La menace terroriste chimique et biologique.par Etienne Lorant Université Nice Sophia Antipolis - Master 2 sécurité intérieure 2015 |
§2. Le plan BiotoxLe plan Biotox a pour objet de contrer des actes de terrorisme biologique, consistant en « l'emploi malveillant ou la menace exprimée d'emploi malveillant d'agents biologiques infectieux ou de toxines contre les personnes, les animaux, l'environnement ou les biens ». Les contaminations provoquées des réseaux d'eau potable, des chaines alimentaires sont également prises en compte. Contrairement à l'attentat chimique, dont la nature malveillant pourra généralement être affirmée rapidement, les effets des attentats biologiques, en l'absence d'indices ou de revendication, ne permettent pas toujours d'apporter une certitude sur la nature, qu'elle soit malveillante ou fortuite, de l'incident. Page 69 sur 93 Au delà des premières réaction d'urgence visant à assure la survie immédiate des patients, les particularités du risque biologique font appel à des moyens différents de ceux qui visent à répondre à d'autres risques. Ainsi, le plan Biotox comprend une partie opérationnelle précisant les premières mesures à prendre au niveau gouvernemental. Il intègre les dispositions tenant compte du plan « variole » et du plan de distribution en urgence d'antibiotiques (A). Il tient compte de l'expérience acquise dans la lutte contre d'autres épidémies. La définition des responsabilités, des chaines d'alertes, ainsi que le déclenchement du plan sont décrits dans les généralités. La seconde partie vise à faciliter la mise en oeuvre du plan (B) et comprend des fichiers décrivant les principaux dispositifs interministériels permettant de répondre à une menace ou à un attentat avéré de nature biologique. A. Les différents plan BiotoxLe plan Biotox prend en compte les événement se produisant dans un pays étranger et mettant en cause un agent infectieux contagieux, dans le double but d'apporter une assistance à nos ressortissants et de protéger notre territoire. 1. Le plan Variole Le plan national de réponse à une menace de variole institué le 3 avril 2003 , prévoit les mesures à 48 appliquer en cas de résurgence de la maladie. En cas d'attentat bioterroriste, les autorités pourraient décider une vaccination collective d'urgence. 48 Plan institué par le décret numéro 2003-313 Page 70 sur 93 Un stock de vaccins a ainsi été constitué en France depuis mai 2003, et comporte environ 72 millions de doses vaccinales et 60 millions d'aiguilles spéciales bifurques. Il s'agit d'un stock validé et reconditionné d'anciens vaccins49. En plus de cela, un stock d'immunoglobulines humaines pour le traitement des effets adverses de la vaccination a été préparé à partir de sujets vaccinés. En raison d'un mauvais rapport bénéfices - risques, la vaccination est mise en oeuvre selon une stratégie graduelle: - aucun cas dans le monde : vaccination d'une équipe nationale d'intervention pluridisciplinaire, mobilisation en cas d'acte bioterroriste - menace avérée: (sans toutefois qu'il y ait de « cas avérés » dans le monde) : vaccination des équipes de zones - survenue d'un cas de variole dans le monde: vaccination de l'ensemble des intervenants de première ligne (police, sapeurs-pompiers, gendarmerie, personnels hospitaliers, SAMU). - Apparition d'un cas sur le territoire national : vaccination des équipes « dédiées » et des intervenants de première ligne, complétée par la vaccination des « sujets-contacts » et des personnes exposées. - Survenue sur le territoire français de nombreux cas simultanés : isolement des cas de variole et vaccination en anneaux (c'est-à-dire autour des cas). La vaccination massive de l'ensemble de la population française, planifiée en 14 jours, ne serait envisagée qu'en cas d'impossibilité de contrôler l'épidémie. Elle reposerait sur des Unités de Vaccination de Base capables de vacciner 1000 personnes par jour. 2. Le plan distribution de médicaments Dans le cadre du plan Biotox, l'AFSSaPS a préparé des protocoles thérapeutiques contre certains agents du risque biologique ., disponible sous formes de fiches techniques régulièrement mises à 50 jour sur le site internet51.
début des années 1980. 50 Il s'agit du charbon, variole, peste pulmonaire, botulisme, tularémie 51 http://afssaps.sante.fr/htm/10/piratox/indpira.htm Page 71 sur 93 Dans le but de pouvoir faire face à un besoin urgent, des stocks d'antibiotiques ont été mis en place . Ce stock national permettrait d'assurer le traitement d'un million de personnes pendant une 52 durée de 8 semaines. Actuellement, chaque zone de défense dispose de 80 000 journées de traitement. A partir des sites nationaux de stockage, les médicaments seraient acheminés en périphérie de la zone contaminée, sur des lieux de rupture de charge tenant compte des vents dominants, pour un déchargement rapide et un stockage provisoire. Le traitement devant être remis à l'ensemble de la population exposée en moins de 24H, des points de distribution seraient répartis (de manière homogène) pour pouvoir accueillir en une journée la plus large population. Ainsi la distribution se ferait sous la responsabilité d'un pharmacie, les établissements de santé de doivent pas être impliqués dans la distribution afin d'être disponibles pour traiter les personnes ayant développé la maladie. La coordination de ces mesures est assurée par le ministère de la Santé. |
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