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L'histoire des mathématiques et la motivation des élèves.


par Virginie Lazaro Jolibois
Université Joseph Fourier Grenoble - ESPE Grenoble - Master MEEF Mathématiques 2015
  

Disponible en mode multipage

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Mémoire de Master

L'Histoire des Mathématiques

et la motivation des élèves

Présenté et soutenu par :
LAZARO Virginie

Encadrant : M. GAUSSIER Hervé
Responsable du Mémoire : Mme GANDIT Michèle

M2 MEEF 2nd degré Mathématiques

2015

En vous souhaitant une bonne lecture.

Organisation technique

Les rendez-vous avec l'encadrant de mémoire ont eu lieu aux dates suivantes :

14 Janvier 2015 3 Février 2015 25 Février 2015 11 Mars 2015 1er Avril 2015 22 Avril 2015

Présentation

12-13 Mai 2015

Nous tenons à informer tout lecteur du sens du terme « motivationnel » que nous avons employé à de multiples reprises : c'est un adjectif qui signifie dans notre contexte :

« qui concerne la motivation, motivant ».

Sommaire (version numérique)

Introduction 1

I. Étude de recherches 4

I.1. Constatations et motivations 4

I.2. Le « Pourquoi » et le «Comment » 7

I.3. Les différents types de motivation 11

I.4. Difficultés et contre-arguments 12

I.5. Élaboration de la problématique 15

II. Expérimentations 17

II.1. Séances avec ou sans Histoire 17

II.1.a. Introduction classique des Équations 18

II.1.b. Introduction historique des Équations 19

II.2. Comment introduire l'Histoire des Mathématiques 21

II.2.a. La pyramide miniature 21

II.2.b. Recherches individuelles 23

II.2.c. Exposé 24

II.3. Bilan et analyse de la motivation 25

II.3.a. Analyse de la pyramide miniature 26

II.3.b. Analyse des Recherches individuelles 28

II.3.c. Analyse de l 'exposé des trois élèves 31

II.4. Difficultés rencontrées 35

Conclusion 38

Bibliographie 41

Remerciements 42

suite ?

Annexes

Annexe 1. QCM Equations

Annexe 2a. Résultats introduction classique des équations

Annexe 2b. Résultats introduction historique des équations

Annexe 3. Sujet activité Euclide

Annexe 4. Sujet activité pyramide miniature

Annexe 5. Sujet recherches individuelles et exposé

Annexe 6. Diaporama exposé

Annexe 7. Questionnaire motivation

Annexe 8a. Résultats pyramide miniature

Annexe 8b. Résultats recherches individuelles

Annexe 8c. Résultats exposé

Annexe 9. Copie d'élève

Résumé, Mots-clés / Summary, Keywords

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

f

f/Ztroductio/Z

« Les Mathématiques ne sont pas une marche tranquille sur une autoroute dégagée, mais un voyage dans un désert étrange, où les explorateurs sont souvent perdus » (W.S Anglin, Mathematics and History). Cette citation nous rappelle que les Mathématiques ne sont pas une science aisée, qu'elles résultent d'un processus intellectuel long et sinueux comme la marche d'un explorateur dans le désert. Certains résultats mathématiques qui semblent à nos yeux aujourd'hui simples et que nous enseignons à nos élèves relèvent aussi de longs développements de la pensée. Malheureusement, ces évolutions sont très peu révélées aux étudiants.

Le philosophe Albert Jacquard disait « Sauf pathologie mentale profonde, tout le monde est bon en Maths. Mais pour des raisons que les psychologues pourraient sans doute élucider, certains jeunes décident qu'ils ne sont pas bons. Je crois que la principale responsabilité réside dans la façon dont les Mathématiques sont enseignées. » (A. Jacquard, Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes). Cette citation est également intéressante car elle laisse penser qu'avec une meilleure approche des Mathématiques dans l'enseignement, il serait possible que les élèves se sentent plus en confiance dans cette matière.

Si nous rapprochons ces deux idées, surgit alors une pensée nouvelle : introduire l'Histoire des Mathématiques dans l'enseignement pour en faire comprendre les mécanismes et peut-être ainsi mettre les élèves dans une situation de réussite et de motivation. C'est exactement l'objet du mémoire que nous présentons ici.

Ce mémoire est rédigé conjointement par Madame FRACKOWIAK Cécile et Madame LAZARO Virginie, toutes deux étudiantes en deuxième année de Master MEEF (Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et de la Formation) second degré mention Mathématiques à l'ESPE (École Supérieure du Professorat et de l'Éducation) de Grenoble et fonctionnaires stagiaires suite à l'obtention du CAPES (Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement du Second degré) de Mathématiques en 2014.

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Madame FRACKOWIAK est actuellement en poste au collège Jules Flandrin de Corenc (38), où elle a en charge deux classes de 4ème et une classe de 5ème. Ce collège a la spécificité d'accueillir des élèves UPE2A (Unité Pédagogique pour Élèves Allophones Arrivants). Le public est essentiellement issu de familles favorisées, mais il existe tout de même dans les classes de grosses différences sociales. Le collège possède peu de moyens matériels, il peine à équiper les salles en vidéoprojecteurs et en tableaux interactifs.

Madame LAZARO est en poste au collège Le Moucherotte au Pont-de-Claix (38), où elle a en charge une classe de 6ème, une classe de 4ème, ainsi que quelques autres élèves de 6ème en PPRE (Projet Personnel de Réussite Éducative) et des élèves de 5ème en tutorat. Le collège est classé REP (Réseau d'Éducation Prioritaire). Les financements liés à cette spécificité ont permis l'équipement de toutes les salles de classe en vidéoprojecteurs. L'établissement possède également deux tableaux interactifs et une belle salle informatique.

Cette collaboration s'est présentée comme évidente. En effet, nous avons ressenti un grand intérêt toutes les deux pour l'Unité d'Enseignement « Histoire et Épistémologie des Mathématiques » présentée dans le cadre de notre Master. Nous avons été sensibilisées au message pédagogique qui s'est dégagé de cet enseignement : connaître l'Histoire des Mathématiques pour mieux les appréhender.

Nos différentes affectations en termes de milieux sociaux nous ont semblé être une richesse pour notre projet. Les expérimentations de certaines activités sur des classes de même niveau scolaire (4ème) mais issues de milieux différents peuvent être intéressantes à étudier. Les différences au niveau des moyens attribués à chaque établissement pourraient devenir une source de comparaison.

Enfin, nous nous connaissons depuis plusieurs années et nous avons l'habitude de collaborer, c'est donc tout naturellement que nous avons décidé de travailler ensemble.

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Notre mémoire comporte une étude bibliographique. Cette partie s'articule tout d'abord autour du travail de David Guillemette, doctorant en éducation à l'université du Québec à Montréal, qui a porté un regard critique sur la méthodologie des recherches effectuées autour de l'utilisation pédagogique de l'Histoire des Mathématiques. Nous avons aussi particulièrement analysé des articles d'Uffe Thomas Jankvist qui a travaillé sur une catégorisation liée à l'introduction de l'Histoire des Mathématiques en classe, Siu qui a fermement critiqué cela, ainsi que le travail de Viau sur les différents types de motivation chez l'élève. L'étude d'autres textes nous a enfin menées à poser une problématique claire, guidant la suite de notre travail :

L'Histoire des Mathématiques peut-elle être un facteur motivationnel pour les élèves ?
Comment l'utiliser ?

Nous exhibons ensuite les expérimentations élaborées en vue des réflexions issues des textes étudiés, et réalisées pour répondre à notre questionnement. La première expérimentation a permis une analyse de l'utilisation de l'Histoire dans nos classes et nous a confortées dans notre idée qu'elle pouvait être un facteur motivationnel pour nos élèves. La deuxième partie de nos expérimentations a pu orienter notre travail sur le « comment » exploiter au mieux l'introduction de l'Histoire dans notre pratique professionnelle. Aussi, nous commentons et analysons nos résultats et nous essayons de répondre à notre problématique. Enfin, l'analyse de nos observations nous a conduites à détailler les difficultés auxquelles nous avons été confrontées.

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I. Etude de recherches

I.1. Constatations et motivations

En France, l'Histoire des Mathématiques n'est pas considérée comme une matière à part entière dans le cursus des élèves du secondaire, elle n'apparaît comme un objet d'étude en soi que dans les cursus universitaires et plus particulièrement dans celui des enseignants et des chercheurs. Cependant dans le Bulletin Officiel, on y retrouve quelques références qui invitent les professeurs à l'intégrer à leurs enseignements. Ainsi on peut lire que « l'Histoire de l'Humanité est marquée par sa capacité à élaborer des outils qui lui permettent de mieux comprendre le monde, d'y agir plus efficacement et de s'interroger sur ses propres outils de pensée [...]. Au terme de la scolarité obligatoire, les élèves doivent avoir acquis les éléments de base d'une pensée mathématique. » Ces recommandations sont suivies un peu plus tard d'éléments aidant à la mise en oeuvre de ce projet. Par exemple dans la liste de types de travaux pouvant être réalisés en autonomie par les élèves chez eux, il est suggéré de leur proposer d'effectuer des « lectures ou recherches documentaires, en particulier sur l'Histoire de la discipline ou plus généralement des sciences pour enrichir les connaissances ». Enfin « certains problèmes peuvent prendre appui sur des éléments empruntés à l'Histoire des Mathématiques ». L'Histoire des Mathématiques n'est donc pas laissée de côté en France, mais elle ne possède pas de programme spécifique et est peu encadrée.

Parmi les recherches effectuées autour de l'intégration de l'Histoire des Mathématiques dans les classes du secondaire, l'une d'entre elles se distingue des autres car elle fait le point sur toutes celles réalisées jusqu'alors. Il s'agit du travail de David Guillemette, doctorant en éducation à l'Université du Québec à Montréal. Il présente une analyse des apports pour les apprentissages des élèves et des méthodologies de recherches dans le domaine de l'introduction de l'Histoire des Mathématiques.

Pour mieux comprendre les motivations de David Guillemette et de ses compatriotes au sujet de l'utilisation de l'Histoire, nous pensons qu'il est important de rappeler quelle place lui est faite au sein des programmes québécois. Il est clairement indiqué que l'intégration de l'Histoire doit être effectuée en classe pour permettre aux élèves de comprendre le sens et l'utilité des Mathématiques, de cerner les liens entre cette matière et les

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besoins de la société qui ont évolué au cours des temps, mais aussi de comprendre que les Mathématiques sont le fruit de longs travaux comme nous l'avons déjà souligné dans l'introduction. Contrairement au programme français, les Québécois semblent plus exigeants sur l'utilisation de l'Histoire. Plus qu'une suggestion, l'insertion de repères historiques est ici obligatoire et complètement intégrée au programme. Des domaines précis doivent être évoqués en classe : l'élève « a l'occasion de découvrir des mathématiciens qui ont marqué l'Histoire de la Géométrie et de la Mesure, par exemple Euclide ou Thalès. Il étudie l'évolution du calcul de la valeur it, un nombre qui a de tout temps fasciné les gens. Il résout des problèmes de mesure sur lesquels plusieurs mathématiciens se sont penchés au cours des siècles, par exemple le calcul de la circonférence de la Terre (Ératosthène), du rayon de la Terre, de la distance entre la Terre et la Lune ou de la hauteur d'une pyramide. Certains instruments de mesure ont traversé les époques et d'autres ont été perfectionnés ; l'élève découvre ces instruments ainsi que l'emploi de différentes unités de mesure. ». Des indications sont également données aux enseignants sur les moyens de procéder pour introduire ces notions : « Que ce soit notamment par le moyen de situations-problèmes, de capsules historiques, de recherches, d'activités interdisciplinaires ou d'un journal ».

L'introduction de l'Histoire des Mathématiques semble donc plus aboutie au Québec qu'en France et fait l'objet de recherches plus poussées, les expérimentations sont aussi plus nombreuses.

David Guillemette, dans son article intitulé Enseignement des Mathématiques et Histoire des mathématiques : Quels apports pour l'apprentissage des élèves ?, distingue deux types de travaux de recherches. Les premiers sont les travaux de recherches sous forme de récits de pratiques réalisées en classe qui sont ensuite analysées. Mais ces travaux possèdent de gros problèmes méthodologiques que nous détaillerons plus tard. Les seconds sont les réflexions plus théoriques qui posent un regard plus aiguisé sur les arguments en faveur de l'utilisation de l'Histoire des Mathématiques. Guillemette appelle à accroître le nombre d'expériences pratiques en améliorant leur qualité. Cela serait la clé pour justifier les trois grandes hypothèses théoriques faites sur l'apport de l'Histoire des Mathématiques qu'ont théorisées certains chercheurs :

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Ces trois hypothèses ont été répertoriées, entre autres, par Évelyne Barbin dans son document L'Histoire des Mathématiques dans la formation : une perspective historique (1975-2010).

Elle évoque tout d'abord l'« hypothèse de dépaysement », également parfois surnommée « hypothèse de réorientation ». L'Histoire aurait pour but d'étonner. En effet, les Mathématiques tout au long de leur construction ne se sont pas présentées comme nous les présentons aujourd'hui à nos élèves. Elles se sont construites à des époques et dans des lieux géographiques différents où les préoccupations et les besoins étaient différents. Le dépaysement est alors à la fois mathématique et culturel. Pour les élèves cela est source de curiosité et pour l'enseignant cela permet de mieux interpréter les erreurs commises et les questions posées. Pour obtenir cet apport Barbin suggère l'utilisation de textes originaux sans aucune modification ni transposition dans un langage moderne.

La deuxième hypothèse est celle de la vertu épistémologique de l'Histoire. Elle permet de rendre compte de la transformation d'un concept et de comprendre les liens entre différentes branches des Mathématiques. La notion de tangente est prise comme exemple avec son passage d'un problème géométrique pour les Grecs, à un problème cinématique pour Roberval, à un problème d'optique pour Descartes. L'Histoire permettrait également de comprendre les obstacles épistémologiques qu'ont dû franchir les mathématiciens. Ici c'est l'exemple de la notion de nombres qui est utilisée pour illustrer le propos. Une approche épistémologique permet en effet de gommer les erreurs très fréquentes sur les opérations, sur les nombres négatifs ou irrationnels.

La troisième et dernière hypothèse est celle de l'apport culturel de l'Histoire. Elle peut assurément aider à placer les Mathématiques dans un contexte de pensée d'une époque et créer des liens profonds avec d'autres disciplines. Le lien le plus évident qui peut être créé est celui avec la Philosophie. Par exemple, on a vu apparaître la volonté de démonstration au moment de l'établissement de la démocratie grecque. Des rapprochements sont envisageables avec le domaine littéraire, artistique, économique, de la Physique ou de l'Histoire.

Dans notre travail expérimental, nous allons nous concentrer sur la vérification de l'hypothèse de dépaysement qui est très fortement liée à la motivation, nous verrons aussi la sensibilité des élèves à la vertu épistémologique de l'Histoire des Mathématiques.

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Hypothèses théoriques faites sur l'apport de l'Histoire des Mathématiques

Dépaysement

 

Vertu épistémologique

Apport culturel

 
 

Schéma récapitulatif des hypothèses évoquées par Evelyne Barbin

Guillemette, qui encourage l'expérimentation de ces trois hypothèses, s'interroge également sur un ordre, ou une hiérarchisation de celles-ci. Peut-on prouver par l'expérimentation qu'il y a eu un dépaysement sans observer au préalable un apport culturel ? Il se questionne également sur les moyens d'évaluer ces apports. Pour cela il suggère de donner systématiquement la parole aux élèves à travers des entrevues, des réflexions écrites, des questionnaires, ou des productions mathématiques, afin d'obtenir des données solides à analyser.

I.2. Le « Pourquoi » et le « Comment » selon Jankvist

De nombreux chercheurs ont tenté de catégoriser les recherches sur l'introduction de l'Histoire des Mathématiques dans l'enseignement.

C'est le cas de d'Uffe Thomas Jankvist, un enseignant-chercheur de l'Université Aarhus au Danemark. En 2009, dans son article A categorization of the « whys » and « hows » of using History in Mathematics education*, il mène un travail important sur une distinction entre deux aspects de l'utilisation de l'Histoire dans l'enseignement et l'apprentissage des Mathématiques et leurs corrélations. Nous allons étudier ses recherches ici.

* Catégorisation des « pourquoi » et « comment » dans l'utilisation de l'Histoire dans l'enseignement des Mathématiques

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Tout d'abord, Jankvist parle des méthodes utilisées pour introduire l'Histoire des Mathématiques en classe : le « comment ». Il y a selon lui trois façons d'introduire et de présenter la dimension historique dans l'enseignement des Mathématiques.

Premièrement, il y a l'approche anecdotique : il s'agit d'introduire en début ou en fin de cours, ou de séquence, des faits isolés, des capsules historiques ou anecdotes particulières. Ce sont des interventions brèves, isolées, où le professeur fait part de quelques informations historiques : noms de Mathématiciens, dates, et problèmes qu'ils ont étudiés par exemple. Cette méthode est très utilisée au Québec, où notamment Lindstrom (1995) a créé dans son manuel des petites rubriques historiques à chaque fin de chapitre concernant les notions abordées.

Ensuite, Jankvist parle de l'approche par module d'apprentissage. Cette méthode plus répandue consiste en des capsules d'Histoire plus importantes. Elles peuvent être sous la forme d'activités autour de l'Histoire, ou de parties de séquences d'enseignement qui peuvent occuper plusieurs cours entiers. Il peut s'agir de lectures de textes historiques, d'études de situations-problèmes ou de projets de recherche menés par les élèves. Les textes étudiés sont eux-mêmes classés en deux catégories : les sources primaires et les sources secondaires. Un texte de catégorie dite « primaire » est un texte original écrit par un Mathématicien. À sa lecture, un élève ou un étudiant peut s'en faire sa propre interprétation et ses propres conclusions. D'un autre côté, un texte de catégorie « secondaire » est déjà passé entre les mains d'historiens ou d'experts en Mathématiques. Ici, les traductions puis améliorations en langage moderne peuvent biaiser les idées que voulait faire passer l'auteur. En lisant ce type de document, les élèves perçoivent l'interprétation de celui qui a manipulé le texte et qui l'a retranscrit. C'est une approche différente.

Enfin, la troisième méthode citée par Jankvist est l'approche historique intégrée. Cette approche diffère des précédentes car elle consiste en un mode d'élaboration inscrit dans le temps. Lorsqu'un enseignant utilise ce mode de présentation, il suit en réalité l'ordre chronologique, donc historique, d'apparition des notions. Par exemple, lors de l'introduction des types de nombres, le professeur parle d'abord des entiers naturels, puis des rationnels positifs, ensuite de quelques irrationnels (toujours positifs) avant de retourner « avant » le zéro et donc de considérer les nombres négatifs, puis les réels et enfin les complexes. Cet ordre est exactement celui dans lequel les types de nombres ont été « trouvés », du moins

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considérés, car pendant longtemps les hommes ne voulaient pas concevoir la notion de nombres négatifs. De cette façon, les élèves ont parfois accès à des branches des Mathématiques hors-programme mais nécessaires à l'avancée chronologique vers l'objectif du programme.

Dans un second temps, Jankvist parle des arguments appuyant l'introduction historique des Mathématiques : le « pourquoi ». Il y a deux visions différentes de cette utilité.

Pour commencer, l'Histoire des Mathématiques peut être vue comme un outil motivationnel pour les élèves lorsqu'elle est introduite en classe. Elle accompagne l'enseignement des Mathématiques et permet une humanisation de la discipline. Aussi, cet outil peut aider à montrer que les Mathématiques « ne tombent pas du ciel ». Les notions du programme prennent une nouvelle dimension moins abstraite, les élèves découvrent leurs origines et quelques détails de leurs évolutions au cours du temps. L'introduction de l'Histoire des Mathématiques peut donc susciter l'intérêt des élèves pour cette discipline. Jankvist précise que l'approche historique est considérée comme un outil si l'intention du professeur reste sur l'objet mathématique à enseigner.

D'autre part, Jankvist parle de l'Histoire des Mathématiques comme un objectif en soi. Cette fois l'intention du professeur est portée sur l'Histoire elle-même, et l'apprentissage de « l'esprit mathématique ». Dans cette optique, on considère tout le raisonnement philosophique et socio-culturel qui a animé les mathématiciens de tous temps dans leurs recherches. On voit non seulement la finalité du cours qui est l'apprentissage d'une notion du programme, mais aussi tout le contexte de la pensée et les barrières rencontrées aux différentes étapes d'élaboration des notions, comme si les élèves devenaient des Thalès, Euclide ou Fermat. Ils constatent donc d'eux-mêmes que les Mathématiques sont en constante évolution dans le temps et dans l'espace, et que cette évolution est semée d'embûches et d'impasses.

Dans son article, Jankvist parle de la nécessité de faire la distinction entre le « pourquoi » et le « comment », ce qui est peu fait dans la littérature. Il faut éviter toute confusion entre méthode et argument. Distinguer les deux aspects ne veut pas dire les isoler, Jankvist aborde d'ailleurs les interrelations entre ces deux aspects de recherche. Pour mieux

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comprendre cela, prenons un exemple : imaginons que l'on veuille faire une approche anecdotique d'une notion, il semble inadapté de considérer alors l'Histoire comme un objectif en soi. Elle est donc vue comme un outil. En revanche, l'approche historique intégrée peut la considérer comme un objectif en soi. Ces interrelations peuvent être illustrées par le schéma suivant, qui récapitule aussi toute la catégorisation.

Approche
anecdotique

Histoire

=
outil

Approche
par modules
d'apprentissage

Pourquoi?

Comment?

objectif en soi

Histoire

Approche
historique
intégrée

Légende :

: interrelations plus adaptées

: interrelations moins adaptées

 

Interrelations entre méthodes et arguments selon Jankvist

Ainsi, cette étude sur la catégorisation des « pourquoi » et « comment » de l'utilisation de l'Histoire dans l'enseignement des Mathématiques de Jankvist nous permet d'éclaircir les méthodes et aspects de l'enseignement de notre discipline aux élèves. Cela s'avérera très utile lors de notre expérimentation pour ne pas se perdre dans trop de manières différentes d'introduire l'Histoire des Maths dans nos classes, et nous permettra de distinguer clairement nos objectifs.

I.3. Les différents types de motivation

Nous voulons à travers nos expérimentations évaluer la motivation de nos élèves suite à l'introduction de l'Histoire des Mathématiques. Il nous a donc semblé indispensable de comprendre les mécanismes de la motivation. Selon Viau (2009) la motivation de l'élève est liée à trois facteurs : la valeur qu'il donne à l'activité, la perception de sa compétence à la réussir et la perception qu'il a de lui-même. Plus ces trois indicateurs sont élevés, plus on peut considérer que l'élève est motivé. Les deux derniers critères peuvent être regroupés dans ce que l'on appelle le Sentiment d'Efficacité Personnelle (SEP) et qui peut être mesuré par un outil élaboré par Masson en 2011. La motivation peut être classée en trois catégories distinctes : la motivation intrinsèque, la motivation extrinsèque et l'amotivation.

La motivation intrinsèque se traduit par le fait que l'élève réalise l'activité pour son plaisir, sans attente de récompense. Cette motivation est celle qui donne le plus de résultats positifs car elle est durable et performante. Pour que l'élève rentre dans cette dynamique motivationnelle, trois facteurs rentrent en compte. L'élève doit juger positivement ce qu'on lui demande de faire (l'activité a de la valeur à ses yeux), l'élève doit estimer que le degré de contrôle qu'il exerce sur le déroulement de l'activité est suffisamment élevé, enfin l'élève doit développer un SEP. Ces trois sources étant en interaction.

La motivation extrinsèque se traduit par le fait que l'élève travaille pour faire plaisir à ses parents ou à son enseignant, pour obtenir une récompense, ou par nécessité de réaliser la tâche pour atteindre un objectif plus grand (l'élève fait l'exercice pour avoir son diplôme ou pour passer dans la classe supérieure). Les causes de la mise en route d'un tel mécanisme motivationnel sont les suivants : la vie personnelle de l'élève, la société (valeur, culture), l'École (règlement, horaire), et la classe (nature de l'activité, relation élève-professeur, type d'évaluation, de récompenses ou de sanctions). Ce dernier facteur étant aux yeux de Viau le plus important.

Ces deux types de motivation sont complétés par un troisième état : l'amotivation. L'individu a le sentiment d'être soumis à des facteurs hors de tout contrôle. L'absence de motivation est liée au sentiment de ne plus être capable de prévoir les conséquences de ses actions.

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À travers nos expérimentations nous espérons pouvoir mettre en avant pour chaque type d'activité d'introduction de l'Histoire des Mathématiques la motivation qu'elle semble engendrer.

I.4. Difficultés et contre-arguments

Malgré l'aspect innovant, original et intéressant de l'introduction de l'Histoire, des chercheurs prennent du recul sur ce qui a été fait et certains n'hésitent pas à critiquer et à donner des contre-arguments à son utilisation. C'est le cas de Michael N. Fried, un enseignant-chercheur de l'Université Ben Gourion du Neguev en Israël qui dans son article Can Mathematics Education and History of Mathematics coexist ?* en 2001 nous fait part de problèmes et difficultés de mise en place de ce type d'enseignement.

La principale difficulté discutée par les enseignants et rapportée par Fried est la gestion du temps. En effet, dans un temps limité, les professeurs doivent enseigner aux élèves un nombre important de notions, et peinent déjà à respecter ce programme. L'Histoire ajoutée étant optionnelle, certains enseignants sont réticents à son introduction.

Déjà en 1938, Bachelard écrivait que l'utilisation de l'Histoire pouvait troubler les élèves en les sortant de leur confort et de leurs habitudes de la discipline.

Par ailleurs, Fried considère qu'il est difficile de traiter convenablement l'Histoire en classe et voit les anecdotes et capsules historiques d'un mauvais oeil. Il craint une dénaturation de l'Histoire qui serait contaminée par une vision moderne des Mathématiques. L'historicité des concepts tend à se perdre. De plus, les professeurs se doivent d'enseigner des Mathématiques modernes aux élèves et de se concentrer sur les savoirs dont ils auront besoin plus tard dans leurs études scientifiques ou d'ingénieurs.

Comme Le Goff l'a écrit dans un article en 1994, l'Histoire peut être comme un « écran » devant les Mathématiques. Fried appuie cet argument en disant qu'avec ce mode d'enseignement le professeur peut perdre de vue son objectif mathématique.

Aussi, pour expliquer des notions ou raisonnements mathématiques, on peut parfois passer par des étapes de l'Histoire qui par la suite n'ont pas abouti, quel serait alors l'intérêt de se lancer dans des impasses ?

*Est-ce que l'enseignement des Mathématiques et l'Histoire des Mathématiques peuvent coexister ?

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Lors de la dixième conférence de l'ICMI (The International Commission on Mathematical Instruction) en 1998 à Luminy sur l'utilisation de l'Histoire des Mathématiques en classe, un chercheur de l'Université de Hong-Kong, Man-Keung Siu a présenté à l'assemblée une liste de treize exclamations et questions, employées à la première personne sur « pourquoi un professeur devrait hésiter ou se décider à ne pas utiliser l'Histoire des Mathématiques dans son enseignement ». Avec le temps et ses collaborateurs, sa liste est passée à seize points que voici :

1) Je n'ai pas le temps en classe !

2) Ce ne sont pas des Mathématiques !

3) Comment peut-on évaluer cela dans un test ?

4) Les étudiants ne deviennent pas véritablement meilleurs en Mathématiques !

5) Cela risque de rendre la matière encore plus complexe à leurs yeux !

6) Les élèves voient ça comme de l'Histoire et détestent l'Histoire !

7) Les élèves voient ça comme aussi ennuyeux que le sujet de Mathématiques lui-même !

8) Les étudiants n'ont pas encore assez de culture générale pour apprécier ce genre d'activité !

9) Il est ridicule de regarder en arrière quand il faut constamment progresser avec les élèves !

10) Il n'y a pas assez de ressources sur le sujet !

11) Il n'y a pas assez de professeurs formés pour cela !

12) Comment être sûr de la précision des travaux présentés ?

13) Ce qu'il s'est vraiment passé est plutôt tortueux. Dire ce qui s'est vraiment passé peut être confus, plutôt que d'éclairer la situation !

14) L'étude de textes originaux est trop difficile !

15) Cela ne fait-il pas paraître un certain chauvinisme culturel ou un aspect nationaliste au discours ?

16) Existe-t-il de véritables évidences empiriques montrant un meilleur apprentissage chez les élèves lorsque l'Histoire des Mathématiques est introduite dans la classe ?

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

Pour échapper aux difficultés, certains chercheurs ont tenté d'y apporter des

solutions.

Tout d'abord Avital a écrit en 1995 : « Les professeurs se demandent 'Où vais-je trouver du temps pour enseigner l'Histoire ?' La meilleure réponse est : 'Vous n'avez pas besoin de temps supplémentaire. Donnez juste un problème historique directement lié au sujet que vous enseignez, dites d'où il vient, et laissez les élèves travailler eux-mêmes l'Histoire ». La solution d'Avital permet donc au professeur de ne pas « perdre » de temps mais comme le souligne Fried en 2001, cette réduction apparente de temps supplémentaire est simplement déplacée du cours au temps libre des élèves. Est-ce juste de les faire travailler plus eux ? Fried propose une autre idée qui ne prendrait pas plus de temps ni au professeur ni aux élèves : il s'agirait de faire les mêmes cours qu'à l'ordinaire, mais juste avec un contexte historique. Dans la même optique, le professeur Katz enseigne les savoirs anciens avec une manière actuelle. Cette dernière façon d'enseigner est qualifiée par Fried de lecture synchronique : on décode dans notre système actuel des Mathématiques anciennes.

Selon Fried, l'utilisation de l'Histoire de la discipline pour l'enseigner n'est pas à exclure. Il met en garde ses lecteurs en leur recommandant d'aborder une approche prudente et attentive. Il y a deux façons de faire : soit on reste en symbiose avec le passé, ce que Fried appelle « accommodation radicale », soit le cours mathématique reste séparé du contenu historique, il appelle cela la « séparation radicale ». Dans le premier cas, c'est une lecture d'historien que l'on fait des concepts mathématiques : on cherche à comprendre les notions dans leur contexte historique, il s'agit d'une lecture diachronique pour Fried. Ce dernier écrit que les deux types de lecture cités sont à alterner, ce qui est peu fait par la communauté des enseignants.

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I.5. Elaboration de la problématique

Nous sommes parties d'une étude bibliographique pour constituer cet état de l'art. Le premier texte étudié a été celui de David Guillemette, à partir duquel nous avons pu étayer nos recherches grâce à sa bibliographie. Nous avons aussi eu accès à la bibliothèque de l'IREM (Institut de Recherche sur l'Enseignement des Mathématiques) de Grenoble. Nous avons appris qu'il existait à l'IREM un groupe de recherche sur l'Histoire des Mathématiques, mais deux obstacles ont fait que nous n'avons pas pu en rencontrer les membres : tout d'abord leur emploi du temps chargé ne le permettait pas, et d'autre part nous avons réalisé que leur sujet d'étude s'éloignait du nôtre (ils sont plus orientés dans l'utilisation d'outils de mesure anciens).

Après avoir constaté l'utilisation de l'Histoire des Mathématiques dans les programmes français et québécois, nous avons relevé leurs points positifs et négatifs ainsi que les façons dont les chercheurs la considèrent et l'utilisent. Nous avons voulu alors formuler une problématique qui nous permettrait de juger par nous-mêmes, dans nos classes, si une introduction historique des Mathématiques pouvait avoir un réel impact sur la motivation de nos élèves, et si un type d'utilisation serait plus bénéfique. Nous sommes arrivées à cette formulation :

L'Histoire des Mathématiques peut-elle être un facteur motivationnel pour les élèves ?
Comment l'utiliser ?

Les expérimentations et les observations sur le terrain sont nombreuses mais les analyses qui en sont faites sont, d'après David Guillemette, peu satisfaisantes en vue du manque de méthodologie de leurs initiateurs.

Guillemette affirme que dans les recherches actuelles on constate beaucoup de questionnement quant à l'utilité de l'Histoire. Guillemette effectue ce travail de rétrospection autour de la méthodologie employée par les chercheurs. Ses premières constatations sont édifiantes. Il existe encore trop peu d'études empiriques dans le domaine de la recherche sur l'utilité de l'introduction de l'Histoire des Mathématiques dans le secondaire. Peu de ces études analysent réellement l'évaluation et l'efficacité de la démarche utilisée. Guillemette se

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propose donc d'étudier différents grands travaux pour dégager une méthodologie efficace utile dans le futur pour les chercheurs désirant étudier ce domaine.

Les observations plus approfondies sur ce qui a déjà été réalisé ont permis de constater que la majorité des travaux ont été effectués par des mathématiciens. Seul Jankvist, parmi les travaux retenus, avait une formation de didacticien. Les recherches sont systématiquement qualitatives, personne ne propose une exploration quantitative. Et enfin, le cadre d'analyse des données n'est jamais précisé.

Suite à ces observations des critiques sont alors formulées. Le contexte d'étude n'est pas suffisamment décrit. Les outils de collectes de données sont trop pauvres, pas assez détaillés et parfois inadéquats. Les données recueillies ne permettent pas de conclure correctement à cause du cadre méthodologique mal défini. Les résultats obtenus s'éloignent alors du projet initial. Enfin, le cadre analytique n'est souvent lui non plus pas assez bien défini ce qui rend difficile la compréhension du lien entre les résultats et les conclusions formulées.

De ces critiques, Guillemette énonce des recommandations pour les futurs travaux de recherches dans le domaine qui nous intéresse ici. Il semble donc indispensable de décrire clairement la méthodologie adoptée. Les outils de récolte des résultats doivent être décuplés et diversifiés. Il faut également effectuer plus de comparaisons de données, de triangularisation. Enfin, il faut détailler le point de vue adopté lors de l'analyse des données recueillies afin de mieux conclure sur l'étude effectuée.

Des questions restent également non élucidées : comment classer et répertorier les données récoltées ? Comment parfaire la comparaison des résultats ? Et évidemment, comment créer un cadre méthodologique adapté ?

Ces constatations riches en observations et en critiques sur les travaux de recherches effectués sur l'introduction de l'Histoire des Mathématiques en classe vont nous permettre de construire nos expérimentations de manière rigoureuse pour répondre à notre problématique. Il nous faudra auparavant tenter d'apporter des éléments de réponse aux questions laissées en suspens par David Guillemette. Suite à sa lecture nous sortons convaincues qu'une description précise de notre méthodologie, des outils de collectes et du cadre analytique va nous permettre de donner de la valeur à nos conclusions.

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II. Expérimentations

Nous voulons à travers notre expérience sur le terrain observer l'impact de l'Histoire des Mathématiques sur la motivation des élèves. Nous avons pour cela dans un premier temps choisi de tester une séquence d'algèbre réalisée avec l'appui de l'Histoire des Mathématiques et de la comparer avec la même séquence traitée de façon plus classique. Cette première expérience menée de façon méthodique va nous permettre de tirer les premières conclusions en réponse à notre problématique. Nous avons ensuite choisi d'approfondir la question, en cherchant à comparer différents moyens d'utiliser l'Histoire des Mathématiques et d'observer leur efficacité. Pour cette deuxième partie nous avons cette fois choisi le thème du théorème de Thalès et donc de la géométrie.

Nous décrirons pour chacune des expériences menées la méthodologie adoptée, le déroulement de la séance et nous analyserons les informations recueillies afin d'en tirer les conclusions les plus pertinentes possibles. Nous évoquerons également les difficultés que nous avons rencontrées durant nos expérimentations.

II.1. Séances avec ou sans Histoire

Dans nos premières expérimentations nous avons voulu évaluer l'impact de l'utilisation de l'Histoire des Mathématiques sur la motivation de nos élèves. Nous avons pour cela choisi la séquence autour de la résolution d'équation du premier degré. Ce qui pose problème habituellement dans cette séquence, c'est la difficulté pour les élèves à comprendre le statut d'une inconnue, remplacer une valeur par une lettre ne leur semble pas naturel. Aussi, les élèves mélangent souvent les opérations dans leurs résolutions d'équations : ils ne font pas la même chose dans chaque membre de l'égalité, ce qui fausse la suite. Dans la classe de 4ème de Madame FRACKOWIAK, la séquence s'est déroulée de façon classique, alors que dans la classe de Madame LAZARO le chapitre a été introduit avec une activité basée sur l'Histoire des équations. Étant donné que tous nos élèves n'ont pas le même passé mathématique dans le domaine des équations et du calcul littéral, nous avons décidé, pour comparer leur progression à la fin de la séquence, d'évaluer leurs compétences au début du chapitre. Pour cela nous leur avons distribué un questionnaire à choix multiple (annexe 1) visant à évaluer les savoir-faire :

Ø

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Compléter des opérations à trous

Ø Tester une égalité

Ø Traduire un énoncé

Ø Utiliser un tableur

Ces compétences sont celles que l'on peut attendre d'un élève en fin de 5ème dans le domaine des équations. À la fin de ce chapitre, nous attendons de nos élèves qu'ils puissent acquérir les compétences suivantes :

Ø Savoir résoudre une équation du premier degré à une inconnue

Ø Mettre en équation un problème concret et comprendre la notion d'égalité.

Pour vérifier l'acquisition de ces compétences nous avons analysé les devoirs surveillés de nos élèves effectués en fin de chapitre. Nous avons alors comparé les résultats des deux classes (annexes 2a et 2b) pour conclure sur l'efficacité d'une introduction historique.

II.1.a. Introduction classique des Equations

Dans la classe de Madame FRACKOWIAK, les résultats du QCM montrent que la majorité des élèves (67%) réussissait à trouver la solution des opérations à trou proposées avant le début du chapitre. En revanche seulement 38% des élèves ont su tester une égalité, 46 % arrivaient à traduire un problème simple en une équation. À l'issue du chapitre, le devoir surveillé a permis de constater que 69% des élèves ont réussi à tester correctement une égalité, 62% à traduire un énoncé, et 85% à résoudre les équations proposées pendant ce test (cette dernière compétence est à comparer avec la résolution d'opérations à trou en début de chapitre). Ces résultats indiquent que les élèves ont réussi, pour ce devoir, à acquérir les compétences visées. Bien que la grande majorité d'entre eux ait su résoudre les équations proposées, on constate tout de même que les élèves ont eu beaucoup plus de difficultés à traduire un énoncé. Aussi, il a été difficile de leur apprendre les propriétés sur les équations, ils ont trouvé cela très calculatoire et théorique.

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II.1.b. Introduction historique des Équations

Dans la classe choisie pour cette expérience par Madame LAZARO, le QCM a été fait en amont du nouveau chapitre. Il s'est avéré que les élèves avaient peu de souvenirs de 5ème, seulement 60% d'entre eux savaient résoudre une équation (présentée comme une opération à trou), 30% ont su vérifier une égalité, et enfin 40% traduire un problème simple en équation. Ces premiers résultats ont donc été un peu moins bons que dans la classe de Mme FRACKOWIAK dans l'ensemble.

La première activité introduisant la séquence « équations » s'est faite autour de l'Histoire de cette notion. En effet, nous sommes « partis » le temps d'une séance en 300 avant JC, au temps du mathématicien Euclide, en Grèce antique. Pour commencer la séance et capter l'attention des élèves, leur professeur a lu une petite introduction résumant la biographie d'Euclide et la principale de ses oeuvres : Éléments. Les élèves ont écouté avec attention et dans un silence inhabituel. Ensuite, les sujets d'activité ont été distribués (annexe 3) et la classe a pu découvrir la présence de sept phrases bien mises en évidence comme si elles avaient été écrites à la plume. Madame LAZARO a alors formé des groupes de trois élèves, mélangeant leurs niveaux et leur implication habituelle dans le cours. Chaque trio devait analyser une des sept phrases, qui étaient en réalité des postulats écrits par Euclide dans les Éléments, en faisant une lecture synchronique au sens de Fried : traduction dans notre système de notation actuel des Mathématiques anciennes.

Le travail s'est poursuivi dans le calme, chaque membre de chaque groupe exprimant son idée, comme si leur hétérogénéité s'était effacée. Les élèves ont écrit une trace de leurs idées sur une feuille et ont dû passer au tableau devant leurs camarades groupe après groupe pour présenter le postulat qu'ils avaient à étudier. Comme attendu, les résultats présentés par les élèves n'ont pas été très bons, ils ont eu du mal à transcrire en langage mathématique actuel les phrases en langage naturel d'Euclide. Le but de cette activité n'était pas qu'ils réussissent cette retranscription, mais qu'ils essaient. En essayant, ils se sont rendus compte du grand écart de notation entre l'antiquité et nos jours. Leur captivation pour cette étrangeté, de ne pas réussir complètement à traduire une phrase en apparence simple, a servi de tremplin à Madame LAZARO pour présenter la notion d'équation et ses propriétés contenues dans les postulats. Une mise en commun a donc été faite, jusqu'à aboutir avec

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l'enseignante aux phrases et propriétés mathématiques attendues. Une fois que les élèves ont compris le principe avec les premiers postulats, leur professeur leur a donné un peu de temps supplémentaire pour réussir seuls à (re)transcrire les autres, ce qui a été plus facile cette fois.

Ainsi, les élèves ont écrit par eux-mêmes, bien qu'ils aient été débloqués par leur professeur, leurs premières équations en découvrant les propriétés. Madame LAZARO a profité de cette activité pour montrer aux élèves à quel point les notations mathématiques avaient évolué avec le temps, entre la phrase naturelle d'Euclide et l'ensemble des symboles, chiffres et lettres d'aujourd'hui. Cela a permis aux élèves de constater la vertu épistémologique de l'Histoire comme l'énonçait Barbin. En effet ils ont pu se rendre compte de l'évolution du concept étudié. L'illustration suivante a été projetée au tableau :

Présentation d'une équation à travers les époques

La suite de la séquence s'est poursuivie de manière plus classique, mais chaque résolution d'équation a remémoré aux élèves leur activité au temps d'Euclide, ils arrivaient donc à utiliser les propriétés correctement, sans trouver cela trop abstrait comme dans la classe avec la présentation classique. Les résultats des évaluations de fin de chapitre ont d'ailleurs été significatifs : nous pouvons constater que 80% des élèves de la classe ont réussi à traduire un énoncé. De même, 80% ont su résoudre une équation. Les élèves semblent donc avoir acquis, pour ce devoir, les compétences visées et cela de manière plus significative que dans la classe de Madame FRACKOWIAK. Pour la dernière compétence, 70% des élèves ont su tester une égalité. L'avancée ici est à peu près similaire à l'autre classe.

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On peut donc penser que l'Histoire des Mathématiques a eu un impact sur les résultats des élèves. Les élèves ont pu se rattacher à l'activité d'introduction durant toute la séquence pour progresser dans la méthode de résolution d'équations. Nous espérons donc avoir réussi à leur faire comprendre le sens des équations à travers l'étude de leur Histoire.

II.2. Comment introduire l 'Histoire des Mathématiques

Nous avons, dans la première partie de nos expérimentations, mis en valeur les possibles bénéfices de l'Histoire des Mathématiques sur les apprentissages et notamment du point de vue de la réflexion sur le sens des objets étudiés. Les trois situations d'apprentissage auxquelles nous avons pensé nous ont été inspirées du travail de Jankvist : l'intégration de l'Histoire avec une approche historique intégrée, l'approche par module, et enfin l'approche anecdotique. Ces trois procédures ont été réalisées à travers trois expériences différentes, introduisant la séquence de 4ème sur le théorème de Thalès. En situation d'apprentissage classique de cette notion, les obstacles didactiques à surmonter sont l'oubli des hypothèses du théorème et une mauvaise écriture des rapports égaux. Ces difficultés sont principalement dues à une mauvaise compréhension du lien entre le sens du théorème et la proportionnalité. Pour évaluer l'impact de ces expériences nous avons décidé tout d'abord d'étudier le comportement des élèves face à ces activités, ce qui nous permettra une première approche de leur motivation.

II.2.a. La pyramide miniature

Pour introduire le théorème de Thalès lors de cette première expérience réalisée dans la classe de Madame LAZARO, nous avons choisi de leur faire découvrir son histoire qui a commencé en 600 avant JC avec Thalès. Dans le cadre d'une approche historique intégrée selon Jankvist, nous avons utilisé un extrait du livre Le théorème du Perroquet de Denis Guedj qui raconte l'arrivée de Thalès en Égypte et sa stupéfaction face à la découverte de la gigantesque pyramide de Khéops. Nous avons modifié quelques mots et sauté quelques phrases pour faciliter la compréhension des élèves. Ce passage a été lu par leur professeur au début de la séance.

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Pour motiver des élèves dans la matière abstraite des Mathématiques, nous avons voulu faire notre introduction historique de manière concrète, avec des objets de la vie réelle à manipuler. Nous avons donc décidé de construire une mini-pyramide de Khéops, à l'échelle 1/1000 par rapport à la vraie, permettant une immersion temporelle et spatiale dans l'Histoire. Le but des élèves était alors de trouver une méthode pour évaluer la hauteur de la pyramide, sans faire une mesure directe. Ils se sont donc mis dans la situation de Thalès au pied de la pyramide, qui bien sûr n'avait pas de moyen de la mesurer directement. Ils avaient à leur disposition le matériel indiqué sur le sujet (annexe 4 + photo ci-après).

Pyramide de Khéops miniature et matériel utilisé (+ lampe)

Cette activité s'est déroulée en plusieurs étapes. Les élèves ont d'abord travaillé individuellement, afin de tous élaborer une première méthode. Ensuite, leur enseignante a constitué des groupes de quatre élèves (cinq groupes) ; groupes réfléchis à l'avance, constitués d'un élève très « bon », d'un élève moins bon mais très participatif, d'un élève moins à l'aise en Mathématiques et d'un élève « dissipé ». Les rôles ont été définis :

· Un représentant pour effectuer des mesures sur le montage

· Un responsable du temps

· Un « maître du silence »

· Un « scribe » (celui qui écrit, en Égypte !)

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Les quatre élèves ainsi réunis ont ensuite dû comparer leurs méthodes, et élire celle qui selon eux était la meilleure. Une fois une méthode choisie, chaque groupe est venu effectuer une mesure sur le montage dans une salle attenante plongée dans l'obscurité. Le représentant réalisait l'expérience avec l'aide de ses camarades. Les mesures ont ensuite été collectées. Enfin, une conclusion a été faite en classe, en étudiant la différence entre les mesures observées et la réalité, puis grâce à un tableau de proportionnalité (notion déjà vue en 5ème l'an passé) la hauteur de la vraie pyramide de Khéops a été calculée. Pour conclure, une animation vidéo projetée au tableau a permis de revenir sur la méthode réellement utilisée par Thalès.

II.2.b. Recherches individuelles

Dans notre seconde expérience, réalisée dans la classe de Madame FRACKOWIAK, nous avons décidé de mettre les élèves au coeur de l'action, puisque c'est eux qui ont fait les recherches dans le domaine historique. Tous les élèves de la classe ont reçu un court énoncé (annexe 5) leur indiquant de faire une recherche sur la vie de Thalès, sur ses différents travaux et sur la façon dont il a mesuré la hauteur de la grande pyramide de Khéops. Aucune indication supplémentaire n'a été fournie afin de ne pas les guider davantage dans leurs recherches, et ne pas créer de biais dans notre expérience.

Les travaux furent ramassés une semaine plus tard, et nous avons analysé leur qualité. Nos critères d'évaluation ont été l'exactitude, la quantité et la pertinence des informations fournies, ainsi que la présence ou non de schémas explicatifs. Pour la mesure des dimensions de la pyramide, nous avons également analysé si les informations étaient plus du domaine historique, ou du domaine mathématique.

Lors de la séance où les devoirs ont été ramassés, une mise en commun des informations a été réalisée sous le contrôle de Mme FRACKOWIAK. Les éléments essentiels sur la vie de Thalès ont été rappelés, puis l'explication complète sur la mesure de la pyramide a été détaillée. Lors de ces échanges, les élèves n'étaient plus en possession de leurs copies et ont donc dû faire appel à leur mémoire et ainsi montrer le sérieux de leurs recherches. Ils furent très nombreux à participer à cet échange, ce qui montre une certaine motivation de la part de l'ensemble de la classe. Cette motivation est d'autant plus satisfaisante que des élèves

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de nature réservée ont également participé à cette mise en commun. Ce bilan a permis aussi de rectifier quelques erreurs commises par les élèves, notamment sur la mesure de l'ombre de la pyramide, avec la conclusion sur sa hauteur. La réalisation de ces recherches par les élèves peut être vue comme une approche par module de l'Histoire selon Jankvist, et la mise en commun en classe peut être vue comme une approche anecdotique, toujours selon Jankvist. Grâce à cette expérience, nous allons pouvoir analyser l'efficacité de ces deux approches sur la motivation des élèves.

II.2.c. Exposé

Pour cette dernière expérience, réalisée dans la seconde classe de 4ème de Madame FRACKOWIAK, nous avons demandé à seulement trois élèves de réaliser un petit exposé sur Thalès, le sujet leur ayant été posé comme dans l'expérience précédente (annexe 5). Une seule consigne supplémentaire a été formulée : réaliser cet exposé à l'aide d'un diaporama afin de faciliter la présentation de leurs recherches aux autres élèves. Trois élèves se sont portés volontaires pour ce travail. L'un d'eux est un élève ayant de grosses difficultés en Mathématiques, le second est assez irrégulier dans son travail et dans ses résultats, et le dernier se trouve être un élève ayant des facilités en Mathématiques. Cette différence de profil parmi ces volontaires sera intéressante à étudier dans notre analyse. Ces élèves ont eu quinze jours pour préparer leur travail.

Le jour de leur oral, les élèves ont donc utilisé un diaporama (annexe 6) et avaient également préparé un script pour les aider dans leur présentation. Ils ont correctement détaillé les différents points demandés, avec des informations précises et un visuel attrayant. Pendant leur présentation, l'ensemble de la classe s'est montré particulièrement attentif, et Mme FRACKOWIAK n'est pas intervenue. Cette expérience nous a permis d'analyser l'approche par module selon Jankvist d'une autre manière que par l'expérience précédente. Nous avons comparé la motivation des élèves volontaires, avec leurs trois profils différents, avec celle du reste de la classe.

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II.3. Bilan et analyse de la motivation

Dans cette troisième sous-partie nous nous attarderons à montrer les possibles avantages de l'Histoire des Mathématiques sur la motivation des élèves dans les différentes situations d'apprentissages présentées précédemment sur l'introduction historique du théorème de Thalès.

Nous avons voulu aller plus loin que dans les études déjà menées et faire une analyse qualitative et quantitative de la motivation, alors que les études souvent faites étaient uniquement qualitatives. Notre méthodologie consiste à prendre en compte les différents types de motivation étudiés (extrinsèque, intrinsèque, amotivation). Grâce à notre étude bibliographique nous avons compris leurs mécanismes et nous avons pu mettre en place un questionnaire (annexe 7) permettant de juger l'efficacité de chaque type d'activité sur chaque type de motivation.

La première partie du questionnaire a permis de constater si l'élève était soumis à une motivation intrinsèque ou extrinsèque, ou s'il était amotivé. Les questions posées tournaient autour des Mathématiques, mais aussi de l'introduction de l'Histoire des Mathématiques. Les élèves ont dû, pour chacune de leurs réponses, donner une note de 1 à 6 à une affirmation. Si l'affirmation correspondait tout à fait à leur état d'esprit, ils devaient donner la note de 6, si au contraire cela ne leur correspondait pas, ils devaient donner une note de 1. Ainsi, l'amotivation a été évaluée par de faibles notes à ce questionnaire. Les affirmations du type « j'aime les Mathématiques » ou « j'étudie l'Histoire des Mathématiques même lorsque je ne suis pas obligé de le faire » ont permis de détecter la motivation intrinsèque. En revanche « je fais des mathématiques pour faire plaisir à mes parents ou à mon enseignant » permettait d'évaluer la motivation extrinsèque.

La seconde partie a permis de poser des questions plus précises sur le Sentiment d'Efficacité Personnelle de l'élève autour du chapitre du théorème de Thalès que nous avons traité lors de nos expériences. Nous avons demandé à nos élèves de se juger sur leur capacité à comprendre ou à finir leurs exercices sur le théorème de Thalès, ainsi qu'à se concentrer, à se motiver ou à s'organiser pendant ce chapitre.

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Une fois les questionnaires recueillis, la méthode d'analyse a été mûrement réfléchie. D'après les travaux de Guillemette qui fait la critique des recherches précédentes sur l'introduction de l'Histoire des Mathématiques dans les classes, cette méthodologie reste souvent assez floue. Nous tâchons ici de la détailler au mieux.

Grâce à la première partie de notre questionnaire nous avons rempli une feuille de calcul d'un tableur avec les réponses des élèves. Chaque question avait pour but d'évaluer soit la motivation intrinsèque soit la motivation extrinsèque. Selon la moyenne des réponses données par l'élève dans chaque catégorie nous le classons dans l'un de ces deux groupes. Si l'élève propose des notes faibles dans toutes les catégories confondues nous le classons comme amotivé, si au contraire les notes attribuées sont élevées partout nous le classons dans une quatrième catégorie, celle des élèves motivés intrinsèquement et extrinsèquement. Ainsi cette première partie permet de désigner, pour chaque type d'activité, quelle motivation elle a le plus mobilisé.

La deuxième partie du questionnaire a permis d'évaluer le Sentiment d'Efficacité Personnelle de chaque élève. Nous avons vu précédemment que plus ce sentiment était élevé, plus cela signifiait que l'élève était motivé dans sa tâche. Ainsi nous allons pouvoir essayer de déterminer avec quelle intensité les élèves ont été motivés pour chaque activité. Nous espérons que ceci va nous permettre de désigner, après comparaison, laquelle des trois activités a été la plus motivante pour nos élèves.

II.3.a. Analyse de la pyramide miniature

Globalement, cette activité semble avoir intéressé les élèves. Certains se sont plus investi qu'à l'accoutumé, signe de motivation de leur part. Ils ont pu apprendre des choses sur Thalès et son expérience menant au théorème. Bien que cette approche ait été faite de façon historique intégrée au sens de Jankvist, nous avons voulu l'utiliser en tant qu'outil (nous avions vu que ce type d'approche s'accordait mieux à l'Histoire en tant qu'objectif en soi, mais que Jankvist considérait quand même tous les types de relations illustrés par le schéma présenté en I.2.). Cet outil a donc été utilisé dans le but d'introduire le théorème de Thalès en évitant les problèmes souvent rencontrés dans ce chapitre.

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Le texte présenté en introduction (voir sur le sujet de l'activité, annexe 4) ayant été tiré d'un roman narrant l'histoire de grands mathématiciens et leurs recherches à travers une fiction, puis reformulé pour les élèves, cette source est secondaire. Ainsi les élèves n'ont pas eu de difficulté à en comprendre le sens.

Cette activité dans son ensemble a eu une influence positive sur l'ambiance des cours suivants, les élèves voulaient toujours faire le lien avec l'Histoire : comment Thalès avait pu formuler son théorème, avec quels moyens (il n'avait pas de cahier ou de stylo à son époque !), a-t-il fait d'autres choses ? La manipulation d'objets concrets a permis aux élèves de se sentir impliqués dans la situation d'apprentissage, de se sentir dans la même situation que Thalès, et de sortir de leur quotidien d'élève assis sur une chaise.

Cette introduction historique a permis de leur montrer que dans le passé les savants n'ont pas toujours eu à leur portée le même matériel qu'aujourd'hui, et que les recherches se faisaient avec les moyens de l'époque. C'est une réelle prise de conscience, un dépaysement selon Evelyne Barbin. Mathématiquement, lors de l'apprentissage du théorème tel qu'énoncé au programme de 4ème, les élèves ont pu faire le lien avec les rapports de longueurs qu'ils avaient pu observer sur le montage, surmontant cet obstacle classique. Cela a rendu la notion plus concrète et accessible, applicable à la « vie réelle » : ils gardaient à l'esprit l'élaboration fastidieuse du théorème. Enfin le lien entre le théorème et la proportionnalité s'est fait naturellement, il était plus compréhensible en termes de Soleil et d'ombre que donné directement mathématiquement, comme Thalès le voyait de ses yeux.

Pour mesurer la motivation des élèves sur cette activité, et voir s'il s'agissait plus de motivation intrinsèque, extrinsèque ou si certains restaient amotivés, nous leur avons proposé le questionnaire spécialement conçu pour cela. Voici les résultats statistiques de cette enquête (détails des résultats en annexe 8a). La première partie du questionnaire a révélé que :

· 26,3 % des élèves de Madame LAZARO furent motivés intrinsèquement

· 47,4 % étaient motivés extrinsèquement

· 21,1% étaient motivés à la fois intrinsèquement et extrinsèquement

· 5% étaient amotivés.

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Motivation et pyramide miniature

Pourcentage motivation intrinsèque:

Pourcentage motivation extrinsèque:

Pourcentage motivation intrinsèque et extrinsèque:

Pourcentage d'amotivation :

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L'activité construite autour de l'expérience avec la pyramide miniature, qui est une approche historique intégrée, semble avoir majoritairement motivé les élèves extrinsèquement.

La deuxième partie du questionnaire a permis de révéler avec quelle intensité les élèves étaient motivés pour la suite de la séquence sur le théorème de Thalès à la suite de nos introductions historiques. On remarque que pour les élèves de Madame LAZARO la moyenne des notes de SEP est de 3,9 points sur 6. Ce qui nous permet de conclure que notre activité a plutôt su motiver ces élèves.

II.3.b. Analyse des recherches individuelles

La réalisation de ces recherches individuelles peut être vue comme une approche anecdotique au moment de la mise en commun des recherches mais c'est surtout une approche par module selon Jankvist au niveau du travail individuel de chaque élève. Peu d'entre eux ont cité leurs sources, on ne peut donc pas dire si les documents qu'ils ont étudiés pour leur recherche étaient de catégorie primaire ou secondaire. Cependant, nous imaginons qu'ils se sont dirigés vers des sites Internet où les informations ont déjà été traitées pour faciliter la

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compréhension du lecteur. Quoiqu'il en soit, l'Histoire des Mathématiques est restée un outil. Ici elle sert nécessairement à faire passer une notion essentielle du programme : le théorème de Thalès. Nous pensons avoir en partie franchi les obstacles rencontrés habituellement durant cette séquence par l'utilisation de l'Histoire des Mathématiques. En effet l'étude de l'expérience de Thalès a permis de mettre en avant la nécessité de l'hypothèse des droites parallèles. De plus, Thalès a utilisé un bâton dont il connaissait la mesure, a attendu d'obtenir une ombre égale à la longueur de ce bâton au sol pour en déduire la taille de l'ombre de la pyramide et donc sa hauteur. C'est un raisonnement de proportionnalité que les élèves ont tous compris en recherchant.

Le fait d'avoir acquis des connaissances historiques sur le théorème a d'une part permis de surmonter certains obstacles didactiques, mais elle a également eu des effets sur la motivation. Les premiers signes visibles ont été ceux observés en classe. Les élèves se sont beaucoup impliqués lors de la mise en commun des recherches. Tous ont participé, même les plus réservés. Chacun cherchait à aller plus loin dans la précision des réponses apportées par ses camarades. Les seconds effets visibles ont été ceux observés dans les copies rendues par les élèves (une copie est proposée en annexe 9). Ainsi on a pu voir des schémas précis, ou des dessins illustratifs. Certains textes sur la mesure de la pyramide ont été romancés. Ainsi on a pu observer que les élèves ont voulu transmettre le fruit de leurs recherches avec beaucoup d'application et d'envie.

Enfin le dernier instrument de mesure de la motivation était celui du questionnaire (annexe 8b). Les premières questions ont permis de mettre en évidence que :

· 42,1% des élèves de la première classe de Madame FRACKOWIAK furent motivés intrinsèquement

· 26,3% furent motivés extrinsèquement

· 21,1% furent motivés à la fois intrinsèquement et extrinsèquement

· 11% furent amotivés

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Motivation et recherches individuelles

Pourcentage motivation intrinsèque:

Pourcentage motivation extrinsèque:

Pourcentage motivation intrinsèque et extrinsèque:

Pourcentage d'amotivation :

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Ici, on constate que pour cette approche par module de l'Histoire, les élèves de Madame FRACKOWIAK semblent majoritairement avoir été motivés intrinsèquement. Ce qui correspond à un plaisir réel d'accomplir la tâche demandée.

La deuxième partie du questionnaire a permis de déterminer l'intensité de cette motivation décelée chez la plupart des élèves. La moyenne des points de SEP évaluée dans cette classe est également de 3,9 points sur 6. Ce qui est tout aussi satisfaisant que dans l'expérience précédente.

Nous pensons que l'élément motivationnel majeur de cette expérimentation, qui explique les résultats observés, est la nouveauté liée à l'introduction de l'Histoire des Mathématiques. Il s'agit d'une motivation intrinsèque. Nous pouvons tenter d'expliquer ce succès par plusieurs facteurs :

Ø Nouveauté de la situation d'apprentissage (motivation extrinsèque)

Ø L'élève se sent responsable dans l'acquisition des savoirs (motivation intrinsèque)

Ø Réponse aux exigences de l'enseignant (motivation extrinsèque)

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II.3.c. Analyse de l 'exposé des trois élèves

La dernière expérimentation que nous avons menée est une approche par module mais différente de l'expérience précédente. Ici la transmission des recherches a été orale, et devait convenir à un public n'ayant aucune connaissance sur le sujet de l'exposé. Les obstacles didactiques surmontés grâce à cette expérimentation ont été les mêmes que précédemment. Cependant les indicateurs de la motivation des élèves ne sont pas les mêmes. Il faut, pour les analyser, distinguer deux groupes : les élèves ayant réalisé l'exposé et le reste de la classe.

Pour les trois élèves, il faut d'abord noter qu'ils se sont montrés volontaires pour réaliser cette présentation. Lors de leur oral, le diaporama présenté était de bonne qualité, beaucoup de soin a été apporté à l'esthétique. Le contenu était également très satisfaisant, puisque l'exposé était complet et les informations étaient précises et exactes. Les trois élèves ont fait attention à essayer de rendre l'exposé le plus clair possible pour se faire comprendre de leurs camarades. Toute cette implication montre une certaine motivation de la part de ces élèves pour présenter un travail de qualité. Une autre preuve du sérieux de leur travail est qu'ils ont réussi à se faire comprendre sans lire leurs notes pendant leur oral.

Les réponses au questionnaire de ces trois élèves ont été les suivantes :

· L'élève bon en Mathématiques a montré une motivation à la fois intrinsèque et extrinsèque. Son SEP est de 3,8 points sur 6. On peut donc penser en vue de ces résultats et de son attitude générale pendant l'expérimentation que l'Histoire des Mathématiques est une tâche qui l'a au début attiré extrinsèquement puis qui finalement s'est trouvée être plaisante pour lui.

· L'élève aux résultats moyens en Mathématiques a manifesté une motivation à la fois intrinsèque et extrinsèque, bien que l'on puisse analyser que la motivation intrinsèque est plus importante pour les Mathématiques que pour son Histoire. Son Sentiment d'Efficacité Personnelle est en revanche très fort : il est de 5 points sur 6. Cet élève est pourtant quelqu'un qui d'habitude semble manquer cruellement de confiance en lui, c'est donc très surprenant d'obtenir des résultats aussi élevés. Nous pensons que cet exposé lui a permis de prendre de l'assurance et de se sentir plus à l'aise pour la suite du chapitre.

·

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Le troisième élève, aux résultats assez peu satisfaisants en Mathématiques, paraissait avant cette séquence plutôt amotivé, mais il semble avoir développé par la suite une motivation intrinsèque. Les valeurs attribuées aux questions évaluant ce type de motivation ne sont pas très élevées mais montre une certaine tendance vers celle-ci pour cet élève. En revanche son SEP est de 1 point sur 6, ce qui correspond à la note la plus basse que l'on puisse obtenir à ce questionnaire. On peut donc penser que réaliser cet exposé est une activité qui lui a plu, mais ne l'a pas aidé à augmenter sa confiance en lui.

En vue des résultats de ces trois élèves et de leur attitude avant et durant cette séquence, nous concluons que la réalisation de cet exposé leur a permis de développer une motivation intrinsèque, même si son intensité n'est pas extrêmement élevée.

Pour le reste de la classe ayant suivi l'exposé de leurs camarades, il faut noter que les élèves étaient particulièrement attentifs et concentrés pendant la présentation. Certains d'entre eux ont posé des questions en complément de ce qui avait été dit, ce qui prouve qu'ils se sont intéressés au sujet. Cependant, d'autres élèves semblaient ne pas avoir compris entièrement la méthode de la mesure de la pyramide car leurs camarades étaient allés un peu vite dans leurs explications, et on sentait alors pour eux un peu moins d'implication au moment des questions.

Les questionnaires évaluant la motivation dans le reste de la deuxième classe de quatrième de Madame FRACKOWIAK (annexe 8c) ont permis de déceler que :

· 30,4% des élèves étaient motivés intrinsèquement

· 13 % étaient motivés extrinsèquement

· 47,8 % étaient motivés intrinsèquement et extrinsèquement

· 9% étaient amotivés.

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

Motivation et exposé

Pourcentage motivation intrinsèque:

Pourcentage motivation extrinsèque:

Pourcentage motivation intrinsèque et extrinsèque:

Pourcentage d'amotivation :

Il semble donc que majoritairement cette expérimentation a motivé les élèves à la fois intrinsèquement et extrinsèquement.

Le SEP est pour cette classe de 4,1 points sur 6, ce qui est légèrement supérieur à ce qui a pu être observé lors des précédentes expérimentations. Ceci peut signifier que la plupart des élèves ont une bonne perception d'eux-mêmes et de leur capacité à réaliser les tâches autour de la séquence sur le théorème de Thalès. Ce qui nous permet de conclure que leur motivation était assez importante pendant ce chapitre.

Les causes de la motivation chez les trois élèves volontaires peuvent être multiples :

Ø Comprendre l'Histoire d'un théorème célèbre (motivation intrinsèque)

Ø La volonté de se valoriser auprès de leurs camarades et auprès de leur enseignante (motivation extrinsèque)

Ø Nouveauté de l'activité (motivation extrinsèque)

Ø Travailler en groupe (motivation extrinsèque)

Les résultats observés pour le reste de la classe peuvent avoir les causes suivantes :

Ø Comprendre l'Histoire d'un théorème (motivation intrinsèque)

Ø Nouveauté de la situation : ce sont des camarades qui expliquent plutôt que l'enseignante (motivation extrinsèque)

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

34

Pour conclure sur les trois expérimentations réalisées, on remarque que pour chaque type d'introduction semblait correspondre un type de motivation comme le résume le tableau suivant :

Expérimentation

Forme d'introduction de
l'histoire

Type de motivation observée

Pyramide miniature

Approche historique intégrée

Motivation extrinsèque

Recherches individuelles

Module d'apprentissage +
approche anecdotique

Motivation intrinsèque

Exposé des trois élèves

Module d'apprentissage

Motivation intrinsèque et
extrinsèque

Les résultats pour la pyramide miniature peuvent paraître surprenants car une motivation intrinsèque pouvait être attendue. Cependant, ils peuvent éventuellement s'expliquer par le fait que cette activité a été conduite exclusivement en classe, sous l'impulsion et le dynamisme de Madame LAZARO. Les élèves ont alors peut-être bien participé à cette activité pour faire plaisir à leur enseignante. De plus, l'ensemble de nos expérimentations a été testé sur un petit échantillon d'élèves, les résultats observés ne sont donc pas généralisables.

Suite à nos observations, aucune expérimentation ne s'est démarquée réellement par son efficacité. Les résultats du questionnaire sur le Sentiment d'Efficacité Personnelle sont globalement semblables sur les trois expériences. Cependant, ce sentiment est légèrement plus élevé dans la classe où l'exposé des trois élèves volontaires a été réalisé.

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

35

II.4. Difficultés rencontrées

Lors de ces expérimentations, et comme Siu notamment en avait parlé lors de la conférence à Marseille, nous avons rencontré des difficultés. Celles-ci ont été d'ordre technique, mais aussi Mathématiques vis-à-vis de nos élèves.

En effet, comme l'avait rapporté Fried, le premier obstacle a été le temps. N'ayant pu commencer ce mémoire qu'en Janvier, nous avons dû revoir l'organisation de nos progressions scolaires pour arriver aux chapitres désirés au bon moment, en essayant de faire les expérimentations dans chaque collège de façon assez simultanée et assez tôt pour pouvoir les analyser. D'autre part, l'introduction historique des Mathématiques n'étant pas présente dans les programmes officiels et peu étudiée en France, il nous a fallu construire des activités par nous-mêmes. Leur élaboration conjointe a impliqué des temps de travail entre nous, alors que nos emplois du temps n'étaient pas toujours compatibles et nos lieux d'habitation éloignés. La création de la pyramide miniature et de son sujet nous ont pris le plus de temps à réaliser.

Côté travail en classe, les travaux historiques ont pris plusieurs séances pour chacun des chapitres introduits de cette manière. Pour ne pas « perdre de temps » en classe, nous avons testé la solution d'Avital dans l'expérimentation des « recherches individuelles ». Mais ce sont alors nos élèves qui ont dû prendre de leur temps pour étudier d'Histoire des Mathématiques à travers Thalès. Comme le soulignait Fried, ce n'était qu'un « déplacement du problème » de la classe vers chez l'élève. Ainsi notre troisième solution, celle des exposés, a semblé être au juste milieu en termes de temps de travail à la maison pour les élèves (seulement trois), de présentation en classe, et de temps de veille pédagogique de notre part.

Un autre obstacle avait été évoqué par Fried, il s'agissait de la peur de dénaturer l'Histoire. Il faut ici remarquer que les faits historiques que nous avons abordés étaient clairs et simples, qu'il s'agisse de la lecture des postulats d'Euclide ou de la méthode de mesure de Thalès, ainsi nos interprétations ne pouvaient que très peu s'éloigner de la réalité. Aussi, la crainte de perdre de vue notre objectif mathématique ne s'est pas faite ressentir, car nos capsules historiques et les recherches par modules avaient justement pour but d'amener à comprendre les notions purement mathématiques du programme.

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

36

D'autre part, nous avons voulu faire en sorte que ce soit l'Histoire des Mathématiques qui motive les élèves, ainsi nous avons dû faire attention à beaucoup de biais. Nous ne voulions pas rajouter de difficultés supplémentaires par rapport aux introductions habituelles, c'est pour cela par exemple que le texte au début de l'activité sur la pyramide miniature a été simplifié. Aussi, nous ne voulions pas montrer les postulats d'Euclide aux élèves en Grec ancien par manque de maîtrise de cette langue, et pour ne pas les effrayer.

L'obstacle le plus difficile à surmonter dans ce mémoire était la question de l'évaluation de la motivation des élèves. Comme nous l'avions lu dans un texte de Guillemette, les observations faites dans ce domaine étaient faibles, nous n'avons donc pas pu nous inspirer de travaux précédents sur l'évaluation spécifique de la motivation liée à l'introduction de l'Histoire des Mathématiques. Il a donc fallu faire des recherches sur l'étude de la motivation dans d'autres domaines que les Mathématiques et l'adapter à notre sujet. Là aussi les ressources n'étaient pas nombreuses mais nous avons tout de même réussi à construire un questionnaire évaluant qualitativement et quantitativement la motivation. Cependant, ce questionnaire n'ayant jamais été utilisé auparavant, on peut s'interroger sur sa validité. Ce besoin de validité se fait d'autant plus ressentir que le questionnaire a permis de révéler des liens inédits entre les types d'introduction de l'Histoire des Mathématiques et les types de motivation.

L'analyse des résultats n'a pas non plus était aisée car le classement des élèves par catégorie de motivation était parfois difficile. Nous avons dû créer une catégorie « motivation intrinsèque et extrinsèque » pour pallier notre difficulté à classer certains élèves.

Nos conclusions sont basées sur un échantillon de trois classes de 4ème. Pour apporter du poids à notre travail, il aurait fallu pouvoir tester nos expérimentations sur plusieurs autres classes, ce qui aurait demandé la mobilisation d'autres collègues, ou l'observation sur plusieurs années d'enseignement. Nous aurions aimé également refaire nos expérimentations sur d'autres chapitres pour appuyer les conclusions effectuées sur nos classes, mais le temps nous a manqué pour cela. Enfin, nous n'avons évalué l'impact de l'introduction historique des Mathématiques que sur un seul niveau. Il pourrait être intéressant de voir si l'efficacité de cette introduction fluctue en fonction de l'âge et du niveau des élèves.

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

Techniquement pour l'étude de la pyramide miniature, il fallait une salle assez sombre, et la salle informatique du collège Moucherotte a bien convenu. Pour les recherches individuelles, il fallait surtout que les élèves aient accès à un poste informatique, voir des encyclopédies à la maison (ce moyen est bien moins utilisé de nos jours). Il nous a donc semblé plus pratique de faire cette expérimentation dans le milieu plus aisé de Corenc où beaucoup de familles sont équipées, de même pour l'exposé.

Mathématiquement, les élèves ont rencontré des obstacles que nous n'avions pas prévus. Lors de l'activité historique sur les Equations, un élève a demandé à Madame LAZARO si « c'était des Maths ». Il est vrai que sur l'énoncé aucun symbole mathématique n'apparaissait, ce qui a troublé l'élève, mais le but de l'activité était justement de voir que c'était bien des Mathématiques mais écrites d'une façon différente de la nôtre. Cette activité a dépaysé les élèves, un argument positif cité par Evelyne Barbin. Malgré la volonté de simplifier les écritures, les élèves ont eu du mal à comprendre le sens des mots « choses inégales » dans les postulats d'Euclide, en effet pour eux cela signifiait « différent de », alors que mathématiquement c'était des inégalités (« > » ou « < » ) qui étaient désignées.

Aussi, une lacune mathématique s'est faite ressentir lorsque les élèves ont tenté de faire des mesures sur la pyramide miniature, confondant hauteur d'une pyramide et hauteur d'une de ses faces latérales, qui sont différentes. Nous avons compris cette erreur : nous n'avions pas pensé à faire passer le chapitre sur la géométrie dans l'espace et particulièrement les pyramides avant celui sur le théorème de Thalès. Nous avons alors fait une petite parenthèse durant la séance pour régler ce problème. Cette difficulté s'est aussi ressentie dans les recherches individuelles des élèves qui eux non plus n'avaient pas vu les pyramides.

Enfin, certains élèves (classes « pyramide miniature » et « recherches individuelles ») n'ont pas réussi à conclure correctement sur la hauteur de la pyramide, car ils ont choisi un raisonnement intuitif : pour eux la mesure de l'ombre pouvait donner la hauteur recherchée, mais ils ont oublié de compter la moitié du côté de la base de la pyramide pour conclure correctement. Cette erreur a été évoquée largement pendant le temps de mise en commun des recherches dans la classe de Madame FRACKOWIAK.

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

38

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

Conclusion

« La démarche vers le savoir n'est pas d'accumuler de la science, [...] c'est de reconnaître sa propre réalité dans le monde, et de la juger » a écrit en 1974 Herbert le Porrier. En tant que professeurs, nous aspirons à apprendre tout au long de notre carrière, aussi bien Mathématiquement que didactiquement, mais aussi humainement.

Dans la première partie de ce Mémoire, nous avons pu faire le bilan des arguments en faveur ou contre l'utilisation de l'Histoire des Mathématiques en classe déjà établis par de grands professeurs ou chercheurs. Nous avons alors voulu faire des observations par nous-mêmes pour constater dans la réalité de notre quotidien les effets (bénéfiques ou non) sur la motivation des élèves d'une introduction historique des notions mathématiques au programme en classe de 4ème au collège, ainsi que les difficultés que cela pouvait engendrer. Une analyse préalable des types de motivation a été réalisée, pour juger ensuite par nous-mêmes de l'impact de nos expérimentations variées sur nos élèves.

Notre première expérimentation sur l'introduction historique des Équations nous a tout d'abord permis de constater que les obstacles didactiques habituellement rencontrés dans ce chapitre pouvaient être écartés par rapport à une introduction classique. En réalisant que la notion d'Équation avait évolué au fil du temps, ne serait-ce que par sa présentation, les élèves se sont sentis plus impliqués dans leurs travaux, comme si eux aussi avaient un rôle à jouer. Par ailleurs, en voulant traduire en langage mathématique symbolique actuel les postulats d'Euclide écrits en langage naturel, ils ont pu apprendre inconsciemment les premières propriétés sur les équations, ce qui a semblé trop calculatoire et abstrait dans l'introduction de manière classique dans la classe de comparaison. Tout ceci nous a alors permis de conclure que oui, l'Histoire des Mathématiques semblait être un facteur motivationnel pour les élèves.

39

C'est alors que nous nous sommes demandé comment utiliser l'Histoire de notre discipline, en vue des différents types d'introductions possibles évoqués dans notre état de l'art. Nos trois expérimentations sur le théorème de Thalès nous ont permis de faire quelques comparaisons en termes d'impact motivationnel.

Il s'est avéré qu'une approche historique intégrée (selon Jankvist), avec une activité sur « la pyramide miniature », se traduisait par une motivation extrinsèque chez les élèves : peut-être que ceux-ci étaient plus intéressés par faire plaisir à leur professeur que par leur propre plaisir à se prendre pour « de petits Thalès » en classe. Toujours est-il que cette activité les a motivés, les résultats ont montré un Sentiment d'Efficacité Personnelle plutôt haut. Bémol de cette activité, le temps de sa mise en place, de la préparation des salles et du matériel et de son exécution en classe.

L'approche par module (selon Jankvist) consistant en des recherches personnelles de la part de tous les élèves d'une classe a semblé plus concluante en ce que nous pensons être la motivation la plus bénéfique : la motivation intrinsèque. Ce type d'introduction a aussi été bénéfique sur le temps passé en classe par rapport à la première expérience, ce qui est plus avantageux pour le professeur, pas pour les élèves. Le SEP a aussi été très correct.

Notre troisième façon d'introduire le théorème de Thalès historiquement grâce à un exposé a illustré une motivation intrinsèque et extrinsèque des élèves spectateurs, c'est donc un bilan positif pour nous. Comme avec les recherches individuelles, ce travail n'a pas pris trop de temps en classe, et cette fois seuls trois élèves ont cherché chez eux, ainsi le temps libre de la classe n'a pas été trop empiété. Le SEP a été très bon, et les trois orateurs ont globalement profité positivement de leur travail.

Ainsi, si nous devions choisir la façon la plus optimale d'introduire historiquement le théorème de Thalès, nous prendrions la troisième expérimentation, bien que les deux autres aient également laissé paraître un impact motivationnel positif. Cependant nous nous demandons si cette mise en place d'exposés serait possible dans toutes les séquences, et si les résultats sur la motivation seraient les mêmes.

Aussi, les programmes sont en constante évolution, et nous pouvons nous demander si un jour en France une place plus importante sera accordée à l'introduction historique des Mathématiques, comme c'est déjà le cas au Québec.

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

Dans une optique d'élargissement, et en rapport avec la troisième hypothèse d'Evelyne Barbin sur l'apport culturel (au sens de « lien avec les autres disciplines ») de l'Histoire des Mathématiques qui a été peu étudié dans nos expérimentations, nous pourrions envisager une collaboration entre professeurs de Mathématiques et professeurs d'Histoire-Géographie. En effet, quand nous parlons d'Histoire nous regardons souvent les avancées politiques ou économiques d'un pays, mais pourquoi ne pas apprendre en même temps les avancées scientifiques qui sont ensuite étudiées en cours de Science ? L'Histoire de l'Art par exemple est déjà très présente et constitue une épreuve du brevet des collèges. Elle n'est pas enseignée qu'en Arts-Plastiques mais dans de nombreuses disciplines (Français, Histoire-Géographie, Éducation musicale par exemple). Il serait intéressant pour les élèves de faire plus de liens entre les matières du collège, ils pourraient en apprendre l'Histoire, particulièrement en cours d'Histoire. Cela pourrait leur montrer l'importance et le sens de chaque discipline enseignée au collège, et répondre à leurs questions récurrentes sur la provenance, l'intérêt et l'utilité des notions étudiées dans chaque matière.

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

41

Bibliographie

· Barbin Evelyne, L'Histoire des Mathématiques dans la formation : une perspective historique, 1975-2010

· Bulletin officiel spécial n° 6 du 28 août 2008, Programmes du collège, Programmes de l'enseignement de mathématiques. Introduction commune.

· Denis Guedj, Le théorème du Perroquet, Le seuil, 1998

· Fried Michael N., Can Mathematics Education and History of Mathematics coexist ?,

2001

· Guillemette David, Enseignement des Mathématiques et Histoire des mathématiques : Quels apports pour l'apprentissage des élèves ?

· Guillemette David, L'Histoire dans l'Enseignement des Mathématiques : sur la méthodologie de recherche

· Jankvist Uffe Thomas, « A categorization of the « whys » and « hows » of using history in Mathematics education », Educational studies in Mathematic, 2009

· Masson J. Construction et validation d'une échelle de Sentiment d'Efficacité Personnelle. 2011

· Programme de formation de l'école Québécoise. Chapitre 6 : Domaine de la mathématique de la science et de la technologie.

· Siu Man-Keung, No, I don't use history of mathematics in my class, Why ?

· Viau R., La motivation en contexte scolaire, Bruxelles : De Boeck, 2009

LAZARO Virginie Mémoire 'Histoire des Mathématiques et motivation des élèves'

42

Remerciements

Tout d'abord, je tiens personnellement à remercier ma collègue et amie FRACKOWIAK Cécile pour l'écriture conjointe de ce Mémoire. Je la remercie pour son investissement, sa patience et sa bonne humeur.

Nous remercions vivement notre encadrant de Mémoire Monsieur GAUSSIER Hervé pour ses lectures, son aide précieuse, ses conseils, sa patience et sa compréhension.

Nous remercions également Madame GANDIT Michèle pour l'organisation de cette unité d'enseignement et les informations communiquées.

Aussi, nous remercions grandement Monsieur YCART Bernard qui nous a transmis sa passion pour l'Histoire des Mathématiques à travers l'unité d'enseignement du même nom en ce début d'année de notre Master 2.

Merci aux élèves de la 4ème1 du collège Moucherotte au Pont-de-Claix, aux 4èmeA et 4èmeC du collège Jules Frandrin à Corenc pour leur participation aux expérimentations, sans qui ce mémoire n'aurait pu être écrit.

Nous tenons à remercier CASTAGNA Sophie et JACQUOT Romain pour leur relecture finale.

Enfin, merci à tout lecteur de ce Mémoire que nous avons rédigé avec plaisir.

4ènle NOM : QCM Équations

Pour chaque question, une seule réponse est exacte. Laquelle ? 1)Compléter une addition à trou

Le nombre manquant pour que l'égalité 2,5 + ? = 7 soit vraie est ...

a) 2,5-7 b)7-2,5 c) 7 : 2,5

2)Compléter une soustraction à trou

Le nombre manquant pour que l'égalité 14 - ? = 5,6 soit vraie est ...

a) 5,6-14 b) 14-5,6 c) 14 : 5,6

3)Compléter une multiplication à trou

Le nombre manquant pour que l'égalité 7,5 x ? = 3 soit vraie est ...

a)7,5-3 b) 7,5 : 3 c) 3 : 7,5

4)Tester une égalité

L'égalité 2x-5=5x-2 est vraie lorsque x est égal à ...

a) -1 b) 0 c) 1

5)Traduire un énoncé

Alice possède 27 BD . Elle sait qu'elle en a 5 de plus que le double du nombre de BD de Léa. En notant x le nombre de BD de Léa, on peut traduire cette situation par ...

a) x+5=2x27 b) 2x+5=27 c) 2x=27+5

6)Utiliser un tableur

Dans la cellule B2 de la feuille de calcul ci-dessous, pour calculer 7x-1, on doit écrire, avant de l 'étendre vers le bas la formule ...

a) 7*A2-1 b) =A2-1 c) =7*A2-1

 

A

B

1

x

7x-1

2

1

 

3

2

 

4

2

 

5

3

 

4ènle NOM : QCM Équations

Pour chaque question, une seule réponse est exacte. Laquelle ? 1)Compléter une addition à trou

Le nombre manquant pour que l'égalité 2,5 + ? = 7 soit vraie est ...

a) 2,5-7 b)7-2,5 c) 7 : 2,5

2)Compléter une soustraction à trou

Le nombre manquant pour que l'égalité 14 - ? = 5,6 soit vraie est ...

a) 5,6-14 b) 14-5,6 c) 14 : 5,6

3)Compléter une multiplication à trou

Le nombre manquant pour que l'égalité 7,5 x ? = 3 soit vraie est ...

a)7,5-3 b) 7,5 : 3 c) 3 : 7,5

4)Tester une égalité

L'égalité 2x-5=5x-2 est vraie lorsque x est égal à ...

a) -1 b) 0 c) 1

5)Traduire un énoncé

Alice possède 27 BD . Elle sait qu'elle en a 5 de plus que le double du nombre de BD de Léa. En notant x le nombre de BD de Léa, on peut traduire cette situation par ...

a) x+5=2x27 b) 2x+5=27 c) 2x=27+5

6)Utiliser un tableur

Dans la cellule B2 de la feuille de calcul ci-dessous, pour calculer 7x-1, on doit écrire, avant de l 'étendre vers le bas la formule ...

a) 7*A2-1 b) =A2-1 c) =7*A2-1

 

A

B

1

x

7x-1

2

1

 

3

2

 

4

2

 

5

3

 

Annexe 1. QCM Equations

67

Moyenne opérations

après

avant

après après

Addition à trou

Soustraction à trou

Multiplication à trou

Tester une égalité Traduire un énoncé Résoudre une équation

Nombre bonnes réponses

avant avant avant avant

Élève 1

oui oui oui oui oui oui oui oui non non oui oui non oui oui non non oui non oui oui oui oui non non non oui

oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui non non oui oui non oui oui non non oui oui non non oui oui oui

oui non oui oui oui oui non non non non oui oui non oui oui non oui oui non non non oui oui non non oui non

oui oui

non non

oui oui

oui oui

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non oui

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oui non

non oui

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oui oui

non oui

oui oui

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non non

non non

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non non

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oui oui

oui oui

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oui non

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oui oui

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oui oui

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non non

non non

non non

non oui

oui oui

oui oui

oui oui

non oui

non non

oui oui

non oui

oui non

non oui

non non

non non

oui oui

oui oui

oui non

non oui

non oui

oui oui oui oui oui oui oui non oui oui oui oui oui oui oui non non oui oui oui oui non oui oui non oui oui

Élève 2

Élève 3

Élève 4

Élève 5

Élève 6

Élève 7

Élève 8

Élève 9

Élève 10

Élève 11

Élève 12

Élève 13

Élève 14

Élève 15

Élève 16

Élève 17

Élève 18

Élève 19

Élève 20

Élève 21

Élève 22

Élève 23

Élève 24

Élève 25

Élève 26

Élève 27

 

Pourcentage réussite

nombre de oui

18

20

14

10

18

12

16

22

nombre de non

9

7

13

17

9

15

11

5

% réussite

69

77

54

38

69

46

62

85

Avant

Après

4

3

3

1

5

2

5

3

3

3

4

3

2

1

3

0

1

2

1

1

4

3

3

3

2

3

5

2

3

3

0

1

3

1

3

2

1

1

1

3

2

2

3

0

3

3

2

3

3

1

3

3

2

3

55

69

avant

après

après après

Moyenne opérations

60

Addition à trou

Soustraction à trou

Multiplication à trou

Tester une égalité

Traduire un énoncé Résoudre une équation

Nombre bonnes réponses

avant avant avant avant

Élève 1

oui oui oui oui oui non oui oui oui oui non non oui oui oui oui oui non oui non

non non oui oui oui non oui non oui oui non oui oui non oui oui oui non non non

non non oui non oui non oui non oui oui non non oui oui oui non oui oui non non

non non

non non

non oui

oui oui

non oui

non non

oui oui

non oui

oui oui

oui oui

non oui

non oui

non oui

non oui

oui oui

non oui

oui non

non non

non oui

non non

non non

non oui

non oui

oui oui

oui oui

non non

oui oui

non oui

oui oui

oui oui

oui oui

non non

oui oui

non oui

non oui

oui oui

non oui

non oui

non non

non oui

non oui oui oui oui non oui oui oui oui non oui oui oui oui oui oui oui non oui

Élève 2

Élève 3

Élève 4

Élève 5

Élève 6

Élève 7

Élève 8

Élève 9

Élève 10

Élève 11

Élève 12

Élève 13

Élève 14

Élève 15

Élève 16

Élève 17

Élève 18

Élève 19

Élève 20

 

Pourcentage réussite

nombre de oui

15

11

10

6

14

8

16

16

nombre de non

5

9

10

14

6

12

4

4

% réussite

75

55

50

30

70

40

80

80

Avant

Après

1

0

1

2

3

3

4

3

4

3

0

0

5

3

1

3

5

3

5

3

1

2

1

2

4

3

2

3

4

3

3

3

4

2

1

2

1

1

0

2

50

77

4ème A la découverte des équations en Grèce antique

Euclide est un Mathématicien de la Grèce antique ayant vécu environ en 300 avant J-C. Vous en avez déjà entendu parler notamment en étudiant la « division euclidienne ».

Son ouvrage le plus célèbre s'appelle Les « Éléments », dans lequel il parle de géométrie et d'arithmétique théorique. On trouve dans ce livre des théorèmes et leurs démonstrations, mais aussi des postulats et des axiomes : ce sont des propriétés, des vérités qui sont admises et que l'on ne démontre pas. Nous allons en étudier quelques uns, en essayant de les traduire en Mathématiques modernes.

Par groupes de trois élèves désignés par le professeur :

a. Expliquer avec vos mots sur une feuille (avec vos noms) ce que vous comprenez du postulat d'Euclide qui correspond au numéro de votre groupe.

b. Essayer de traduire ce postulat avec des symboles mathématiques (+, -, =, x, a,...)

Voici la liste des postulats d'Euclide:

1. Les choses égales à une même chose sont égales entre elles.

2. Si à des choses égales, on ajoute des choses égales, les touts seront .égaux.

3. Si à des choses égales, on retranche des choses égales, les restes seront égaux.

4. Si à des choses inégales, on ajoute des choses égales, les touts seront inégaux.

5. Si à des choses inégales, on retranche des choses égales, les restes seront inégaux.

6. Les choses, qui sont doubles d'une même chose, sont égales entre elles.

7. Les choses, qui sont les moitiés d'une même chose, Sont égales entre elles.

c. Groupe par groupe, passer au tableau pour expliquer à vos camarades ce que vous avez trouvé.

4ème Activité : A la découverte du Théorème de Thalès en Égypte

« Appuyé sur la rambarde d'un bateau, Thalès regardait s'éloigner la terre de Milet où il avait vécu jusqu'à ce jour. Il partait pour l'Égypte. Après quelques jours de voyage, non loin de la rive du fleuve, il l'aperçut. La pyramide de Khéops. Thalès n'avait jamais rien vu d'aussi grand. Un matelot dit à Thalès : "Cette pyramide a été dressée par le pharaon Khéops dans le seul but d'obliger les humains à se persuader de leur petitesse. Le but est atteint. Pharaon et ses architectes ont voulu nous contraindre à admettre qu'entre cette pyramide et nous il n'y a aucune commune mesure". C'était une évidence pour tout le monde : la hauteur de la pyramide était impossible à mesurer. Elle était la construction la plus visible du mondé habité et elle était la seule à ne pouvoir être mesurée ! Thalès voulut relever ce défi.

Un matin, lorsque le soleil éclaira l'horizon, debout, Thalès regarda se déployer son ombre sur le sable. Plus le soleil montait dans le ciel, plus son ombre devenait petite, jusqu'à faire la même taille que lui à 10 heures... »

Étape 1. L'Égypte miniature au lever du Soleil

Nous plongeons la classe dans l'obscurité. Nous avons face à nous, en miniature :

- Un bâton représentant Thalès (Hauteur : 2 cm)

- Une pyramide en papier (Hauteur : Inconnue)

- Une lampe pour la lumière du Soleil.

Quelques uns d'entre vous vont pouvoir tenir la lampe et ainsi produire un lever de Soleil sur notre

petit montage. Observez bien tous la situation.

a. De retour à votre place, imaginez comment, grâce à ce matériel, mesurer la hauteur réelle de la pyramide en papier. (Rappelez-vous qu'elle représente une immense pyramide impossible à mesurer directement). Écrivez le protocole (la méthode) à suivre sur la feuille blanche distribuée.

b. Par groupes de 4 élèves désignés par le professeur, discutez de vos méthodes pour mesurer la hauteur de la pyramide en papier. Comparez et sélectionnez la méthode qui vous semble la meilleure. Écrire cette méthode (si elle est différente de la votre) sur votre feuille.

c. Un représentant de chaque groupe est choisi. Il vient sur le montage et explique devant tous ses camarades la méthode adoptée par son groupe (il peut être aidé d'un ou plusieurs camarades si besoin). Il l'exécute et dit à tout le monde la hauteur qu'il a trouvé pour la pyramide en papier. Notez ici les résultats des différents groupes :

Groupe A : cm Groupe C : cm Groupe E : cm

Groupe B : cm Groupe D : cm

d. La vraie hauteur de la pyramide en papier est (attendre que le professeur vous
donne cette mesure). Discussions autour des résultats obtenus. Puis, le professeur explique comment Thalès a réellement pu mesurer la hauteur de la pyramide de Khéops (animation).

4C Effectuer une Recherche : Pour le 22/01/2015

-Expliquez qui était Thalès.

-Expliquez avec vos propres mots comment Thalès a mesuré la pyramide de Khéops. Vous pouvez effectuer un dessin pour compléter votre texte.

Diapo 2 Diapo 6

Diapo 3 Diapo 7

Diapo 4 Diapo 8

Diaporama réalisé par les 3 élèves de Madame Frackowiak

Diapo 1 Diapo 5

Questionnaire : Motivation

Consigne : Lis chaque affirmation attentivement. Réponds le plus honnêtement possible en entourant à chaque fois le numéro qui correspond le mieux à ce que tu penses.

1

Tout à fait faux

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Plutôt faux

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Un peu faux

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Un peu vrai

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Plutôt vrai

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Tout à fait vrai

J'aime les Mathématiques.

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2- L'Histoire des Mathématiques me permet d'apprendre beaucoup de choses utiles.

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3- Je fais des Mathématiques pour obtenir une belle récompense.

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4- L'Histoire des Mathématiques m'intéresse beaucoup.

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5-J'ai choisi de faire de l'Histoire des Mathématiques pour apprendre plein de choses.

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6-Je fais de l'Histoire des Mathématiques pour faire plaisir à mon enseignante.

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7- Je fais des Mathématiques pour faire plaisirs à mes parents et à mon enseignante.

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8- J'étudie l'Histoire des Mathématiques même lorsque je ne suis pas obligé de le faire.

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9- Dans la vie il est important d'apprendre à faire des Mathématiques.

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10- Je fais des Mathématiques pour montrer aux autres que je suis bon.

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11- J'arrive toujours à finir les exercices sur le

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théorème de Thalès.

 
 
 
 
 
 

12-J'arrive à me concentrer sur mes exercices sur le

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théorème de Thalès en classe.

 
 
 
 
 
 

13-Je comprends les exercices qui utilisent le théorème

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de Thalès.

 
 
 
 
 
 

14-J'arrive à me motiver pour faire mes exercices sur

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le théorème de Thalès.

 
 
 
 
 
 

15-Je suis capable de m'organiser pour faire mes

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exercices sur le théorème de Thalès en classe.

 
 
 
 
 
 

Feuille1

J'aime les mathématiques

L'histoire des mathématiques va me permettre d'apprendre beaucoup de choses utiles.

Je fais des mathématiques pour obtenir une belle récompense.

L'histoire des mathématiques m'intéresse beaucoup.

J'ai choisi de faire de l'histoire des mathématiques pour apprendre plein de choses.

Je fais de l'histoire des mathématiques pour faire plaisir à mon enseignante.

Je fais des mathématiques pour faire plaisirs à mes parents et à mon enseignante.

J'étudie l'histoire des mathématiques même lorsque je ne suis pas obligé de le faire.

Dans la vie il est important d'apprendre à faire des mathématiques.

Je fais des mathématiques pour montrer aux autres que je suis bon.

Type de motivation de l'élève: Intrinsèque, Extrinsèque ou Amotivation

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motivation intrinsèque

Pourcentage motivation intrinsèque:

Pourcentage motivation extrinsèque: ge motivation intrinsèque et extrinsèque: Pourcentage d'amotivation :

26,3%

 
 
 
 

motivation extrinsèque

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J'arrive toujours à finir les exercices sur le théorème de Thalès.

J'arrive à me concentrer sur mes exercices sur le théorème de Thalès en classe.

Je comprends les exercices qui utilisent le théorème de Thalès.

J'arrive à me motiver pour faire mes exercices sur le théorème de Thalès.

Je suis capable de m'organiser pour faire mes exercices sur le théorème de Thalès en classe.

Moyenne élève Thalès

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Type de motivation de l'élève: Intrinsèque, Extrinsèque ou Amotivation

J'aime les mathématiques

L'histoire des mathématiques va me permettre d'apprendre beaucoup de choses utiles.

Je fais des mathématiques pour obtenir une belle récompense.

L'histoire des mathématiques m'intéresse beaucoup.

J'ai choisi de faire de l'histoire des mathématiques pour apprendre plein de choses.

Je fais de l'histoire des mathématiques pour faire plaisir à mon enseignante.

Je fais des mathématiques pour faire plaisirs à mes parents et à mon enseignante.

J'étudie l'histoire des mathématiques même lorsque je ne suis pas obligé de le faire.

Dans la vie il est important d'apprendre à faire des mathématiques.

Je fais des mathématiques pour montrer aux autres que je suis bon.

Int Int Ext Int-Ext

A

Int Ext Ext Int Int Ext

Int-Ext

Int-Ext Int Int Int Ext

A

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Moy 4,0 3,6 2,1 2,9 2,6 2,5 2,7 1,9 4,9 2,3

 

motivation intrinsèque

Pourcentage motivation intrinsèque:

Pourcentage motivation extrinsèque: ge motivation intrinsèque et extrinsèque: Pourcentage d'amotivation :

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motivation extrinsèque

26,3%

21,1 %

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J'arrive toujours à finir les exercices sur le théorème de Thalès.

J'arrive à me concentrer sur mes exercices sur le théorème de Thalès en classe.

Je comprends les exercices qui utilisent le théorème de Thalès.

J'arrive à me motiver pour faire mes exercices sur le théorème de Thalès.

Je suis capable de m'organiser pour faire mes exercices sur le théorème de Thalès en classe.

Moyenne élève Thalès

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Moyenne Thalès:

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Élève 8

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Élève 9

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Type de motivation de l'élève: Intrinsèque, Extrinsèque ou Amotivation

J'aime les mathématiques

L'histoire des mathématiques va me permettre d'apprendre beaucoup de choses utiles.

Je fais des mathématiques pour obtenir une belle récompense.

L'histoire des mathématiques m'intéresse beaucoup.

J'ai choisi de faire de l'histoire des mathématiques pour apprendre plein de choses.

Je fais de l'histoire des mathématiques pour faire plaisir à mon enseignante.

Je fais des mathématiques pour faire plaisirs à mes parents et à mon enseignante.

J'étudie l'histoire des mathématiques même lorsque je ne suis pas obligé de le faire.

Dans la vie il est important d'apprendre à faire des mathématiques.

Je fais des mathématiques pour montrer aux autres que je suis bon.

Int-Ext*

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Int*

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motivation intrinsèque motivation extrinsèque

élève orateur

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Pourcentage motivation intrinsèque: Pourcentage motivation extrinsèque: ge motivation intrinsèque et extrinsèque:

Pourcentage d'amotivation :

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J'arrive toujours à finir les exercices sur le théorème de Thalès.

J'arrive à me concentrer sur mes exercices sur le théorème de Thalès en classe.

Je comprends les exercices qui utilisent le théorème de Thalès.

J'arrive à me motiver pour faire mes exercices sur le théorème de Thalès.

Je suis capable de m'organiser pour faire mes exercices sur le théorème de Thalès en classe.

Moyenne élèves exposés Thalès

Moyenne autres élèves Thalès

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Moyenne Thalès:

4,1/6

Résumé

Notre étude a pour objectif de montrer l'efficacité possible de l'introduction de l'Histoire des Mathématiques au collège sur la motivation des élèves et leurs résultats.

Avant de faire nos propres expérimentations, une partie « état de l'art » dresse le bilan des études déjà menées, des arguments en faveur ou contre l'introduction historique des Mathématiques, et enfin présente les différents types de motivation.

Dans un premier temps, l'acquisition des compétences de deux classes de 4ème ont été comparées sur la séquence « Equations » : l'une a bénéficié d'une introduction historique, l'autre plus classique. Cette expérimentation a permis de mettre en avant l'efficacité de l'Histoire sur l'acquisition des connaissances Mathématiques.

Dans un second temps, trois expérimentations sur la séquence du théorème de Thalès (4ème) ont été réalisées dans trois classes différentes. Il s'agissait d'associer à chaque type d'activité le type de motivation sur lequel elle influait le plus et avec quelle intensité.

L'évaluation de la motivation s'est faite grâce à un questionnaire permettant de définir pour chaque élève son profil motivationnel et son Sentiment d'Efficacité Personnelle.

L'analyse des résultats a permis d'observer que l'utilisation de l'Histoire des Mathématiques par approche historique intégrée influait principalement sur la motivation extrinsèque, que l'approche par module d'apprentissage agissait à la fois sur la motivation extrinsèque et intrinsèque, et qu'enfin l'approche anecdotique conduisait à une motivation intrinsèque. Les trois types de démarches semblent en revanche toutes aussi efficaces.

Mots-clés : Histoire des Mathématiques en classe, évaluation de la motivation, Sentiment d'Efficacité Personnelle, 4ème

Summary

The objective of our study is to show the potential efficiency of the introduction of the History of Mathematics at college level (France) on the pupils' motivation and their school results.

The first part of our production shows the results which have already been found by researchers in this field, and the pros and cons of a historical introduction of Mathematics. Moreover, we present the different kinds of motivation.

First, the acquisition of competences of two classes has been compared on the chapter « Equations » : this notion has been introduced in a historic way in the first class, and more traditionally in the second. These experimentations showed us the efficiency of History in achieving Mathematics skills.

In a second time, we conducted three experimentations on Thales chapter in three different classes at the same level. We associated each kind of activity with a motivation type, and we assessed its intensity.

That last assessment has been done thanks to a questionnaire which permitted us to define for each pupil his kind of motivation and his Sense of Self-Efficacy.

The analysis of the results shows that using History of Mathematics with history-based approach particularly influences intrinsic motivation whereas a module approach influences as much an extrinsic as intrinsic motivation, and finally an illumination approach has a more important effect on only intrinsic motivation. The three kinds of activity seem to be equally effective.

Keywords : History of Mathematics in class, assessing motivation, Sense of Self-Efficacy, college (4ème, France)






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard