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Rôle des pratiques et systèmes agroécologiques dans le renforcement de la résilience à  l’insécurité alimentaire des ménages maraichers.


par Noura KABORE
Centre Régional AGRHYMET - Master sécurité alimentaire et nutritionnelle 2020
  

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1.3. Moyens de résilience à l'insécurité alimentaire

1.3.1. Notion de résilience face à l'insécurité alimentaire

La résilience est définie par les Nations Unies comme « l'aptitude d'un système, d'une collectivité ou d'une société potentiellement exposée à des aléas, à s'adapter en opposant une résistance ou en se modifiant afin de parvenir ou de continuer à fonctionner convenablement avec des structures acceptables » (Vonthron et al., 2016). Dans le cadre de la sécurité alimentaire, la Commission européenne définit la résilience comme « l'aptitude d'un ménage à maintenir un certain niveau de bien-être (à assurer sa sécurité alimentaire) en résistant aux chocs et aux

perturbations » ( http://www.fsincop.net/topics/resilience-measurement/fr/). Les
exploitations agricoles de par leur diversification, l'intégration des productions et la mise en place de systèmes moins dépendants aux intrants externes, contribuent à améliorer la résilience socio-économique et à réduire la vulnérabilité aux aléas de sécurité alimentaire et risques économiques (Levard et al., 2019).

1.3.2. L'agroécologie vue comme solution à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle

Les objectifs de développement durable, adoptés par les Nations Unies en 2015, mentionnent de façon explicite la nécessité de transformer nos systèmes alimentaires, qui reposent actuellement sur une forte consommation d'intrants, en vue d'une meilleure durabilité et d'une meilleure capacité à surmonter les nombreuses crises actuelles : la faim et la malnutrition, la pauvreté, le changement climatique, la dégradation de l'environnement, la perte de diversité biologique (HLPE, 2019).

De nombreuses publications scientifiques mettent en évidence le rôle de l'agroécologie comme une alternative viable pour la réalisation des quatre dimensions de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. L'agroécologie représente une approche adéquate pour favoriser la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso. En effet dans les pays où les rendements en production vivrière sont faibles, elle encourage les paysans à utiliser des engrais organiques plus abordables financièrement que les engrais chimiques, permettant ainsi d'améliorer les rendements, souvent plus que ceux obtenus en agriculture conventionnelle (Pretty, 2006), grâce à l'augmentation de la fertilité des sols (Ouédraogo et al, 2020). Elle permet également d'augmenter la productivité par unité de surface, grâce à des techniques simples de rétention d'eau, d'intégration du bétail dans les systèmes de production agricole (Parmentier, 2014).

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Elle facilite l'accès à la nourriture pour de nombreuses personnes et est intensive en main d'oeuvre, de sorte qu'elle crée de l'emploi et permet à plus d'individus d'avoir une activité et un revenu. Des économies sur les engrais combinés avec des rendements plus élevés et la création d'emplois, permettraient aux producteurs d'avoir une meilleure rentabilité économique. À travers le développement de systèmes de culture diversifiés, l'agroécologie favorise la biodiversité. Celle-ci engendre donc une production agricole riche en variétés. En effet avec l'agroécologie, la qualité du régime alimentaire des populations locales s'améliorerait grâce à une nourriture plus équilibrée et plus variée (Njeru, 2013). Aussi des techniques agroécologiques simples peuvent améliorer le degré d'humidité et la taille de la couche arable des terrains ainsi que le niveau d'érosion des sols (Ouédraogo, 2019). De nombreux exemples concrets prouvent que des glissements de terrain, des sécheresses ou d'autres catastrophes naturelles causent moins de dégâts sur des sols en bon état où règne la biodiversité, que sur des sols abîmés et/ou occupés par des monocultures (Schutter, 2010). Ainsi l'agroécologie renforce le critère de stabilité de la sécurité alimentaire, car une résilience accrue face aux aléas climatologiques permettrait une production plus constante.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery