2. Effets de la violence
conjugale sur les enfants
Différents auteurs on présenter ce que peuvent
être les effets de la violence conjugale sur les enfants. Et parmi autant
de ceux-là qui ont réalisés différents travaux dans
ce sens, citons : La docteur Karen Sadlierprésente ces effets des
violences conjugales sur cinq périodes de l'enfance dont :
- Avant la naissance : les violences conjugales peuvent
avoir comme effets pour la grossesse : risque de fausse couche, risque de
décès néo-natal, accouchement prématuré,
souffrance foetale, hyper sensibilité au stress, etc.
- Bébé de 0-2ans : retard
staturo-pondéral, pleurs excessifs, perturbation de l'alimentation et du
sommeil, hyper adaptation, etc.
- Entre 3-5ans : anxiété, colère,
peur, régulation inadaptée des émotions, hypovigilance,
déficience verbale et intellectuelle, destruction des biens,
cruauté envers les animaux, difficulté de séparation,
etc.
- Entre 6 et 11ans : impact négatif sur l'estime
de soi, retrait émotionnel, perfectionnisme, confusion et ambivalence,
mauvais résultats scolaires, crainte d'être victime ou
abandonné, comportement de séduction et de manipulation, etc.
- Entre 12 et 18ans : actes agressifs, comportements
à risque (drogue, alcool, scarification), difficulté scolaires
(baisse des résultats, absences, décrochage), retrait
émotionnel, fugue, grossesses précoces, prostitution,
délinquance, dépression, suicide, etc.
Pour C. Vaisselier-Novelli et C. Heim (2006, pp.203-207), les
risques pour les enfants des mères violentées d'être
eux-mêmes victimes serait de 6à15 fois plus élevé.
Le rapport décrit précisément les impacts des violences
conjugales sur la santé des enfants. Ils peuvent être :
- Des lésions traumatiques : blessures
accidentelles ou intentionnelles de la part de ses deux parents. Les blessures
peuvent être de tous types et de localisations différentes.
- Des troubles psychologiques : troubles du sommeil,
cauchemar, troubles de m'alimentation, anxiété, angoisse,
état dépressif, syndromes post-traumatiques,
- Des troubles des comportements et de conduite : le
climat de violence qui règne à la maison et la terreur
engendrée par cette violence déséquilibrent l'enfant et
peuvent provoquer en lui un désintérêt et le
désinvestissement scolaire, agressivité, et violence, fugue et
délinquance, conduite additive, et toxicomanie, idée suicidaire t
tentatives de suicide, suicide ;
Cet auteur poursuit en disant que ces enfants sont
susceptibles de reproduire les actes de violences comme moyen de
résoudre les conflits, soit actuellement soit plus tard dans une vie de
couple.
Pour Gagnier (2015, p. 5) il faut donc lire entre les lignes
et se montrer à l'écoute de tout enfant qui manifeste un ou
plusieurs des signes suivants :
- Agressivité, agitation, impulsivité;
- Irritabilité, réactions violentes lors de
conflits;
- Opposition face à l'autorité;
- Difficulté sur le plan scolaire (faibles
résultats scolaires, difficulté à se concentrer);
- Comportements délinquants (mensonges, vandalisme,
décrochage scolaire, fugues...);
- État dépressif, anxiété,
idées suicidaires;
- Difficultés dans les relations sociales, tendance
à s'isoler.
Selon Savard (2017, pp. 7-10), les conséquences sont
observables dès la naissance chez le nourrisson qui très souvent
refuse catégoriquement de s'alimenter, pleure sans raison apparente ou,
au contraire, ne manifeste aucune émotion de façon à se
faire oublier. Les centres de protection maternelle infantile observent souvent
un retard staturo-pondéral, des troubles de l'attention, mais aussi des
retards au niveau du développement ainsi que des maladies chroniques
répétées. Lorsqu'il est plus âgé, l'enfant
rencontre des difficultés scolaires (Huth-Bocks, Levendosky, Semel,
2001). En classe, il a du mal à rester concentré et attentif. Il
refuse de faire son travail scolaire le soir ou en retarde sans cesse l'heure.
Il rencontre aussi des difficultés pour retenir les leçons et
réaliser les exercices. Ce manque général
d'intérêt pour les apprentissages va l'amener à rencontrer
des difficultés scolaires aussi bien observables au niveau des notes que
de son comportement.
Ces enfants ont en effet du mal à établir des
relations interpersonnelles significatives avec leur entourage, que ce soit
avec les professeurs, les membres de leur famille ou les pairs. Ils peuvent
être considérés comme étant hyperactifs par les
professeurs de par leur comportement en classe. Face à l'adulte,
l'enfant adopte aussi bien des comportements de séduction, que de
manipulation ou d'opposition. Les problèmes comportementaux se
manifestent également dans l'interaction avec leurs camarades (Fortin,
2005). Ils ont en effet tendance à se replier sur eux-mêmes,
à s'isoler en refusant de s'ouvrir aux autres et faire confiance. De
plus, ils réagissent en général de manière
impulsive et vont résoudre leurs problèmes par de la violence ou
de l'agressivité, ce qui amène les autres enfants à
s'éloigner d'eux.
Certains sont gravement traumatisés par ce qu'ils ont
vécu et développent un syndrome de stress post-traumatique
(Chemtob& Carlson, 2004). Ils ne parviennent pas à assimiler leurs
expériences de violence et vont rester hantés par les souvenirs,
les sentiments et les pensées sans parvenir à les oublier, ces
derniers pouvant même ressurgir dans les cauchemars que fait l'enfant.
Au niveau affectif, il apparaît que ces enfants sont
souvent tristes, anxieux, dépressifs, ont une faible estime
d'eux-mêmes. Ils possèdent également des relations
d'attachements insécurisées à l'origine de certaines
craintes et peurs face au monde qui les entoure, qui apparaissent souvent
disproportionnées. L'enfant perçoit sa famille comme étant
divisée entre l'abuseur contrôlant et cruel, habituellement le
père, et la victime, souffrante et sans ressources, souvent la
mère. Il peut conclure que le monde dans lequel il évolue est un
lieu dangereux et terrorisant, l'amenant à une extrême
méfiance et de l'hyper vigilance.
Certains enfants présentent des problèmes
d'apprentissage scolaire, d'hyperactivité ou des difficultés
d'attention, pouvant conduire à un retard scolaire (Beaudoin et al.,
1998; Gleason, 1995; Moore et al., 1981; Boutin, 1998). Une étude
portant spécifiquement sur la prévalence des problèmes de
développement et scolaires des enfants exposés à la
violence conjugale révèle des résultats
particulièrement préoccupants : chez les enfants d'âge
scolaire, 37% ont déjà manqué l'école parce que
leur mère avait été violentée, 30% ont
doublé une année, 46% présentent des problèmes
scolaires et 75% des problèmes de comportement à l'école;
chez les enfants d'âge préscolaire, 39% présentent un
retard de développement, ce qui les rend plus vulnérables
à de futurs problèmes à l'école (Wildin et al.,
1991).
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