REPUBLIQUE DU NIGER
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CABINET DU PREMIER MINISTRE
251658240
MEMOIRE DU FIN DE CYCLE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DU
NIVEAU II DE L'ENAM
ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES COLLECTIVITES
TERRITORIALES DU TCHAD : CAS DE LA COMMUNE URBAINE D'ABECHE
Présenté par :
Tuteur de stage
Nom : Yassine
Nom : Chézalbé
Prénom : Abdramane OUMAR
Prénom : NGABE
Niveau : II
Fonction : Chef de service des
Section : Administration
Générale affaires
générales
Promotion : 2014
Grade :
Administrateur Civil
Année Académique :
2017-2018
REMERCIEMENTS
Nous adressons nos remerciements à Monsieur ABDOU
BACHAROU Souleyman, Directeur Général du Développement
Régional et Local au Ministère du Développement
Communautaire et de l'Aménagement du Territoire (MDC/AT), pour son
l'encadrement et ses judicieux conseils.
Nous adressons également nos remerciements au corps
enseignant de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) pour
la qualité de l'enseignement dispensé durant toutes ces
années et, notamment au Directeur Général (DG) de l'ENAM,
Monsieur BOUCAR ABBA KAKA pour son accompagnement pédagogique.
Nous exprimons notre profonde gratitude à l'endroit
à notre famille pour son soutien moral, financier et ses précieux
conseils.
Nos remerciements vont à l'endroit de tout le personnel
de la commune d'Abéché pour leur accueil chaleureux et la
richesse de leur contribution.
Nos remerciements vont aussi à mes grands-frères
Monsieur Mahamat Abdramane, Mahamat Nour Abdramane, Soumaine Adam, Abdelkhadre
Mahamat Youssouf et Haroun Mahamat Djouma pour leur soutien moral et
financier.
Enfin, nous remercions tous ceux qui, de près ou de
loin ont contribué à la réalisation de ce travail.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ANCT :Association Nationale des Communes
du Tchad
ANFICT : Agence Nationale de Financement
des Collectivités Territoriales
BAC : Baccalauréat
BEPC : Brevet d'Etudes du Premier
Cycle
CEFOD : Centre d'Etude, de Formation et
de la Documentation
CFGCT : Centre de Formation en Gestion
des Collectivités Territoriales
CNS : Conférence Nationale
Souveraine
CT : Collectivités
Territoriales
CTD : Collectivités Territoriales
Décentralisées
ENA : Ecole Nationale
d'Administration
ENAM : Ecole Nationale d'Administration
et de Magistrature
FAO : Organisation des Nations unies
pour l'alimentation et l'agriculture
FCFA : Franc de la Coopération
Financière en Afrique centrale
FCFA/m² : Franc de la
Coopération Financière en Afrique centrale/ Mètre
carré
FORHOM : Institut Internationale de
Formation et Conseil en Ressources Humaines
h : Heures
Ha : Hectare
hbts/km2 : Habitants par
Kilomètre Carré
INSEED : Institut National de la
Statistique des Etudes Economiques et Démographiques
IUSTA : Institut Universitaire des
Sciences Techniques
kg/ha : Kilogramme/ Hectare
m3 : Mettre cube
MAEP : Mécanisme d'Evaluation par
les Paires
MAT/SP/GL : Ministère de
l'Administration du Territoire, de la Sécurité Publique et de la
Gouvernance Locale
MCD : Ministère Chargé de
la Décentralisation
MDC/AT : Ministère du
Développement Communautaire et de l'Aménagement du Territoire
mm : Millimètre
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONDR : Office National pour le
Développent Rural
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
OXFAM : Oxford Committee for Famine
Relief (Comité pour l'aide à la famine)
PAM : Programme Alimentaire Mondiale
PDC : Plan de Développement
Communal
PIB : Produit Intérieur Brut
PR : Président de la
République
PTA : Plan de Travail Annuel
RGPH : Recensement Général
de la Population et de l'Habitat
SDD : Schéma Directeur de la
Décentralisation
SNV : Organisation Néerlandaise
de Développement
UNABA : Université Adam Barka
UNICEF : Fonds des Nations-Unies pour
l'Enfance
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES
Tableau 1 : répartition des
enquêtées
3
Tableau 2: Evolution de la population
d'Abéché de 2009 à 2016
20
Tableau 3 : état de la production agricole
de la commune d'Abéché (kg/ha)
24
Tableau 4 : Présentation des divers
types d'artisanat
26
Tableau 5 : effectifs des écoliers
27
Tableau 6 : évolution du budget primitif de
la commune d'Abéché (en millions de FCFA)
38
Tableau 7 : évolution des prévisions,
réalisations et taux d'exécutions du budget (en millions de
FCFA)
38
Tableau 8 : réalisation des dépenses
budgétaires de la commune d'Abéché selon la nomenclature
du budget de 2015 à 2017
42
Tableau9 : prévisions et réalisations
du transfert financier de l'Etat de 2015 à 2017 (en millions de
FCFA)
44
Tableau10: répartition du personnel
diplômé de la commune par catégorie en 2017
45
Tableau 11: répartition du matériel
roulant de la commune d'Abéché en 2017
46
Tableau 12 : financement du PDC
60
Figure 1 : carte du Tchad
3
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
Erreur ! Signet non
défini.
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
vi
TABLE DES MATIERES
vii
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
3
1.1 Cadre théorique
3
1.1.1 Justification du choix du sujet
3
1.1.2 Revue critique de la littérature
3
1.1.3 Problématique
8
1.1.4 Hypothèses
11
1.1.5 Définition des concepts
11
1.1.6 Objectifs de la recherche
13
1.1.6.1 Objectif général
13
1.1.6.2 Objectifs spécifiques
13
1.2 Approche méthodologique
13
1.2.1 Choix de la méthode
13
1.2.1.1 Recherche documentaire
14
1.2.1.2 Outils d'investigation
14
1.2.2 Traitement des informations
collectées
15
1.2.3 Difficultés rencontrées
15
CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA COMMUNE D'ABECHE
(AU TCHAD)
17
2.1 Historique de la commune
d'Abéché
17
2.2 Aspects physiques et humains
18
2.2.1 Situation géographique
18
2.2.2 Climat
19
2.2.3 Relief et sols
19
2.2.4 Végétation
20
2.2.5 Evolution de la population
20
2.3 Caractéristiques socioculturelles
21
2.3.1 Organisation sociale
21
2.3.2 Pouvoir traditionnel
21
2.3.3 Gestion foncière
22
2.4 Aspects économiques
23
2.5 Secteurs sociaux
26
2.6 Organisation et fonctionnement de la
commune
28
CHAPITRE III. ANALYSE DE LA GESTION DE LA COMMUNE
D'ABECHE
36
3.1 Mobilisation des ressources de la commune
36
3.1.1 Budget de la commune
36
3.1.2 Préparation et exécution du
budget
37
3.1.3 Evolution du budget de la commune
d'Abéché
38
3.1.4 Réalisation des recettes
38
3.1.4.1 Taxes communales
39
3.1.4.2 Revenus du domaine communal
40
3.1.5 Réalisation des dépenses
42
3.1.6 Dépenses d'investissements
43
3.2 Transfert des compétences et des
ressources de l'Etat vers la commune
44
3.3 Ressources humaines
45
3.4 Ressources matérielles
46
3.5 Autres faiblesses
47
3.5.1 Faible participation de la population
47
3.5.2 Faible pouvoir d'achat
48
3.5.3 Secteur informel
48
3.6 Implication des partenaires
48
3.7 L'apport des ONG et Associations
Nationales
49
3.8 Jumelage de la commune
49
3.9 Difficulté liée à
l'évaluation des actions communales
50
CHAPITRE IV : PLANIFICATION DE LA COMMUNE
D'ABECHE
52
4.1 Plan de développement communal
52
4.1.1 Processus d'élaboration du Plan de
Développement Communal
52
4.1.2 Elaboration du Plan de Développement
de la Commune d'Abéché
54
4.1.4 Mise en oeuvre du PDC
56
4.1.5 Suivi-Evaluation du PDC
57
4.1.5.1 Mécanisme de suivi
58
4.1.5.2 Mécanisme d'évaluation
59
4.2 Mobilisation des ressources pour le financement
du PDC
59
4.3 Mesures d'accompagnements
61
4.3.1 Volonté politique du Maire et du
conseil municipal
61
4.3.2 Respect des principes de la bonne
gouvernance
61
4.4 SUGGESTIONS
62
CONCLUSION
65
BIBLIOGRAPHIE
67
ANNEXES
i
INTRODUCTION
Le Tchad s'est engagé dans la politique de
décentralisation dont les orientations ont été
données à l'issue de la Conférence Nationale Souveraine
(CNS) du 15 janvier 1993 où les participants ont recommandé pour
le Tchad, la forme d'un Etat unitaire fortement décentralisé. Ces
recommandations ont été approuvées par la population le 31
mars 1996 à travers l'adoption de la Constitution qui, dans son titre
XII « Des Collectivités Territoriales Décentralisées
» en son article 202 établit quatre niveaux de collectivités
locales : les communautés rurales, les communes, les
départements et les régions. En plus de la personnalité
morale, la Constitution leur garantit une autonomie administrative,
financière, patrimoniale et économique (art. 203). Ces
mêmes dispositions sont reprises dans la Constitution de la
quatrième (IVème) République du 04 mai 2018. Mais cette
fois-ci avec deux paliers de décentralisation : les provinces et
les communes.
En rapport avec les options qui précèdent, le
pays est organisé sur le plan administratif, en vingt-trois (23)
régions, soixante-sept (67) départements et deux cent
soixante-onze (271) communes. Des élections municipales ont
été organisées dans 42 communes en janvier 2012. Ce sont
vingt et une (21) communes chefs-lieux de région, les dix (10) communes
d'arrondissements de N'Djaména, la commune de la ville de
N'Djaména elle-même, et, dix (10) autres communes chefs-lieux de
département ayant au moins vingt mille (20 000) habitants.
Ainsi, le Schéma Directeur de la
Décentralisation (SDD) du Tchad indique qu'en élisant
démocratiquement leurs représentants au sein des organes de
gestion des collectivités décentralisées, les populations
choisissent ceux qui sont chargés de gérer leurs affaires, et
peuvent aussi exiger d'eux un compte rendu de leur gestion et au besoin les
sanctionner pour mauvaise gestion à travers les urnes. La
décentralisation conduit ainsi à une amélioration de la
performance des collectivités territoriales en offrant à la
population l'opportunité d'exercer, par divers mécanismes
(obligations d'affichage ou de communication de documents, caractère
public des séances...), un contrôle citoyen de proximité.
Le contrôle, la recevabilité et la transparence qui en
découle constituent des volets importants de la bonne gouvernance.
Aussi, pour atteindre les objectifs de la
décentralisation, des dispositions doivent-t-elles être mises en
place pour une meilleure prise de décision par rapport, d'une part,
à l'allocation et l'utilisation des ressources, une participation
efficace des populations et d'autre part, à l'évaluation des
diverses actions publiques. Ceci permettra au CTD d'être performantes.
Ainsi, la performance est définiepar Cédric
GRAIL, VINCENT Lescaillez, et Philippe MENUT comme : « la
capacité à atteindre des objectifs préalablement
fixés, exprimé en termes d'efficacité
socioéconomique, de qualité de service ou d'efficience de la
gestion »1(*).
En fait, cette question de la performance des
collectivités territoriales a été d'un grand
intérêt pour les auteurs et chercheursau cours des
dernières décennies. Ces derniers (auteurs et chercheurs)
trouvent que mesurer la qualité des services et programmes municipaux
est l'une des difficultés les plus courantes dans la mesure de la
performance.
Le problème dégagé est celui de
la faible mobilisation des ressources, la faible implication des populations et
la faible performance des services et agents communaux.
Notre sujet intitulé : « Analyse de la
performance des collectivités territoriales du Tchad : cas de la
commune urbaine d'Abéché » répond à notre
souci de renforcer nos capacités à la fois en matière de
suivi-évaluation et en Gestion Axée sur les résultats au
sein des collectivités territoriales.
Notre étude comprend deux (2) grandes parties :
elle s'intéressera d'abord au cadre théorique, approche
méthodologiqueet à la présentation de la commune
d'Abéché (première partie), ensuite, à l'analyse de
la gestion et à la planification locale (deuxième partie).
CHAPITRE I : CADRE
THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
1.1 Cadre
théorique
Le cadre théorique
comprend la justification du choix du sujet, la revue critique de la
littérature, l'élaboration de la problématique, la
formulation des hypothèses, la définition des concepts, et la
détermination des objectifs de la recherche.
1.1.1 Justification du choix du
sujet
Le choix de notre sujet de mémoire
intitulé : « Analyse de la performance des
collectivités territoriales du Tchad : cas de la commune urbaine
d'Abéché» n'est pas fortuit.
Le souci de traiter un tel sujet est parti du
constant que certains agents et élus de la commune ne donneraient pas le
meilleur d'eux-mêmes pour produire des résultats attendus. La
plupart du temps, le travail d'équipe est fait par quelques-uns
seulement. Cela ne permettra pas à la commune d'être
performante.
Ainsi, ce sujet nous permet
d'analyser le concept de la performance des collectivités territoriales
notamment celle de la commune, de définir ses enjeux et ses contours
afin de contribuer à l'amélioration de la performance de la
commune d'Abéché.
1.1.2 Revue critique de la
littérature
La notion de la performance des
collectivités territoriales a suscité et continue de susciter
l'intérêt de plusieurs auteurs parce qu'elle tente d'apporter des
solutions, parfois empiriques à des concepts importants dans la gestion
de toute organisation: ce sont par exemples les notions d'efficacité,
d'efficience, de moyen, de résultat, et de planification.
Il y a eu d'abord Patrick GILBERT et Jocelyne YALENOIS
(2017), dans leur livre intitulé
« l'évaluation de la performance individuelle », ils
décrivent la performance dans une relation ternaire entre les objectifs
visés (cibles, estimations, projections), les moyens pour les
réaliser (les ressources humaines, matérielles,
financières), les résultats attendus (biens, services produits,
etc.), et les résultats obtenus (biens, produits, services, etc.). Cette
conception de la performance s'applique à tout système
ordonné (individus, organisation, collectivités territoriales,
etc.) qui produit des résultats à partir des ressources de base.
Pour ces auteurs, la performance est mesurée sur trois (3) axes :
la pertinence (le rapport entre les objectifs initiaux et les ressources
acquises pour les atteindre), l'efficience (le rapport entre les
résultats obtenus et les ressources utilisées) et
l'efficacité (le rapport entre les résultats obtenus et les
objectifs initiaux).
Il y a ensuite Le Bay, Maiga et Tiénou
(2007), qui dans leur ouvrage intitulé « Auto
évaluation des performances des collectivités
territoriales : de la conception à la réplication des
outils », ajoutent que l'auto-évaluation s'est
révélée être le meilleur moyen de responsabiliser
les communes, tout en les consolidant. Pour les auteurs, le renforcement de la
communication, de la capacité d'analyse et de la prise de
décision entre acteurs engagés volontairement dans cette
démarche a été identifié comme meilleur atout. Pour
eux, l'auto-évaluation est aussi un moyen d'apprentissage de la
gouvernance locale, qui tient compte de l'existence des différents
contextes selon les communes (taux de lettrés et
d'alphabétisés, capacité de modération, etc.). Ils
ajoutent que ce même outil d'auto-évaluation met l'accent sur la
vision croisée des différents acteurs de la gouvernance locale
(Etat, élus, agents communaux, populations à travers ses
différentes composantes, société civile etc.) qui doivent
s'exprimer sur un certain nombre d'indicateur, repartis selon cinq domaines de
performance (organisation interne, gestion administrative et financière,
mobilisation des ressources, planification et programmation du
développement local, services, produits et réalisation de la
commune). Les résultats obtenus auront beaucoup de chance d'être
approprié par la population.
Ainsi, parmi les principaux facteurs à maitriser
figurent la capacité des élus à pouvoir animer un tel
processus d'auto-évaluation, celle de la commune à mobiliser les
ressources financières nécessaires, mais surtout la
capacité des élus à accepter et exprimer des critiques
constructives. L'objectif de toute politique de performance est de rendre les
communes capables de faire elles-mêmes, régulièrement,
l'analyse de leur situation afin de leur permettre de répondre à
leur préoccupation. Chaque commune devrait pouvoir identifier, suivre et
évaluer : l'évolution de l'exercice de leurs
compétences, pouvoir faire face aux difficultés des
différents acteurs, adopter des solutions et chercher l'appui des
partenaires techniques et financiers.
Quant à Philippe LOTTIAUX(2013), il
s'interroge sur le leadership et le comportement du premier magistrat de la
ville c'est-à-dire le maire. Il distingue dans « Ressources
humaines et collectivités territoriales : nouveaux enjeux,
nouvelles réponses », trois (3) types de profil du
Maire :
- le maire entrepreneur : est acteur du
changement. Il a une véritable dimension entrepreneuriale. Cette
ambition s'accompagne d'une responsabilité budgétaire,
financière et fiscale. Il associe la dynamique économique
à la dynamique sociale, et privilégie la satisfaction des
demandes des collectivités ;
- le maire notable : est celui qui
gère sa ville uniquement dans le souci de sa propre carrière,
pour son intérêt personnel, sans véritable projet pour sa
collectivité. Le portrait-robot du notable peut-être le
suivant : le besoin de reconnaissance sociale ; une grande
difficulté à faire ; une forte capacité à
empêcher. Notons que ces traits peuvent se retrouver à tous les
niveaux hiérarchiques des collectivités ;
- le maire enraciné : est celui
qui ne gère pas, mais se contente de durer. Installer désormais
dans la routine, la fonction de maire est devenue pour lui un métier. Il
a atteint son niveau d'incompétence (dans le sens du principe de Peter),
mais reste fortement consolidé par sa notoriété et ses
réseaux.
C'est pour dire que le comportement et la posture du Maire ont
une influence sur la performance de la commune. Plus le maire fournit des
efforts plus la commune dévient performante.
Pour ce qui est d'Aimé Togodo AZON et Didier
Van CAILLIE (2010), ils indiquent que les simples indicateurs
financiers ne sont plus en mesures de traduire les réalités de la
commune. Dans : « Outils de contrôle de gestion et
performances des collectivités locales : Etat de la
littérature », ils décrivent que le système
financier n'est pas structuré pour communiquer les informations
pertinentes de prises de décision aux agents à l'intérieur
de la commune. Ainsi, la performance doit être vue dans une acception
plus large, appréhender à partir de sa dimension
financière et opérationnelle (dimensions multiples). Pour eux,
dans les collectivités locales, le système de mesure de la
performance peut faire quatre choses :
- aider les municipalités à évaluer
« si la valeur fournie » (contribution) de l'Etat central,
des fournisseurs, des citoyens et des employés est conforme à
celle qui est espérée d'eux ;
- aider les municipalités à évaluer
« si la valeur fournie » (besoin) aux citoyens et usagers
est suffisante (par rapport à leurs besoins) pour qu'ils puissent
continuer d'aider la collectivité locale à atteindre ses
objectifs primaires ;
- aider la collectivité locale dans le design et
l'implantation du processus d'efficience (processus qui contribue aux
objectifs secondaires) ;
- aider les collectivités locales à
évaluer leurs « propriétés
stratégiques », c'est-à-dire aider l'organisation
à évaluer ses planifications et ses contrats, à la fois
implicites et explicites, qu'elle a négociés avec ses partenaires
en l'aidant à évaluer l'effet des objectifs secondaires sur les
objectifs primaires.
Cette thèse est appuyée par
Cédric DRAIL, VINCENT Lescaillez, et Philippe MENUT
(2006), dans : « L'amélioration de la
performance des collectivités territoriales : de l'intention
à la pratique ». Les auteurs se posent une série de
questions relatives à la mesure de la performance. Pour eux, il est
proposé de s'interroger sur les critères permettant de juger le
niveau de performance d'une collectivité. A partir de quel
élément peut-on affirmer qu'une collectivité est
globalement performante ? Peut-on d'ailleurs utiliser un critère
unique pour évaluer la performance « globale » d'une
collectivité ? Il semble que non.
Le critère d'évaluation d'une
collectivité ne peut être exclusivement financier. Une
collectivité est-elle performante lorsque sa situation financière
est saine ?
La liste des critères d'évaluation de la
performance est longue : qualité de services publics, avancements
des projets, attractivité territoriale, mobilisation des acteurs et des
agents, capacité de l'Administration à se moderniser,....Ces
critères pris isolément, sont tous trop réducteurs pour
véritablement permettre d'évaluer la performance d'une
collectivité. Par cette méthode des critères
d'évaluation de la performance, on sent que la mesure de la
performance « globale » d'une collectivité
territoriale pourrait être une « juste et subtile »
combinaison de différents critères ci-dessus.
Emmanuel
Matteudi(2012), quant à lui est
très attentif au rôle de la société civile dans
l'évaluation de la performance d'une commune, à la participation
des habitants, à leur appropriation des projets. Il milite dans son
livre « Les enjeux du développement local en
Afrique » pour un renforcement de la "capabilité" des agents
économiques sur leur territoire, précisant que "la
capabilité se distingue de la capacité, de par la
différence qu'elle fait entre droits ou libertés formels et
droits ou libertés réels."
Le développement territorial en Afrique se construit
avec des collectivités locales qui ont des moyens humains et financiers
encore très limités.
L'idée de Matteudi est appuyée
par Philippe LOTTIAUX qui pense que la gestion des
ressources humaines au sein des collectivités territoriales s'inscrit
aujourd'hui dans un contexte marqué par plusieurs évolutions
majeures : un citoyen de plus en plus exigeant, des contraintes
budgétaires de plus en plus fortes, et une recherche accrue
d'efficience, notamment par la mutualisation des efforts. L'ouvrage accorde une
large partie à la mutualisation des expériences.
En tout état de cause, il faut noter que la performance
est un terme utilisé pour qualifier la qualité du résultat
obtenu par suite d'un investissement, par une entreprise, une
collectivité ou dans un projet. Selon le produit dans lequel
l'investissement a été réalisé, la performance se
référera à différents critères. La mesure de
la performance est un des éléments d'analyse retenue en vue
d'apprécier une organisation.
1.1.3 Problématique
Le passage de la logique de moyens à celle de
résultats dans les communes est fondamental. Son introduction est
dictée par la nécessité d'une gestion optimale des
ressources qui se font de plus en plus rares dans les pays en voie de
développement. L'allocation des ressources fait l'objet de mesure
d'efficience et d'efficacité. Aussi, la prise en compte des aspirations
des populations est devenue une exigence. Cet élément oblige la
commune à s'inspirer des pratiques du privé, pour être
performante.
Le pilotage de la performance est une nécessité
pour la commune. A ce titre, il permet :
- à la population de s'assurer que les deniers publics
sont utilisés de façon efficiente et que l'Administration
réponde au mieux à leur besoins ;
- au gestionnaire de la commune de se fixer des objectifs
clairs et d'avoir une plus grande marge de manoeuvre dans l'exécution de
ses missions.
Mais, il est difficile aujourd'hui de définir les
contours et les enjeux de la performance des collectivités
territoriales. Cette difficulté ne favorise pas sa promotion ainsi que
son développement au sein de ces dernières.
Plusieurs freins à son développement sont
à préciser. Tout d'abord, en ce qui concerne les ressources
humaines, il faut noter que les procédures de recrutement des agents
communaux ne se font pas de manière efficiente, la gestion du personnel
de la commune d'Abéché ne s'appuie pas sur des critères de
mesures de performance, ni sur des mesures d'incitation à celle-ci.
Quant à la formation, il faut préciser
que globalement, les élus, et agents de la Mairie ne
bénéficient pas suffisamment de formation continue, qu'elle soit
organisée par les Mairies elles-mêmes ou par le Ministère
de tutelle. L'insuffisance de formation ne permet pas aux cadres
d'acquérir de nouvelles compétences.
S'agissant des finances locales, on note une faible maitrise
de la matière imposable, des difficultés de recouvrement et des
retards dans les transferts de compétences et des ressources de l'Etat
aux collectivités. Ce transfert, qu'il soit financier ou technique est
faible.
De plus, la performance d'une commune suppose la mise en
oeuvre d'actions qui nécessitent des financements, d'abord issus des
ressources internes au territoire, puis complétées par des
ressources externes venant de l'Etat, des partenaires au développement,
de la diaspora ou encore des communes étrangères dans le cadre de
la coopération décentralisée.
Cette mobilisation des ressources reste
particulièrement faible dans la commune d'Abéché du fait
de la pauvreté de la population c'est-à-dire le faible revenu de
la population, de l'incivisme fiscal, et de l'accroissement du secteur
informel. Le PIB par Habitant au Tchad est de 860 dollars par an en 2017, et le
taux d'impôt sur vente est de 18% dans la même
période2(*).
Concernant la gestion financière de la commune, il faut
dire que la commune a une comptabilité manuelle,
généralement assez mal tenue et ne pouvant pas retracer avec
fiabilité toutes les opérations requisses : engagement,
liquidation et paiement.
Par ailleurs, le besoin de planifier et de mettre en oeuvre
les projets et programmes de développement issus du PDC avec la
population devient de plus en plus manifeste et est ressenti aujourd'hui
où la prise de décision et la participation sont décisives
pour l'atteinte des actions par et pour la population.
La participation active de la population est essentielle
à toute initiative d'évaluation de performance. Or, dans la
commune, cette dernière est négligeable. Cette façon de
voir les choses engendre très souvent des problèmes liés
à la gestion et à la durabilité des actions de
développement car n'étant pas approprié par les
populations.
Aussi, le manque d'un cadre de concertation dynamique entre le
conseil municipal et les différents partenaires au développement
et l'insuffisance de sensibilisation de la population en majorité
analphabète (plus de 80% de la population abéchoise3(*) est analphabète selon le
PDC) sur les enjeux de la décentralisation et l'absence de reddition
seraient- ils les causes des préjudices au processus de la
décentralisation et par ricochet à la bonne performance de
commune.
La difficulté majeure dans la promotion de
l'utilisation d'un outil d'auto évaluation de performance provient du
fait que les résultats enregistrés par la commune sont
intangibles, à l'instar de l'augmentation de la qualité de vie.
La seconde difficulté découle du fait que les résultats
sont le fruit de partenariats et s'estompent généralement
dès la fin des projets. Il faut également noter la faible
accessibilité de la population aux services sociaux de base, environ 60%
et la faible performance des services techniques communaux (PDC).
Les services de la commune ne sont pas informatisés, ne
sont pas assistésà l'instar des autres communes du Tchad dans
leur fonctionnement par de services techniques déconcentrés de
l'Etat. Seul le comptable est un agent de la Direction Générale
du Trésor et de la Comptabilité Publique.
Toutes ces raisons nous amènent à nous
interroger sur la performance de la commune d'Abéché, sur les
moyens à mobiliser pour une auto-évaluation et sur les
perspectives d'amélioration de la performance.
Comment peut-on mesurer la performance de la commune
d'Abéché?
Quels sont les indicateurs qui permettent de mesurer la
performance de la commune?
Existe-t-il un lien entre performance et planification ?
1.1.4 Hypothèses
Les hypothèses étant le fil conducteur de toute
recherche sociologique, il est proposé pour la présente
étude, deux (2) hypothèses qui sont formulées comme
suit :
- la faible performance des agents communaux est liée
à l'insuffisance d'une stratégie de renforcement des
capacités ;
- la faible mobilisation des ressources financières est
liée à l'inefficacité des collecteurs.
1.1.5 Définition des concepts
Il est nécessaire de définir
systématiquement les concepts fondamentaux de notre sujet.
La décentralisation :
selon le manuel d'information et de sensibilisation sur la
décentralisation au Tchad (2015), la décentralisation est un
système de gestion administrative territoriale. Elle appelle à la
responsabilité des citoyens à se prendre en charge et à
gérer leurs propres affaires par des organes élus. Elle favorise
la réduction de la pauvreté, impulse la bonne gouvernance et
induit le développement local.
Analyse : selon le dictionnaire
Larousse (2016), l'analyse est une étude minutieuse, précise
faite pour dégager les éléments qui constituent un
ensemble, pour l'expliquer et l'éclairer.
La performance : la performance
est un concept polysémique dont l'appréciation dépend du
contexte dans lequel il est employé.
Selon le dictionnaire Larousse (2016), la performance est le
résultat obtenu dans un domaine précis par quelqu'un, une
organisation etc.
Pour Cédric Grail, Vincent Lescailler, et Phillipe
Menut (2006), la performance pour une collectivité territoriale, c'est
parvenir à définir le périmètre de ses actions
publiques (grands projets, engagements électoraux, services publics
rendus), d'en assurer une fourniture à un niveau de qualité et de
coût défini préalablement, avec des moyens et ressources
prévues à cet effet, en se dotant d'un dispositif de pilotage
ayant notamment l'objectif d'évaluer et d'alerter, tout en assurant un
juste et difficile équilibre entre les différents acteurs.
Les collectivités territoriales :
Selon le dictionnaire Larousse (2016), les collectivités
territoriales sont des structures administratives, dotées de la
personnalité morale, qui prennent en charge les intérêts de
la population d'un territoire déterminé. Les Collectivités
Territoriales comprennent les communes, les départements, les
régions et les collectivités à statut particulier.
La commune : D'après le
dictionnaire encarta Junior (2016), la commune est la plus petite
circonscription administrative. Les circonscriptions administratives sont des
divisions du territoire national, qui permettent à l'État de
gérer le pays de manière efficace et égalitaire.
Comme le département ou la
Région, la commune est aussi une collectivité territoriale :
elle a des compétences et des pouvoirs qui la rendent autonome par
rapport à l'État. Elle s'administre donc librement, par des
organes élus : un organe délibérant (le conseil
municipal) et un organe exécutif (le maire et ses adjoints).
La commune : selon la loi N°
002/PR/2000 du 16 février 2000 portant statuts des collectivités
territoriales décentralisées au Tchad, la commune est une
collectivité territoriale dotée de la personnalité morale
et de l'autonomie financière.
Ses habitants sont unis par des liens de solidarités et
de communautés d'intérêt. Elle peut être
constituée de plusieurs arrondissements, quartiers et carrés. Les
arrondissements de certaines communes peuvent être érigés
en communes d'arrondissements.
La commune
urbaine : selon le dictionnaire Larousse
2016, la commune urbaine est une commune appartenant à une unité
urbaine.
Dans le paysage institutionnel du Tchad, il n'y a pas de
commune urbaine, mais celle d'Abéché est dite urbaine du fait de
son urbanisation.
1.1.6 Objectifs de la
recherche
La présente étude est guidée par des
objectifs. Ces derniers sont d'ordre général et
spécifique.
1.1.6.1 Objectif
général
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à l'amélioration de la performance de la commune
urbaine d'Abéché.
1.1.6.2 Objectifs
spécifiques
Les objectifs spécifiques de cette étude sont
de:
-décrire le niveau de performance de la commune;
-expliquer ce niveau de performance et;
- proposer des solutions pour améliorer la performance
de la commune.
1.2 Approche méthodologique
Tout au long de ce travail, il est fait recours à la
méthode hybride, compte tenu de la matière à
étudier. Cette méthode nous a permis d'utiliser le guide
d'entretien comme outil de recherche afin d'avoir des données plus
cohérentes et représentatives.
1.2.1 Choix de la méthode
C'est la collecte et le traitement des informations
nécessaires à la rédaction du travail de recherche. Elle
est réalisée de quatre (4) façons à
savoir :
-la collecte des documents se rapportant à
l'objet (la Revue documentaire);
-l'entretien avec des personnes ressources sur la
question ;
-les recherches sur internet et ;
- l'observation directe.
1.2.1.1 Recherche
documentaire
La collecte des données a débuté par une
revue documentaire au Centre de ressources des communes du Tchad (annexe) ,
à la bibliothèque de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA) du
Tchad, au Centre d'Etude, de Formation et de la Documentation (CEFOD) du Tchad
et à la commune urbaine d'Abéché qui a consisté en
un stage de quinze (15) jours. Ceci a été renforcé par des
recherches sur internet.
Ce qui nous a permis d'avoir une idée claire et de
mettre en cohérence les documents, études et rapports relatifs,
aux finances locales, aux ressources locales, aux acteurs locaux, aux textes
législatifs et règlementaires relatifs à la
décentralisation, aux écrits des auteurs relatifs aux
collectivités territoriales, aux manuels d'informations et de
sensibilisation, et au plan de développement communal.
1.2.1.2 Outils
d'investigation
Sur le terrain, nous avons procédé à
l'administration du guide d'entretien qui est élaboré à
l'intention des acteurs de la commune d'Abéché dont :
- les élus locaux;
- les chefs de services communaux ;
- la population ;
- les associations de la société civile.
Pour ce qui est de l'entretien, il s'agit d'une soixantaine de
personnes réparties dans les six (6) arrondissements de la commune.
Les questionnaires du guide d'entretien sont relatifs aux
attentes de la population locale, aux rapports qu'entretient la commune avec
les autres acteurs du développement, aux moyens financiers, humains,
matériels de la commune, à la participation de la population aux
actions du développement, à la performance des agents de la
commune et au jumelage de la commune dans le cadre
de la coopération décentralisée.
Le tableau suivant montre le nombre des personnes
enquêtées.
Tableau 1 :
répartition des enquêtées
Enquêtes
|
Taille
|
Prévu
|
Réalisé
|
Mode choisi
|
Elus locaux
|
31
|
7
|
4
|
Aléatoire
|
Chefs des services
|
12
|
12
|
12
|
exhaustif
|
population
|
|
50
|
50
|
exhaustif
|
Associations
|
|
6
|
4
|
aléatoire
|
Source : enquête de
terrain, 2017
1.2.2 Traitement des
informations collectées
Le traitement des informations a été
effectué manuellement et leur analyse nous a permis d'établir un
état des lieux et de proposer des solutions et des recommandations pour
une bonne planification des affaires de la commune d'Abéché en
vue d'une meilleure performance.
Un travail qui nous a nécessité la contribution
des personnes ressources qui n'ont d'ailleurs ménagé aucun effort
pour la réalisation du présent mémoire.
1.2.3 Difficultés
rencontrées
L'une des difficultés majeures fut l'acceptation du
stagiaire au niveau de la commune d'Abéché malgré une
demande en bonne et due forme. Il a fallu des plaidoyers pour qu'on nous
accepte comme stagiaire pour une durée de quinze (15) jours dans le but
de nous enquérir des activités de la commune.
La deuxième difficulté réside dans les
hésitations des autorités communales à nous communiquer
les informations relatives au budget primitif communal. Il a fallu
également insister pleinement pour qu'on ait accès audit
document.
La troisième difficulté est liée à
la réticence de certaines personnes enquêtées à
vouloir répondre à nos questions.
Après avoir achevé cette première
étape qui nous a permis d'analyser le cadre théorique et
l'approche méthodologique de notre travail, nous allons aborder dans les
prochaines pages le contexte général de notre étude avec
la présentation de la commune d'Abéché.
CHAPITRE II. PRESENTATION
DE LA COMMUNE D'ABECHE (AU TCHAD)
Ce chapitre fait l'objet de la présentation de la
commune d'Abéché dans tous ses aspects :
géographiques, économiques, sociales, environnementales et
socioculturels.
2.1 Historique de la
commune d'Abéché
L'histoire de la commune d'Abéché est
très ancienne et remonte à la période coloniale. Elle fut
crée en 1959 comme commune de moyen exercice par arrêté
n°754/INT/DG. Elle conserve son statut après les
indépendances, par la loi n° 15 du 22 mai 1962 portant
organisation de la municipalité au Tchad. Cette dernière dispose
que les villes d'Abéché, Moundou, de Fort Archambault (actuel
Sarh), et de Bongor sont érigées en communes de moyen exercice.
Cette même loi établit une distinction entre la commune de moyen
exercice et celle de plein exercice. Les communes de plein exercice sont
celles dont les organes dirigeants sont élus, les membres du conseil
municipal sont élus au suffrage universel direct proportionnellement
à l'effectif de la population de la commune concernée.
En effet, il faut attendre1964pour que la commune
d'Abéché devienne une commune de plein exercice par la loi
n° 115/INT-ADG, et dont les élections du conseil municipal
eurent lieu, et Monsieur Mahamat Abdelkerim fut élu Maire de la
ville.
La commune d'Abéché a conservé le statut
de commune de plein exercice jusqu'en 1975, quatre (4) Maires se sont
succédés durant cette période. Contrairement aux
dispositions de la loi n° 15 du 22 mai 1962, ces quatre (4) premiers
gestionnaires que la ville d'Abéché a connu, ont
été nommés par l'administration centrale faisant ainsi de
la commune d'Abéché, une commune de moyen exercice. De nos
jours, la commune d'Abéché est une commune de plein exercice
dont les dernières élections ont été
organisées en 2012 avec à sa tête l'actuel Maire, Monsieur
Mahamat Saleh Ahmat Adam.
2.2 Aspects physiques et humains
Les aspects physiques et humains comprennent l'historique de
la commune, la situation géographique, le climat, le relief et sols, la
végétation et l'évolution de la population.
2.2.1Situation
géographique
Figure 1 : carte du
Tchad
Source : google.maps
Chef-lieu de la région du Ouaddai Géographique,
troisième ville du Tchad après N'Djamena et Moundou, la ville
d'Abéché est située à 95 km de Biltine (Nord),
à 215 km de Goz-Beida (Sud), à 932 km de N'Djamena (Ouest), et
à 173 km de la frontière soudanaise. Elle est comprise entre les
13ème et 14ème degré de latitude Nord et les 20éme
et 21ème degré de longitude Est. Elle est située au Nord
par la Sous-préfecture d'Abéché rural, au Sud par celle
d'Abougoudam, à l'Est par la Sous-préfecture d'Amleyouna et
à l'Ouest par celle de Guéri.
La commune urbaine d'Abéché s'étend sur
une distance de 17 km de long (Est-Ouest) et de 14 km de large (Nord-Sud). Elle
est subdivisée en six (06) arrondissements regroupant cinquante-sept
(57) quartiers. Elle s'étend sur une superficie d'environ trente (30)
km2 sur un plateau d'altitude comprise entre cinq cent vingt-cinq
(525) et cinq cent soixante (560) mètres sur laquelle vit une population
comprise entre cent trente-huit mille (138 000) et cent soixante-dix mille
(170 000) habitants.
2.2.2 Climat
Le climat de la commune d'Abéché est de type
sahélien avec une saison de pluie couvrant la période de juillet
à septembre. Sa pluviométrie est très faible variant entre
300 et 600 mm par an avec des pics surtout au mois d'août qui atteignent
parfois 800 mm.
2.2.3 Relief et sols
La commune d'Abéché est dominée par une
zone à couverture sableuse sur le plateau. L'épaisseur de cette
couverture limite sa capacité d'infiltration et favorise ainsi
l'évacuation ou le ruissellement rapide de l'eau.
On rencontre les sols halomorphes à structure
modifiée. Ces sols portent le nom de « naga » en
arabe locale. Ils sont généralement incultes.
2.2.4Végétation
La végétation est composée d'arbres et
d'arbustes. Il n'existe pas de formation forestière. On trouve sur les
sols halomorphes des arbres comme le nimier, l'acacia, et le savonnier. Et sur
le plateau argilo-sableux une autre catégorie d'arbres
épineux.
Toutes ces ressources sont soumisses aujourd'hui à une
dégradation poussée ;
Cela est dû à l'insuffisance des moyens
permettant à la population d'avoir accès aux sources
d'énergies (charbons, gaz). Quant au reboisement, il se limite tout
simplement au reverdissement du quartier (dans les maisons) faute de moyens.
Les ressources fauniques comprennent quelques oiseaux, et des criquets
pèlerins.
2.2.5 Evolution de la
population
La population de la commune d'Abéché
était évaluée selon le Recensement Général
de la Population et de l'Habitat phase 2 (RGPH/2) de 2009 à 138.684
habitants dont 65.483 femmes et 73.201 hommes. Selon une extrapolation du
RGPH/2, cette population aurait été en 2014 à 166.757
habitants dont 78.738 femmes et 88.019 hommes, est en 2015 de 172.746 habitants
et sera en 2016 de 178.896 habitants. Le tableau ci-après montre les
détails de l'évolution de la population de la commune
d'Abéché.
Tableau 2: Evolution de la
population d'Abéché de 2009 à 2016
Années
|
Femmes
|
Hommes
|
Total
|
2009
|
65483
|
73201
|
138684
|
2014
|
88019
|
78738
|
166757
|
2015
|
91180
|
81566
|
172746
|
2016
|
94427
|
84471
|
178898
|
Source : INSEED, RGPH 2, 2009
La population de la commune d'Abéché est aussi
jeune que la population nationale. Les moins de 15 ans représentent
environ 48,6% de la population. La tranche d'âge des 25 à 59 ans,
constitue 44,9% de la population et doit normalement prendre en charge tout le
reste de la population. Aussi, est-elle inégalement répartie sur
son territoire. En effet, du noyau historique initial de 2,5 km2, la
commune s'est étendue sur près de 30 km2comprenant
plusieurs zones en cours de densification avec l'apparition de nouvelles zones
urbaines surtout du côté Est de la commune.
2.3 Caractéristiques
socioculturelles
Les caractéristiques socioculturelles comprennent
l'organisation sociale, le pouvoir traditionnel et la gestion
foncière.
2.3.1Organisation sociale
Plusieurs groupes sociaux ou ethniques composent la commune
d'Abéché. Les principaux groupes ethniques sont essentiellement
constitués des : Maba, Arabes, Gouranes, Zakhawa, Mimi, Kinine,
Haoussa, Borno, Hadjarai, Sara, Boulala, Dadjo, Baguirmi, Tama, etc. ceux-ci se
différencient les uns des autres à travers la litanie des
salutations, les us et coutumes, les interdits ou totems, les danses et
chansons lors des cultes traditionnels ou autres cérémonies de
réjouissances et de décès. Toutefois, ils forment
aujourd'hui un ensemble homogène où la région, les styles
de vie, l'histoire et l'appartenance à la communauté ont
crée une harmonieuse unicité ; ce qui fait de la commune
d'Abéché un véritable carrefour de peuples et de races
hétéroclites.
2.3.2Pouvoir traditionnel
Ce pouvoir est exercé par un Sultan basé
à Abéché. Son pouvoir s'étend sur l'ensemble de la
commune. Il gère toutes les affaires relatives au cadre de vie des
populations et au développement social de la commune à travers
les chefs de quartiers qu'il a désigné pour le représenter
dans la commune.
Le sultan est assisté dans sa mission par les chefs de
canton, les notables et les chefs de quartiers.
2.3.3 Gestion
foncière
Traditionnellement l'accès à la terre se fait
par héritage entre les hommes. Mais avec l'évolution des temps et
suivant les dynamiques du marché immobilier, plusieurs modes
d'acquisition coexistent dans la commune. Ainsi, la terre peut être
transmise par héritage (cas des quartiers traditionnels), achetée
à l'ancien propriétaire, obtenue auprès du service du
cadastre ou achetée auprès du sultan.
Les prix de vente des terrains sont théoriquement
fixés par la loi portant budget général de l'Etat et
varient entre 1000 FCFA/m² pour les terrains dans les zones
résidentielles viabilisées, 600 FCFA/m² pour les zones non
viabilisées, 500 à 300 FCFA/m² pour les quartiers
traditionnels. Cependant, sur le marché ils ne sont pas respectés
et varient de sept à dix millions pour les zones de haut/moyen standing,
trois à cinq millions pour les quartiers périphériques en
cours de densification. Les terres issues des lotissements irréguliers
sont cédées à des prix légèrement
inférieurs allant de 1 à 2 millions.
De façon générale, quatre
principaux mécanismes de production foncière ont
été identifiés dans la commune
d'Abéché : il s'agit des lotissements formels
(initiés par les services de l'urbanisme et du cadastre), des
lotissements irréguliers (assimilés à des lotissements
quasi privés de taille moyenne ne disposant pas de plan de bornage
directement réalisés par le service de cadastre), du mitage
foncier (morcellement individuel) et des parcelles produites par la
filière néo coutumière.
Le foncier subit aujourd'hui de grandes pressions du fait de
la démographie galopante et du non-respect de la réglementation
en matière foncière. En conséquence, on assiste à
une multiplication des zones loties résidentielles et un extrême
mitage des zones périurbaines, la concurrence entre les deux fonctions
du foncier (épargne et logement), puisqu'une partie des terrains est
« gelée » pour placement et du fait inaccessible aux
ménages souhaitant se loger.
2.4 Aspects
économiques
Les aspects économiques comprennent l'agriculture, le
commerce l'élevage, l'artisanat et l'industrie.
v L'agriculture
L'agriculture est la première activité
économique de la commune. Pratiquée par les agriculteurs et les
agropasteurs, elle est dominée par la production
céréalière et le maraîchage.
v les caractéristiques générales
de l'agriculture
Dans la commune, l'activité agricole est
essentiellement une agriculture extensive avec l'utilisation de techniques et
moyens peu modernes.
On distingue trois (3) types de cultures :
- les cultures pluviales : les principales
spéculations telles que le maïs, le mil pénicillaire, le
sorgho, l'arachide, le gombo, les légumes, le concombre, le haricot, la
pomme de terre, etc. sont destinées généralement à
la consommation et très peu à la commercialisation.
- les cultures de cueillette : elles concernent le
tamarinier et le rônier.
- les cultures de rente : elles sont composées de
sésame destiné le plus souvent à la commercialisation. Il
y a également l'ail et l'oignon
« d'Abéché » qui sont très
prisés sur les marchés nationaux tels que N'Djamena, Sarh,
etc.
En moyenne, les statistiques agricoles de la commune
d'Abéché sur les dernières années se
présentent comme suit :
Tableau 3 : état de
la production agricole de la commune d'Abéché (kg/ha)
Spéculation
|
Récolte
|
Rendement
|
Production
|
Sorgho
|
7450
|
900
|
6705
|
Mil pénicilaire
|
17870
|
850
|
15190
|
Mais
|
70
|
900
|
63
|
Arachide
|
15000
|
1000
|
15000
|
Sésame
|
270
|
500
|
135
|
Niébé
|
200
|
450
|
90
|
Source : Tiré des Statistiques de
ONDR, 2016
De l'analyse de ce tableau, il ressort que la
productivité de ces dernières années est manifestement
confrontée au retard dans la mise à disposition à temps
des intrants agricoles, au non-respect des itinéraires techniques,
à l'insuffisance de l'encadrement technique, aux difficultés
d'accès au financement adapté, à la conservation des
produits agricoles et maraichers, etc.
v L'élevage
L'élevage se présente comme le deuxième
pôle économique de la commune après l'agriculture. Il est
caractérisé par un système extensif de production. On
distingue deux principaux types d'élevage qui sont :
- l'élevage non transhumant : il est
pratiqué pendant la saison sèche au cours de laquelle les animaux
sont livrés à eux-mêmes pour le pâturage et l'eau. Il
est caractérisé par une grande divagation des animaux et est
souvent à l'origine des conflits fréquents entre éleveurs
et agriculteurs.
- l'élevage sédentaire : ce type
d'élevage se remarque pendant la saison des pluies à travers le
système de parcage des animaux.
v L'industrie
Le secteur industriel est presque inexistant dans la commune
d'Abéché malgré ses grandes potentialités en termes
de matières premières et de main- d'oeuvre. Toutefois, on note la
présence de matières premières en quantité
suffisante et de quelques unités artisanales et semi-industrielles de
transformation des produits agricoles et pastoraux. Une huilerie avait
été construite dans le quartier traditionnel loti de
« Hilélé », mais n'est pas
opérationnelle, faute de maintenance des équipements en
dépit de la disponibilité des matières premières
(l'arachide, le sésame etc.) et surtout de l'existence des
marchés d'écoulement.
v Le commerce
La commune d'Abéché constitue un noeud important
d'échanges et de commerce entre la commune et les localités
environnantes. Sa position géographique fait qu'elle
bénéficie d'une attention particulière de la part des
investisseurs soudanais et libyens voisins. Le potentiel commercial de la
commune d'Abéché pourrait être lié à
l'abondance des produits vivriers et surtout ceux de l'élevage d'une
part, et les relations qu'elle entretientavec les localités voisines.
Il convient de signaler qu'en dehors du grand marché
central « Doukhoulié », il existe plusieurs autres
marchés quotidiens qui constituent le potentiel des services marchands
de la commune. Au nombre de ceux-ci, on peut noter les petits
marchés « Taradona »,
« Djabarona », « Parc Biltine »,
« Dabanair », etc.
v L'artisanat
Le développement du sous-secteur de l'artisanat dans la
commune d'Abéché est conséquent à l'importance de
la production animale. Car l'essentiel des produits artisanaux sont à
base de transformation de peaux d'animaux. Ainsi, l'artisanat fait partie
intégrante de la filière de l'élevage, car c'est sur la
base des animaux que les artisans et les tanneurs mènent leurs
activités. Ainsi, nous pouvons distinguer deux types d'artisanat :
l'artisanat d'art et celui de service.
Tableau 4 : Présentation des divers types
d'artisanat
Artisanat d'Art
|
Artisanat de Service
|
Poterie
|
Dépannage
|
Vannerie
|
Soudure
|
Menuiserie
|
Mécanique
|
Forge
|
Couture
|
Cordonnerie
|
Coiffure
|
Tannerie
|
|
Maroquinerie
|
|
Source : Enquête de terrain
2017
2.5 Secteurs sociaux
Ce secteur prend en compte l'éducation et la
santé.
v L'enseignement préscolaire
L'enseignement maternel est moins développé dans
la commune. Il se caractérise par une insuffisance d'infrastructures
scolaires, de personnel enseignant qualifié, et de matériels
didactiques et ludiques.
v L'enseignement primaire
On peut dénombrer dans la commune 128 écoles
primaires. Elles se décomposent en 31 écoles publiques dont cinq
(5) arabophones, 26 privées et 57 communautaires dont 09 arabophones.
L'effectif des écoliers se présente comme
suit :
Tableau 5: effectifs des
écoliers
Statuts
|
Effectifs
|
Observations
|
Filles
|
Garçons
|
Total
|
Ecoles publiques
|
10.857
|
13.535
|
24.392
|
|
Ecoles privées
|
2.254
|
5.813
|
8.067
|
|
Ecoles communautaires
|
5.582
|
5.473
|
11.055
|
|
Total
|
18.693
|
24.821
|
43.514
|
|
Source : Enquête de
terrain, cosmos consulting, 2016
v L'enseignement secondaire et
professionnel
La commune d'Abéché compte dix-sept (17)
lycées et collèges d'enseignement général dont
quatre (4) publics, huit (8) privés et cinq (5) conventionnés.
Ils accueillent 5.684 élèves (1.892 filles et 3.792
garçons).
Quant à l'enseignement technique et professionnel, la
commune abrite le collège d'Enseignement Technique et Industriel, le
lycée d'Enseignement Technique et Commercial, l'Ecole Normale
d'Instituteurs et l'Ecole Régionale de Santé.
v L'enseignement supérieur
La commune abrite des établissements supérieurs,
de la recherche scientifique et de l'innovation que sont :
- l'Université Adam Barka (UNABA) ;
- l'Institut Universitaire des Sciences et Techniques
(IUSTA) ;
- l'Ecole Normale Supérieure.
v Le système de santé
Le district sanitaire de la commune compte 23 zones de
responsabilité avec 25 centres de santé fonctionnels dont huit
(08) urbains et un (01) revitalisé c'est-à-dire qui fonctionne
24h/24. La couverture sanitaire théorique est de 95%. Il couvre une
population d'environ 345 704 habitants. Sa densité est de 9
hbts/km².
2.6 Organisation et
fonctionnement de la commune
L'organisation, le fonctionnement et les attributions des CTD
sont régis par les lois organiques N°002/PR/2000 du 16
février 2000 et N°007/PR/2002 du 5 juin 2002 portant respectivement
Statuts des CTD et statuts des Communautés Rurales et le décret
N°529/PR/MCD/11 du 1er mai 2011 portant création et
attributions des services des CTD.
v Le conseil municipal
Le conseil municipal règle par ses
délibérations les affaires de la commune. Il programme des
actions de développement économique, social et culturel de la
commune. Il est associé aux travaux préparatoires des
activités de développement économique.
Le conseil municipal donne obligatoirement son avis sur :
- les dispositions du plan national de développement
intéressant la commune; - le schéma directeur
d'aménagement urbain à l'occasion de son établissement ou
de sa révision;
- le plan d'occupation du sol;
- les projets d'alignement et de nivellement de grande voirie
;
- le changement d'affectation d'un immeuble domanial
bâti ou non bâti;
- l'attribution des secours et des subventions quelconques.
Les délibérations du conseil municipal portant
sur les matières ci-dessous énumérées peuvent faire
l'objet d'un sursis à exécution suite au recours introduit devant
le juge de référé par l'autorité de tutelle :
- la création, la modification ou la suppression des
marchés et foires;
- l'acceptation des dons et legs grevés de charges ou
conditions ;
- le budget communal et ses modifications en cours d'exercice
;
- le compte de gestion financière;
- la création, les taux et les modalités de
perception des impôts, droits et taxes ;
- le montant, la durée, la garantie et les
modalités de remboursement des emprunts;
- les aliénations et acquisitions d'immeubles
domaniaux ;
- les constructions, reconstructions et les dépenses
devant faire l'objet d'un marché;
- la création, la transformation des services ou
emplois entraînant une aggravation des charges budgétaires;
- l'intervention des communes dans le domaine
économique et social par voie d'exploitation directe, simple
participation financière, exécution de travaux
d'intérêt public, création et organisation des services
publics communaux à caractère industriel, commercial et social.
Les délibérations non soumises à
approbation deviennent exécutoires dès leur adoption et leur
publication.
Sont nulles de plein droit :
- les délibérations du conseil municipal portant
sur un objet contraire à ses attributions ou ayant eu lieu en dehors de
sa réunion légale. La nullité de droit est
prononcée par arrêté du Ministre Chargé de
l'Administration du Territoire sur avis du préfet.
Sont annulables les délibérations auxquelles
auraient pris part les membres du conseil municipal intéressés
à l'affaire qui en fait l'objet. L'annulation intervient dans les
conditions prévues par la loi.
L'autorité de tutelle peut suspendre ou annuler soit
d'office, soit à la requête de tout intéressé, les
délibérations, décisions et règlements
présentant un intérêt personnel pour l'une ou l'autre des
autorités y ayant participées.
En cas d'inexécution par l'autorité municipale,
des mesures prescrites par les lois et règlements ou en vertu de
ceux-ci, l'autorité de tutelle peut, après mise en demeure, se
substituer à elle et prendre à cette fin toutes mesures utiles.
L'autorité de tutelle ou son représentant procède, au
moins une fois par an, à l'inspection des communes et propose des
mesures à prendre. L'inspection fait l'objet d'un rapport dont copie est
adressé au maire qui le communique au conseil municipal et propose
éventuellement des mesures à prendre.
Toute création de services ou d'emplois nouveaux ne
peut être opérée qu'après ouverture préalable
d'un crédit au chapitre correspondant du budget. Toute proposition
tendant, au cours d'une année budgétaire, à des
créations ou de transformations d'emplois dans les services existants,
ne peut être admise que si des suppressions ou transformations d'emplois
permettent d'annuler des crédits pour un montant équivalent
à ceux nécessaires aux créations envisagées.
Le conseil municipal se réunit en session ordinaire
deux fois par an, soit une session par semestre, sur convocation du maire. La
durée de chaque session est de quinze (15) jours. La session pendant
laquelle le budget est discuté peut durer trente (30) jours.
Le maire peut réunir le conseil municipal en session
extraordinaire chaque fois qu'il l'estime utile ou à la demande de deux
tiers (2/3) des conseillers municipaux.
Le conseil municipal ne peut délibérer
valablement que lorsque la majorité de ses membres en exercice assiste
à la séance. Si après deux convocations le quorum n'est
pas atteint, le conseil délibère valablement. Seuls les
conseillers physiquement présents sont pris en compte, les procurations
n'étant pas valables. Le quorum doit être atteint non seulement
à l'ouverture de la séance mais aussi lors de la mise à
discussion de toute question soumise à délibération.
La réunion du conseil municipal est
présidée par le maire ou, en cas d'absence ou
d'empêchement, par un adjoint suivant l'ordre de préséance.
Les séances du conseil municipal sont publiques. Néanmoins il
peut décider de siéger à huit clos à la demande du
maire ou d'un tiers (1/3) de ses membres.
Le conseil municipal peut former des commissions
chargées d'étudier les questions qui lui sont soumises sur un
objet déterminé soit à l'initiative de l'administration,
soit à celle de ses membres.
v Le cabinet du maire :
Le cabinet du maire est chargé de :
- préparer les audiences ;
- assurer le protocole ;
- tenir le courrier personnel et confidentiel.
Le Chef de cabinet est placé sous l'autorité
directe du maire.
v Le secrétariat général de la
commune
Le Secrétariat général est assuré
par un secrétaire général.
Placé sous l'autorité du maire, le
secrétaire général de la commune est chargé de :
- assurer l'organisation générale et la
coordination des services municipaux ;
- préparer le budget de la commune, les
aménagements budgétaires et veiller à leur
exécution ;
- préparer les textes réglementaires.
v La police municipale
La police municipale est placée sous l'autorité
du maire.
Elle est chargée de :
- assurer la sécurité et la commodité de
la circulation dans les rues, places et voies publiques ;
- faire respecter la législation et au besoin
sanctionner les atteintes à la tranquillité publique ;
- assurer le maintien de l'ordre et de la
sécurité dans le périmètre urbain ;
- prendre des mesures en matière de divagation
d'animaux.
v Le service des ressources humaines et du
contentieux
Il est chargé de :
- étudier et instruire les affaires à
caractère litigieux concernant la commune ;
- tenir un fichier des dossiers litigieux ;
- assurer la gestion du personnel ;
- assurer la planification des besoins en personnel ;
- assurer la formation, le recyclage et le perfectionnement du
personnel.
v service de l'état civil, des archives et de
la documentation
Le service de l'état civil, des archives et de la
documentation est chargé de :
- instruire les dossiers relatifs aux actes de l'état
civil à soumettre à la signature du maire ;
- assurer le recensement de la population ;
- assurer la conservation des correspondances et des documents
;
- gérer les abonnements aux journaux, recueils et
périodiques ;
- assurer la publication et la vulgarisation des textes
législatifs et réglementaires.
v Le service d'hygiène, de santé et
d'assainissement
Le service d'hygiène, de santé et
d'assainissement est chargé de :
- gérer et entretenir des centres de santé
municipaux;
- assurer la réglementation des bornes fontaines ;
- assurer l'hygiène et la salubrité publique
;
- assurer la pulvérisation des maisons ;
- assurer la lutte imagocide et anti-larvaire (destruction des
moustiques) ;
- assurer le contrôle du service concédé
d'enlèvement des ordures ménagères et industrielles ;
- enlever et procéder à la destruction des
cadavres d'animaux;
- assurer le contrôle de la qualité des produits
consommables et exposés à la vente ;
- enlever les épaves et les débris encombrant
les lieux et voies publics ;
- enlever et traiter les ordures ménagères et
industrielles;
- assurer le traitement des eaux usées.
v Le service financier et du matériel
Le service financier et du matériel est chargé
de :
- préparer et assurer l'exécution des budgets
;
- préparer les appels d'offres et les marchés
;
- assurer la gestion du matériel et des locaux ;
- assurer les acquisitions et baux.
v Le service de voirie urbaine
Le service de voirie urbaine est chargé de :
- faire des études techniques et assurer la
programmation des travaux neufs et d'entretien ;
- assurer la signalisation routière ;
- assurer l'implantation, le suivi et la surveillance des
chantiers ;
- assurer la réception des travaux ;
- assurer l'éclairage public ;
- assurer le pavoisement ;
- assurer le curage des caniveaux et évacuation des
eaux usées et des eaux de pluie ;
- entretenir des espaces verts ;
- instruire des demandes d'autorisation d'occupation du
domaine public urbain ;
- instruire de permission de voirie ;
- assurer la gestion et l'entretien des stations de pompage
d'eau;
- gérer les objets et animaux égarés ou
perdus confiés à la commune.
v Le garage municipal
Le garage municipal est chargé de l'entretien et de la
réparation du matériel roulant.
v Le service des secours et incendie
Le service de secours et incendie est chargé de :
- assurer les opérations de secours en cas de sinistre
;
- assurer la formation et l'entretien des sapeurs-pompiers.
v Le service de la comptabilité
Le service de la comptabilité est chargé de :
- recenser le potentiel fiscal ;
- assurer le recouvrement des taxes locales ;
- assurer l'encadrement des activités commerciales et
industrielles.
Suite à la présentation de la commune
d'Abéché, nous allons analyser dans les lignes qui suivent, la
gestion et la planification de la commune avant de vérifier les hypothèses de la recherche
CHAPITRE III. ANALYSE DE LA
GESTION DE LA COMMUNE D'ABECHE
Dans ce chapitre, notre analyse porte sur la gestion de la
commune, son budget et ses ressources avant de faire le point sur la
participation de la population et son pouvoir d'achat.
3.1 Mobilisation des
ressources de la commune
Le cadre juridique des finances des CTD est fixé par la
loi N° 011/PR/2004 du 07 juin 2004 portant régime financier et
fiscal des CTD.
3.1.1 Budget de la commune
L'élaboration du budget est l'acte juridique par lequel
le conseil municipal prévoit et autorise les recettes et les
dépenses de la commune pour l'année civile, du 1er
janvier au 31 décembre. Son adoption est un élément
essentiel de la libre administration des CTD, même si elle doit respecter
de nombreuses règles.4(*)
Le budget se matérialise par
différents documents :
- le budget primitif prévoit toutes
les dépenses et recettes de l'année. Il doit être
adopté au 31 mars ;
- le budget supplémentaire,
facultatif, permet de régulariser et de rectifier les crédits
octroyés en début d'année ;
- les décisions modificatives
permettent de faire face à des événements
imprévisibles au cours de la période d'exécution du
budget ;
- le compte administratif arrête les
comptes de la commune à la fin de l'année civile.
3.1.2 Préparation et
exécution du budget
L'élaboration du budget communal comprend les
étapes suivantes :
- débat d'orientation budgétaire ;
- évaluation interne et lettre de cadrage : c'est
un document élaboré par l'exécutif communal et qui en
donne les grandes orientations ;
- la mise en place par arrêté d'une structure
technique avec pour attribution d'élaborer le projet de
budget (examen de la commission des finances) ;
- vote du budget par le conseil municipal et ;
- publication et contrôle du budget.
Ainsi, le budget primitif doit tenir compte de
l'exécution du budget de l'année N-1, c'est-à-dire de
l'année précédente, doit évaluer les recettes (les
dotations de l'Etat, le niveau de fiscalité etc.), et les
dépenses (les engagements passés et nouveaux etc.).
Le budget de la commune d'Abéché est
élaboré d'une manière arbitraire (absence d'approche
scientifique). L'élaboration du budget se base, souvent, sur une
augmentation des prévisions budgétisées et non sur des
réalisations de l'année précédente, ce qui justifie
le décalage important constaté entre les réalisations et
les prévisions.
Les modalités de préparation et de suivi du
budget sont une pratique simple qui n'est ni standardisée ni
formalisée et qui repose essentiellement sur une progression
arithmétique par rapport au budget de l'année
précédente.
Un décalage important existe entre les
prévisions budgétaires et les réalisations, ce qui atteste
de l'inexistence d'une méthode scientifique (ménagement) de
prévision qui pourra être améliorée suivant les
réalisations d'une année à l'autre.
3.1.3 Evolution du budget de la
commune d'Abéché
Le tableau suivant montre l'évolution du budget de la
commune d'Abéché depuis les élections municipales de
2012.
Tableau 6:
évolution du budget primitif de la commune d'Abéché (en
millions de FCFA)
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
439.521.411
|
657.044.249
|
820.289.481
|
698.077.636
|
885.077.552
|
883.159.594
|
Source : Budgets primitifs de la
commune d'Abéché de 2012 à 2017
Le tableau ci-dessus montre une augmentation de recettes avant
de connaitre une baisse en 2015. Mais, il faut noter que de 2012 jusqu'en 2014
aucune recette d'investissement n'a été prévue.
3.1.4 Réalisation des
recettes
Pour réaliser les recettes, le Maire constate, liquide
et ordonne au comptable public le recouvrement des recettes de la commune.
L'ordre donné au comptable d'encaisser une recette s'appelle titre de
recette.
Le tableau suivant montre l'évolution des
prévisions, réalisations et le taux d'exécution du budget
de la commune d'Abéché depuis les élections municipales de
2012.
Tableau 7:
évolution des prévisions, réalisations et taux
d'exécutions du budget (en millions de FCFA)
Années
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Taux
|
2012
|
439.521.411
|
341.967.934
|
77,80%
|
2013
|
657.044.249
|
376.057.892
|
57,23%
|
2014
|
820.289.481
|
437.626.849
|
51,54%
|
2015
|
698.077.636
|
401.706.725
|
57,54%
|
2016
|
902.280.961
|
389.010.542
|
43,14%
|
2017
|
883.159.594
|
445.875.225
|
50,48%
|
Sources : Budgets primitifs de la
commune d'Abéché
Le taux de réalisation de 77,80% en 2012 s'explique par
le recouvrement de la taxe d'attribution des terrains lotis. Par contre la
régression de 2013 à 2014 est liée à l'inexistence
des taxes civiques et l'arrêt de l'attribution de terrains lotis et
à la suppression de certaines ressources telles que la taxe sur la
sortie des céréales et la taxe sur le bétail.
D'après les conclusions sur
les prévisions, il ressort que la commune ne maîtrise pas la
prévision et la réalisation de son budget. Ce qui se traduit par
une gestion budgétaire fortement déséquilibrée.
Les réalisations de recettes n'ont pas atteint les 78%
des prévisions. En 2012, les réalisations de recettes ont
été de l'ordre de 77,80% des prévisions, lors que les
prévisions continuent à être établies sur la base
des prévisions antérieures et non pas sur la base des
réalisations.
3.1.4.1 Taxes
communales
Les taxes communales sont des taxes très
diverses et portent par exemple sur les vendeurs d'eau, sur les spectacles, sur
la circulation du bétail, sur le transport urbain, sur les transactions
immobilières, sur les cabarets, les actes administratifs, les dancings
et cérémonies, ....
Les taxes communales ont représenté en 2012, une
part de 14% de l'ensemble des recettes de la commune, 72,88% en 2015, 152% en
2016,et 112,83% en 2017.
Les taxes sur les expéditions d'actes administratifs et
état civil, la taxe de sortie sur produits locaux et la taxe de
circulation des mobylettes, bicyclettes et voitures ont
représenté sur les années 2016-2017 en moyenne 90% des
recettes au titre des taxes communales. La contribution la plus importante est
celle des taxes sur les actes et autorisations administratives, qui
représentent aussi un taux élevé de réalisation par
rapport aux prévisions.
Prévues à deux millions de francs (2.000.000)
FCFA en 2015, les réalisations ont dans la même période
atteint trois millions de francs (3.000.000) soit un taux d'exécution de
150%. En 2016, elles ont été prévues à trois
millions (3.000.000) de francs, les réalisons ont atteint quatre
millions sept cent mille francs (4.700.000) soit un taux d'exécution de
156,66% et en 2017, le taux de réalisation a dépassé les
six millions (6.000.000) de francs. Ce qui est tout à fait dans l'ordre
de choses puisque la délivrance de l'acte administratif est
subordonnée au paiement de la taxe. Les actes délivrés
par le service de l'état civil ne sont valables que par l'apposition de
timbres municipaux de tarifs variables qui dépendent du service
rendu : exemple 1.000 FCFA pour les extraits de naissance.
En revanche, pour les autres taxes communales importantes
telles que la taxe de circulation et la taxe de sortie de produits locaux, les
réalisations par rapport aux prévisions sont en moyenne de
l'ordre de 70%.
Par contre, la taxe d'habitation se révèle d'un
recouvrement très difficile, et probablement inadapté au tissu
économique de la commune où le secteur locatif est peu
développé d'où les prévisions de 2016 et 2017,
n'ont pas été suivies de réalisations.
3.1.4.2 Revenus du domaine communal
Les revenus du domaine communal ont représenté
85% de l'ensemble des recettes en 2015. En 2016, ils sont passés
à 124,33% et de 103,33% en 2017. Cet important accroissement est
dû à l'augmentation remarquable des droits de place sur les
marchés, des droits de foirail5(*) et de la location des boutiques.
Les recettes au titre des revenus du domaine appellent les
observations suivantes :
- les droits de place des marchés constituent la
première recette au titre des revenus du domaine avec plus de 130% de
ces recettes. Les prévisions ont augmenté de 2015 à 2017,
passant de 83,15% en 2015 à 133,33% en 2017. Les réalisations en
2016 et 2017 ont dépassé les prévisions ;
- la mairie ne dispose pas de recensement actualisé sur
le nombre de places aux marchés. le dernier recensement fait a
été celui réalisé par deux (2) chercheurs6(*) en 2016. Il ressort de ce
recensement que seul le grand marché de la commune compte plus de 3.000
boutiques repartis en quatre (4) secteurs, .... Et ce d'autant plus que les
droits de place de marché constituent le 1/5 de l'ensemble des
ressources de la Commune ;
- de 2015 à 2017, les rentrées au titre de la
taxe d'abattage ont représenté 2.771.490 en 2015, 4.103.700 en
2016 et 5.000.000 en 2017. cela s'explique par le faite que la commune est une
zone d'élevage, que l'abattoir reçoit en moyenne 400 têtes
et que la Commune supporte une partie des frais de gestion et de nettoiement
des locaux de l'abattoir ;
- il est prévu pour 2015 une nette augmentation des
droits d'entrée au foirail (de 3 millions de prévision en 2015
à 4 millions en 2017) et ce, en raison de la mise en application de
nouveaux tarifs en 2016 ;
- les recettes au titre de la taxe de stationnement de
véhicules gros porteurs de plus de sept (7) tonnes ont plus que
doublé en 2017 par rapport aux réalisations de 2015 passant de
moins de quatre millions (4 000 000) de FCFA en 2015, le produit de
la taxe a dépassé les huit millions (8 000 000) FCFA en
2017. Le taux de la taxe a été fixé en 2016 à six
(6000) FCFA par jour. C'est une taxe qui possède un potentiel non encore
pleinement exploité dans la mesure où les services de la
municipalité dénombre au moins vint(20) véhicules par jour
soit une recette potentielle de 60.000 FCFA par jour et pouvant être
supérieure à 21 millions de FCFA par an ;
- Abéché comprend cinq (5) principaux
marchés (les chiffres disponibles concernant le nombre de places
sont de trois mille neuf cent quatre-vingt-neuf (3998). Le marché
central (2.500 boutiques et 750 places), le marché
Torodona (850 places), le marché des légumes
(750 places), enfin le marché de bétail et le marché des
nattes pour lesquels il n'y a pas de recensement disponible.
3.1.5Réalisation des
dépenses
Pour réaliser les dépenses, le Maire engage,
liquide et ordonne au comptable le paiement des dépenses de la commune,
inscrites dans le budget. L'ordre donné au comptable de payer une
dépense s'appelle le mandat de paiement.
Les dépenses réalisées sont
passées de quatre cent et un millions, sept cent six mille, sept cent
vingt-cinq (401.706.725) FCFA en 2015 à trois cent quatre-vingt-neuf
millions, dix mille cinq cent vingt-quatre (389.010.524) FCFA en 2016 et de
quatre cent quarante-cinq millions, huit cent soixante-quinze mille, deux cent
vingt-cinq (445.875.225) FCFA en 2017 soit une diminution de 3.16 % avant
d'accroitre en 2017 de 12,75%.
L'accroissement des dépenses du personnel plus de 50%
(alors qu'aucun recrutement n'a été effectué) et de
fonctionnement jusqu'à 6% n'est pas raisonnable.
L'ensemble des dépenses ordinaires a même
enregistré en 2016 une baisse de 3% alors que les dépenses
d'investissements ont marqué une progression importante
supérieure.
Tableau8:
réalisation des dépenses budgétaires de la commune
d'Abéché selon la nomenclature du budget de 2015 à
2017
IMPUTATION
|
NOMENCLATURE
|
2015
|
2016
|
2017
|
CHAPITRE I
|
Dettes et Emprunts
|
60.284.166
|
121.516.428
|
85.526.290
|
CHAPITRE II
|
Rémunération du personnel administratif et
financier
|
97.392.793
|
110.897.465
|
110.897.465
|
CHAPITRE III
|
Rémunération service technique
|
55.497.217
|
59.535.919
|
75.220.050
|
CHAPITRE IV
|
Dépenses fonctionnement
|
45.900.000
|
11.046.824
|
10.693.220
|
CHAPITRE V
|
Charge commune et personnel
|
35.145.350
|
30.829.655
|
25.645.895
|
CHAPITRE VI
|
Dépense d'entretien
|
15.251.089
|
12.959.500
|
11.250.550
|
CHAPITRE VII
|
Dépenses d'investissements
|
150.211.400
|
29.594.750
|
122.000.0000
|
CHAPITRE VIII
|
Dépenses facultatives
|
5.844.647
|
12.630.000
|
15.300.650
|
|
TOTAL
|
465.526.662
|
389.010.542
|
445.875.225
|
Source : budgets primitifs
Il ressort de ce tableau que les principales rubriques des
dépenses ordinaires sont les dépenses du personnel et les
dépenses de gestion des services administratifs et techniques.
Les dépenses de salaire représentent les
dépenses les plus importantes soit 33.94% en 2015 et 51.73% en 2016 de
l'ensemble des dépenses, ce qui en représente des proportions
moins raisonnables. On observe un accroissement des dépenses au titre
du personnel des services techniques.
Les dépenses de gestion sont ventilées dans le
budget sous forme de dépenses de fonctionnement des services
administratifs, des services techniques et de dépenses communes. Les
dépenses de fonctionnement des services techniques représentent
11,92% en 2015, 15,30% en 2016 et 16,87% en 2017 des dépenses globales
de la commune.
3.1.6 Dépenses
d'investissements
L'investissement regroupe les ressources et emplois à
long terme contribuant à modifier la valeur du patrimoine de la commune
(acquisition de matériel, équipement, construction
d'infrastructures etc.).
Les dépenses d'investissements exécutées
en 2015 concernent principalement les équipements de service de voirie,
l'achat d'une niveleuse, l'achat d'un véhicule hilux (toyota), entretien
routier, acquisition de matériels et mobiliers de bureau etc. En
revanche, les besoins de la commune tels que spécifiés dans des
études sectorielles portant sur le schéma directeur de la commune
d'Abéché, montrent un besoin d'investissement en infrastructures
nécessitant la mobilisation de moyens importants dans les domaines de
l'entretien de l'aménagement de la voirie, de distribution de l'eau
potable, d'éclairage public, d'aménagement des marchés, de
collecte de déchets.
Elles ont régressé de deux cent
quatre-vingt-seize millions (296.312.027) FCFA en 2015 à vint et neuf
millions, cinq quatre vint quatorze mille, sept cent cinquante (29.594.750)
FCFA en 2016 et de cinquante-neuf millions, neuf cent mille (59.900.000) FCFA
en 2017.
Il faut noter enfin que la législation tchadienne n'a
pas prévue de cadre de planification des investissements.
3.2 Transfert des
compétences et des ressources de l'Etat vers la commune
v transfert des ressources
En ce qui concerne les ressources, l'intégrité
des ressources transférées à la commune est prise en
compte par le budget national de l'Etat en tenant compte des inscriptions
faites dans la loi des finances. Ces ressources sont reparties aux
bénéficiaires selon une clé définie
conformément à la loi organique N°002/PR/2000 du 16
février 2000, portant statuts des CTD.
Le tableau suivant montre l'évolution de transfert de
l'Etat à la commune.
Tableau9:
prévisions et réalisations du transfert financier de l'Etat de
2015 à 2017 (en millions de FCFA)
Années
|
Prévisions
|
Réalisations
|
|
|
|
2015
|
429.584.543
|
0
|
2016
|
411.434.543
|
0
|
2017
|
391.763.411
|
0
|
Source : Budgets primitifs de la
commune d'Abéché
Il ressort de ce tableau qu'aucune prévision de
transfert financier de l'Etat n'a été réalisée et
cela est dû à la crise financière que traverse le pays
depuis 2014. En revanche, en 2012, les reversements prévus ont
été réalisés à hauteur de trois cent
cinquante millions neuf cent soixante-cinq mille FCFA (350.965.000).
v transfert des compétences
Quant au transfert des compétences, il est à
noter que l'Etat central n'a pas transféré jusqu'à preuve
du contraire aucune de ses compétences. Néanmoins, dans le
domaine du recouvrement, le receveur des impôts, l'agent du
trésor7(*) et celui
des domaines appuient le comptable municipal dans le recouvrement de certaines
taxes.
3.3 Ressources humaines
L'effectif de la commune est de 176 agents dont 21 cadres,
soit un très faible taux d'encadrement n'excédant pas les
11,93%.
Outre le Maire et le Secrétaire Général,
le personnel de la commune d'Abéché comprend 176 agents, dont 21
collecteurs, 52 agents affectés au service de voirie et assainissement,
et 75 agents au service de police municipale, 03 au service des ressources
humaines et du contentieux, 19 au garage municipal, 07 au service secours et
incendie, 01 agent au service carburant et lubrifiant, 01 agent au service
hygiène et assainissement, 04 au service comptabilité et
finances, 02 au service suivi et budget et 04 agents au service de
l'état civil.
Les responsables communaux affirment, à juste titre,
que la commune est en sous-effectif, qu'elle est sous équipée en
matériel, et que le personnel actuel ne lui permet pas de faire face aux
besoins notamment en ce qui concerne les collecteurs de taxes et les agents de
voirie et de propreté.
Il faut noter enfin, que seuls le Secrétaire
général et le comptable sont des cadres supérieurs
(Catégorie A). La grande partie des agents sont des cadres moyens et
cela ne permet pas à la commune d'avancer. C'est ce qui peut expliquer
en grande partie la faible performance des agents.
Tableau10:
répartition du personnel diplômé de la commune par
catégorie en 2017
Niveau
|
BEPC
|
BAC
|
BAC+2
|
BAC+3
|
BAC+5
|
Sans diplôme
|
Total
|
Nombre
|
1
|
06
|
03
|
09
|
02
|
155
|
176
|
Source : Enquête de terrain
2017
De l'analyse de ce tableau, il ressort que seuls 11,83% des
agents ont des diplômes dont 0,56% ont le BEPC, 3,41% titulaires d'un
Baccalauréat, 5,11% nantis d'une Licence, et 1,13 % titulaires d'un
Master.
Le niveau de performance des agents est faible et cela a des
répercutions dans la gestion de la commune.
La commune dispose d'un organigramme bien structuré, le
taux d'encadrement de ses services est moins élevé, et ceux-ci
sont encadrés par du personnel d'exécution ce qui ne lui permet
d'organiser au mieux ses interventions.
3.4 Ressources
matérielles
Le tableau suivant dresse l'état de matériels de
la commune.
Tableau 11:
répartition du matériel roulant de la commune
d'Abéché en 2017
Intitulé
|
Nombre
|
Bennes
|
07
|
Citernes
|
03
|
Caterpillar chargeur
|
01
|
Niveleuse
|
01
|
Toyota V8
|
02
|
Toyota 4*4(105)
|
01
|
Motos services
|
09
|
Tricycle (Rakcha)
|
09
|
Pick-up
|
03
|
Total
|
36
|
Source : Enquête de
terrain
Il ressort de ce tableau que les matériels sont
insuffisants pour faire face aux défis de la commune. Ces
matériels limités ne permettent pas à la commune d'assurer
le transport des déchets solides ménagers vers les points de
regroupement. Il n'existe pas de services réguliers de ramassage des
ordures ménagères qui permettent une évacuation de la
majorité des déchets produits.
Plus de 50%8(*) de déchets proviennent des ménages.
Malheureusement, il n'existe pas au niveau des ménages une gestion des
déchets. Au niveau des marchés, plusieurs poubelles sont
placées dans différents secteurs pour faciliter
l'évacuation. Mais ces déchets ne sont pas évacués
régulièrement par la commune faute de matériels en
quantité suffisantes.
Il faut enfin noter que la collecte des déchets est
irrégulière avec une capacité d'évacuation proche
de 15 %9(*). Alors que plus
de 60m310(*)est produit
par jour.
3.5 Autres faiblesses
D'autres faiblesses existent : il s'agit de la faible
participation de la population, le faible pouvoir d'achat et l'accroissement du
secteur informel.
3.5.1 Faible participation de
la population
La participation de la population est très faible dans
la commune d'Abéché quant aux activités de
réflexion et de prise de décision. Cette faible participation ne
permet pas d'évaluer la performance de la commune.
Or, la participation des populations dans l'évaluation
de la performance de la commune est la pierre angulaire du succès pour
une meilleure performance. La mesure de la participation et de la satisfaction
des citoyens sont des indicateurs pertinents dont les autorités
municipales doivent tenir compte dans la conception de tout modèle de
mesure de la performance.
Pour améliorer la performance de la commune, les
autorités communales doivent intégrer la participation de la
population comme composante d'un programme complet d'évaluation de la
performance des services municipaux.
3.5.2 Faible pouvoir
d'achat
Le PIB par habitant est de 700 dollars11(*). Ce chiffre fait du Tchad l'un
des pays les plus pauvres au monde.
La commune d'Abéché à l'instar des autres
communes tchadiennes se caractérise par le faible pouvoir d'achat de sa
population. Le revenu de la population est estimé à moins de
mille francs CFA par jour soit environ 700 dollars par an. Cela ne favorise pas
la réalisation des activités génératrices de revenu
et la contribution de celle-ci à l'effort local à travers le
prélèvement des taxes et des patentes d'où l'accroissement
du secteur informel.
3.5.3 Secteur informel
Les activités informelles sont celles qui fonctionnent
en marge des normes légales ou dans la totale illégalité,
avec des moyens de production généralement limités ou
faibles, offrant une vaste gamme des biens et services « bon
marché » destinés aux populations à faible
pouvoir d'achat. Elles représentent à Abéché 90%
des emplois (INSEED) et contribue à 48% du PIB12(*).
Ainsi, dans la commune d'Abéché, ce secteur est
en croissante évolution et malheureusement les produits de ses diverses
activités exercées n'entrent pas dans les caisses de la commune.
Les biens et services fournis sont entre autres, l'artisanat de production, les
oeuvres d'art, le carburant et le lubrifiant, les vêtements (import)
etc.... Les insuffisances des services publics en matière de
santé et d'éducation expliquent le recours à la
médecine traditionnelle.
Toutes ces activités informelles ont des
répercussions importantes sur la mobilisation des ressources de la
commune.
3.6 Implication des
partenaires
Plusieurs partenaires techniques et financiers concentrent
leur effort pour soutenir la commune dans toutes ses interventions. Parmi
lesquels, OXFAM, UNICEF, OMS, PAM, FAO, etc. Mais leurs interventions sont
limitées surtout avec la mauvaise gestion que connaissent la commune et
sa faible performance.
En principe, les partenaires doivent jouer un rôle
essentiel pour maintenir la compétitivité de l'économie
locale. Les partenaires avec d'autres acteurs locaux doivent identifier les
opportunités actuelles, améliorer les compétences locales
au moyen de la formation, et établir un cadre de planification et la
réalisation d'infrastructures.
3.7 L'apport des ONG et
Associations Nationales
Quelques ONG et associations oeuvrent aux côtés
de la commune pour lutter contre la pauvreté. Mais elles n'ont pas une
très grande expérience. Il faut également noter
l'insuffisance de qualification des acteurs de ces dernières.
S'agissant de la participation de la société
civile et du secteur privé, il faut noter la mauvaise organisation des
associations, leur manque de formation, la faiblesse de leurs moyens, le manque
de concertation avec les acteurs publics, le manque de compétence du
secteur privé dans le domaine de la gestion urbaine, la faiblesse de
leurs moyens et les difficultés d'accès au crédit. En ce
qui concerne les populations bénéficiaires, il faut souligner
l'incivisme, l'ignorance des lois et règlements et la passivité
par la non implication et la non responsabilisation.
3.8 Jumelage de la
commune
La commune d'Abéché est jumelée à
la commune de Vannes13(*)
en France. Dans le cadre de ce jumelage, la commune de Vannes a financé
la construction d'un centre social qui accueille près de quatre-vingt
(80) « enfants des rues », âgés de trois (3)
à huit (8) ans.
Elle a aussi financée la construction d'un dispensaire
dans le quartier Salamat. Ledit dispensaire comprend un bâtiment pour les
consultations et les soins, une salle d'accouchement avec un infirmier, deux
(2) aides-soignantes et une sage-femme.
Chaque année Vannes expédie à
Abéché de fret humanitaire.
Mais il faut noter que cette aide est limitée au seul
aspect social. Les autorités de Vannes doivent aller au-delà de
cet aspect et penser à organiser des séances de formations ou
d'échanges d'expérience afin de renforcer les capacités
des agents de la commune d'Abéché.
3.9 Difficulté
liée à l'évaluation des actions communales
L'un des principaux problèmes auxquels la commune
d'Abéché est confrontée est la mauvaise perception par ses
agents du concept d'évaluation. L'amélioration de la
qualité du service communal, principal objectif de la performance ne
peut se faire que par une évaluation des activités.
S'agissant de la gestion axée sur les résultats,
il faut noter l'absence d'une approche axée sur les résultats ce
qui ne permet pas un suivi et une évaluation des acteurs intervenant
dans la chaîne de mobilisation des ressources. Exemple, aucun
mécanisme ne permet actuellement d'évaluer les résultats
et les performances atteints par les services en charge du recouvrement en
matière de mobilisation des restes à recouvrer. Il en est de
même pour les collecteurs. La commune n'a instituée aucun
mécanisme permettant d'évaluer la performance des collecteurs, ce
qui aurait permis d'indexer leur rémunération aux performances
réalisées. Cette situation est aggravée par le fait que la
commune ne dispose pratiquement pas de supports d'analyse et
d'évaluation des résultats, des comparaisons de performances
réalisées par service, par arrondissement, par quartier, par
carré, par régie de recettes ou par collecteur.
Ayant des moyens financiers, humains et matériels
faibles, la commune d'Abéché doit nécessairement planifier
pour mieux répondre aux aspirations de la population.
Ainsi, après l'analyse de la gestion de
la commune, nous allons présenter la planification de la commune et
formuler des suggestions allant dans le sens d'améliorer la performance
de la commune.
CHAPITRE IV :
PLANIFICATION DE LA COMMUNE D'ABECHE
Dans ce dernier chapitre, nous allons aborder successivement
l'élaboration du PDC, sa mise en oeuvre, son suivi et évaluation
et formuler des suggestions pour une meilleure performance de la commune.
4.1 Plan de
développement communal
Un Plan de Développement Communal (PDC) est
un document qui décrit le projet d'avenir de la commune, ses objectifs
et le plan d'investissement pour les atteindre. C'est aussi le document de base
servant pour des négociations dans le cadre de financements des actions
par un bailleur ou un projet de développement. Il est aussi un document
de référence des actions qui concourent à
l'amélioration des conditions de vie de la population
concernée.
Il s'agit d'un processus qui vise à :
- définir une vision commune et partagée du
développement communal (long terme) ;
- identifier les objectifs du développement communal
(moyen terme) ;
- traduire ces objectifs en actions réalistes (court
terme) ;
- lier les objectifs et les actions aux ressources
financières disponibles ;
- établir un programme de mise en oeuvre des
activités.
La démarche de planification communale est
guidée par un certain nombre de principes à savoir :
- la définition d'une vision claire de
développement souhaité ;
- l'appropriation de la démarche par les populations
;
- l'émergence ou la promotion de nouveaux rapports de
travail et d'échanges entre les membres de la communauté.
4.1.1 Processus
d'élaboration du Plan de Développement Communal
L'élaboration du PDC obéit à
huit étapes clés. Il s'agit de :
- la préparation du processus :
lors de la phase préparatoire, le conseil communal
délibère sur l'élaboration d'un PDC, met en place un
comité de pilotage, s'accorde sur une méthodologie de travail et
sur les ressources à mobiliser, sensibilise la population sur le
développement local et recrute éventuellement un prestataire pour
animer le processus ;
- le diagnostic Territorial : l'analyse diagnostic doit
permettre d'élaborer de manière participative un état des
lieux de la commune et d'analyser ses forces, faiblesses, opportunités
et menaces. Sur la base d'un travail approfondi de collecte de données,
d'analyses documentaires et cartographiques, d'ateliers de consultation avec
les acteurs locaux, le diagnostic permettra de laisser s'exprimer les
différentes perceptions du même territoire, d'obtenir une
compréhension partagée des enjeux, de définir les
problèmes prioritaires et leurs causes, et enfin, d'identifier ses
atouts ;
- la vision et Objectifs : cette étape doit
permettre aux acteurs locaux de bâtir une vision partagée de la
commune, en adéquation avec les priorités nationales et
régionales, et de définir des objectifs et stratégies de
développement.
Ces objectifs doivent rester réalistes et prendre en
compte :
- les grands domaines du développement
(économie, infrastructures, santé, éducation, ressources
naturelles, culturelles, etc.) ;
- les différentes zones du territoire ;
-les différents acteurs.
- la programmation des Actions : les objectifs
formulés sont traduits en actions concrètes et
réalisables, choisies parmi la quantité d'interventions
possibles. Les budgets détaillés de chaque action sont
élaborés. Ces informations constituent la programmation
pluriannuelle du PDC ;
- la rédaction du PDC : les analyses
élaborées et les décisions prises sont consignées
dans un document unique qui servira de référence, autant pour
documenter le processus de planification, que pour guider la conduite des
actions ;
- la validation du PDC : le conseil municipal
délibère sur les résultats du processus
d'élaboration du PDC et l'adopte formellement. Ensuite, intervient
l'avis technique du représentant de l'Etat dans le cadre du
contrôle de légalité. Enfin, le processus de diffusion
et de vulgarisation du PDC auprès de la communauté est
organisé avec des ateliers de restitution et avec l'aide des
médias locaux ;
- la mise en OEuvre : les ressources identifiées
sont mobilisées et les activités planifiées sont
exécutées en vue de la satisfaction des besoins de la population.
Le comité de pilotage cherchera des appuis extérieurs pour
compléter les ressources internes ;
- le suivi-Evaluation : le conseil municipal met en place
un dispositif de suivi des projets afin de suivre et évaluer les
progrès de mise en oeuvre du PDC, et de procéder à
d'éventuels ajustements. Un bilan annuel est présenté. Des
évaluations sont effectuées à mi-parcours et à la
fin.
La planification locale est une démarche progressive
qui va conduire les acteurs locaux à évaluer
régulièrement le chemin parcouru et les objectifs du plan.
4.1.2 Elaboration du Plan de
Développement de la Commune d'Abéché
Le PDC de la commune d'Abéché a
été élaboré en juillet 2016 avec le soutien
technique et financier du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF). Pour
ce faire, il a été mise en oeuvre une méthodologie
participative conduite par le comité de pilotage et qui s'est
fondée sur les documents de politiques, de stratégies et
orientions nationales de développement. Cette démarche
méthodologique a comme seul objectif la responsabilisation du
comité du conseil municipal à toutes les étapes du
processus que sont :
1) La préparation
2) Le diagnostic
3) La programmation et,
4) La validation.
L'étape du diagnostic situationnel a fait
l'état actuel et de l'évolution des divers secteurs de
développement de la commune. Il s'agit d'apprécier les effets et
l'impact de différents programmes et projets devant permettre
l`amélioration substantielle des conditions de vie des populations. Par
ailleurs, ce diagnostic a révélé les potentialités
économiques et structurelles de la commune. La commune
d'Abéché dispose en effet d'importants atouts en matières
commerciales et touristiques. Cependant, son développement pourrait
être émoussé par certaines contraintes au cas où ces
multiples opportunités ne sont pas exploitées.
Ainsi, l'analyse approfondie des potentialités, des
contraintes, des opportunités et menaces du territoire
d'Abéché a-t-elle amené les différents acteurs de
la commune à identifier les principaux enjeux de développement au
cours des cinq (5) prochaines années. Il s'agit de :
- développer le capital humain à travers
l'amélioration de l'accès des populations aux services sociaux de
base de qualité et renforcer la sécurité alimentaire pour
la réduction de la pauvreté et de l'exclusion sociale ;
- promouvoir l'économie urbaine en développant
les circuits de commercialisations et en renforçant la
disponibilité des financements et l'énergie :
- renforcer la protection de l'environnement et promouvoir les
mécanismes de développement propre et d'adaptation aux
changements climatiques ;
- aménager le territoire de la commune à travers
une gestion rationnelle du foncier et promouvoir l'urbanisation et le
développement de l'habitat ;
- accélérer la gouvernance locale, la
citoyenneté et le respect de la législation urbaine.
Au regard de ces enjeux et s'appuyant sur les
potentialités, les opportunités et surtout la
responsabilité des autorités municipales face aux défis
actuels du développement de la commune, une vision prospective a
été définie et s'énonce comme suit :
« Abéché est en 2030, une commune de
référence, attrayante, bien gouvernée,
économiquement prospère où les populations ont
accès aux services sociaux de base de qualité, où la
jeunesse est force de création et d'innovation et où la
participation citoyenne est effective ».
Pour concrétiser cette vision qui permettra
d'améliorer le niveau et la qualité de vie des populations de la
commune, cinq (5) orientations stratégiques ont été
retenues sous forme de programmes :
Programme 1 : accroissement du capital
humain par la facilitation de l'accès des populations aux services
sociaux de base de qualité, la consolidation de la
sécurité alimentaire par la réduction de la
pauvreté et de l'exclusion sociale ainsi que la promotion de l'emploi
des jeunes et des femmes ;
Programme 2 : valorisation de
l'économie locale à travers le renforcement du système de
production, la densification des réseaux de commercialisation et de
communication et surtout le développement de l'énergie ;
Programme 3 : amélioration des
dispositifs de protection de l'environnement par la promotion des
mécanismes de développement propre et d'adaptation des
catastrophes naturelles et changements climatiques ;
Programme 4 : priorisation de
l'aménagement du territoire pour une urbanisation
équilibrée garantissant une gestion rationnelle du foncier et un
développement cohérent de l'habitat ;
Programme 5 : promotion de la
citoyenneté et du respect de la législation urbaine en vue de
garantir une gouvernance locale concertée et le renforcement de la
réédition des comptes.
4.1.4 Mise en oeuvre du PDC
La mise en oeuvre du PDC est facilitée par des
instruments appropriés avec les acteurs chargés d'élaborer
les projets desdits documents.
v élaboration des Plans de Travail Annuels
(PTA)
Le PDC a précisé le plan d'action quinquennal et
les projets par programme avec les années d'exécution des
activités identifiées.
Les PTA sont ressortis du programme pluriannuel et
affinés. Ils indiquent clairement quelles activités sont
envisagées, avec évaluation des coûts et les
échéanciers de mobilisation des fonds (schéma de
financement, activités à exécuter sur budget propre, par
le biais de la coopération décentralisée ou autre), par
quelle structure ils doivent être exécutés.
Ces PTA sont élaborés par le comité
technique de suivi-évaluation puis soumis à l'appréciation
du comité de pilotage, à la validation et à l'adoption du
comité de gestion.
Après adoption, le budget d'investissement de la
commune est élaboré. Il complète le budget de
fonctionnement pour constituer ensemble le budget de la commune. Les
différentes actions à mettre en place prendront en compte dans le
cadre des projets adoptés annuellement les aspects de durabilités
et d'équités tels que prévus dans le plan.
v élaboration des dossiers techniques et
financiers
A cette étape, le comité technique de
suivi-évaluation peut être appuyé par des
spécialistes en fonction des différents dossiers de projets
à élaborer. La commune d'Abéché compte tenu de ses
moyens limités peut faire appel à ses ressortissants
qualifiés et aux services techniques déconcentrés de
l'Etat.
4.1.5 Suivi-Evaluation du
PDC
Il repose sur un reportage systématique trimestriel des
progrès et éventuellement des difficultés dans la conduite
des activités planifiées au niveau des différents organes
de la mise en oeuvre du PDC. Le suivi et l'évaluation sont basés
sur un système de mesure de performances des programmes et de
l'Administration communale, défini par les indicateurs
vérifiables. Au démarrage de la mise en oeuvre du PDC, il sera
mis en place le système d'information et élaborer le plan
intégré de suivi-évaluation qui précisera les
différentes activités de suivi-évaluation dont celles de
renforcement des capacités.
4.1.5.1 Mécanisme de
suivi
v suivi des interventions
Le suivi suppose la collecte des informations sur la mise en
oeuvre du PDC et surtout la documentation de ces informations à l'aide
des outils appropriés. Le comité technique de
suivi-évaluation procédera à l'élaboration des
rapports trimestriels, semestriels et annuels d'avancement qui seront
examinés et validés par le comité de pilotage et
adoptés par le conseil communal. La validation du rapport annuel
d'avancement sera l'occasion pour chaque acteur d'apprécier le
progrès. Ce rapport doit être analytique et dégager de
façon explicite, les raisons de la réalisation ou non des
résultats attendus.
Le suivi de la mise en oeuvre du PDC comprend entre autres,
les revues trimestrielles/semestrielles et annuelles visant à faire le
point des réalisations du trimestre/semestre ou de l'année en
cours et à en dégager le niveau de, progrès vers
l'atteinte des résultats. C'est également le cadre de
planification des activités du trimestre/semestre ou de l'année
suivante. Chaque chef de service fera le point des activités
menées au sein de son service, les difficultés rencontrées
et de proposer des solutions.
v suivi budgétaire
Le suivi budgétaire s'occupe de la planification et du
suivi de la gestion budgétaire et prend en compte à la fois les
recettes de fonctionnement et d'investissement, les dépenses de
fonctionnement et d'investissement. Il permet d'apprécier les efforts de
mobilisation de ressources mais également de consommation des
ressources.
Le suivi budgétaire est un système de
veille pour une gestion efficiente des ressources.
4.1.5.2Mécanisme
d'évaluation
Le mécanisme d'évaluation du PDC prévoit
dans un premier temps, une évaluation de la performance de la mise en
oeuvre annuelle. Dans un second temps, une revue à mi-parcours de la
mise en oeuvre du PDC est faite en juin 2018 et une évaluation finale en
fin 2020. Cette évaluation va surtout porter sur l'appréciation
de la performance globale de la mise en oeuvre du PDC sur les conditions de vie
des populations. Elle permettra d'apprécier l'impact, la pertinence, la
durabilité, l'efficience et l'efficacité des interventions
menées dans le cadre du PDC. Les conclusions, les leçons apprises
et les recommandations devront être validées par toutes les
parties prenantes à la mise en oeuvre du PDC. Elles seront prises en
compte pour la bonne conduite du prochain PDC.
4.2 Mobilisation des
ressources pour le financement du PDC
La mise en oeuvre du PDC nécessite la définition
d'un système d'information et de communication interne et externe
adéquat. Il est important qu'une stratégie de communication soit
élaborée pour informer tous les acteurs du PDC. Son but sera de
fédérer toutes les forces vives de la commune à
l'exécution du PDC et aussi de négocier avec d'autres acteurs
pouvant contribuer à la mobilisation des ressources.
v Plan de financement du PDC
Le tableau suivant détermine le financement pour les
cinq (5) ans.
Tableau 12: financement du
PDC
Programmes
|
2016
|
2017
|
2018
|
2019
|
2020
|
total
|
Programme 1
|
191.350.000
|
533.945.000
|
668.870.000
|
501.870.0000
|
365.370.000
|
2.261.405.000
|
Programme 2
|
201.150.000
|
380.150.000
|
645.150.000
|
460.650.000
|
252.650.000
|
1.939.750.000
|
Programme 3
|
630.000.00
|
105.000.000
|
672.000.000
|
797.000.000
|
747.000.00
|
389.600.000
|
Programme 4
|
62.500.000
|
69.000.000
|
64.000.000
|
60.500.000
|
54.000.000
|
310.000.000
|
Programme 5
|
59.140.000
|
83.500.000
|
52.660.000
|
58.420.000
|
64.180.000
|
317.900.000
|
TOTAL
|
577.140.000
|
1.171.595.000
|
1.497.880.000
|
1.161.140.000
|
810.900.000
|
5.218.655.000
|
Recettes communales
|
401.308.297
|
441.439.127
|
485.583.040
|
534.141.344
|
587.555.478
|
2.450.027.287
|
Contribution des communautés
|
383.067.011
|
402.220.362
|
422.331.380
|
443.447.949
|
465.620.346
|
2.116.687.048
|
Subventions de l'Etat
|
330.000.000
|
363.000.000
|
399.300.000
|
439.230.000
|
483.153.000
|
2.014.683.000
|
Mobilisation communal
|
1.114.375.309
|
1.206.659.489
|
1.307.214.420
|
1.416.819.293
|
1.536.328.825
|
6.581.397.335
|
Financement à rechercher
|
537.235.309
|
35.064.489
|
190.665.580
|
255.679.293
|
725.428.825
|
1.362.742.336
|
Source : PDC de la commune
d'Abéché
De l'analyse de ce tableau, il ressort que les
différentes projections des ressources à mobiliser se
présentent comme suit ;
- recettes communales : la moyenne des
réalisations sur les quatre (4) dernières années
majorée de 10% d'augmentation sur chacune des cinq (5) années
à venir.
- contribution communautaire : la moyenne des
réalisations communales sur les quatre (4) dernières
années majorée de 5% d'augmentation sur chacune de cinq (5)
années à venir ;
- subvention de l'Etat : la moyenne des subventions
transférées des trois (3) dernières années
majorées de 10% sur les cinq (5) années à venir.
De l'analyse de ce schéma de financement des
activités programmées pour la période 2016-2020, il
ressort que dans les conditions actuelles de mobilisation des ressources, il
sera très difficile voire impossible de mettre en oeuvre les programmes.
4.3 Mesures
d'accompagnements
Etant donné que le taux de réalisation
satisfaisant du PDC, dépend de la performance des agents. Des
dispositions doivent être prises pour renforcer les capacités
techniques des acteurs.
Alors quelles sont les conditions nécessaires pour la
réussite de la mise en oeuvre du PDC ?
4.3.1 Volonté politique
du Maire et du conseil municipal
Sans l'engagement et l'implication active du Maire et du
conseil Municipal dans la mise en oeuvre du PDC, aucun succès ne sera
possible. Ceux-ci doivent se traduire par l'appropriation par chacun des
élus du contenu du PDC et sa promotion auprès des acteurs et
partenaires de la commune.
Tout comme les responsables de la commune, les chefs des
quartiers ont un rôle important à jouer dans la mise en oeuvre du
PDC. C'est pour cela qu'il est essentiel de les responsabiliser davantage dans
leur rôle.
4.3.2 Respect des principes de
la bonne gouvernance
La bonne gouvernance passe par le bon fonctionnement des
organes communaux et infra-communaux, la réédition des comptes et
la transparence à travers les actions ci-après :
- le contrôle citoyen : le Tchad a
adhéré au Mécanisme d'Evaluation par les Paires (MAEP).
Dans chaque commune un comité doit être mis en place pour assurer
le contrôle citoyen des affaires locales. L'implication du MAEP et des
cellules de participation citoyenne dans le suivi et l'évaluation
contribuerait à garantir la transparence dans la mise en oeuvre du
PDC ;
- la coordination des interventions des acteurs : dans la
commune d'Abéché, plusieurs acteurs et partenaires interviennent
avec une faible coordination. Il est nécessaire que cette coordination
soit renforcée par la mise en place des mécanismes de
concertation permanente.
4.4 SUGGESTIONS
Au regard de ce qui précède, des actions
devraient être envisagées pour améliorer la performance de
la commune.
D'abord, le bon rendement des taxes dépend de
l'efficacité du collecteur, de son intégrité mais aussi de
son encadrement et de son intéressement. Afin d'améliorer le
rendement des collecteurs, il est important de mettre en place des mesures
d'incitation permanentes au recouvrement au profit des agents chargés du
recensement et du recouvrement. L'intéressement devrait bien entendu
être lié aux résultats réalisés. Il peut
s'agir à la fois de primes en fonction des résultats individuels
de chaque collecteur combiné à un intéressement pour
l'ensemble du service afin de créer plus de solidarité entre les
différents agents participants au processus de recouvrement.
En s'appuyant sur l'exemple du Niger, la commune
d'Abéché doit adapté un mode de collecte conforme aux
valeurs sociales. Le Niger par exemple a responsabilisé les leaders dans
le cadre de collecte des ressources. Cette stratégie s'est
avérée être la meilleure par rapport au contexte local
nigérien.
La commune d'Abéché en s'appuyant sur cet
exemple, peut par exemple recruter des collecteurs privés ou
responsabiliser les leaders dans la collecte des taxes.
Elle doit mettre en place un suivi régulier et
individualisé des performances des collecteurs et ce, afin de
créer un esprit d'émulation.
Ensuite, conformément aux dispositions légales
en cours au Tchad14(*),
les CTD doivent être soutenues financièrement par l'Etat à
travers les dotations et subventions. A ce niveau, les appuis devraient se
faire de manière transparente de sorte que les critères de
répartition soient clairement définis et bien compris des CTD.
Egalement, ces appuis financiers devraient être communiqués
à temps aux CTD, notamment au moment de l'élaboration de leurs
budgets.
A cet effet, la création d'une Agence Nationale de
Financement de collectivités territoriales décentralisées
serait idéale. Le Niger est en train d'expérimenter cela à
travers l'Agence Nationale de Financement des collectivités
territoriales (ANFICT).
En plus des ressources financières, la qualité
des ressources humaines est également un facteur très
déterminant pour réussir toute action tendant à
améliorer le niveau de mobilisation des ressources de la commune. Cela
passe inéluctablement par l'adoption d'un programme conséquent de
renforcement des capacités du personnel. A ce niveau, il est important
d'envoyer les agents de la commune se perfectionner dans une institution de
formation en gestion des collectivités territoriales.
Le Niger a également une expérience dans le
domaine de la formation. Un Centre de Formation en Gestion des
Collectivités Territoriales (CFGCT) au sein de l'ENAM a
été crée. Ledit centre a pour attributions la formation
initiale du personnel des CT, la formation continue des acteurs de la
décentralisation (personnel, élus locaux, agents des services
techniques déconcentrés de l'Etat, etc.), l'identification des
besoins en formation des CT et le suivi-évaluation de la mise en oeuvre
des actions de formation.
A cet effet, un échange d'expérience s'impose
pour le Tchad.
Enfin, instaurer un système de performance de
l'Administration communale c'est-à-dire un système
d'auto-évaluation de la commune axée sur les résultats. Ce
système implique dans un premier temps l'élaboration d'un cahier
des charges et d'un programme d'activités pour chacun des agents de la
commune. Cela veut dire qu'un lien doit être établi entre
l'exigence du poste occupé et les activités à mener dans
une période déterminée.
Pour ce faire, il faut nécessairement une
démarche participative et inclusive suivant des règles du
mangement.
Ce système permet de mesurer la performance de la
commune entre efficacité, efficience, rentabilité et
appropriation.
Pour cela, il faut :
- une démarche participative : elle doit assurer
l'adhésion des parties prenantes pour une meilleure compréhension
/contribution des prises de décisions et participation ;
- une promotion de la notion de recevabilité chez les
élus et du contrôle démocratique chez la
population ;
- une vérification de la fonctionnalité de la
commune et de ses performances par tous les acteurs.
Ainsi, le Ministère de l'Administration du
Territoriale, de la Sécurité Publique et de la Gouvernance Locale
(MAT/SP/GL), l'Association Nationale des Communes du Tchad (ANCT)et les
partenaires techniques et financiers doivent conjuguer leur effort pour
promouvoir un outil d'auto-évaluation de performances des CT. Cela passe
nécessairement parun exercice de capitalisation d'expériences.
Ils doivent répertorier les expériences en matière
d'outils et de méthodes de suivi et d'évaluation et les
enseignements retenus.
CONCLUSION
L'une des difficultés majeure de la commune
d'Abéché est qu'elle n'a pas les moyens d'affronter les
défis auxquels elle est appelée à faire face. Les
ressources financières de la commune sont limitées en raison de
la nature du tissu économique qui ne peut générer de
recettes substantielles et des capacités réduites de gestion des
services de la commune. La faiblesse des ressources provient à la fois
de la non maitrise de l'assiette fiscale, de la mise en oeuvre de
procédures de recouvrement efficaces et de la faible performance de ses
agents.
Le système financier est peu fiable : absence de
procédures de recouvrement efficaces, difficultés de collecte des
données fiscales, non maîtrise de l'effectif des contribuables.
Toutes ces réalités constituent autant d'entraves à
l'amélioration de la mobilisation des recettes propres de la commune.
Toujours est-il que la commune, ne dispose d'aucun manuel
d'élaboration de budget, voire même d'aucun document de
référence qui retrace les techniques d'évaluation des
résultats ou d'un plan d'action de préparation de son budget
ventilant le calendrier des opérations et les intervenants en la
matière.
Ainsi, les objectifs de notre recherche consistent à
contribuer à l'amélioration de la performance de la commune
d'Abéché notamment à décrire le niveau de
performance de la commune, à expliquer ce niveau de performance
et,à proposer des solutions allant dans le sens d'améliorer la
performance de la commune.
Nous sommes partis des hypothèses selon lesquelles la
faible performance des agents communaux est liée à l'insuffisance
d'une stratégie de renforcement des capacités et la faible
mobilisation des ressources financières est liée à
l'inefficacité des collecteurs.
Notre première hypothèse est confirmée.
Relativement à celle-ci, l'absence d'un plan de formation des agents de
la commune ne favorise pas la performance de ces derniers sur le plan
professionnel. Cette absence de formation est la cause principale de leur
faible performance.
Quant à la seconde hypothèse, elle est
infirmée.La faible mobilisation des ressources financières n'est
pas seulement liée à l'inefficacité des collecteurs mais
aussi à plusieurs autres facteurs dont l'insuffisance de
stratégie de mobilisation des ressources, la faible maitrise de
l'assiette fiscale, la non maitrise de l'effectif des contribuables et
l'absence d'un manuel d'élaboration du budget.
L'un des principaux problèmes auxquels la commune
d'Abéché est confrontée dans la promotion d'un outil
d'auto-évaluation de sa performance est la mauvaise perception par ses
agents des concepts d'évaluation et de contrôle.
L'amélioration de la performance de la qualité du service public
communal ne peut se faire que par une évaluation des
activités.
Mais, la commune ne dispose pas d'indicateurs de gestion et
d'évaluation de ses performances. Ce dernier, est un moyen pertinent
d'amélioration de la qualité du service communal.
Alors, la question qui se dégage est de savoir en quoi
le pilotage de la performance d'une commune nécessite-il
l'établissement d'un mécanisme d'auto-évaluation ?
BIBLIOGRAPHIE
I- OUVRAGES GENERAUX
1. Dictionnaire Encarta Junior 2016 ;
2. DictionnaireLarousse 2016 ;
3. Guide Méthodologique pour l'élaboration du
mémoire à l'ENAM, 3ème édition, 2015, Niamey,
Niger.
II- OUVRAGES SPECIALISES
1. Aimé Togodo AZON et Didier Van CAILLIE, 2009,
outils de contrôle de gestion et performances des
collectivités locales : état de la littérature, HAL,
Lyon, P.21 ;
2. Cédric DRAIL, VINCENT Lescaillez, et Philippe MENUT
2006, L'amélioration de la performance des collectivités
territoriales : de l'intention à la pratique, AFIGESE, France,
P.230 ;
3. EMMANUEL Matteudi, 2012, Les enjeux du développement
local en Afrique, Paris, l'Harmattan, P.200 ;
4. JACQUELINE Mengin, 1989, Guide du développement
local et du développement social, Paris, l'Harmattan, P164 ;
5. Le Bay, Maiga et Tiénou, 2007, Auto
évaluation des performances des collectivités
territoriales : de la conception à la réplication des
outils, SNV, Mali, P.28 ;
6. LE CAVALIER Bleu, 2010, L'action internationale des
collectivités territoriales, Paris, Arricod, P.128 ;
7. NAHOUNGAR Bélemgoto Békoutou, 2012, La
décentralisation ; manuel d'information des acteurs de base, Tchad,
CEFOD, P.56 ;
8. Patrick GILBERT et Jocelyne YALENOIS 2017,
l'évaluation de la performance individuelle, La Découverte,
Paris, P.128 ;
9. Philippe LOTTIAUX, 2013, Ressources humaines et
collectivités territoriales : nouveaux enjeux, nouvelles
réponses, BERGER-Levrault, France, P.151.
10. THIERRY Vieille, 2001, C'est quoi la
décentralisation, Paris, Odin, P.187 ;III-
MEMOIRES
1. ABDOU Mamoudou, 2016, contribution des communes au
développement local : cas de la commune de Tanda au Niger, ENAM
Niamey Niger, niveau II, P.22.
IV- ARTICLES/REVUES/JOURNAUX...
1. Budget primitif de la commune d'Abéché, 2012,
2013, 2014, 2015, 2016, et 2017.
2. Dépliant, réalisé avec l'appui
technique et financier de la coopération française sur le budget
municipal : élaboration et exécution du budget de la commune
animé par l'institut FORHOM en 2012 à N'Djamena.
3. Ministère de l'Aménagement du territoire, de
la Décentralisation et des Libertés Locales, (2013), guide
d'élaboration d'un plan de développement communal ;
V- TEXTES LEGISLATIFS ET
REGLEMENTAIRES
1. REPUBLIQUE DU TCHAD : Constitution du 31 mars 1996
révisée en 2005 ;
2. REPUBLIQUE DU TCHAD : constitution de la IVème
République du 04 mai 2018 ;
3. REPUBLIQUE DU TCHAD : loi N°002/PR/2000 du 16
février 2000 portant statuts des collectivités territoriales
décentralisées ;
4. REPUBLIQUE DU TCHAD : loi N°024/PR/2003 du 10
décembre 2003 portant ratification de l'ordonnance n°01/PR/2003 du
08 septembre 2003 portant création de collectivités territoriales
décentralisées ;
5. REPUBLIQUE DU TCHAD : loi N°033/PR/2006 portant
répartition des compétences entre l'Etat et les
collectivités territoriales décentralisées ;
6. REPUBLIQUE DU TCHAD : loi N°011/PR/2004 portant
régime financier et fiscal des collectivités territoriales
décentralisées ;
7. REPUBLIQUE DU TCHAD : décret
N°529/PR/PM/MCD/2011 du 1er juillet 2011 portant
création et attributions des services des collectivités
territoriales décentralisées ;
8. REPUBLIQUE DU TCHAD : décret
N°531/PR/PM/MCD/2011 du 01 juin 2011 fixant le nombre des conseillers
municipaux des communes, chefs-lieux des régions et des
départements.
VI- SITES INTERNET
1. http:// www.etudiant.aujourd'hui.com, consulté le 10
janvier 2018 à 22 heures 05 minutes ;
2.http:// www.fr.m.wikipédia.org, consulté le 18
mars à 13 heures 38 minutes.
3. http://
www.memoireonline.com,consulté
le 13 mars 2018 à 10 heures 31 minutes ;
ANNEXES
ANNEXES
Annexe I : Guide d'entretien
A l'intention des
élus locaux
1.Présenter nous votre commune
.........................................................................................................................
...................................................................................................
2. Comment est organisée votre commune ?
......................................................................................................
........................................................................................................
3. Votre commune mobilise-t-elle suffisamment des
ressources ?
..................................................................................................
.......................................................................................................
4. Quelles sont les difficultés que vous
rencontrez ?
...........................................................................................
La commune mobilise-t-elle des ressources provenant des ONG et
Bailleurs de Fonds ?
...................................................................................................
5. Est-ce que votre personnel a fait l'objet d'une
évaluation ?
....................................................................................................
4. Est-ce que votre commune dispose d'un PDC ?
.......................................................................................................
A l'intention des chefs des services
1.Vos agents ont-ils les compétences
nécessaires ?
...................................................................................................
2. Vos agents bénéficient-ils de la formation
continue ?
.....................................................................................................
3. La commune consacre-t-elle un budget pour la formation de
ses agents ?
.....................................................................................................
4. Pensez-vous que votre commune motive et mobilise
suffisamment les agents ?
...................................................................................................
5. Vos agents sont-ils évalués ?
.....................................................................................................
A l'intention de la population
1.Comment estimez-vous la qualité du service
communal ?
...................................................................................................
...................................................................................................
2. Comment mesurer-vous l'évolution de la
rentabilité de la commune ?
................................................................................................
3. Comment mesurer-vous la productivité des
agents ?
......................................................................................................
4. Avez-vous connaissance du PDC ?
.......................................................................................................
5. Est-ce que la commune mène
régulièrement des enquêtes d'évaluation et
d'appréciation du niveau de satisfaction auprès de vous ?
.................................................................................................
.......................................................................................................
6. Est-ce que la commune évalue annuellement le niveau
de satisfaction des usagers des services ?
................................................................................................
A l'intention des Associations de la
Société Civile
1.Est-ce que les élus sont toujours accessibles
à la population ?
...................................................................................................
...................................................................................................
2. La commune invite-t-elle la population aux sessions
budgétaires ?
...................................................................................................
3. Est-ce que la population est associée à la
prise de décision ?
......................................................................................................................................................................................................
* 1 Dans l'oeuvre
intitulée « l'Amélioration de la performance des
collectivités territoriales : de la pratique à
l'intention ».
* 2 Tiré du Tchad :
les indicateurs économiques
* 3 Les habitants de la ville
d'Abéché sont appelés Abéchois
* 4 Ils existent cinq principes
budgétaires en matière communales : le principe
d'unité, d'universalité, de spécialité,
d'annualité et d'équilibre budgétaire.
* 5 Foirail ou foire est le lieu
où se tient une foire
* 6 Mahboub et Anwar de
l'UNABA
* 7Certaines des taxes sont des
impôts d'Etat mais leur produit est reversé par ce dernier
à la commune. C'est le cas des taxes foncières sur les
propriétés bâties et non bâties, la taxe sur la
valeur locative des locaux professionnels, la taxe superficielle, la
contribution des patentes, la contribution des licences, la taxe civique.
* 8 Enquête de terrain,
2017
* 9 Enquête de terrain,
2017
* 10 Enquête de terrain,
2017
* 11 Revue scientifique du
Tchad, janvier 2015, N°2
* 12 Revue scientifique du
Tchad, janvier 2015, N°2
* 13 Vannes est une commune
francaise située dans l'ouest de la France sur la cote du sud de la
région Brétagne. Elle compte 135 882 habitants
* 1415 Article 77 de la loi
portant statuts des collectivités territoriales
décentralisées