Mémoire de fin d'études
Sous le thème :
LA GESTION DES CONFLITS COLLECTIF DU TRAVAIL AU SEIN DE
L'ENTREPRISE
|
Filière :Bachelor Européen en
Ressources Humaines
Réalisé par :NAGAITO Donatien
Saint-cyr
Encadré par le Professeur :Mr.
ZAHED Mohamed
Année Universitaire 2018-2019
Remerciements
Si il fallait remercier un professeur alors ce remerciement va
directement à l'endroit du professeur ZAHIR Mohamed mon
encadrant qui a réussi à mettre à ma disposition tous les
documents nécessaires pour la réussite de ce travail; mais
remercier juste un professeur me parait un peu injuste elle s'appelle Madame
MERIZAKFatima Zahra la directrice pédagogique de
l'établissement Institut de Formation pour le Futur qui a
été une directrice formidable et qui a beaucoup contribué
à la réalisation de ce travail
Dédicaces
Je dédie ce modeste travail à mes parents
A ma maman KOUZOU Cécile Pulchérie
qui a oeuvré pour ma réussite de par son amour son soutien tous
les sacrifices consentis pour toute son assistance et sa présence dans
ma vie reçois à travers ce travail aussi modeste soit-il
l'expression de mes sentiments et de mon éternelle gratitude et a
toute la famille KOUZOU qui ont contribué à mon réussite ,
Béatrice , Dekeza,
Patricia, Martin,
AnnickPascale, Sylvain, Ronique
Sylvia,Yvette,Christelle qui peuvent être fiers et trouver ici
le résultat de longue année de sacrifices et de privation pour
m'aider à avancer dans la vie sans oublier ma grand chérie qui
est pour moi ma deuxième maman KOUZOU Christine.
Et a tous mes frères et soeurs
NAGAITO JupsieSyntiche, Marie-Blanche, Géovanny,
Romaine, Dani, et Dieu-Beni merci de faire de ma vie.
Et à ma communauté centrafricaine au MAROC
plus précisément celle de TANGER qui ont contribué
à la réalisation de ce travail.
SOMMAIRE
Introduction générale
1. Présentation du thème
2. L'intérêt du choix du
thème
3. Présentation de la
problématique
4. L'aspect théorique du
thème
CHAPITRE 1 :La gestion des conflits au
travail.
Définition :
Section (1) : Concepts et Définitions
Section (2) : Les caractéristiques des
conflits
Section (3) : Les niveaux des
conflits
Section (4) : Les conflits culturels au sein
des organisations
CHAPITRE 2 : Gérer les conflits dans les
organisations
Définition
Section (1) : Les principaux modes de
gestion(de l'élimination a la collaboration)
Section (2) : La
négociation
Section (3) : Le recours au tiers et les
nouvelles tendances
Section (4) : La gestion des conflits par la
communication
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe :
INTRODUCTION
Les conflits sont une composante et une conséquence
intégrale de la vie en société, chaque personne est
appelée au cours de son existence à vivre une multitude de
conflits dont certains peuvent avoir des dénouements fort heureux et
d'autres potentiellement plus désastreux. Depuis toujours l'homme a
progressé par le conflit. Ce n'est pas le seul moyen de progresser mais
c'est un des premiers. Les enfants évoluent en se définissant en
opposition à leurs parents. Les tout-petits savent dire non avant de
dire oui. L'adolescence aussi a besoin d'affrontements pour que la
personnalité s'affirme. Les guerres ont toujours été des
périodes de progrès technique et social. Elles exigent le
meilleur des ingénieurs de la nation. Elles mobilisent les forces du
corps social et nécessitent l'organisation de la société
la plus efficace possible pour remporter la victoire. L'harmonie n'est pas
naturelle dans les organisations. L'entreprise est un lieu de tensions, de
conflits, de contradictions et d'intérêts divergents. Refuser
d'admettre la présence de conflits latents ou ouverts, c'est refuser
d'admettre les faits ou la réalité de la vie organisationnelle.
S'il est vrai que chaque conflit est spécifique et que chacun
possède ses caractéristiques propres, on reconnaît de plus
en plus de similarités entre différentes situations
conflictuelles. Certes, chaque conflit est unique, mais les processus sont
très souvent similaires d'un conflit à l'autre. Chaque
entité, pour remplir sa mission au service de l'ensemble,
développe une stratégie qui lui est propre, et poursuit des
objectifs partiels. Les contradictions entre les différentes fonctions
sont donc inévitables. Par exemple, la direction financière
souhaite limiter le gaspillage et contrôler les dépenses alors
qu'au service production, on estime manquer de moyens. De leur
côté, les responsables commerciaux se heurtent à la
production qu'ils accusent de manquer de souplesse face aux demandes 2
diversifiées des clients. Quant à la direction des ressources
humaines, pour maintenir un bon climat dans l'entreprise, elle décide
d'accorder des avantages supplémentaires aux salariés. Ce qui
indispose la direction financière qui souhaitait justement entrer dans
une phase de limitation des dépenses...C'est un cercle sans fin... et
pourtant vertueux ! Toutes les organisations, de la plus complexe à la
plus simple, disposent d'un système de gestion des conflits. Les
conflits et la manière dont ils sont gérés sont au coeur
de nos vies et, par extension, des organisations et des sociétés
dont nous faisons partie. De plus, tous les conflits non résolus ont des
conséquences néfastes. Les conflits ont le potentiel de
créer de grandes pertes économiques, produire au niveau de stress
considérable au sein d'une organisation, miner les possibilités
de coopération et même mener à la paralysie
organisationnelle. Conséquemment, à défaut de disposer
d'un système de prévention et règlement des conflits
efficace, toute organisation à miner sa propre fonctionnalité,
notamment en ne sachant harmoniser les interactions en son sein. Chaque
entreprise a sa manière de gérer les conflits. Dans les
entreprises de moindre envergure, on cherche souvent à supprimer les
conflits. Le patron règle alors les dissensions à la
pièce, soit en imposant sa décision, soit en faisant sa
décision, soit en faisant appel à la notion de service de
l'entreprise pour inciter les employés à mettre de l'eau dans
leur jus. Dans les plus grandes entreprises, on peut retrouver un service du
contentieux chargé de voir au traitement des litiges, à moins
qu'il ne s'agisse d'un milieu syndiqué, auquel ces le règlement
des différends relève plutôt d'un service des relations de
travail et d'un syndicat qui procèdent en vertu de procédures de
règlement de griefs conventionnés. En dehors de ces contextes
typiques, on peut par ailleurs retrouver divers autres systèmes de
gestion des conflits susceptibles de varier selon la particularité de
l'entreprise concernée. Notons également que de plus en plus
d'entreprises non 3 syndiquées tentent de se munir de mécanismes
pour faciliter le règlement des litiges à l'interne. Nous ne
pouvons pas parler de conflits sans parler de négociation. Cette
dernière est aujourd'hui une aptitude individuelle décisive dans
le management d'équipe ou la conclusion d'accords commerciaux. C'est
aussi une compétence d'entreprise permettant de bâtir avec les
réseaux de partenaires durables et constructives. Ainsi, ce
mémoire permettra de comprendre les mécanismes de
résolution des conflits. Dès lors notre problématique est
donc axée sur le questionnement central suivant : Comment parvenir
à une gestion efficace des conflits au sein d'une organisation ?
Certaines interrogations découlent de cette problématique,
à savoir :
Pourquoi les conflits naissent-ils ? Où
apparaissent-ils ?
Qui peuvent être les protagonistes ? Quel leur but ?
Quelles répercussions ont-ils sur le cours normal de la
vie des entreprises ? Quelles solutions peut-on envisager pour les
résoudre ? Comment mettre en oeuvre la négociation pour
résoudre les conflits au sein d'une équipe ? Deux
hypothèses servent de support à la réalisation de notre
recherche :
1- Les conflits font partie intégrante des relations de
travail.
2- Les conflits génèrent aussi des effets
positifs sur l'entreprise.
Pour appréhender ce travail, nous adapterons la
méthodologie suivante : D'abord une étude théorique sur
les conflits dans l'entreprise.
Afin de mieux comprendre le sujet et ses angles
théoriques et pratiques, ce travail se présente en deux chapitres
: le premier rappelle les approches théoriques des organisations et
aborde les relations de travail ; le second présentera les raisons des
conflits organisationnels, suivra une typologie conflits. Enfin la
troisième partie se basera sur les 4 différents mécanismes
de résolution des conflits, sur la négociation et ses fondements
ainsi que sur la communication et son rôle primordial dans la
prévention des conflits.
Chapitre 1 :La gestion des conflits au
travail.
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Section 1 : Concepts et Définitions
1- DEFINITIONS :
Nous remarquons que certains termes sont parfois pris les uns
pour les autres, notamment les termes de conflit sont très
fréquemment associés aux notions de tension et violence. La
distinction entre ces trois notions nous semble importante.
-Le conflit : «
étymologiquement conflit vient de conflictus et signifie choc, lutte et
combat », c'est pourquoi l'essentiel des recherches a d'abord
été réalisé dans le domaine de la guerre. A partir
du 17ème siècle, le mot de conflit est appliqué aux
relations interpersonnelles, il est aussi envisagé comme « dualisme
intérieur » et par extension, il désigne alors l'antagonisme
possible dans les champs intellectuels, moral, affectif ou social, voire
juridique et psychologique.
-La tension : « vient du latin,
tension, tensionas et signifie la manière de tendre et aussi la
contraction des nerfs ». Puis, à la fin du 16ème
siècle, l'usage du mot s'applique au champ psychologique et s'applique
principalement à un effort soutenu, il signifie également
querelle, et opposition.
- La violence : « correspond au
mot latin violentus qui signifie emporté, parlant du caractère
impétueux appliqué aux personnes et aux choses ». Violence
signifie ce qui est excessif qui sort de la mesure, qui agit et s'exprime sans
retenue et avec grande intensité. Et aussi ce qui agit avec force contre
soi-même et contre autrui.
Donc, la différence entre ces termes réside dans
le fait que le conflit est bien la divergence, l'antagonisme entre deux
personnes visant à obtenir une même chose. La tension constitue
alors, en quelque sorte, l'énergie sous-jacente du conflit,
c'est-à-dire l'intensité relationnelle, la pression que
l'opposition amène entre les deux protagonistes. Le conflit crée
une tension entre les individus ou les groupes. La violence peut être
alors le résultat du conflit, comme décharge ou éclatement
dudit conflit, c'est-à-dire débordement excessif
d'agressivité vis-à-vis d'autrui ou d'un objet.
1-1- Qu'est-ce-que le conflit ?
Le conflit est donc difficile à définir parce
qu'il revêt de nombreuses formes et survient dans des cadres
différents. « Il semble que le conflit soit, par essence, un
désaccord, une contradiction ou une incompatibilité. Le terme
« conflit » s'applique à toute situation dans laquelle se
trouvent des individus ou des groupes dont les objectifs, les cognitions ou les
émotions sont incompatibles et les conduisent à s'opposer ».
Trois types de conflits entrent dans cette définition
générale :
v Le conflit d'objectifs (conflit de fond) : est une situation
dans laquelle les buts ou les issues préférées par les
parties semblent être incompatibles.
v Le conflit cognitif : est une situation dans laquelle les
idées ou les pensées respectives des parties sont perçues
comme incompatibles.
v Le conflit affectif (conflit émotionnel) : est une
situation dans laquelle les sentiments ou émotions respectives des
parties sont incompatibles, c'est-à-dire que les
intéressés se fâchent mutuellement.
1-2- Les conditions des conflits:
Il ne peut y avoir de conflit que pour autant qu'une relation
entre deux individusexiste.
Deux personnes peuvent être en désaccord sur un
point, mais il n'y aura pas forcement conflit.
Celui-ci ne se produit que pour autant que les deux
protagonistes de la situation ontun intérêt en commun qui fait
l'objet du désaccord. C'est pourquoi nous retiendrons que pour qu'il y
ait conflit, cela suppose trois conditions :
-des acteurs ;
-une relation entre ces acteurs ;
-des enjeux pour chacun des acteurs.
Ce point fondamental de relation, d'échange, voire
d'interdépendance est ce quipose le plus problème dans le
conflit. Quelle que soit la nature du conflit (d'objectifs, de rôles, de
valeurs, de statuts...) le fait que les deux protagonistes du conflit aient
besoin pour le résoudre d'apaiser leur interaction rend cet aspect
relationnel primordial pour gérer les conflits. C'est d'ailleurs l'angle
d'approche que nous choisirons d'éclairer en premier car notre
expérience nous prouve que comprendre et savoir gérer des
conflits interpersonnels est une clé très efficace pour
désamorcer d'autres types de conflits.
2-LES DIFFERENTS TYPES DE CONFLITS :
Les conflits peuvent être qualifiés de nombreuses
manières suivant les acteurs en présence (leur nombre, leur
âge, leur position hiérarchique...), le sujet du conflit
(avantage, pouvoir..) l'évolution du conflit (déclaré,
latent, refoulé...).
2-1 Les conflits constructifs ou destructifs:
§ Constructifs :
Lorsqu'il entraine de l'expérience qui permet
d'éviter les futurs conflits. Ce qui entraine un climat
coopératif lorsqu'il :Place les buts du groupe avant les objectifs
personnels, il améliore le niveau des évaluations, il est source
de production d'idées créatives il permet le réexamen des
opinions et des buts, il permet l'accroissement des prises de risque, il
augmente la cohérence du groupe.
§ Destructifs :
Lorsqu'il entraine un climat compétitif à
outrance.On peut voir les conflits comme des mécanismes de
régulation, inévitables mais qu'il faut affronter et qui doivent
être néanmoins le moins visible pour l'extérieur (comme
dans le problème de la qualité).
2-3 Les conflits d'autorité et les conflits de
pouvoir :
Les conflits d'autorité apparaissent entre des
personnes de même rang hiérarchique qui s'oppose suite à
l'empiètement par l'un sur les compétences de l'autre.Ceci
rappelle immédiatement la nécessité de bien définir
les compétences de chacun dès le départ afin
d'éviter ce type de conflit assez souvent observable.
2-4 Les conflits de concurrence ou de
rivalité:
Ils sont principalement perceptibles
dans certains métiers où la compétitivité, la
recherche du résultat et sa quantification sont rendues
nécessaires. On parvient dans ce cas à une sorte de jeu qui peut
rapidement devenir une drogue où le conflit est banalisé mais
jusqu'à un certain point.
2-5 Les conflits de génération :
Ils sont très souvent observables dans les
organisations et leur nombre ne cesse de croître avec l'augmentation de
la mobilité professionnelle et les avancées technologiques.
2-6 Le conflit mimétique:
Il s'agit d'un conflit qui naît de l'apprentissage par
mimétisme d'un apprenti face à son supérieur qui va
apprendre puis dépasser son « maître ». Ainsi, souvent,
on va voir naître le conflit entre « le théorique » et
« le pratique ». L'apprenti va dépasser celui qui
détient le savoir théorique par une activité pratique
assidue et maîtrisée.
2-7 Le conflit d'opinion ou idéologique :
Il relève des différences de valeur ou de
croyance des antagonistes et est extrêmement difficile à
solutionner car chacun est intimement persuadé de son bon droit.
2-8 Le conflit déclaré/le conflit latent
ou larvé/le conflit refoulé:
§ Le conflit déclaré :
est mis à jour par les protagonistes qui le souhaitent
mêmeparfois clairement par intérêt.
§ Le conflit latent ou larvé :
Est un conflit « étouffé » pour des
raisonsmultiples (peur du regard des autres, peur du conflit
déclaré, peur de ne pas être à la hauteur...) et se
traduit de différentes façons (non-dit pesants,
absentéisme, stress, retard dans les délais,
non-qualité...).
§ Le conflit refoulé :
Est un ancien conflit qui n'a pas trouvé de
solutiondéfinitivement acceptable pour l'une ou l'autre des deux
antagonistes et qui risque donc à tout moment de devenir un conflit
déclaré.
2-9 Le malentendu :
C'est le plus fréquent des conflits et, heureusement,
le plus facile à résoudre. Ilrésulte toujours d'une erreur
d'interprétation.
Il est important de noter que le malentendu n'est pas
nécessairement réciproque (contrairement aux autres types de
conflits). Il arrive souvent qu'une personne se retrouve ainsi en conflit
à l'insu de l'autre car l'interprétation ne correspond pas
à la signification que celle-ci donnait à son action.
Il arrive aussi très souvent que le conflit soit
réciproque. C'est le cas lorsque les réactions de la
première personne à l'attaque qu'elle croit avoir subi provoquent
à leur tour des réponses défensives chez l'autre (qui
croit alors subir une agression gratuite).
Le malentendu trouve toujours sa source dans une
incompréhension. La personne interprète l'action de son
interlocuteur à travers ses propres craintes.
Autrement dit, elle attribue à l'autre des reproches
qu'elle se fait déjà, qu'elle croit mériter ou qu'elle
craint de subir même si elle ne les croit pas justifiés. Son
interprétation est l'expression de sa vulnérabilité.
Dans le malentendu, c'est le fait de ne pas connaître
le point de vue de l'autre qui nous permet d'attribuer des significations
erronées à son comportement. En l'absence d'information claire,
nous inventons les détails qui nous manquent : nous imaginons le pire,
précisément ce que nous craignons le plus ou ce que nous nous
reprochons déjà.
3-DISTINGUER UN CONFLIT D'UN PROBLEME:
Souvent les termes « conflit » et «
problème » sont confondus, parfois, ce qui est décrit comme
un conflit n'est justement, en fait, qu'un problème à
résoudre. La différence entre ces deux termes est décrite
ci-dessous :
Problème
|
Conflit
|
-Le problème est mesurable
-Le problème est observable
-Le problème est un écart entre une situation
existante et une situation souhaitée
-Le problème génère une insatisfaction
acceptable
|
-Le conflit est non mesurable
-Le conflit est observable
-Le conflit est une opposition, un heurt, un choc
-Le conflit éclate lorsqu'il y a accumulation
d'insatisfactions, résultantes d'un ou plusieurs problèmes non
résolus.
|
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v La résolution du
problème :
Le processus de résolution de problème,
étape par étape, est une approcheméthodique et efficace
afin d'analyser et de dégager des solutions. Il assure, autant que
possible, que les solutions mises en place apporteront des améliorations
à long terme et non des arrangements temporaires.
Trop souvent, face à un problème, nous sommes
tentés de foncer tête baissée vers des solutions afin de
résoudre le problème au plus vite.
Ce gain de temps apparent conduit souvent à des
méprises.
L'inconvénient est qu'en recherchant
l'efficacité, nous ne travaillons qu'à courtterme, nous colmatons
les brèches ouvertes par le problème sans comprendre la nature
profonde des éléments qui le composent. Vouloir résoudre
de façon efficace, complète et à long terme un
problème, passe par un processus qui se découpe en six
phases :
Processus de résolution de
problème
Evaluer la solution (6)
Identifier et sélectionner un problème
(1)
Analyser le problème (2)
Dégager les solutions possibles (3)
Choisir et planifier une solution (4)
Mettre en oeuvre la solution (5)
251657728
· Les six phases de la résolution de
problème
Ces étapes sont en fait évidentes et reposent
sur le bon sens, mais l'urgence et le besoin immédiat de solutions nous
fait souvent occulter que le temps passé à priori à
comprendre le problème nous fera gagner un temps considérable par
la suite par une résolution plus adaptée et donc plus
pérenne.
4- LES RAISONS DES CONFLITS :
Puisqu'il y a autant de raisons qu'il y a de combinaison
d'individus et de circonstances, il est cependant possible de présenter
une typologie des principales causes de conflit. Certaines sont
inhérentes à la vie en collectivité dans une
société industrialisée, d'autres sont apparues plus
récemment, mais toutes convergent.
A-La divergence d'intérêts :
« Pour certains, dans une ligne de pensée plus
radicale, voire même marxiste, il existe au départ des oppositions
réelles et inéluctables entre détenteurs du capital et
apporteurs de main d'oeuvre. Plus généralement, pour d'autres,
d'une part, les capitalistes désirent accroître leurs savoirs et
d'autres parts, les travailleurs souhaitent améliorer leur sort et
obtenir davantage. Par extension ou extrapolation, on peut dire que, dans cette
perspective, il existe des divergences permanentes entre la direction d'une
entreprise et ses salariés ».
D'un côté, les gestionnaires veulent augmenter
les profits ou encore leur marge de manoeuvre tandis de l'autre, les
employés désirent obtenir de plus hauts salaires et plus
d'avantages matériels et moraux.
Il va sans dire que le discours radical est nettement moins
entendu de nos jours qu'il était aux belles périodes de
contestation. A présent, on semble mettre l'accent davantage sur les
intérêts communs que partagent les employeurs et leurs
employés que sur les différences ou les divergences. Par exemple,
ou entend souvent dire, dans les entreprises, que l'ennemi n'est pas de l'autre
côté de la table de négociation mais bien ailleurs dans le
monde, prêt à rivaliser avec, voire à tuer, l'entreprise
adverse. Dans ce sens, autant l'employeur a besoin de ses travailleurs pour
survivre, autant ces derniers requièrent la présence de
l'employeur pour conserver leur emploi.
Ceci dit, s'il est vrai qu'entre les deux parties il y a une
grande similitude d'intérêts, reste que tout n'est pas que
convergence. Par exemple, il n'y a probablement pas moins marxiste qu'un
athlète professionnel, qu'il soit coureur automobile, vedette de soccer
ou virtuose du tennis. Pourtant, on voit bien ces gens refuser de se
présenter « au travail » parce qu'ils ne s'entendent pas sur
un salaire considéré dans tous les cas par le commun des mortels,
comme extravagant.
B-Un milieu disciplinaire :
Même en prenant pour acquis que la base
d'intérêts communs est beaucoup plus grande que les
matières à divergence, il demeure néanmoins que
l'organisation est un milieu disciplinaire. Certes, on conviendra que le
fonctionnement de toute organisation requiert un minimum de règles et de
procédures à respecter. Sans ce minimum, l'anarchie est totale.
Ceci dit la présence de ces règles et de l'autorité
disciplinaire pour les faire respecter ne peut que donner naissance, à
l'occasion, à des situations conflictuelles. Le bien-fondé
organisationnel d'une règle peut, en effet, aller à l'encontre
des intérêts, du bien-être voire même du caprice d'un
individu ou d'un exemple d'employés.
C-Une composante biologique :
Au-delà de ces perspectives, certains
prétendent que le conflit est inscrit dans les règles
biologiques ; Selon les tenants de cette pensée, il existerait dans
la nature humaine en certain déterminisme à rechercher la
domination dans les situationssociales. Il va sans dire qu'en fonction de cette
théorie, l'entreprise est l'endroit tout désigné pour
reproduire ces comportements de domination où,selon les lois de Darwin,
les plus aptes survivent et gagnent. Le conflit ne peut donc qu'être
présent ici aussi.
D-Des ressources limitées dans un nouvel
état de l'économie:
Que l'on croit ou non à la théorie
précédente, force est de constater que les ressources
limitées ou rares dans le monde économique et donc dans les
entreprises créent des conditions favorables au conflit. Même si
le conflit n'était pas inscrit dans le code génétique, le
fait qu'il y a que des ressources limitées à partager ne peut
qu'en occasionner. En ce sens, on est porté à croire que les
nouvelles données de l'économie mondiale avec une concurrence
plus vive et davantage mondialisée créent un terrain encore plus
propice à leur éclosion.
En effet, les situations sociales sont toujours des situations
d'échange. Les individus qui y sont impliqués y apportent une
contribution et en attendent une rétribution en des termes quelconques :
matériels, satisfaction, statut ou autre.
De plus, quand dans les entreprises, dans un climat
économique différent et plus favorable, l'on pouvait assez
généralement considérer qu'il y en avait un peu pour tout
le monde ou du moins, quand on avait l'impression qu'il y en avait pour tous,
les raisons de conflits étaient apparemment moins vivaces. A
l'apparition de tout évènement perturbateur, l'on pouvait plus
facilement acheter la paix sociale dans l'entreprise. Chacun pouvait partir
avec une petite concession. Les entreprises se permettaient davantage de
supporter le « bois mort ». Il y avait moins lieu de se battre pour
des ressources abondantes ou moins limitées. Mais il n'en va plus ainsi.
Les règles ont changé. Pensons simplement et d'une façon
symbolique aux budgets. Voilà dans les entreprises de belles occasions
de conflit !
Et pensons encore, comme conséquence de ces nouvelles
conditions économiques aux trop nombreuses mises à pied et vagues
de licenciements. Quand, tant dans le secteur gouvernemental maintenant que
dans les entreprises privées, on licencie des milliers et des milliers
de travailleurs, on ne le fait pas sans créer deconflits majeurs.
L'ouvrier, le col blanc ou la professionnelle ont beau comprendre enprincipe le
bien-fondé des gestes posés, il n'en demeure pas moins que, sauf
exception,leurs intérêts immédiats et vitaux sont
frustrés. Et que dire aussi de ceux qui restent ? Le mot d'ordre est
lancé aux survivants :
En faire plus avec moins. Dans ce climat, le niveau de tension
générale augmente et les germes de conflits apparaissent encore
plus nombreux. Quand, la charge de travail devient plus lourde, quand les
ressources matérielles se raréfient, quand de surcroît,
comme c'est souvent le cas, les employés se sentent en
compétition les uns avec les autres pour les postes restants, on peut
comprendre qu'il y ait beaucoup plus de conflits latents ou ouverts.
E-Le flou organisationnel :
Même dans la plus structurée des organisations,
tout n'est pas clair. Il existe toujours des zones grises concernant, par
exemple, le champ d'action de différents départements ou encore
les limites de l'autorité formelle. En fait si le modèle
idéal selon l'école classique n'a jamais été
atteint et si ce flou organisationnel a toujours existé, on peut
affirmer que cette situation prévaut davantage aujourd'hui.
Auparavant, les organisations étaient encore plus
structurées, taylorisées et bureaucratisées que
maintenant. Certes, cette forme d'organisation comportait ses problèmes
en termes, par exemple, de flexibilité ou encore de motivation des
travailleurs. D'ailleurs, ce n'est pas sans raison qu'on s'en est
éloigné.
Cependant, malgré ses lacunes, elle offrait au moins
l'avantage de délimiter plus clairement les zones d'influence et
d'action de chacun des acteurs.
Aujourd'hui, la mode est ailleurs. On propose, comme solution
à la mondialisation des marchés et à l'absence de
mobilisation des travailleurs, des structures organisationnelles plus souples,
moins hiérarchisées, plus petites. A la structure pyramidale, on
substitue maintenant l'entreprise en réseau ou encore les groupes de
projet. On remplace une organisation relativement rigide par des structures,
constituées selon les besoins du moment en réponse à des
objectifs spécifiques. Il va de soi, en conséquence, que dans ce
type d'organisations, les zones grises et les lieux d'empiétement
réciproque sont plus fréquents. Où arrête la marge
de manoeuvre de l'un et où commence celle de l'autre ? Où se
délimitent les zones de pouvoir,d'autorité et d'influence de
chaque équipe ? Dans ce nouveau type d'organisation lesrègles de
jeu sont moins bien définies et forcément, la probabilité
en est accrue.
F-Une main d'oeuvre diversifiée :
Une nouvelle source de conflits en milieu organisationnel et
ce pour un très grand nombre de pays, vient de
l'hétérogénéité de la main d'oeuvre. Un
personnel diversifié procure très certainement de nombreux
avantages. Pour n'en mentionner que quelques-uns, disons que la
variété apporte des façons différentes de voir les
choses ou de concevoir le travail. Cette situation peut, au minimum,
éviter que la pensée de groupes, avec toutes ses
conséquences négatives, ne prenne naissance. Elle peut fournir
des informations sur des clientèles tout aussi variées. En cette
ère de mondialisation,cet élément est loin d'être
négligeable. L'hétérogénéité apporte
par ailleurs une ouverture d'esprit, un enrichissement culturel et social. Cela
dit, ce serait tombé dans la « rectitude politique » la plus
irréaliste que d'affirmer qu'une main d'oeuvre variée ne comporte
pas également des éléments de risque de conflits plus
variées.
« Un conflit est beaucoup une affaire de perception.
Quand la main d'oeuvre est relativement homogène, supposons par
hypothèse masculine, de même origine ethnique, parlant la
même langue, avec les mêmes pratiques religieuses et les
mêmes habitudes de vie, la probabilité d'avoir une perception
commune d'une situation de travail est élevée. Quand, par
ailleurs, la réalité est toute autre, le risque de conflits est
nécessairement plus grand. Ne pensons qu'au facteur linguistique comme
exemple, présent dans de multiples régions du monde ». Or,
aujourd'hui, à cause de différents éléments allant
de la mondialisation de l'économie et de la création de
marchés communs jusqu'aux déplacements de population
causés par des guerres, des catastrophes naturelles ou des
nécessités économiques, en passant par les mesures
législatives adoptées dans certains pays, nombre d'organisations
doivent composer avec la réalité d'une main d'oeuvre
diversifiée, d'où il résulte un potentiel accru de
conflits.
G-Droits individuels versus droits collectifs :
On ne pourrait passer sous silence comme facteur explicatif
de l'accroissement des conflits ouverts dans les organisations l'accent mis sur
les droits individuels. Ici, évidemment, on ne saurait
généraliser à l'ensemble des pays. Reste, cependant, que
le phénomène est assez important pour être souligné.
De plus en plus, en effet, on met de l'avant la primauté des droits
individuels sur les droits collectifs. Ce phénomène est
d'ailleurs supporté par un ensemble de lois,de chartes et de
décisions judiciaires sur lesquelles les individus peuvent s'appuyer
dans leurs revendications. A nouveau, le but n'est pas de critiquer cet
encadrement législatif ni les motifs qui ont présidé
à son érection. Mais, pris simplement comme un fait, ces droits
engendrent des conflits ou, à tout le moins, engendrent de nouvelles
façons de gérer les conflits. Pensons simplement comme exemple
relativement banal,au droit des fumeurs et des non-fumeurs comme on l'a
observé d'abord surtout en Amérique du Nord et maintenant sur
d'autres continents.
N'est ce pas là une illustration d'une nouvelle
réalité conflictuelle ? Et encore, on est très loin des
droits fondamentaux.
H-Causes interpersonnelles :
Aux causes précédemment
énumérées, s'ajoute un ensemble de facteurs davantage
d'ordre interpersonnel pouvant expliquer les conflits. Les rancunes, lesfausses
interprétations, les problèmes de communication ou encore les
conflits de personnalité en font partie. Ce sont tous des
éléments qui sont faiblement sous le contrôle des
gestionnaires ou de l'entreprise mais qui demeurent très présents
à l'intérieur des organisations et souvent la source de
conflits.
Section(2) :LES CARACTERISTIQUES DESCONFLITS
1-LES SOURCES DU CONFLIT :
1.1. Les sources liées au fonctionnement de
l'organisation :
a-Dysfonctionnement concernant la fonction
prévision :
-Absence de diagnostic portant sur les réalisations de
l'organisation,
-Absence d'objectifs clairs, pertinents et acceptés,
-Absence d'indicateurs de mesures des performances
individuelles et collectives.
b-Dysfonctionnement concernant la fonction
organisation:
-Mauvaise définition des tâches,
-Mauvaise répartition des tâches,
-Interdépendance des tâches (le travail d'une
personne dépend du travail d'une autre),
-Méthodes et procédures de travail lourdes,
routinières, hyper-hiérarchisées.
c-Dysfonctionnement concernant la fonction de
coordination :
-Absence de valorisation des efforts et des résultats
obtenus,
-Absence d'information concertée,
-Absence de participation aux décisions.
-Absence de relation efficace avec la hiérarchie.
d-Dysfonctionnement concernant la fonction de
contrôle:
-Absence de suivi des résultats de l'unité.
-Absence de suivi des performances individuelles.
e-Dysfonctionnement concernant la rareté des
ressources: -Les possibilités des conflits augmentent quand il
y a des ressources limitées : espace, équipement, formation,
ressources humaines et financières.
f-Dysfonctionnement dû à des
incompatibilités d'objectifs: -Les membres d'une organisation
poursuivent souvent différents objectifs ce qui crée des
possibilités de conflit (exemple : le personnel de vente pourrait penser
faire face à la compétition par des livraisons rapides de
marchandises alors que le service de production pourraient trouver que les
productions en petites quantités pourraient aller à l'encontre de
ses efforts de réduction des coûts).
g- Dysfonctionnement dû à un manque de
communication:
-Bureaux fermés, utilisation limitée des moyens
de communication (réunion, intranet...)
1-2 Les sources psychologiques : Les conflits
peuvent trouver leur source dans la personnalité des individus. Ces
causes psychologiques ont des origines diverses et trouvent bien souvent leur
source à l'extérieur de l'organisation.
Elles se matérialisent sous des formes diverses ; la
violence, l'angoisse, la dépression, l'agressivité, la
frustration... et ont pour point commun la durée assez longue de leurs
effets.
En présence de telles sources de conflits, il est
très difficile pour l'entreprise de parvenir à une maîtrise
du problème. Certaines vont recourir à des professionnels de la
santé mais elles sont trèsrares car ce choix implique la
reconnaissance d'un mal inavouable et surtout négatif pour l'image de
l'organisation. Ces situations se terminent malheureusement souvent en «
mise à l'écart » du ou des salarié (s) ou, au pire,
en licenciement (s).
1 LES PHASES DU CONFLIT :
« Les antécédents du conflit sont des
conditions propices à l'apparition d'un conflit. Lorsque celles-ci
finissent par entraîner des différends sur des questions de fond
ou des antagonismes d'ordre émotionnel, ou entre dans la phase du
conflit perçu. La perception d'un conflit peut n'être le fait que
d'un des antagonistes.
Il est essentiel de distinguer le conflit perçu du
conflit ressenti. La personne qui ressent le conflit éprouve une tension
désagréable qui la pousse à agir afin de se sentir
soulagée »(1) .
Pour qu'un conflit puisse se résoudre, il faut que
toutes les parties perçoivent son existence et ressentent le besoin
d'agir. Lorsque le différend s'exprime ouvertement, qu'il se traduit par
des comportements, le conflit devient manifeste. A cette phase, on peut
résoudre le conflit en éliminant ses antécédents ou
en y remédiant. On peut également le supprimer : ses
manifestations disparaîtront, mais les conditions qui l'ont
suscité resteront inchangés ; il ne s'agit que d'un traitement de
surface. C'est ce qui se passe, par exemple, lorsqu'une des deux parties
décide d'oublier momentanément le désaccord qui l'oppose
à l'autre. La suppression n'est qu'une façon superficielle et
souvent temporaire de « régler » (1) le conflit.
La figure n°02 l'indique ainsi:
Antécédent du conflit
Condition propices à l'apparition d'un conflit
Conflit perçu
Perception de différends sur des questions de fond ou
d'antagonismes d'ordre émotionnel
Conflit ressenti
Tensions désagréable qui poussent à
l'action
Conflit manifeste Résolution ou
suppression du conflit conséquence du conflit
251658752
RRRRRRGGGG
Figure N°02 : Les phases d'un conflit
En fait, comme nous l'avons dit, le conflit supprimé et
le conflit non résolu appartiennent à la même
catégorie. Tous deux risquent de s'envenimer et d'engendrer
ultérieurement des problèmes du même ordre. Cependant,
supprimer le conflit est parfois la meilleure solution à court terme
dont dispose le gestionnaire, du moins jusqu'à ce qu'il parvienne
à en modifier les antécédents.
Les conflits de fond non résolus peuvent engendrer des
problèmes émotionnels d'envergure ; ils risquent de
dégénérer en conflits émotionnels destructeurs. Par
contre un conflit vraiment résolu peut créer des conditions
favorables qui diminueront les risques de discordes ultérieures et
faciliteront la résolution de celles qui pourraient survenir. Le
gestionnaire ne doit donc jamais perdre de vue les conséquences à
long terme d'un conflit.
3. AVANTAGES ET INCONVENIENTS DES CONFLITS:
Les conflits en milieu organisationnel peuvent être
déstabilisants, tant pour les protagonistes que pour leur entourage.
Travailler dans un climat d'hostilité constante peut devenir très
pénible. Cependant, comme le montre la figure(1), les
spécialistes en conflits organisationnels considèrent que le
conflit peut être tantôt constructif, tantôt
destructeur.
Ø Le conflit constructif : est celui qui a des
retombées positives pour les individus, les groupes ou l'organisation.
Le conflit peut être constructif dans les cas suivants : s'il met au jour
des problèmes qui, autrement resteraient latents ; s'il pousse les
parties à étudier de plus près une décision, voire
à la reconsidérer, pour vérifier que la bonne ligne de
conduite a été adoptée ; s'il augmente l'information dont
disposent les décideurs ; ou s'il stimule une créativité
propice à l'amélioration du rendement individuel, du rendement de
groupe ou du rendement organisationnel. Le gestionnaire efficace sait comment
provoquer un conflit constructif dans des situations où sesatisfaire du
statut quo empêchement des changements ou une évolution qui
s'imposent.
Ø Le conflit destructeur : a des retombées
négatives pour les individus, les groupes ou l'organisation. Il
détourne les énergies, nuit à la cohésion du
groupe, favorise les manifestations d'hostilité et, en
général, crée un environnement néfaste pour les
travailleurs. On en a l'exemple lorsque deux collègues n'arrivent pas
à travailler ensemble à cause de divergences d'ordre personnel
(un conflit émotionnel destructeur) ou lorsque le travail des membres
d'un comité piétine parce qu'ils ne parviennent pas à
s'entendre sur les objectifs du groupe. (Un conflit de fond destructeur). Des
conflits destructeurs de ce type risquent de diminuer à la fois la
productivité et la satisfaction professionnelle, et peuvent même
devenir des causes d'absentéisme et de roulement accru du personnel. Les
gestionnaires doivent être à l'affût des conflits
destructeurs et y réagir promptement afin de les enrayer ou, du moins,
d'en atténuer les conséquences.Afin de mieux comprendre tout
cela, voici les différents avantages et inconvénients des
conflits :
3-1Les avantages :
Mais n'y a-t-il que du négatif dans les conflits ?
peut-on y trouver aussi des éléments avantageux ? sans contredit,
les conflits lorsqu'ils sont bien gérés, peuvent être
très positifs pour les organisations. Parmi les avantages qu'ils
procurent, en voici quelques uns.
Un premier élément généralement
observé est que les conflits créent l'unité et permettent
de rassembler les troupes. Face à un ennemi commun, les individus
resserrent les rangs. Que ce soit à l'intérieur d'une famille,
d'un département ou d'un pays, on remarque que lorsque le groupe se sent
attaqué ou menacé, les dissensions internes s'estompent. Une
forteresse assiégée remet ses querelles internes à plus
tard.
A titre d'illustration, les frères et soeurs peuvent
continuellement se disputer sauf que, lorsqu'ils font temporairement face
à un ennemi commun, (souvent la sanction d'un parent), la
solidarité émerge. Quand, dans les entreprises, le marketing par
exemple, est en conflit avec le département de production, le même
comportement est adopté.
« En corollaire, un autre avantage du conflit est qu'il
permet de renforcer le leadership ou l'autorité. On ne conteste rarement
un général durant une guerre. On ne remet habituellement pas en
question l'autorité durant une bataille.
D'une façon machiavélique, certains leaders,
sentant leur autorité s'éroder, peuvent même susciter ou
provoquer des ennemis externes pour consolider leur leadership » (1) .
Toujours dans cette perspective, les conflits sont
également une occasion d'accroître ses gains. Militairement, les
conflits ont été à travers l'histoire, une occasion pour
les vainqueurs de s'enrichir et d'étendre leurs territoires. Il en est
de même au niveau organisationnel. La rivalité entre deux
entreprises peut permettre à l'une de prendre de l'expansion au
détriment de l'autre. La situation prévaut le la même
manière entre deux départements ou entre deux cadres.
Si les conflits sont une occasion d'augmenter ses gains, au
plan personnel, les conflits et particulièrement les victoires sont une
occasion d'accroître l'estime de soi.
Un conflit géré et résolu à sa
satisfaction n'est pas sans procurer une certaine jouissance et une
fierté certaine.
Un autre avantage des conflits est qu'ils stimulent la
créativité. Que ce soit pour en arriver à un compromis,
pour établir une collaboration ou en vue d'un gain total, les parties
prenantes s'activent dans un conflit.
On prétend même qu'une entreprise qui ne vit
jamais de conflit interne risque de scléroser.
Dans cette perspective, d'une façon plus pratique,
l'absence de conflit risque de faire naître ou peut-être est-ce
déjà l'indice de la pensée de groupe ; le
phénomène par lequel tous les membres d'un ensemble social
partagent la même idée sans objection. Evidemment ceci peut
être l'idéal lorsque cette idée est la bonne. Mais ce n'est
pas toujours le cas et le fait de ne pas avoir d'avocat du diable, de remises
en question, de controverses, peut faire en sorte de conduire à
l'autosuffisance et l'autarcie sans égard à l'évolution de
l'environnement et des contextes.
Un autre apport potentiel des conflits a trait à la
remise en question des politiques, pratiques et procédures à
l'intérieur des organisations. Lorsqu'un individu ou un groupe conteste
certaines pratiques longuement établies, on peut utiliser son
autorité et son pouvoir pour exiger une soumission.
Mais on peut aussi profiter de l'occasion pour
questionner le bien-fondé de cette politique ou pratique peut être
dépassée dans une conjoncture modifiée. C'est la chance
d'adopter de nouvelles façons de faire plus modernes et
adéquates.
Evidemment, on pourra toujours prétendre, à
juste titre, qu'il n'y a pas nécessité d'un conflit pour revoir
ses politiques et procédures. C'est tout à fait exact. Cependant,
la nature humaine étant ce qu'elle est, et de surcroît, la nature
organisationnelle étant aussi ce qu'elle est, souvent le changement ne
vient que par la nécessité.
Dans le même ordre d'idées, les conflits
permettent de clarifier des situations ou d'étaler des malaises latents,
des situations ambiguës ou encore des facteurs de frustration non
exprimés. Souvent même, une des parties au conflit était
inconsciente de ces facteurs. Et ce n'est que par l'émergence du conflit
que des éléments de solution peuvent être
analysés.
Cette ligne de pensées nous incite aussi à dire
que les situations conflictuelles procurent l'occasion d'avoir une meilleure
compréhension de l'organisation. Les conflits permettent souvent
d'étaler les différentes positions au grand jour, de rendre
explicite ce qui était implicite, de saisir la logique des
décisions ou de comprendre les raisons sous-jacentes aux actions. Ce qui
apparaissait auparavant insensé peut s'avérer logique. Du moins,
sans adhérer nécessairement ou totalement à la position de
l'autre, on peut avoir une meilleure compréhension de la situation et de
l'organisation.Enfin, un avantage non négligeable des conflits est
qu'ils permettent souvent de renforcer ou de solidifier une relation. En ayant
une meilleure compréhension de la situation, en saisissant mieux les
besoins et les motivations de l'autre, en trouvant une solution satisfaisante
pour toutes les parties, les liens peuvent se resserrer. On prend de
l'expérience passée. Ainsi, on apprend sur le comportement et les
valeurs de l'autre en situation conflictuelle.
3-2-Les inconvénients :
Si les conflits présentent des avantages, ils n'en
comportent pas moins, bien évidemment, leur lot d'inconvénients
potentiels. On a dit que les conflits permettaient généralement
de solidifier les liens entre les membres d'un groupe et d'accroître la
solidarité. Ceci est vrai durant son déroulement.
Mais, il est tout aussi vrai qu'après une
défaite, la zizanie commence alors souvent. On se serre les coudes
durant la bataille. Mais après le combat, vient l'heure des
règlements de comptes internes. On se blâme mutuellement. On
cherche des coupables. La frustration s'exprime. Evidemment, parfois il ne
s'agit que d'un post-mortem positif. Mais très souvent, le conflit se
déplace à l'interne.
De la même façon, autant une situation
conflictuelle permet de renforcer un leadership, autant la défaite
provoque la remise en question de ce leadership. Ce sont souvent les leaders
qui paient le prix de la défaite. Ce sont eux qui en portent d'abord et
avant tout le blâme. Même s'ils ne sont que des boucs
émissaires d'une situation, ils en portent tout le fardeau.
Les conflits sont une occasion d'augmenter ses gains. Mais ce
ne sont pas tous les conflits qui aboutissent en des gains mutuels pour toutes
les parties, loin de là. Certains conflits à somme nulle
aboutissent certainement à des gains pour l'une des parties, mais ces
gains le sont au détriment de l'autre quand ce ne sont tout simplement
pas les deux qui perdent. Dans le milieu de travail, la perte des acquis
antérieurs comme conséquence d'un conflit est fréquente.
Dans cette perspective, l'accroissement de l'estime de soi qui
résulte d'une victoire peut basculer de l'autre côté dans
la défaite. Nous avons probablement tout connu des personnes qui ne se
sont jamais remises émotivement d'une défaite et qui ont
tourné vers elle-même leur frustration.
« En matière de créativité, les
conflits sont une source de stimulation. Toutefois, il arrive que des
situations conflictuelles soient tellement intenses que les individus
deviennent pratiquement figés »(1). Il n'y a plus aucune
créativité. Toute la pensée est tournée vers
l'autre ; vers la manière de triompher, de régler ses comptes. La
polarisation du conflit amène à voir toute situation en noir et
blanc, à la simplification cognitive. Dans ces circonstances, peu
d'éléments nouveaux peuvent émerger de la situation.
Par ailleurs, si la pensée du groupe menace une
situation d'absence de conflits, elle menace tout autant, les parties en
conflit. Il va de soi, par essence même, que la perception est un
phénomène subjectif que l'on soit en conflit ou non. Cependant,
plus une personne est impliquée émotivement dans une situation
conflictuelle, plus saperception devient biaisée au point où elle
ne voit que le bien fondé de sa position et aucune justification
à celle de l'autre. Etendu à un groupe, ces biais de perception
peuvent aboutir à une pensée de groupe où la situation est
vue d'une manière très manichéenne et où la
réalité est complètement déformée.
Dans de telles circonstances, les conflits menacent d'apporter
de la rigidité dans le système. Devant la menace pressentie de
l'autre, une partie peut réagir négativement et se figer dans ses
positions. Au lieu de permettre de susciter de la créativité et
d'apporter de nouvelles façons de faire, les conflits imposent alors
tout le contraire.
Un autre inconvénient du conflit est qu'il consomme
temps et énergie. Souvent, même des conflits qui apparaissent, au
départ, anodins en arrivent à consommer une grande partie des
ressources matérielles et émotives des parties. Parfois, dans
certains milieux organisationnels, on a nettement l'impression qu'il y a plus
d'efforts consacrés dans les conflits que dans la production. On peut,
comme exemple probant, penser à certaines entreprises à
l'approche de déclenchement d'une grève où plus d'efforts
sont voués aux mesures de représailles de toutes sortes, incluant
le sabotage, qu'à l'atteinte des finalités de l'organisation.
Il va sans dire que, sans pousser précédemment
le conflit à son paroxysme, toute situation conflictuelle peut dans le
milieu du travail nuire au climat organisationnel. La présence de clans
opposés, la rivalitéinterdépartementale, le haut niveau de
tension, la suspicion propre au conflit ne sont pas nécessairement des
ingrédients qui favorisent un climat de travail détendu et
productif.
Enfin, en termes de climat, il est claire qu'un conflit peut
détériorer une relation voire complètement la ruiner. Tout
conflit suit un processus d'escalade qui peut aller jusqu'à
l'élimination de l'une des parties. Sans se rendre à cette ultime
limite, suite à un conflit les relations réciproques acceptables
peuvent être détruites à tout jamais. Les coups bas, les
attaques blessantes, la frustration de ne pas gagner son point, voilà
autant d'éléments qui peuvent marquer une relation.
Somme toute, on ne peut dire qu'en soi les conflits soient
positifs ou négatifs ou qu'ils soient avantageux ou
désavantageux.
On constate que les situations conflictuelles comportent les
ingrédients des conséquences positives et négatives. Si le
conflit peut renforcer un leadership, il peut aussi le détruire. S'il
suscite la créativité, il peut également la figer. Bref,
chaque conflit peut se situer sur un continuum allant du très positif au
très négatif. L'important est donc de bien gérer la
situation afin d'en retirer les avantages et, dans la mesure du possible, d'en
éliminer les inconvénients.
SECTION(3) : LES NIVEAUX DE CONFLITS
Comme le montre la figure (1) n°04, il existe
principalement cinq niveaux ou sources de conflit à l'intérieur
des organisations : les conflits intrapersonnels (à l'intérieur
d'un individu), interpersonnels (entre les individus), intragroupe (à
l'intérieur d'un groupe), intergroupes (entre les groupes) et
intraorganisationnels (à l'intérieur d'une organisation).
Un conflit peut aussi survenir au niveau interorganisationnel
(entre les organisations, mais nous nous contenterons de le signaler en
passant.
Interpersonnel
Intragroupes
Intergroupes
Interpersonnel
Directeur de branche
Intraorganisation
Directeur de la production
Directeur de la recherche
Directeur de ventes
251660800
251659776
Figure N°04 : Niveaux et sources de
conflits.
Ces niveaux de conflits sont souvent reliés entre eux.
Par exemple, les conflits intrapersonnels peuvent amener des individus à
adopter une attitude agressive ou hostile envers autrui, ce qui
déclenche des conflits interpersonnels.
1-LE CONFLIT INTRAPERSONNEL :
Le conflit intrapersonnel survient chez un individu et
concerne souvent une forme quelconque de conflit d'objectifs ou de conflits
cognitifs. Le conflit d'objectifs apparaît quand le comportement d'une
personne aboutit à des résultats qui s'excluent mutuellement ou
qui comportent des éléments incompatibles (des résultats
à la fois positifs et négatifs).
Un jeune diplômé, fraîchement émoulu
de l'université, peut avoir à décider s'il prendra un
emploi dans le secteur privé ou dans le secteur public (voies qui
s'excluent mutuellement). En outre, certains emplois du secteur privé
sont mieux rémunérés mais offrent moins de
sécurité (éléments incompatibles) que certains
emplois du secteur public. Le conflit intrapersonnel d'objectifs implique donc
une action réciproque des résultats positifs, des
éléments négatifs, ou des uns et des autres à la
fois. Nous pouvons distinguer trois types de conflits d'objectifs
intrapersonnels :
*Le conflit entre en acceptation et une autre
: est une situation dans laquelle un individu peut choisir entre deux ou
plusieurs options qui conduisent à des résultats positifs (comme
le fait de se prononcer sur deux offres d'emploi qui paraissent
également séduisantes).
*Le conflit entre une chose à éviter et
une autre : est une situation dans laquelle un individu doit choisir
entre deux ou plusieurs options qui auront, toutes, des résultats
négatifs (comme la menace d'une rétrogradation ou un
surcroît de déplacement au sud).
*Le conflit entre une acceptation et une chose
à éviter : est une situation dans laquelle un individu
doit décider de faire ou de ne pas faire une chose qui aura
desrésultats simultanément positifs et négatifs (comme le
fait d'accepter l'offre d'un emploi séduisant dans un endroit
déplaisant).
Nos décisions quotidiennes impliquent souvent la
résolution des conflits d'objectifs intrapersonnels et de conflits entre
une acceptation et une chose à éviter. L'intensité d'un
conflit intrapersonnel augmente généralement dans les
conditions(1) suivantes :
-Il y a plusieurs, voire beaucoup de possibilités
d'actions pour régler le conflit.
-les conséquences positives et négatives des
possibilités d'action sont perçues comme à peu près
égales.
-La source du conflit est perçue comme importante aux
yeux du décideur.
* La discordance cognitive :
Il y a discordance cognitive quand les individus admettent que
leurs pensées, attitudes, valeurs et/ou comportements sont
contradictoires. Il est généralement angoissant et
désagréable pour quelqu'un d'admettre qu'il existe chez lui des
incompatibilités importantes.
Arrivé à un certain degré, le malaise
pousse généralement l'intéressé à
réduire l'ampleur des incompatibilités (la discordance) et
à rétablir l'équilibre. En bref, cet équilibre peut
être atteint :
-Par une modification des pensées, attitudes, valeurs
et/ou comportements.
-Par un complément d'information au sujet de la
question qui provoque la discordance.
Beaucoup de décisions personnelles importantes
entraînent à la fois un conflit d'objectifs et un conflit
cognitif. Certains experts pensent que plus le conflit d'objectifsest grand
avant la décision, plus le choc cognitif sera violent, une fois la
décision prise. Nous éprouvons un sentiment de dissonance
après une prise de décision parce que nous savons que l'option
choisie comporte des éléments négatifs (chose à
éviter) et que l'option rejetée comprend des
éléments positifs (motifs d'acceptation).
Ainsi, plus nous éprouvons de difficultés pour
parvenir à la décision définitive, plus grand est notre
besoin de justifier celle-ci après coup. Certaines discordances
cognitives sont inévitables dans la vie. Sinon, notre propre monde
intérieur et le monde extérieur tel que nous
l'interprétons seraient en parfaite harmonie.
2-LE CONFLIT INTERPERSONNEL :
« Le conflit interpersonnel implique deux ou plusieurs
individus qui se perçoivent eux-mêmes opposés entre eux au
sujet de leurs préférences respectives en matière
d'objectifs et/ou d'attitudes, de valeurs, de comportement »
Les styles de comportement dans le règlement
d'un conflit interpersonnel :
Dans un conflit interpersonnel, les individus peuvent se
comporter de cinq manières différentes, au moins.
Ils sont présentés ici en fonction de la place
qu'ils occupent dans deux dimensions : l'intérêt que l'on se porte
à soi-même et l'intérêt que l'on porte à
autrui. Votre désir de satisfaire vos propres intérêts
dépend de la mesure dans laquelle vous faites preuve d'autorité
lorsque vous poursuivez des buts personnels. Votre désir desatisfaire
les intérêts d'autrui dépend de la mesure dans laquelle
vous faites preuve d'un esprit de collaboration.
Les cinq styles de comportement dans le règlement des
conflits interpersonnels représentent donc différentes
combinaisons de manifestations d'autorité et de collaboration.
A- Le style abstentionniste :
Implique un comportement fondé sur une absence
d'autorité et de coopération. Les personnes qui utilisent ce
style cherchent à demeurer en dehors des conflits, à
éviter les désaccords ou à rester neutres. Cette
démarche pourrait signifier que l'on a décidé de laisser
le conflit se résoudre de luimême, ou bien encore que l'on
éprouve de l'aversion pour tout ce qui provoque une tension et une
frustration. Il peut arriver que l'abstention serve à minimiser la
possibilité d'escalade d'un conflit. Toutefois le fait de laisser de
côté les questions importantes est souvent une cause de
frustration pour autrui. Ceux qui ont recours à ce style de
règlement d'un conflit sont souvent mal vus par les autres.
B- Le style oppressif:suppose un
comportement autoritaire sans esprit de coopération. Au cours d'un
conflit interpersonnel, il se traduit par une méthode dans laquelle d'un
gagne ce que l'autre perd. Ceux qui utilisent ce style essaient d'atteindre
leurs buts personnels sans se soucier d'autrui. Le style oppressif contient
souvent des éléments de coercition et de domination. L'individu
oppressif pense que si l'une des deux parties doit gagner, par voie de
conséquence, l'autre doit perdre. Ce style permet parfois à
l'individu d'atteindre ses buts personnels. De même que le style
abstentionniste, l'oppression engendre souvent chez autrui une impression
défavorable.
C-Le style conciliant : correspond
à un comportement coopératif mais dépourvu
d'autorité. La conciliation peut constituer un acte
désintéressé, une stratégie à long terme
destinée à obtenir la coopération d'autrui, ou une simple
soumission aux désirs des autres. Les personnes conciliantes sont
généralement bien vues par les tiers qui les trouvent pourtant
trop faible et soumises.
D-Le style coopératif : est un
comportement fortement marqué par une volonté de confiance et de
collaboration. Dans un conflit interpersonnel, il se manifeste par une
démarche qui vise à ce que tout le monde gagne quelque chose
à la solution du conflit. Le style coopératif traduit un
désir de rechercher la solution qui présente le maximum
d'avantages mutuels.
Les personnes qui utilisent le style coopératif ont
tendance à posséder les caractéristiques suivantes :
-Elles trouvent qu'un conflit est naturel, utile et qu'il
conduit souvent à l'adoption d'une solution plus créative s'il
est réglé convenablement. -Elles sont confiantes et
spontanées avec les autres.
-Elles comprennent que, si un conflit se résout
à la satisfaction générale, tout le monde trouvera normal
de se rallier à la solution.
-Elles croient que chacun joue un rôle égal dans
la résolution d'un conflit et considèrent que toutes les opinions
sont également légitimes.
-Elles ne sacrifient personne pour le seul bien du groupe.
-Les individus dotés d'un esprit
coopératif sont considérés par autrui comme des gens
dynamiques et ils font l'objet d'un jugement favorable.
E-Le style fondé sur la recherche d'un
compromis : révèle un comportement
mi-coopératifmi-autoritaire. Ce style se fonde sur le donnant-donnant et
suppose généralement une négociation et une série
de concessions. Le compromis est couramment utilisé et largement admis
comme moyen de résoudre un conflit. Ceux qui cherchent des compromis
avec autrui ont tendance à être regardés d'un oeil
favorable. Parmi les diverses raisons qui permettent de juger favorablement
ceux qui pratiquent ce style, citons notamment celles-ci :
-leur attitude peut être considérée, au
premier abord, comme le signe d'une volonté de coopération-
« un geste fait à l'égard »- de l'autre partie-
même s'il s'agit en partie d'un « geste de retenue ».
-elle peut également passer pour une démarche
pragmatique en matière de gestion des conflits.
-elle peut contribuer au maintien de bonnes relations dans le
futur. Il ressort d'une étude que les individus favorables à ce
style considèrent que la recherche d'un compromis permet de
suggérer une solution (n'avoir aucune solution à proposer est un
signe de faiblesse), et qu'il faut faire preuve d'une certaine force de
caractère pour admettre l'importance des idées d'autrui.
Derrière ces deux idées, se dissimule implicitement l'idée
que l'on « fait preuve de complaisance envers soimême ».
(c'est-à-dire d'une certaine faiblesse) en se cramponnant à son
propre point de vue puisque cela empêche d'admettre la
légitimité des idées d'autrui. Toutefois, les individus
qui manifestent une forte préférence pour le style oppressif
considèrent que le principal avantage du compromis est d'apporter une
solution rapide au conflit. Ces mêmes individus pensent que des
réactions initialement positives vis-à-vis du compromis peuvent
faire place à des doutes quant à la justesse du résultat ;
l'égalité des concessions consenties par chaque partie et les
motifs ainsi que l'honnêteté de l'autre partie.
Comparé au style fondé sur la
coopération, celui qui se trouve axé sur le compromis ne
recherche pas à maximiser la satisfaction commune. Le compromis vise
plutôt à satisfaire modérément chaque partie et
seulement d'une manière partielle.
*Les découvertes quant aux styles de gestion
des conflits interpersonnels : Un certain nombre d'études ont
été faites sur l'utilisation des différents styles de
gestion des conflits interpersonnels.
L'esprit de coopération semble être plus
répandu :
1-Chez les managers qui réussissent le mieux,
plutôt que chez les autres.
2-dans les organisations qui affichent une forte
productivité plutôt que dans celles dont la productivité
est faible ou moyennes.
De plus, comme l'on montré plusieurs études, on
a tendance à penser que l'esprit de coopération s'accompagne
d'une aptitude à utiliser les conflits de manièreconstructive. En
fin de compte, une attitude de coopération semble susciter des
sentiments positifs chez autrui, de même qu'une auto-évaluation
favorable des performances et capacités de chacun.
A l'inverse de l'esprit de coopération, le style
oppressif ou le style abstentionniste semblent produire des effets
négatifs. On a tendance à penser que l'un et l'autre font un
usage moins constructif du conflit, engendrent des sentiments négatifs
chez autrui et des auto-évaluations défavorables de la
performance et des capacités de chacun. Les effets produits par l'esprit
de conciliation et l'esprit de compromis semblent mitigés.
Une des études faites indique qu'une attitude
conciliante semblait engendrer des sentiments positifs chez autrui. Mais le
même échantillon n'évaluait guère favorablement la
performance et les capacités des personnes qui pratiquent le style de la
conciliation. L'usage du compromis entraîne généralement
des sentiments positifs chez autrui.
SECTION(4) : LES CONFLITS CULTURELS AU SEIN DES
ORGANISATIONS
L'individu aux prises avec deux milieux culturels
différents se sent tiraillé, ce qui crée une tension
à la fois cognitive et affective. Ainsi plus l'écart entre les
deux codes culturels est grand, plus le conflit interne est aigu.
Si la société s'ouvre sur l'interculturel, c'est
parce que chaque jour se pose la question de la cohabitation des
différences, les rachats et les fusions continus des entreprises les
conduisent à devoir gérer en permanence la diversité.
La recherche d'harmonisation ou
d'homogénéité a du mal à se réaliser sans
conflit. Comme le disent Magarlit Cohen-Emerique et Carmel Camilleri : «
la rencontre entre différentes cultures passe d'abord par un choc
culturel » (1). Celui-ci peut aboutir à un conflit ou
s'arrêter à un simple questionnement sur l'écart entre les
différences constatées.
Il s'en suivra une recherche de moyens pour les comprendre et
les faire cohabiter.
Ainsi les étapes conduisant vers des pratiques
interculturelles se feront dans le conflit dans la mesure où elles
conduisent à briser le monopole des cultures dominantes qui ont depuis
très longtemps écrasé, méprisé les cultures
populaires. Mais si l'interculturel est un espace de conflit, de confrontation
des cultures et des projets par excellence, il n'en demeure pas moins le lieu
de la « transformation progressive du corps social, des mythes, des
symboles, des images et des références qui constituent notre
société »
Les cinq domaines culturels constituant des chocs culturels
principaux sont les suivants :
-Chocs relatifs à la perception de l'espace et du
temps.
-Chocs liés à la structure familiale : type de
famille, système de parenté, rôles masculin et
féminin, modalités de communication entre les
générations et modes de contrôle social et socialisation
des enfants.
-Chocs dus à la sociabilité :
hospitalité, dons, échanges, codes de bienséance.
-Chocs relatifs à la demande d'aide (du migrant).
-Chocs relatifs aux rites et croyances magico-religieuses.
La société contemporaine présente de
nombreux signes d'une détérioration des relations sociales :
tensions entre les races, entre les générations, entre les hommes
et les femmes, et ainsi de suite. D'une façon ou d'une autre, ces
tensions découlent toutes de différences entre les gens.
Voilà qui nous rappelle le potentiel conflictuel
important des différences culturelles
Lorsque des gens issus d'une culture orienté vers le
court terme, comme la culture nord-américaine, essaient de travailler
avec des gens issus d'une culture orientée vers le long terme, les
risques de conflits sont importants. Il en va de même lorsque les
individualistes travaillent avec des collectivistes ou que des gens issus d'une
culture à distance hiérarchique élevée sont en
relation professionnelle avec des gens d'une culture à distance
hiérarchique faible.
Dans tous ces cas, les personnes incapables d'accepter et de
respecter l'influence de la culture sur le comportement peuvent contribuer
à l'apparition de situations dysfonctionnelles et destructrices.
Par contre, en faisant preuve de sensibilité et de
respect dans les relations professionnelles interculturelles, on peut trouver
des façons de travailler ensemble sans trop de difficultés et
même mettre à profit les avantages du conflit constructif.
CONCLUSION :
Les conflits en milieu de travail peuvent se situer sur les
plans de l'individu (la personne vit un conflit intérieur qui ne touche
qu'elle), des relations interpersonnelles (conflit entre deux ou plusieurs
individus), des relations entre des groupes au sein d'une organisation ou des
relations entre des organisations.
Aussi, il est important de rappeler le potentiel conflictuel
important des différences culturelles.
De ce fait, plus nous serons avertis de la multiplicité
des causes et origines des conflits, plus il sera possible, également,
de les anticiper, de relever les signes avantcoureurs et de distinguer les
situations tendues pouvant mener à des conflits.
CHAPITRE 2 : Gérer les conflits dans les
organisations
INTRODUCTION
Dans les organisations, la nécessité de
gérer des conflits est quotidienne. Il y a bien des façons de
réagir à un conflit, mais l'objectif primordial devrait toujours
être de jeter les bases d'une véritable résolution de
conflit, c'est-à-dire d'éliminer les causes sous-jacentes du
conflit.
Nous proposons dans ce chapitre certaines méthodes
à utiliser pour gérer les conflits à l'intérieur
des organisations allant de l'élimination à la collaboration ;
nous verrons par la suite que la négociation demeure le mode
privilégié par la plupart des individus pour gérer des
conflits de toute sorte. Enfin, nous aborderons les nouvelles tendances et
examinerons la communication comme atout majeur dans la gestion des situations
conflictuelles.
SECTION(1) : LES PRINCIPAUX MODES DE GESTION (DE
L'ELIMINATION A LA COLLABORATION)
On ne peut pas dire qu'il y a une bonne méthode et une
seule de gérer les conflits, valide en toutes circonstances.
« Le type de conflit soulevé, le contexte dans
lequel il s'enracine, les jeux impliqués, le comportement et le pouvoir
des parties, les limites de leur rationalité, l'interdépendance
qui les lie, voilà autant d'éléments qui conditionnent
l'attitude à adopter pour en arriver à une solution. Croire, par
exemple, que tout conflit doit se régler par la collaboration, c'est se
leurrer et s'exposer à de graves erreurs. Il existe des cas où la
rupture est la meilleure des solutions. Prenons le cas du « mauvais »
employé improductif et absentéiste, qui, de surcroît,
harcèle ses collègues. Peut-être que le congédiement
qui est une forme d'élimination est, dans l'intérêt de
tous, la solution apparemment idéale. Mais si on pense que ce même
employé a des chances de s'amender, la collaboration est peut-être
alors, la meilleure des solutions »
Ainsi, on peut voir la gestion des conflits selon un spectre
allant de la collaboration à l'élimination en passant par la
négociation.
Parfois même, un conflit peut comporter divers
ingrédients dont certains se prêtent à la collaboration et
d'autre à la confrontation. D'ailleurs le domaine des relations
professionnelles est bondé de ces exemples. Pensons simplement à
la négociation d'une convention collective. N'y a-t-il pas des
éléments distributifs et intégratifs ? Ainsi, pour
illustrer ces propos, les facteurs concernant la santé et
sécurité se prêtent très bien à la
collaboration puisque les deux parties, pour des raisons humanitaires aussi
bien qu'économiques, ont le plus souvent intérêt à
éviter les accidents de travail et les maladies professionnelles. Par
contre, les clauses salariales contenues dans cette même convention sont
de nature éminemment distributive et se règlent la plupart du
temps par une épreuve de force
Plusieurs modèles ont été
élaborés pour cerner la réalité des conflits. Ces
modèles ont étudié tantôt la structure des conflits
et tantôt le processus. Le plus élaboré et le plus utile
demeure celui de Thomas, où cinq grands types de comportement sont
adoptés en situation conflictuelle : l'évitement,
l'accommodation, le compromis, la confrontation et la collaboration. Ces
comportements s'expriment en fonction du désir qu'une partie a de
satisfaire ses propres intérêts versus de satisfaire les
intérêts de l'autre.
Nous allons discuter de chacun de ces comportements. Cependant
avant d'aller plus avant, il est bon de mentionner qu'en situation
conflictuelle, trois enjeux distincts doivent être pris en
considération.
Le premier enjeu porte sur ce que l'on pourrait
désigner sous le vocable de considérations substantives. C'est ce
sur quoi va porter la discussion ou le conflit. Il s'agit, par exemple, dans
une négociation collective du contenu même de la convention. Un
autre exemple tiré du milieu de travail pourrait être
l'assignation des tâches, les différentes politiques de
l'entreprise ou encore les mesures disciplinaires imposées. Dans un
autre cas, ce pourrait être le prix à payer pour une
automobileusagée ou une résidence secondaire. Très
souvent, les parties établissent leur stratégie et adoptent leur
comportement en fonction uniquement de cet enjeu. Bien qu'important, ces
aspects ne concernent toutefois qu'un des enjeux dont il faut tenir compte.
Le deuxième enjeu, parfois, plus important que le
premier a trait à la qualité de la relation entre les parties et
aux autres aspects psychologiques. Utiliser différentes tactiques
adverseriales pour payer le moins cher possible une automobile usagée,
achetée chez un concessionnaire, peut être fort acceptable si on
n'a pas l'intention d'y remettre les pieds pour de nouvelles transactions. La
qualité des relations futures peut valoir un prix plus
élevé ou du moins le recours à des tactiques
différentes.
Dans le contexte organisationnel, la qualité de la
relation est définitivement très importante. Compte tenu de la
pérennité relative des liens, on ne peut négliger ce
facteur. Même après une longue grève acrimonieuse, les
parties doivent travailler et vivre ensemble.
Parfois aussi, les facteurs psychologiques prennent plus
d'importance que les éléments matériels. La crainte de
perdre la face par exemple, peut nous inciter à adopter une attitude
tout à fait confrontante alors que l'enjeu matériel le justifie
aucunement. Le désir de vaincre l'autre pour obtenir vengeance est une
autre illustration de ces facteurs psychologiques.
Le troisième enjeu a trait au processus même du
conflit. D'une part ; il porte sur les aspects pratiques de ce processus: le
temps à y consacrer, les ressources nécessaires, les efforts
demandés... d'autre part, il porte également sur les aspects plus
symboliques.
Quel modèle de gestion des conflits
établissons-nous ? Un conflit peut-être isolé. Mais, c'est
souvent un d'une série d'épisodes dans une relation continue.
Chaque épisode sème les germes du prochain. En ce sens, le
processus que l'on choisit donne des indications pour le prochain
épisode. Ayant des considérations à l'esprit, regardons
les différents comportements
1-L'EVITEMENT:
Il y a certaines personnes qui, par tempérament,
refusent de s'engager ou de s'impliquer dans un conflit. De même, quel
que soit notre caractère ou nos habitudes, il se présente des
situations où, pour différentes considérations tactiques,
émotives ou autres, il apparaît préférable de se
tenir à l'écart du conflit. Dans ce cas, on dit qu'une partie
adopte un comportement d'évitement.
L'évitement est caractérisé par une
absence d'implication dans une situation conflictuelle. C'est un refus
stratégique ou non, de s'engager. Ce comportement se manifeste
essentiellement de deux façons soit par l'inaction ou encore par le
retrait. Mais, quand est-il souhaitable de recourir à ce type de
comportement ou quelles sont les conditions d'utilisation de ce comportement ?
Une première considération a trait à l'importance de
l'enjeu. Vaut-il l'effort de l'engagement ? C'est la mesure en quelque sorte du
coût/bénéfice. Est-ce que le résultat potentiel ou
la conclusion possible du conflit mérite que l'on y consacre des efforts
et de l'énergie ?
Une première considération a trait à
l'importance de l'enjeu. Vaut-il l'effort de l'engagement ? C'est la mesure en
quelque sorte du coût/bénéfice. Est-ce que le
résultat potentiel ou la conclusion possible du conflit mérite
que l'on y consacre des efforts et de l'énergie ?
En rapport à cette question, il y a lieu de
considérer son pouvoir réel. L'absence ou le plus souvent
l'insuffisance de pouvoir peut faire en sorte de rendre évident
l'inutilité de l'implication dans un conflit compte tenu des
résultats probables. Par exemple, il peut être
préférable pour un employé subalterne d'éviter
d'entrer en conflit avec son directeur général compte tenu du
déséquilibre de la relation de pouvoir entre ces deux parties. Il
arrive également des situations où on a l'impression que le temps
va arranger les choses, que le problème va se résoudre de
lui-même. Sauf que pour le plaisir de s'impliquer dans un conflit, qui
est réel pour plusieurs, quelle autre raison y aurait-il à s'y
engager ?
La présence d'alternatives est également
une raison d'éviter le conflit. Par exemple, on peut trouver inutile de
s'engager dans un conflit avec son employeur, sur, disons une question
salariale lorsqu'on dispose d'une autre offre d'emploi.
Les éléments relationnels sont également
à prendre en considération dans le choix de la stratégie
ou du comportement à adopter en conflit. La relation avec l'autre partie
nous tient-elle à coeur ?
Est-ce-que le fait d'entrer en conflit aura pour effet de la
détériorer ? Dans ce cas, particulièrement si l'enjeu a
peu d'importance, il vaut peut-être mieux adopter un comportement
d'évitement. Ce serait le cas où pour un contrat ponctuel, l'on
négocierait un contrat avec un client représentant plus de la
moitié de notre chiffre d'affaires habituel.
Il y a aussi lieu de s'interroger sur le processus d'escalade.
En s'engageant dans un conflit ouvert, amorce-t-on une escalade dont on ne
conservera plus le contrôle avec, comme conséquence, une
détérioration de la relation et peut-être même la
perte ultime de l'enjeu fondamental ? Est-ce-que la situation nous poussera
à poser certains gestes regrettables ? Peut-être vaut-il mieux
éviter le conflit ou se retirer ?
De même, est-ce-que la situation est menaçante
(menace réelle ou perçue) au point tel que l'évitement
soit tout désigné ? Le risque de sanctions ou de mesures de
rétorsion ultérieures est-il important ? Certaines personnes
évitent également le conflit simplement parce qu'elles refusent
de voir le problème. Il va sans dire que, dans ce cas,
l'évitement n'est peut-être pas la réponse la plus
adéquate pour obtenir des résultats satisfaisants. Reste que ce
phénomène s'observe souvent dans la réalité. Pour
beaucoup, faire face au conflit est psychologiquement difficile et
coûteux et ils souhaitent l'éviter autant que possible.
Soulignons enfin qu'un avantage de l'évitement est
qu'il constitue une action unilatérale et qu'il ne nécessite pas
l'accord de l'autre partie, ce qui n'est pas le cas, pour la collaboration.
Par ailleurs, d'une façon stratégique,
l'évitement peut permettre de gagner du temps pour, par exemple, obtenir
des ressources, cumuler du pouvoir ou encore rechercher d'autres alternatives
Cependant, il est indéniable qu'avec l'évitement nos
intérêts ne sont pas satisfaits. Certes on économise du
temps et de l'énergie, il demeure néanmoins qu'une certaine
frustration peut persister et aussi un manque d'estime de soi et de
fierté.
2-L'ACCOMMODATION :
L'accommodation ou la résignation se manifeste par le
désir de satisfaire les intérêts de l'autre et ce,
même au détriment de ses propres besoins. L'employeur demande, par
exemple, d'effectuer du temps supplémentaire à un employé
à un moment tout à fait inopportun pour cet employé.
Celui-ci peut contester la décision, refuser d'obtempérer
à l'ordre tout comme il peut se résigner et obéir
simplement à la consigne.
A quel moment et sous quelles conditions, l'accommodation
est-elle une réponse adéquate ? Plusieurs des
éléments mentionnés précédemment peuvent
être repris ici.
Ainsi, l'absence de pouvoir ou de ressources pour faire face
à l'opposant sont certes à prendre en considération.
De même, l'importance de l'enjeu tout comme la
présence d'alternatives ne peut pas être ignorées.
Comme dans le cas précédent, la qualité
de la relation à préserver est un facteur explicatif de
l'adoption d'une stratégie d'accommodation. A cet égard, la
nécessité d'acheter une relation d'agir pour plaire est souvent
des raisons qui militent en faveur de ce comportement.
Par ailleurs, stratégiquement, l'accommodation peut
certainement servir de monnaie d'échanges en vue d'une prochaine demande
ou d'une prochaine situation conflictuelle
Dans l'exemple antérieur, l'employé peut
accepter d'effectuer le temps supplémentaire sachant qu'il a l'intention
de demander plus tard une prolongation de sa période de vacances.
Cela dit, il faut être également conscient que
l'accommodation peut, à court et à moyen terme, renforcer la
position de l'autre et affaiblir la sienne propre. Parce que l'on s'est rendu
aux arguments de l'autre, parce que l'on s'est résigné à
adopter sa position, l'autre peut renforcer son pouvoir(par exemple, une menace
peut se révéler payante ; à l'inverse, ce que l'on gagne
à nourrir des requins,...c'est plus de requins !) En contrepartie et
à l'inverse, cette attitude peut aussi démontrer à l'autre
qu'accommoder est un comportement acceptable et adéquat dans certaines
circonstances. Le fait pour un patron de se rendre aux arguments de ses
employés n'est pas nécessairement un signe de faiblesse et une
indication qu'il a perdu la face. Bien au contraire, c'est peut-être la
démonstration d'une sensibilité et d'une intelligence
managériale ainsi que la preuve d'une seine gestion.
3-LA CONFRONTATION :
« La confrontation, c'est d'abord et avant tout le
désir d'obtenir gain de cause, de satisfaire ses intérêts
dans une situation conflictuelle et ce, envers ou en dépit des
intérêts de l'autre ».
La confrontation s'exprime de différentes
manières et englobe diverses tactiques incluant l'argumentation, les
promesses, les menaces, l'engagement irrévocable, la manipulation et
l'utilisation de la force physique ou morale Commentons brièvement
chacun de ces éléments.
Par l'argumentation, il s'agit de convaincre l'autre des
conséquences de sa position et au contraire des bénéfices
de la nôtre. Ses avantages sont évidents : les coûts sont
généralement minimes, les conséquences négatives
peu nombreuses. C'est somme toute, une façon forte civilisée de
confronter pour obtenir gain de cause.
Cependant, il est difficile de convaincre quelqu'un qui est
persuadé du bienfondé de sa propre position et de le faire
adapter à la notre. Pour ce qui est des promesses, encore ici les
coûts sont souvent négligeables si l'autre ne se range pas
derrière notre position. On promet en échange d'une
adhésion. Or le refus d'adhérer nous libère de nos
promesses. On revient à la position de départ.
Par ailleurs, il faut prendre en considération le
coût des promesses. Le rapport coûts/bénéfices doit
être analysé. Cependant, il est parfois difficile d'évaluer
l'ampleur des promesses nécessaires pour atteindre ses objectifs.
En matière de conflit, les promesses offrent aussi
l'avantage de la possibilité de créer un lien de
réciprocité. A la rigueur, on peut même parler d'un
sentiment d'une certaine équité. Si l'accord est conclu, tout ne
revient pas à un gagnant. Pour le long terme, les promesses peuvent
permettre d'entretenir la relation, de maintenir un certain climat positif
contrairement aux menaces. Bien évidemment, une condition
impérative d'efficacité réside dans la
crédibilité de celui qui promet. L'absence de
crédibilité ou pire, les promesses non tenues, procurent tout
l'effet contraire de celui recherché.
Avec les promesses, il faut également porter attention
à l'accoutumance. Une partie au conflit peut développer une
habitude aux promesses et ne réagir qu'à cette condition.
En ce qui a trait aux menaces, on monte d'un degré dans
le conflit. Ce sont les intentions réelles ou simulées de porter
un coup en absence d'un accord selon les termes et conditions de la partie
menaçante. On rejoint les promesses mais d'une façon
négative. L'avantage des menaces est que leurs couts sont peu
élevés si elles atteignent leurs objectifs. A cet égard,
on peut craindre que plus celles-ci seront mises à exécution,
plus leur pouvoir risque de s'éroder. Souvent alors, la situation
nécessite une menace plus grande pour atteindre les mêmes
objectifs. La menace peut aussi correspondre à un sens de la justice.
Dans un milieu de travail, par exemple, la menace de mesures disciplinaires
dans le cas d'infraction, peut non seulement contraindre
l'autre partie à adopter le comportement
désiré mais aussi donner à l'ensemble des employés
ce sentiment de justice.
A l'opposé toutefois, les menaces soulèvent
généralement de l'hostilité. Elles peuvent engendrer de la
réciprocité et provoquer l'escalade. Aussi, il y a souvent un
coût associé à l'exécution de la menace tout comme
il y en a un à la non exécution dans le cas où elle
aurait du être exécutée. Le principal coût en est un
de perte de crédibilité et d'image de faiblesse pour le futur.
L'engagement irrévocable peut être une tactique
très payante en conflit mais aussi très risquée. Grouper
ses ponts de façon à rendre tout retour en arrière
impossible donne de la force à sa position. Mais par le fait même,
l'on accroit considérablement les risques. Un engagement
irrévocable place l'autre pratiquement devant la position du tout ou
rien ou du rien pour les deux parties si toutes deux décident de pousser
la même logique. L'illustration qui est souvent donnée est celle
des deux automobilistes qui, allant à pleine vitesse sur une même
voie, mais en direction opposée, décident respectivement qu'ils
ne bifurqueront pas. La conduite des deux laisse croire à l'autre au
sérieux de la situation. Mais si personne ne plie, le résultat
est catastrophique. Aussi est il conseillé d'utiliser cette tactique de
l'engagement irrévocable avec toute la précaution requise
« Bien que la littérature aborde peu ce sujet et
que peu de personnes osent en discuter ouvertement, il est assez clair que la
manipulation est largement utilisée en conflit comme en toute situation
de vie. Il n'est peut-être pas socialement acceptable d'admettre le bien
fondé de cette approche, cela ne correspond probablement pas aux
critères de la rectitude politique d'en admettre les mérites, il
n'en reste pas moins que la manipulation demeure pratique courante. Pour s'en
convaincre, il suffit de penser aux conflits familiaux entre parents et enfants
»
Toute personne qui observe de telles scènes,
réalise pertinemment l'abondante utilisation réciproque de ces
manoeuvres.
Si la manipulation est si largement utilisée, c'est
qu'elle a ses mérites. Quels sont-ils alors ?il faut comprendre qu'en
confrontation, la manipulation est souvent la seule ressource qui reste. Une
partie a peu des pouvoir, conséquemment elle ne peut faire de promesses
et encore moins de menaces ; les mesures coercitives sont hors de
portée, elle ne veut et ne peut s'engager d'une façon
irrévocable ; sa puissance d'argumentation est limitée ; pourtant
l'enjeu la tient à coeur. N'est-il pas logique dans ce cas de songer
à avoir recours à la manipulation, d'autant plus que les
coûts qui y sont attachés sont peu élevés ?
Toutefois, advenant la découverte des tactiques les
conséquences peuvent être importantes. C'est d'abord toute la
crédibilité qui risque d'être à tout jamais
minée. Or s'il est long de bâtir une crédibilité, la
perde est rapide, quasi instantanée. C'est ensuite, comme
conséquence logique, la relation même qui risque de s'envenimer
davantage.
4-LA COLLABORATION :
Collaborer, c'est avant tout exprimer sa volonté de
satisfaire ses intérêts et ceux des autres parties au conflit
ainsi que de combler les besoins de tous. C'est en quelque sorte la
préoccupation d'un gain mutuel.
Il va de soi, et la littérature en traite abondamment,
que la collaboration est, d'une façon générale, le mode de
plus approprié de gestion des conflits. Cependant, elle a aussi ses
inconvénients.
Parmi ceux-ci, mentionnons qu'elle peut consommer du temps et
de l'énergie. On n'établit pas une collaboration rapidement.
C'est un processus qui requiert des efforts et qui nécessite parfois de
longs délais. Quand on a le pouvoir et toutes les ressources requises,
il peut être tentant et certainement plus expéditif de confronter
plutôt que d'amorcer une collaboration qui va nous forcer à
explorer les besoins de l'autre et à en tenir compte.
Collaborer implique aussi ouvrir son jeu, mettre les cartes
sur table. Or si toutes les parties n'ont pas cette attitude, la partie
collaboratrice peut devenir vulnérable, du moins à court terme.
Lorsqu'on a étalé son jeu, les positions de repli sont moindres.
L'autre peut en profiter. L'on s'ouvre ainsi à l'exploitation de sa
bonne foi par un adversaire qui en tirera avantage impitoyablement s'il
n'adopte pas lui-même une attitude de même nature.
5-LE COMPROMIS ET LA NEGOCIATION :
Dans la plupart des situations, les conflits se
résolvent par une certaine forme de compromis où chacun gagne
quelque chose mais aussi perd plus ou moins. Pour reprendre un exemple, l'achat
d'une maison ou d'une automobile se règle à un prix situé
quelque part entre l'offre de l'acheteur et les espoirs du vendeur. La
convention collective est souvent l'expression d'un compromis entre les
positions patronales et syndicales. Même le temps et le lieu des vacances
est souvent le fruit d'un compromis entre conjoints ou, plus complexe, entre
tous les membres de la famille. Dans le milieu de travail,
régulièrement chaque travailleur doit faire des compromis quelque
soit l'emploi qu'il occupe. Entre le compromis sur le prix des fournitures et
des délais de livraison et les compromis sur la vente des produits
finis, les opérations et les nombreux gestes quotidiens sont
régulièrement le fruit de compromis et l'on aura compris le
résultat de négociations.
S'il est vrai, en effet, que nous passons une grande partie de
notre vie à gérer des conflits, force est de constater que la
négociation demeure le mode privilégié par la plupart des
individus pour gérer ces conflits de toute sorte. On négocie avec
son employeur pour obtenir une augmentation. On négocie avec son
concessionnaire pour l'achat d'une automobile. On négocie aussi avec ses
enfants pour l'utilisation de l'ordinateur familial aussi bien que pour obtenir
une aide quelconque.
Bref, on négocie régulièrement sinon
presque continuellement. Et il va sans dire que dans certaines
sociétés et dans certaines cultures la négociation est
pratiquée avec encore plus d'ardeur. Qui est allé, par exemple en
Afrique, s'est rapidement rendu compte que la négociation est
pratiquement un mode de vie. Dans ces pays on négocie pour tout et pour
rien, et avec quelle aisance.
La négociation implique une tension entre la
confrontation (nous voulons obtenir ce que nous souhaitons) et la
coopération (nous ne pouvons l'obtenir qu'en donnant à l'autre au
moins une partie de ce qu'il veut). Elle comporte donc la gestion du processus
et notamment des concessions et un mélange de stratégies et
tactiques conflictuelles et intégratives.
SECTION(2) : LA NEGOCIATION
« La négociation est un processus par lequel deux
ou plusieurs personnes ou groupes, qui poursuivent des objectifs à la
fois communs et contradictoires, définissent et analysent des
propositions visant à trouver les termes précis d'un accord
possible. La négociation combine le compromis, la coopération
voire même des pressions sur des questions vitales »
Une situation de négociation est une situation dans
laquelle :
-Deux ou plusieurs personnes doivent décider de leurs
objectifs combinés.
-Elles veulent résoudre leur désaccord par des
moyens pacifiques. Aucune méthode ou procédure claire ou
établie ne permet de décider.
En milieu organisationnel, où les sujets de
désaccord potentiel sont innombrables (échelle salariale,
objectifs de productivité, évaluation du rendement, attribution
des tâches ; horaires de travail, aménagement de l'espace..), la
négociation est cruciale.
La négociation est donc la prise en charge du conflit ;
c'est une solution pour concilier les points de vue opposés.
*Elle peut être conflictuelle (gagnant/perdant) : c'est
le cas lorsque des préjugés concernant l'un ou l'autre des
individus existent ou lorsque les intérêts semblent totalement
opposés.
*ou alors coopérative (gagnant/gagnant) : c'est le cas
lorsqu'on assiste à un consensus (adhésion commune à une
solution satisfaisant les deux personnes), une concession (renoncement à
une partie de ses prétentions par l'une des personnes), ou un compromis
(concession réciproque des personnes).
Dans toute négociation, deux types d'objectifs doivent
être pris en considération :
*Les objectifs liés au contenu : qui concernent le
teneur des questions sur lesquelles porte la négociation : par exemple,
les montants chiffrés d'une entente salariale dans le cadre d'une
négociation collective.
*Les objectifs liés aux relations : qui concernent la
façon dont les personnes engagées dans la négociation et,
éventuellement, les groupes qu'elle représentent arriveront
à travailler ensemble une fois le processus mené à terme ;
par exemple, la capacité des représentants syndicaux et patronaux
d'établir une collaboration efficace après le règlement
d'un désaccord contractuel. Malheureusement, bien des
négociations se soldent par une dégradation des relations,
essentiellement parce que les parties en présence ont accordé
trop d'importance aux objectifs liés au contenu ainsi qu'à leurs
propres intérêts, et ont négligé les objectifs
relationnel. En revanche, une négociation efficace règle des
questions de contenu en préservant -ou même en améliorant-
les relations de travail. Elle favorise la conciliation des
intérêts respectifs et débouche sur des décisions
communes « pour le bien de tous ». Les trois critères
déterminants d'une négociation fructueuse sont la qualité
de l'accord, l'harmonie et l'efficience.
1-LES DIFFERENTES TECHNIQUES DE NEGOCIATION :
1-1La technique des pivots :
Elle consiste à obliger l'adversaire à
négocier sur des objectifs en fait secondaires mais formulés de
manière exigeante. On cède alors sur ces objectifs secondaires et
en contrepartie on exige des concessions sur l'objectif principal.
1-2Les techniques de maniement du temps :
Elles consistent à jouer en allongeant la durée de la
négociation pour user l'adversaire puis brutalement d'exiger des
délais et de fixer des ultimatums. C'est une sorte de « guerre des
nerfs » où les contraintes de temps se superposent pour
déstabiliser l'adversaire.
1-3La technique « point par point » :
Elle consiste à découper la négociation
point par point, thème par thème, et à chercher des
séries de compromis. Cette technique permet de ne pas effrayer
l'adversaire et de « grignoter » petit à petit ses
positions.
1-4La technique des jalons :
Consiste à faire admettre des points apparemment sans
rapport avec le thème principal de la négociation pour finalement
raccorder tous ces « petits jalons» et mettre l'adversaire devant le
fait accompli. C'est une technique qui s'inspire du jeu de go et qui est
d'orientation intégrative : le désaccord n'est jamais ouvert.
1-5La technique des bilans :
Consiste à faire établir par l'adversaire la
liste des prétentions qu'il souhaite obtenir en les traduisant
immédiatement en termes d'avantages pour lui et d'inconvénients
pour soi. Puis, dans un deuxième temps, on présente des solutions
pour rééquilibrer ce bilan tout en respectant les
intérêts des deux interlocuteurs. Bien entendu, les solutions
présentées alors sont les véritables objectifs que l'on
poursuivait.
1-6La technique des quatre marches :
Il s'agit d'un jeu de repli dans lequel il évoque les
solutions de manière progressive. Il s'agit de présenter
d'emblée quatre solutions et non pas deux comme c'est souvent fait de
manière caricaturale. La première solution est au-delà de
son propre seuil de rupture, elle est beaucoup trop avantageuse pour l'autre et
dramatique pour soi. C'est en fait une solution de pure forme. La seconde
solution est peu avantageuse mais acceptable pour soi et excellente pour
l'autre. La troisième est l'inverse de la seconde, la quatrième
est l'inverse de la première : idéale pour soi et inacceptable
pour l'autre. La technique consiste à présenter la
première solution de manière à l'éliminer pour son
côté injuste, dangereux... puis à détruire la
solution suivante à l'aide d'arguments techniques solides et en
profitant de la déstabilisation crée par la première
présentation. Enfin, il ne reste que les deux dernières
solutions, la troisième apparaissant finalement comme le compromis.
2-LES ASPECTS ETHIQUES DE LA NEGOCIATION :
S'ils tiennent à garder de bonnes relations
professionnelles, les gestionnaires et les autres protagonistes doivent
respecter des normes éthiques rigoureuses tout au long des
négociations. Cependant, même si les parties sont résolues
à se conduire de
manière irréprochable, au fil des pourparlers,
leurs intérêts respectifs risquent de faire flancher cette
détermination. Dans le feu de l'action, l'envie de chacun d'obtenir plus
que son vis-à-vis ou la conviction qu'il n'y a pas suffisamment de
ressources pour satisfaire toutes les parties prennent souvent le pas sur les
bonnes intentions. « Lorsque la tension retombe, les participants tentent
souvent de justifier des comportements très discutables sur le plan de
l'éthique en alléguant qu'ils étaient anodins,
inévitables ou justifiés. Pourtant, à long terme, les
inconvénients de ces rationalisations a posteriori l'emportent souvent
sur leurs avantages. Ainsi, la partie qui a eu des comportements contraires
à l'éthique ne parviendra pas nécessairement à
satisfaire des desiderata; de plus, elle s'expose aux représailles des
protagonistes lésés. Enfin, notons le, une fois qu'ils ont
enfreint les règles de l'éthique, les gens ont tendance à
s'enferrer et à récidiver »
3-LES DIVERS TYPES DE NEGOCIATIONS EN MILIEU
ORGANISATIONNEL:
En milieu organisationnel, les gestionnaires et les chefs
d'équipe doivent se préparer à prendre part à au
moins quatre types de négociations :
-La négociation bilatérale, où le
gestionnaire négocie directement avec un autre protagoniste.
-La négociation de groupe, où le gestionnaire
négocie avec les autres membres de son groupe ou de son équipe
pour parvenir à une décision collective.
-La négociation intergroupes, où le groupe
auquel appartient le gestionnaire négocie avec un autre groupe pour
régler un problème ou une situation qui les concerne tous.
-La négociation sectorielle, où le gestionnaire
négocie à titre de représentant d'une composante de
l'organisation, avec des représentants d'une autre composante, la
négociation menée par les représentants de la direction et
des syndicats pour arriver à un accord qui prendra la forme d'une
convention collective en est un exemple.
4-CULTURE ET NEGOCIATION:
Les différences culturelles qui sont liées
à l'orientation temporelle, à la dimension individualisme-
collectivisme ainsi qu'à la distance hiérarchique peuvent avoir
une incidence notable sur une négociation. Ainsi, lorsque des gens
d'affaires nordaméricains tentent d'accélérer des
négociations avec leurs homologues chinois, c'est souvent dans
l'intention de conclure, dès que possible, un accord définitif
qui liera les deux parties et régira leurs relations ultérieures.
Mais la culture chinoise ne joue pas en faveur des nord- américains sur
ce plan. En effet, l'homme d'affaires chinois typique envisage la
négociation comme un processus beaucoup plus lent, où
l'établissement de bonnes relations interpersonnelles est un
préalable essentiel à tout accord. De plus en cas d'entente, il
sera réticent à tout mettre par écrit et d'attendra
même à ce qu'un accord puisse être modifié
ultérieurement au gré des circonstances. Bref, son approche de la
négociation est aux antipodes de celle du négociateur
nordaméricain, dont la culture est axée sur le court terme et
l'individualisme.
5-LES STRATEGIES DE NEGOCIATION :
Cadres et salariés doivent souvent négocier les
uns avec les autres l'accès à des ressources organisationnelles
toujours rares ; argent, temps, personnel, installations et équipement.
Quelque soit l'objet de la négociation, la façon1 dont on
l'aborde et la stratégie qu'on adopte peuvent avoir une influence
majeure sur les résultats. Ainsi la négociation distributive est
centrée sur les positions respectives des parties en conflit, chacune
luttant pour obtenir sa part du gâteau. Par contre, la négociation
raisonnée ou (négociation à gains multiples) est
centrée sur l'évaluation des questions à régler et
des intérêts en jeu, toutes les parties cherchant conjointement
une solution qui maximise leurs gains mutuels.
5-1-La négociation distributive :
Les stratégies axées sur la négociation
distributive reposent sur la question suivante : qui maximisera ses gains ?
Dans la mesure où elle va façonner les attitudes de chacun, cette
question aura une influence majeure sur le processus de négociation et
sur ses résultats. La négociation distributive se présente
sous deux formes : la version dure et la version douce, l'une et l'autre
donnant rarement des résultats optimaux.
*La version dure : Dans ce type de négociation
distributive, les parties adoptent la ligne dure. Elles tiennent absolument
à satisfaire leurs intérêts personnels, ce qui mène
à un affrontement où chacune cherche à dominer l'autre et
à maximiser ses propres gains. Cette stratégie, fondée sur
l'affirmation de soi, débouche soit sur une situation qui fait un
gagnant et un perdant, une partie s'imposant et remportant la victoire, soit
sur une impasse.
*La version douce : Dans ce type de négociation
distributive, en revanche au moins une des parties se montre prête
à faire des concessions pour parvenir à une solution et cherche
à répondre aux desiderata de l'autre partie. Cette situation
débouche soit sur l'accommodation de la partie la plus conciliante, soit
sur un compromis, chacune des parties acceptant de céder du terrain pour
parvenir à un accord. Dans les deux cas, on peut s'attendre à un
certain degré d'insatisfaction. Même s'il y a eu compromis,
c'est-à-dire si les deux parties ont coupé la poire en deux, ni
l'une ni l'autre n'est entièrement satisfaite puisque ni l'une ni
l'autre n'a obtenu tout c qu'elle voulait à l'origine.
5-2 La négociation raisonnée :
Les stratégies axées sur la négociation
raisonnée reposent, quand à elles, sur la question suivante :
Comment pouvons nous maximiser l'utilisation des ressources ? Notons le, la
question est très différente de celle que sous entend la
négociation distributive. La négociation raisonnée est
beaucoup moins susceptible de déboucher sur des affrontements, et elle
amène les parties à envisager un éventail de solutions.
beaucoup plus vaste au cours du processus. Ici les parties
s'orientent vers la recherche conjointe d'une solution mutuellement
satisfaisante ; elles visent une situation qui ne fait que des gagnants. Dans
le meilleur des cas, et il n'est pas rare, la négociation
raisonnée donne effectivement lieu à une véritable
coopération : les participants s'engagent conjointement dans un
processus de résolution de problème pour parvenir à un
accord qui maximise les gains mutuels.
Cependant, la négociation raisonnée peut aussi
conduire à l'évitement si les parties jugent que des questions
plus importantes réclament leur temps et leur attention, ou encore si
elles estiment que les résultats qu'elles peuvent escompter de la
négociation ne valent pas le temps, l'énergie et les efforts
exigés.
Enfin, la négociation raisonnée peut aussi
déboucher sur un compromis où chaque partie cède sur un
point qu'elle juge moins important que ce qu'elle reçoit en
contrepartie.
Comment parvenir a une entente dans une
négociation raisonnée ?
La négociation raisonnée vise la maximisation
des gains pour toutes les parties. Mais ce résultat ne va pas de soi.
Pour parvenir à de véritables accords raisonnés, il faut
réunir certaines conditions essentielles : des attitudes propices, des
comportements constructifs et une information appropriée
-Les attitudes essentielles :
Trois attitudes sont essentielles pour permettre une entente
raisonnée. D'abord, chaque partie doit s'engager dans la
négociation avec une certaine confiance en l'autre partie, ce qui
explique que l'éthique et les bonnes relations soient si importantes au
moment des négociations. Deuxièmement, chaque partie doit
signifier à l'autre qu'elle est prête à partager
l'information qu'elle détient. Si ce n'était pas le cas, il
serait très difficile d'envisager une résolution efficace des
problèmes. Troisièmement, chaque partie doit manifester une
volonté de poser des questions concrètes et de répondre
à celles de l'autre partie, ce qui facilitera le partage de
l'information.
-Les comportements essentiels :
Tout comportement adopté au cours d'une
négociation revêt une importance considérable, tant
à cause de ses véritables effets que de l'impression qu'il laisse
à autrui. Par conséquent, tout bon négociateur doit
adopter les comportements suivants, qui sont essentiels à la conclusion
d'une entente raisonnée :
*Aborder objectivement le problème et ne pas y
mêler des questions personnelles afin d'éviter que des
considérations d'ordre émotionnel n'interviennent dans le
processus de négociation. *se concentrer sur les intérêts
en jeu, et non sur les positions
*éviter de porter des jugements
prématurés.
*séparer le brassage d'idées de
l'évaluation des solutions possibles.
*régler les différends et choisir les solutions
en s'appuyant sur des normes ou des critères objectifs.
-L'information essentielle : Le partage de l'information est
une dimension primordiale de la négociation raisonnée. Notamment,
toutes les parties doivent se familiariser avec le concept de meilleure
solution de rechange (MESORE), selon lequel chaque partie doit savoir ce
qu'elle fera si aucun accord n'est obtenu. Cela signifie que chaque partie doit
savoir ce qu'elle fera si aucun accord n'est obtenu. Cela signifie que chaque
partie doit déterminer et comprendre ses intérêts propres
dans les questions négociées. Chacun doit savoir ce qui est le
plus important pour elle, tâcher de comprendre les intérêts
de l'autre et saisir l'importance relative que ces derniers ont pour elle,
chaque partie doit pouvoir déterminer la MESORE de l'autre.
6- LES OBSTACLES LES PLUS FREQUENTS A LA NEGOCIATION :
Il faut admettre que le processus de négociation est
très complexe, sur le plan culturel et sur bien d'autres plans. De plus,
il est caractérisé par les nombreux risques de confusion
liés à l'imprévisibilité de la dynamique des
individus et des groupes. Par conséquent, toute personne engagée
dans une négociation doit au moins tâcher d'en éviter les
écueils les plus courants.
1-Les gens qui participent à une négociation ont
tendance à établir leurs positions en partant de
l'hypothèse erronée qu'un gain ne peut s'obtenir qu'en retirant
quelque chose à l'autre partie. Ce mythe du jeu à somme nulle est
typique de la négociation distributive. La négociation
raisonnée, quand à elle, repose sur le principe qu'il est
possible de parvenir à une entente qui maximise les avantages
retirés par toutes les parties.
2-Comme les parties entament souvent la négociation
avec des exigences extrêmes, il y a un risque de surenchère
irrationnelle. Une fois leurs demandes exprimées, les protagonistes
peuvent, en effet, se sentir liés par elles et hésiter à
reculer. L'orgueil et la crainte de perdre la face peuvent les pousser à
refuser de céder du terrain, ce qui risque de compromettre tout espoir
de règlement. Il est donc vital de lutter contre cette tendance.
3-Les négociateurs font souvent preuve d'une assurance
excessive à l'égard de leur position, jugeant que c'est la
meilleure, sinon la seule possible. Ce manque d'ouverture peut les
empêcher de comprendre les besoins et les intérêts de
l'autre partie. Certains négociateurs sont incapables de voir le bien
fondé des arguments de l'autre partie, bien fondé qui
n'échapperait pas à un observateur impartial. Avec une telle
attitude, il devient très difficile de parvenir à une entente
positive et raisonnée.
4-Des problèmes de communication peuvent aussi
compliquer la négociation, et même la faire échouer. La
négociation doit être un « processus de communication
réciproque en vue de prendre une décision commune ». Ce
processus risque d'être freiné par un problème de discours
les parties ne se parlent pas vraiment, n'essaient pas vraiment de bien se
faire comprendre ou par un problème d'écoute, les parties font la
sourde oreille ou sont incapables de comprendre ce que leur dit l'autre partie.
Il est certain qu'une négociation raisonnée a plus de chances de
réussir si les protagonistes pratiquent l'écoute active et posent
des questions qui clarifient les positions. De temps à autre, chaque
partie doit se mettre à la place de l'autre pour essayer de comprendre
la situation selon son point de vue
SECTION(3) : LE RECOURS AU TIERS ET LES NOUVELLES
TENDANCES :
Lorsque la négociation piétine, que les parties
sont dans une impasse et qu'il semble impossible de trouver une solution,
l'intervention d'un tiers peut devenir nécessaire pour faire avancer les
pourparlers et, éventuellement, parvenir à un accord. Les parties
en négociation peuvent alors recourir à un mode substitutif
à règlement des conflits, soit un processus par lequel un tiers
neutre les aidera à se sortir de l'impasse et à régler
leur différend.
Ce mode de solution peut prendre, principalement, deux formes
: L'arbitrage est le règlement d'un différend effectué par
un tiers neutre qui agit à titre d'arbitre et qui, après avoir
entendu les arguments respectifs des parties, prend une décision
à laquelle celles-ci sont liées chez les sportifs les questions
salariales se règlent souvent par arbitrage. La médiation est,
quant à elle, un processus où un tiers neutre tente, par la
persuasion et les arguments rationnels d'amener les parties à une
solution négociée.
Notons que, contrairement à l'arbitre, le
médiateur ne peut imposer de solution. La médiation est un
procédé courant dans les négociations
travailleurs-employeurs :
les parties en présence acceptent l'intervention de
médiateurs professionnels pour dénouer des situations sans
issue.
1-LE POUVOIR DES TIERS :
La majorité des conflits organisationnels se
règlent sans la présence de tiers. C'est-à-dire que, face
à face, les parties en arrivent à un règlement plus ou
moins acceptable. Il arrive cependant que pour différentes raisons, les
parties aient recours à d'intervention d'une tierce personne pour
conclure une entente. D'ailleurs, dans le domaine particulier des relations
professionnelles, certaines législations prévoient une telle
intervention dans divers cas précis. Sans aller jusqu'aux contraintes
juridiquesparticulières à certains pays, il est certain que dans
le milieu de travail, tout gestionnaire est souvent appelé à
intervenir comme tiers dans un conflit. Graphiquement, on pourrait
représenter l'intervention des tiers selon deux axes. Un premier axe
serait celui, en quelque sorte, de l'adhésion ou du recours volontaire
ou imposé.
Le deuxième axe serait celui de la sentence ou de la
recommandation exécutoire ou non. Apportons quelques exemples pour bien
saisir ces différences. Dans le premier quadrant (supérieur
gauche), on se retrouve dans une situation où, à l'extrême,
le recours à un tiers nécessite l'accord de toutes les parties et
où ce tiers ne jouera que sur la facilitation du processus visant
à rapprocher les parties sans soumettre de recommandations. C'est le
cas, par exemple où un syndicat et un employeur désirent conclure
une entente collective et pour ce faire, ont recours à une personne de
l'extérieur pour les aider dans leur cheminement. Selon les pays et
selon les pratiques en usage, cette personne porte généralement
le nom de médiateur ou de conciliateur.
A un degré de liberté moindre sur l'axe du
recours, on rencontre une situation où la demande de conciliation peut
être formulée par une seule des parties. Par exemple, dans le cas
de la négociation d'une convention collective, le syndicat oul'employeur
peut demander l'aide d'un conciliateur, l'autre étant obligée de
se soumettre au processus.
En continuant, on arrive à une situation où,
obligatoirement, les parties doivent se soumettre à la conciliation.
C'est le cas de pays où avant d'avoir recours au droit de grève
ou de lock-out, les parties doivent passer par la médiation.
Pour ce qui est de l'axe d'intervention, à une
extrémité on se retrouve dans une situation où le tiers ne
joue que sur le processus. Par ailleurs, dans d'autres cas, il peut formuler
des recommandations privées auxquelles les parties ne sont pas soumises.
Ces recommandations deviennent toutefois plus contraignantes lorsqu'elles sont
rendues publiques mettant le fardeau du rejet sur les parties.
Enfin, l'opinion du tiers peut devenir exécutoire. Dans
ce cas, les parties n'ont d'autre choix que de s'y soumettre, sous peine de
sanctions très sévères. Les arbitres ou les juges de
différents tribunaux du travail possèdent
généralement ces pouvoirs d'imposition.
2-LES TÂCHES DES TIERS:
En fonction de ce qui vient d'être écrit, quelles
sont, d'une façon pratique, les tâches accomplies par les tiers et
aussi leur utilité ?
Quel que soit son pouvoir, la première tâche
d'un tiers consiste à établir sa crédibilité. Il
est évident qu'elle ne requiert pas les mêmes efforts selon les
circonstances. Le supérieur qui est pris à agir comme
médiateur dans un conflit opposant deux de ses subalternes, n'a pas une
longue pente à remonter pour établir sa
crédibilité. Le pouvoir et l'autorité que son poste lui
confère assoient déjà un certain poids. Il est en de
même le plus souvent pour un juge ou un arbitre nommé par le
gouvernement ou par une instance judiciaire. Par contre, la personne externe
recommandée ou appelée par une partie pour aider à
régler un litige aura davantage le fardeau de prouver cette
crédibilité.
Quoi qu'il en soit, on dit souvent et
régulièrement que l'impact d'un tiers vient d'abord et avant de
la crédibilité que lui accordent les parties. Même dans le
cas d'untiers désigné qui rend une sentence finale et grande et
plus faciles si le tiers jouit d'un crédit certain. Entre un patron
crédible qui arbitre un conflit et un autre moins crédible ; il
ne faut pas être grand clerc pour constater rapidement la
différence.
En relation avec cette crédibilité, il y a toute
la question de la neutralité et de l'impartialité ou plus
précisément, de la perception de cette neutralité et
impartialité. En matière de conflit, peut-être plus
d'ailleurs qu'en toute autre matière, la réalité est ce
que l'on perçoit. Or, on sait qu'un des éléments
importants en situation conflictuelle porte sur les biais de perception.
D'ailleurs plus le conflit est rendu loin dans le processus d'escalade, plus
les perceptions sont biaisées jusqu'à la simplification
cognitive. On comprend alors l'importance pour le tiers de convaincre les
parties de sa neutralité et de son impartialité s'il veut
vraiment faire oeuvre utile.
Ces deux préalables établis, la tâche du
tiers va varier selon le pouvoir et le mandat qui lui ont été
dévolus. Dans le premier quadrant c'est-à-dire dans le cas
où sa présence n'est pas imposée et où ses
recommandations sont laissées à la discrétion des parties
(quand il y a recommandation), le tiers verra essentiellement à
structurer le processus de façon à ce que les parties en arrivent
elles-mêmes à trouver une solution acceptable.
Il se donnera comme tâche d'établir un bon climat
de travail en suggérant un minimum de règles de fonctionnement
visant le respect mutuel. Pour ce faire, il misera sur le temps, le lieu et les
règles de communication qui ont déjà fait leurs preuves.
Il verra à ce que les parties définissent bien le problème
et aient une compréhension mutuelle des questions en litige.
(Très souvent, les parties en conflit ont une perception et une
compréhension fort différentes du problème). Il cherchera
à découvrir les véritables intérêts en jeu.
Il contribuera à l'exploration des solutions, par exemple par des
rencontres de remue-méninges, et par la suite à leur
évaluation. Finalement, il fera cheminer les parties vers un plan
d'action et l'élaboration de mécanismes donnant suite à
l'entente.
A l'autre extrémité, soit lorsque le tiers est
désigné par une instance supérieure dans le but d'imposer
un règlement, les tâches de la personne nommée
varientgrandement bien que certaines règles de base demeurent les
mêmes comme par exemple des règles visant un certain respect
mutuel. Dans ces cas, on se rapprochera, en termes de fonctionnement,
d'avantages des règles quasi judiciaires qui, évidemment peuvent
varier d'un continent à l'autre et d'un pays à l'autre. Par
exemple, alors que précédemment on procédait à des
rencontres visant à explorer différentes avenues, dans ce cas-ci,
ce sera davantage une procédure de contre-interrogatoire qui
prévaudra. Le tiers verra ainsi à contrôler non seulement
le processus mais aussi le résultat. Entre ces deux extrêmes, les
ajustements seront selon le mandat attribué au tiers.
SECTION(4) : LA GESTION DES CONFLITS PAR LA
COMMUNICATION:
La communication est au coeur des relations humaines aussi
bien dans la sphère privée qu'au sein de l'entreprise.
Entre ce que je pense.
Ce que je veux dire
Ce que je crois dire
Ce que je dis
Ce que vous voulez entendre
Ce que vous entendez
Ce que vous croyez comprendre
Ce que vous voulez comprendre
Et ce que vous comprenez
Il y a au moins neuf possibilités de ne pas
s'entendre.
1-LA COMMUNICATION ÇA S'EXERCE :
Dans le quotidien professionnel, les problèmes
apparaissent là où les gens ne sont pas clairs ; afin de les
éviter, voici quelques conseils utiles.
*Stimuler sa sensibilité à
l'égard du non verbal.
*Appliquer l'écoute active, verbaliser
et paraphraser.
*S'adresser à autrui de façon
à ce qu'il se sente accepté personnellement.
*Exprimer ses propres désirs, ses
sentiments et opinions, oser dire et savoir dire.
*Savoir conduire un entretien difficile avec
un collaborateur (gérer ses émotions, évaluer,
résoudre les problèmes...)
2-LES CANAUX DE LA COMMUNICATION :
Nous utilisons toujours plusieurs canaux simultanément
:
·Le canal verbal : choix du vocabulaire, structure de
la phrase, style oratoire, logique.
·Le canal non verbal ou corporel :
*Apparence externes (habits, symboles
d'apparence, coiffure, parfum).
*mimique, gestuel, position du corps.
Les objectifs de la communication non verbale sont les
suivants :
-elle permet d'observer le degré d'acceptance et
d'écoute.
-elle influence l'entretien.
-elle situe le rapport entre les partenaires.
-elle illustre, souligne, accentue, et oriente la dialogue.
-elle donne à l'émetteur un signal en retour.
·Le paraverbal : mode de langage (accent, timbre de
voix, volume, mélodie, rythme...).
3-LES REGLES DE LA COMMUNICATION EN CAS DE CONFLIT :
La communication baigne nos relations de travail en
permanence. Elle est de ce fait au coeur de toutes les situations, y compris au
coeur des situations qui peuvent engendrer des conflits, ou directement au
coeur de situations conflictuelles déjà déclarées.
S'il ne s'agit pas de faire ici l'apologie de la manipulation,
nous examinerons néanmoins certaines techniques censées tendre
plus efficace dans la communication, notamment quand il faut convaincre des
partenaires ou des adversaires. En effet certaines techniques de persuasion ou
de réfutation d'arguments peu « orthodoxes » peuvent nous
causer du tort si nous ne savons ni les reconnaître ni les parer.
Être persuasif et argumenter
:
La manière dont nous sélectionnons les
informations utiles pour nous former un jugement ou une opinion n'est ni
neutre, ni objective. Nous percevons, nous recherchons, et nous validons
généralement les informations dites consonantes, et nous
ignorons, invalidons et rejetons celles qui sont dissonantes. Les
informationsconsonantes ne remettent pas en cause nos valeurs, nos opinions,
notre manière de percevoir la réalité. Par contre celles
qui sont dissonantes nous irritent.
D'une façon générale, et cela vaut dans
toute discussion (concertation, négociation...), les individus ont
tendance à renforcer leur système d'opinion ou leur
système de valeurs en recherchant sélectivement des informations
consonantes. Ainsi ils stabilisent ces systèmes d'opinions ou de
valeurs. Ils n'accordent crédit qu'aux informations qui peuvent
accroître cette stabilité ou du moins, ne pas la menacer.
La stabilité de ce système de penser est une
force d'inertie considérable qui peut compromettre tout effort de
rapprochement entre adversaires. Ceux-ci doivent la reconnaître, chez
eux-mêmes puis chez ceux d'en face, puis la vaincre pour ne pas camper
sur des positions figées. Parfois les informations dissonantes sont
sciemment utilisées comme un procédé d'argumentation. Les
orateurs y ont recours pour mieux asseoir leur argumentation en les
réfutant.
Pour pouvoir discuter de l'argumentation, voyons d'abord ce
qu'est un argument. Il consiste en un raisonnement plus ou moins
élaboré destiné à convaincre un interlocuteur. Dans
le mot « convaincre », on trouve l'idée de lui faire
intégrer une opinion ou de le faire changer d'opinion, de l'engager dans
une action ou de modifier cette action.
CONCLUSION:
Le conflit est inévitable dans la vie d'une
organisation, mais il ne faut pas qu'il ait des conséquences
dévastatrices pour celle-ci. Selon la manière dont le conflit est
réglé, ses effets négatifs peuvent être
minimisés et des effets positifs peuvent en résulter. La gestion
efficace d'un conflit se fonde, en partie, sur une bonne compréhension
des différentes façons dont le conflit survient et dont on peut
le résoudre. Ce troisième chapitre nous a donc permis de
connaître les différents modes de résolution des conflits,
les principales stratégies en matière de négociation,
ainsi que le rôle de la communication pour une gestion efficace des
conflits.
CONCLUSION GENERALE
L'agressivité et le conflit sont au centre de la
dynamique biologique de l'espèce et de la psyché humaine.
La vie reposant sur des changements constants, parfois minimes
passant quasiment inaperçues, parfois spectaculaires occasionnant des
ruptures difficiles à supporter. C'est ainsi que changement et conflit
constituent les ressorts de l'évolution de l'homme.
Par extension, dans le champ du conflit social, la dynamique
conflictuelle a entraîné le dialogue social à la suite des
conflits de luttes de classe. L'alternance de phases de tensions et de
consensus, l'obligation pour les parties opposées de retrouver le
dialogue et l'interaction ont considérablement amélioré
les conditions de travail de toutes les classes sociales et notamment des plus
défavorisées. Pour autant lorsqu'il s'agit de guerre ou de «
conflits armés », la violence manifestée se traduit par de
nombreux morts et un long cortège d'atrocités rendant le conflit
négatif et incitant davantage à l'éviter. Paradoxalement,
ce sont bien les guerres qui ont permis de développer toutes sortes
d'améliorations techniques se retrouvant dans notre confort quotidien !
Aussi, une situation difficile et conflictuelle peut conduire
à des issues. Des modes de résolution inattendus apparaissent
développant par là même la créativité, des
opportunités nouvelles une évolution certaine et souvent de
grands progrès. Finalement le conflit est envisagé de
manière positive tant qu'il est l'occasion de croissance et qu'il peut
être résolu dans le respect de l'autre, de ses arguments, deses
convictions et de sa différence. En revanche, si le conflit est
l'occasion d'agresser autrui et de manifester volontairement de la violence,
nous déplorons cette attitude.
Le conflit peut être positif tout autant que nous nous
sentons équipés pour le comprendre, l'appréhender dans sas
complexité et le résoudre, voire l'anticiper.
En fait, les conflits n'ont de vertu créatrice que dans
la mesure où ils sont résolus par une restructuration de
l'organisation dans le sens des changements révélés
nécessaires.
Le conflit n'a donc pas de vertu créatrice en soi, ce
qui est créateur, c'est de comprendre le conflit d'une part, et de le
gérer d'autre part. Suivant leur capacité d'adaptation, le
degré d'organisation dans l'entreprise et le style de communication
adopté, les collaborateurs vont connaître plus ou moins de
tensions dans leur vécu professionnel quotidien.
Le manager doit être attentif à tout changement
d'attitude ou de comportement d'un collaborateur, il doit toujours pratiquer
une écoute active et favoriser les discussions de groupe lors des pauses
par exemple, afin de donner l'occasion aux collaborateurs d'extérioriser
les éventuels incompréhensions et les petites tensions. Ces
dernières, si elles ne sont pas évacuées rapidement,
peuvent s'accumuler et constituer des conflits larvés qui se manifestent
tôt ou tard de manière violente.
C'est ce que le manager doit absolument éviter, des
affrontements ouverts entre collaborateurs qui peuvent constituer des points de
non-retour, des causes de démission ou de démotivation des
collaborateurs, sans compter l'ambiance malsaine et stressante qui en
résulterait. Parmi les solutions pratiques qui contribuent à
apaiser le climat social au sein d'une entreprise, on peut citer la boite
à suggestions, très simple à mettre en place, où
tous les employés peuvent faire leurs remarques, critiques et
suggestions, dont devra tenir compte le manager. Ce dernier doit être
impartial s'il veut que le sentiment d'équité domine dans
l'entreprise et que ses jugements soient acceptés par tous les
collaborateurs.
Le conflit a effectivement une utilité. Il faut
l'identifier pour le gérer, mais surtout ne pas chercher à
l'étouffer, un conflit larvé peut conduire à une violence
brute, focalisée sur la personne, l'organisation ou soi-même.
ANNEXES
ANNEXE(1):OBJET DE LA CONVENTION
COLLECTIVE
PREVENTION ET REGLEMENT DES CONFLITS DE TRAVAIL
:
Partie (1) : Prévention et règlement des
conflits individuels de travail:
Article 260 :
Constitue un conflit de travail tout différend tel que
défini par la législation du travail.
Article 261 :
Tout travailleur en situation litigieuse doit soumettre sa
requête par écrit à la hiérarchie directe, laquelle
est tenue de réserver une suite dans les huit (8) jours qui suivent la
date de la saisie.
Article 262 :
Dans le cas où la hiérarchie sollicitée
ne répond pas à la requête dans la limite du délai
fixé à l'article 261, le travailleur peut saisir l'instance
susceptible de régler leconflit en question ou la direction de
l'employeur.
Article 263 :
La direction est tenue de notifier sa réponse dans la
limite de 15 jours.
Article 264 :
En cas de non réponse ou d'une réponse
insatisfaisante totalement ou partiellement dans les quinze (15) jours, le
travailleur peut saisir l'inspection dutravail.
Article 265 :
En aucun cas le travailleur ne peu saisir directement
l'inspection du travail sansavoir épuisé au préalable les
procédures internes du règlement des conflits individuels
de travail. En vue de prévenir les conflits de travail,
les litiges devront nécessairement être étudiés
paritairement entre l'employeur et les délégués
syndicaux.
Partie (2) : Prévention et règlement
des conflits collectifs du travail :
Article 266:
Constitue un conflit collectif de travail régi par les
dispositions de la présente convention et conformément à
la loi, tout désaccord relatif aux relationssocioprofessionnelles et aux
conditions générales de travail entre les travailleurs
etl'employeur, non résolu dans le cadre des réunions
périodiques et des procédures deconciliation prévues par
la législation en vigueur et la présente convention.
Article 267 :
Dans le cadre de la prévention des conflits
collectifs, l'entreprise et les représentants syndicaux des travailleurs
se réunissent périodiquement pour examineren commun la situation
des relations socioprofessionnelles.
Article 268:
La périodicité des réunions
prévues à l'article ci-dessus est fixée par les accords
collectifs conclus entre l'entreprise et les représentants des
travailleurs.
Article 269 :
L'employeur est tenu de se prononcer lors de la
réunion suivante sur tous les points examinés et non
résolus.
Partie(3) :Organes de participation
:
Article 270 :
La participation des travailleurs à la vie de
l'entreprise est assurée par lesdélégués du
personnel regroupés en comité de participation.
Article 271:
La constitution du comité de participation, son mode
d'élection, son rôle et son fonctionnement doivent être
conformes aux positions législatives et règlementaires en
vigueur.
Article 272:
Les attributions du comité de participation sont
fixées par la loi.
Article 273 :
Le comité de participation se réunit au moins
deux fois par trimestre sur convocation de son président ou de
l'employeur. La durée de la réunion initiée
ouacceptée par l'employeur n'est pas déductible du crédit
horaire alloué aux délégués dupersonnel.
Article 274:
Les délégués du personnel sont membres
de droit de la commission paritaire d'hygiène et de
sécurité.
Article 275:
Outre la participation à la commission
d'hygiène et de sécurité, les
délégués du personnel reçoivent les informations
qui leur sont communiquées chaque trimestre par
l'employeur et veillent à l'exécution des
dispositions applicables en matière d'emploi,
de sécurité, d'hygiène et celles
relatives à la sécurité sociale.
Article 276 :
Les délégués du personnel disposent d'un
crédit horaire mensuel de dix (10) heures payées par l'entreprise
comme temps de travail pour l'exercice de leur mandatsauf durant leur
congé annuel.Ils ont cependant la faculté de cumuler de
répartir entre eux les crédits horairesmensuels qui leur sont
accordés après accord de l'employeur.
Article 277 :
L'employeur doit mettre à la disposition du
comité de participation les moyens nécessaires pour son
fonctionnement.
Article 278 :
Dans l'exercice de leurs activités professionnelles,
les délégués du personnel sont soumis aux dispositions
législatives, règlementaires et conventionnelles relativesaux
droits et obligations des travailleurs.
TABLES DES MATIERES
Introduction
..........................................................................27
SECTION (1) : Concepts et définitions
................................28
1- Définitions
.........................................................................28
1-1Qu'est-ce-que le conflit ?
...............................................29
1-2 Les conditions des conflits
..............................................29
2- Les différents types de conflit
..........................................30
2-1 Les conflits constructifs ou destructifs
..........................30
2-2 Les conflits d'intérêt et
d'identité.................................. 30
2-3 Les conflits d'autorité et les conflits de pouvoir
...........31
2-4 Les conflits de concurrence ou de rivalité 31
2-5 Les conflits de génération 31
2-6 Le conflit mimétique 31
2-7 Le conflit d'opinion ou idéologique 31
2-8 Le conflit déclaré/le conflit latent ou
larvé
/le conflit refoulé 31
2-9 Le malentendu 32
3-Distinguer un conflit d'un problème 33
4- Les raisons des conflits 34
SECTION(2) : Les caractéristiques des conflits 41
1-Les sources du conflit 41
1-1Les sources liées au fonctionnement de
l'organisation 41
1-2 Les sources psychologiques 42
2- Les phases du conflit 42
3- Avantages et inconvénients des conflits 44
3-1Les avantages 46
3-2Les inconvénients 48
SECTION (3) : Les niveaux de conflits 52
1-Le conflit intrapersonnel 53
2-Le conflit interpersonnel 55
3-Le conflit intragroupe 59
4-Le conflit intergroupes 60
5-Conflit intraorganisationnel 60
SECTION (4) : Les conflits culturels au sein des organisations
64
Conclusion 66
C H A P I T R E III : Gérer les conflits dans les
organisations
Introduction 68
SECTION(1) : Les principaux modes de gestion (de
l'élimination à la
collaboration) 69
1-L'évitement 72
2-L'accommodation 74
3-La confrontation 75
4-La collaboration 78
5-Le compromis et la négociation 79
SECTION (2) : La négociation 81
1-Les différents techniques de négociation 82
1-1 La technique des pivots 82
1-2 Les techniques de maniement du temps 82
1-3 La technique « point par point » 82
1-4 La technique des jalons 83
1-5 La technique des bilans 83
1-6 La technique des quatre marches 83
2-Les aspects éthiques de la négociation 83
3-Les divers types de négociations en milieu
organisationnel 84
4-Culture et négociation 85
5-Les stratégies de négociation 85
5-1 La négociation distributive 86
5-2 La négociation raisonnée 86
6-Les obstacles les plus fréquents à la
négociation 88
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