3.2. CONSEQUENCES DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES
DE 201868
A. COMPOSITION DU PARLEMENT EN 2019
ASEEMBLEE NATIONALE
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SENAT
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Front commun pour le Congo : 341
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Front commun pour le Congo : 98 sièges
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sièges
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Lamuka : 112 sièges
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Lamuka : 7 sièges
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Cap pour le changement : 47 sièges
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Cap pour le changement : 3 sièges
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Sénateur à vie : 1 siège
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Source : CENI, 2019
Le 24 janvier 2019, en accord avec le calendrier de la CENI,
Tshisekedi prête serment et devient le cinquième président
de la
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République démocratique du Congo. Il prend ses
fonctions le 25 janvier. Il s'agit de la première transition pacifique
dans le pays.
Confronté à un parlement très largement
acquis au président sortant, Tshisekedi met plusieurs mois à
négocier un accord de coalition entre sa coalition et celle du FCC. Le
président élu doit alors composer avec l'administration de son
prédécesseur.
Les élections sénatoriales de mars 2019 ne font
qu'accroitre sa mise en minorité, le FCC décrochant la
quasi-totalité des sièges de sénateurs, élus par
les députés provinciaux dans un contexte d'achat de leurs voix
qui provoque l'indignation des partisans du président. De nombreux cas
de députés provinciaux se faisant acheter leurs voix entre 20000
et 50000 dollars par les candidats sénateurs les plus offrants sont
révélés. Plusieurs membres de l'administration Kabila,
visée par les sanctions internationales, font en effet monter les
enchères en cherchant à s'assurer une immunité par un
siège à la chambre haute. La coalition Cash de Tshisekedi ne
réunit ainsi que trois sièges, bien en deçà de ce
que son nombre de députés provinciaux pouvait laisser
espérer.
La majorité écrasante remporté au
Sénat comme à l'assemblée nationale par la coalition FCC
de l'ex président Joseph Kabila lui donne désormais le pouvoir de
faire réviser par voie parlementaire la Constitution du pays ou encore
de mettre en accusation le chef de l'État en exercice, Félix
Tshisekedi.
La colère de ses partisans amène le
président nouvellement élu à suspendre les nominations des
sénateurs, à reporter sine die l'élection des gouverneurs,
et à ordonner au procureur général d'enquêter sur
les allégations d'achat de voix. La suspension est cependant
levée moins de deux semaines plus tard, suscitant une polémique
quant à la volte-face présidentielle. Le chef de l'État
aurait subi des pressions de la part du Front commun, allant jusqu'à la
menace d'une destitution par le parlement.
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