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Rôle des pratiques et systèmes agroécologiques dans le renforcement de la résilience à  l’insécurité alimentaire des ménages maraichers.


par Noura KABORE
Centre Régional AGRHYMET - Master sécurité alimentaire et nutritionnelle 2020
  

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CHAPITRE III : IDENTIFICATION ET CLASSIFICATION DES PRATIQUES AGROECOLOGIQUES DANS LE MARAÎCHAGE DANS LA ZONE D'ETUDE

3.1. Introduction

Au Burkina Faso, l'agriculture en particulier le maraîchage, est confronté au triple défi de la croissance démographique, du changement climatique et de la dégradation des ressources productives (eau, sols, forêts). En effet, les conséquences économiques et sociales qui en découlent sont particulièrement sensibles pour les ménages les plus pauvres, dont la grande majorité dépend des activités agricoles (FAO, 2018a). Dans ce contexte, le modèle actuel d'intensification agricole, basé sur une dépendance élevée aux intrants chimiques, une faible résilience face aux aléas climatiques et aux bio-agresseurs et une instabilité des rendements, n'apporte pas de réponses durables (Gravel, 2016). Aussi de nos jours, des solutions palliatives, parmi lesquelles l'agroécologie, sont proposées pour remplacer le modèle agricole conventionnel actuel. L'agroécologie n'est pas un retour vers l'agriculture traditionnelle. Cependant, elle s'inspire des connaissances et des pratiques endogènes tout en mobilisant les apports des sciences pour répondre de manière durable aux enjeux du XXIe siècle (Dugué et al., 2017). En effet, il est essentiel de renforcer les échanges entre les savoirs ancestraux, les savoirs communautaires et les savoirs scientifiques afin d'offrir aux populations une nourriture de qualité en quantité suffisante tout en préservant l'environnement (Meybeck et al., 2017). Elle s'inscrit alors dans une approche participative intégrant les pratiques et savoirs locaux (Brisse et al., 2017). Aussi, depuis plusieurs décennies, certaines pratiques agricoles respectueuses de l'environnement étaient connues et mises en pratique par les paysans burkinabés. En effet, les pratiques agroécologiques sont des pratiques agricoles particulières qui répondent aux principes de pleine valorisation du potentiel des écosystèmes, de protection et d'amélioration des agroécosystèmes (Levard et Mathieu, 2018). Afin de mieux cerner les impacts des pratiques agroécologiques, la réalisation d'une première étape s'avère primordiale, notamment l'inventaire des différentes pratiques en fonction des spéculations maraîchères produites dans la zone d'étude.

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3.2. Matériel et méthodes

3.2.1. Echantillonnage

La population concernée par l'étude était constituée par des producteurs maraîchers de la zone urbaine et périurbaine de la ville de Ouagadougou. En ce qui concerne les producteurs maraîchers pratiquants l'agroécologie, l'échantillon est issu de la liste des membres du Conseil National de l'Agriculture Biologique du Burkina Faso (CNABio). C'est une organisation faitière qui regroupe des acteurs de l'agroécologie et plus de soixante organisations paysannes. Les chefs de ménages sont aussi des chefs d'exploitations agricoles. Cependant, compte tenu de la situation sanitaire liée à l'apparition du coronavirus dans le monde et en particulier au Burkina Faso, certains groupements agroécologiques initialement visés n'ont pas pu être touchés. Cela était notamment dû à l'interdiction d'effectuer des déplacements hors de Ouagadougou pendant un certain temps. Finalement, trois associations ont participé à l'étude ; il s'agit de l'association Béoneere, l'association Tind-Yalgré, et l'association ICCV Nazemsé.

Pour les maraîchers conventionnels, les producteurs ont été sélectionnés d'une part sur différents sites de la ville de Ouagadougou notamment les sites maraîchers de Boulmiougou (12.330°N, 1.5783°W), de Tanghin (12.3894°N, 1.5221°W), de Kamboinssin (12.2648)N, 1.3345°W), et d'autre part sur les sites de Loumbila (12.5167°N, 1.3833°W) et de Saaba (12.2259°N, 1.2501°W). Afin, de mieux circonscrire notre étude, un échantillonnage raisonné nous a permis de sélectionner les maraîchers de sorte à retenir des répondants ayant au moins trois (3) ans d'expérience dans le maraîchage et pratiquant une ou toutes les trois cultures que sont l'oignon, la tomate et la laitue (Levard et al., 2019). Au total soixante personnes ont été concernées par les enquêtes, de sorte à obtenir trente répondants en culture agroécologique et trente répondants en culture conventionnelle (tableau I).

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Tableau I:Répartition de l'échantillon

 
 

Région

Sites

Nombre d'individus

Observations

Centre

Ouagadougou

15

Producteurs conventionnels

 

Saaba

5

Producteurs conventionnels

 

Komsilga

15

Producteurs agroécologiques

 

Koubri

10

Producteurs agroécologiques

Plateau

Roum-Tenga

5

Producteurs agroécologiques

central

Loumbila

10

Producteurs conventionnels

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld