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Communiquer sur les médias sociaux ou comment réaffirmer son autorité politique.


par Lucas Honoré
Université Côte d'Azur - Master 2 Expertise politique et action publique 2020
  

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B. DES DISPOSITIFS PARTICIPATIFS LIMITÉS

1. Des publics spécifiques et démunis

Pour Roginsky et Perrier ces dispositifs ne bouleversent pas de manière fondamentale et déterminante les pratiques traditionnelles de communication politique et du travail politique puisqu'ils ne modifient pas foncièrement les formes d'engagement et de participation des

49ROGINSKY Sandrine et PERRIER Valérie-Jeanne, « La fabrique de la communication des parlementaires européens. "Tweet ton député" et les "ateliers du député 2.0" », Politiques de communication, vol. 3, no. 2, 2014, p. 109

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citoyens à la chose publique ; « ils ne permettent finalement pas aux citoyens de réellement s'investir en ligne50 » .

Une des raisons à cette désillusion est que la part de la population inscrite sur ces médias sociaux ne représente bien souvent qu'une frange infime et très spécifique. « Sur Facebook comme sur Twitter, les acteurs politiques semblent ainsi s'adresser à des publics spécifiques dans lesquels le "citoyen ordinaire" disparaît51 ». Un dispositif tel que Twitter par exemple permet de toucher des publics qui souhaitent être touchés au préalable, principalement « des citoyens engagés et des journalistes 52 » .

L'utilisation de Facebook et Twitter par mon parlementaire ne fait que solidifier sa base de soutien déjà existante. Les médias sociaux seraient inefficaces pour convaincre d'autres personnes et ne feraient qu'exacerber des comportements contestataires :

« Quelque part oui, (les médias sociaux) permettent de communiquer avec les élus. Au détriment
des échanges physiques qui sont en train d'être perdus. Pour moi c'est pas une réponse à la crise,
c'est l'inverse. Ca met en avant les 20% de mécontents permanents et essouffle la parole des
80% restants qui votent à la fin5 3 »

Le monde virtuel est un espace de « contre-public » (Nancy Fraser) où les internautes s'expriment à l'intérieur de communautés dans lesquelles ils se sentent proches et critiquent les communautés différentes, c'est-à-dire cet espace hanté par le désir de voir son opinion reconnue plutôt que d'entamer une véritable discussion avec les autres.

Cela s'est vu en analysant les personnes qui like une publication : il y a systématiquement 90 à 95% de personnes déjà abonnées à la page Facebook de mon parlementaire.

50ROGINSKY Sandrine et PERRIER Valérie-Jeanne, « La fabrique de la communication des parlementaires européens. "Tweet ton député" et les "ateliers du député 2.0" », Politiques de communication, vol. 3, no. 2, 2014, p. 86

51 ROGINSKY et PERRIER, op. citées, p. 104

52

Ibidem.

53 Entretien téléphonique avec Marion, collaboratrice parlementaire, 28/08/2020

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En plus de s'adresser à des publics spécifiques au préalable politisés, les médias sociaux offrent une participation sans pouvoir puisque ces dispositifs introduisent des nouvelles manières de s'exprimer mais pas de nouveaux partages du pouvoir politique qui lui reste concentré dans les mains des leaders : « Twitter n'a pas fait disparaître les leaders d'opinion mais a au contraire renforcé leur visibilité 54. »

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