I.3. LA CROISSANCE DES ENTREPRISES
Dans le monde des affaires, le concept de croissance est un
concept très répondu qui fait partie du vocabulaire de tout
gestionnaire. Il évoque le succès, la performance, la
rentabilité, la réussite financière. Lorsqu'une entreprise
fixe ses objectifs, indéniablement on parlera de croissance des ventes,
croissance de la part de marché, croissance des profits, des actifs, des
effectifs...etc.; pour plusieurs dirigeants, la croissance devient presque une
fin en soi , dans la mesure où on l'associe généralement
à la réussite. Très souvent, la notion de croissance
d'entreprise sous-entend l'internationalisation, une augmentation des
résultats en termes de : chiffre d'affaires, de résultat net, de
volume de production, etc., alors qu'elle peut concerner l'augmentation de ses
moyens de production (capital et travail) ou /et de ses résultats.
BIENAYME A., définit la croissance de l'entreprise
« comme un phénomène dont le caractère
multidimensionnel découle des critères retenus pour en mesurer la
taille »(BIENAYME A.: « la croissance des entreprises »,
analyse dynamique des fonctions de la firme, ed, bordas, 1973, p14)
La croissance de l'entreprise correspond à
l'augmentation de la taille de celle-ci dans le temps(NEGRE C. « la
croissance de l'entreprise », cahier français, n° 234,
janv-fev, 1988, p21-25) Le concept de taille est difficile à cerner
pour les entreprises du fait que sa mesure dépend du critère
choisi (volume de production, chiffre d'affaire, effectif, moyens
matériels, etc.).
Les indicateurs de taille sont de deux natures: ceux qui se
réfèrent aux facteurs de production (inputs), ce sont les moyens
nécessaires à la production d'un bien ou d'un service et ceux se
référant aux résultats de l'entreprise. Cette façon
de définir la croissance de l'entreprise (selon la taille) n'explique
pas d'une manière précise le type de processus d'augmentation
concerné : ses moyens de production, ses résultats ou les deux en
même temps (puisque l'augmentation peut concerner les deux notions). Il
est vrai que, d'une manière générale, l'entreprise
familiale serait réticente à la croissance. Habituellement,
néanmoins, la croissance est l'un des objectifs primordiaux que poursuit
l'entreprise. Toutefois, elle nécessite une prise de risque importante
par des dépenses ou des investissements supplémentaires dont les
retours ne sont pas certains. Or, comme le soulignent Donckels et Frohlich
(1991), le dirigeant de la PME préfère un revenu constant et
certain à un revenu plus élevé mais forcément plus
incertain.
? Sur certains marchés, il existe une
taille minimale appelée taille critique. Elle est
variable selon les domaines d'activité. L'entreprise doit l'atteindre si
elle veut rester compétitive.
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La croissance nécessite par ailleurs, en cas
d'insuffisance des fonds personnels et de l'autofinancement, le recours
à des parties externes telles que les banques, les organismes de
capital-risque ou bien les partenaires de l'entreprise. Cette intervention
extérieure touche à un pilier de la philosophie de la famille
contrôlant l'entreprise : le principe d'indépendance, parfois
consacré en religion de l'entreprise, pourrait être violé.
Aussi, les entreprises familiales, et surtout celles de taille moyenne, ne
rechercheraient-elles pas la croissance de crainte de ses retombées
négatives.
Surtout quand les conditions environnementales garantissent la
stabilité et la prévisibilité et assurent une
rentabilité suffisante, il semble que la PME en général ne
serait pas attirée par l'option de croissance.
La croissance est l'accroissement de
la taille de l'entreprise. Elle se traduit par une augmentation de ses
dimensions, par exemple de son chiffre d'affaires. Cette augmentation
quantitative s'accompagne d'une évolution qualitative (au niveau des
structures, de l'organisation...).
Cette croissance, l'entreprise peut l'opérer seule,
c'est la croissance interne, ou s'associer avec d'autres,
c'est la croissance externe.
A. La nature de la croissance
L'entreprise peut grandir de 3 manières
différentes :
? par croissance horizontale
L'entreprise développe des activités
situées au même stade de production. Cette croissance permet de
gagner des parts de marché. C'est la plus fréquente car elle
n'oblige pas l'entreprise à changer de domaine technologique.
? par croissance verticale
L'entreprise développe des activités
complémentaires ou s'oriente vers l'amont pour contrôler ses
fournisseurs ou vers l'aval pour intégrer ses clients
B. Les raisons de la croissance
Il existe de multiples raisons à une stratégie de
croissance liées aux avantages de la dimension :
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? La taille permet de réduire les coûts. Les
économies d'échelle obtenues avec l'augmentation
des quantités produites et vendues rendent les produits plus
compétitifs et permettent de meilleures marges.
? De manière générale, la taille
confère un pouvoir plus important sur l'environnement,
facilite les rapports avec les partenaires, clients, fournisseurs,
banquiers...
? Une entreprise d'une taille importante possède des
moyens financiers et matériels qui lui permettent d'améliorer la
qualité de son travail : recherche - marketing - formation...
Partant des types de croissance nous en distinguons deux : la
croissance interne et la croissance externe.
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