La communauté internationale et la crise en Syrie. Enjeux, défis et perspectives.par Didier CHIGANGU MUNGUAKONKWA Université officielle de Bukavu - Graduat en Relations Internationales 2015 |
2. ETAT DE LA QUESTIONTout travail scientifique, tout choix d'étude et de méthode en sciences sociales suppose une théorie du progrès scientifique qui est à son tour cumulatif, c'est-à-dire qu'il n'est pas l'oeuvre d'un seul homme mais d'une quantité des gens qui revissent une critique, qui ajoutent et élaguent ; pour faire date, il faut associer son travail à ce qui a été fait, à ce qui se fait1(*). Pour TANGUY DE WILDE D'ESTEMAEL2(*), résoudre un conflit comme celui qui a éclaté en Syrie depuis 2011 tenait à priori de l'équation internationale impossible. Partant, toute tentative de l'UE de peser sur cette question pouvait-elle être autre chose qu'une quête sceptique. Il apparait en effet qu'une intervention internationale se plaçant au-dessus de la mêlée était dès le départà la fois improbable et très peu souhaitée, alors que plusieurs États soutenaient clairement eux un des deux camps. Intervention résolue impossible et passivité indifférente impensable. Pour ce faire, la gestion du cas syrien cumule les difficultés d'action propres à la communauté internationale et fait saillir les limites diplomatico-stratégiques propres de l'UE. Selon cet auteur, intervenir au sein d'un Etat tiers pour y mettre fin à un massacre et/ou à un conflit est devenu un exercice qui récolte souvent plus de critiques que de victoire. L'intervenant, quel qu'il soit, se voit reprocher pêle-mêle d'agir à tel endroit plutôt qu'à tel autre, trop précipitamment ou trop tardivement, trop longtemps ou pas assez, trop faiblement ou trop fortement, sans stratégie de sortie de crise ou avec des desseins cachés, etc. David RUZIE montre quela guerre apparait, de nos jours comme un moyen démodé de résoudre les conflits et les perfectionnements militaires ayant considérablement transformés le dénouement des hostilités. Il serait peu opportun de s'entendre logiquement sur ces questions3(*). Il se borne donc à relever les différentes étapes de l'élaboration des règles internationales du droit de la guerre, les conventions humanitaires et la répression des infractions au droit de la guerre et au droit humanitaire. Par contre, ANASTASIE SHYEKA pense avec une vision plus large qu'il existe plusieurs mécanismes de traitement des conflits. On peut noter parmi eux : « la force, les décisions juridiques, l'arbitrage, la négociation, la médiation et la réconciliation »4(*). Après l'analyse des travaux qui précèdent, nous constatons que les auteurs répriment la guerre et cherchent à trouver les procédures ou mécanismes de la résolution cette dernière. La communauté internationale, par le biais des tenants du droit de veto et leurs alliés n'en est pas moins intéressée. Les enjeux adjacents à la problématique du conflit syrien sont de nature inclusive et font que ledit conflit prend une tournure de plus en plus complexe. Jean Pierre VETTOVAGLIA5(*) affirme que la révolution syrienne est pourtant arrivée dernière dans la Série des soulèvements du « printemps arabe », donc sans surprise majeur, mais se développement durent maintenant depuis 1860 lors de la naissance des premiers mouvements nationaliste Arabe en Syrie. La guerre en Syrie, ainsi renvoi à un exemple de l'éternel conflit qui déchire les terres saintes. Sur cette question, il est évident que les clivages Est-Ouest, Occident tiers-monde, sont sans pertinence. Si nous imaginons ce que ça peut entrainer en terme d'alliance, le risque est grand de tomber dans une guerre mondiale ou interviendraient les grandes puissances. Partout le conflit Syrien s'est déjà aggravé et internationalisé jusqu'à attirer les influences de l'extérieur et impliquer les grandes puissances et toute la communauté internationale. Désormais, les progrès d'un peuple ne doit pas toujours être mesuré par le chemin qu'il a parcouru.6(*) Le problème dont il est question ici, est à la base des menaces de la paix et de la sécurité internationale comme le prouve avec forte démonstration, la situation en Syrie. Nous allons approfondir ici, la contribution de la communauté internationale dans la guerre en Syrie dont nous constatons la participation des différents acteurs des relations internationales, y compris spécialement l'Organisation des Nations Unies. Outre l'incapacité de maintenir la paix et la sécurité en Syrie quand il le faut, d'intervenir lorsqu'il n'est pas encore trop tard, ne seraient que l'expression de « l'impuissance de cette communauté internationale ».7(*) Les leaders Syriens savent bien que les luttes politiques dans lesquelles ils s'engagent doivent aboutir à des mauvais résultats, mais ils en restent indifférents. Dès lors, des conflits syriens, la communauté internationale était présente en Syrie mais elle n'a pas pu prévenir ou arrêter la guerre, d'où nous soulevons une équivoque de savoir si : « aurait-on pu prévenir la crise syrienne et éviter cette guerre meurtrière faisant sombrer le pays ? » Ce travail n'est qu'une continuité sur les questions relatives au conflit Syrien et la contribution de la communauté internationale dans la résolution des conflits internationaux. Nous pensons ainsi qu'au fur et à mesure que les jours passent, les faits se transforment et l'histoire se réécrit, tout celui qui s'intéresserait à ces questions Syriennes pourra donc bien les approfondir effectivement. * 1WRIGHT MILLS, Cité par NDAY WA MANDE MASCOCH, Cours des méthodes de recherche en sciences sociales,Bukavu,UOB,FSSPA,G2 RI,2010-2011,Inédit * 2TANGUY DE WILDE D'ESTEMAEL, La « communauté internationale » L'UE et la Syrie, d'une impossible gestion à une convergence limitée, CECRI, Louvain, 2016, P. 1 ; 2 * 3D. RUZIE, Droit international public, Mémentos 18°Ed., Paris, Dalloz, 2006, P.25 * 4A. SHYEKA, La résolution des conflits en Afrique des grands Lacs, revu critique des mécanismes internationaux ; Kigali 2004, P.225 * 5JP VETTOVAGLIA et alii, Prévention des crises et promotion de la paix vol. III. Déterminants des conflits et nouvelles formes des préventions, Bruxelles,Ed Burulant, 2013 p.795 * 6MONUC, « le rôle et la mission des institutions politiques poste - électorale en RDC : un nouveau départ ». In MONUC Magazine, vol IV, N°33, Novembre 2006, p.4 * 7O. CHARLE, Les secrets de la justice internationale, Paris, Burulant, 2005, p.61 |
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