SIGLES ET ABREVIATIONS
CVC : Conseil de lutte contre les Violences Conjugales
FPSE : Faculté de Psychologie et des Sciences de
l'Education
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
P : page
Pp : pages
RDC : République Démocratique du Congo
SOTRAKI : SOciété des TRAnsports du KIvu
ULPGL : Université Libre des Pays des Grands
Lacs
UNESCO :Organisation des nations unies pour
l'éducation, la science et la culture
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
La violence au sein du couple, longtemps
considérée comme une question d'ordre privé, est devenue
un sujet de préoccupation importante pour les pouvoirs publics en
particulier et la société en général. Ainsi,
l'introduction en 2004 par l'Etat de la poursuite d'office a lancé un
signal fort : l'Etat intervient désormais dans la sphère
privée pour protéger les victimes. Ce changement majeur de
paradigme a impliqué une prise de conscience politique de la
gravité du phénomène et une volonté d'agir au sein
des institutions directement concernées par la thématique, par
exemple : justice, police, hôpitaux, aide aux victimes. (Balz, 2018,
p.2)
Pour Jaffe, Sudermann et Reitzel cités par Lessard
(2003, p. 6), la violence conjugale constitue un problème social
considérable dans la société nord-américaine. Selon
dans la très grande majorité des situations de violence conjugale
(95%), c'est la femme qui est victime des agressions de son conjoint. Dans les
années 70, le mouvement féministe a fortement contribué au
développement des services offerts aux femmes victimes de violence
conjugale.
Par la suite, dans les années 80, les chercheurs ont
commencé à s'intéresser aux enfants qui vivaient dans ces
types de familles. Les premières études portèrent surtout
sur les conséquences de la violence conjugale chez les enfants qui y
sont exposés, puis des programmes d'intervention furent
élaborés. Actuellement, les chercheurs travaillent principalement
sur l'évaluation des programmes existants et sur l'identification des
facteurs de protection. En outre, les chercheurs et les intervenants
réalisent de plus en plus la nécessité de définir
une stratégie d'intervention concertée et intersectorielle qui
inclut l'ensemble des organismes concernés par la problématique.
Les enfants exposés à la violence conjugale
constituent donc une cible d'intervention assez récente. En 1999,
Sudermann et Jaffe ont produit un excellent document synthétisant la
problématique des enfants exposés.
La violence conjugale a de graves conséquences sur
l'enfant qui y est exposé. Celui-ci verra souvent plusieurs
sphères de sa vie en être affectées. Malgré cela, il
demeure souvent silencieux, par crainte ou par honte, tentant de camoufler le
mieux possible la situation de violence à laquelle ses parents et lui
sont confrontés. La violence constitue de nos jours un
phénomène qui est malheureusement largement répandu et qui
se présente sous plusieurs formes. Parmi celles-ci, c'est la violence
conjugale qui s'avère la plus prédominante au sein de notre
société. Il est en effet courant d'entendre par l'entremise des
médias qu'une femme a été brutalisée par son
conjoint ou, à l'extrême, qu'elle a été froidement
assassinée (Amélie Mathieu, 2001, p.3).
Comme l'a dit Amélie Mathieu, toutes les
activités quotidiennes d'un enfant qui est exposé à la
violence conjugale se verront handicapées parce qu'il ne parvient pas
à digérer cette situation. Lorsqu'il voudra se concentrer sur une
telle ou telle autre activité, il se verra contraint par sa conscience
et ses raisonnements de la faire convenablement, pur encore lorsqu'il s'agit
d'une activité scolaire, celapose problème parce qu'une
déconcentration à ce genre d'activité, marque le
début de l'échec.
Il n'est pas rare non plus que les enfants assistent aux
scènes de violence de leurs parents. Selon la Santé Canada
(1996), 40 à 80% des enfants provenant d'un milieu familial violent sont
témoins des sévices subis par leur mère. De ce nombre, on
estime que 30 à 40% subissent également la violence (Jaffe, Wolfe
& Wilson, 1990 cités par Amélie Mathieu, 2001, p.12).
Le repérage de cette problématique en situation
clinique s'avère toutefois très délicat puisque les
enfants font montre de nombreuses défenses. Il est en fait difficile
d'évaluer adéquatement les enfants provenant d'un foyer dans
lequel il y a de la violence conjugale puisque plusieurs d'entre eux
s'interdisent d'en parler soit par crainte de subir des sévices en
retour, soit par simple loyauté envers le parent abuseur, lequel
achète souvent leur silence (Malchiodi, 1990; Royer & Drouet, 1986;
Van Hutton, 1994 cité par Amélie Mathieu, 2001, p.12).
Le recours aux diverses méthodes projectives peut
s'avérer une alternative valable pour accéder au monde interne de
l'enfant et lui permettre dès lors de se mettre sur la voie d'exprimer
ses souffrances, voire de s'en libérer.
La violence dans les relations de couple constitue un grave
problème social. Les personnes concernées, de même que la
société dans son ensemble, en subissent les conséquences
qui se révèlent souvent sévères. En faisant de la
violence au sein du foyer un délit poursuivi d'office en 2004, l'Etat a
lancé un signal fort : la violence au sein du couple n'est pas une
affaire privée.
Lorsqu'il ya violence dans le foyer, les enfants y sont
victimes directs ou indirects vue que leur scolarité est aussi
menacée par cette situation du faite que si c'est la maman qui s'occupe
quotidiennement dans ses travaux, elle ne sera pas en mesure de le faire vue
qu'elle est dans ses colères. Il peut arriver que ce n'est pas la
scolarité qui n'est pas affectée et d'autres activités de
l'enfant sont affectées comme par exemple pour le bébé,
cette maman ne pourra pas s'occuper d'elle comme il se devait, loin des
enfants, même le mari aussi sera affecté dans le sens où sa
femme ne pourra pas s'occuper de lui comme elle le faisait avant cette
situation.
Il convient par ailleurs de relever que la révision de
la législation sur les personnes étrangères a
apporté une amélioration dans la mesure où le fait
d'être victime de violence au sein du couple est désormais pris en
considération lorsque les autorités examinent une demande de
prolongation ou d'octroi d'un droit de séjour.
La lutte contre la violence envers les femmes d'une
manière générale, et contre la violence dans le couple en
particulier, préoccupe de plus en plus les organes internationaux,
nationaux et locaux et est reconnue comme une tâche
d'intérêt public. Cette tendance s'illustre notamment au travers
de mesures arrêtées dans la politique de lutte contre la
criminalité du Procureur général et du Conseil d'Etat
à partir de 2012.
De même, de nombreuses études et recherches
mettent en évidence les fonctionnements de ce phénomène de
violence au sein du couple, dans le but d'en améliorer la connaissance,
et par conséquent la prise en charge.
L'investissement du canton de Fribourg pour la mise en place
d'un concept de lutte contre la violence au sein du couple et son impact sur la
famille s'inscrit dans ce contexte.
Par conséquent, l'impact de la violence au sein du
couple sur les individus directement concernés mais aussi sur les
proches, les conséquences à long terme sur la santé et le
psychisme des victimes ainsi que les coûts directs et indirects que cela
engendre sont autant d'éléments qui ont motivé le Conseil
d'Etat du canton de Fribourg à faire de la lutte contre la violence au
sein du couple une priorité par le biais d'un concept cantonal.
A la suite de la proposition d'un groupe de travail
interdisciplinaire, créé en 2001, de mettre sur pied un projet
d'intervention, le Conseil d'Etat a institué, par arrêté du
15 novembre 2004, une Commission ad hoc contre la violence au sein du couple
(CVC).
En tenant compte des structures déjà existantes,
le Conseil d'Etat a demandé à la CVC d'élaborer un concept
interdisciplinaire de lutte contre la violence au sein du couple dans le canton
de Fribourg.
Cette commission composée de représentants
d'institutions et de services concernés par la thématique de la
violence au sein du couple a alors élaboré des propositions de
mesures à prendre pour atteindre des objectifs précis dans la
lutte contre la violence au sein du couple. Ces éléments
constituent le présent concept du Conseil d'Etat. Les rares travaux de
recherche consacrés à la question montrent pourtant qu'à
l'heure actuelle, les enfants sont peu pris en compte dans le traitement des
situations de violence conjugale susceptibles d'expliquer qu'un enfant qui
accompagne par exemple sa mère blessée aux urgences (ou au
commissariat) ne reçoit aucune attention spécifique et que sa
situation ne soit pas non plus transmise pour évaluation à des
professionnels compétents, sont multiples.
Il peut s'agir d'un manque de temps et de moyens
alloués aux interventions, d'une méconnaissance de la
problématique a fortiori dans ses incidences sur les enfants ou encore
d'une segmentation et d'un cloisonnement des formes de prises en charge. De
leur côté, les services de protection de l'enfance ayant
identifié une situation de violence conjugale peuvent éprouver
des difficultés à travailler cette problématique dans le
cadre de leur intervention, considérant qu'elle relève de
l'intimité du couple, tandis que le mandat de protection de l'enfance
ciblerait exclusivement la relation parent/enfant (Trocmé N. 2007
cité par Nadège Séverac, 2012, p.9).
Le risque est alors que la violence conjugale, bien
qu'identifiée comme facteur de danger, demeure comme une zone aveugle,
limitant sérieusement la porte des mesures prises pour protéger
l'enfant (Frechon I., Marquet L., Séverac N. 2011 cité par
Nadège Séverac, 2012, p.9).
Pour le journal Sud-Africain « The Citizen of
Johannesburg » (2019, p.7), au moins trois femmes meurent chaque jour
sous le coup de leur mari, selon les dernières statistiques, qui
montrent que les violences conjugales ont atteint des proportions
catastrophiques.
PourMazambi (2018, p. 3), dans certaines cultures congolaises,
lorsqu'un mari bat sa femme, beaucoup considèrent cela comme normal.
Cependant, jusque-là aucune législation spécifique ne
réprimande exactement les violences conjugales comme le souhaiteraient
les activistes des droits de la femme.
Elle poursuit en disant que la peur de divorcer est un des
facteurs qui décourage la femme à dénoncer un mari
violent.
C'est aux vues de tout ce qui vient d'être dit dans les
lignes qui précédent que nous nous posons des questions
ci-après :
Ø Quelles sont les formes des violences conjugales que
les femmes subissent le plus souvent ?
Ø Quels effets ont-t-elles sur les résultats
scolaires des enfants qui y sont exposés ?
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