réparer les dommages éventuels ;
3) Le Principe de gestion intégré des
ressources en eau selon lequel le développement et la gestion
coordonnés de l'eau, des terres et des ressources connexes sont conduits
en vue de maximiser, de manière équitable, le bien-être
économique et social sans pour autant compromettre la
pérennité d'écosystèmes vitaux ;
4) Le Principe de précaution visant
à prévenir les risques graves et irréversibles pour les
ressources en eau, par l'adoption de mesures de conservation et de protection
;
5) Le Principe de subsidiarité selon
lequel les décisions relatives à l'utilisation de l'eau sont
prises par les autorités locales, dans le cadre de la
décentralisation, sous réserve qu'aucune considération
d'intérêt national ne s'y oppose ;
6) Le Principe de participation et de concertation
selon lequel les autorités à tous les niveaux veillent
à ce que les populations concernées par un aménagement
hydraulique ou une mesure de gestion de l'eau soient informées et
consultées en temps utile ;
244RDC, Ministère des
Ressources Hydraulique et électricité, Op.cit, p. 16.
[235 ]
7) Le Principe de coopération avec les Etats
concernés pour la gestion et la mise en valeur des eaux
transfrontalières en conformité avec les Accords régionaux
et internationaux relatifs.
Une des options fondamentales retenues dans le Code est celui
du Principe de la domanialité de l'eau. En effet, ce
Code proclame que l'eau est un bien du domaine public de l'Etat. Loin de
créer une rupture avec les fondamentaux du droit, ce Code organise un
droit d'usage précaire sous trois régimes distincts : la
déclaration, l'autorisation et la concession.
Cette option trouve son affiliation dans la Constitution
(Article 9 de la Constitution de 2006 telle que révisée par la
Loi ...) ainsi que la Loi foncière (articles 16 à 18 Loi du 20
juillet 1973) qui reconnaissent à l'Etat la propriété de
l'eau du Congo et la possibilité d'organiser la jouissance et les
concessions par une loi particulière. Ce Code constitue, à ce
titre, l'instrument régulateur des mécanismes de ces droits
d'usage.
En vue de donner solution à la disparité des
compétences, ce Code prévoit le regroupement des
responsabilités dans le secteur dans deux attributions des
Ministères : d'une part, « la gestion des ressources en eau »
qui est de portée nationale, et d'autre part, le « service publique
de l'eau » qui concerne la production et la distribution de l'eau
destinée à la consommation, un domaine pour lequel les provinces
et les ETD sont appelées aussi à devenir
acteurs-clés.245
c) Contenu minimum
Le Code de l'eau est structuré en dix titres suivants :
1) Les dispositions générales ;
2) Le régime de protection des eaux ;
3) Le régime d'utilisation des eaux du domaine public
;
4) Les servitudes et droits liés à l'eau ;
5) Les usages de l'eau ;
6) Le service public d'approvisionnement en eau de consommation
;
7) Le cadre institutionnel des instruments de gestion ;
8) Le financement de la gestion ;
245RDC, CNAEA, Op.cit. pp.
7-9.
[236 ]
9) La surveillance et la police des eaux, des contestations et
dispositions pénales ;
10) Les dispositions transitoires et finales246.
S'agissant du titre deux relatif au régime de
protection des eaux, son troisième chapitre consacre la protection des
écosystèmes aquatiques : « dans les airs
protégés ainsi que dans les zones humides d'importance
particulière désignées comme telles par la
Convention de Ramsar, les actions susceptibles de porter
atteintes à l'équilibre de ces écosystèmes ou
d'affecter leur diversité biologique, sont réglementées et
le cas échéant interdites »247; «
les zones humides d'importance particulières désignées
comme telles sont dotées d'un plan de gestion. Ce plan de gestion est
réalisé sous l'autorité du Ministère ayant
l'environnement dans ses attributions 248» ; « le
Ministère ayant l'environnement dans ses attributions veille à ce
que les ouvrages construits dans le lit des cours d'eau maintiennent un
débit minimal garantissant la vie aquatique. Lorsqu'ils sont
implantés dans des cours d'eau fréquentés par des
espèces migratrices, ils doivent en outre être
équipés des dispositifs de franchissement249
».
Toujours dans le même titre deux, cette fois-ci au
chapitre quatre, il s'agit de la politique nationale du transfert des eaux. En
effet, « dans les limites du territoire national, le transfert des
eaux de surface ou souterraines à l'intérieur d'un même
ensemble hydrographique ou d'un ensemble hydrographique vers un autre n'est
autorisé que s'il est compris dans les schémas directeurs
relatifs aux ensembles concernés et sous réserve des conclusions
positives d'une étude d'impact environnemental et social. Un transfert
fait l'objet d'un Arrêté du Ministre ayant la gestion de l'eau
dans ses attributions, délibéré en Conseil des
Ministres.
Sans préjudice à l'alinéa
précédent, pour tout transfert entre deux villages voisins, seul
l'Arrêté du Gouverneur de Province est requis après avis de
l'Administration provinciale ayant la gestion de l'eau dans ses attributions
250» ; « Le transfert d'eau douce en dehors du
territoire national vers le territoire d'un autre Etat ou par voie maritime,
est soumis à l'approbation du Parlement, selon les procédures
nationales en vigueur. Ces transferts ne sont possibles que s'ils ont compris
dans le plan national d'action de l'eau et dans le ou les schémas
directeurs des
246 RDC, CNAEA, Op.cit., p.10.
247 Art.24 Avant-projet de la loi portant Code
de l'eau.
248 Art.25, Idem.
249 Art.26, Ibid.
250Art.27, Ibid.
[237 ]
ensembles hydrographiques d'où proviennent les
ressources en eau faisant l'objet du transfert et sous réserve des
conclusions positives d'une étude d'impact environnemental et
social251 ».
En analysant le « sous réserve des conclusions
positives d'une étude d'impact environnemental et social » sur
lequel on insiste sur les deux articles de ce chapitre, nous comprenons
pourquoi la délégation de la RDC aux assises de Marrakech, aux
fins de la COP22, s'était opposé aux transferts des eaux
congolaises vers le lac Tchad, étant donné qu'elle avait
montrés les inconvénients d'un tel transfert sur l'environnement
de la RDC menacée déjà par les signes du
réchauffement climatique. Nous en donnerons, dans le troisième
chapitre de cette étude, le discours de l'Honorable Roger Mpano, l'un
des délégués de la RDC à la COP22.
Le titre quatre, quant à lui, en son chapitre deux,
section quatre, cinq et six, stipulent que « dans les eaux du domaine
public, la pêche et la pisciculture, y compris les concessions de droits
exclusifs de pêche et de pisciculture, sont régies par les
dispositions législatives et réglementaires en vigueur.
Les Administrations en charge, d'une part, de la
pêche et de la pisciculture et, d'autre part, de l'environnement et de la
gestion de l'eau, assurent la tutelle de ces
activités252 » ; « sans préjudice
des lois et règlements de l'environnement et des installations
industrielles, toute autorisation d'implantation ou d'extension d'unités
industrielles utilisant les eaux du domaine public requiert l'avis
préalable de l'Administration en charge de la gestion de l'eau
253» ; « sans préjudice de la
réglementation de la navigation, du tourisme et des loisirs sur les
cours d'eau et les lacs, toute utilisation de l'eau du domaine public à
ces fins requiert l'avis préalable de l'Administration en charge de la
gestion de l'eau254 ».
C. Loi n°15/026 du 31 Décembre 2015
relative à l'eau Col 1.
Cette loi promulguée le 13 Janvier 2016 comprend
également dix (10) titres, entre autres :
1) Des considérations générales ;
2) De l'objet et du champ d'application ;
3) De la souveraineté, des obligations de l'Etat et du
domaine public de l'eau ;
4) De la gestion des ressources en eau ;
5) Des usagers de l'eau ;
251Art.28, Ibid.
252Art. 65, Avant-projet de la loi portant Code de
l'eau. 253Art. 66, Idem.
254Art. 67, Ibid.
[238 ]
6) Du service public de l'eau ;
7) De la protection des écosystèmes aquatiques
;
8) De la gestion des catastrophes ;
9) Des mécanismes de gestion des conflits ;
10) Des dispositions pénales ;
11) Des dispositions transitoires, abrogatoires et finales.
Alors que l'article 28 de l'Avant-Code prévoit que
l'approbation du parlement pour tout transfert d'eau douce en dehors du
territoire national vers le territoire d'un autre Etat, la loi soumet ce
transfert à un referendum et ceci conformément à l'article
214, alinéa 2 de la Constitution.
Paragraphe 3. Tenue des conférences, ateliers et
autres actions
A. Atelier sur la politique de gestion
forestière à Boma par le MECNT
La politique nationale de gestion forestière devra
tenir compte des réalités locales. La République
Démocratique du Congo pourrait se doter dans les prochains jours d'un
document de gestion nationale de ses forêts.
Chaque province est appelée à y contribuer, ce
qui justifie un atelier ouvert à Boma, à environ 110
kilomètres de Matadi, dans la Province du Bas-Congo (actuel Kongo
Central), un atelier qui a connu une vingtaine de participants dont les
représentants des ONG et institutions provinciales ainsi qu'exploitants
forestiers du Bas-Congo.
Les travaux ont été organisés par le
Ministère national de l'Environnement avec l'appui de la FAO. Cet
atelier de quatre jours devrait déboucher sur des
propositions de la politique nationale de gestion forestière. Ces
propositions devront tenir compte des réalités de chaque
région en ce qui concerne, notamment, les retombées de
l'exploitation forestière pour les populations autochtones et
l'obligation du reboisement.
Et, au niveau national, tout serait coulé dans un
document final exprimant la politique nationale en matière de gestion
forestière en RDC au cours d'un forum national qui se tiendrait à
Kinshasa255.
255
http://www.radiookapi.net/environnement/2010/09/16/rdc-vers-une-politique-nationale-de-gestion-forestiere
consulté Dimanche le 12 Février 2017 à 17h15'.
[239 ]
B. Séminaire -atelier du 26 Novembre 2015 sur
le changement climatique à Kinshasa
Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement
climatique qui se fait déjà sentir en RDC, il s'était tenu
mardi 26 Octobre 2015, dans la salle de réunions de la maison de
Laïcité de Kinshasa, un séminaire-atelier axé sur les
réalités de changement climatique. Au cours de ces travaux, les
participants avaient été édifiés sur plusieurs
thèmes, notamment l'origine et les méfaits du changement
climatique, les enjeux de la COP21 sur les changements climatiques, et enfin,
sur le changement climatique comme défi ou opportunités pour le
développement propre en RDC, qui avait été exposé
par Mathieu Mongulu.
Prenant la parole, le Professeur Rémy Mavula, expert en
Education environnementale, a, de prime abord, rappelé que le changement
climatique est un phénomène d'augmentation de la
température moyenne des océans et de l'atmosphère. C'est
en 2014 qu'il y a eu une augmentation des écarts par rapport à la
moyenne, soit 0,68°C. Dans la plupart des cas, le changement climatique
est dû à des émissions de gaz à effet de serre qui
sont produits par les activités anthropiques de l'Homme, notamment le
ciment, le gaz, le pétrole, le charbon, etc. Aujourd'hui, le changement
climatique a des effets néfastes sur les pratiques agricoles, sur la
biodiversité, et sur la géophysique.
Selon le Professeur Rémy Mavula, comme des effets du
changement climatique se font déjà sentir sur la RDC, il faut que
le Gouvernement congolais se mette déjà à pied d'oeuvre
pour chercher un moyen afin de piéger le gaz carbonique. Pour lui,
étant donné que les forêts primaires n'arrivent pas
à capter le gaz à effet de serre, la RDC doit donc
procéder à la création des forêts pour fixer ce
gaz.
S'agissant des enjeux de la COP21 qui se tiendra à
Paris et à laquelle la RDC va participer activement aux travaux, il
s'agit d'un rendez-vous crucial où tous les pays de la planète
sont engagés à participer aux négociations climatiques qui
aboutiraient à la signature d'un Accord mondial sur le climat, un Accord
qui aura pour objectif de réduire les émissions de gaz à
effet de serre à 2°C.
Au cours de cette Conférence, les points ci-dessous
sont tirés : l'atténuation du changement climatique ;
l'adaptation au changement climatique ; la gouvernance climatique post 2020 ;
la fixation des moyens de mise en oeuvre relatifs aux finances, au renforcement
des capacités et au transfert de technologie pour tous les pays
signataires à la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement
Climatique. Dans ce cadre, la RDC devra jouer un rôle dans
l'atténuation de
En réaction, l'avocat conseil de l'entreprise
incriminée, Maître Kizumba, affirme que le droit de saisir la
justice est reconnu à toute personne qui se sent laisée. Il
s'était refusé à tout
[240 ]
gaz à effet de serre à cause de sa forêt
pour laquelle elle dispose un actif potentiel naturel, pourvu que sa population
soit en mesure de lutter contre les effets néfastes dudit changement
climatique à travers la mise en oeuvre des actions concrètes.
Claude Iluta Engambi, Président du Conseil
d'Administration de l'ACDI et expert en développement durable, qui a
exposé sur les enjeux de la COP21, a également ajouté que
la RDC ne sera pas épargnée par les conséquences
liées aux effets du changement climatique car les effets prévus
de ce changement se font déjà sentir dans les différents
domaines : agricole et autres et détruisent les
écosystèmes : « le changement climatique est une
priorité nationale, et que notre pays doit tout faire pour
réduire ses émissions de gaz à effet de serre en y jouant
un rôle d'atténuation » laisse entendre Claude Iluta
Engambi.
C. Intervention des instances judiciaires dans la
lutte contre la pollution de rivières à Kinshasa
Le Réseau des ressources naturelles ainsi qu'une
dizaine d'agriculteurs du bas fond des rivières Kyantete et Mura dans la
ville de Likasi, à 120 km de Lubumbashi, avaient traduit en justice la
Société minière Kai Peng Sarl et l'Etat congolais, pour
pollution des rivières et destruction des cultures. Les parties ont
été assignées le 16 Novembre 2016, mais l'audience avait
été fixée au 1er Décembre 2016 devant le
Tribunal de Grande Instance de Likasi. Malgré cette action en justice,
les victimes continuaient d'attendre la matérialisation des promesses
d'indemnisation faites par l'entreprise incriminée.
Pour les victimes, la décision d'aller en justice se
justifie par l'absence, jusqu'à ce jour, de l'indemnisation promise par
la société Kai Peng Sarl, mais aussi par la nouvelle pollution
enregistrée au mois de Novembre. Pour Maître Sabin Mande, membre
du collectif des avocats des victimes, explique : « Ces personnes sont
en justice principalement parce, que déjà au mois de
février, malgré toute la commission que l'autorité
provinciale avait mise sur pied au niveau de la Ville de Likasi, on n'a pas
réellement indemnisé les victimes. Et aujourd'hui, on revient
avec la pollution. Nous, nous estimons qu'il faut, non seulement indemniser les
victimes d'une manière juste, mais aussi dépolluer le site parce
qu'il y a d'autres cette année qui ne savent plus faire les
activités culturales ».
[241 ]
commentaire, préférant attendre le
résultat de l'action judiciaire. Quant au dossier relatif à la
première indemnisation, Me Kizumba reconnait qu'il y a eu du
retard256.
256Iso Bomba, Pr, Lutte contre le changement
climatique en RDC : Une réalité que les congolais ne doivent pas
négliger in
http://7sur7.cd/new/lutte-contre-le-changement-climatique-en-rdc-une-realite-que-les-congolais-ne-doivent-pas-negliger/
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[242 ]
Chapitre IV ANALYSE DE L'EFFORT DE LA RDC DE LUTTE
CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE : ATOUTS, FORCES,
FAIBLESSES, OPPORTUNITES ET MENACES « AFOM/SWOT »
Nous allons, tout au long de ce chapitre, faire une analyse
AFOM/SWOT de l'action de la RDC dans la lutte contre le réchauffement
climatique.
Section 1ère. Atouts de la RDC
Le Président Joseph Kabila avait parlé avec les
Chef d'Etats et de Gouvernement présents à New York... Les pays
participants étaient au total 195. Joseph Kabila aborda les questions
relatives aux tendances du réchauffement climatique dont la RDC a
déjà pris conscience, aux engagements pour la réduction
des émissions de gaz à effet de serre et à la
volonté ferme de Kinshasa de soutenir l'effort mondial en la
matière.
Il avait également évoqué les atouts de
la RDC pour son potentiel hydroélectrique avec notamment, le site d'Inga
détenant à lui seul 44 de 100 000 MW dont dispose la RDC. Joseph
Kabila fit allusion au potentiel forestier faisant du bassin du Congo le second
poumon du monde après celui de l'Amazonie. Deux atouts exclusifs en
Afrique et dont Kinshasa, en raison de son leadership naturel, entend faire
profiter la Communauté internationale.
Certes, il y a là un prix à payer non seulement
en termes financiers, mais aussi et surtout en termes de solidarité dans
une coopération « gagnant-gagnant ». Du reste, les
calamités qui s'abattent sur le monde à cause des perturbations
d'origine humaine ne choisissent ni régions, ni pays. Peu importe
d'être coupable ou victime257.
Les autorités congolaises ont pris les textes
concernant la conservation de la nature, la loi foncière, la loi sur les
hydrocarbures, la loi minière, la loi forestière, la loi sur la
chasse et la loi sur la création des secteurs sauvegardés et, ont
mis en place quelques institutions en vue de la mise en oeuvre de certaines
mesures environnementales. C'est ainsi que se justifie l'existence du
Ministère de l'Environnement créé par l'Ordonnance
n°75-213 du 22 Juillet 1975. Cette dernière détermine ses
attributions qui sont de promouvoir et coordonner toutes les activités
relatives à l'environnement, à la conservation de la nature, au
tourisme et à l'hôtellerie et de prendre toutes
257Mpengo Mbey, S., O.,
Op.cit., p.12.
[243 ]
les initiatives et toutes les mesures tendant à la
pleine réalisation de cette mission conformément au
progrès actuel de la science.
Au clair, deux atouts notables sont à préciser :
? Le potentiel hydroélectrique avec notamment le site
d'Inga détenant à lui seul 44 de 100 000 MW dont dispose la RDC
;
? Le potentiel forestier faisant du bassin du Congo le second
poumon du monde après celui de l'Amazonie.
La RDC a adopté différents Codes
réglementant les activités du pays (Codes minier, agricole, des
investissements, foncier et forestier) de même que des lois,
décrets et ordonnances recommandant de prendre en compte l'environnement
et le patrimoine du pays dans toute activité publique et
privée.
Section 2. Faiblesses
Paragraphe 1er. Non-respect des normes par les exploitants
forestiers et par les autorités
congolaises
La situation environnementale en République
Démocratique du Congo est alarmante. Bien sûr qu'il existe des
textes, mais aussi faut- il les vulgariser à l'endroit de toutes les
personnes intéressées selon le domaine d'intervention. Il sied
également de signaler que le monde est en pleine évolution sur
divers plans et que la réglementation environnementale devra être
adaptée à toutes ces circonstances pour ainsi répondre aux
besoins des populations en temps réels.
Depuis l'indépendance jusqu'à ce jour, la
République Démocratique du Congo s'est suffisamment
industrialisée mais les textes en matière de l'environnement ne
sont pas conséquents à cette part, ceux qui existent ne
répondent plus aux exigences des normes environnementales actuelles. A
titre d'exemple, l'Ordonnance n°41/48 du 12 Février 1953 relative
aux établissements dangereux, insalubres ou incommodes au regard des
établissements humains et de la nature des inconvénients qu'ils
provoquent dans leur environnements immédiat et lointain.
On se rend compte qu'il y a urgence pour la RD Congo de se
doter d'une législation conséquente pour la protection de
l'environnement urbain. Ces établissements polluent les eaux
souterraines et superficielles, rejettent des fluides, des fumées, des
poussières dans l'air, l'eau et sur le sol.
258Notons que d'autres recherches
encouragent plutôt l'intervention de ces Etats en RDC et les
considèrent comme des partenaires qui y apportent de financements en vue
de la protection de l'écosystème.
[244 ]
Les enjeux environnementaux sont inévitables
étant donné que les réserves forestières sont
exceptionnelles sur la lutte contre le réchauffement climatique. Le
changement climatique lance un nouveau défi au système de gestion
forestière en RDC ; ceci présente des enjeux énormes
auxquels le Gouvernement congolais ne bénéficie rien jusqu'au
siècle présent. La gestion durable des ressources naturelles
(fondement de l'agriculture, de la foresterie et de la pèche et
élevage) est la seule capable de relever ce défi. Cependant, des
nombreuses régions du monde font déjà face à une
grave détérioration du climat et le nombre de population en
souffre ; c'est ici le pourquoi de leur présence dans la gestion
forestière en RDC.
Cette dernière a opté pour l'industrialisation
de la filière bois comme axe prioritaire de développement majeur
du secteur forestier. La transformation plus poussée des bois apparait
aujourd'hui comme un outil de développement socio-économique et
la gestion durable des forêts congolaises. Ces politiques ont
été traduites par des lois forestières dont beaucoup sont
actuellement en courses de révision.
En RDC, nombreux acteurs étatiques exploitent des zones
qui leur ont été concédées en violation de
moratoire sur l'attribution de nouveaux titres forestiers de 2002, d'autres
usent de leur gré en exploitant sans autorisations préalable de
la part du Gouvernement. Parmi ces acteurs les plus présents depuis un
laps de temps sont la France, l'Allemagne, l'Afrique du sud, la Belgique, la
Scandinave, la Lybie ; etc.258
En RDC, de nombreux groupes à capitaux Européens
(portugais, allemands, belges, suisses,), ou asiatiques (libanais,
singapourien), comme SODEFOR, ITB, SAFBOIS ou Trans-M, exploitent des zones qui
leur ont été concédées en violation du moratoire
sur l'attribution de nouveaux titres forestiers de 2002. Globalement, la part
du bois importé de la RDC et issu de l'exploitation illégale
reste considérable. Les exploitants forestiers agissent hors de tout
contrôle.
Les industriels prétendent créer d'emplois et
richesses dans les zones qu'ils investissent. Mais, après des
décennies d'exploitation, il n'en est rien. Les attentes sont immenses,
mais les habitants ne récupèrent que des miettes. Les
administrations et les communautés locales ne reçoivent pas les
taxes que les sociétés paient... Seuls les exploitants et
quelques individus corrompus en profitent. Il est temps de soutenir de
véritables alternatives.
[245 ]
Malgré les engagements des exploitants forestiers,
à l'Equateur, des millions d'hectares de forêts détruits ne
sont pas reconstitués. Habitants, services de l'environnement et
Société Civile haussent le ton pour que les fonds perçus
par l'Etat congolais servent réellement à reboiser.
En peu de temps, le paysage a radicalement changé. De
la forêt dense équatoriale avec ses gros arbres dont certains
trônaient à près de 40 mètres de haut et de ses
lianes en tous genres qui bordaient jadis le petit village d'Ekele, à
une trentaine de kilomètres en aval de Mbandaka, sur la rive droite du
fleuve Congo, il ne reste, dix ans après, qu'une grande clairière
parsemée de souches d'arbres blanchies par le soleil, des parasoleils et
autres petits arbustes. La luxuriante végétation a
été dévastée par des exploitants forestiers et des
fabricants de braise259.
Les autorités congolaises ont
régulièrement enfreint leurs propres lois en délivrant des
permis de coupe. La plupart d'exploitants forestiers le font sans
contrôle et ce qui contribue à la déforestation que
connaissent les forêts, pourtant en principe, les permis de coupe
artisanale sont conçus pour permettre aux communautés congolaises
d'exploiter leurs forêts à petite échelle. Toutefois, dans
la pratique, ces permis sont utilisés par les exploitants
étrangers désireux le profiter. L'utilisation abusive de ce
permis fait que le gel imposé à de nouvelles concessions
forestières est mis à mal et que ces nouvelles zones de la
forêt sont couvertes aux entreprises. Il s'agit d'une très
mauvaise nouvelle pour ces forêts et pour les personnes qui en
dépendent.
La faiblesse ou le non-respect des lois a permis aux
compagnies congolaises de piller les forêts, les communautés n'en
retirant guère des bénéfices. En guise d'exemple : le
droit forestier de la R.D.C stipule que deux permis de coupe artisanale, au
maximum, peuvent être octroyés chaque année à des
personnes physiques congolaises équipées d'une scie en long ou
d'une tronçonneuse mécanique. Global witness a
découvert que jusqu'à 12 permis de coupe artisanal sont
attribués par an à des compagnies forestières
étrangères qui pénètrent dans les forêts,
munies d'équipements lourds tels que les bulldozers à des
chargeuses des billets.
259
http://fr.allafrica.com/stories/201307231336.htm
l consulté Mercredi 8 Février 2017 à 18h30.
260Tchoumba, B., Projet pilote
REDD de conservation internationale, 2011 cité par CAMV, Le
Forestier 10, Op.cit., p.21.
[246 ]
Paragraphe 2. Les faiblesses ou les limites de la
stratégie REDD
Les communautés locales, que ce soit autour de Tayna ou
de Kisimba-Ikobo, ne participent pas au processus préparatoire. Certains
ayants-droits fonciers ont signé avec le projet, un acte d'engagement
interprété comme leur consentement au projet, même si ce
consentement semble biaisé par les informations parcellaires et
même incomplètes qui leur ont été
communiquées sur base des promesses de développement et des gains
individuels qu'apporterait le projet.
Ces promesses paraissent naturellement attrayantes dans un
contexte de pauvreté absolue. La question des droits sur le carbone
n'est pas élucidée, ni même discutée avec les
communautés concernées. Les mécanismes de partage des
bénéfices que pourrait générer le projet ne sont ni
clairs pour les responsables du projet, ni pour les communautés et
encore moins pour l'Etat congolais qui, du point de vue légal, est le
véritable propriétaire des réserves naturelles sur
lesquelles porte le projet pilote de REDD.
Cette étude de cas révèle tout simplement
les risques de marginalisation des communautés locales dans un processus
qu'elles ne comprennent pas et auquel elles ne participent pas. Elles se
laissent cependant appâter par les promesses de développement
massif et de gains personnels qui changeraient leur vie pour le mieux, sans que
soient précisés les indicateurs de ce
changement260.
L'intégration du REDD parmi les mesures
d'atténuation des changements climatiques, présente certains
dangers chez les peuples autochtones. Si leurs forêts sont
désignées comme « puits carbone », qu'elles sont
utilisées pour l'échange de permis d'émission, il est
possible qu'on leur empêche d'utiliser leurs forêts à des
fins cérémoniales, l'agriculture itinérante, la cueillette
des produits forestiers ligneux et non ligneux et autres activités
agro-forestiers.
L'exploitation minière à grande ou petite
échelle a des impacts sur l'environnement, l'écologie, la
biodiversité et donc sur le REDD. En effet, les activités qui
entourent l'exploitation des minerais sont, au même titre que
l'exploitation elle-même, source de dégradation des
écosystèmes. La plupart des fois, les carrières
minières sont situées en pleine forêt et nécessitent
donc à ce que les arbres soient coupés pour une bonne
exploitation.
En plus l'installation des mineurs dans les environs du lieu
d'exploitation entraine mêmement des impacts non négligeables sur
l'environnement et par conséquent sur le climat et, au final, sur le
processus REDD lui-même. Le rapport du PNUE de 2010 sur les
activités minières
[247 ]
dans la Province du Katanga en RDC est
révélateur à ce sujet. Selon ce rapport, la plupart des
opérations minières au Katanga, le principal centre minier de la
RDC, sont des exploitations à ciel ouvert qui entrainent une importante
dégradation des sols et du paysage261.
Le Code forestier congolais de 2002 prévoit que tout
déboisement doit être compensé par un reboisement
équivalent, en qualité et en superficie, au couvert forestier
initial réalisé par l'auteur du déboisement. Toute
personne qui, pour les besoins d'une activité minière,
industrielle, urbaine, touristique, agricole ou autre, est contrainte de
déboiser une portion de forêt, est tenue au préalable
d'obtenir à cet effet un permis de déboisement. Pour les
activités agricoles, ledit permis n'est exigé que lorsque le
déboisement porte sur une superficie égale ou supérieure
à deux hectares262.
Au fur et à mesure que les forêts prendront de la
valeur et que l'empiètement sur les forêts des peuples autochtones
par les gens de l'extérieur s'élargira, les conflits
augmenteront. Le REDD+ pourrait ainsi entraîner un grand nombre des
conflits entre les communautés et même au sein des
communautés, vu la valeur accrue des forêts et les
bénéfices attendus des programmes, mais aussi entre les
exploitants locaux et les propriétaires forestiers.
Dès que les compensations au titre de REDD+
commenceront à être versées, le risque existe aussi que les
conflits augmentent et qu'il en surgisse de nouveaux entre les
communautés si des mesures judicieuses ne sont pas prises pour s'assurer
que les différentes communautés et les mécanismes et les
ménages au sein de ces communautés bénéficient
à parts égales de ces, compensations.
D'autres aspects sont à prendre en considération
dans le processus de REDD+ ; il s'agit du changement de mode de vie des peuples
autochtones par le fait qu'avec le REDD+, certaines pratiques d'utilisation des
terres, par exemple, devront être abandonnées par les peuples
autochtones. Il en est ainsi de l'agriculture itinérante faite avec
usage du feu qui est une pratique combattue aujourd'hui à travers le
monde.
Il s'agit également du contrôle approfondi des
forêts visant à améliorer la diversité de l'habitat
pour le gibier ou les pâturages pour le bétail, la collecte de
feu, la coupe d'arbres pour la construction de maisons ou à d'autres
fins, et même la cueillette des produits forestiers non ligneux
considérés comme une forme de « dégradation »
par le mécanisme REDD+. Et comme le REDD+
261CAMV, Le Forestier 10, Op.cit., p.24.
262Art.52 et 53 Code forestier.
[248 ]
vise à réduire la déforestation et la
dégradation des forêts, les communautés autochtones sont et
seront de plus en plus prises pour cible par ces programmes. Cela aura des
répercussions sur le mode de vie et la sécurité des moyens
de subsistances des communautés touchées263.
S'agissant de l'absence de limites claire entre les
habitations et les aires protégées, disons que les parcs et aires
protégées de la RDC sont en danger à cause des
activités humaines, déplore le Congolais Raymond Lumbuenamo,
expert au Fonds Mondial pour la Nature « WWF » ».
Il cite notamment les travaux de champs, la chasse et
l'exploitation de bois ou des minerais qui, selon lui, perturbent la
biodiversité dans ces aires protégées : « Les
pluies qui tombent sur le bassin du Congo dépendent à plus de 80%
de la forêt. Si nous coupons la forêt, il n'y aura plus d'eau ; il
n'y aura plus de fleuves, il n'y aura plus rien. En tant que Congolais, nous
devons faire un effort de protéger les forêts pour
nous-mêmes, d'abord et le reste, ensuite. Si les aires
protégées sont entamées, nous perdrons la mèche qui
ramène l'eau dans l'atmosphère pour qu'il pleuve encore sur le
Congo. Lorsque la forêt disparaît, c'est nous Congolais qui perdons
», déclaré, mercredi 16 Novembre 2016, Raymond
Lumbuenamo.
Il souligne que les activités humaines
détruisent également les habitats des animaux. Cet expert en
environnement attribue cette situation à l'absence de limites claires
entre les habitations et les aires protégées : « Les
intérêts économiques poussent certains opérateurs
véreux à obtenir des documents nécessaires pour exercer
leurs activités sur ces sites, en détruisant toute la flore
», ajoute-t-il.
Environ 17% du territoire national de la RDC est
constitué d'aires protégées. Pour assurer la
sécurité de ces espaces, Raymond Lumbuenamo recommande au
gouvernement de promouvoir une collaboration avec les populations
riveraines264.
263 CAMV, Le Forestier 10, Op.cit.,
pp.44-45.
264Interview accordée par Raymond Lumbuenamo
à radio okapi, in
http://www.radiookapi.net/2016/11/17/actualite/environnement/rdc-les-activites-humaines-menacent-les-aires-protegees
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
[249 ]
Paragraphe 3. Difficultés spécifiques
à la certification dans le bassin du Congo
Elles sont de nature liée aux contraintes propres au
pays, à la prise en compte des aspects sociaux et, à
l'évolution probable.
- Des contraintes propres au pays
La rénovation de Code forestier en 2002 a
instauré l'obligation de procéder à des plans
d'aménagement durable des forêts avant leur exploitation. Cette
prescription d'aménagement forestier détaillé constitue le
préalable à toute certification puisque celle-ci doit se plier
aux réglementations nationales. Or, si ces réglementations
forestières sont relatives, générant ainsi peu de
discrétion, elles diffèrent largement de celles appliquées
dans d'autres bassins comme le Brésil (exemple de la R.D.C sur la
gestion forestière).
Ces difficultés s'expriment clairement quand il s'agit
de déterminer des référentiels nationaux sur la base des
systèmes internationaux de certification. A ce jour, aucun
référentiel national n'a été établi au
Congo. Les audits ne sont possibles que sur la base de
référentiels développés spécifiquement par
les bureaux accrédités à partir de
référentiels internationaux ou sous régionaux.
- De la difficulté de prise en compte des aspects
sociaux
L'attention portée aux exploitants dans les
systèmes actuels de certification se constate avant tout par la place
restreinte accordée aux considérations socio-économiques
locales. Ainsi, comme on peut notamment le voir, dans l'application des cahiers
des charges, il suffit de justifier d'une faible production de bois d'oeuvre
pour qu'il soit libéré de toute obligation
socio-économique vis-à-vis des populations rurales. Et pourtant,
c'est précisément la réalisation de lettres « oeuvre
sociales » qui constitue, aux yeux des communautés, un
élément essentiel d'une gestion durable de la forêt.
La faible implication des communautés locales dans la
définition et application des règles de gestion durable explique,
sans doute partiellement, le nombre limité de forêts
certifiées en RDC.
En simplifiant quelques-uns, on pourrait attribuer les
difficultés d'implantation de la certification d'une part, aux
caractéristiques particulières des plans d'aménagement, et
d'autre part, à la stratégie d'implication locales des principaux
systèmes de certification.
Les activités d'abattage des sociétés
d'exploitation du bois sont tout sauf durables. Ces entreprises travaillent
à un rythme effréné sans aucune planification à
long terme, sans un plan de
[250 ]
Sur le plan large, il serait indispensable de mieux
préciser les rôles respectifs de l'Etat et des concessions
forestières dans le développement de communautés locales.
Pour mémoire, les redevances forestières ont été
sensiblement relevées depuis quelques années et une partie de
cette manne financière est, en principe, destinée à
l'enjeu forestier pour le développement local. En pratique, relativement
peu arrive au niveau des collectivités villageoises et celles-ci
attendent des exploitations forestières. Le développement d'un
pays n'est simplement dans le siècle présent l'affaire de la
croissance économique, il est devenu le concours de plusieurs
facteurs.
En RDC, pays aux diverses ressources nécessaires
pouvant développer l'ensemble du pays, le secteur forestier n'est pas
épargné de la liste de potentialités que compte cette
puissance écologique. Bien que les forêts de la R.D.C soient
très riches en biodiversité, beaucoup de leurs ressources ne sont
pas complètement exploitées notamment les produits forestiers non
ligneux « fruit, écorce, viande de brousse »,
produits pourtant essentiels pour la substance des populations dépendant
de la forêt et ayant en plus de leur attrait économique ou
alimentaire, une importance dans la quête du développement de la
R.D.C.
Section 3. Opportunités
Les opportunités seraient les différentes
rencontres internationales qui se tiennent à travers le monde, avec la
participation de la RDC, et où la RDC même fait souvent objet des
débats du fait de ses atouts précités dans la
première section de ce chapitre.
Section 4. Menaces
Paragraphe 1er. Menaces sur les forêts ainsi que sur
les populations qui en dépendent
directement
L'avenir des forêts ainsi que celui des populations qui
en dépendent, en général et celles des pygmées, en
particulier est menacé. Les compagnies forestières qui
bénéficient d'un titre de coupe légale ou illégale
portent une responsabilité dans la dégradation des
écosystèmes encore intacts ; certaines de ces entreprises
possèdent des titres couvrant de vastes étendues depuis plus
d'une décennie, parfois dans des zones qui présentent une valeur
écologique inestimable. Même si l'exploitation devait se
dérouler dans le respect des règles, dans ces zones les
dégâts écologiques seraient considérables.
[251 ]
gestion adapté pour leurs titres respectifs comme le
veut bien le Code forestier et malheureusement tout ceci aux yeux de nos
décideurs politiques qui laissent ainsi les populations
forestières sans soutien notable face à ces multinationales qui
ravagent presque tout sur leur passage.
Ces entreprises prétendent contribuer positivement au
mieux-être des populations locales, elles affirment donner de l'emploi
aux populations locales, construire pour leurs employés, mais force est
de constater que toutes ces affirmations sont éloignées de la
réalité, les populations sont bel et bien employées mais
à des travaux insalubres et dangereux bafouant ainsi les
législations nationales et internationales en matières de
travail. Les « maisons » des ouvriers n'existent que de nom, ce sont
des huttes et parfois, si pas souvent, les efforts personnels de chaque
ménage.
Paragraphe 2. Les menaces des aires
protégées
En ce qui concerne les infrastructures, d'une façon
générale, seule les Aires Protégées
créées à l'époque coloniale (PNV, PNG et PNU, les
Domaines de chasse de Gangala-na-Bodio et de Maika-Penge) ont été
dotées d'infrastructures immobilières et de surveillance. Celles
qui n'ont pas été détruites par les guerres, sont
aujourd'hui vétustes. Les Aires Protégées établies
après l'indépendance, n'ont jamais été
dotées de ce type d'infrastructures, exception faite à la
Réserve de Faune à Okapis et du Parc National de Kahuzi-Biega.
Dans l'ensemble des Aires Protégées, l'équipement de
brousse, les matériels roulants et ceux d'ordonnancement ont
été pillés et font cruellement
défaut.265
Les menaces qui s'exercent sur ces Aires
Protégées et leurs zones tampons « ZT » respectives
sont nombreuses. Les plus importantes sont : le braconnage, l'occupation des
terres à l'intérieur des Aires Protégées par les
populations et les bandes armées, l'exploitation illégale des
minerais et l'exploitation forestière. A cela s'ajoutent d'autres
menaces telles que la pauvreté grandissantes, l'explosion
démographique, les effets des guerres et de l'instabilité
politique aussi bien en RDC, que dans certains pays voisins. Toutes ces menaces
ont eu des conséquences néfastes sur le statut des Aires
Protégées266.
265Musibono, E., « Les recherches du Sous-sol
en RDC : Etat des lieux » in Actes d'Atelier sur le système
Educatif et la mise en valeur des richesses naturelles de la RDC,
Kinshasa, du 6 au 8 novembre 2006, cité par Omeonga Onakudu, J. et alii,
Op.cit., pp.22-23 ;
266Idem, p.40.
Cependant, étant donné que cette gestion doit
être une affaire de tous, le Code place une obligation à ce
dernier d'impliquer les autres acteurs pour atteindre une gestion durable des
forêts
[252 ]
Bien qu'une grande partie de leur superficie soit encore
préservée, les études montrent que ces
écosystèmes forestiers d'Afrique centrale restent
confrontés à plusieurs menaces directes et indirectes,
constituant des risques élevés qui nécessitent une action
globale concertée pour les empêcher d'advenir.
Paragraphe 3. Exploitation des forêts sans programme
de régénération naturelle ou de reboisement
(exploitation irrationnelle)
Au regard de l'article 52 du Code forestier, tout
déboisement doit être compensé par un reboisement. Dans
l'objectif d'enrichir le compte du trésor public, de lutter contre la
pauvreté des communautés locales à travers l'exploitation
durable des ses forêts, l'Etat, responsable de la reforme
forestière, soustrait l'obligation faite qui, a la responsabilité
de la gestion, de la conservation, de la surveillance et de la police des
forêts a soustrait cette obligation aux exploitants forestiers de
reboiser d'eux-mêmes ; il a, à cet effet, fixé des taxes
entre autres de « reboisement» que les exploitants forestiers doivent
payer. C'est ce qui ressort des articles 121 et 122 du Code forestier en leurs
alinéas.
Mais, dans la réalité, l'Etat ne reboise pas
pendant que les exploitants forestiers, eux s'acquittent de leurs obligations.
Pouvons-nous croire que cet argent est toujours conservé dans la caisse
de l'Etat ou c'est le contraire ? Et, dans cette dernière
hypothèse, où va alors cet argent ? En lisant les dispositions du
Code forestier du début jusqu`à la fin, on trouve que l'Etat est
le premier acteur intervenant dans la gestion des forêts et des
ressources forestières en RD Congo ; il est donc le garant d'une bonne
réforme dans le secteur forestier dans le but d'aboutir à une
gestion durable des forêts au profit de toute sa population, en
particulier et de toute l'humanité, en général.
Ainsi, avec la reforme forestière introduite en 2002,
1'Etat étant le premier responsable de la gestion des forêts, il
lui appartient donc de remplir efficacement son rôle tout en impliquant
tous les acteurs dans la détermination d'atteindre l'objectif
assigné par le nouveau Code forestier dans le cadre de la réforme
forestière en RD Congo. Malheureusement, sur le terrain, la
réalité est toute autre ; soit 1'Etat accomplit ses tâches
sans consulter les autres parties soit il ne les accomplit pas tout simplement
et cela au détriment de sa population surtout celle qui dépend
directement de la forêt dont les peuples autochtones.
[253 ]
et des ressources qu'elles renferment. Les communautés
locales sont l'un des acteurs qui doivent être indispensablement
impliquées dans cette gestion étant donné qu'ils
dépendent quasi totalement des forêts et de par leurs
connaissances mêmes, elles ont su les conserver sans porter atteinte
à l'environnement entendu dans son sens le plus large.
Les exploitants forestiers ont droit d'accès à
la ressource forestière avec comme obligation la gestion durable de ces
ressources et de contribuer au développement socio-économique du
pays et des communautés locales. Cependant dans la pratique, ces
exploitants exercent leurs droits sans tenir compte des obligations auxquelles
ils sont assujettis.
Tout étant mal parti avec l'absence d'une bonne
négociation du cahier des charges entre les exploitants et les
populations riveraines, celles -ci se trouvent dépourvues des moyens de
subsistance et, par conséquent, condamnées à demeurer dans
la pauvreté. Ainsi, au lieu de participer au processus de réforme
proprement dit, les communautés locales se trouvent exclues de la
scène.
Un appel vibrant est alors lancé au Gouvernement de la
RD Congo de pouvoir organiser des ateliers de formation à l`intention
des communautés locales sur la manière de négocier le
cahier des charges. Ainsi, au lieu de jouer leur rôle en tant qu'acteur
dans la gestion des forêts, cette dernière semble n'être pas
atteinte suite à une déforestation accrue due à
l'exploitation industrielle.267
Le principe de participation est à l'origine de la
responsabilisation des populations locales à la gestion viable à
long terme de leur environnement. L'idée générale
d'associer les populations vient de la prise de conscience de leurs
méthodes et de leurs connaissances concernant l'environnement. Celles-ci
leur permettent effectivement de tirer profit du milieu, en maintenant, en
principe, sa capacité de régénération et en
préservant la biodiversité. A cette fin, les acteurs locaux
doivent être associés aux processus de décision et
bénéficier d'une sécurisation foncière
environnementale, c'est-à-dire des droits sur la terre et
vis-à-vis de l'exploitation des ressources naturelles renouvelables et
de la conservation des écosystèmes.
Dès 1977, la Conférence des Nations Unies sur la
désertification recommande expressément cette participation
locale comme « partie intégrante des mesures de
prévention et
267CAMV, Le Forestier 08,
Op.cit., p .33 ; Articles 32 al 2 et 28 ; Déclaration des Nations
Unies mies sur les droits des peuples autochtones in CAMV, Le Forestier 09,
Les communauté et l'exploitation des ressources naturelles en RD
Congo : cas de forêts, de mines et de terres, Bukavu, 2011, p.7 ;
[254 ]
de lutte contre la désertification ». La
Stratégie mondiale de la conservation de 1980 considère avec
force que le soutien à la Conservation doit être assuré par
la participation des populations rurales268.
Les communautés locales et peuples autochtones dont
question sont ceux ayant vécu depuis des milliers d'années en
relation étroite avec leurs terres et avec la nature, en
général. Le Code forestier définit ces communautés
locales comme étant une population traditionnellement organisée
sur la base de la coutume et unie par des liens de solidarité clanique
ou parentale qui fondent sa cohésion interne.
Elle est caractérisée, en outre, par son
attachement à un terroir déterminé. Les plantes et les
animaux qui habitent leur territoire sont leur source de nourriture, de
médicament et de toute leur subsistance. Leurs ressources ne leur sont
pas seulement utiles, mais sont sacrés à leurs yeux. Plusieurs
d'entre eux maintiennent un mode de vie où ils produisent et
récoltent ce qu'il faut mais aussi où ils veillent à ce
que les ressources naturelles soient toujours disponibles pour les
générations à venir. C'est ce qu'on appelle «
utilisation durable des ressources ».
C'est en raison de cette relation étroite et de ce lien
de dépendance avec l'environnement naturel que l'impact des changements
climatiques est plus grave pour les communautés locales et autochtones
que pour d'autres peuples. Par exemple, une augmentation de la
température mondiale d'un degré Celsius occasionnera des
changements dans la croissance des plantes dans la forêt et dans la
reproduction des poissons dans la mer. Avec une augmentation de deux
degrés Celsius, plusieurs plantes et animaux disparaîtront et
seront remplacés par d'autres.
De plus en plus de gens seront touchés par des
inondations, des sécheresses, l'augmentation des maladies, des
phénomènes météorologiques extrêmes et
l'extinction des espèces. Les peuples autochtones qui vivent selon un
mode de vie traditionnel n'utilisent pas beaucoup d'intrants de
l'extérieur sous forme de machines, de combustibles, de fertilisants et
d'autres produits industriels.
Les modes de vie de communautés locales et peuples
autochtones émettent très peu de carbone ou autres GES dans
l'atmosphère. Ils prennent soins de leur environnement et font une
utilisation durable des ressources. Ils améliorent, de par leurs
connaissances traditionnelles, le
268CAMV, Le Forestier 09, Idem, p.26.
[255 ]
piégeage (séquestration) du carbone dans le
monde naturel. En termes scientifiques, leurs modes de vie ont, dans bien de
cas, « un bilan carbone neutre ».
Ce qui signifie que tout le carbone qu'ils émettent est
à nouveau absorbé par la végétation dont ils
prennent soin grâce à leurs pratiques de gestion des ressources.
Grâce à l'utilisation durable qu'ils font des ressources, les
peuples autochtones avaient préservé la biodiversité de
leurs terres. Cependant, bien que les peuples autochtones aient
contribué le moins aux changements climatiques, c'est sur leurs terres
et territoires que les impacts des changements se font le plus sentir.
Paragraphe 4. Non prise en compte des besoins des
populations locales
L'Etat dans l'exercice de ses attributions en matière
de gestion des forêts semble ne pas impliquer effectivement les
communautés locales et encore moins les peuples autochtones car,
dès le départ, la consultation de ces derniers n'avait pas
été prise en considération pour l'élaboration du
Code de 2002, comme le souligne la plainte des associations de défense
des peuples autochtones à la Banque Mondiale.
Ensuite, pour la création des réserves
naturelles et parcs nationaux et l'attribution de concessions d'exploitation,
la participation des communautés locales n `est pas recherchée
comme il se doit selon les prescrits de la Loi de 2002, pourtant la
consultation préalable est prévue dans la procédure de
création de ces espaces et pourrait diminuer le risque des conflits
entre d'une part, l'administration forestière et les communautés
locales et d'autre part, entre les exploitants forestiers et les
communautés locales.... 269
Il faudrait que l'exploitation intensive, abusive des
ressources qui frisent Les pillages des ressources soient
atténuées en fonction des affectations des espaces qui devrait
définir le droit de propriété, ou d'occupation. Ici les
forêts de communautés locales ne doivent pas être
entrainées en remorque sans issue il faudra faire aboutir la question
des textes sur ces forêts. L'accès à ces ressources
forestières et à la participation de ces populations locales et
autochtones à la gestion durable d la forêt. Doit être pris
en compte.
Les forêts congolaises illustrent le paradoxe entre
abondance des ressources et la pauvreté des populations. Des
décennies d'exploitation industrielle ne contribuant pas aucunement au
développement local des promesses non honorées à
répétition, des intimidations, des arrestations
269 CAMV, Le Forestier 09, Op.cit., p.26.
[256 ]
et des mauvais traitements réservés aux membres
de la communauté locale qui osent dénoncer au non-respect des
engagements et les infractions au Code forestier.270
En résumé, les menaces peuvent être directes
ou indirectes :
? Menaces directes
Parmi celles-ci, nous pouvons citer :
Le braconnage et le commerce de viande de brousse ;
L'agriculture ;
L'exploitation du bois ;
La chasse et la pêche (en RDC, on estime qu'environ 75% des
protéines animales
proviendrait de la chasse, régulièrement
pratiquée autour des villages et le long des voies
de communication) ;
L'exploitation minière (celle-ci, lorsqu'elle est
pratiquée à ciel ouvert sur de grandes
superficies, est préjudiciable au maintien de la
biodiversité) ;
La pratique de feu de brousse (celle-ci est la pire de
déforestation que connaissent les forêts
de la RDC, le feu est l'outil privilégié des
agriculteurs traditionnels pour l'instauration de
leurs champs après défrichement de la fort par
l'éleveur, celle-ci facilite l'apparition de
jeunes repousses de gammes vivaces, très
appréciées par le bétail. La forêt craint surtout
le feu et les insectes ravageurs tels la chenille...)
L'exploitation du pétrole et du gaz ;
Les maladies ;
Les conflits armés et la pollution.
? Menaces indirectes
Il y a, entre autres :
Les changements climatiques ; L'urbanisation ;
Les conflits armés et déplacements des populations
;
La croissance démographique ;
Les bonnes intentions du Gouvernement congolais se limitent
pour la plupart au niveau des textes. Elles ne se font pas suivre par une
réalisation effective au niveau du terrain. Il en est
[257 ]
Le défaut de bonne gouvernance ;
L'absence de capacité institutionnelle ;
L'insuffisance des financements à long terme ;
Le manque de compréhension des problèmes
d'échelle ;
Le manque de capacité des ONG et organisations
communautaires locales de suivi et
d'évaluation des activités entreprises sur les
forêts.
Bref, l'industrialisation de bois, la pratique de feu de
brousse et parmi tant d'autres qui sont les causes de déforestation.
Notons que, selon les chiffres fournis par la FAO en 2010, en moyenne 104
Millions d'hectares des forêts ont été annuellement
ravagés par des incendies, des insectes, des maladies, des
sécheresses voire des inondations.
La moitié de la surface totale des massifs forestiers
tropicaux d'Afrique se trouve en République démocratique du
Congo. La biodiversité exceptionnelle des forêts congolaises, qui
abritent de nombreuses espèces endémiques telles que le bonobo,
le gorille des montagnes et l'okapi, a motivé l'inscription de cinq
aires protégées de l'Etat partie sur la liste du patrimoine
mondial entre 1979 et 1996. Confrontés à des menaces qui
pourraient avoir des effets nuisibles sur leurs valeurs de patrimoine mondial,
ces cinq sites ont été inscrits sur la liste du patrimoine
mondial en péril entre 1994 et 1999.
En 2000, le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO initie le
programme « Conservation de la biodiversité en zones de conflit
armé : préserver les sites du patrimoine mondial en
République démocratique du Congo », afin de
préserver l'intégrité des cinq sites congolais dans un
pays en situation de conflit prolongé. L'objectif du programme est
d'éviter la perte de la valeur universelle exceptionnelle des sites et
de réunir les conditions favorables à leur retrait de la Liste du
patrimoine mondial en péril.
Le programme est mis en oeuvre avec l'Institut Congolais pour
la Conservation de la Nature « ICCN », organisme chargé de la
gestion des aires protégées, sous la tutelle du ministère
de l'Environnement, de la Conservation de la Nature et du Tourisme, et le
concours actif des ONG de conservation partenaires de l'ICCN. Face à
cette situation, le cadre juridique international relatif aux forêts est
loin de donner des signaux de convergence, dans la mesure où il
ressemble encore à « une terre de contrastes ».
[258 ]
ainsi de la mise en place effective du Conseil consultatif
national ainsi que ceux provinciaux pouvant permettre aux autochtones
pygmées de participer à la gestion des forêts congolaises,
de même la mise en place du cadastre forestier qui se fait toujours
attendre. La politique forestière nationale sur la base de laquelle tout
le régime forestier du pays devait être basé n'a toujours
pas été élaborée. Toutes ces défaillances
font penser que seule la volonté gouvernementale manque pour La mise en
place et le démarrage sans encombre du processus de réforme en RD
Congo271.
Section 5. Pistes de solution
Paragraphe 1. Réformes du secteur forestier en vue
d'une bonne politique de reboisement
Pour qu'un programme ou une stratégie REDD soit
efficace, des actions concrètes doivent être prises pour aborder
les défauts datant et actuels des politiques forestières et des
reformes en cours en RDC. Ces dernières années, de
réformes du secteur forestier ont généré
d'importantes leçons, tirées en majeure partie des erreurs qui
ont été commises. Ces erreurs peuvent et doivent être
rectifiées. En particulier, les droits et intérêts des
Peuples Forestiers doivent être mis au centre des processus de
réformes et de toute nouvelle initiative REDD, plutôt que
d'être marginalisés comme cela a été le cas
jusqu'à présent.
Afin d'avoir une véritable chance de réussir,
toute initiative REDD en RDC doit être intégrée aux
réformes du secteur forestier du pays, en se fondant sur les
progrès effectués et les leçons apprises, tout en
évitant les erreurs du passé et en corrigeant les défauts.
De plus, les efforts visant à protéger les forêts doivent
être fondés sur les droits des communautés des
forêts, et être conformes aux normes et Accords internationaux sur
l'environnement, les droits de l'Homme et le développement.
Il est à craindre que les communautés
bénéficiaires ne jouent qu'un rôle marginal dans le
processus de prise de décision, au mépris de leur droit à
un consentement libre, éclairé et donné en connaissance de
cause, outre le respect et l'application des lois en faveur des peuples
autochtones, la clarification du régime foncier en RDC serait
également un plus dans les efforts qui tendent à soutenir la
reconnaissance des droits des Peuples Forestiers sur la terre qu'ils occupent
depuis des décennies, la question de l'adoption des textes d'application
des dispositions
271CAMV, Le Forestier 08, Op.cit., p.31.
[259 ]
du code forestier relatives aux Forêts des
communautés locales en RDC se pose donc en termes d'urgence.
C'est à cette condition que les communautés en
RDC pourront participer de façon plus équitable à la lutte
contre la déforestation, et contribuer ainsi à soutenir les
efforts de conservation et la lutte contre le réchauffement
climatique272.
Les textes juridiques nationaux et internationaux
reconnaissent aux communautés locales et autres peuples autochtones
certains droits qui sont nécessaires à leur survie citons entre
autre le droit à la participation, le droit à une politique en
leur faveur et le droit à une distribution équitable dans les,
projets pilotes REDD en RD Congo. Qu'à cela ne tienne, les
communautés locales et les peuples autochtones qui sont des
conservateurs innés des forêts, ne sont pas associés aux
réunions préparations des projets REDD en RD Congo. Les
exploitants forestiers et miniers, qui détruisent les
écosystèmes, y sont plus
considérés273.
Article 32 « ...Les Etats consultent les peuples
autochtones concernes coopèrent avec eux de bonne foi par
l'intermédiaire de leurs propres Institutions représentatives, en
vue d'obtenir leur consentement, donné librement et en connaissance de
cause, avant l'approbation de tout projet ayant des incidences sur leurs terres
ou territoires et autres ressources, notamment en ce qui concerne la mise en
valeur, l'utilisation ou l'exploitation des ressources minérales,
hydriques ou autre »274.
Concernant les dangers que connaît la forêt
Congolaise, le reboisement vient au secours de ces dangers. Les forêts
ont alors comme danger : la pratique de feu de brousse allumé par
l'Homme volontairement ou involontairement pour faciliter soit l'agriculture ou
la chasse ; la déforestation ; la récolte ou destruction des
forêts par l'Homme d'une manière où la vocation du
territoire forestier est changée ; la pollution : elle est liée
à l'activité anthropique ; les séquelles de guerres (les
forêts congolaises ont servi des rebellions comme milieu de refuge).
Le reboisement est donc le contraire de ces actions car
celles-ci risquent d'aggraver le réchauffement climatique qui serait
combattu par l'afforestation. Le laxisme de la R.D.C sur la
272 CAMV, Le Forestier 10, Op.cit., pp.57-60.
273GTCR, Op.cit., pp.51-64.
274Idem, p.6.
[260 ]
forêt serait celui de planter sans fatigue partout
où ses réserves forestières (bois) sont en danger. Il est
évident que le pays protège ses forêts sinon, la suite sera
terrible pour la génération future de l'humanité toute
entière, et d'ailleurs l'accroissement de son espace forestier viendrait
en réponse responsable et ferait que le pays reste l'espoir humanitaire
international. Il est temps pour le gouvernement congolais de faire en sorte
que sa diplomatie soit agissante. On ne connaît non plus une
souveraineté sans diplomatie sinon, c'est de la purge.
En sa qualité d'acteur principal dans la lutte contre
le réchauffement climatique, la RDC, est aujourd'hui en quête de
la réalisation des intérêts forestiers ; c'est le pourquoi
de son Programme Nationale de Forêt-conservation « PNF », il
lui incombe ainsi la mission d'informer la population et les autres partenaires
étrangers sur les activités nationales dans le secteur forestier
et sur leur implication dans la quête d'intérêts aujourd'hui
vital comme l'a fait le Brésil.
Les forêts de la RDC sont un patrimoine exceptionnel
pour la population congolaise et pour l'humanité. Elles doivent
être gérées dans le but de réduire la
pauvreté et de protéger l'environnement du pays, les autres
acteurs ne doivent que collaborer aux objectifs du Gouvernement congolais, qui
naturellement il devait bénéficier.
Paragraphe 3. La certification (Certifier les bois issus
de la RD Congo)
A. Définition et historique
La certification est un phénomène récent
dans le bassin du fleuve Congo comme la gestion forestière. Son
implication est loin d'être achevée et elle est à la fois
complexe et pleine de promesse pour l'avenir.
Vers la fin des années 1990, des appels aux boycotts de
la consommation des bois tropicaux ont été lancés par des
ONG environnementalistes (Greenpeace, Rainforest alliance,
les amis de la terre et certaines antennes nationales du WWF en R.D.C dans le
but de freiner la déforestation de ses forêts.
L'argument de base était que l'exploitation
industrielle et commerciale des bois tropicaux constituait la principale cause
de destruction de ces forêts. Cette initiative menée à
grand renfort de campagnes médiatiques est apparue au début des
années 2000 comme ayant eu un résultat mitigé. Elle
incita, d'autant peu, les exploitations forestières à revoir
leurs pratiques alors qu'une faible partie seulement des bois exploités
avait pour destination les marchés occidentaux, sensibles et qu'une
bonne part de la déforestation était due à d'autres
(agricultures, éleveurs, mineurs, etc.).
[261 ]
L'impact de ce boycott sur l'évaluation de la ressource
forestière a donc été faible et jugé incertain,
voir contre produit par ses promoteurs. La réticence des
sociétés forestières à la fin des années
1990 par rapport au processus de certification n'a toutefois pas
empêché plusieurs Organisations d'en faire un enjeu
stratégique, d'obtenir pour cela des financements substantiels et de
solliciter, à bon escient, des Groupes Nationaux de Travail « GNT
».
La certification devient alors pour la société
forestière, un moyen de reverdir leur image de marque, sans compter
l'intérêt potentiel d'accaparer des nouvelles niches commerciales
sur les marchés occidentaux. Il en va de même pour les Etats
concernés qui voient en la certification une vitrine des enjeux plus
larges de gestion durable et la bonne gouvernance.
Dès le début des années 2000, le nombre
de labels de certification atteint un nombre élevé presque
menaçant la certification de la nouvelle logique. Un groupe
d'Organisations décide alors de mettre en place un système commun
dans lequel les critères seraient harmonisés et un seul label de
certification serait délivré.
En 2003 fut né le Forest Stewardship Council
« FSC ». Par rapport au boycott sur les marché occidentaux,
ces deux initiatives « certification » et « critères et
indicateurs » se veulent réalistes et directes, en s'adressant aux
gestionnaires et en influençant, à terme, les pratiques de
terrain.
En 2007, l'ONG américaine Rainforest alliance
a lancé un programme avec une autre logique. Plutôt que de
boycotter les produits provenant des forêts tropicales, elle a
préféré soutenir la consommation des produits issus de
forêts bien gérées. Afin d'identifier ces produits, elle a
développé un nouveau système : la certification.
A l'heure actuelle, aucune acceptation générique
ne fait autorité et chaque Institution ou Organisme travaillant sur la
gestion forestière produit sa propre définition. En fait,
plusieurs considérations sont presque toujours présentes
(écologiques, économiques, sociales, institutionnelles,
techniques, etc.) mais leur pondération diffère et leurs
formulations divergent. Ces divergences sont encore accrues quand ces efforts
sont utilisés pour mettre en place une procédure de certification
forestière dont les modalités procédurales, les acteurs et
les finalités pratiques peuvent présenter des différences
significatives.
La pression de la Communauté internationale sur
l'actuelle certification des forêts s'est faite ressentir dans le bassin
du Congo par l'arrivé, à partir de 2008, de nouveaux financements
par nouveaux acteurs et des nouvelles coalitions.
[262 ]
B. La RDC et les différents types de
certification
La R.D.C adhéra depuis un temps aux trois
systèmes de certification proposés en Afrique lesquels se sont
sérieusement lancées dans la mise en oeuvre des plans
d'aménagement s'intéressant à la possibilité de
certifier, à moyen terme, leurs concessions, on cite entre autres :
Le système de certification Keurhout Le système PAFC
(Pan-African Forest Certification) Le système ISO (Organisation
Internationale de Normalisation) Il existe actuellement deux
systèmes d'attestation de la légalité de bois :
Par des firmes privées et par l'Etat
a) Le système de certification
Keurhout
Celui-ci correspond aux critères minima de
GFD. Il est établi par le Gouvernement Hollandais
auquel la RDC a copié. Son principe fondamental est que la gestion
forestière assure l'intégrité des fonctions
écologiques et garantisse la continuité des fonctions
économiques, sociales et culturelles de la forêt. Son ambition est
de couvrir davantage de concessions dans le bassin du Congo, et
d'étendre son label à d'autres marchés ;
b) Le système PAFC (Pan-African Forest
Certification)
Ceci a été facilité par les Groupes
Nationaux de Travail « GNT ». L'intérêt est de faire
valider ces systèmes nationaux de certification par le Programme for
the Endorsement of Forest Certification « PEPC » afin qu'il soit
internationalement reconnu.
c)Le système ISO (Organisation Internationale de
Normalisation)
Il offre un cadre pour la certification des systèmes de
gestion de l'environnement. C'est donc à l'organisation candidate
à la certification de faire son propre bilan environnemental et, sur
cette base, de définir une politique avec des objectifs et des moyens de
réalisation et de suivi.
La multiplicité des systèmes de certification de
la durabilité forestière ne doit pas cacher la difficulté
de cette approche, ce qu'atteste d'ailleurs leur application tardive dans le
bassin du Congo. Les entreprises tournées vers l'exploitation, tout
comme les Etats importateurs des bois,
[263 ]
sont ainsi envisagés de recourir à une
procédure plus légère visant à reconnaitre la
légalité des bois échangé sur le marché
mondial.
Il existe actuellement deux systèmes d'attestation de la
légalité de bois : ? Par des firmes
privées
Celles-ci évaluent le respect des
réglementations nationales par les sociétés d'exploitation
forestière. La difficulté centrale de ces certificats est qu'ils
sont à la fois vendus et contrôlés par des firmes
privées, qui se tournent alors en position de juge et partie. Elles
n'ont donc pas le pouvoir sur l'Etat.
? Par l'Etat
La R.D.C a établi un Accord de Partenariat Volontaire
avec l'Union Européenne dans le cadre du processus FLEGT (Forest Law
Enforcement, Gouvernance and Trade) afin de contrôler la
légalité des produits forestiers exploités. Le tout
devrait déboucher à moyen terme sur une stratégie de
contrôle et traçabilité.
En R.D.C, la certification forestière prend plusieurs
visages puisqu'il convier de distinguer les systèmes de certification de
la durabilité forestière de ceux portant sur la
légalité. Le pays participe moins à cette dynamique mais
il est probable que la situation évolue positivement. Il n'en demeure
pas moins que la certification des forêts tropicales reste réduite
à l'échelle globale. Avec seulement 10% de la surface nationale
forestière certifiées, il n'est pas facile d'aboutir à la
certification des forêts.
Paragraphe 3. Compenser le déficit REDD
Bien que certains peuples autochtones soient convaincus que le
REDD ne pourra jamais leur apporter un quelconque avantage, des Organisations
de plusieurs pays participant au REDD+ croient qu'il pourrait, dans certaines
conditions, aider les communautés à réaliser leurs droits
sur leurs terres et ressources, protéger leurs moyens de subsistances
durables et procurer d'autres avantages économiques à leurs
communautés. Il peut aussi leur permettre de renforcer leurs
connaissances traditionnelles et leurs activités de conservation de la
biodiversité.
Depuis le Sommet mondial des peuples autochtones sur les
changements climatiques, tenu à Anchorage, Alaska, en 2009, des peuples
autochtones participant à l'élaboration de politiques
internationales pour le REDD+, ont insisté que le REDD+ ne doit
être mis en oeuvre qu'à condition qu'elle soit fondée sur
le plein respect des droits des peuples autochtones, notamment des
[264 ]
dispositions de la Déclaration des Nations Unies sur
les droits. Cette position a été exprimée dans les
documents de position du Forum International des Peuples Autochtones sur les
Changements Climatiques « FIPAC » et dans ses propositions pour le
texte de négociation de la CCNUCC.
En outre, les pays et Agences qui interviennent dans le
financement et l'exécution des projets se doivent de respecter aussi
leur propre engagement dans le processus REDD. Ce que devrait faire le REDD+
s'il était fondé sur la reconnaissance des droits des peuples
autochtones, c'est d'aider les communautés à protéger leur
mode de vie :
- Le REDD+ pourrait servir à promouvoir la mise en
oeuvre des réformes progressives des lois et politiques relatives aux
terres, aux forêts et aux aires protégées de sorte qu'elles
respectent pleinement les droits des peuples autochtones, y compris le droit
à consultation culturellement appropriée et au consentement libre
et éclairé ;
- Le règlement des revendications des territoires en
suspens pourrait être une exigence ou une condition préalable pour
tout projet de REDD+. Les peuples autochtones pourraient exiger la
réforme des politiques d'attribution de titres fonciers et de
démarcation des terres afin que leurs terres et territoires soient
reconnus en fonction de l'occupation et de l'utilisation traditionnelles, et
que des titres fonciers puissent être délivrés ;
- Le REDD+ pourrait servir de moyen d'assurer le financement,
la reconnaissance et le soutien des territoires ou forêts de conservation
communautaire, et la mise à disposition de fonds pour soutenir les
pratiques de conservation et gestion des peuples autochtones ;
- Le REDD+ pourrait permettre d'assurer la reconnaissance, au
niveau national, du fait que les connaissances traditionnelles des peuples
autochtones sont essentielles à la conservation des forêts. De
plus, leurs connaissances traditionnelles peuvent aussi être mises
à profit et enrichies afin de développer des mesures d'adaptation
et d'atténuation appropriées pour faire face aux impacts des
changements climatiques ;
- Le REDD+ pourrait faciliter l'attribution aux peuples
autochtones de pleins droits de propriété sur les territoires
traditionnels en vue de leur permettre d'accéder directement au
financement international du REDD+ et autres fonds connexes ;
- Du moment que leurs droits sur les terres et ressources sont
pleinement respectés et protégés, les peuples et
communautés autochtones pourraient envisager de se joindre à des
programmes de REDD+ ou prendre eux-mêmes l'initiative et nouer des
partenariats au REDD+ avec des fondations, des Organismes de conservation, des
entreprises privées ou
[265 ]
autres entités offrant une compensation
financière pour les efforts qu' ils déploient pour
protéger leurs forêts.275
Paragraphe 4. Utilisation durable des eaux
Une utilisation durable des eaux douce exige une meilleure
information, une meilleure compréhension du cycle de l'eau, une gestion
de la demande d'eau, une gestion globale de tous les mondes d'utilisation des
sols et des eaux une capacité accrue des institutions à
gérer les eaux douces, une capacité accrue des communautés
à utiliser l'eau de manière durable ; une coopération de
la diversité des espèces aquatique et du fond
génétique.
Les eaux destinées à l'alimentation que nous
fournit la REGIDESO subissent un traitement et font l'objet d'analyse chimique
et même bactériologique sommaires. Mais les populations desservies
utilisent l'eau brute du fleuve, des cours d'eau et des lacs comme eau de
boisson.
Sur le plan national, aucun texte réglementaire n'a
explicitement fixé, jusqu'à ce jour, des normes de qualité
des eaux. Destinés à la consommation humaine. Des sources
imprécises racontent que la REGIDESO applique les normes de
qualité de l'organisation Mondiale de la Santé... actuellement,
les eaux antérieures des lacs et des cours d'eau sont régies par
les textes de lois.
Les pollutions des eaux sont de plusieurs formes, les
pollutions agricoles, la pollution industrielle, la pollution urbaine, la
pollution en matière des organique et enfin la pollution thermique. Nous
avons constaté dans la lecture des textes une préoccupation des
protéger toutes les eaux de surface que les eaux souterraines et le
contrôle d'exercice de droits d'usage d'eau et ce en termes
généraux. C'est dans le sens que l'article 19 de la loi
foncière dispose que nul rie peut corrompre l'eau ni en changer le
cours.276
Malgré cette disposition, des substances de toutes
sortes sont déversées dans les rivières et dans le fleuve
; le rôle d'une législation dans ce cadre est de lutter contre la
pollution des eaux et dans la pratique cette lutte doit être traduite
dans la fixation et le respect des valeurs
275GTCR, Op.cit., pp.42-47. 276 GTCR,
Op.cit., p.35.
[266 ]
réglementaires. Beaucoup de secteur d'activité
économique : agricole, industrielle, pétrolière,
minière, portuaire, routière sont source de pollution des
eaux.
Paragraphe 5. Plan National de Zonage Forestier «
PNZF »
La R.D.C ne peut atteindre les résultats d'un vaste
Plan National de Zonage Forestier PNZF » ; une telle opération
prendra des années voire une décennie. Le pays a un énorme
moyen de gagner, de se procurer des intérêts çà et
là. Un zonage progressif par étapes semble plus approprié.
Il apporterait une réponse quasi immédiate.
Voici les étapes importantes auxquelles le Gouvernement
peut procéder sur la quête de l'intérêt
économique à base de ses forêts :
1) Désigner deux ou trois secteurs de
concentrations de développement des activités forestières
que nous nommons Secteurs de Concentration du Développement Forestier
« CDF ». Pour des questions de politique de développement
territoriale, on pourrait prévoir, par exemple, un secteur dans les
anciennes Provinces de Bandundu, Equateur, Katanga, et Province Orientale
(Provinces forestières de la RDC). La surface de ces secteurs pourrait
varier d'une province à l'autre, en fonction notamment de la surface
forestière économiquement utilisé ;
2) Délimiter un réseau de concessions
forestières à l'intérieur de ces secteurs de
concentration. Les conditions de la contribution de l'activité
économique forestière au développement local seront
fixées et les programme d'encadrement du développement
économique forestier par l'administration forestière et les
autres administrations concernées se précisent
(redéploiement de l'administration en personnel et en moyen
d'identification d'un projet d'aide internationale).Dans le même temps,
une réflexion plus globale sur la mise en valeur et la
préservation de l'ensemble de la forêt congolaise pourra
être conduite. La contribution de la forêt à la
problématique du réchauffement climatique (séquestration
du carbone) pourra également être bien précisée dans
le cadre de cet exercice, d'où la nécessité de bien
protéger la forêt de la RDC en négociant avec les
partenaires par la suite ; ceci procurerait au pays des bénéfices
incomptables.
277 Bakenga Shafali, P., Cours d'Initiation à la
Recherche Scientifique, G1 ECO, UOB, Bukavu, 2016-2017, pp.32-34,
Inédit.
[267 ]
Chapitre V
ETUDE DE CAS SUR LA CONTRIBUTION DE LA RDC A LA
LUTTE CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Nous allons, dans ce chapitre consacré à la
partie pratique de cette étude, décrire nos investigations, en
déterminer la taille de l'échantillon, présenter les
données, discuter les résultats, et expliquer les écueils
de terrain et risques épistémologiques.
Section 1ère. Description de
l'enquête
Pour collecter les données de ce travail, nous avons
procédé par une enquête auprès de certains services
jugés capables de répondre aux questions relatives à notre
étude. Il s'est agi des agents des institutions tant publiques que
privées travaillant sur des thématiques environnementales. Ceci,
seulement dans trois Provinces dont la capitale Kinshasa, siège des
institutions, Nord et Sud-Kivu, pour autant que ce sont ces deux Provinces qui
abritent le lac Kivu réputé pour son gaz méthane, un des
GES et donc agent causal du réchauffement climatique. Ainsi,
l'échantillon était ainsi constitué :
Section 2. Détermination de la taille de
l'échantillon
L'enquête a concerné 48 personnes
composées de 22 enseignants-chercheurs soient 45,83%, 22 agents et/ou
fonctionnaires de l'Etat (membres des Cabinets politiques y compris) soient
45,83%, et 4 membres des Associations privées travaillant sur des
thématiques environnementales soient 8,33%, dans les trois (3) Provinces
choisies. Il s'agit d'un choix juste pour répondre à l'obligation
d'atteindre une trentaine sociologique (30 unités de la population) dans
toute enquête dans le cadre d'un travail scientifique
rédactionnel277.
? Structure de l'échantillon
Tableau 5. Structure de l'échantillon
[268 ]
N°
|
Provinces
|
Enseignants- chercheurs
|
Agents et/ou fonctionnaires de l'Etat
|
Membres Associations
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
1
|
Kinshasa
|
4
|
18,2
|
8
|
36,4
|
0
|
0,0
|
12
|
25,0
|
2
|
Nord-Kivu
|
0
|
0,0
|
6
|
27,3
|
0
|
0,0
|
6
|
12,5
|
3
|
Sud-Kivu
|
18
|
81,8
|
8
|
36,4
|
4
|
100,0
|
30
|
62,5
|
TOTAL
|
22
|
100,0
|
22
|
100,0
|
4
|
100,0
|
48
|
100,0
|
Sources : Nos enquêtes sur terrain
d'Octobre 2017 à Février 2018
Commentaire : il ressort de ce tableau que la
plupart de nos enquêtés étaient des enseignants-chercheurs
et les agents et/ou fonctionnaires de l'Etat ; ceci est dû au fait que ce
sont ces premiers qui s'adonnent plus aux travaux de recherche sur les efforts
de la RDC en matière de lutte contre le réchauffement climatique,
alors que ces seconds vivent et participent à ces efforts.
Structure de l'échantillon
Kinshasa Nord-Kivu Sud-Kivu
Enseignants-chercheurs Agents et/ou fonctionnaires de l'Etat
Membres Associations Total
35
|
|
|
|
30
|
|
|
|
25
|
|
|
|
20
|
|
|
|
15
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
12
|
5
|
|
|
|
0
|
4
|
8
|
0
|
|
|
|
|
Effectifs
8
0
6
0
6
18
4
30
Graphique 1. Histogramme de la Structure de
l'échantillon
[269 ]
Enseignants-chercheurs
Agents et/ou fonctionnaires de l'Etat Membres Associations
8
Kinshasa
0
4
Nord-Kivu
0
6
Enseignants-chercheurs
Agents et/ou fonctionnaires de l'Etat Membres Associations
Nord-Kivu
0
6
Enseignants-chercheurs
Agents et/ou fonctionnaires de l'Etat Membres Associations
Fig.10. Diagrammes de la Structure de
l'échantillon
Tableau 6. Structure détaillée de
l'échantillon
N°
|
Provinces
|
Enseignants-chercheurs
|
Agents et/ou fonctionnaires de l'Etat
|
Membres Associations
|
TOTAL
|
Inst
|
Eff.
|
%
|
Inst
|
Eff.
|
%
|
Inst
|
Eff.
|
%
|
Eff.
|
%
|
|
|
Dpt
|
2
|
4,2
|
SGE
|
4
|
8,3
|
|
|
|
12
|
25,0
|
|
|
RI/UNIKIN
|
|
|
SGA
|
2
|
4,2
|
|
|
|
|
|
1
|
Kinshasa
|
|
|
|
|
|
|
-
|
-
|
-
|
|
|
Dpt
|
2
|
4,2
|
|
|
Env/UNIKIN
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
OCDD
|
2
|
4,2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IPAPEL
|
2
|
4,2
|
|
|
|
6
|
12,5
|
2
|
Nord-Kivu
|
-
|
-
|
OVG
|
2
|
4,2
|
-
|
-
|
-
|
|
|
|
2
|
4,2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C.P. Env
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
Sud-Kivu
|
ISP/BKV
|
2
|
4,2
|
IPAPEL
|
2
|
4,2
|
CAMV
|
4
|
8,3
|
|
62,5
|
[270 ]
|
|
ISDR/BKV
|
2
|
4,2
|
C.P. Env
|
2
|
4,2
|
|
|
|
30
|
|
|
|
UOB
|
10
|
20,8
|
Cab. Min Hydro
|
2
|
4,2
|
-
|
-
|
-
|
|
|
|
|
ULGL
|
4
|
8,3
|
ICCN
|
2
|
4,2
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
|
22
|
45,9
|
|
22
|
46,1
|
|
4
|
8,3
|
48
|
100,0
|
Sources : Nos enquêtes sur terrain
d'Octobre 2017 à Février 2018
Section 3. Présentation proprement-dite des
données
Tableau 7. Participation de la RDC à lutte contre
le réchauffement climatique au niveau international
Variables
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Participation du pays à des rencontres internationales sur
le climat
|
18
|
37,5
|
37,5
|
37,5
|
Organisation, en RDC, des Conférences, Ateliers, Sommets
et/ou autres rencontres internationales sur le climat
|
2
|
4,2
|
4,2
|
41,7
|
Projet, avec le Rwanda, d'extraction du gaz méthane du lac
Kivu
|
4
|
8,3
|
8,3
|
50,0
|
Toutes les réponses sont vraies
|
16
|
33,3
|
33,3
|
83,3
|
Autres (à préciser s'il y en a)
|
8
|
16,7
|
16,7
|
100,0
|
Total
|
48
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes sur terrain
d'Octobre 2017 à Février 2018.
Commentaire : Dans la variable « Autres
(à préciser) » ici, il s'agit, soit des
enquêtés qui ont choisi deux assertions (et non trois assertions
car c'est réservé à l'assertion « Toutes les
réponses sont vraies »), soit ceux qui ont nuancé
l'assertion, soit encore ceux qui ont apporté les éléments
nouveaux suivants :
Il existe aussi des stratégies ou une politique
traditionnelle et/ou coutumière de protection de l'environnement ;
Souscription à la stratégie REDD,
stratégie-cadre nationale sur la REDD+ ;
Stratégie LEDS ;
[271 ]
- Politique, Stratégie et Plan d'Action en matière
du changement climatique ;
- Stratégie sur la réduction des Risques des
catastrophes ;
- Programme d'Action National d'Adaptation au changement
climatique « PANA » avec trois (3) projets planifié dont PANA
ASA qui a déjà pris fin, PANA AFE, et PANA ZONE COTIERE, qui sont
encore en cours ;
- Plan National d'Adaptation en RDC ;
- Plaidoyers quant à la prise en compte des projets de
lutte de contre la déforestation, la centrale hydroélectrique,
l'énergie renouvelable ;
- Loi sur la lutte contre la pollution provoquée par
les activités humaines (pétrole, insalubrité, politique
industrielle, véhicules, tout ceci générant le GES ;
- Lois contre les Substances Appauvrissant la Couche d'Ozone
« SAO278 » (ex : Gonflage des mousses et nettoyage des
métaux par solvants).
Graphique 2. Histogramme de la participation de la ROC
à lutte contre le réchauffement climatique au niveau
international
Participation de la RDC à lutte contre le
réchauffement climatique au niveau international
20
|
18
|
|
|
|
16
|
|
|
|
|
|
14
|
|
|
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
18
|
|
8
|
|
|
16
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
2
|
|
|
4
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A B C D E
|
Effectifs
Avec :
A : Participation du pays à des
rencontres internationales sur le climat
B : Organisation, en RDC, des
Conférences, Ateliers, Sommets et/ou autres rencontres
internationales sur le climat
278 Quelques SAO sont : CF11, CFC12, CFC12, CFC18 (mélange
du R502), les halons (1211, 2402), ...
Source : Nos enquêtes sur terrain
d'Octobre 2017 à Février 2018.
[272 ]
C : Projet, avec le Rwanda, d'extraction du gaz
méthane du lac Kivu
D : Toutes les réponses sont vraies
E : Autres (à préciser s'il y en
a)
Participation de la RDC à lutte contre le
réchauffement climatique au niveau international
16
8
4
2
18
Participation du pays à des rencontres internationales sur
le climat
Organisation, en RDC, des Conférences, Ateliers, Sommets
et/ou autres rencontres internationales sur le climat
Projet, avec le Rwanda, d'extraction du gaz méthane du lac
Kivu
Fig. 8. Diagramme de la participation de la RDC à
lutte contre le réchauffement climatique au niveau
international
Tableau 8. Stratégies nationales de la RDC de
lutte contre le réchauffement climatique
Variables
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Mise en place d'un cadre légal et institutionnel de
gestion forestière
|
14
|
29,2
|
29,2
|
29,2
|
Mise en place d'un cadre légal et institutionnel de
gestion de l'eau
|
0
|
0,0
|
0,0
|
29,2
|
Tenue des assises sur la protection et préservation
de
l'écosystème (forestier et aquatique)
|
6
|
12,5
|
12,5
|
41,7
|
Toutes les réponses sont vraies
|
16
|
33,3
|
33,3
|
75,0
|
Autres (à préciser s'il y en a)
|
12
|
25,0
|
25,0
|
100,0
|
Total
|
48
|
100,0
|
100,0
|
|
[273 ]
Commentaire : Dans la variable « Autres
(à préciser) » ici, il s'agit, soit des
enquêtés qui ont choisi deux assertions (et non trois assertions
car c'est réservé à l'assertion « Toutes les
réponses sont vraies »), soit ceux qui ont nuancé
l'assertion, soit encore ceux qui ont apporté les éléments
nouveaux suivants :
? Option pour les 15% du territoire pour maintenir les
forêts sous-forme des réserves ;
? Mise en place d'un Plan stratégique national du
développement durable qui prévoit la création des aires
protégées à l'échelle de 17% sur terre et 10% en
mer en 2020 ; son exécution en Provinces ;
? Stratégie nationale de la lutte contre la
déforestation officiellement adoptée en 2012 et soutenue par les
pays tels que Norvège, Allemagne, France, Grande-Bretagne, et l'UE ;
? Accélération du Programme de reboisement, de
protection de la forêt par la création des aires
protégées, de l'éducation et la participation de la
population.
Graphique 3. Histogramme des stratégies nationales
de la ROC de lutte contre le réchauffement climatique
Stratégies nationales de la RDC de lutte contre
le réchauffement climatique
18
|
16
|
|
|
|
14
|
|
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
|
|
16
|
|
|
|
|
|
|
|
14
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
12
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A B C D E
Effectifs
Avec :
A : Mise en place d'un cadre légal et
institutionnel de gestion forestière
B : Mise en place d'un cadre légal et institutionnel de
gestion de l'eau
C : Tenue des assises sur la protection et préservation de
l'écosystème (forestier et aquatique)
D : Toutes les réponses sont vraies
E : Autres (à préciser s'il y en a)
Commentaire : Dans la variable « Autres
(à préciser) » ici, il s'agit soit des enquêtés
qui ont soit, choisi deux, trois, ou quatre assertions (et non cinq assertions
car c'est réservé à l'assertion « Toutes les
réponses
[274 ]
Stratégies nationales de la RDC de lutte
contre le réchauffement
climatique
12
16
14
6
0
Mise en place d'un cadre légal et institutionnel de
gestion forestière
Mise en place d'un cadre légal et institutionnel de
gestion de l'eau
Tenue des assises sur la protection et préservation de
l'écosystème (forestier et aquatique)
Toutes les réponses sont vraies
Autres (à préciser s'il y en a)
Fig. 9. Diagramme des stratégies
nationales de la RDC de lutte contre le réchauffement
climatique
Tableau 9. Acteurs intervenant dans la lutte contre le
réchauffement climatique en RDC
Variables
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Gouvernement Congolais au travers de ses Ministères
concernés
|
4
|
8,3
|
8,3
|
8,3
|
Gouvernements étrangers
|
0
|
0,0
|
0,0
|
8,3
|
Organisations Internationales
|
2
|
4,2
|
4,2
|
12,5
|
Organisations Non Gouvernementales et autres Associations vertes
(nationales et internationales)
|
2
|
4,2
|
4,2
|
16,7
|
Individus
|
0
|
0,0
|
0,0
|
16,7
|
Toutes les réponses sont vraies
|
36
|
75,0
|
75,0
|
91,7
|
Autres (à préciser s'il y en a)
|
4
|
8,3
|
8,3
|
100,0
|
Total
|
48
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes sur terrain
d'Octobre 2017 à Février 2018.
[275 ]
sont vraies »), soit ceux qui ont nuancé
l'assertion, ou soit ceux qui ont apporté les éléments
nouveaux suivants :
? Les universités ayant l'Environnement comme domaine
d'enseignement ;
? Le patronat (FEC, par exemple) ;
? Les individus comprennent les communautés locales
(autochtones, notamment les pygmées qui développent des
stratégies pour protéger la forêt) et les autres
responsables des projets de développement.
Graphique 4. Histogramme des acteurs intervenant dans la
lutte contre le réchauffement climatique en RDC
Acteurs intervenant dans la lutte contre le
réchauffement climatique en RDC
40
|
|
|
|
|
|
35
|
|
|
|
|
|
|
|
36
|
30
|
|
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
|
|
10
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
0
|
0
|
2
|
2
|
0
|
4
|
4
|
|
|
|
A
|
B
|
C
|
D
|
E F G
|
Effectifs
Avec :
A : Gouvernement Congolais au travers de ses
Ministères concernés
B : Gouvernements étrangers
C : Organisations Internationales
D : Organisations Non Gouvernementales et autres
Associations vertes (nationales et
internationales)
E : Individus
F : Toutes les réponses sont vraies
G : Autres (à préciser s'il y en
a)
Commentaire : Dans la variable « Autres
(à préciser) » ici, il s'agit soit des enquêtés
qui ont soit, choisi deux, ou trois assertions (et non quatre assertions car
c'est réservé à l'assertion « Toutes les
réponses sont
[276 ]
Acteurs intervenant dans la lutte contre le
réchauffement climatique en RDC
36
4
4 02
20
Gouvernement Congolais au travers de ses Ministères
concernés Gouvernements étrangers
Organisations Internationales
Organisations Non Gouvernementales et autres Associations vertes
(nationales et internationales)
Individus
Toutes les réponses sont vraies Autres (à
préciser s'il y en a)
Fig. 10. Diagramme des acteurs intervenant dans la lutte
contre le réchauffement climatique en RDC
Tableau 10. Obstacles à l'effort de la RDC de
lutte contre le réchauffement climatique
Variables
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Non-respect des lois par les exploitants forestiers
|
8
|
16,7
|
16,7
|
16,7
|
Non-respect des lois par les gouvernants
|
4
|
8,3
|
8,3
|
25,0
|
Absence des limites claires entre habitations et aires
protégées
|
0
|
0,0
|
0,0
|
25,0
|
Manque de contrôle par les gouvernants
|
0
|
0,0
|
0,0
|
25,0
|
Toutes les réponses sont vraies
|
8
|
16,7
|
16,7
|
41,7
|
Autres (à préciser s'il y en a)
|
28
|
58,3
|
58,3
|
100,0
|
Total
|
48
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes sur terrain
d'Octobre 2017 à Février 2018.
[277 ]
vraies »), soit ceux qui n'ont donné aucun avis
à la question, soit ceux qui ont nuancé l'assertion, soit encore
ceux qui ont apporté les éléments nouveaux suivants :
- Crise de gouvernance : manque de contrôle de suivi des
mesures prises par le Gouvernement pour respecter les lois, faiblesse de
politique active opérationnelle (étant encore à la phase
des pourparlers, on continue à attraper des exploitants
illégaux), absence d'éducation environnementale
médiatique, existence de certaines zones continuant à
échapper au contrôle du pouvoir, en complicité de pays
voisins, de certains groupes armés, non gestion des déchets,
absence de la politique du gazonnage, non-application des lois existantes,
non-vulgarisation de ces lois, les lois (Codes) adoptées ne sont ni
adaptées ni actualisées ou harmonisées car devenus
obsolètes, problème des langues utilisées dans ces lois,
manque des statistiques fiables des données liées au changement
climatique, absence d'aménagement forestier, faible suivi (monitoring)
d'institutions spécialisées pour le suivi d'état de
l'atmosphère, ressources humaines et financières en la
matière limitées (la RDC investit trop peu des moyens dans la
lutte contre le réchauffement climatique, aussi la faible
spécialisation au niveau des universités) ;
- Manque d'expertises aux thématiques en rapport avec
le changement climatique ;
- Manque des moyens financiers pour exploiter les ressources
hydrauliques afin de parier à la carence en énergie
électrique, hydraulique de la RDC évaluée à100 000
USD ;
- Les centrales thermiques assez rares (projet d'Inga avec
problème de financement) ;
- Dans le changement climatique, deux paramètres sont
pris en compte : la température et les précipitations. La RDC ne
dispose pas d'équipements fiables pour prendre les données. Ceux
à sa disposition sont vétustes, obsolètes.
- Conflits des compétences et des
responsabilités (Chevauchement des textes légaux : Code
forestier, Code agricole, Code minier, loi foncière ; et
rivalités), instabilité des institutions politiques ;
- Non-respect des lois par les gouvernés ;
- La négligence de la forêt naturelle par les
fondateurs de la REDD ;
- La concession minière entrant en contradiction avec
les concessions des forêts ;
- Appropriation de l'adhésion à toutes les lois
(les lois étant opposées aux aspects coutumiers de la gestion, et
parfois, manque d'échange avec les populations autochtones (d'où
les conflits) ;
[278 ]
? Pauvreté généralisée
(misère) due au fait que l'insécurité revient toujours,
chômage ou encore mauvaises conditions socio-économiques de la
population qui n'a d'autres choix que de recourir à la forêt.
Graphique 5. Histogramme des obstacles à l'effort
de la ROC de lutte contre le réchauffement climatique
Obstacles à l'effort de la RDC de lutte contre
le réchauffement climatique
30
|
|
25
|
|
|
20
|
|
|
15
|
|
|
28
|
10
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
8
|
|
|
|
|
4 0 0
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
A B C D E F
|
effectifs
Avec
A : Non-respect des lois par les exploitants forestiers
B : Non-respect des lois par les gouvernants
C : Absence des limites claires entre habitations et aires
protégées
D : Manque de contrôle par les gouvernants
E : Toutes les réponses sont vraies
F : Autres (à préciser s'il y en a)
[279 ]
Obstacles à l'effort de la RDC de lutte contre
le réchauffement climatique
28
8
8
4
0
Non-respect des lois par les exploitants forestiers
Non-respect des lois par les gouvernants
Absence des limites claires entre habitations et aires
protégées
Manque de contrôle par les gouvernants
Toutes les réponses sont vraies
Autres (à préciser s'il y en a)
Fig. 11. Diagramme des obstacles à l'effort de la
RDC de lutte contre le réchauffement climatique
Tableau 11. Menaces à la forêt
congolaise
Variables
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Agriculture, exploitation du bois, braconnage et commerce de la
viande de brousse
|
6
|
12,5
|
12,5
|
12,5
|
Exploitation minière, du pétrole et du gaz
|
0
|
0,0
|
0,0
|
12,5
|
Pêche, maladies, pollution, conflits armés et
déplacements des populations
|
0
|
0,0
|
0,0
|
12,5
|
Changements climatiques, urbanisation, croissance
démographique
|
4
|
8,3
|
8,3
|
20,8
|
Défaut de bonne gouvernance, absence de capacité
institutionnelle, insuffisance de financement à long terme, manque de
compréhension des problèmes d'échelle, manque de
capacité des ONG et Organisations communautaires locales de suivi et
d'évaluation des activités entreprises sur la foret
|
4
|
8,3
|
8,3
|
29,2
|
Toutes les réponses sont vraies
|
18
|
37,5
|
37,5
|
66,7
|
Autres (à préciser s'il y en a)
|
16
|
33,3
|
33,3
|
100,0
|
Total
|
48
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes sur terrain
d'Octobre 2017 à Février 2018.
[280 ]
Commentaire : Dans la variable « Autres
(à préciser) » ici, il s'agit soit des enquêtés
qui ont soit, choisi deux, trois, ou quatre assertions (et non cinq assertions
car c'est réservé à l'assertion « Toutes les
réponses sont vraies »), soit ceux qui ont nuancé
l'assertion, soit, enfin, ceux qui ont apporté les
éléments nouveaux suivants :
? L'exploitation (abusive) de la forêt à grande
échelle, sans intention de reboisement ;
? La vente de grandes concessions forestières aux
agriculteurs et/ou accaparement des terres par de grandes
sociétés privées ;
? Manque de l'information sur le changement climatique par les
exploitants forestiers ;
? Problème financier dans le cadre de l'exécution
des projets de la conservation de la nature ;
? 80% des ménages utilisent encore les bois de
chauffage (foyers non améliorés, 3 pierres à
braséro) ; utilisent l'hydroélectricité.
16
14
12
10
8
Effectifs
6
4
2
0
16
18
Menaces à la forêt congolaise
A B C D E F G
18
20
Graphique 6. Histogramme des menaces à la
forêt congolaise
[281 ]
Menaces à la forêt congolaise
A B C D E F G
16
18
6
0
4
4
Fig. 12. Diagramme des menaces à la forêt
congolaise
Avec :
A : Agriculture, exploitation du bois, braconnage et commerce de
la viande de brousse
B : Exploitation minière, du pétrole et du gaz
C : Pêche, maladies, pollution, conflits armés et
déplacements des populations
D : Changements climatiques, urbanisation, croissance
démographique
E : Défaut de bonne gouvernance, absence de
capacité institutionnelle, insuffisance de financement à long
terme, manque de compréhension des problèmes d'échelle,
manque de capacité des ONG et Organisations communautaires locales de
suivi et d'évaluation des activités entreprises sur la
forêt
F : Toutes les réponses sont vraies
G : Autres (à préciser s'il y en a)
[282 ]
Tableau 12 . Pistes de solution en vue d'une contribution
efficace de la ROC à la lutte contre le réchauffement
climatique
Variables
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Pourcentage valide
|
Pourcentage cumulé
|
Prendre en compte la participation des communautés
locales avant tout projet ayant trait à l'écosystème
|
6
|
12,5
|
12,5
|
12,5
|
Amener les exploitants forestiers et autres partenaires à
respecter toujours leurs engagements
|
2
|
4,2
|
4,2
|
16,7
|
Collaborer, avec l'étranger, aux fins de rendre plus
sévères les mesures de certification des bois issus du Congo aux
fin de limiter leur
exploitation irrationnelle
|
0
|
0,0
|
0,0
|
16,7
|
Toutes les réponses sont vraies
|
12
|
25,0
|
25,0
|
41,7
|
Autres (à préciser s'il y en a)
|
28
|
58,3
|
58,3
|
100,0
|
Total
|
48
|
100,0
|
100,0
|
|
Source : Nos enquêtes sur terrain
d'Octobre 2017 à Février 2018.
Commentaire : La variable « Autres
(à préciser) » comprend, soit des enquêtés qui
ont soit, choisi deux assertions (et non trois assertions car c'est
réservé à l'assertion « Toutes les réponses
sont vraies »), ou soit ceux qui ont nuancé l'assertion, soit ceux
qui ont apporté les éléments nouveaux suivants :
- Renforcer les mécanismes visant à lutter contre
le changement climatique et y consacrer
un financement adéquat, apporter des appuis financiers
aux plans simples de gestion des boisements étatiques, mettre des moyens
financiers nécessaires pour soutenir les projets liés au
changement climatique ;
- Améliorer le cadre légal et doter le pays des
moyens et compétences, revoir son Code forestier (la RDC) qui ouvre
à un déboisement (une déforestation) extrêmement
grave de sa forêt qui régénère pas (il faut 200 ans
pour qu'elle repousse) : permet d'exploiter 76 concessions forestières
(et d'ailleurs, 156 étaient prévues au départ), mettre de
l'ordre dans le cadre légal et institutionnel mais aussi respecter ses
engagements (la RDC), Instaurer la taxe-carbone, l'exploitation rationnelle des
bois, renforcer le droit de l'environnement ;
- Opérer le suivi des stratégies mises en oeuvre
dans la lutte contre le réchauffement climatique ;
- Respecter des lois et règles liées aux
changements climatiques ;
- Mettre en place des programmes fiables liés au
changement climatique ;
- Mettre en oeuvre (de façon effective) et promouvoir
la REDD+, le Plan National d'Adaptation et développer une agriculture
durable ;
[283 ]
- Promouvoir et développer les énergies
nouvelles et renouvelables « ENR », moins
polluantes et convertir les énergies émettrices
en énergies renouvelables, pour réduire les
énergies fossiles ou éoliennes (vent) et les
énergies solaires ;
- Orienter l'agriculture vers l'agroécologie et
l'agroforesterie ;
- Inciter à l'efficacité
énergétique (améliorer les techniques de carbonisation et
vulgariser
les foyers améliorés à grande
échelle) ;
- Développer le système de transport de commun
;
- Implémenter des activités de
plantage/plantation des arbres là où c'est possible ;
- Protéger les zones forestières encore vierges
ou riches.
- Amener les services à contribuer au respect strict
des normes
environnementales élémentaires (y compris
l'application de la certification et/ou l'éco-
labélisation environnementale dans ces entreprises
(services) ;
- Appliquer le principe du pollueur-payeur ;
- Interdire (la RDC) d'importer les voitures qui datent
d'avant 2006, très pollueuses qui
favorisent le GES, étant donné que ces
véhiculent circulent au pays ;
- Ne pas donner libre-cours à une multinationale de
concession forestière ;
- Investir dans les centrales moyennes et
méga-centrales dans les investissements décisifs ;
- Développer la spécialisation dans les
universités (formation avancée 3ème Cycle et
mise en
pratique des formations acquises) ;
- Participer activement et régulièrement aux
sommets mondiaux sur le climat, signer et
ratifier les Accords ad hoc, en y envoyant des personnes
compétentes, de vrais experts en
la matière en évitant donc le népotisme,
faire donc des délégations à niveaux au niveau de
la coopération internationale au lieu du
népotisme ;
- Mettre en oeuvre le principe de subsidiarité
(suppléance) du développement durable, en
vertu duquel certaines matières échappant
à la Communauté internationale devraient se
rabattre à la communauté locale, aux Provinces
;
- Créer l'emploi, sensibiliser et vulgariser les textes
sur la protection et la gestion de
l'environnement ;
- Réduire la pression agricole dans le cadre de la REDD
;
- Renforcer les forêts anthropiques ;
- Combattre la pauvreté qui atteint plus de 90% de la
population congolaise ;
- Eduquer la population (Education relative à
l'Environnement « ERE » (mésologique) ;
[284 ]
- Développer la campagne de sensibilisation et de
mobilisation des populations congolaises autour des thèmes cognitifs
(les techniques, les connaissances) et psychologiques (changement des
mentalités), mobiliser et sensibiliser tout le monde, y compris les
jeunes à un niveau plus élevé aux enjeux du changement
climatique, à la nécessité du reboisement, aux politiques
anti-pollution par les voitures, aux politiques sur le feu de brousse et
élevage sans feu de brousse, à l'agriculture non
itinérante (non de la forêt) ;
- Renforcer les capacités humaines en matière de
changement climatique ;
- Elaborer des stratégies, des programmes, des plans et
des projets liés au changement climatique. Exemple : les communications
nationales sur le changement climatique, rapport biennal, ... ;
- Dégager des réformes-clés sur
l'utilisation des terres, sur le droit foncier : agir sur tous les moteurs de
la déforestation ;
- Renforcer les acquis et les valeurs d'éthique
environnementale (conscience patriotique, prévention, bonne gouvernance,
solidarité, conservation de la nature, assainissement ou lutte contre
l'insalubrité, respect de l'autorité, respect du patriotisme
national, respect du sens de dignité et de l'honneur ;
- Mettre en place des institutions légales liées
au climat ;
- Changer nos habitudes de consommation (opter pour des
mesures végétariennes/ ralentir la production de viandes,
rentabiliser et recycler de nos produits de consommation) ;
Pistes de solution en vue d'une contribution efficace
de la RDC à la lutte contre le réchauffement
climatique
30
28
25
20
15
Effectifs
12
10
5
2 0
0
6
A B C D E
Graphique 7. Histogramme des pistes de solution en vue
d'une contribution efficace de la ROC à la lutte contre le
réchauffement climatique
[285 ]
Pistes de solution en vue d'une contribution efficace de la RDC
à la lutte contre le réchauffement climatique
28 12
A B C D E
6
20
Fig. 13. Diagramme des pistes de solution en vue d'une
contribution efficace de la RDC à la lutte contre le
réchauffement climatique
Avec :
A : Prendre en compte la participation des communautés
locales avant tout projet ayant trait à l'écosystème
B : Amener les exploitants forestiers et autres partenaires
à respecter toujours leurs engagements
C : Collaborer, avec l'étranger, aux fins de rendre
plus sévères les mesures de certification des bois issus du Congo
aux fin de limiter leur exploitation irrationnelle
D : Toutes les réponses sont vraies
E : Autres (à préciser s'il y en a)
[286 ]
Section 4. Discussion des résultats
Paragraphe 1. De la contribution de la RDC dans
l'atténuation du réchauffement climatique sur le plan
international
Selon la première hypothèse de cette
étude, sur le plan international, nous pouvons faire mention de la
participation de la RDC aux Conférences des Parties sur le changement
climatique « COP », et autres Conférences de
coopération multilatérale, plurilatérales,
régionales et bilatérales, la signature et éventuelle
ratification d'Accords ad hoc et ; la tenue, en RDC, des Conférences
internationales sur la protection et la préservation de
l'écosystème, le financement des projets congolais de
développement durable (en l'occurrence l'investissement forestier) par
les partenaires internationaux, les projets conjoints de dégazage des
cours d'eaux contenant le gaz méthane « CH4 » et le dioxyde de
carbone « CO2 », etc.
Au clair, A l'échelle internationale, il existe des
tentatives de coordination entre des institutions environnementales comme le
Comité de Coordination inter-Agences et la Commission pour le
développement Soutenable, mais ces institutions sont très faibles
pour intégrer de façon efficace, les trois dimensions du
développement durable (économique, sociale et
environnementale)279. De ce fait, au niveau mondial, plusieurs
Conventions ont été assorties de grandes rencontres
internationales sur l'environnement, dénommées les «
Conventions de Rio.
La toute première Conférence internationale sur
l'environnement humain à Stockholm (sous l'égide des Nations
Unies) remonte de 1972. Par contre, en 1983, il y a eu mise en place par les
nations Unies d'une Commission Mondiale pour l'Environnement et le
Développement «CMDE » présidé par le
Premier-ministre Norvégien Brundtland. 280 La
République Démocratique du Congo s'est impliquée dans
d'importantes initiatives dont la moindre n'est pas la « Charte mondiale
de la nature » ; c'est le Président du Zaïre, à
l'époque, Mobutu qui, en 1975 au cours de l'Assemblée
Générale de l'Union Internationale pour la Conservation de la
Nature « UICN » tenue cette année-là à Kinshasa,
en lança l'idée pour la première fois comme un défi
sur le modèle de la DUDH. L'UICN mit en place un projet de cette charte.
La RDC a ainsi recouru aux Conventions et Accords internationaux. Parmi ces
conventions, il y en a qui imposent des obligations contraignantes et il y en a
d'autres qui ne lient pas les parties. Dans le cadre de l'environnement,
plusieurs Conventions et Accords internationaux
279 Bauer et alii, Administering International Governance:
What Role for Treaty Secretariats? Global Governance Working Paper, n°29,
Amsterdam, The Global Governance Project, 2006 cité par Aksanti
Ciribuka, D., Op.cit., pp34-35.
280 Jean-Berckmans B.Muhigwa, Op.cit., pp.6-7.
[287 ]
ont été signés. Ex : la Convention de
Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières des
déchets dangereux et de leur élimination, du 26 Mars
1989281. Il est question de voir comment les diplomates congolais
défendent les intérêts de la République
Démocratique du Congo dans les différentes négociations
sur le changement climatique.282
A l'actif du Ministère de l'Environnement, Conservation
de la Nature, Eaux et Forêts, peuvent être mises au crédit,
les participations aux différentes réunions internationales
où les questions concernant les forêts congolaises sont largement
débattues, tout ceci en collaboration et en concertation avec les autres
Ministères dont les attributions peuvent avoir une incidence sur le
secteur forestier.283
Quant à ce qu'est des résultats, 18 personnes
sur 48 soit 37,5%, la majorité de nos investigations, ont opté
pour la participation du pays à des rencontres internationales sur le
climat ; 2 personnes soit 4,2% ont soutenu l'organisation, en RDC, des
Conférences, Ateliers, Sommets et/ou autres rencontres internationales
sur le climat ; 4 personnes soit 8,3% ont parlé du Projet, avec le
Rwanda, d'extraction du gaz méthane du lac Kivu ; 16 personnes soit
33,3% ont affirmé que toutes les réponses sont vraies ; et 8
personnes soit16,7% ont apporté certaines ajouts et certaines autres
précisions, notamment :
- Il existe aussi des stratégies ou une politique
traditionnelle et/ou coutumière de protection
de l'environnement ;
- Souscription à la stratégie REDD,
stratégie-cadre nationale sur la REDD+ ;
- Stratégie LEDS ;
- Politique, Stratégie et Plan d'Action en matière
du changement climatique ;
- Stratégie sur la réduction des Risques des
catastrophes ;
- Programme d'Action National d'Adaptation au changement
climatique « PANA » avec
trois (3) projets planifié dont PANA ASA qui a
déjà pris fin, PANA AFE, et PANA ZONE
COTIERE, qui sont encore en cours ;
- Plan National d'Adaptation en RDC ;
281BukasaLufuluabo, D., Op.cit. in
http://www.memoireonline.com/03/15/8978/La-fort-de-la-RDC-et-la-problematique-du-rechauffement-climatique-enjeux-et-perspectives.html
consulté Mercredi, le 08 Février 2017 à 18h30'.
282Omeonga Onakudu, J. et alii, Op.cit.,
p.64. 283 CAMV, Le Forestier 08, Op.cit., p.31.
[288 ]
? Plaidoyers quant à la prise en compte des projets de
lutte de contre la déforestation, la centrale hydroélectrique,
l'énergie renouvelable ;
? Loi sur la lutte contre la pollution provoquée par
les activités humaines (pétrole, insalubrité, politique
industrielle, véhicules, tout ceci générant le GES ;
? Lois contre les Substances Appauvrissant la Couche d'Ozone
« SAO » (ex : Gonflage des mousses et nettoyage des métaux par
solvants).
Ces résultats sont tels que notre première
hypothèse est nuancée.
Paragraphe 2. De la contribution de la RDC dans
l'atténuation du réchauffement climatique au niveau
national
Conformément à la seconde hypothèse de
notre travail, la contribution de la RDC dans l'atténuation du
réchauffement climatique au niveau national se justifierait par la mise
en place d'un cadre institutionnel de la gestion forestière, des
structures et autres stratégies nationales, la tenue des
Conférences et ateliers et autres actions.
En effet, La mise en place d'un arsenal juridique plus
performant tel que le texte de la loi cadre sur l'environnement qui a
été être promulguée284,
la loi sur la conservation de la nature, et la loi sur l'eau.
Le cadre institutionnel de gestion des forêts est fait
des structures instituées par le Code forestier notamment le Cadre
forestier, le Conseil consultatif national et provinciaux et le Fonds Forestier
National « FFN », mais aussi des structures qui ont existé
bien avant la promulgation du Code forestier, à savoir le
Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et
Développement Durable; le Secrétariat Général
à l'Environnement, Conservation de la Nature et Développement
Durable, la Direction de la Gestion Forestière « D.G.F. » , le
Service National de Reboisement « S.N.R. », le Fonds de
Reconstitution du Capital Forestier « F.R.C.F. », le Centre de
Promotion du Bois « C.P.B., le Service Permanent d'Inventaire et
d'Aménagement Forestier « S.P.I.A.F », le Centre d'Application
des Techniques Energie-Bois « C.A.T.E.B ».
En matière de conservation, le Département de
l'Environnement, Conservation de la Nature et du Tourisme gère les aires
protégées ainsi que l'Institut National pour la Conservation de
la Nature « INCN » qui devint en 1975 l'Institut zaïrois pour la
Conservation de la Nature « IZCN », puis l'Institut congolais pour la
Conservation de la Nature « ICCN ». L'Institut des
284Il s'agit de la Loi n°11/2009 du 09 Juillet
20011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de
l'environnement.
[289 ]
Jardins Zoologiques et Botaniques du Congo (IJZBC) est quant
à lui chargé de la conservation ex situ. Mais au-dessus de la Loi
001/2002 du 20 Août portant Code forestier, se trouve la Constitution,
loi fondamentale du pays.
Par ailleurs, les résultats recueillis sur terrain sont
tels que 14 personnes sur 48 de nos enquêtés soit 29,2% ont fait
recours à la mise en place d'un cadre légal et institutionnel de
gestion forestière ; 0 personne soit 00,00% n'a fait allusion à
la mise en place d'un cadre légal et institutionnel de gestion de l'eau
; 6 personnes soit 12,5% ont évoqué la tenue des assises sur la
protection et préservation de l'écosystème (forestier et
aquatique) ; 16 personnes soit 33,3% majorité de nos
enquêtés ont affirmé que toutes les réponses sont
vraies, c'est-à-dire que toutes ces stratégies ont
été mises à contribution par la RDC ; et 12 personnes, en
fin, soit 25,0% ont apporté certaines ajouts et certaines autres
précisions, entre autres :
? Option pour les 15% du territoire pour maintenir les
forêts sous-forme des réserves ;
? Mise en place d'un Plan stratégique national du
développement durable dans qui prévoit la création des
aires protégées à l'échelle de 17% sur terre et 10%
en mer en 2020 ; son exécution en Provinces ;
? Stratégie nationale de la lutte contre la
déforestation officiellement adoptée en 2012 et soutenue par les
pays tels que Norvège, Allemagne, France, Grande-Bretagne, et l'UE.
? Accélération du Programme de reboisement, de
protection de la forêt par la création des aires
protégées, de l'éducation et la participation de la
population.
D'où, à l'instar de la première
hypothèse, notre seconde hypothèse est également
nuancée.
[290 ]
Section 5. Difficultés rencontrées
(écueils de terrain et risques épistémologiques)
W.Goode et P.Hatt donnent un certain nombre des
problèmes concrets ou accusations portées à l'égard
des sciences humaines parmi lesquels nous pouvons retenir : la
généralisation des lois et des prédictions en Sciences
Sociales ; l'application des méthodes des sciences naturelles en
Sciences Sociales ; la double qualité du chercheur (sujet et objet de la
connaissance) ; des prédictions en Sciences Sociales ; l'équation
du chercheur ; les anthropologies politiques.
Dans le cadre de cette étude, trois de ces risques sont
possibles ; il s'agit de la double qualité du chercheur (sujet et objet
de la connaissance) ; l'équation du chercheur ; les anthropologies
politiques.
? La double qualité du chercheur (sujet et objet
de la connaissance)
Entendu que nous-même sommes citoyen congolais, l'Etat
sous-examen, nous nous sommes quand-même distancié de l'objet
d'étude en nous forçant de porter plus la casquette du chercheur
que celle du citoyen congolais.
? L'équation du chercheur
Au cas où se posait de l'ombre sur tel ou tel
matière, les valeurs et la scientificité étaient de nos
remparts et soutiens ; nous avions à tout faire sans sentiments ni
appartenance que ce soit.
? Les anthropologies politiques
Certes que nous pourrions penser que tous nos
interviewés ne pouvaient nous dire que la réalité, mais
grâce aux connaissances acquises au cours du séminaire de
Méthodologie de la recherche scientifique, d'une part, et aux
données écrites précédemment acquises de
différentes sources, nous avons su faire la part des choses dans les
discours de nos interviewés.
Aussi, nous ne pouvions pas arriver au terme de cette
étude sans nous heurter à certaines difficultés notamment
:
o L'insuffisance d'une documentation ayant trait à la
particularité des efforts de la RDC dans la lutte contre le
réchauffement climatique ;
o L'indisponibilité des autorités
politico-administratives et autres détenteurs d'informations ;
o La réticence pour certaines d'entre eux de nous livrer
les informations ; etc.
[291 ]
En dépit de ces difficultés, nous avons fourni
des efforts pour réunir les informations nécessaires à
notre recherche en nous rendant permanent à leurs offices et en
expliquant que les résultats de nos recherches pourraient à la
longue servir à toute la nation dont eux-mêmes.
[292 ]
CONCLUSION
Au terme de cette étude consacrée à la
RDC et le défi planétaire du réchauffement climatique :
Responsabilités et Opportunités conventionnelles internationales,
nous avons voulu découvrir les efforts fournis par la RDC sur les plans
nationaux et de coopération internationale pour atténuer le
réchauffement climatique étant donné son potentiel
forestier et hydrographique ; en plus, l'étude visait dégager les
limites de la RDC dans l'exercice de cette mission, les menaces auxquelles est
confronté le pays et les opportunités qu'il dispose pour la
facilitation de cette ambition.
Répondre à la question selon laquelle quelle
dans quelles mesures la RDC contribue -telle dans la lutte contre le
réchauffement climatique aux niveaux national et international, a
guidé notre esprit de recherche. Aux fins de progresser dans nos
recherches, nous avons estimé que, d'une part, la contribution de la RDC
dans l'atténuation du réchauffement climatique au niveau
international se justifierait par la participation de la RDC aux
Conférences des Parties sur le changement climatique « COP »,
et autres Conférences de coopération multilatérale,
plurilatérales, régionales et bilatérales, la signature et
éventuelle ratification d'Accords ad hoc et ; la tenue, en RDC, des
Conférences internationales sur la protection et la préservation
de l'écosystème, le financement des projets congolais de
développement durable (en l'occurrence l'investissement forestier) par
les partenaires internationaux, les projets conjoints de dégazage des
cours d'eaux contenant le gaz méthane « CH4 » et le dioxyde de
carbone « CO2 », etc.
Sur le plan national, il s'agit de la mise en place d'un cadre
institutionnel de la gestion forestière, des structures et autres
stratégies nationales, la tenue des Conférences et ateliers et
autres actions. En effet, la mise en place d'un arsenal juridique plus
performant tel que le texte de la loi cadre sur l'environnement qui a
été promulguée285, la loi sur
la conservation de la nature, et la loi sur l'eau.
Cependant, après analyse, nos investigations ont
révélé d'autres stratégies qui ont
été mises en place par la RDC dans cet effort de lutte contre le
réchauffement climatique. D'après ces analyses, il y a eu
également, sur le plan international, il existe aussi d'autres
stratégies telles que la souscription à la stratégie REDD,
stratégie-cadre nationale sur la REDD+ ; la stratégie LEDS ; la
politique, Stratégie et Plan d'Action en matière du changement
climatique ; la stratégie sur la réduction des Risques des
catastrophes ; le Programme d'Action National d'Adaptation au
285Il s'agit de la Loi n°11/2009 du 09 Juillet
20011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de
l'environnement.
[293 ]
changement climatique « PANA » avec trois (3)
projets planifié dont PANA ASA qui a déjà pris fin, PANA
AFE, et PANA ZONE COTIERE, qui sont encore en cours ; le Plan National
d'Adaptation en RDC ; les plaidoyers quant à la prise en compte des
projets de lutte de contre la déforestation, la centrale
hydroélectrique, l'énergie renouvelable ; la Loi sur la lutte
contre la pollution provoquée par les activités humaines
(pétrole, insalubrité, politique industrielle, véhicules,
tout ceci générant le GES ; les Lois contre les Substances
Appauvrissant la Couche d'Ozone « SAO» (ex : Gonflage des mousses et
nettoyage des métaux par solvants).
Par ailleurs, sur le plan national, l'option pour les 15% du
territoire pour maintenir les forêts sous-forme des réserves ; la
mise en place d'un Plan stratégique national du développement
durable qui prévoit la création des aires protégées
à l'échelle de 17% sur terre et 10% en mer en 2020 et son
exécution en Provinces ; la stratégie nationale de la lutte
contre la déforestation officiellement adoptée en 2012 et
soutenue par les pays tels que Norvège, Allemagne, France,
Grande-Bretagne, et l'UE ; l'accélération du Programme de
reboisement, de protection de la forêt par la création des aires
protégées, de l'éducation et la participation de la
population. Il existe aussi des traditions qui contribue à la lutte
contre le réchauffement climatique. Par conséquent, ces
résultats nuancent les deux hypothèses de cette étude.
Après lecture de la situation écologique de la
RDC, de son ambition de contribuer à la lutte contre le
réchauffement climatique, nous avons trouvé qu'il existe un
problème au niveau même de la gouvernance, de la population et
même de la Communauté internationale.
Ainsi, dans l'avenir et au regard de la réalité
sur le réchauffement planétaire, il appert que la
Communauté internationale, de concert avec la RDC, prennent en compte
les besoins fondamentaux sacrifiés de bas peuples qui vivent ne
fût-ce que de l'exploitation forestière ou des produits des eaux
à chaque fois que la politique de lutte contre le réchauffement
climatique menace leurs intérêts ; au Gouvernement congolais de
revoir ses textes relatifs à la protection de l'environnement
(étant donné que certains d'entre eux sont devenus
obsolètes, d'autres favorisent la déforestation) et/ou repenser
une bonne politique de gestion de l'écosystème (avec
l'investissement des ressources humaines, matérielles et
financières), et sensibiliser la population sur l'éducation
environnementale (mésologique) ; à la population congolaise, de
changer les mauvaises habitudes et avoir une culture qui protège
l'écosystème.
Dans ce travail scientifique qui n'est qu'une brèche
à ceux qui s'intéresseront à une étude pareille,
nous ne prétendons pas à l'objectivité et la
neutralité axiologique absolues. Les chercheurs ultérieurs
pourront récolter les points de vue dans d'autres Provinces du pays.
Notre
[294 ]
démarche méthodologique et théorique
étant falsifiables autant que les résultats de nos recherches,
nous laissons la porte ouverte à des critiques constructives et
fondées sur les principes scientifiques.
[295 ]
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- Rijnhout, L., Reconnaître la dette
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III. Articles des revues
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Recherche Scientifique « PIRS », Délégation
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III. Travaux scientifiques
A. Thèses
- Maoundonodji, G., Les enjeux géopolitiques et
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Sciences Economiques, Sociales et Politiques Département des Sciences
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Janvier 2009.
- Mwenyemali Kaningini, Etude de la croissance, de la
production et de l'exploitation de Limnotrissa miodon au lac Kivu, Bassin de
Bukavu (Zaïre), Faculté des Sciences, F.UN.D.P., Thèse
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- Segihobe Bigira, J.-P., Le Partenariat pour les
forêts du Bassin du Congo entre non-droit et droit. Contribution à
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le Doctorat en droit, Faculté de Droit, Université de Gand
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- Wetshodima Yole Yalonga, Contribution à
l'étude des représentations et comportements des parents face
à la problématique du travail des enfants en RDC. Cas de Ville de
Kinshasa, Thèse de Doctorat en Science Politique, Université
de Gand, 2005.
[300 ]
B. Mémoires
- Bukasa Lufuluabo, D., La protection de l'environnement
en droit congolais, Mémoire Online. Droit Public, UNIKIN,
2005-2006.
- Mulamba Zinde, O., La forêt de la RDC et la
problématique du réchauffement climatique: enjeux et
perspectives, Mémoire Online en Relations Internationales ,
Université de Lubumbashi, 2012.
- Oumba, P., Développement durable et gestion des
forêts du bassin du Congo : étude comparative des politiques
forestières du Cameroun et de la République du Congo, Master
en Droit international et comparé de l'environnement, Université
de Limoges, 2007.
C. Notes de cours et séminaires
- Bakenga Shafali, P., Cours d'Initiation à la
Recherche Scientifique, G1 ECO, UOB, Bukavu, 2016-2017, Inédit.
- Jean-Berckmans Muhigwa, B., Cours d'Ecologie de
Développement, Tronc Commun, ISDR Bukavu, 2015-2016,
Inédit.
- Kaganda Mulume-Oderhwa, Ph., Cours des théories
sociologiques, G2 Sociologie, U.O.B., Inédit, 2010-2011, p.20,
Inédit.
- Maindo Monga Ngonga, A., Sociologie politique, G3
RI et L1 Sociologie, U.O.B., Janvier 2008, 2011-2012, Inédit.
- Mukengere Ntakalalwa, M., Cours de Grands
Problèmes du Monde Contemporain, G3 Audio, ISA, 2016-2017,
Inédit.
- Mukengere Ntakalalwa, M., Cours des Problèmes
d'intégration économique, L2 R.I., U.L.G.L., 2015-2016,
Inédit.
- Munenge Mudage, F., Séminaire de
Méthodologie en Relations Internationales, L1 RI, UOB, 2012-2013,
Inédit.
- Ndabereye Nzita M'Mugambi, P., Cours de Grands
Problèmes Politiques Internationaux Contemporains, L2 RI/ UOB,
2013-2014, Inédit.
- NdabereyeNzita M'Mugambi, P., Cours de Théories
de la coopération internationale et techniques de
négociation, L1 R.I., U.O.B., 2012-2013, Inédit.
[301 ]
- Ndabereye Nzita M'Mugambi, P., Notes de Cours de
Géopolitique, L1 R.I., U.O.B. et UNI.GOM., 2012-2013,
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- Ngoie Tshibambe, G., Cours des Relations Internationales
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l'environnement, texte destiné au public non
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Décembre 2011-2012, Inédit.
- Shomba Kinyamba, S, Séminaire de Méthodologie
de la Recherche Scientifique,
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- Tanguy de Wilde, E., Géopolitique, Syllabus de
cours, UCL, 1999-2000.
- Tshibwabwa Kuditshini, J., Séminaire de
Méthodologie de Recherche, DEA/SPA, UNIKIN, 2016-2018, Inédit.
D. Rapports
- Institut National de la Statistique, 1992.
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Autoévaluation Nationale des Besoins en Renforcement de
capacités pour la gestion de l'Environnement en République
démocratique du Congo, Rapport final, Kinshasa, Mars 2009.
- PNUE, RDC, Evaluation environnementale post-conflits :
Synthèse à l'intention des décideurs, Octobre
2011.
- RDC, Ministère du Plan et Suivi de la Mise en oeuvre
de la Révolution de la Modernité et Ministère de la
santé Publique, Enquête Démographique et de
Santé (EDS-RDC), EDS-RDC II, 2013-2014.
- République Démocratique du Congo,
Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et
Forêts, Secrétariat Général à
l'Environnement, Conservation de la Nature, Eaux et Forêts, Direction de
Développement durable, Comité National de Coordination de la
Lutte Contre la Désertification, Programme d'Action National « PAN
» de Lutte Contre la Dégradation des Terres et la
Déforestation, Mai 2006.
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intégré des transports en République Démocratique
du Congo, Contrat N°114/MITP/CI/BAD/2016, RAPPORT PHASE 1, Collecte de
données, analyse & investigation, Mai 2017.
[302 ]
IV. Textes de lois
A. Constitution
- Constitution du 18 Février 2006.
B. Autres lois
- Avant-projet de la Loi portant Code de l'eau, Février
2012.
- Code agricole.
- Code de l'Environnement.
- Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples
Autochtones du 13
Septembre2007.
- Loi n°11/002 du 20 Janvier 2011 portant révision de
certains articles, spécialement en ses articles 170, 171, 172,174,175,
198, 204, et 203 alinéa 7.
- Loi n°11/2002 du 29 Août 2002 portant Code
forestier.
- Loi n°11/2009 du 09 Juillet 20011 portant principes
fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement.
- Loi n°15/026 du 31 Décembre 2015 relative à
l'eau Col 1.
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[306 ]
VI. Entretien
? Entretien avec le CT Halisi Tikala Lundi 08 Janvier 2018
à 14h°° à Kinshasa.
? Entretien avec le Professeur Wafula, Vendredi 1er Juillet
à 11h°° à Bukavu.
? Interview accordée par le Professeur Ndabereye Nzita
M'Mugambi Paulin, Jeudi 30 Juin 2016, à Bukavu.
- Justin Mupenge, Conseiller Chargé des questions des
Grands Lacs au Ministère Provincial de l'Intérieur,
Sécurité, Entités Territoriales
Décentralisées et Chargé des Questions des Grands Lacs,
interviewé à Bukavu, Lundi, le 12 Mai 2014 à
13h°°.
[307 ]
ANNEXES
[308 ]
ANNEXE 1
PROTOCOLE DE KYOTO A LA CONVENTION-CADRE DES NATIONS
UNIES SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Nations Unies 1998
Les Parties au présent Protocole,
Étant Parties à la Convention-cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques (ci-après
dénommée la « Convention»), Soucieuses d'atteindre
l'objectif ultime de la Convention tel qu'il est énoncé
à l'article 2de celle-ci,
Rappelant les dispositions de la Convention,
Guidées par l'article 3 de la Convention,
Agissant en application du Mandat de Berlin
adopté par la Conférence des Partiesà la Convention
à sa première session dans la décision 1/CP.1,
Sont convenues de ce qui suit:
Article premier
Aux fins du présent Protocole, les définitions
énoncées à l'article premier de la Convention sont
applicables. En
outre:
On entend par «Conférence des Parties» la
Conférence des Parties à la Convention.
On entend par «Convention» la Convention-cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques, adoptée à New York
le 9 mai
1992.
On entend par «Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat» le Groupe d'experts intergouvernemental sur
l'évolution du climat créé conjointement par
l'Organisation météorologique mondiale et le Programme des
Nations Unies pour l'environnement en 1988.
On entend par «Protocole de Montréal» le
Protocole de Montréal de 1987 relatif à des substances qui
appauvrissent la couche d'ozone, adopté à Montréal le 16
septembre 1987, tel qu'il a été adapté et modifié
ultérieurement.
On entend par «Parties présentes et votantes»
les Parties présentes qui expriment un vote affirmatif ou
négatif. On entend par «Partie», sauf indication contraire du
contexte, une Partie au présent Protocole.
On entend par «Partie visée à l'annexe
I» toute Partie figurant à l'annexe I de la Convention, compte tenu
des modifications susceptibles d'être apportées à ladite
annexe, ou toute Partie qui a fait une notification conformément
à l'alinéa g) du paragraphe 2 de l'article 4 de la Convention.
Article 2
1. Chacune des Parties visées à l'annexe I, pour
s'acquitter de ses engagements chiffrés en matière de limitation
et de réduction prévus à l'article 3, de façon
à promouvoir le développement durable:
a) Applique et/ou élabore plus avant des politiques et des
mesures, en fonction de sa situation nationale, par exemple les
suivantes:
i) Accroissement de l'efficacité énergétique
dans les secteurs pertinents de l'économie nationale;
[309 ]
ii) Protection et renforcement des puits et des
réservoirs des gaz à effet de serre non réglementés
par le Protocole de Montréal, compte tenu de ses engagements au titre
des accords internationaux pertinents relatifs à l'environnement;
promotion de méthodes durables de gestion forestière, de
boisement et de reboisement;
iii) Promotion de formes d'agriculture durables tenant compte
des considérations relatives aux changements climatiques;
iv) Recherche, promotion, mise en valeur et utilisation
accrue de sources d'énergie renouvelables, de technologies de
piégeage du dioxyde de carbone et de technologies écologiquement
rationnelles et innovantes;
v) Réduction progressive ou suppression graduelle des
imperfections du marché, des incitations fiscales, des
exonérations d'impôt et de droits et des subventions qui vont
à l'encontre de l'objectif de la Convention, dans tous les secteurs
émettant des gaz à effet de serre et application d'instruments du
marché;
vi) Encouragement de réformes appropriées dans
les secteurs pertinents en vue de promouvoir les politiques et mesures ayant
pour effet de limiter ou de réduire les émissions de gaz à
effet de serre qui ne sont pas réglementés par le Protocole de
Montréal;
vii) Adoption de mesures visant à limiter ou à
réduire les émissions de gaz à effet de serre non
réglementés par le Protocole de Montréal dans le secteur
des transports;
viii) Limitation et/ou réduction des émissions
de méthane grâce à la récupération et
à l'utilisation dans le secteur de la gestion des déchets ainsi
que dans la production, le transport et la distribution de l'énergie;
b) Coopère avec les autres Parties visées pour
renforcer l'efficacité individuelle et globale des politiques et mesures
adoptées au
titre du présent article, conformément au
sous-alinéa i) de l'alinéa e) du paragraphe 2 de l'article 4 de
la Convention. À cette fin, ces Parties prennent des dispositions en vue
de partager le fruit de leur expérience et d'échanger des
informations sur ces politiques et mesures, notamment en mettant au point des
moyens d'améliorer leur comparabilité, leur transparence et leur
efficacité. À sa première session ou dès qu'elle le
peut par la suite, la Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties
au présent Protocole étudie les moyens de faciliter
cette coopération en tenant compte de toutes les informations
pertinentes.
2. Les Parties visées à l'annexe I cherchent
à limiter ou réduire les émissions de gaz à effet
de serre non réglementés par le Protocole de Montréal
provenant des combustibles de soute utilisés dans les transports
aériens et maritimes, en passant par l'intermédiaire de
l'Organisation de l'aviation civile internationale et de l'Organisation
maritime internationale, respectivement.
3. Les Parties visées à l'annexe I s'efforcent
d'appliquer les politiques et les mesures prévues dans le présent
article de manière à réduire au minimum les effets
négatifs, notamment les effets néfastes des changements
climatiques, les répercussions sur le commerce international et les
conséquences sociales, environnementales et économiques pour les
autres Parties, surtout les pays en développement Parties et plus
particulièrement ceux qui sont désignés aux paragraphes 8
et 9 de l'article 4 de la Convention, compte tenu de l'article 3 de celle-ci.
La Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole pourra prendre, selon qu'il conviendra, d'autres
mesures propres à faciliter l'application des dispositions du
présent paragraphe.
4. Si elle décide qu'il serait utile de coordonner
certaines des politiques et des mesures visées à l'alinéa
a) du paragraphe 1 ci-dessus, compte tenu des différentes situations
nationales et des effets potentiels, la Conférence des Parties agissant
comme réunion des Parties au présent Protocole étudie des
modalités propres à organiser la coordination de ces politiques
et mesures.
Article 3
1. Les Parties visées à l'annexe I font en
sorte, individuellement ou conjointement, que leurs émissions
anthropiques agrégées, exprimées en
équivalent-dioxyde de carbone, des gaz à effet de serre
indiqués à l'annexe A ne dépassent pas les
quantités qui leur sont attribuées, calculées en fonction
de leurs engagements chiffrés en matière de limitation et de
réduction des émissions inscrits à l'annexe B et
conformément aux dispositions du présent article, en vue de
réduire le total de leurs émissions de ces gaz d'au moins 5 % par
rapport au niveau de 1990 au cours de la période d'engagement allant de
2008 à 2012.
2. Chacune des Parties visées à l'annexe I
devra avoir accompli en 2005, dans l'exécution de ses engagements au
titre du présent Protocole, des progrès dont elle pourra apporter
la preuve.
3. Les variations nettes des émissions de gaz à
effet de serre par les sources et de l'absorption par les puits
résultant d'activités humaines directement liées au
changement d'affectation des terres et à la foresterie et
limitées au boisement, au reboisement et au déboisement depuis
1990, variations qui correspondent à des variations vérifiables
des stocks de carbone au cours de chaque période d'engagement, sont
utilisées par les Parties visées à l'annexe I pour remplir
leurs engagements prévus au présent article. Les émissions
des gaz à effet de serre par les sources et l'absorption par les puits
associées à ces activités sont notifiées de
manière transparente et vérifiable et examinées
conformément aux articles 7 et 8.
4. Avant la première session de la Conférence
des Parties agissant comme réunion des Parties au présent
Protocole, chacune des Parties visées à l'annexe I fournit
à l'Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique, pour
examen, des données permettant de déterminer le niveau de ses
stocks de carbone en 1990 et de procéder à une estimation des
variations de ses stocks de carbone au cours des années suivantes.
À sa première session, ou dès que possible par la suite,
la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole arrête les modalités, règles et
lignes directrices à appliquer pour décider quelles
activités anthropiques supplémentaires ayant un rapport avec les
variations des émissions par les sources et de l'absorption par les
puits des gaz à effet de serre dans les catégories
constituées par les terres agricoles et le changement d'affectation des
terres et la foresterie doivent être ajoutées aux quantités
attribuées aux Parties visées à l'annexe I ou
retranchées de ces quantités et pour savoir comment
procéder à cet égard, compte tenu des incertitudes, de la
nécessité de communiquer des données transparentes
[310 ]
et vérifiables, du travail méthodologique du
Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, des
conseils fournis par l'Organe subsidiaire de conseil scientifique et
technologique conformément à l'article 5 et des décisions
de la Conférence des Parties. Cette décision vaut pour la
deuxième période d'engagement et pour les périodes
suivantes. Une Partie peut l'appliquer à ces activités
anthropiques supplémentaires lors de la première période
d'engagement pour autant que ces activités aient eu lieu depuis 1990.
5. Les Parties visées à l'annexe I qui sont en
transition vers une économie de marché et dont l'année ou
la période de référence a été fixée
conformément à la décision 9/CP.2, adoptée par la
Conférence des Parties à sa deuxième session, remplissent
leurs engagements au titre du présent article en se fondant sur
l'année ou la période de référence. Toute autre
Partie visée à l'annexe I qui est en transition vers une
économie de marché et qui n'a pas encore établi sa
communication initiale en application de l'article 12 de la Convention peut
aussi notifier à la Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole son intention de retenir
une année ou une période de référence historique
autre que 1990 pour remplir ses engagements au titre du présent article.
La Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole se prononce sur l'acceptation de cette
notification.
6. Compte tenu du paragraphe 6 de l'article 4 de la
Convention, la Conférence des Parties agissant comme réunion des
Parties au présent Protocole accorde aux Parties visées à
l'annexe I qui sont en transition vers une économie de marché une
certaine latitude dans l'exécution de leurs engagements autres que ceux
visés au présent article.
7. Au cours de la première période
d'engagements chiffrés en matière de limitation et de
réduction des émissions, allant de 2008 à 2012, la
quantité attribuée à chacune des Parties visées
à l'annexe I est égale au pourcentage, inscrit pour elle à
l'annexe B, de ses émissions anthropiques agrégées,
exprimées en équivalent-dioxyde de carbone, des gaz à
effet de serre indiqués à l'annexe A en 1990, ou au cours de
l'année ou de la période de référence fixée
conformément au paragraphe 5 ci-dessus, multiplié par cinq. Les
Parties visées à l'annexe I pour lesquelles le changement
d'affectation des terres et la foresterie constituaient en 1990 une source
nette d'émissions de gaz à effet de serre prennent en compte dans
leurs émissions correspondant à l'année ou à la
période de référence, aux fins du calcul de la
quantité qui leur est attribuée, les émissions
anthropiques agrégées par les sources, exprimées en
équivalent-dioxyde de carbone, déduction faite des
quantités absorbées par les puits en 1990, telles qu'elles
résultent du changement d'affectation des terres.
8. Toute Partie visée à l'annexe I peut choisir
1995 comme année de référence aux fins du calcul
visé au paragraphe 7 ci-dessus pour les hydrofluorocarbones, les
hydrocarbures perfluorés et l'hexafluorure de soufre.
9. Pour les Parties visées à l'annexe I, les
engagements pour les périodes suivantes sont définis dans des
amendements à l'annexe B du présent Protocole qui sont
adoptés conformément aux dispositions du paragraphe 7 de
l'article 21. La Conférence des Parties agissant comme réunion
des Parties au présent Protocole entame l'examen de ces engagements sept
ans au moins avant la fin de la première période d'engagement
visée au paragraphe 1 ci-dessus.
10. Toute unité de réduction des
émissions, ou toute fraction d'une quantité attribuée,
qu'une Partie acquiert auprès d'une autre Partie conformément aux
dispositions des articles 6 ou 17 est ajoutée à la
quantité attribuée à la Partie qui procède à
l'acquisition.
11. Toute unité de réduction des
émissions, ou toute fraction d'une quantité attribuée,
qu'une Partie cède à une autre Partie conformément aux
dispositions des articles 6 ou 17 est soustraite de la quantité
attribuée à la Partie qui procède à la cession.
12. Toute unité de réduction certifiée
des émissions qu'une Partie acquiert auprès d'une autre Partie
conformément aux dispositions de l'article 12 est ajoutée
à la quantité attribuée à la Partie qui
procède à l'acquisition.
13. Si les émissions d'une Partie visée
à l'annexe I au cours d'une période d'engagement sont
inférieures à la quantité qui lui est attribuée en
vertu du présent article, la différence est, à la demande
de cette Partie, ajoutée à la quantité qui lui est
attribuée pour les périodes d'engagement suivantes.
14. Chacune des Parties visées à l'annexe I
s'efforce de s'acquitter des engagements mentionnés au paragraphe 1
ci-dessus de manière à réduire au minimum les
conséquences sociales, environnementales et économiques
néfastes pour les pays en développement Parties, en particulier
ceux qui sont désignés aux paragraphes 8 et 9 de l'article 4 de
la Convention. Dans le droit fil des décisions pertinentes de la
Conférence des Parties concernant l'application de ces paragraphes, la
Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole examine, à sa première session, les
mesures nécessaires pour réduire au minimum les effets des
changements climatiques et/ou l'impact des mesures de riposte sur les Parties
mentionnées dans ces paragraphes. Parmi les questions à examiner
figurent notamment la mise en place du financement, l'assurance et le transfert
de technologies.
Article 4
1. Toutes les Parties visées à l'annexe I qui
se sont mises d'accord pour remplir conjointement leurs engagements
prévus à l'article 3 sont réputées s'être
acquittées de ces engagements pour autant que le total cumulé de
leurs émissions anthropiques agrégées, exprimées en
équivalent- dioxyde de carbone, des gaz à effet de serre
indiqués à l'annexe A ne dépasse pas les quantités
qui leur sont attribuées, calculées en fonction de leurs
engagements chiffrés de limitation et de réduction des
émissions inscrits à l'annexe B et conformément aux
dispositions de l'article 3. Le niveau respectif
d'émissions attribué à chacune des Parties à
l'accord est indiqué dans celui-ci.
2. Les Parties à tout accord de ce type en notifient
les termes au secrétariat à la date du dépôt de
leurs instruments de ratification, d'acceptation ou d'approbation du
présent Protocole ou d'adhésion à celui-ci. Le
secrétariat informe à son tour les Parties à la Convention
et les signataires des termes de l'accord.
3. Tout accord de ce type reste en vigueur pendant la
durée de la période d'engagement spécifiée au
paragraphe 7 de l'article 3.
4. Si des Parties agissant conjointement le font dans le
cadre d'une organisation régionale d'intégration
économique et en concertation avec elle, toute modification de la
composition de cette organisation survenant après l'adoption du
présent Protocole n'a pas d'incidence sur
[311 ]
les engagements contractés dans cet instrument. Toute
modification de la composition de l'organisation n'est prise en
considération qu'aux fins des engagements prévus à
l'article 3 qui sont adoptés après cette modification.
5. Si les Parties à un accord de ce type ne parviennent
pas à atteindre le total cumulé prévu pour elles en ce qui
concerne les réductions d'émissions, chacune d'elles est
responsable du niveau de ses propres émissions fixé dans
l'accord.
6. Si des Parties agissant conjointement le font dans le
cadre d'une organisation régionale d'intégration
économique qui est elle-même Partie au présent Protocole et
en concertation avec elle, chaque État membre de cette organisation
régionale d'intégration économique, à titre
individuel et conjointement avec l'organisation régionale
d'intégration économique agissant conformément à
l'article 24, est responsable du niveau de ses émissions tel qu'il a
été notifié en application du présent article dans
le cas où le niveau total cumulé des réductions
d'émissions ne peut pas être atteint.
Article 5
1. Chacune des Parties visées à l'annexe I met
en place, au plus tard un an avant le début de la première
période d'engagement, un système national lui permettant
d'estimer les émissions anthropiques par les sources et l'absorption par
les puits de tous les gaz à effet de serre non réglementés
par le Protocole de Montréal. La Conférence des Parties agissant
comme réunion des Parties au présent Protocole arrête
à sa première session le cadre directeur de ces systèmes
nationaux, dans lequel seront mentionnées les méthodologies
spécifiées au paragraphe 2 ci-dessous.
2. Les méthodologies d'estimation des émissions
anthropiques par les sources et de l'absorption par les puits de tous les gaz
à effet de serre non réglementés par le Protocole de
Montréal sont celles qui sont agréées par le Groupe
d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat et
approuvées par la Conférence des Parties à sa
troisième session. Lorsque ces méthodologies ne sont pas
utilisées, les ajustements appropriés sont opérés
suivant les méthodologies arrêtées par la Conférence
des Parties agissant comme réunion des Parties
au présent Protocole à sa première
session. En se fondant, notamment, sur les travaux du Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat et sur les conseils
fournis par l'Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique, la
Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole examine régulièrement et, s'il y a lieu,
révise ces méthodologies et ces ajustements, en tenant pleinement
compte de toute décision pertinente de la Conférence des Parties.
Toute révision des méthodologies ou des ajustements sert
uniquement à vérifier le respect des engagements prévus
à l'article 3 pour toute période d'engagement postérieure
à cette révision.
3. Les potentiels de réchauffement de la
planète servant à calculer l'équivalent-dioxyde de carbone
des émissions anthropiques par les sources et de l'absorption par les
puits des gaz à effet de serre indiqués à l'annexe A sont
ceux qui sont agréés par le Groupe d'experts intergouvernemental
sur l'évolution du climat et approuvés par la Conférence
des Parties à sa troisième session. En se fondant, notamment, sur
les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat et sur les conseils fournis par l'Organe subsidiaire de conseil
scientifique et technologique, la Conférence des Parties agissant comme
réunion
des Parties au présent Protocole examine
régulièrement et, le cas échéant, révise le
potentiel de réchauffement de la planète correspondant à
chacun de ces gaz à effet de serre en tenant pleinement compte de toute
décision pertinente de la Conférence des Parties. Toute
révision d'un potentiel de réchauffement de la planète ne
s'applique qu'aux engagements prévus à l'article 3 pour toute
période d'engagement postérieure à cette
révision.
Article 6
1. Afin de remplir ses engagements au titre de l'article 3,
toute Partie visée à l'annexe I peut céder à toute
autre Partie ayant le même statut,
ou acquérir auprès d'elle, des unités de
réduction des émissions découlant de projets visant
à réduire les émissions anthropiques par les sources ou
à renforcer les absorptions anthropiques par les puits de gaz à
effet de serre dans tout secteur de l'économie, pour autant que:
a) Tout projet de ce type ait l'agrément des Parties
concernées;
b) Tout projet de ce type permette une réduction des
émissions par les sources, ou un renforcement des absorptions par les
puits, s'ajoutant à ceux qui pourraient être obtenus autrement;
c) La Partie concernée ne puisse acquérir aucune
unité de réduction des émissions si elle ne se conforme
pas aux obligations qui lui incombent en vertu des articles 5 et 7;
d) L'acquisition d'unités de réduction des
émissions vienne en complément des mesures prises au niveau
national dans le but de remplir les engagements prévus à
l'article 3.
2. La Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole peut,
à sa première session ou dès que possible
après celle-ci, élaborer plus avant des lignes directrices pour
la mise en oeuvre du présent article, notamment en ce qui concerne la
vérification et l'établissement de rapports.
3. Une Partie visée à l'annexe I peut autoriser
des personnes morales à participer, sous sa responsabilité,
à des mesures débouchant sur
la production, la cession ou l'acquisition, au titre du
présent article, d'unités de réduction des
émissions.
4. Si une question relative à l'application des
prescriptions mentionnées dans le présent article est
soulevée conformément aux
dispositions pertinentes de l'article 8, les cessions et
acquisitions d'unités de réduction des émissions pourront
se poursuivre après que la question aura été
soulevée, étant entendu qu'aucune Partie ne pourra utiliser ces
unités pour remplir ses engagements au titre de l'article 3 tant que le
problème du respect des obligations n'aura pas été
réglé.
[312 ]
Article 7
1. Chacune des Parties visées à l'annexe I fait
figurer dans son inventaire annuel des émissions anthropiques par les
sources et de l'absorption par les puits des gaz à effet de serre non
réglementés par le Protocole de Montréal, établi
conformément aux décisions pertinentes de la Conférence
des Parties, les informations supplémentaires qui sont
nécessaires pour s'assurer que les dispositions de l'article 3 sont
respectées et qui doivent être déterminées
conformément au paragraphe 4 ci-après.
2. Chacune des Parties visées à l'annexe I fait
figurer dans la communication nationale qu'elle établit
conformément à l'article 12 de la Convention les informations
supplémentaires qui sont nécessaires pour faire la preuve qu'elle
s'acquitte de ses engagements au titre du présent Protocole, et qui
doivent être déterminées conformément au paragraphe
4 ci-après.
3. Chacune des Parties visées à l'annexe I
communique les informations requises au titre du paragraphe 1 ci-dessus chaque
année, en commençant par le premier inventaire qu'elle est tenue
d'établir en vertu de la Convention pour la première année
de la période d'engagement qui suit l'entrée en vigueur du
présent Protocole à son égard. Chaque Partie fournit les
informations requises au titre du paragraphe 2 ci-dessus dans le cadre de la
première communication nationale qu'elle est tenue de présenter
en vertu de la Convention après l'entrée en vigueur du
présent Protocole à son égard et après l'adoption
des lignes directrices prévues au paragraphe 4 ci-après. La
Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole décide de la périodicité selon
laquelle les informations requises au titre du présent article seront
communiquées par la suite, en tenant compte de tout calendrier qui
pourra être arrêté par la Conférence des Parties pour
la présentation des communications nationales.
4. La Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole adopte à sa
première session et réexamine ensuite périodiquement des
lignes directrices concernant la préparation des informations requises
au titre du présent article, en tenant compte des directives pour
l'établissement des communications nationales des Parties visées
à l'annexe I adoptées par la Conférence des Parties. En
outre,
avant le début de la première période
d'engagement,
la Conférence des Parties agissant comme réunion
des Parties au présent Protocole arrête les modalités de
comptabilisation des quantités attribuées.
Article 8
1. Les informations communiquées en application de
l'article 7 par chacune des Parties visées à l'annexe I sont
examinées par des équipes composées d'experts comme suite
aux décisions pertinentes de la Conférence des Parties et
conformément aux lignes directrices adoptées à cet effet
au titre du paragraphe 4 ci-après par la Conférence des Parties
agissant comme réunion des Parties au présent Protocole. Les
informations communiquées au titre du paragraphe 1
de l'article 7 par chacune des Parties visées à
l'annexe I sont examinées dans le cadre de la compilation annuelle des
inventaires des émissions et des quantités attribuées et
de la comptabilité correspondante. En outre, les informations fournies
au titre du paragraphe 2 de l'article 7 par chacune des Parties visées
à l'annexe I sont étudiées dans le cadre de l'examen des
communications.
2. Les équipes d'examen sont coordonnées par le
secrétariat et composées d'experts choisis parmi ceux qui auront
été désignés par les
Parties à la Convention et, le cas échéant,
par des organisations intergouvernementales, conformément aux
indications données à cette fin par
la Conférence des Parties.
3. Le processus d'examen permet une évaluation technique
complète et détaillée de tous les aspects de la mise en
oeuvre du présent Protocole
par une Partie. Les équipes d'examen élaborent,
à l'intention de la Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole, un rapport dans lequel
elles évaluent le respect par cette Partie de ses engagements et
indiquent les problèmes éventuellement rencontrés pour
remplir ces engagements et les facteurs influant sur leur exécution. Le
secrétariat communique ce rapport à toutes les Parties à
la Convention. En outre, le secrétariat dresse la liste des questions
relatives à la mise en oeuvre qui peuvent être mentionnées
dans ce rapport en vue de les soumettre à la Conférence des
Parties agissant comme réunion des Parties au présent Protocole
pour qu'elle les examine plus avant.
4. La Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole adopte à sa
première session et réexamine
périodiquement par la suite des lignes directrices
concernant l'examen de la mise en oeuvre du présent Protocole par les
équipes d'experts, compte tenu des décisions pertinentes de la
Conférence des Parties.
5. La Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole examine, avec le
concours de l'Organe subsidiaire
de mise en oeuvre et de l'Organe subsidiaire de conseil
scientifique et technologique, selon qu'il convient:
a) Les informations communiquées par les Parties en
application de l'article 7 et les rapports sur les examens de ces
informations effectués par des experts en application du
présent article;
b) Les questions relatives à la mise en oeuvre dont la
liste a été dressée par le secrétariat
conformément au paragraphe 3 ci-dessus, ainsi que toute question
soulevée par les Parties.
6. Comme suite à l'examen des informations visées
au paragraphe 5 ci-dessus, la Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties
au présent Protocole prend, sur toute question, les
décisions nécessaires aux fins de la mise en oeuvre du
présent Protocole.
Article 9
1. La Conférence des Parties agissant comme réunion
des Parties au présent Protocole examine périodiquement ledit
Protocole à la lumière
des données scientifiques et des évaluations les
plus sûres concernant les changements climatiques et leur impact ainsi
que des données techniques, sociales et économiques pertinentes.
Ces examens sont coordonnés avec les examens pertinents prévus
dans la Convention, en particulier ceux qui
[313 ]
sont exigés à l'alinéa d) du paragraphe 2 de
l'article 4 et à l'alinéa a) du paragraphe 2 de l'article 7 de la
Convention. Sur la base de ces examens, la Conférence des Parties
agissant comme réunion des Parties au présent Protocole prend les
mesures voulues.
2. Le premier examen a lieu à la deuxième session
de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties
au présent
Protocole. De nouveaux examens sont effectués par la suite
de manière régulière et ponctuelle.
Article 10
Toutes les Parties, tenant compte de leurs
responsabilités communes mais différenciées et de la
spécificité de leurs priorités nationales et
régionales de développement, de leurs objectifs et de leur
situation, sans prévoir de nouveaux engagements pour les Parties qui ne
sont pas visées à l'annexe I mais en réaffirmant ceux qui
sont déjà énoncés au paragraphe 1 de l'article 4 de
la Convention et en continuant à progresser dans l'exécution de
ces engagements afin de parvenir à un développement durable,
compte tenu des paragraphes 3, 5 et 7 de l'article 4 de la Convention:
a) Élaborent, lorsque cela est pertinent et dans la mesure
du possible, des programmes nationaux et, là où il y a lieu,
régionaux,
efficaces par rapport à leur coût pour
améliorer la qualité des coefficients d'émission, des
données sur les activités et/ou des modèles locaux et
reflétant la situation économique de chaque Partie, dans le but
d'établir puis de mettre à jour périodiquement des
inventaires nationaux des émissions anthropiques par les sources et de
l'absorption par les puits des gaz à effet de serre non
réglementés par le Protocole de Montréal, en utilisant des
méthodologies comparables qui devront être arrêtées
par la Conférence des Parties et être conformes aux directives
pour l'établissement des communications nationales adoptées par
cette même Conférence;
b) Élaborent, appliquent, publient et mettent
régulièrement à jour des programmes nationaux et,
là où il y a lieu, régionaux,
contenant des mesures destinées à atténuer
les changements climatiques et des mesures destinées à faciliter
une adaptation appropriée à ces changements;
i) Ces programmes devraient concerner notamment les secteurs de
l'énergie, des transports et de l'industrie ainsi que l'agriculture,
la foresterie et la gestion des déchets. En outre, les technologies
d'adaptation et les méthodes visant à améliorer
l'aménagement de l'espace permettraient de mieux s'adapter aux
changements climatiques;
ii) Les Parties visées à l'annexe I
communiquent des informations sur les mesures prises au titre du présent
Protocole, y compris les programmes nationaux, conformément à
l'article 7; quant aux autres Parties, elles s'efforcent de faire figurer dans
leurs communications nationales, s'il y a lieu, des informations sur les
programmes contenant des mesures qui, à leur avis, aident à faire
face aux changements climatiques et à leurs effets néfastes,
notamment des mesures visant à réduire l'augmentation des
émissions de gaz à effet de serre et à accroître
l'absorption par les puits, des mesures de renforcement des capacités et
des mesures d'adaptation;
c) Coopèrent afin de promouvoir des modalités
efficaces pour mettre au point, appliquer et diffuser des technologies,
savoir-faire, pratiques
et procédés écologiquement rationnels
présentant un intérêt du point de vue des changements
climatiques, et prennent toutes les mesures possibles pour promouvoir,
faciliter et financer, selon qu'il convient, l'accès à ces
ressources ou leur transfert, en particulier au profit des pays en
développement, ce qui passe notamment par l'élaboration de
politiques et de programmes visant à assurer efficacement le transfert
de technologies écologiquement rationnelles appartenant au domaine
public ou relevant du secteur public et l'instauration d'un environnement
porteur pour le secteur privé afin de faciliter et de renforcer
l'accès aux technologies écologiquement rationnelles ainsi que
leur transfert;
d) Coopèrent aux travaux de recherche technique et
scientifique et encouragent l'exploitation et le développement de
systèmes d'observation
systématique et la constitution d'archives de
données afin de réduire les incertitudes concernant le
système climatique, les effets néfastes des changements
climatiques et les conséquences économiques et sociales des
diverses stratégies de riposte, et s'emploient à promouvoir la
mise en place et le renforcement de capacités et moyens endogènes
de participation aux efforts, programmes et réseaux internationaux et
intergouvernementaux concernant la recherche et l'observation
systématique, compte tenu de l'article 5 de la Convention;
e) Soutiennent par leur coopération et encouragent au
niveau international, en recourant, s'il y a lieu, aux organismes existants, la
mise au
point et l'exécution de programmes d'éducation
et de formation, y compris le renforcement des capacités nationales, en
particulier sur le plan humain et institutionnel, et l'échange ou le
détachement de personnel chargé de former des experts en la
matière, notamment pour les pays en développement, et facilitent
au niveau national la sensibilisation du public aux changements climatiques et
l'accès de celui-ci aux informations concernant ces changements. Des
modalités adaptées devraient être mises au point pour que
ces activités soient menées à bien par
l'intermédiaire des organes pertinents relevant de la Convention, compte
tenu de l'article 6 de celle-ci;
f) Font figurer dans leurs communications nationales des
informations sur les programmes et activités entrepris en application du
présent
article conformément aux décisions pertinentes de
la Conférence des Parties;
g) Prennent dûment en considération, dans
l'exécution des engagements prévus dans le présent
article, le paragraphe 8 de l'article 4 de la
Convention.
Article 11
1. Pour appliquer l'article 10, les Parties tiennent compte des
dispositions des paragraphes 4, 5, 7, 8 et 9 de l'article 4 de la
Convention.
2. Dans le cadre de l'application du paragraphe 1 de
l'article 4 de la Convention, conformément aux dispositions du
paragraphe 3 de l'article 4 et de l'article 11 de celle-ci, et par le
truchement de l'entité ou des entités chargées d'assurer
le fonctionnement du mécanisme financier de la Convention, les pays
développés Parties et les autres Parties
développées figurant à l'annexe II de la Convention:
[314 ]
a) Fournissent des ressources financières nouvelles et
additionnelles afin de couvrir la totalité des coûts convenus
encourus par les pays en développement pour progresser dans
l'exécution des engagements déjà énoncés
à l'alinéa a) du paragraphe 1 de l'article 4 de la Convention et
visés à l'alinéa a) de l'article 10 du présent
Protocole;
b) Fournissent également aux pays en
développement Parties, notamment aux fins de transferts de technologies,
les ressources financières dont ils ont besoin pour couvrir la
totalité des coûts supplémentaires convenus encourus pour
progresser dans l'exécution des engagements déjà
énoncés au paragraphe 1 de l'article 4 de la Convention et
visés à l'article 10 du présent Protocole, sur lesquels un
pays en développement Partie se sera entendu avec l'entité ou les
entités internationales visées à l'article 11 de la
Convention, conformément audit article.
L'exécution de ces engagements tient compte du fait que
les apports de fonds doivent être adéquats et prévisibles,
ainsi que de l'importance d'un partage approprié de la charge entre les
pays développés Parties. Les orientations à l'intention de
l'entité ou des entités chargées d'assurer le
fonctionnement du mécanisme financier de la Convention figurant dans les
décisions pertinentes de la Conférence des Parties, y compris
celles qui ont été approuvées
avant l'adoption du présent Protocole, s'appliquent
mutatis mutandis aux dispositions du présent paragraphe.
3. Les pays développés Parties et les autres
Parties développées figurant à l'annexe II de
la Convention pourront également fournir, et les pays
en développement Parties pourront obtenir, des ressources
financières aux fins de l'application de l'article 10 du présent
Protocole par voie bilatérale, régionale ou
multilatérale.
Article 12
1. Il est établi un mécanisme pour un
développement «propre».
2. L'objet du mécanisme pour un développement
«propre» est d'aider les Parties ne figurant pas à l'annexe I
à parvenir à un
développement durable ainsi qu'à contribuer
à l'objectif ultime de la Convention, et d'aider les Parties
visées à l'annexe I à remplir leurs engagements
chiffrés de limitation et de réduction de leurs émissions
prévus à l'article 3.
3. Au titre du mécanisme pour un développement
«propre»:
a) Les Parties ne figurant pas à l'annexe I
bénéficient d'activités exécutées dans le
cadre de projets, qui se traduisent par des réductions
d'émissions certifiées;
b) Les Parties visées à l'annexe I peuvent
utiliser les réductions d'émissions certifiées obtenues
grâce à ces activités pour remplir une partie de leurs
engagements chiffrés de limitation et de réduction des
émissions prévus à l'article 3, conformément
à ce qui a été déterminé par
la Conférence des Parties agissant comme réunion
des Parties au présent Protocole.
4. Le mécanisme pour un développement
«propre» est placé sous l'autorité de la
Conférence des Parties agissant comme réunion des
Parties au présent Protocole et suit ses directives; il
est supervisé par un conseil exécutif du mécanisme pour un
développement «propre».
5. Les réductions d'émissions découlant de
chaque activité sont certifiées par des entités
opérationnelles désignées par la Conférence des
Parties agissant en tant que réunion des Parties au
présent Protocole, sur la base des critères suivants:
a) Participation volontaire approuvée par chaque Partie
concernée;
b) Avantages réels, mesurables et durables liés
à l'atténuation des changements climatiques;
c) Réductions d'émissions s'ajoutant à
celles qui auraient lieu en l'absence de l'activité certifiée.
6. Le mécanisme pour un développement
«propre» aide à organiser le financement d'activités
certifiées, selon que de besoin.
7. La Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole élabore à
sa première session des modalités et des
procédures visant à assurer la transparence,
l'efficacité et la responsabilité grâce à un audit
et à une vérification indépendants des
activités.
8. La Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole veille à ce
qu'une part des fonds provenant
d'activités certifiées soit utilisée pour
couvrir les dépenses administratives et aider les pays en
développement Parties qui sont particulièrement
vulnérables aux effets défavorables des changements climatiques
à financer le coût de l'adaptation.
9. Peuvent participer au mécanisme pour un
développement «propre», notamment aux activités
mentionnées à l'alinéa a) du paragraphe 3
ci-dessus et à l'acquisition d'unités de
réduction certifiée des émissions, des entités
aussi bien publiques que privées; la participation est soumise aux
directives qui peuvent être données par le conseil exécutif
du mécanisme.
10. Les réductions d'émissions certifiées
obtenues entre l'an 2000 et le début de la première
période d'engagement peuvent être utilisées
pour aider à respecter les engagements prévus pour
cette période.
[315 ]
Article 13
1. En tant qu'organe suprême de la Convention, la
Conférence des Parties agit comme réunion des Parties au
présent Protocole.
2. Les Parties à la Convention qui ne sont pas Parties au
présent Protocole peuvent participer, en qualité d'observateurs,
aux travaux de
toute session de la Conférence des Parties agissant
comme réunion des Parties au présent Protocole. Lorsque la
Conférence des Parties agit en tant que réunion des Parties au
présent Protocole, les décisions prises au titre dudit Protocole
le sont uniquement par les Parties à cet instrument.
3. Lorsque la Conférence des Parties agit comme
réunion des Parties au présent Protocole, tout membre du Bureau
de la Conférence des
Parties représentant une Partie à la Convention
qui, à ce moment-là, n'est pas Partie au présent Protocole
est remplacé par un nouveau membre élu par les Parties au
présent Protocole et parmi celles-ci.
4. La Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole fait
régulièrement le point de la mise en oeuvre dudit
Protocole et prend, dans les limites de son mandat, les
décisions nécessaires pour en promouvoir la mise en oeuvre
effective. Elle exerce les fonctions qui lui sont conférées par
le présent Protocole et:
a) Elle évalue, sur la base de toutes les informations
qui lui sont communiquées conformément aux dispositions du
présent Protocole, la mise en oeuvre de celui-ci par les Parties, les
effets d'ensemble des mesures prises en application du présent
Protocole, en particulier les effets environnementaux, économiques et
sociaux et leurs incidences cumulées, et les progrès
réalisés pour tendre vers l'objectif de la Convention;
b) Elle examine périodiquement les obligations des
Parties au titre du présent Protocole, en prenant dûment en
considération tout examen prévu à l'alinéa d) du
paragraphe 2 de
l'article 4 et au paragraphe 2 de l'article 7 de la
Convention et en tenant compte de l'objectif de la Convention, de
l'expérience acquise lors de son application et de l'évolution
des connaissances scientifiques et technologiques et, à cet
égard, elle examine et adopte des rapports périodiques sur la
mise en oeuvre du présent Protocole;
c) Elle encourage et facilite l'échange d'informations
sur les mesures adoptées par
les Parties pour faire face aux changements climatiques et
à leurs effets, en tenant compte de la diversité de situations,
de responsabilités et de moyens des Parties ainsi que de leurs
engagements respectifs au titre du présent Protocole;
d) Elle facilite, à la demande de deux Parties ou
davantage, la coordination des mesures qu'elles ont adoptées pour faire
face aux changements climatiques et à leurs effets, en tenant compte de
la diversité de situations, de responsabilités et de moyens des
Parties ainsi que de leurs engagements respectifs au titre du présent
Protocole;
e) Elle encourage et dirige, conformément à
l'objectif de la Convention et aux dispositions du présent Protocole et
en tenant pleinement compte des décisions pertinentes de la
Conférence des Parties, l'élaboration et le perfectionnement
périodique de méthodologies comparables propres à
permettre de mettre en oeuvre efficacement ledit Protocole, qui seront
arrêtées par la Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole;
f) Elle fait des recommandations sur toutes questions
nécessaires à la mise en oeuvre du présent Protocole;
g) Elle s'efforce de mobiliser des ressources
financières additionnelles conformément au paragraphe 2 de
l'article 11;
h) Elle crée les organes subsidiaires jugés
nécessaires à la mise en oeuvre du présent Protocole;
i) Le cas échéant, elle sollicite et utilise les
services et le concours des organisations internationales et des organismes
intergouvernementaux et non gouvernementaux compétents, ainsi que les
informations qu'ils fournissent;
j) Elle exerce les autres fonctions qui peuvent se
révéler nécessaires aux fins de la mise en oeuvre du
présent Protocole et examine toute tâche découlant d'une
décision de la Conférence des Parties.
5. Le règlement intérieur de la Conférence
des Parties et les procédures financières appliquées au
titre de la Convention s'appliquent
mutatis mutandis au présent Protocole, sauf si
la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole en décide autrement par consensus.
6. Le secrétariat convoque la première session de
la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au
présent Protocole à
l'occasion de la première session de la
Conférence des Parties prévue après l'entrée en
vigueur du présent Protocole. Les sessions ordinaires ultérieures
de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties
au présent Protocole se tiendront chaque année et
coïncideront avec les sessions ordinaires de la Conférence des
Parties, à moins que la Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole n'en décide
autrement.
7. La Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole tient des sessions
extraordinaires à tout autre moment
lorsqu'elle le juge nécessaire ou si une Partie en fait
la demande par écrit, à condition que cette demande soit
appuyée par un tiers au moins des Parties dans les six mois qui suivent
sa communication aux Parties par le secrétariat.
8. L'Organisation des Nations Unies, ses institutions
spécialisées et l'Agence internationale de l'énergie
atomique ainsi que tout État membre
d'une de ces organisations ou doté du statut
d'observateur auprès de l'une d'elles qui n'est pas Partie à la
Convention, peuvent être représentés aux
[316 ]
sessions de la Conférence des Parties agissant comme
réunion des Parties au présent Protocole en qualité
d'observateurs. Tout organe ou organisme, national ou international,
gouvernemental ou non gouvernemental, qui est compétent dans les
domaines visés par le présent Protocole et qui a fait savoir au
secrétariat qu'il souhaitait être représenté en
qualité d'observateur à une session de la Conférence des
Parties agissant comme réunion des Parties au présent Protocole
peut y être admis en cette qualité à moins qu'un tiers au
moins des Partie
[317 ]
présentes n'y fassent objection. L'admission et la
participation d'observateurs sont régies par le règlement
intérieur visé au paragraphe 5 ci-dessus.
Article 14
1. Le secrétariat créé en application de
l'article 8 de la Convention assure le secrétariat du présent
Protocole.
2. Le paragraphe 2 de l'article 8 de la Convention relatif aux
fonctions du secrétariat et
le paragraphe 3 de ce même article concernant les
dispositions prises pour son fonctionnement s'appliquent mutatis mutandis
au présent Protocole. Le secrétariat exerce en outre les
fonctions qui lui sont confiées au titre du présent Protocole.
Article 15
1. L'Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique
et l'Organe subsidiaire de mise en oeuvre de la Convention créés
par les articles 9 et 10 de la Convention font office, respectivement, d'Organe
subsidiaire de conseil scientifique et technologique et d'Organe subsidiaire de
mise en oeuvre du présent Protocole. Les dispositions de la Convention
relatives au fonctionnement de ces deux organes s'appliquent mutatis
mutandis au présent Protocole. Les réunions de l'Organe
subsidiaire de conseil scientifique et technologique et de l'Organe subsidiaire
de mise en oeuvre du présent Protocole coïncident avec celles de
l'Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique et de l'Organe
subsidiaire de mise en oeuvre de la Convention.
2. Les Parties à la Convention qui ne sont pas Parties
au présent Protocole peuvent participer en qualité d'observateurs
aux travaux de toute session des organes subsidiaires. Lorsque les organes
subsidiaires agissent en tant qu'organes subsidiaires du présent
Protocole, les décisions relevant dudit Protocole sont prises uniquement
par celles des Parties à la Convention qui sont Parties à cet
instrument.
3. Lorsque les organes subsidiaires créés par
les articles 9 et 10 de la Convention exercent leurs fonctions dans un domaine
qui relève du présent Protocole, tout membre de leur bureau
représentant une Partie à la Convention qui, à ce
moment-là, n'est pas Partie au présent Protocole est
remplacé par un nouveau membre élu par les Parties au Protocole
et parmi celles-ci.
Article 16
La Conférence des Parties agissant comme réunion
des Parties au présent Protocole envisage dès que possible
l'application au présent Protocole du processus consultatif
multilatéral visé à l'article 13 de la Convention et le
modifie s'il y a lieu, à la lumière de toute décision
pertinente qui pourra être prise par la Conférence des Parties
à la Convention. Tout processus consultatif multilatéral
susceptible d'être appliqué au présent Protocole fonctionne
sans préjudice des procédures et mécanismes mis en place
conformément à l'article 18.
Article 17
La Conférence des Parties définit les principes,
les modalités, les règles et les lignes directrices à
appliquer en ce qui concerne notamment la vérification,
l'établissement de rapports et l'obligation redditionnelle en
matière d'échange de droits d'émission. Les Parties
visées
à l'annexe B peuvent participer à des
échanges de droits d'émission aux fins de remplir leurs
engagements au titre de l'article 3. Tout échange de ce type vient en
complément des mesures prises au niveau national pour remplir les
engagements chiffrés de limitation et de réduction des
émissions prévus dans cet article.
Article 18
À sa première session, la Conférence des
Parties agissant comme réunion des Parties au présent Protocole
approuve des procédures et mécanismes appropriés et
efficaces pour déterminer et étudier les cas de non-respect des
dispositions du présent Protocole, notamment en dressant une liste
indicative des conséquences, compte tenu de la cause, du type et du
degré de non-respect et de la fréquence des cas. Si des
procédures et mécanismes relevant du présent article
entraînent des conséquences qui lient les Parties, ils sont
adoptés au moyen d'un amendement au présent Protocole.
Article 19
Les dispositions de l'article 14 de la Convention relatif au
règlement des différends s'appliquent mutatis mutandis
au présent Protocole.
Article 20
1. Toute Partie peut proposer des amendements au présent
Protocole.
2. Les amendements au présent Protocole sont
adoptés à une session ordinaire de
la Conférence des Parties agissant comme réunion
des Parties au présent Protocole. Le texte de toute proposition
d'amendement au présent Protocole est communiqué aux Parties
par
[318 ]
le secrétariat six mois au moins avant la
réunion à laquelle l'amendement est proposé pour adoption.
Le secrétariat communique également le texte de toute proposition
d'amendement aux Parties à la Convention et aux signataires de cet
instrument et, pour information, au Dépositaire.
3. Les Parties n'épargnent aucun effort pour parvenir
à un accord par consensus sur toute proposition d'amendement au
présent Protocole. Si tous les efforts dans ce sens demeurent vains et
qu'aucun accord n'intervient, l'amendement est adopté en dernier recours
par un vote à la majorité des trois quarts des Parties
présentes et votantes. L'amendement adopté est communiqué
par le secrétariat au Dépositaire, qui le transmet à
toutes les Parties pour acceptation.
4. Les instruments d'acceptation des amendements sont
déposés auprès du Dépositaire.
Tout amendement adopté conformément au
paragraphe 3 ci-dessus entre en vigueur à l'égard des Parties
l'ayant accepté le quatre-vingt-dixième jour qui suit la date de
réception, par
le Dépositaire, des instruments d'acceptation des trois
quarts au moins des Parties au présent Protocole.
5. L'amendement entre en vigueur à l'égard de
toute autre Partie le quatre-vingt-dixième jour qui suit la date du
dépôt par cette Partie, auprès du Dépositaire, de
son instrument d'acceptation dudit amendement.
Article 21
1. Les annexes du présent Protocole font partie
intégrante de celui-ci et, sauf disposition contraire expresse, toute
référence au présent Protocole constitue en même
temps une référence à ses annexes. Si des annexes sont
adoptées après l'entrée en vigueur du présent
Protocole, elles se limitent à des listes, formules et autres documents
descriptifs de caractère scientifique, technique, procédural ou
administratif.
2. Toute Partie peut proposer des annexes au présent
Protocole ou des amendements à des annexes du présent
Protocole.
3. Les annexes du présent Protocole et les amendements
à des annexes du présent Protocole sont adoptés à
une session ordinaire de la Conférence des Parties agissant comme
réunion
des Parties au présent Protocole. Le texte de toute
proposition d'annexe ou d'amendement à une annexe est
communiqué
aux Parties par le secrétariat six mois au moins avant la
réunion
à laquelle l'annexe ou l'amendement est proposé
pour adoption. Le secrétariat communique également le texte de
toute proposition d'annexe ou d'amendement à une annexe aux Parties
à la Convention et aux signataires de cet instrument et, pour
information, au Dépositaire.
4. Les Parties n'épargnent aucun effort pour parvenir
à un accord par consensus sur toute proposition d'annexe ou d'amendement
à une annexe. Si tous les efforts dans ce sens demeurent vains et
qu'aucun accord n'intervient, l'annexe ou l'amendement à une annexe est
adopté en dernier recours par un vote à la majorité des
trois quarts des Parties présentes et votantes. L'annexe ou l'amendement
à une annexe adopté est communiqué par le
secrétariat
au Dépositaire, qui le transmet à toutes les
Parties pour acceptation.
5. Toute annexe ou tout amendement à une annexe, autre
que l'annexe A ou B, qui a été adopté conformément
aux paragraphes 3 et 4 ci-dessus, entre en vigueur à l'égard de
toutes les Parties au présent Protocole six mois après la date
à laquelle le Dépositaire leur en a notifié l'adoption,
exception faite des Parties qui, dans l'intervalle, ont notifié par
écrit au Dépositaire qu'elles n'acceptaient pas l'annexe ou
l'amendement en question. À l'égard des Parties qui retirent leur
notification de non-acceptation, l'annexe ou l'amendement à une annexe
entre en vigueur le quatre-vingt-dixième jour qui suit la date de
réception, par le Dépositaire, de la notification de ce
retrait.
6. Si l'adoption d'une annexe ou d'un amendement à une
annexe nécessite un amendement au présent Protocole, cette annexe
ou cet amendement à une annexe n'entre en vigueur que lorsque
l'amendement au Protocole entre lui-même en vigueur.
7. Les amendements aux annexes A et B du présent
Protocole sont adoptés et entrent en vigueur conformément
à la procédure énoncée à l'article 20,
à condition que tout amendement à l'annexe B soit adopté
uniquement avec le consentement écrit de la Partie concernée.
Article 22
1. Chaque Partie dispose d'une voix, sous réserve des
dispositions du paragraphe 2 ci-après.
2. Dans les domaines de leur compétence, les
organisations régionales d'intégration économique
disposent, pour exercer leur droit de vote, d'un nombre de voix égal au
nombre de leurs États membres qui sont Parties au présent
Protocole. Ces organisations n'exercent pas leur droit de vote si l'un
quelconque de leurs États membres exerce le sien, et inversement.
Article 23
Le Secrétaire général de l'Organisation des
Nations Unies est le Dépositaire du présent Protocole.
[319 ]
Article 24
1. Le présent Protocole est ouvert à la
signature et soumis à la ratification, l'acceptation ou l'approbation
des États et des organisations régionales d'intégration
économique qui sont Parties à la Convention. Il sera ouvert
à la signature au Siège de l'Organisation des Nations Unies
à New York du 16 mars 1998 au 15 mars 1999 et sera
ouvert à l'adhésion dès le lendemain du jour où il
cessera d'être ouvert à la signature. Les instruments de
ratification, d'acceptation, d'approbation ou d'adhésion sont
déposés auprès du Dépositaire.
2. Toute organisation régionale d'intégration
économique qui devient Partie au présent Protocole sans qu'aucun
de ses États membres y soit Partie est liée par toutes les
obligations découlant du présent Protocole. Lorsqu'un ou
plusieurs États membres d'une telle organisation sont Parties au
présent Protocole, cette organisation et ses États membres
conviennent de leurs responsabilités respectives aux fins de
l'exécution de leurs obligations au titre du présent Protocole.
En pareil cas, l'organisation et ses États membres ne sont pas
habilités à exercer concurremment les droits découlant du
présent Protocole.
3. Dans leurs instruments de ratification, d'acceptation,
d'approbation ou d'adhésion, les organisations régionales
d'intégration économique indiquent l'étendue de leur
compétence à l'égard des questions régies par le
présent Protocole. En outre, ces organisations informent le
Dépositaire, qui en informe à son tour les Parties, de toute
modification importante de l'étendue de leur compétence.
Article 25
1. Le présent Protocole entre en vigueur le
quatre-vingt-dixième jour qui suit la date du dépôt de
leurs instruments de ratification, d'acceptation, d'approbation ou
d'adhésion par 55 Parties
à la Convention au minimum, parmi lesquelles les
Parties visées à l'annexe I dont les émissions totales de
dioxyde de carbone représentaient en 1990 au moins 55 % du volume total
des émissions de dioxyde de carbone de l'ensemble des Parties
visées à cette annexe.
2. Aux fins du présent article, «le volume total
des émissions de dioxyde de carbone en 1990 des Parties visées
à l'annexe I» est le volume notifié par les Parties
visées à l'annexe I, à la date à laquelle elles
adoptent le présent Protocole ou à une date antérieure,
dans leur communication nationale initiale présentée au titre de
l'article 12 de la Convention.
3. À l'égard de chaque Partie ou organisation
régionale d'intégration économique qui ratifie, accepte ou
approuve le présent Protocole ou y adhère une fois que les
conditions requises pour l'entrée en vigueur énoncées au
paragraphe 1 ci-dessus ont été remplies, le présent
Protocole entre en vigueur le quatre-vingt-dixième jour qui suit la date
du dépôt par cet État ou cette organisation de son
instrument de ratification, d'acceptation, d'approbation ou
d'adhésion.
4. Aux fins du présent article, tout instrument
déposé par une organisation régionale d'intégration
économique ne s'ajoute pas à ceux qui sont déposés
par les États membres de cette organisation.
Article 26
Aucune réserve ne peut être faite au présent
Protocole.
Article 27
1. À l'expiration d'un délai de trois ans à
compter de la date d'entrée en vigueur du présent Protocole
à l'égard d'une Partie, cette Partie peut, à tout moment,
le dénoncer par notification écrite adressée au
Dépositaire.
2. Cette dénonciation prend effet à l'expiration
d'un délai d'un an à compter de la date à laquelle le
Dépositaire en reçoit notification ou à toute autre date
ultérieure spécifiée dans ladite notification.
3. Toute Partie qui dénonce la Convention est
réputée dénoncer également le présent
Protocole.
Article 28
L'original du présent Protocole, dont les textes
anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe font
également foi, est déposé auprès du
Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies.
FAIT à Kyoto le onze Décembre mil neuf cent
quatre-vingt-dix-sept.
EN FOI DE QUOI les soussignés, dûment
autorisés à cet effet, ont signé le présent
Protocole aux dates indiquées.
[320 ]
Annexe A
Gaz à effet de serre
Dioxyde de carbone (CO2) Méthane (CH4)
Oxyde nitreux (N2O)
Hydrofluorocarbones (HFC)
Hydrocarbures perfluorés (PFC) Hexafluorure de soufre
(SF6)
Secteurs/catégories de sources
Énergie
Combustion de combustibles
Secteur de l'énergie
Industries manufacturières et construction
Transport
Autres secteurs
Autres
Émissions fugitives imputables aux combustibles
Combustibles solides Pétrole et gaz naturel Autres
Procédés industriels
Produits minéraux Industrie
chimique Production de métal
Autre production
Production d'hydrocarbures halogénés et
d'hexafluorure de soufre Consommation d'hydrocarbures
halogénés et d'hexafluorure de soufre Autres
Utilisation de solvants et d'autres produits
Agriculture
Fermentation entérique
Gestion du fumier
Riziculture
Sols agricoles
Brûlage dirigé de la savane
Incinération sur place de déchets agricoles
Autres
[321 ]
Déchets
Mise en décharge de déchets solides Traitement des
eaux usées Incinération des déchets
Autres
Annexe B
Engagements chiffrés de limitation ou de
réduction des émissions
Partie
(en pourcentage des émissions de l'année
ou de la période de référence)
Allemagne
|
92
|
Australie
|
108
|
Autriche
|
92
|
Belgique
|
92
|
Bulgarie**
|
92
|
Canada
|
94
|
Communauté européenne
|
92
|
Croatie*
|
95
|
Danemark
|
92
|
Espagne
|
92
|
Estonie*
|
92
|
États-Unis d'Amérique
|
93
|
Fédération de Russie*
|
100
|
Finlande
|
92
|
France
|
92
|
Grèce
|
92
|
Hongrie*
|
94
|
Irlande
|
92
|
Islande
|
110
|
Italie
|
92
|
Japon
|
94
|
Lettonie*
|
92
|
Liechtenstein
|
92
|
Lituanie*
|
92
|
Luxembourg
|
92
|
Monaco
|
92
|
Norvège
|
101
|
Nouvelle-Zélande
|
100
|
Pays-Bas
|
92
|
Pologne*
|
94
|
Portugal
|
92
|
République tchèque*
|
92
|
Roumanie*
|
92
|
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord
|
92
|
Slovaquie*
|
92
|
Slovénie*
|
92
|
Suède
|
92
|
Suisse
|
92
|
Ukraine*
|
100
|
* Pays en transition vers une économie de
marché.
[322 ]
ANNEXE 2 PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE LOI N°
11/009 DU 09 JUILLET 2011 PORTANT PRINCIPES FONDAMENTAUX RELATIFS A LA
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
Exposé des motifs
Les conférences des Nations Unies sur
l'environnement tenues respectivement à Stockholm en 1972 et à
Rio de Janeiro en 1992, avaient conduit la communauté internationale
à Rio de Janeiro en 1992, avaient conduit la Communauté
internationale à accorder une attention plus accrue aux problèmes
de l'environnement, face aux dangers prévisibles de sa
dégradation.
Parmi les dommages causés à l'environnement
figurent notamment la diminution de la diversité biologique, la
pollution du sol, de l'air et de l'eau, la destruction de la couche d'ozone, la
diminution de la fertilité du sol, la désertification,
l'épuisement des ressources halieutiques, et la
détérioration du patrimoine naturel et culturel.
Mus par la volonté de faire aux multiples
défis susvisés et de contribuer à l'atténuation des
dommages constatés, les Etats ont adopté des accords
multilatéraux sur l'environnement.
Parmi les principales obligations qu'imposent ces accords
figurent notamment l'élaboration des législations nationales, des
politiques, plans et programmes nationaux de mise en oeuvre ainsi que la mise
en place d'un cadre institutionnel et des mécanismes de financement
nécessaires à cette fin.
La législation en vigueur étant anarchique
en la matière et par conséquent inappropriée, il
s'avère indispensable que, conformément à l'article 123
point 15 de la Constitution du 18 février 2006, la République
Démocratique du Congo d'une loi cadre destinée à :
a) Définir les grandes orientations en matière
de protection de l'environnement ;
b) Orienter la gestion de l'immense potentiel dont
dispose la République en ressources naturelles, dans la perspective d'un
développement durable au profit de sa population ;
c) Prévenir les risques et lutter contre toutes
les formes de pollutions et nuisances ;
d) Servir de socle aux législations
spécifiques régissant la conduite des secteurs certes distincts
de l'environnement mais dont les incidences directes ou indirectes sont
indésirables.
La présente loi édicte les principes
généraux qui servent de base aux lois particulières pour
régir les différents secteurs de l'environnement. Elle s'inspire
essentiellement des principes fondamentaux et universels ci-après
:
a) Le principe du développement durable ;
b) Le principe d'information et de participation du public
au processus de prise de décisions en matière d'environnement
;
c) Le principe d'action préventive et de correction
;
d) Le principe de pollueur payeur ;
e) Le principe de coopération entre Etats en
matière d'environnement ;
f) Le principe d'intégration.
Cette Loi a le mérite quelques innovations notamment
l'obligation d'une étude d'impact environnemental et social, d'un
audit
environnement, d'une évaluation environnementale des
politiques, plans et programmes, la création d'un cadre institutionnel
et d'un Fonds
d'intervention pour l'environnement et le renforcement des
dispositions pénales.
La présente loi s'articule autour de 9 chapitres,
à savoir :
Chapitre 1 : Des dispositions générales
Chapitre 2 : Du cadre institutionnel
Chapitre 3 : Des mécanismes procéduraux
Chapitre 4 : Des mécanismes de financement
Chapitre 5 : De la gestion et de la conservation des
ressources naturelles
Chapitre 6 : De la prévention des risques et de la
lutte contre les pollutions et nuisances
Chapitre 7 : De la responsabilité civile
Chapitre 8 : Des infractions et des peines
Chapitre 9 : Des dispositions transitoires, abrogatoires et
finales.
Telle est l'économie générale de la
présente loi.
Loi
L'Assemblée nationale et le Sénat ont
adopté,
Le Président de la République promulgue la
loi dont la teneur suit :
CHAPITRE 1er : DES DISPOSITIONS GENERALES
Section 1ère : De l'objet et des
définitions
Article 1er
La présente Loi fixe les principes fondamentaux relatifs
à la protection de l'environnement, conformément à
l'article 123 point 15 de la
Constitution.
Elle vise à favoriser la gestion durable des ressources
naturelles, à prévenir les risques, à lutter contre toutes
les formes de pollutions et
nuisances, et à améliorer la qualité de la
vie des populations dans le respect de l'équilibre écologique.
Article 2
Au sens de la présente loin, entend par :
1. Air : couche atmosphérique qui
enveloppe la surface terrestre nécessaire à la,vie et dont la
modification physique, chimique ou autre
peut porter atteinte à l'environnement et à la
santé ;
[323 ]
2. Aire protégée : zone
géographiquement désignée, délimitée,
réglementée des conditions qui, dans le milieu physique de la vie
humaine, influent ou sont susceptibles d'influer favorablement sur le bien
être physique, mental et social ;
3. Assainissement : ensemble des
interventions visant l'amélioration des conditions qui, dans le milieu
physique de la vie humaine, influent ou sont susceptibles d'influer
favorablement sur le bien être physique, mental et social ;
4. Audit environnemental : outil de gestion
consistant en une évaluation systématique, documentée,
périodique et objective de l'efficacité des systèmes et
des processus organisationnels et gestionnaires conçus pour assurer la
protection de l'environnement ;
5. Biotechnologie moderne :
a) Application de techniques in vitro au moyen d'acides
nucléiques, y compris la recombinaison de l'acide
désoxyribonucléique (ADN) et l'introduction directe d'acides
nucléiques dans des cellules ou organites ;
b) Fusion cellulaire d'organismes n'appartenant pas à
une même famille taxonomique, qui surmontent les barrières
naturelles de la physiologie de la reproduction ou de la recombinaison et qui
ne sont pas des techniques utilisées pour la reproduction et la
sélection de type classique ;
6. Conservation : mesures de gestion
permettant une utilisation durable des ressources naturelles et des
écosystèmes forestiers, y compris leur protection, entretien,
restauration et amélioration ;
7. Déchet : tout résidu d'un
processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance
solide, liquide ou gazeux, matériau ou produit ou, plus
généralement, tout bien meuble éliminé,
destiné à être éliminé ou devant être
éliminé en vertu des lois et règlements en vigueur ;
8. Déchets biomédicaux et de soins de
santé : déchets produits ou provenant des
activités médicales ;
9. Déchets dangereux : déchets
ou substances qui, par leur nature dangereuse, toxique, radioactive, explosive,
explosive, inflammable, biologique ou bactérienne, sont susceptibles de
constituer un danger pour la santé et l'environnement, et qui sont
éliminés, ou qui doivent être éliminés, ou
qu'il est possible d'éliminer, et qui appartiennent à l'une des
catégories définies comme telles par des mesures
d'exécution de la présente loi ;
10. Déchets industriels :
déchets de quelque nature que ce soit, provenant du processus de
fabrication, de transformation ou d'utilisation industrielle ;
11. Déchets domestiques :
déchets de toutes sortes provenant des ménages, des immeubles
administratifs ou commerciaux et, généralement, de tous
établissements recevant le public, tels que les marchés, les
écoles, les casernes et les prisons ;
12. Diversité biologique :
variabilité des organismes vivants de toute origine, y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres
écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont
ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces
et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ;
13. Ecosystème : complexe dynamique
formé de communautés des plantes, d'animaux et de microorganismes
et de leur environnement non vivant qui, par leur interaction, forment une
unité fonctionnelle ;
14. Effluent : rejet liquide ou gazeux
d'origine domestique, agricole, industrielle ou artisanale, traité ou
non, déversé directement ou indirectement dans l'environnement
;
15. Emission : rejet direct ou indirect,
à partir des sources ponctuelles ou diffuses d'une installation, de
substances, de vibrations, de chaleur ou de bruit dans l'air, l'eau ou le sol
;
16. Environnement : ensemble des
éléments naturels ou artificiels et des équilibres
biologiques et géochimiques auxquels ils participent, ainsi que des
facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent l'existence,
la transformation et le développement du milieu, des organismes vivants
et des activités humaines ;
17. Erosion : ensemble des actions de l'homme,
des eaux et des agents atmosphériques qui provoquent la
dégradation du relief ;
18. Etablissements humains : ensemble des
agglomérations urbaines et rurales, quels que soient leur type et leur
taille ainsi que l'ensemble des infrastructures dont elles disposent pour
assurer à leurs habitants une existence saine et décente ;
19. Etude d'impact environnemental et social
:processus systématique d'identification, de prévision,
d'évaluation et de réduction des effets physiques,
écologiques, esthétiques, sociaux préalable à la
réalisation de projet d'aménagement, d'ouvrage,
d'équipement, d'installation ou d'implantation d'une unité
industrielle, agricole ou autre et permettant d'en apprécier les
conséquences directes ou indirectes sur l'environnement ;
20. Evaluation environnementale : examen
systématique des facteurs environnementaux au niveau tant de
l'élaboration des politiques, des programmes et des plans que de la
prise de décision ;
21. Evénement de pollution par les
hydrocarbures : fait ou ensemble des faits ayant la même
origine, dont résulte ou peut résulter un rejet d'hydrocarbures
et qui présente ou peut présenter une menace pour le milieu
marin, ou pour le littoral ou les intérêts connexes d'un ou de
plusieurs Etats, et qui requiert une action urgente ou d'autres mesures de
lutte immédiates ;
[324 ]
22. Gestion des déchets : collecte,
transport, stockage, mise en décharge, recyclage et élimination
des déchets y compris la surveillance des sites d'élimination
;
23. Installation classée : source
fixe ou mobile, quelle que soit son propriétaire ou son affectation,
susceptible d'entrainer des nuisances et de porter atteinte à
l'environnement, notamment aux ressources en terre, aux ressources du sous-sol,
aux ressources en eau, à l'air et aux ressources forestières ;
24. Monument : oeuvre architecturale, de
sculpture ou de peinture, éléments ou structures de
caractère archéologique, inscriptions, grottes et groupes
d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science ;
25. Nuisances : éléments
préjudiciables à la santé ou à l'environnement.
Elles comprennent aussi tous faits de nature à créer ou provoquer
un trouble ou une gêne pour le voisinage. Elles peuvent être
sonores, olfactives ou visuelles ;
26. Organisme génétiquement
modifié : entité biologique capable de se reproduire ou
de transférer du matériel génétique,
c'est-à-dire les plantes, les animaux, les microorganismes ou organites,
les cultures cellulaires, tous les vecteurs de transfert de gènes ainsi
que des entités génétiques sous forme de séquences
d'acide désoxyribonucléique (ADN), dont le matériel
génétique résulte des techniques biotechnologiques
modernes ;
27. Paysage : ensemble des zones
territoriales qui se distinguent par des différences dans les formes du
relief, de la végétation, de l'utilisation et des
caractéristiques d'ordre esthétique ;
28. Plan d'aménagement : document
contenant la description, la programmation et le contrôle de
l'aménagement d'une forêt dans le temps et dans l'espace ;
29. Plan de gestion environnementale et sociale :
cahier des charges environnementales du projet consistant en un
programme de mise en oeuvre et de suivi des mesures envisagées par
l'étude d'impact environnemental pour supprimer, réduire et,
éventuellement, compenser les conséquences dommageables du projet
sur l'environnement ;
30. Polluant :élément ou rejet
solide, liquide ou gazeux, tout déchet, odeur, chaleur, son, vibration,
rayonnement ou combinaison de ceux-ci susceptibles de provoquer une pollution
;
31. Pollueur : personne physique ou morale
responsable de la pollution ;
32. Pollution : introduction directe ou
indirecte, par l'activité humaine, de substances, de vibrations, de
chaleur ou de bruit dans l'air, l'eau ou le sol, susceptibles de porter
atteinte à la santé ou à la qualité de
l'environnement, d'entraîner des détériorations aux biens
matériels ou une entrave à l'agrément de l'environnement
ou à d'autres utilisations légitimes de ce dernier ;
33. Produit chimique : substance, soit
présente isolement, soit dans un mélange ou une
préparation, qu'elle soit fabriquée ou tirée de la nature,
à l'exclusion de tout organisme vivant ;
34. Rapport de pollution par les hydrocarbures :
toute information donnée à l'autorité nationale
compétence ou tout rapport par lequel une Partie informe les autres
Parties d'un événement de pollution par les hydrocarbures et leur
notifie la mise en oeuvre du plan d'urgence ;
35. Ressources biologiques : ressources
génétiques, organismes ou éléments de ceux-ci,
populations ou tout rapport par lequel une Partie informe les autres Parties
d'un événement de pollution par les hydrocarbures et leur notifie
la mise en oeuvre du plan d'urgence ;
36. Ressources naturelles : ressources
tangibles et non tangibles, notamment les sols, les eaux, la flore et la faune
ainsi que les ressources non renouvelables ;
37. Site : aire géographiquement
définie dont la surface est clairement délimitée ;
38. Situations d'urgence : situations qui
causent ou menacent de façon imminente de causer un dommage grave
à l'environnement et qui sont brusquement provoquées par des
causes naturelles, telles que les inondations, la débâcle, les
éboulements ou les tremblements de terre, ou par des activités
humaines, en cas d'accident industriel ou de pollution ;
39. Utilisation durable : utilisation des
éléments constitutifs de la diversité biologique d'une
manière et à un rythme qui n'entraînent pas
leur appauvrissement à long terme, et sauvegardent ainsi
leur potentiel pour satisfaire les besoins et les aspirations des
générations
présentes et futures.
Section 2 : Des obligations
Articles 3
L'environnement congolais fait partie du patrimoine commun de
la nation sur lequel l'Etat exerce sa souveraineté permanente.
Sa gestion et sa protection sont d'intérêt
général. Elles sont soumises au respect du principe de
développement durable.
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée ainsi que toute personne physique ou morale
publique ou privée ont le devoir de le
protéger et de participer à l'amélioration
de sa qualité.
Article 4
L'Etat garantit à l'ensemble des citoyens le droit
à une éducation environnementale.
[325 ]
Dans ce cadre, l'Etat, la province et l'entité
territoriale décentralisée participent, dans les limites de leurs
compétences respectives, à
l'éducation, à la formation et à la
sensibilisation des populations aux problèmes d'environnement ainsi
qu'à la recherche environnementale.
Les organismes publics et privés créent en leur
sein une fonction relative au suivi de la gestion environnementale de leurs
secteurs
d'activités respectifs.
Article 5
Le Gouvernement prend des mesures incitatives en vue de
prévenir ou de réduire les dommages à l'environnement, de
le restaurer ou d'en
améliorer la qualité.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres en fixe la nature et les conditions d'éligibilité.
Article 6
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée prennent en compte, lors de l'élaboration
des plans d'aménagement du territoire ou
d'urbanisme, les impératifs de protection de
l'environnement et du bien-être de la population locale dans le choix et
l'emplacement des zones
d'activités.
Ces plans sont établis en concertation avec la
population locale, les usagers et les associations agréées pour
la protection de
l'environnement. Ils font l'objet d'une enquête publique
et d'une étude d'impact environnemental et social.
Sur proposition du ministre ayant l'environnement dans ses
attributions, un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe les modalités
d'application de cet article.
Section 3 : Des principes fondamentaux
Article 7
La protection de l'environnement et la gestion des ressources
naturelles sont assurées de manière à répondre
équitablement aux besoins de
développement des générations
présentes sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre à leurs
propres besoins.
Toute politique nationale en matière de
développement économique et social intègre ce principe.
Article 8
Toute personne a le droit d'accéder aux informations
disponibles, complètes et exactes relatives à l'environnement, y
compris celles
relatives aux substances et activités dangereuses et
aux mesures prises pour leur prévention, traitement et
élimination, selon le cas.
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée mettent à la disposition du public toute
information relative à l'état de
l'environnement.
Les modalités d'accès à l'information
ainsi que les voies de recours en cas de refus injustifié de fournir
l'information sont définies par
décret délibéré en Conseil des
ministres.
Article 9
Toute personne a le droit au processus de prise de
décision en matière d'environnement et de gestion des ressources
naturelles.
Le public participe au processus d'élaboration par des
autorités publiques des politiques, programmes, plans et
règlements relatifs à
l'environnement dans un cadre transparent et équitables
défini et mis en place par lesdites autorités.
Le public concerné a également le droit de
participer, dès le début et tout au long, au processus de prise
décisions qui ont une incidence
sur son existence ou peuvent avoir un effet important sur
l'environnement, notamment les décisions en matière
d'aménagement, les autorisations
de mise en chantier d'un projet ou d'une activité, les
autorisations de construction ou d'exploitation des installations
classées, les émissions ainsi
que les études d'impact environnemental et social. Il a
le droit d'être informé de la décision finale.
Les modalités de participation du public au processus
de prise de décision en matière d'environnement sont
définies par décret délibérée
en Conseil des ministres.
Article 10
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée veillent à ce que soient prises dans toute
activité humaine, artisanale ou industrielle,
des mesures d'action préventive ou de correction, par
priorité à la source, des atteintes à l'environnement en
utilisant les technologies moins
polluantes disponibles à un coût
économiquement acceptable.
Article 11
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée veillent la mise en oeuvre des procédures
d'évaluation des risques et prennent toute
mesure de précaution nécessaire pour assurer la
protection de l'environnement.
L'absence de certitude, compte tenu des connaissances
scientifiques et techniques du moment ne doit pas servir de prétexte
pour retarder
l'adoption de mesures effectives et proportionnées
visant à prévenir un risque de dommages graves et
irréversibles à l'environnement.
Article 12
Les coûts résultant des mesures de
prévention, de lutte contre la pollution et la réduction de
celle-ci ou de remise en état des sites ou
paysages pollués sont supportés par le
pollueur.
[326 ]
Article 13
Le gouvernement met en oeuvre des politiques et programmes de
coopération avec d'autres Etats et partenaires désireux de
contribuer à la protection de l'environnement et à la gestion
durable des ressources naturelles dans le cadre des conventions, traités
et accords internationaux auxquels le République est partie.
Article 14
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée s'assurent que l'élaboration de la mise en
oeuvre des plans et programmes sectoriels intègrent les normes en
matière d'environnement et de développement durable.
CHAPITRE 2 : DU CADRE INSTITUTIONNEL
Article 15
Le gouvernement définit la politique nationale en
matière d'environnement et de gestion durable des ressources naturelles
traduite en un
plan national environnemental.
Article 16
La province élabore son programme en matière de
gestion et de protection de l'environnement conformément au plan
national d'action
environnemental.
Article 17
Le Gouvernement met en place un Conseil national de
l'environnement et du développement durable placé sous
l'autorité du premier
ministre.
Ce Conseil a pour missions de donner des avis notamment sur :
a) La définition et la mise en oeuvre de la politique
nationale en matière d'environnement ;
b) L'élaboration des plans et programmes sectoriels en
matière d'environnement ou ayant une incidence sur l'environnement.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres en fixe la composition, l'organisation et le fonctionnement.
Article 18
Sans préjudice des autres attributions que lui
confèrent des textes particuliers, le ministère en charge de
l'environnement met en oeuvre, en
collaboration avec d'autres ministères et organismes
publics et privés, la politique du Gouvernement en matière
d'environnement et de
développement durable. Il assure la coordination des
politiques sectorielles ayant une incidence sur l'environnement.
CHAPITRE 3 : DES MECANISMES PROCEDURAUX
Section 1ère : De l'évaluation
environnementale des politiques, plans et programmes
Article 19
Toute politique, tout plan ou programme élaboré par
l'Etat, la province, l'entité territoriale décentralisée
ou un établissement public dont
la réalisation est susceptible d'avoir des incidences
notables sur l'environnement fait l'objet d'une évaluation
environnementale préalable.
Sur proposition du ministre ayant l'environnement dans ses
attributions, un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe les secteurs
d'activités concernés, la procédure et le
contenu.
Article 20
L'évaluation environnementale des politiques, plans et
programmes élaborés et destinés uniquement à des
fins militaires ou de protection
civile ne relève pas du domaine public. Elle est couverte
par le secret-défense.
Section 2 : De l'étude d'impact environnemental
et social
Article 21
Tout projet de développement, d'infrastructures ou
d'exploitation de toute activité industrielle, commerciale, agricole,
forestière, minière,
de télécommunication ou autre susceptible d'avoir
un impact sur l'environnement est assujetti à une étude d'impact
environnemental et social
préalable, assortie de son plan de gestion, dûment
approuvés.
Cette étude est propriété de l'Etat.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres détermine les différentes catégories de projet
ou d'activités soumis à cette étude, son contenu,
les modalités de son approbation ainsi que la
procédure de consultation du public.
Article 22
L'évaluation et l'approbation de l'étude d'impact
environnemental ainsi que le suivi de sa mise en oeuvre sont confiés
à un établissement
public.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres en fixe l'organisation et le fonctionnement.
Section 3 : De l'audit environnemental
Article 23
[327 ]
Le ministre ayant l'environnement dans ses attributions
procède à un audit de tout ouvrage, tout projet ou toute
activité présentant un risque
potentiel pour l'environnement et la population.
Cet audit donne lieu à la prescription de toute mesure
appropriée de protection de l'environnement.
L'audit visé à l'alinéa 1er est
réalisé dans les conditions et suivant les modalités
fixées par décret délibéré en Conseil des
ministres.
Section 4 : De l'enquête publique
Article 24
Tout projet ou toute activité susceptible d'avoir un
impact sur l'environnement est assujetti à une enquête publique
préalable.
L'enquête publique a pour projet :
a) D'informer le public en général et la
population locale en particulier sur le projet ou l'activité ;
b) De recueillir les informations sur la nature et
l'étendue des droits que pourraient détenir des tiers sur la zone
affectée par le projet ou l'activité ;
c) Collecter les appréciations, suggestions et
contre-propositions, afin de permettre à l'autorité
compétente de disposer de tous les
éléments nécessaires à sa
décision.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe les modalités de déroulement et de sanction de
l'enquête publique.
CHAPITRE 4 : DES MECANISMES DE FINANCEMENT
Article 24
Il est créé un Fonds d'intervention pour
l'environnement.
Le Fonds assure le financement notamment de la recherche
environnementale, de la conservation de la diversité biologique, des
opérations
d'assainissement, de prévention et de lutte contre la
pollution ainsi que de réhabilitation et de restauration des sites ou
paysages pollués ou
dégradés.
La gestion du Fonds est confiée à un organisme
public dont les statuts, l'organisation et le fonctionnement sont
déterminés par décret
délibéré en Conseil des ministres.
Article 26
Les ressources du Fonds sont constituées notamment par
:
a) Les prestations environnementales ;
b) La rémunération des services environnementaux
;
c) Les subventions budgétaires de l'Etat ;
d) Les ressources provenant des mécanismes de financement
des accords multilatéraux sur l'environnement ;
e) Les appuis financiers et budgétaires assurés
par les partenaires au développement ;
f) Les dons et legs.
CHAPITRE 5 : DE LA GESTION ET DE LA CONSERVATION
DES
RESSOURCES NATURELLES
Article 27
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée assurent, dans les limites de leurs
compétences respectives, la conservation et la
gestion durable des écosystèmes, des ressources
naturelles, des sites et monuments situés sur le territoire national.
Ils élaborent et mettent en oeuvre des plans, programmes
et mesures de leur gestion durable.
Article 28
L'Etat, la province et l'entité
décentralisée prennent des mesures appropriées pour
prévenir la dégradation des terres. Ils adoptent à cet
effet des stratégies intégrées de
conservation et de gestion durable des ressources en terres, y compris les
sols, la végétation et les processus
hydrologiques connexes.
Article 29
La gestion des ressources en eau concerne les eaux souterraines
et de surface, tant continentales que maritimes.
Leur protection, leur mise en valeur et leur utilisation ainsi
que la coopération interétatique pour les lacs et les cours d'eau
transfrontières
sont effectués dans le respect des équilibres
écologiques.
Article 30
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée assurent, dans les limites de leurs
compétences respectives, la conservation et la
gestion des écosystèmes forestiers en vue
d'accroître leur contribution du développement économique,
social et culturel durable.
Article 31
Toute activité de conservation, de gestion et
d'exploitation des forêts repose sur l'existence d'un inventaire
forestier, l'élaboration et la
mise en oeuvre préalable d'un plan
d'aménagement.
[328 ]
Article 32
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée assurent, dans les limites de leurs
compétences respectives, la conservation et la
gestion durable de la diversité biologique.
Le Gouvernement établit un système d'aires
protégées viables et représentatives des
écosystèmes.
Article 33
Toute activité susceptible de nuire à
l'environnement est prohibée dans les aires protégées
ainsi que dans les zones interdites.
Est nul tout droit accordé dans les limites des aires
et zones visées à l'alinéa 1er.
Article 34
L'Etat prend des mesures nécessaires en vue
d'empêcher l'introduction sur le territoire national des espèces
exotiques susceptibles de
menacer les écosystèmes, habitats ou
espèces.
Il met en place des mesures appropriées aux
frontières en vue de prévenir ou interdire l'introduction
accidentelle ou intentionnelle ou de
contrôler les mouvements transfrontaliers des
espèces exotiques envahissantes.
Article 35
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée, dans les limites de leurs compétences
respectives, procèdent à l'identification et
assurent la protection, la conservation et la mise en valeur
du patrimoine culturel et naturel.
Article 36
Les modalités de mise en oeuvre des dispositions des
articles 28 à 35 ci-dessus sont définies par la loi.
CHAPITRE 6 : DE LA PREVENTION DES RISQUES ET DE LA
LUTTE
CONTRE LES POLLUTIONS ET NUISANCES
Section 1ère : Des installations
classées
Article 37
Toute installation industrielle, commerciale ou agricole dont
l'exploitation présente soit des dangers pour la santé, la
sécurité, la salubrité
publique, l'environnement ou la conservation des sites et
monuments, soit des inconvénients pour la commodité du voisinage
est classée suivant
la gravité du danger, des inconvénients ou des
incommodités que peut présenter son existence ou son
exploitation.
Article 38
Les installations classées sont préalablement
soumises soit à déclaration, soit à autorisation
dûment constatée par un permis d'exploitation
nationale ou provincial selon le cas.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres en fixe la nomenclature, la catégorisation, les
modalités de déclaration ou d'obtention du permis
ainsi que les conditions d'exploitation.
Article 39
Toute installation classée est assujetti au paiement
d'une taxe d'implantation, d'une taxe rémunératoire annuelle et
d'une taxe de pollution.
Le taux de ces taxes est fixé selon la
législation en vigueur.
Article 40
Tout exploitant d'une installation classée
élabore et met en oeuvre des mesures de sécurité
industrielle appropriées et établit un plan
d'urgence décrivant les mesures nécessaires pour
maîtriser les accidents industriels et limiter leurs conséquences
pour l'environnement et la santé.
Ce plan d'urgence est porté à la connaissance
des autorités administratives compétentes et des populations
avoisinantes.
Article 41
Tout exploitant d'une installation classée qui ne
démarre pas ses activités dans un délai de deux ans ou qui
cesse d'exploiter pendant deux
années consécutives perd ses droits, sauf cas de
force majeure dûment établi.
L'exploitant qui soit transformé ou modifie une
installation classée, soit change les procédés de
fabrication susceptibles de causer des
dommages à l'environnement, sollicite un nouveau permis
d'exploitation.
Article 42
Lorsqu'une demande d'autorisation concerne une installation
classée, des servitudes d'utilité publique peuvent être
instituées concernant
l'utilisation du sol ainsi que l'exécution de travaux
soumis à une autorisation de bâtir.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe la liste des catégories et, éventuellement, les
seuils de capacité des installations dans le
voisinage desquelles les servitudes d'utilité publique
peuvent être instituées.
Article 43
Lorsque l'institution des servitudes prévues à
l'article précédent entraîne un préjudice direct,
matériel et certain, elle ouvre droit à une
indemnité au profit des propriétaires, des
titulaires de droit réels ou de leurs ayants droit.
[329 ]
La demande d'indemnisation est adressée à
l'exploitant de l'installation dans un délai n'excédant pas trois
ans à dater de la notification de
la décision instituant la servitude. A défaut
d'accord de règlement amiable, l'indemnité est fixée par
le juge conformément à la législation en
matière d'exploitation pour cause d'utilité
publique.
Article 44
Après cessation des activités, tout exploitant
d'une installation classée est tenu de restaurer le site d'exploitation
conformément au plan de
gestion environnemental et social.
Article 45
Tout exploitant d'une installation classée
dépose une caution auprès d'une institution financière
agréée établie en République Démocratique
du Congo en vue de garantir la restauration du site
après cessation des activités.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres en détermine le montant et les modalités de gestion.
Section 2 : De la protection des milieux
récepteurs
Article 46
Toute personne a droit à un environnement sain et
propice à son épanouissement intégral.
Elle a le devoir de le défendre, par toutes voies de
droit en action individuelle ou collective.
Article 47
Toute personne a le droit de respirer un air qui ne nuise pas
à sa santé.
Est interdite, toute émission dans l'air susceptible
d'incommoder la population ou de nuire à l'environnement et à la
santé.
Les activités polluantes sont soumises soit au
régime d'interdiction soit au régime d'autorisation
préalable.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe les normes d'émission dans l'air.
Article 48
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée prennent, dans les limites de leurs
compétences respectives, les mesures nécessaires
en vue de la réduction des émissions des gaz
à effets de serre et du contrôle des substances qui appauvrissent
la couche d'ozone.
Ils prennent, en outre, des mesures d'adaptation
approprié aux changements climatiques.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe les normes d'émission dans l'air et les mesures de
restriction ou de contrôle de la
production, de l'importation et de l'utilisation des
substances qui appauvrissent la couche d'ozone.
Article 49
Est interdit tout rejet des déchets ou substances
susceptibles de polluer le milieu marin, d'altérer ou de dégrader
la qualité des eaux de
surface ou souterraine, tant continentales que maritimes, de
nuire à leurs ressources biologiques et aux écosystèmes
côtiers et de mettre en danger
la santé.
Les rejets dans l'eau sont constitués de tout
déversement, effluent, écoulement, immersion et tout
dépôt direct ou indirect de substance
solide, liquide ou gazeuse.
Ils sont soumis au régime d'interdiction, de
déclaration ou d'autorisation.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres détermine la nomenclature de ces rejets, les critères
physiques, chimiques et biologiques des
effluents ainsi que les conditions et modalités de
gestion et de contrôle de ceux-ci.
Article 50
Est interdite toute activité susceptible de favoriser
la, pollution, le risque d'érosion et toute autre forme de
dégradation des sols et/ou des
sous-sols.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe les mesures d'atténuation de la pollution et de
restauration des sites ou paysages dégradés
ou pollués.
Article 51
Toute utilisation des sols est faite de manière
à en améliorer la conservation notamment par l'introduction des
techniques et l'usage des
pesticides, des fertilisants et autres qui en assurent une
productivité durable.
Article 52
Est interdite l'émission de tout bruit ou odeur dont la
nature, l'importance ou la fréquence constitue des nuisances à
l'environnement et à
la santé, notamment par la gêne
particulière qu'il crée au voisinage ou par les troubles
apportés au repos, à la tranquillité des citoyens et
à la
sécurité publique.
La province et l'entité territoriale
décentralisée prennent, dans les limites de leurs
compétences respectives, des mesures nécessaires pour
donner effet aux dispositions du présent article.
[330 ]
Section 3 : De la gestion des produits chimiques
Article 53
L'Etat prend des mesures appropriées pour prévenir,
atténuer et éliminer les effets nuisibles sur l'environnement et
la santé des produits
chimiques, des pesticides dangereux et des polluants organiques
persistants.
Article 54
La production, l'importation et/ou l'utilisation des produits ou
substances chimiques visés à l'article précédent
sont soumises au régime
d'interdiction ou d'autorisation préalable.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe la liste des produits ou substances chimiques dont la
production, l'importation et/ou
l'utilisation sont interdites sur le territoire nationale.
Il fixe en outre les conditions de production, d'importation et
d'utilisation des produits ou substances chimiques soumises au régime
d'autorisation ainsi que les modalités de leur
destruction.
Article 55
L'importation des produits et substances visés à
l'article précédent est subordonnée à la
procédure de consentement préalable en
connaissance de cause donnée par écrit par
l'autorité nationale compétente.
Section 4 : De la gestion des déchets
Article 56
L'Etat, la province et l'entité territoriale
décentralisée s'assurent de la gestion rationnelle des
déchets de manière à préserver la qualité
de
l'environnement et la santé.
Article 57
Sont interdits sur le territoire national :
a) La détention, le dépôt ou l'abandon
à des endroits non appropriés des déchet de toute nature
susceptibles de provoquer des odeurs incommodantes, de causer des nuisances et
des dommages à l'environnement, à la santé et à la
sécurité publique ;
b) L'immersion, l'incinération ou
l'élimination, par quelque procédé que ce soit, des
déchets dangereux ou radioactifs dans les eaux continentales et/ou
maritimes sous juridiction congolaise ainsi que leur enfouissement dans le sol
ou le sous-sol.
Article 58
Toute personne physique ou morale publique ou privée,
qui produit ou détient des déchets domestiques, industrielles,
artisanaux, médicaux, biomédicaux ou pharmaceutiques est tenue
d'en assurer la gestion conformément aux dispositions de la
présente loi et de ses mesures d'exécution.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe les normes spécifiques de stockage de recyclage, de
traitement et d'élimination des déchets. Article
59
L'Etat prend des mesures nécessaires à la
réduction au minimum de la production des déchets dangereux sur
le territoire national.
Il s'assure que toute personne chargée de la gestion
des déchets dangereux dispose des installations ou sites et des moyens
techniques appropriés.
Il veille que toute personne chargée de la gestion des
déchets dangereux prenne des mesures nécessaires pour
prévenir une pollution éventuelle.
Article 60
Tout déchet en provenance de l'étranger est
présumé dangereux.
Sans préjudice des dispositions du droit international,
sont interdits l'importation, le transit, le trafic, l'entreposage et le
traitement par quelque procédé que ce soit desdits
déchets.
Un décret délibéré e, Conseil des
ministres fixe la nomenclature des déchets visés au
présent article ainsi que les normes de leur gestion. Article
61
Les déchets radioactifs produits sur le territoire
national, quelle qu'en soit l'origine, notamment, mines, usines de traitement,
centrales nucléaires ou autres utilisations, sont réduits au
strict minimum et traités, transportés, stockés et
éliminés conformément aux normes définies par un
décret délibéré en conseil des ministres.
Section 5 : Des organisations
génétiquement modifiés
Article 62
L'Etat prend des mesures de protection nécessaires en
cas de transfert, de transport, de manipulation et d'utilisation des organismes
génétiquement modifiés résultant de la
biotechnologie moderne ou des mutations aléatoires qui peuvent avoir des
effets défavorables sur la conservation de la diversité
biologique et la santé.
Toute décision autorisant les mouvements
transfrontières, l'utilisation confinée, la dissémination
volontaire ou la mise en marché d'un organisme
génétiquement modifié ou son dérivé ne peut
être prise par l'autorité compétente sans une
évaluation préalable des risques.
[331 ]
Article 63
Les méthodes d'évaluation et de gestion des
risques biotechnologiques, ainsi que le processus de prise de décision
relatif aux mouvements
transfrontières des organismes
génétiquement modifiés sont définies par la loi.
Section 6 : De la gestion des catastrophes naturelles
et situations d'urgence
Article 64
Le Gouvernement élabore et met en oeuvre un Plan
national d'intervention d'urgence en vue de faire face aux catastrophes
naturelles et
situations d'urgence.
Le plan national prévoit la mise en place d'un
système d'alerte précoce en vue de la planification et de la
coordination des mesures destinées
à la protection de la population, des infrastructures
et du patrimoine national.
Le contenu du Plan national visé à
l'alinéa 1er et les mécanismes de coordination de sa
mise en oeuvre et du suivi sont fixés par décret
délibéré en Conseil des ministres.
Article 65
La province élabore et met en oeuvre un plan provincial
d'urgence en vue de faire face aux situations d'urgence et assurer la
protection
civile.
Article 66
Le Gouvernement met en place un système national de
lutte contre les évènements de pollution par les
hydrocarbures.
Un décret délibéré en Conseil des
ministres fixe le contenu et la procédure de notification en cas de
pollution par les hydrocarbures et les
mesures à prendre à la réception d'un
rapport de pollution par les hydrocarbures.
Il fixe, s'il échet, les modalités de mise en
oeuvre des accords de coopération régionale et internationale en
la matière.
Article 67
Tout exploitant d'une installation pétrolière,
de manutention d'hydrocarbures ou d'un port prend des mesures
nécessaires en vue de la
prévention et de la lutte contre tout
événement de pollution par les hydrocarbures.
A cette effet, il élabore et met en oeuvre un plan
d'urgence de bord contre la pollution par les hydrocarbures en coordination
avec le système
national.
Les obligations visées aux alinéas
1er et 2 s'appliquent également à tout exploitant d'un
navire battant pavillon national, naviguant dans les
espaces maritimes congolais ou accostant dans un port maritime
sous juridiction nationale.
CHAPITRE 7 : DE LA RESPONSABILITE CIVILE
Article 68
Sans préjudice des peines applicables pour infractions
à la présente loi et ses mesures d'exécution, est
responsable toute personne qui, par
l'exercice de ses activités, a causé un dommage
à l'environnement et à la santé en violation de la
présente loi.
Article 69
Toute personne physique ou morale est, non seulement
civilement responsable des condamnations pour les infractions commises en
violation de la présente loi et de ses mesures
d'exécution par des préposés dans les limites de ses
activités, mais aussi solidairement responsables
du paiement des amendes et frais résultant des
mêmes condamnations, à moins de prouver qu'elle était dans
l'impossibilité d'empêcher la
commission de l'infraction.
Article 70
Sans préjudice des peines applicables pour infractions
à la présente loi et ses mesures d'exécution,
l'exportateur ou l'importateur des
déchets est responsable des dommages résultant
d'un accident ou incident survenu au cours d'un mouvement transfrontalier des
déchets jusqu'au
moment où l'éliminateur en prend possession.
L'éliminateur des déchets est responsable des
dommages résultant d'un accident ou incident survenu au cours de leur
élimination.
Les demandes d'indemnisation sont recevables si elles sont
présentées dans un délai de dix ans à partir de la
date à laquelle a eu lieu
l'accident ou l'incident ou dans un délai de cinq ans
à compter de la date à laquelle le demandeur a eu connaissance ou
a normalement dû avoir
connaissance des dommages.
CHAPITRE 8 : DES INFRACTIONS ET DES PEINES
Article 71
Sans préjudice des prérogatives reconnues
à l'officier du ministère public et aux officiers de police
judiciaire à compétence générale, les
infractions à la présente loi et ses mesures
d'exécution sont recherchées et constatées par les
fonctionnaires et agents assermentés de
l'administration de l'environnement.
Article 72
[332 ]
Est punie d'une amende égale au quintuple des frais
qu'elle aurait déboursés pour l'évaluation et la
validation de l'étude, toute personne qui réalise ou contribue
à réaliser un projet ou une activité sans étude
d'impact environnemental et social alors qu'il y était soumis en vertu
des dispositions de la présente loi.
Le tribunal saisi peut en outre ordonner la destruction de
l'ouvrage sans préjudice des dispositions de l'article 86 de la
présente loi. Article 73
Sans préjudice de la servitude pénale
prévue par le Code pénal, toute personne qui fournit
intentionnellement des informations erronées ou inexactes dans une
étude d'impact environnemental et social, est punie d'une amende
égale au double des frais déboursés pour
l'évaluation et la validation de l'étude.
Article 74
Est puni d'une amende de neuf millions à quarante cinq
millions de francs congolais, tout exploitant d'une installation classée
qui ne dispose pas d'un plan d'urgence tel que prévu par la
présente loi.
Article 75
Est punie d'une servitude pénale de cinq à dix
ans et d'une amende de cent millions à deux cent cinquante millions de
francs congolais ou de l'une de ces peines seulement toute personne qui importe
des déchets dangereux ou radioactifs sur le territoire national.
Article 76
Est punie d'une servitude pénale de six mois à
trois ans et d'une amende d'un million à vingt cinq millions de francs
congolais ou de l'une de ces peines seulement toute personne qui transporte,
dépose, abandonne, jette ou élimine des déchets
industriels, artisanaux, médicaux, biomédicaux ou pharmaceutiques
en violation des dispositions de la présente loi et de ses mesures
d'exécution.
Les sanctions relatives à la gestion des déchets
domestiques relèvent de la compétence de la province et de
l'entité territoriale décentralisée. Article
77
Est punie d'une servitude pénale de six mois à
trois ans et d'une amende de deux millions cinq cent mille à vingt cinq
millions de francs congolais ou de l'une de ces peines seulement toute personne
qui pollue, dégrade le sol ou sous-sol en violation des dispositions de
la présente loi et de ses mesures d'exécution.
Article 78
Est punie d'une servitude pénale de six mois à
trois ans et d'une amende de cinq millions à cinquante millions de
francs congolais ou de l'une de ces peines seulement toute personne qui pollue
de quelque manière que ce soit tant les eaux continentales que les
espaces maritimes, ou dégrade les écosystèmes
côtiers en violation des dispositions de la présente loi et de ses
mesures d'exécution.
Article 79
Est punie d'une servitude pénale de six mois à
trois ans et d'une amende de cinq millions à cinquante millions de
francs congolais ou de l'une de ces peines seulement toute personne qui
altère la qualité de l'air en violation des dispositions de la
présente loi et de ses mesures d'exécution.
Article 80
Est punie d'une servitude pénale de deux à cinq
ans et d'une amende de quatre vingt dix millions à deux cent cinquante
millions de francs congolais ou de l'une de ces peines seulement, toute
personne qui produit, importe, utilise, met sur le marché ou
élimine des produits chimiques toxiques en violation des dispositions de
la présente loi et de ses mesures d'exécution.
Article 81
Est puni d'une amende de cent millions à deux cent
cinquante millions de francs congolais, quiconque exploite, transforme ou
modifie une installation classée ou change de procédés de
fabrication entraînant des dangers ou inconvénients en violation
des dispositions de la présente loi et de ses mesures
d'exécution.
Article 82
Est punie d'une servitude pénale de cinq à dix
ans et d'une amende de cent millions à deux cent cinquante millions de
francs congolais ou de l'une de ces peines seulement quiconque procède
à l'immersion, l'incinération ou l'élimination, par
quelque procédé que ce soit, des déchets dangereux ou
radioactifs dans les eaux continentales et les espaces maritimes sous
juridictions congolaise.
Sans préjudice des dispositions du droit international,
sont également interdits sur le territoire national l'importation, le
transit, le trafic illicite ou l'entreposage de déchets radioactifs.
Article 83
Quiconque dirige intentionnellement une attaque en sachant
qu'elle causerait des dommages étendus, durables et graves à
l'environnement, qui seraient excessifs par rapport à l'ensemble de
l'avantage militaire concret et direct attendu, est puni conformément
aux dispositions pertinentes du Code pénal militaire congolais.
Article 84
[333 ]
Sans préjudice des sanctions prévues aux articles
75, 77 et 78 de la présente loi, la juridiction compétente
condamne en outre, l'auteur
d'une des infractions prévues aux articles
susvisées à la réexportation sans délai des
déchets dangereux et/ou à la restauration des sites ou
paysages
dégradés et/ou pollués.
En cas de non-exécution des travaux visés à
l'alinéa 1er dans les délais impartis, le tribunal
peut ordonner l'exécution d'office des travaux
aux frais du contrevenant, jusqu'à leur achèvement,
l'interdiction d'utiliser les installations qui sont à l'origine de
pollutions, dégradations ou
nuisances.
Il ordonne en outre la réexportation des déchets
dangereux.
CHAPITRE 9 : DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES,
ABROGATOIRES ET FINALES
Article 85
Les installations classées existant avant l'entrée
en vigueur de la présente loi disposent d'un délai de
vingt-quatre mois à compter de sa
promulgation et de la publication de ses mesures d'application
pour s'y conformer.
Article 86
Toute personne physique ou morale dont les projets ou
activités sont soumis à une étude d'impact environnemental
et social sous les lois
et règlements en vigueur avant la promulgation de la
présente loi se conforme aux dispositions de celle-ci en transmettant
dans un délai ne
dépassent pas douze mois aux services compétents du
ministère en charge de l'environnement une copie de son permis, sa
licence ou son
autorisation faisant mention de ses obligations environnementales
et le cas échéants d'une copie de son plan de gestion
environnementale.
Article 87
Les évaluations environnementales des politiques,
programmes et plans entreprises avant l'entrée en vigueur de la
présente loi sont mises
en conformité aux dispositions de celle-ci dans un
délai fixé par décret délibéré e,
Conseil de ministres.
Article 88
Sont abrogées toutes les dispositions antérieures
contraires à la présente loi.
Article 89
La présente Loi entre en vigueur à la date de sa
promulgation.
Fait à Kisangani, le 09 Juillet 2011
Joseph KABILA KABANGE
[334 ]
ANNEXE 3. CARTE DE LA RDC
[335 ]
ANNEXE 4. QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
I. Questionnaire adressé au Ministère de
l'Environnement
Nous sommes Enseignant-Chercheur au
Département des Relations Internationales « RI » de
l'Université Officielle de Bukavu « UOB » ; nous menons, dans
le cadre de notre DEA/DES à l'Université de Kinshasa «
UNIKIN », une étude portant sur : « RDC et le
défi planétaire du réchauffement climatique.
Opportunités et responsabilités conventionnelles internationales
».
Identification
- Adresse :
- Fonction :
I. Enquête proprement-dite
1) Que fait la RDC, au niveau de la coopération
internationale, en matière de lutte contre le réchauffement
climatique ?
a. Participation du pays à des rencontres internationales
sur le climat ;
b. Organisation, en RDC, des Conférences, Ateliers,
Sommets et/ou autres rencontres internationales sur le climat ;
c. Projet, avec le Rwanda, d'extraction du gaz méthane du
lac Kivu ;
d. Toutes les réponses sont vraies
e. Autres (à préciser s'il y en a)
2) Quelles sont les stratégies qui ont
été mises en place par la RDC, au niveau national, pour lutter
contre le réchauffement climatique ?
a. Mise en place d'un cadre légal et institutionnel de
gestion forestière ;
b. Mise en place d'un cadre légal et institutionnel de
gestion de l'eau ;
c. Tenue des assises sur la protection et préservation de
l'écosystème ;
d. Toutes les réponses sont vraies
e. Autres (à préciser s'il y en a)
3) Quels sont les acteurs impliqués dans l'effort
de lutte contre le réchauffement climatique en RDC ?
a. Gouvernement Congolais au travers de ses Ministères
concernés ;
b. Gouvernements étrangers
c. Organisations Internationales ;
d. Organisations Non Gouvernementales et autres associations
;
e. Individus ;
f. Toutes les réponses sont vraies
g. Autres (à préciser s'il y en a)
...
4) Quels sont les obstacles à l'effort de la RDC
de lutte contre le réchauffement climatique ?
a) Non-respect des lois par les exploitants forestiers ;
b) Non-respect des lois par les gouvernants ;
c) Absence des limites claires entre habitations et aires
protégées ;
d) Manque de contrôle par les gouvernants ;
e) Toutes les réponses sont vraies ;
f) Autres (à préciser s'il y en a)
5) Qu'est-ce qui constitue les menaces à la
forêt congolaise ?
a) Agriculture, exploitation du bois, braconnage et commerce de
la viande de brousse ;
b) Exploitation minière, du pétrole et du gaz ;
c) Pêche, maladies, pollution, conflits armés et
déplacements des populations ;
d) Changements climatiques, urbanisation, croissance
démographique ;
e) Défaut de bonne gouvernance, absence de
capacité institutionnelle, insuffisance de financement à long
terme, manque de compréhension des problèmes d'échelle,
manque de capacité des ONG et Organisations communautaires locales de
suivi et d'évaluation des activités entreprises sur la
forêt ;
f) Toutes les réponses sont vraies ;
g) Autres (à préciser s'il y en a)
[336 ]
6) Quelles seraient les pistes de solution pour une
contribution efficace de la RDC à la lutte contre le
réchauffement climatique ?
a) Collaborer, avec l'étranger, afin de rendre plus
sévères les mesures de certification des bois issus du Congo aux
fin de limiter leur exploitation irrationnelle ;
b) Prendre en compte la participation des communautés
locales avant tout projet ayant trait à l'écosystème ;
c) Amener les exploitants forestiers et autres partenaires
à respecter toujours leurs engagements ;
d) Toutes les réponses sont vraies ;
e) Autres (à préciser s'il y en a)
Merci !!!!
MUKENGERE NTAKALALWA Matthieu
II. Questionnaire adressé aux autres
Ministères et aux chercheurs en l'environnement
Nous sommes Enseignant-Chercheur au
Département des Relations Internationales « RI » de
l'Université Officielle de Bukavu « UOB » ; nous menons, dans
le cadre de notre DEA/DES à l'Université de Kinshasa «
UNIKIN », une étude portant sur : « RDC et le
défi planétaire du réchauffement climatique.
Opportunités et responsabilités conventionnelles internationales
».
Nous vous promettons l'anonymat dans le traitement des
données.
I. Identification
- Sexe (si personne physique) :
- Age :
- Adresse :
- Fonction :
II. Enquête proprement-dite
1) Que fait la RDC, au niveau de la coopération
internationale, en matière de lutte contre le réchauffement
climatique ?
a. Participation du pays à des rencontres internationales
sur le climat ;
b. Organisation, en RDC, des Conférences, Ateliers,
Sommets et/ou autres rencontres internationales sur le climat ;
c. Projet, avec le Rwanda, d'extraction du gaz méthane du
lac Kivu ;
d. Toutes les réponses sont vraies
e. Autres (à préciser s'il y en a)
2) Quelles sont, à votre connaissance, les
stratégies qui ont été mises en place par la RDC, au
niveau national, pour lutter contre le réchauffement climatique
?
a. Mise en place d'un cadre légal et institutionnel de
gestion forestière ;
b. Mise en place d'un cadre légal et institutionnel de
gestion de l'eau ;
c. Tenue des assises sur la protection et préservation de
l'écosystème ;
d. Toutes les réponses sont vraies
e. Autres (à préciser s'il y en a)
3) Quels sont, selon vous, les acteurs impliqués
dans l'effort de lutte contre le réchauffement climatique en RDC
?
a. Gouvernement Congolais au travers de ses Ministères
concernés ;
b. Gouvernements étrangers
c. Organisations Internationales ;
d. Organisations Non Gouvernementales et autres associations
;
e. Individus ;
f. Toutes les réponses sont vraies
g. Autres (à préciser s'il y en a)
4) Qu'est-ce qui constituerait, à votre avis, les
obstacles à l'effort de la RDC de lutte contre le réchauffement
climatique ?
a) Non-respect des lois par les exploitants forestiers ;
b) Non-respect des lois par les gouvernants ;
c) Absence des limites claires entre habitations et aires
protégées ;
d) Manque de contrôle par les gouvernants ;
e) Toutes les réponses sont vraies ;
[337 ]
f) Autres (à préciser s'il y en a)
5) A votre connaissance, qu'est-ce qui constitue les
menaces à la forêt congolaise ?
a) Agriculture, exploitation du bois, braconnage et commerce de
la viande de brousse ;
b) Exploitation minière, du pétrole et du gaz ;
c) Pêche, maladies, pollution, conflits armés et
déplacements des populations ;
d) Changements climatiques, urbanisation, croissance
démographique ;
e) Défaut de bonne gouvernance, absence de
capacité institutionnelle, insuffisance de financement à long
terme, manque de compréhension des problèmes d'échelle,
manque de capacité des ONG et Organisations communautaires locales de
suivi et d'évaluation des activités entreprises sur la
forêt ;
f) Toutes les réponses sont vraies ;
g) Autres (à préciser s'il y en a)
6) Quelles seraient, selon vous, les pistes de
solution pour une contribution efficace de la RDC à la lutte contre le
réchauffement climatique ?
a) Collaborer, avec l'étranger, afin de rendre plus
sévères les mesures de certification des bois issus du Congo aux
fin de limiter leur exploitation irrationnelle ;
b) Prendre en compte la participation des communautés
locales avant tout projet ayant trait à l'écosystème ;
c) Amener les exploitants forestiers et autres partenaires
à respecter toujours leurs engagements ;
d) Toutes les réponses sont vraies ;
e) Autres (à préciser s'il y en a)
Merci !!!!
MUKENGERE NTAKALALWA Matthieu
[339 ]
[340 ]
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
IN MEMORIUM II
DEDICACE III
REMERCIEMENTS IV
SIGLES ET ACRONYMES V
LISTE DES TABLEAUX IX
LISTE DES FIGURES X
INTRODUCTION GENERALE 1
1. Etat de la question 1
2. Problématique 6
3. Hypothèse 10
4. Méthodologie 12
4.1. Méthode géopolitique 12
4.2. Approches 22
4.2.1. Approche systémique 22
4 .3. Niveaux d'analyse 23
4 .3.1. Premier niveau 24
4.3.2. Deuxième niveau 25
4 .3.3. Troisième niveau 27
4.4. Outils de recherche 30
4.4.1. Techniques de récolte des données 32
A.
32
A. Observation participante (directe) 32
D. La technique des données événementielles
32
? Définition 32
4.4.2. Techniques d'analyse des données 36
A. Analyse du contenu 36
? Présentation 36
B. Analyse statistique 37
? Application 37
Technique documentaire
[341 ]
5. Choix et intérêt du sujet 38
6. Délimitation de l'étude 39
6.1. Délimitation spatiale 39
6.2. Délimitation temporelle 39
7. Subdivision de l'étude 40
Chapitre Ier . CONSIDERATIONS GENERALES 41
Section 1ère. Cadre conceptuel et
théorique 41
Paragraphe 1. Définition des concepts 41
I.1.1.1. Réchauffement climatique, gaz à effet de
serre et couche d'ozone 42
A. Réchauffement climatique 42
B. Gaz à effet de serre 60
I.1.1.2. Responsabilité 67
I.1.1.3. Opportunité 68
I.1.1.4. Convention 68
Paragraphe 2. Cadre théorique 69
I.1.2. 1. Paradigme constructiviste Relations Internationales
70
I.1.2. 2. L'analyse stratégique 81
A. Présentation 81
I.1.2. 3. Le politique par le bas en Afrique noire 86
A. Présentation 86
Section 2. Présentation de la situation écologique
de la RDC 92
Chapitre II . PARTICIPATION DE LA RDC DANS LA LUTTE CONTRE LE
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE : RESPONSABILITES ET OPPORTUNITES CONVENTIONNELLES
INTERNATIONALES
108
Section 1ère. Participation de la RDC à
des Conférences internationales, signature et
ratification d'Accords ad hoc 110
Paragraphe 1. Sources internationales du droit congolais de
l'environnement 110
A. Les Traités 112
B. Les Déclarations internationales 114
C. La jurisprudence internationale 115
Paragraphe 2. Conférences internationales, signature et
ratification d'Accords 115
A. Dispositifs réglementaires et institutionnels 116
B. La Conférence de Stockholm du 5 au 16 Juin 1972 117
[342 ]
C. Convention-cadre des Nations unies sur les Changements
Climatiques
« CCNUCC » de 1992 118
D. Conférence de Bonn (Allemagne) du 16 au 27 Juillet
(COP-6BIS) 126
E. Le Protocole de Montréal de Septembre 2007 (COP11)
126
F. Instruments sur la gestion durable des forêts «
GDF » de Décembre 2007 128
G. Protocole de Kyoto du 11 Décembre 1997 (COP 3) : cadre
officiel sur le
réchauffement climatique 129
H. La Conférence de Doha de Novembre 2001 135
I. La Conférence de Monterrey de Mars 2002 135
J. La Conférence de Johannesburg de 2002 136
K. La Conférence de Bali de 2007 (COP13) 137
L. La Conférence de Poznañ 2008 (COP14) 137
M. La Conférence de Copenhague du 7 au 18 Décembre
2009 (COP 15) 138
N. La Conférence de Cancún « COP16 » en
2010 140
O. La Conférence de Durban du 28 Novembre au 9
Décembre 2011 (COP17) 141
P. La Conférence de Doha de 2012(COP18) 142
Q. La Conférence de Varsovie de 2013 (COP19) 143
R. Conférence de Lima de 2014 (COP20) 143
S. Conférence de Paris de 30 Novembre 2015 au 11
Décembre 2015 (COP21) 143
T. La Conférence de Marrakech du 16 au 18 Novembre 2016
153
U. COP23 fin 2017 à Bonn 157
V. Projection sur la COP 24 de 2018 Pologne en 2018 161
Section 2. Tenue en RDC des assises internationales 164
Paragraphe 1. Forum sur la Forêt et le changement
climatique pour le développement durable et rapport d'évaluation
PNUE en collaboration avec le Ministère de
l'Environnement à Kinshasa du 10 au 11 Octobre 2011 164
Paragraphe 2. Conférence sur la certification des
forêts du bassin du Congo de Juillet
2012 167
Paragraphe 3. Conférence sur la préservation
agricole pour le développement du 15 Mai
2013 167
Paragraphe 4. Journée diplomatique sur le climat mardi 23
Juin 2015 à Kinshasa 167
Paragraphe 5. La préparation de la COP22 à Kinshasa
par les pays moins avancés du 26 au
28 Septembre 2016 168
Section 3. Appuis financiers des partenaires internationaux
169
[343 ]
Paragraphe 1. PNUE et le Partenariat pour les Forêts du
Bassin du Congo « PFBC », le Fonds Forestier du Bassin du Congo
« FFBC » et la Convergence de la Commission des
Forêts d'Afrique centrale « COMIFAC » 169
Paragraphe 2. Le Fonds vert pour le climat 173
Paragraphe 3. L'Union Européenne 173
Paragraphe 4. Greenpeace 175
Paragraphe 5. Banque Mondiale et réforme forestière
175
Paragraphe 6. L'ONG Fonds Mondial pour la Nature « WWF
» 179
Paragraphe 7. REDD 180
A. Sens 180
B. Financement 181
C. Objectifs, enjeux, tâches et principes 182
D. Difficultés 184
E. RDC, premier pays bénéficiaire REDD
184 Paraphe 8. Initiative pour le patrimoine mondial forestier d'Afrique
centrale « CAWHFI »
195
Paragraphe 9. Brève présentation des partenaires
pour la mise en oeuvre de la politique
des aires protégées 195
Section 4. : L'exploitation du CH4 du lac Kivu 196
Paragraphe 1. Présentation du lac Kivu 196
Paragraphe 2. Efforts de dégazage 198
Chapitre III . LA RDC DANS LA LUTTE CONTRE LE RECHAUFFEMENT
CLIMATIQUE SUR LE PLAN
NATIONAL 201
Section 1ère : Acteurs intervenant dans la
protection de l'environnement en RDC 203
Paragraphe 1. Acteurs internes 203
A. Le Ministère de l'Environnement (Ecologie) 204
B. Le secteur prive économique (patronat) 206
C. La Société Civile et les ONG nationales 207
D. Les communautés locales 207
Paragraphe 2. Acteurs externes : Organisations Internationales,
Puissances étrangères,
ONG, et autres Associations vertes 208
Section 2. Efforts de la RDC dans la lutte contre le
réchauffement climatique au niveau
national 211
Paragraphe 1. Cadre légal et institutionnel de gestion
forestière 212
[344 ]
A. Cadre légal de gestion forestière 213
B. Cadre institutionnel de gestion forestière 227
Paragraphe 2. Cadre légal de gestion de l'eau 229
A. Politique nationale du service de l'eau 230
B. Avant-projet de la Loi portant Code de l'eau 231
Paragraphe 3. Tenue des conférences, ateliers et autres
actions 238
A. Atelier sur la politique de gestion forestière
à Boma par le MECNT 238
B. Séminaire -atelier du 26 Novembre 2015 sur le
changement climatique à
Kinshasa 239
C. Intervention des instances judiciaires dans la lutte contre
la pollution de rivières à
Kinshasa 240
Chapitre IV . ANALYSE DE L'EFFORT DE LA RDC DE LUTTE CONTRE LE
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE : ATOUTS, FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES ET MENACES
« AFOM/SWOT »
242
Section 1ère. Atouts de la RDC 242
Section 2. Faiblesses 243
Paragraphe 1er. Non-respect des normes par les
exploitants forestiers et par les autorités
congolaises 243
Paragraphe 2. Les faiblesses ou les limites de la
stratégie REDD 246
Paragraphe 3. Difficultés spécifiques à la
certification dans le bassin du Congo 249
Section 3. Opportunités 250
Section 4. Menaces 250
Paragraphe 1er. Menaces sur les forêts ainsi que
sur les populations qui en dépendent
directement 250
Paragraphe 2. Les menaces des aires protégées
251
Paragraphe 3. Exploitation des forêts sans programme de
régénération naturelle ou de
reboisement (exploitation irrationnelle) 252
Section 5. Pistes de solution 258
Paragraphe 1. Réformes du secteur forestier en vue d'une
bonne politique de
reboisement 258
Paragraphe 3. La certification (Certifier les bois issus de la RD
Congo) 260
A. Définition et historique 260
Paragraphe 3. Compenser le déficit REDD 263
Paragraphe 4. Utilisation durable des eaux 265
Paragraphe 5. Plan National de Zonage Forestier « PNZF
» 266
[345 ]
Chapitre V . ETUDE DE CAS SUR LA CONTRIBUTION DE LA
RDC A LA LUTTE
CONTRE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE 267
Section 1ère. Description de l'enquête 267
Section 2. Détermination de la taille de
l'échantillon 267
Section 3. Présentation proprement-dite des données
270
Section 4. Discussion des résultats 286
Paragraphe 1. De la contribution de la RDC dans
l'atténuation du réchauffement
climatique sur le plan international 286
Paragraphe 2. De la contribution de la RDC dans
l'atténuation du réchauffement
climatique au niveau national 288
Section 5. Difficultés rencontrées (écueils
de terrain et risques épistémologiques) 290
CONCLUSION 292
BIBLIOGRAPHIE 295
I. Dictionnaires 295
III. Travaux scientifiques 299
IV. Textes de lois 302
V. Liens internet 302
TABLE DES MATIERES 340
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