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Regroupements politiques et processus électoral en RDC. Enjeux et défis.


par Elie BANZA MUKANDA Bamu
UNILU - Licence 2019
  

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SECTION 3 : EFFETS DES ALLIANCES ET COALITIONS POLIQUES DE 2006-2020

3.1. LES CONSEQUENCES DES ALLIANCES ET COALITIONS POLITIQUES DE 2006-201167

Les alliances et coalitions politiques en République Démocratique du Congo ne seraient pas comme ailleurs dans les démocraties consolidées ou non une modalité pratique de conquête ou d'exercice de pouvoirs, encore moins une recette destinée à construire le sens démocratique ou à assurer les équilibres politiques nécessaires à la stabilité des institutions et aussi à la cohésion nationale. Le jeu des alliances et coalitions politiques sont liées en RDC à l'essence même de la politique congolaise et à la nature particulière du pouvoir politique qui en découle.

Ce jeu qui prend dans cette contrée le nom de front commun (1960, négociation de l'indépendance), d'alliance (nom de partis) ou de regroupements politiques (lois électorales) de mouvement national (nom de partis) de coalitions (constitutions) de majorité ou d'opposition, de forces démocratiques ou d'union sacrée, apparaît lié à la construction même du champ politique avant de concerner les pratiques du pouvoir politique.

A. Jeu d'alliances et système de partis

Au regard de la Constitution du 18 février 2006 et de la loi sur les partis politiques, le jeu d'alliances aurait pour vocation de garantir le multipartisme en vue de faciliter la mise en oeuvre du parlementarisme rationnalisée destinée à stabiliser la gouvernance républicaine et démocratique. Les alliances devraient exercer leur fonction stratégique de faire des élections de 2006 et de 2011 des occasions véritables de choix. Car, c'est le fait qu'aucun parti ne put en lui-même constituer une alternative de rechange qui obligea à ces additions qui pourtant ne réussirent pas à restaurer le champ politique de compétitions électorales tant attendue.

Les partis politiques, les alliances et coalitions ont en effet manqué à leur devoir de se constituer en véritables machines de production de victoire pour le compte des candidats autour desquels ils se sont prétendument formés. Leur utilité fonctionnelle aura été sérieusement compromise. En 2006, comme en 2011, les alliances et coalitions n'ont pas pu régenter les

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compétitions électorales et pour le prouver, le candidat de la majorité aux présidentielles s'est présenté deux fois de suite en candidat indépendant tandis que les candidats de l'opposition étaient dans l'impossibilité de désigner le plus compétitif d'entre eux. Les alliances entre candidats n'auront pas été celles entre les formations politiques. Aux élections de 2011 nombre de ces alliances n'ont pas pu fonctionner ; l'ancienne Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP) s'est muée en plateforme dite la majorité présidentielle (MP) obligeant le Palu à s'obliger vis-à-vis du président de la république au nom de l'arrangement politique de 2006 d'où l'Udemo de Zanga s'était retiré ...

L'UDPS ou Tshisekedi dût bénéficier des alliances du Soutien à Etienne Tshisekedi (SET) et de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) à l'impossibilité d'une alliance ou union de l'opposition, le problème ayant été celui de désigner un candidat unique. Le contexte de misère et de pauvreté ne rendait pas possible la formation des alliances car à droite comme à gauche, tout le monde était en recomposition. La tactique pour les partis au pouvoir avait été la multiplication à l'infini des partis politiques pour miser sur la préférence tribale et/ou locale, au détriment de la compétitivité globale qui aurait permis d'évaluer leur capacité de mobilisation et de persuasion de l'électorat. Les alliances ont plus été des facteurs de dilution des partis plutôt que d'être des espaces de partenariat politique dans lesquels chaque allié aurait dû conserver sa marge de manoeuvre au regard des attentes et par rapport au projet ou programme politique auquel il aurait librement souscrit. Ce qui aurait pu permettre aux partis politiques d'adapter leurs orientations et leurs alliances dans le cours de la législature sans forcément provoquer une crise.

Le parti, l'alliance ou la coalition politique sert encore à la réunion de moyens de campagne mais moins à la réalisation des objectifs de la gouvernabilité de l'Etat et de la cohésion nationale. La politique se dépolitisant en se privatisant, la sociologie des alliances congolaise devient difficile à comprendre. La composition politique par le jeu d'alliances et de coalitions obéirait en RDC aux calculs d'opportunités tactiques dépourvus d'exigence de doctrines et d'idéologies qui auraient eu besoin de profondeurs stratégiques. Mais il reste vrai cependant qu'en RDC, comme en France, la dialectique majorité-opposition, en dépit du fléchissement qu'elles peuvent connaître, conserve une portée régulatrice du jeu politique.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo