Deuxième chapitre
PRESENTATION DU CHAMP EMPIRIQUE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
Ce chapitre s'élargit sur deux grandes sections : La
première porte sur la présentation du champ empirique de
l'étude qui comprend les acteurs et institutions concernés par
l'ouverture de l'actionnariat dans la ville de Lubumbashi. Celle-ci s'articule
sur deux points : le premier consistera à l'élaboration d'une
analyse PESTEL de l'environnement des demandeurs et offreurs effectifs ou
potentiels de l'ouverture de l'actionnariat et le deuxième point analyse
les demandeurs et offreurs effectifs ou potentiels de l'ouverture de
l'actionnariat dans les entreprises de la ville de Lubumbashi. Ainsi, la
seconde partie du chapitre quant à elle consistera à
présenter la méthodologie et les techniques de collecte et
traitement des données pour cette étude.
1. Analyse PESTEL du champ empirique
L'analyse PESTEL est un outil d'analyse stratégique
dont l'objectif est d'étudier le macro-environnent de l'entreprise afin
de permettre à celle-ci d'atteindre ses objectifs par la mise en place
des stratégies adéquates en tenant compte de son environnement.
Il est un moyen de pérenniser l'entreprise en prenant des
stratégies anticipatives compte tenu de son environnement
macro-économique. L'analyse PESTEL permet de surveiller les risques et
les opportunités que pourrait rencontrer l'entreprise sur son
marché. Il s'agit d'une analyse globale de l'environnement de
l'entreprise évaluant six facteurs qui forment l'acronyme PESTEL :
Politique, Economique, Socioculturel, Technologique, Ecologique et
Légal.
Avant de faire l'analyse des demandeurs et offreurs effectifs
ou potentiels de l'ouverture de l'actionnariat, qui est l'objet même de
cette étude, il convient de faire avant tout une analyse de leur
macro-environnement dans lequel ils évoluent. Cela nous permettra de
comprendre les contraintes, les menaces et opportunités qui s'offrent
pour une telle opération.
C'est ainsi que nous présentons de manière
synthétique l'analyse PESTEL de la ville de Lubumbashi dans un tableau
faisant une lecture des éléments de l'analyse PESTEL. Ce tableau
décrit de manière globale, synthétique et fidèle
l'état de l'environnement de notre champ empirique.
Afin de contextualiser cette analyse à cette
étude, Il s'en suivra une section consacrée à l'analyse de
l'offre et la demande potentielles ou effectives de l'ouverture du capital. Il
sera question de pouvoir identifier qui seraient les offreurs et demandeurs
d'ouverture de l'actionnariat dans la ville de Lubumbashi. Avant d'arriver
à tout cela, nous présentons les éléments de
l'analyse PESTEL sous la figure suivante
25
Figure 6 : Éléments de l'analyse
PESTEL

SOCIAL
Education, mode et tendance, style de vie, santé, ect.
Entreprise et son marché
TECHNOLOGIQUE
Découvertes, RáD, Aide à l'innovation,
transformer des technologies
LEGAL
Législation, propriété
industrielle, Normes, Droits des contrats, Droit du travail, ect.
POLITIQUE
Stabilité politique, politique monétaire,
politique fiscale, etc.
ECONOMIQUE
Croissance, taux d'intérêt, taux d'inflation,
pouvoir d'achat, etc.
ECOLOGIQUE
Météo et climat, Energies propres, Recyclages,
Règlementations, etc.
Source :
https://www.creer-mon-business-plan.fr>
consulté le 12/06/2020 à 15H21
1.1. Offre ou offre potentielle de l'ouverture de
l'actionnariat
La littérature révèle que plus ou moins
80% des PME congolaises ont des difficultés voir souffrent de
l'exclusion à l'accès au financement par le bais des banques
commerciales. Cette exclusion se manifeste par les conditions établies
par les banques pour l'octroi des crédits, notamment les garanties mais
aussi les taux d'intérêts jugés exorbitants qu'imposent les
banques à leurs débiteurs. Ces taux d'intérêts sont
généralement justifiés par certaines structures du taux
directeur dicté par la Banque centrale. Signalons que le taux directeur
de la BCC a été caractérisé par une forte
instabilité ces trois dernières années variant entre 20%,
16%, 2% , 14% en 2018, puis de 14% à 9% en 2019 et actuellement pour des
raisons d'assouplir le choc économique dit à la pandémie
de Covid-19, la BCC veut baisser son taux directeur à 7% comme
26
l'indiquent les sites de Radio Okapi et Digital Congo
.8 Nous présentons dans le tableau suivant les taux
d'intérêts en cas de financement d'une entreprise par l'une de
grandes banques opérant à Lubumbashi, le cas de la Banque
Commerciale du Congo (BCDC en sigle),
Tableau 2 : Taux d'intérêts en
cas financement d'une entreprise par de la BCDC
|
CDF
|
USD
|
EURO
|
|
Facilité d'avance sur salaire
|
|
Taux d'intérêt
annuel
|
28%
|
20%
|
18%
|
|
Taux d'intérêt
annuel en cas de dépassement
|
35%
|
24%
|
24%
|
|
Crédit amortissable
|
|
Frais de dossier
|
1% + TVA
|
1% + TVA
|
1% + TVA
|
|
Taux d'intérêt
annule
|
25% + TVA
|
18%
|
18%
|
|
Taux d'intérêt
annuel sur
impayés
|
35%
|
24%
|
24%
|
Source :
https://www.bcdc.cd>nos-tarifs-en
(consulté le 12/6/2020 à 12H50
Il s'avère que plusieurs entreprises ne sont pas
à mesures de supporter ce cout en cas de financement par la banque. Par
ailleurs, notre littérature explique ensuite les avantages que
présente l'ouverture du capital comme source de financement et le
rôle crucial de cette opération dans le développent et la
croissance rapide de l'entreprise.
Vu ce qui précède, il convient de dire que plus
ou moins 80% des PME de la ville de Lubumbashi sont concernées par cette
étude malgré des cas particuliers qui se soustrairaient par leur
caractère d'entreprises familiales ou de leur forme juridique tel que
présenté dans la littérature.
Selon la théorie des couts, pour certains secteurs, il
existe une taille minimale requise que doit atteindre une entreprise pour
opérer dans un secteur donné. En analysant cette théorie,
la ville de Lubumbashi est loin d'en faire une exception. Cette ville est
réputée « ville minière ». Néanmoins, il
existe moins d'entreprises à capitaux congolais oeuvrant dans ce
secteur. La raison peut s'expliquer par la somme importante du capital que doit
disposer une entreprise pour assumer le coup de ce secteur. Ce qui explique que
les grandes réalisations dans ce secteur reviennent
généralement aux firmes multinationales au détriment des
petites entreprises congolaises ne disposant pas d'assez de capitaux.
8
www.digitalcongo.net et
www.radiookapi.net
visités le 10/6/2019 à 14H30 et 14H45
27
Actuellement on assiste à une éveille de
conscience dans le chef des habitants ainsi que des dirigeants lushois, prenant
en considération le rôle du secteur agricole. Ce dernier longtemps
laissé à l'abandon, avec toutes les conséquences que cela
présente sur la vie socio-économique de la ville voir même
de la province.
Voilà pourquoi actuellement nous voyons
l'émergence de fermes aux alentours de la ville. Ces projets
s'inscrivent dans l'objectif de lutte pour l'autosuffisance en produits
agroalimentaires de la province du Haut-Katanga en général et de
la ville de Lubumbashi en particulier. Certes, on ne peut pas arriver à
cet objectif que par des investissements importants dans l'agriculture moderne,
en remplacement de l'agriculture vivrière. Or, comme le secteur des
mines, l'agriculture demande de capitaux importants pour acquérir des
outils couteux et des technologies avancées pour une production capable
à répondre au besoin actuel. D'où une
nécessité pour l'Etat, les collectivités, la province et
même les particuliers voulant se lancer dans ce secteur de trouver un
moyen sûr de financement, avec des capitaux stables.
Hormis les secteurs des mines et de l'agriculture, d'autres
secteurs de la vie économique de la ville de Lubumbashi sont
caractérisés par une concurrence sans précédent.
Selon la littérature, la taille joue un rôle important dans la
compétitivité de l'entreprise. Ceci nous renvoie à dire
que toute entreprise qui souhaiterait bien se positionner sur son
marché, et qui, trouve de difficultés de financer ses projets,
l'ouverture de son capital aux nouveaux associés ou actionnaires serait
salutaire.
Pour clore cette section, nous retenons que les potentiels
offreurs de l'ouverture de l'actionnariat dans la ville de Lubumbashi sont les
entreprises minières, les entreprises du secteur agro-alimentaire,
l'État, les collectivités (ETD), la province et les entreprises
des autres secteurs qui souhaiteraient mieux se positionner sur leurs
marchés.
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