3.4. Discussion partielle
Cette étude montre que l'activité
maraîchère concerne une population relativement jeune (moyenne de
48,03#177;9,46 ans pour les maraîchers agroécologiques et
44,53#177;11,38 ans pour les maraîchers conventionnels). Ces
résultats, sont en corrélation avec ceux obtenues par Tarnagda
et al., (2017), qui ont montré que plus de 50% des
maraîchers ont moins de cinquante (50) ans. On peut supposer que le taux
de chômage élevé des jeunes (environ 82% en 2014)
(Darankoum, 2014), les pousse à s'engager dans ce secteur qui ne
nécessite souvent pas de qualification tel que le montre le taux
d'analphabétisme élevé chez les maraîchers de notre
zone d'étude (77,2%). Nos résultats vont dans le même sens
que ceux de l'enquête maraîchère conduit par MAAH, (2019b)
en 2018, qui estimait à près de 60% le taux cumulé
d'analphabétisme chez les maraîchers des régions du Centre
et du Plateau Central. Des résultats similaires ont également
été trouvés par Tarnagda et al., (2017) qui ont
montré que la majorité des maraîchers enquêtés
sont analphabètes (70 %).
Les superficies cultivées en maraîchage,
estimées lors des enquêtes, sont en moyenne faibles. Nos
résultats sont en concordance avec ceux obtenus par Kedowide, (2011),
qui montrait que le maraîchage s'effectuait sur de petites superficies
dans la zone urbaine et périurbaine de la ville de Ouagadougou. Les
principales pratiques agroécologiques identifiées auprès
des maraîchers agroécologiques, sont l'apport de fumure organique,
les associations de culture, le paillage, la succession de cultures, les
pépinières maraîchères, l'utilisation des
biopesticides et des biofertilisants liquides. NITIDAE (2019) a observé
des résultats similaires dans son rapport sur le recensement des
pratiques agroécologiques au Burkina Faso. En considérant les
trois (3) spéculations, il est noté que la majorité des
maraîchers ont adopté les pratiques agroécologiques
identifiées plus haut. Cela pourrait être dû à la
taille des parcelles allouées au maraîchage agroécologique.
En effet, Kpadenou et al., (2019) affirmaient que les maraîchers
exploitants de faibles superficies étaient plus susceptibles d'adopter
des pratiques agroécologiques. Cette idée est également
partagée par Gravel, (2016). Cela pourrait également expliquer en
partie le fait que les maraîchers conventionnels qui emblavent de plus
grandes superficies, optent moins pour l'utilisation de ces pratiques
agroécologiques. Les travaux menés par Gravel, (2016); Levard et
Mathieu, (2018) et Ouédraogo, (2019) ont montré que certaines
pratiques agroécologiques contribuaient à augmenter la
fertilité du sol et à réduire la pression des nuisibles.
On
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pourrait ainsi, conclure que les pratiques
agroécologiques répondent aux objectifs des producteurs qui les
adoptent. En effet cette idée est partagée par Joyeux, (2015) qui
soutenait que l'adoption des pratiques agroécologiques pour les
agriculteurs malgaches du Moyen-Ouest du Vakinankaratra, est en lien avec leurs
objectifs de productions. De plus, ces pratiques sont considérées
pour la plupart (apport de fumure organique, associations de culture, paillage,
succession de cultures, pépinières maraîchères)
comme traditionnelles (Gravel, 2016). Néanmoins, il a été
observé des pratiques innovantes à l'instar de l'utilisation des
biopesticides pour le contrôle des nuisibles (Brisse et al.,
2017), des biofertilisants liquides notamment la litière
forestière fermentée qui a été
expérimentée en campagne sèche 2018-2019 et est promue par
la suite par l'ONG APAD Sanguié en partenariat avec l'ONG Terre et
Humanisme.
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