Investissements et croissance économique. Cas des secteurs de l’énergie et de l’eau au Bénin.par Mahougnon Raymonde Marie Claire HOUANGNI Ecole nationale d'économie appliquée et de management - Diplôme d'Ingénieur Statisticien Economiste 2017 |
2. REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE2.1. Revue de littératureL'analyse des relations entre les investissements dans les secteurs de l'énergie et de l'eau et la croissance économique exige une revue de littérature sur les différents théories et travaux empiriques sur le sujet. Cette dernière nous permettra de prendre connaissance des travaux déjà effectués dans le domaine afin de déterminer la méthodologie adéquate pour l'atteinte des objectifs de la présente étude. Les relations de causalité entre l'investissement dans les secteurs de l'énergie et de l'eau et la croissance économique n'ont pas fait l'objet d'étude statistique à notre connaissance. Le sujet le plus abordé s'appariant à cette étude est l'analyse de la relation de causalité entre la consommation de l'énergie électrique et la croissance économique. Toutefois, les résultats de nos recherches sont présentés selon une approche théorique et une approche empirique. 2.1.1. Approche théorique2.1.1.1. Approche théorique de l'investissement public2.1.1.1.1. Fondement de l'Action PubliqueDans la Théorie générale, Keynes (1936) met l'accent sur le rôle des dépenses publiques dans la relance économique par un processus multiplicateur. A la fin des années 1960 et au début des années 1970, alors que se dissipe l'euphorie liée à la croissance économique, le monde assiste à un retour en force de thèses libérales qui s'attaquent à la macro-économie keynésienne. Ainsi, l'apparition de la stagflation - développement simultané de l'inflation et du chômage- remet en cause la loi de Phillips5(*) (1958). On a alors expliqué les difficultés croissantes des années 1970 par les effets secondaires des politiques keynésiennes. Avec Friedman6(*) (1968), le monétarisme est devenu le premier grand courant anti-keynésien. En allant au-delà de ses premières critiques du keynésianisme concernant la réalité du mécanisme du multiplicateur budgétaire, Friedman a déstabilisé la macro-économie standard en réinterprétant la loi de Phillips. Son raisonnement a permis de mettre en cause toute la logique du keynésianisme. Cependant, les études économétriques ne permettent pas de trancher nettement ce débat entre keynésiens et monétaristes. Selon que les auteurs des modèles sont ou non partisans de l'«effet d'éviction», leurs résultats confirment (Spencer et Yoke, 7(*)1970) ou infirment (Blinder et Solow,8(*) 1973) cette thèse. Force est de conclure que le débat sur l'efficacité à court terme de la politique budgétaire n'a pas été tranché par les tests économétriques (Aftalion et Ponvet, 9(*)1981). Cette conclusion se trouve renforcée par l'école des anticipations rationnelles (Muth10(*), 1961; Lucas11(*), 1972) qui, en cherchant à donner un fondement micro-économique aux recommandations macro- économiques des monétaristes, conduit à une position «radicale»: l'inefficacité totale des politiques de régulation conjoncturelle, qu'elles soient budgétaires ou monétaires (Sargent et Wallace,12(*) 1975). Ainsi, les dépenses publiques ont fait l'objet de différentes interprétations selon les courants de la pensée économique, principalement à travers les modèles de croissance qui ont révélé des répercussions très différenciées des différentes composantes des dépenses sur les variables macro-économiques et sur le bien-être. Dès lors, une kyrielle de travaux aussi bien théoriques qu'empiriques se sont penchés sur la question pour justifier le bien fondé des dépenses publiques en capital humain. * 5 Relationship between unemployment and the rate of change of money wages in the UK 1891-1957, A.W.H. Phillips, Ecomica, 1958 * 6The role of monetary policy, Milton Friedman, the American Ecomic Review, 1968 * 7The crowding out of private expenditure by fiscal policy actions, Spencer R. and W. Yoke * 8 Cité dans Documentation économique volume 39, p51 * 9 Le monétarisme, Florin Aflalion et Fabrice Poncet, 1981 * 10Rational Expectations and the Theory of Price Movements, John Muth, Econometrica, 1961 * 11Expectations and the neutrality of money, Robert Lucas, journal of economy, 1972 * 12Rational, expectations and the theory of economic policy, Thomas Sargent and neil Wallace |
|