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Impact de la violence faite à  la femme dans le foyer sur les résultats scolaires des enfants.


par Patient Kwokwo Mwema
Université Libres des Pays des Grands Lacs - Licence en Sciences de l’Education 2019
  

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2. Effets de la violence conjugale sur les enfants

Différents auteurs on présenter ce que peuvent être les effets de la violence conjugale sur les enfants. Et parmi autant de ceux-là qui ont réalisés différents travaux dans ce sens, citons : La docteur Karen Sadlierprésente ces effets des violences conjugales sur cinq périodes de l'enfance dont :

- Avant la naissance : les violences conjugales peuvent avoir comme effets pour la grossesse : risque de fausse couche, risque de décès néo-natal, accouchement prématuré, souffrance foetale, hyper sensibilité au stress, etc.

- Bébé de 0-2ans : retard staturo-pondéral, pleurs excessifs, perturbation de l'alimentation et du sommeil, hyper adaptation, etc.

- Entre 3-5ans : anxiété, colère, peur, régulation inadaptée des émotions, hypovigilance, déficience verbale et intellectuelle, destruction des biens, cruauté envers les animaux, difficulté de séparation, etc.

- Entre 6 et 11ans : impact négatif sur l'estime de soi, retrait émotionnel, perfectionnisme, confusion et ambivalence, mauvais résultats scolaires, crainte d'être victime ou abandonné, comportement de séduction et de manipulation, etc.

- Entre 12 et 18ans : actes agressifs, comportements à risque (drogue, alcool, scarification), difficulté scolaires (baisse des résultats, absences, décrochage), retrait émotionnel, fugue, grossesses précoces, prostitution, délinquance, dépression, suicide, etc.

Pour C. Vaisselier-Novelli et C. Heim (2006, pp.203-207), les risques pour les enfants des mères violentées d'être eux-mêmes victimes serait de 6à15 fois plus élevé. Le rapport décrit précisément les impacts des violences conjugales sur la santé des enfants. Ils peuvent être :

- Des lésions traumatiques : blessures accidentelles ou intentionnelles de la part de ses deux parents. Les blessures peuvent être de tous types et de localisations différentes.

- Des troubles psychologiques : troubles du sommeil, cauchemar, troubles de m'alimentation, anxiété, angoisse, état dépressif, syndromes post-traumatiques,

- Des troubles des comportements et de conduite : le climat de violence qui règne à la maison et la terreur engendrée par cette violence déséquilibrent l'enfant et peuvent provoquer en lui un désintérêt et le désinvestissement scolaire, agressivité, et violence, fugue et délinquance, conduite additive, et toxicomanie, idée suicidaire t tentatives de suicide, suicide ;

Cet auteur poursuit en disant que ces enfants sont susceptibles de reproduire les actes de violences comme moyen de résoudre les conflits, soit actuellement soit plus tard dans une vie de couple.

Pour Gagnier (2015, p. 5) il faut donc lire entre les lignes et se montrer à l'écoute de tout enfant qui manifeste un ou plusieurs des signes suivants :

- Agressivité, agitation, impulsivité;

- Irritabilité, réactions violentes lors de conflits;

- Opposition face à l'autorité;

- Difficulté sur le plan scolaire (faibles résultats scolaires, difficulté à se concentrer);

- Comportements délinquants (mensonges, vandalisme, décrochage scolaire, fugues...);

- État dépressif, anxiété, idées suicidaires;

- Difficultés dans les relations sociales, tendance à s'isoler.

Selon Savard (2017, pp. 7-10), les conséquences sont observables dès la naissance chez le nourrisson qui très souvent refuse catégoriquement de s'alimenter, pleure sans raison apparente ou, au contraire, ne manifeste aucune émotion de façon à se faire oublier. Les centres de protection maternelle infantile observent souvent un retard staturo-pondéral, des troubles de l'attention, mais aussi des retards au niveau du développement ainsi que des maladies chroniques répétées. Lorsqu'il est plus âgé, l'enfant rencontre des difficultés scolaires (Huth-Bocks, Levendosky, Semel, 2001). En classe, il a du mal à rester concentré et attentif. Il refuse de faire son travail scolaire le soir ou en retarde sans cesse l'heure. Il rencontre aussi des difficultés pour retenir les leçons et réaliser les exercices. Ce manque général d'intérêt pour les apprentissages va l'amener à rencontrer des difficultés scolaires aussi bien observables au niveau des notes que de son comportement.

Ces enfants ont en effet du mal à établir des relations interpersonnelles significatives avec leur entourage, que ce soit avec les professeurs, les membres de leur famille ou les pairs. Ils peuvent être considérés comme étant hyperactifs par les professeurs de par leur comportement en classe. Face à l'adulte, l'enfant adopte aussi bien des comportements de séduction, que de manipulation ou d'opposition. Les problèmes comportementaux se manifestent également dans l'interaction avec leurs camarades (Fortin, 2005). Ils ont en effet tendance à se replier sur eux-mêmes, à s'isoler en refusant de s'ouvrir aux autres et faire confiance. De plus, ils réagissent en général de manière impulsive et vont résoudre leurs problèmes par de la violence ou de l'agressivité, ce qui amène les autres enfants à s'éloigner d'eux.

Certains sont gravement traumatisés par ce qu'ils ont vécu et développent un syndrome de stress post-traumatique (Chemtob& Carlson, 2004). Ils ne parviennent pas à assimiler leurs expériences de violence et vont rester hantés par les souvenirs, les sentiments et les pensées sans parvenir à les oublier, ces derniers pouvant même ressurgir dans les cauchemars que fait l'enfant.

Au niveau affectif, il apparaît que ces enfants sont souvent tristes, anxieux, dépressifs, ont une faible estime d'eux-mêmes. Ils possèdent également des relations d'attachements insécurisées à l'origine de certaines craintes et peurs face au monde qui les entoure, qui apparaissent souvent disproportionnées. L'enfant perçoit sa famille comme étant divisée entre l'abuseur contrôlant et cruel, habituellement le père, et la victime, souffrante et sans ressources, souvent la mère. Il peut conclure que le monde dans lequel il évolue est un lieu dangereux et terrorisant, l'amenant à une extrême méfiance et de l'hyper vigilance.

Certains enfants présentent des problèmes d'apprentissage scolaire, d'hyperactivité ou des difficultés d'attention, pouvant conduire à un retard scolaire (Beaudoin et al., 1998; Gleason, 1995; Moore et al., 1981; Boutin, 1998). Une étude portant spécifiquement sur la prévalence des problèmes de développement et scolaires des enfants exposés à la violence conjugale révèle des résultats particulièrement préoccupants : chez les enfants d'âge scolaire, 37% ont déjà manqué l'école parce que leur mère avait été violentée, 30% ont doublé une année, 46% présentent des problèmes scolaires et 75% des problèmes de comportement à l'école; chez les enfants d'âge préscolaire, 39% présentent un retard de développement, ce qui les rend plus vulnérables à de futurs problèmes à l'école (Wildin et al., 1991).

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