Discussion des résultats
Cette partie de ce travail cherche à mettre en relief
les résultats obtenus et les différentes théories
auxquelles se fonde cette étude, mais aussi faire une comparaison avec
les résultats obtenus par d'autres chercheurs sur les thématiques
communes à celle-ci.
Il résulte du premier palier 1 qu'il n'existe pas de
lien entre la forme juridique et l'avis de l'entreprise si en cas
d'opportunité d'affaires, celle-ci pourrait ouvrir son capital aux
nouveaux actionnaires/associés. Ces résultats contredisent ainsi
l'idée selon laquelle la forme juridique serait un obstacle pour une
entreprise de recourir au capital-investissement pour financer ses projets de
développent.
Le palier 2 qui a cherché à trouver la
correspondance entre le type d'actionnariat et l'ouverture du capital/de
l'actionnariat de l'entreprise, il en résulte qu'il existe un lien
significatif entre les deux. L'on observe que les entreprises pratiquant
l'actionnariat anonyme ou salarié sont souvent disposés à
recourir au capital-investissement alors que celles pratiquant l'actionnariat
familial s'y opposent.
Ces résultats se rapportent aux résultats de
Marsat, et al. (2014) portant sur la structure de l'actionnariat et la
performance de l'entreprise, selon dans les sociétés
anonymes, il existe un niveau maximal de détention des parts par un seul
actionnaire, et que dépasser ce niveau cela induirait
négativement sur la rentabilité de l'entreprise. Il en va de
même pour L. et Schatt (2005), dans leur étude sur la «
Structure de propriété et communication financière des
entreprises françaises », ils montrent que lorsque le publique
détient une grande part du capital de l'entreprise, les dirigeants de
celle-ci communiquent mieux les informations sur la situation financière
de l'entreprise.
L'opposition des entreprises à actionnariat familial
peut aussi s'expliquer non seulement par l'étude de Hau & Stoskopf
(2005) expliquant que les entreprises familiales ont l'obligation de se
transmettre de génération à génération, mais
aussi celle de Chalie & Du boys (2011), démontrant que les
entreprises familiales distribuent moins de dividendes, ce qui serait une
source des conflits. Ce palie répond ainsi mieux à notre question
de problématique. En analysant notre tableau disjonctif, et si nous
pouvons étendre l'échantillon de cette étude à
toute la ville de Lubumbashi, nous remarquerons que celle-ci compte plus
d'entreprises familiales. D'où nous pouvons dire que la raison de cette
réticence des entreprises de la ville de Lubumbashi de recourir au
capital investissement pour leur financement est que bon nombre d'elles ne sont
que des entreprises familiales.
Dans le palier 4 nous avons analysé s'il existe un lien
entre l'ouverture de l'actionnariat de l'entreprise et la conséquence
qu'engendrerait cette action sur la rentabilité de l'entreprise entant
que mode d'augmentation du capital. Les résultats de ce palier montrent
qu'il en existe pas de lien. L'ouverture de l'actionnariat étant un
moyen de financement de l'entreprise, ceci nous renvoie à dire que les
raisons qu'annoncent les entrepreneurs pour justifier leur opposition à
cette action ne sont pas fondées du point de vue managérial.
Selon les résultats de ce palier, 69% d'entreprises
augmenteraient leur rentabilité si elles augmentaient leur capital.
Cette situation est soutenue par la théorie des couts selon laquelle
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l'entreprise jouirait des économies d'échelle en
augmentant sa taille. Malheureusement de toutes ces entreprises qui
augmenteraient leur rentabilité, 60% sont contre l'ouverture de leur
actionnariat pour des raisons déjà expliquées et qui sont
renchéries au plier 5. Quant aux 28% d'entreprises estimant que
l'augmentation du capital diminuerait leur rentabilité ou les 3% pour
lesquelles elle resterait inchangée, cela s'explique par la
théorie des couts des transactions. Cette théorie suggère
que l'accroissement de la taille de l'entreprise engendre des couts de gestion
supplémentaires pouvant induire négativement à la
rentabilité de l'entreprise. Cette théorie justifie ainsi le
refus de certaines entreprises quant au recours au capital-investissement.
Le palier 5 de cette analyse faisant correspondance entre les
raisons des entreprises de ne pas ouvrir le capital aux nouveaux actionnaires
et leur avis d'y recourir ou pas, établit un lien entre les deux
variables en l'étude. Elle aboutit à l'affirmation de
l'hypothèse selon laquelle : Il existe de
lien entre les raisons de ne pas ouvrir le capital aux nouveaux actionnaires et
l'avis d'y recourir ou pas, cela signifie que les entrepreneurs fondateurs ont
la crainte de perdre le contrôle ou une partie de des dividendes de leurs
entreprises en acceptant d'autres actionnaires. Hormis les raisons
avancées au 4ème palier déterminant les
conséquences de l'augmentation du capital sur la rentabilité de
l'entreprise, ce 5ème palier vient affirmer notre
première hypothèse de recherche.
Si les entrepreneurs ou les gestionnaires d'entreprises ne
peuvent ouvrir l'actionnariat de leurs entreprises aux tierces par crainte de
déstabilisation ou de perte contrôle par l'actionnaire majoritaire
ou du fondateur, ce comportement peut se justifier par la théorie
d'agence. Selon cette théorie, l'entrée de nouveaux actionnaires
peut engendrer des conflits d'agence du type II. C'est-à-dire qu'il
résulterait des conflits entre l'actionnaire majoritaire et les
actionnaires minoritaires. Ces conflits dits d'intérêts
donneraient naissances à des couts dits d'agence. D'où la raison
pour laquelle, si nous pouvons étendre ces résultats à
toute la population de notre étude, nous dirons que : craignant la
dilution de leur pouvoir et les conflits qui en résulteraient, 67%
d'entreprises de la ville de Lubumbashi ne peuvent ouvrir leur
capital/actionnariat aux tierces.
Comme esquissé dans l'introduction, en RDC, comme dans
la ville de Lubumbashi ne dispose que des PME comme entreprises appartenant aux
nationaux. Il relève de des résultats de l'étude de
Abdeljalil (2002 ; p.221) cité par Fadoua & Radi (2017), que
l'augmentation du capital par les apports de nouveaux actionnaires est plus
ouverte chez les grandes sociétés cotées en bourse alors
que chez les PME, elle est généralement fermée. Cette
fermeture s'explique par le fait que les actionnaires majoritaires des PME sont
soucieux de la préservation de leur indépendance ainsi que leur
pouvoir, autrement dit, de la dilution de leur contrôle sur l'entreprise.
Ainsi, les résultats de notre étude s'accommodent aux
résultats de cet auteur car notre échantillon n'était
constitué que des PME.
La prédiction de l'avis de l'entreprise sur l'ouverture
du capital/actionnariat a été l'objet d'analyse dans le
6ème palier de cette étude. Il a été
question de tester un modèle de prédiction constitué des
variables prédictives suivantes : la taille de l'entreprise
(Taille), la part de l'actionnaire majoritaire (Act.
Maj.), le taux d'endettement de l'entreprise (End.),
le taux de rentabilité de l'entreprise
(Rentabilité), et le nombre d'actionnaire que compte
l'entreprise (Nb. Act.). Les résultats de l'analyse
rejettent les quatre premières variables du modèle. Ainsi, seul
le nombre d'actionnaire que compte l'entreprise peut prédire si celle-ci
peut faire appel à de nouveaux actionnaires/associés. Sachant que
les entreprises familiales ont en moyenne un ou
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deux actionnaires, cette situation de ce palier se rapporte
aux résultats précédents démontrant que la ville de
Lubumbashi compte plus d'entreprises familiales et qui sont contres l'ouverture
du capital/actionnariat. Contrairement à la littérature montrant
que le niveau d'endettement peut conduire l'entreprise d'ouvrir son
actionnariat pour s'offrir plus de liquidité, les résultats de
cette étude n'établissent aucune corrélation entre ces
deux variables. Il en va de même pour la taille, le taux d'endettement ou
pour la part détenue par l'actionnaire majoritaire.
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