I.2Symptômes DE LA TUBERCULOSE
Fièvre légère ; Toux persistante
; Expectorations (crachats) de couleur inhabituelle
ou sanguinolentes; Perte
d'appétit et de poids ; Sueurs
nocturnes ; Douleurs dans la poitrine à
la respiration ou pendant la toux ; Douleurs à
la colonne vertébrale ou aux articulations. (J. Allard,
2013)
I.3 FORMes DE TUBERCULOSE
La tuberculose peut revêtir différentes formes
selon la localisation du foyer infectieux. Sa manifestation clinique la plus
fréquente est la forme pulmonaire (la phtisie selon Hippocrate). C'est
elle qui est principalement responsable de la transmission des BK. Les
symptômes de la tuberculose pulmonaire sont bien connus. Certains sont
assez évocateurs, telles la toux prolongée (de plus de trois
semaines), l'expectoration ou encore l'hémoptysie. Fatigue et faiblesse
sont aussi des plaintes communes. Le malade peut également
présenter amaigrissement, perte de l'appétit, fièvre
nocturne de faible intensité, douleur thoracique, transpiration nocturne
et tremblements (Gentilini, 1993).
On distingue 3 formes de tuberculose.
La tuberculose pulmonaire ou phtisie : C'est
la forme la plus courante de tuberculose (environ 70 % des cas). Les
bactéries détruisent les tissus pulmonaires, créant ainsi
des cavités. La maladie reste localisée dans les poumons ;
La tuberculose extra pulmonaire : Dans ce
cas, les bactéries attaquent d'autres parties du corps, comme les os,
les reins, les ganglions lymphatiques, les méninges ou le système
nerveux central. La tuberculose extra pulmonaire s'accompagne ou non d'une
tuberculose pulmonaire ;
La tuberculose disséminée ou
miliaire : (comme des graines de millet disséminées dans
tout le poumon, lui donnant une apparence caractéristique). Les
bactéries se répandent par le système sanguin et attaquent
l'ensemble de l'organisme. Il s'agit donc d'une tuberculose pulmonaire et extra
pulmonaire. (Passeport santé, 2011)
I.4 TYPES DE TUBERCULOSE
I.4.1 La tuberculose ganglionnaire : Elle est
très fréquente au même titre que la tuberculose pulmonaire.
Les adénopathies sont souvent médiatisnales et hilaires. Elles
sont en général de taille modérée, mais peuvent
parfois obstruer une bronche. En périphérie les
adénopathies sont surtout cervicales, puis axillaires et inguinales.
Initialement fermes et mobiles, les ganglions sont ensuite fixés par une
péri-adénite avec peu de signes inflammatoires. Les fistules
externes à bord irrégulier laissent ensuite sourdre (suinter) un
pus caséeux qui se recouvre de croûtes. C'est cette maladie,
nommée scrofule ou écrouelles que les rois de France et
d'Angleterre étaient censés guérir par simple toucher. La
croyance et les cérémonies qui y étaient attachées
ont perduré jusqu'au XIXe siècle. Le diagnostic repose sur
l'examen bactériologique du liquide de ponction et l'examen
anatomopathologique à la suite de la biopsie ganglionnaire. L'apparition
des signes généraux doivent encourager un traitement sans
attendre le diagnostic microbiologique dans ces pays. Selon la même
étude faite en Tunisie (une région endémique de la
tuberculose) qui a porté sur cinquante patients atteints de la
tuberculose ganglionnaire, il a été remarqué que les
adénopathies étaient principalement cervicales (75 %), puis
médiastinales (21 %), sus-claviculaires (9,4 %) et axillaires (6,3 %).
Les tailles ont été retrouvées surtout entre 3 et 5 cm.
Les adénopathies étaient inflammatoires ou fermes. Dans 21,9 %
des cas, la tuberculose ganglionnaire était associée à
d'autres types de tuberculose. La bactériologie a permis le diagnostic
chez 65,6 % des cas. (Marrakchi, Maaloul, 2010)
I.4.2 Tuberculose urogénitale : La
tuberculose urogénitale est responsable de 14 à 41 % des
atteintes extra pulmonaires. Le rein est très souvent infecté
lors d'une tuberculose miliaire le plus souvent au niveau du cortex
rénal. Cliniquement, les lésions sont très souvent
unilatérales. Au niveau du rein, elles sont
préférentiellement situées dans la médullaire
où elles vont produire des granulomes épithélioïdes
avec une nécrose caséeuse (lésion spécifique
à la tuberculose) aboutissant à une destruction tissulaire
(Watfa et Frederic, 2005). L'atteinte se manifeste par des
symptômes liés à la distension rénale en cas
d'atteinte urétérale. Elle peut se manifester cliniquement par
une cystite banale. Or, le diagnostic est évoqué devant une
pyurie sans germe. En cas de lésion génitale, les lésions
touchent fréquemment l'épididyme se traduisant par une
épididymite. Environ 50 à 75 % des hommes avec une atteinte
génitale ont des anomalies radiologiques au niveau de l'appareil
urinaire (W. Saeed, 2012) Un bilan radiologique de tout
l'appareil urinaire (uroscanner) est toujours indiqué ainsi qu'une
radiographie du thorax à la recherche d'une localisation pulmonaire. Le
clinicien oriente vers l'examen cytobactériologique des urines afin de
confirmer son diagnostic. (L. Wang et al, 2003)
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I.4.3 Tuberculose ostéoarticulaire :
La forme la plus fréquente et la plus redoutable est la tuberculose
rachidienne dite mal de Pott ; La localisation au niveau de l'espace
intervertébral (mal de Pott) est la plus fréquente des
localisations ostéoarticulaires et la plus grave car elle siège
au voisinage des structures nerveuses importantes. Elle représente 10 %
des cas de tuberculose (L. Boussel, B. Marchand, 2002). Selon
la même étude faite en Tunisie (une région endémique
de la tuberculose) qui a porté sur cinquante patients atteints de la
tuberculose ganglionnaire, il a été remarqué que les
adénopathies étaient principalement cervicales (75 %), puis
médiastinales (21 %), sus-claviculaires (9,4 %) et axillaires (6,3 %).
Les tailles ont été retrouvées surtout entre 3 et 5 cm.
Les adénopathies étaient inflammatoires ou fermes. Dans 21,9 %
des cas, la tuberculose ganglionnaire était associée à
d'autres types de tuberculose. La bactériologie a permis le diagnostic
chez 65,6 % des cas (Marrakchi, Maaloul, 2010).
I.4.4 Méningite tuberculeuse : Une
forme extrêmement rare, mais très redoutable. Le tableau clinique
et radiologique est atypique. Elle touche les enfants et les adultes jeunes.
Dans sa forme typique la méningite tuberculeuse associe un syndrome
méningé et un syndrome infectieux progressif et peu intense :
fièvre au long cours, otalgie, vomissement. À la suite de la
pratique de la PL, le LCR est classiquement clair, avec une lymphocytose, une
hyperalbuminorachie et une hypoglucorachie. Sa gravité nécessite
la mise en route rapide du traitement. Des séquelles fonctionnelles
s'observent dans plus d'un tiers des cas : hémiplégie, paralysie
des paires crâniennes, troubles sensoriels, calcifications
intracrâniennes, etc. (S. Hafaied, Hamdi, 2015)
I.4.5 Tuberculose cutané : Rare
en Occident où elle ne représente que 1,5 à 2,1 % de
l'ensemble des formes que peut prendre la tuberculose, la forme cutanée
de la tuberculose est cependant endémique en région tropicale et
au Maghreb (H. Lakhdar 2005). Elle adopte alors des formes
cliniques variées : chancre tuberculeux, tuberculose cutanée
miliaire, lupus tuberculeux, scrofulodermes ou gommes tuberculeuses, ou encore
tuberculose péri-orificielle (Beyt, Ortbalds, 1980). La
classification de Beyt de 1980, basée sur des critères
physiopathologiques, est aujourd'hui la référence pour distinguer
les diverses formes : tuberculose d'inoculation (source exogène) :
chancre tuberculeux, tuberculose verruqueuse, certains lupus vulgaris ;
tuberculose secondaire (source endogène) : scrofuloderme (par
contiguïté); tuberculose orificielle (auto-inoculation)
;tuberculose hématogène : certains lupus vulgaris, tuberculose
miliaire aiguë, gomme tuberculeuse ; tuberculose éruptive
(tuberculides) : lichen scrofulosorum, tuberculose papulonécrotiques,
érythème induré de Bazin, vascularite nodulaire
(Tigoulet, Fournier, 2001)
I.5 CONTAGION DE LA TUBERCULOSE
La primo-infection tuberculeuse, consécutive à
l'inhalation du BK et à son implantation dans les alvéoles
pulmonaires, est généralement asymptomatique, la personne
infectée n'étant pas contagieuse. Dans 90% des cas, les
défenses immunitaires de l'individu sont suffisantes pour empêcher
la multiplication et la dispersion des BK dans son corps, ce qui se traduit par
une réaction tuberculinique positive. Dans 10% des cas, l'infection
devient patente. C'est la tuberculose-maladie ou tuberculose primaire : on
considère généralement que 5% des personnes
infectées développeront la maladie dans les deux ans qui suivent
l'infection, les 5% restants à n'importe quel moment de leur vie
(Sudre, 1993) La
primo-infection regroupe les manifestations cliniques, radiologiques et
bactériologiques, survenant après un premier contact infectant
avec le bacille de Koch. Elle est souvent asymptomatique chez l'adulte mais la
littérature rapporte qu'elle peut être symptomatique chez les
enfants à 90 % associant les signes généraux ; les
symptômes sont dominés par la toux chez plus de la moitié
des cas, les douleurs thoraciques chez 20 % des cas, et la dyspnée
(L. Jeannin, 1997). L'examen clinique met en évidence
des adénopathies périphériques chez 37,5 % et la
confirmation du diagnostic se fait à travers l'intradermoréaction
à tuberculine (IDR). Le dépistage de la
tuberculose pulmonaire se fait généralement au cours de
consultation habituelle par un interrogatoire auprès des malades qui
présentent principalement des signes d'imprégnation ainsi que des
symptômes respiratoires persistant pendant plus de deux semaines
(Fikal, Sajiai, 2016).
Cependant, le tableau symptomatique peut être polymorphe,
représentatif dans son ensemble de toute la séméiologie
broncho-pulmonaire.
Symptômes et signes clinique de la tuberculose
Symptômes
|
Primo infection
|
TBC pulmonaire
|
Toux
|
|
+++
|
Fatigue/malaise
|
+
|
++
|
Perte pondérale
|
+
|
++
|
Sudations nocturnes
|
|
++
|
Hémoptysies
|
|
+
|
Douleurs thoracique
|
+
|
+
|
Signes Clinique
|
|
|
Fièvre
|
+
|
++
|
Râles à l'auscultation
|
|
+
|
+++ = courant (> 50 %), ++ occasionnel, + rare
Le diagnostic repose sur les différents
éléments allant de l'interrogatoire à l'examen physique et
clinique. L'interrogatoire doit enquêter sur la notion de contagion en
tenant compte de la physiopathologie de la maladie et les modalités du
développement de la lésion. L'installation de la maladie peut se
faire progressivement en s'étalant sur plusieurs semaines et l'examen
clinique se révèle utile à la recherche des
éléments d'orientation vers l'affirmation du diagnostic
(L. Jeannin, 1997). Quant à l'examen clinique, les
éléments qui peuvent faire suspecter la TBC sont nombreux : Signe
généraux : signes d'imprégnation tuberculeuse,
fébricule, sueurs nocturnes et aménorrhée chez la femme.
Signes fonctionnels apparents au début de
l'affection et sont durables à plus de 15 jours. Ils sont marqués
principalement par les signes suivants : toux productive, expectoration
purulente, dyspnée. L'examen physique relève à son tour
à travers l'auscultation et la palpation de la poitrine des râles
crépitant mais il se peut qu'il s'avère neutre et sans
particularité (Brandlia et al, 2003). En revanche quand
il s'agit d'une installation brutale, l'hémoptysie et crachats sanguins
sont plus observés chez les personnes atteintes ainsi que
l'épanchement pleural est observé que ce soit aérien ou
liquidien (A.Tazi, 1998). Le clinicien devant un contexte de
symptomatologie pulmonaire qui persiste au-delà de 15 jours, et en
tenant également compte de la prévalence dans la région en
cause, est en mesure de suspecter la tuberculose et procède à la
procédure de l'affirmation de diagnostic. Cela doit conduire vers des
examens complémentaires : radiographie du thorax et l'examen
cytobactériologique des crachats (Hochedez, Zeller,
2003). Le diagnostic définitif est fondé sur l'isolement
ou la culture du bacille, habituellement à partir des crachats. Les
cavernes sont une complication fréquente de la tuberculose
pulmonaire (Catherine, Paul, 2014). On appelle caverne une
cavité creusée au sein du parenchyme pulmonaire. Les bacilles
tuberculeux se développent initialement dans le poumon sous forme de
nodules, appelés granulomes, qui sont peu à peu entourés
de lymphocytes et de macrophages destinés à contenir l'infection.
Un granulome peut évoluer soit vers la disparition sans cicatrice, soit
vers la caverne, sans que les mécanismes sous-jacents soient compris en
totalité. Les vestiges de macrophages détruits occupent le centre
du granulome et forment la majeure partie de la nécrose caséeuse
(keertan, Helen, 2005). Chez certains patients, cette
nécrose caséeuse se liquéfie et devient un milieu de
culture adapté aux bacilles, qui prolifèrent. Des enzymes
protéolytiques érodent alors la capsule fibreuse située en
périphérie du granulome, et son centre liquide peut alors se
vider peu à peu (keertan, Helen, 2005). Lorsqu'une
caverne tuberculeuse arrive en communication avec l'arbre bronchique, la
dissémination des bacilles dans l'air expiré augmente la
contagiosité. Par ailleurs, la quantité importante de bacilles
contenus dans les cavernes favorise le développement de
résistances aux anti-tuberculeux (W.Saeed, 2012).
La primo-infection peut évoluer de trois façons
· La guérison complète après un
stade exsudatif plus ou moins aigu, avec présence d'assez nombreux
bacilles et polynucléaires
· Formation de tubercules (stade prolifératif),
guérison lente par fibrose et finalement calcification (lésions
pauci bacillaires)
· Évolution par extension et confluence des
tubercules, la liquéfaction du caséum crée une
cavité ; si celle-ci s'ouvre dans une bronche, il y a apport
d'oxygène nécessaire au bacille qui est aérobie, et la
lésion devient pluri bacillaire (un million de bacilles dans une caverne
de 2cm). Cette évolution défavorable se produit dans environ 5%
des cas
Quelques faits relatifs à la transmission de la
tuberculose :
Le bacille de Koch se transmet par des gouttelettes de salive
qui se retrouvent en suspension dans l'air lorsqu'une personne tousse,
éternue, chante ou joue d'un instrument à vent, et non en
touchant une personne contagieuse ; Il faut généralement un
contact répété ou prolongé avec une personne
contagieuse pour contracter l'infection ;Seules les personnes qui
présentent des symptômes sont contagieuses; une personne
contagieuse qui suit un traitement médicamenteux n'est plus contagieuse
après deux ou trois semaines de traitement.(J. Allard,
2013)
I.6 PERSONNES À RISQUE DE LA
TUBERCULOSE
La tuberculose touche principalement les adultes pendant les
années les plus productives de leur vie, mais le risque existe pour
toutes les tranches d'âge. Plus de 95 % des cas et des
décès concernent les pays en développement. Le risque
de développer une tuberculose évolutive est 18 fois plus
élevé parmi les personnes infectées par le VIH. Les sujets
atteints d'autres affections affaiblissant le système immunitaire
présentent également un risque accru de tuberculose
évolutive. Chez les personnes souffrant de dénutrition, le risque
est trois fois plus élevé que la normale. En 2019, 2,2 millions
de nouveaux cas de tuberculose étaient imputables à la
dénutrition dans le monde.
Les troubles liés à la consommation d'alcool et
le tabagisme augmentent le risque d'apparition de la maladie d'un facteur 3,3
et 1,6, respectivement. Parmi les nouveaux cas de tuberculose survenus dans le
monde en 2019, 0,72 million étaient imputables à des troubles
liés à la consommation d'alcool et 0,70 million au tabagisme.
(OMS, 2020)
I.7 FACTEURS DE RISQUE DE LA TUBERCULOSE
La maladie comprend deux étapes : la
tuberculose-infection qui peut rester latente et silencieuse, puis la
tuberculose-maladie où les troubles se manifestent. Le risque de
contracter une tuberculose dépend d'abord du risque d'exposition au
bacille (infection), puis du risque de développer la maladie
après infection.
1. Un premier facteur de risque est le contact étroit
avec un cas contagieux ; la promiscuité respiratoire (familles
nombreuses sous un même toit, personnes ayant vécu ou vivant dans
des pays de forte endémie tuberculeuse, conditions de logement,
populations pénitentiaires, etc.) est généralement en
cause.
2. Un second risque est lié à l'état de
santé du sujet infecté : malnutrition (carence en
protéines), enfant de moins de cinq ans, personnes âgées,
diabétique (Thanh, 2015), personnes en situation de
déficience immunitaire (par infection VIH ou sous traitement
immunosuppresseur, etc. (D. Che, 2012)
3. Enfin la promiscuité et la pauvreté sont deux
facteurs historiques connus : au cours du XVIIIe siècle, près
d'une personne sur quatre était atteinte de tuberculose en occident.
L'épidémie atteint son apogée au XIXe siècle au
cours duquel près de dix millions de personnes sont victimes de la
tuberculose. Environ un tiers des décès enregistrés aux
États-Unis et en Europe sont causés par cette « peste
blanche » (S. Henry, 2013).
La révolution industrielle provoque en effet une
augmentation de la population et, conséquemment une recrudescence des
maladies contagieuses. De plus, les conditions de travail du XIXe siècle
européen, qui subsistent encore dans plusieurs pays, ont
été et sont des facteurs aggravants : les travaux
pénibles, de longues journées de travail, des ateliers
surpeuplés, l'atmosphère empoussiérée
(poussières textiles, métalliques, minérales, organiques,
etc.), ainsi que les conditions de logements (promiscuité, manque d'air
et de soleil, maisons « meurtrières »), la malnutrition, le
tabagisme et les mauvaises moeurs (crachats, saleté, manquement aux
règles d'hygiène corporelle) (Flurin, Worboys,
2010) ; tous ces facteurs peuvent se combiner pour favoriser ou
aggraver l'infection tuberculeuse.
La tuberculose est un indicateur de la précarité
sociale, et du niveau des systèmes de santé (dépistage,
diagnostic et soin). (D. Che, 2012)
4. Le diabète semble être un facteur favorisant :
alors que cette maladie est en voie de « pandémisation » dans
les pays riches notamment, mais de plus en plus aussi dans les pays
émergents et pauvres où d'après l'OMS en 2013, plus de 80
% des 3,4 millions de décès annuels par diabète sont
survenus. Des études trouvent une incidence de tuberculose deux à
huit fois plus élevée chez le diabétique par rapport
à la population moyenne (Banyai1993),
(Stevenson, 2007), (Jeon, 2008) ce qui ferait
du diabète un facteur de risque. En outre, le diabète modifie la
présentation clinique de la tuberculose (âge d'apparition et poids
corporel plus élevés) ; il pourrait modifier la réponse
aux médicaments antituberculeux (temps de « négativation
» bactériologique plus long) et il pourrait aggraver la
transmission et la mortalité par tuberculose (Alisjahbana,
Sahiratmadja, 2007).
5. Le fait de vivre en Asie est un facteur prédisposant
: la plupart des nouveaux cas (49 %) se situent dans les zones peuplées
d'Asie : Bangladesh, Pakistan, Inde, Chine et Indonésie. Il existe une
augmentation dans les pays de l'Europe de l'Est dont la Russie
(Christopher Dye, 2006) ou l'Ukraine. La croissance reste
très forte en Afrique, avec près de 13 % contre moins de 1 % dans
les pays asiatiques.
6. Prise de drogues : l'injection par voie intraveineuse et
surtout chez les porteurs du virus de l'immunodéficience humaine (VIH),
aggrave son incidence, qui atteint ici 12,5 %, soit environ 1,2 million de
personnes en 2014 (P. Benkimoun, 2016)
Cette infection touche l'adulte jeune, et les hommes sont
près de deux fois plus atteints que les femmes. La malnutrition et les
intoxications médicamenteuses sont des causes reconnues de
l'augmentation du nombre de cas.
I.8 MESURES PRÉVENTIVES DE BASE DE LA
TUBERCULOSE
Respecter les mesures d'hygiène. Pour les personnes qui
sont souvent en relation avec des tuberculeux : lavage des mains
fréquent, port d'un masque au besoin. Prendre soin de sa santé.
Avoir une alimentation saine et équilibrée, dormir suffisamment,
faire de l'exercice physique régulièrement, éviter
d'être en situation de stress chronique, etc. Cela offre les meilleures
chances d'avoir un système immunitaire vigoureux. Pour en savoir
davantage, consulter notre fiche Renforcer son système immunitaire et
notre section Vivre en santé. Détecter et traiter une infection
latente. Les personnes qui travaillent dans des milieux à risque ou qui
ont été en contact prolongé avec un malade en phase active
peuvent subir un test cutané afin de déceler la présence
de la bactérie dans le corps (voir la description du test dans la
section Traitements médicaux). Si le résultat est positif, un
traitement préventif aux antibiotiques permet généralement
d'éviter que la maladie se déclenche. Ce traitement
préventif est plus simple et nécessite l'utilisation de moins de
médicaments que pour traiter une tuberculose active. S'informer
auprès de son médecin ou des autorités compétentes
de son lieu de travail. (J. Allard 2013)
I.8 DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE
Diagnostic bactériologique, après avoir extrait
des expectorations ou du liquide de ponction auprès du malade,
l'échantillon du prélèvement fait l'objet d'un examen
cytobactériologique à travers les différentes
techniques (Brandlia, 2003) : coloration de Ziehl-Neelsen
(ZN) : La méthode de ZN, datant de 1880 est la méthode la plus
fréquemment utilisée. C'est un examen rapide, simple, et
très spécifique (> 95 % dans les pays à haute
prévalence). Elle permet de mettre en évidence le
caractère Acid alcoolorésistant des bactéries.
L'observation et l'identification des bactéries s'effectuent à
l'aide du microscope optique, avec objectif à immersion. Les
mycobactéries apparaissent alors comme des bacilles rouges sur fond
bleu-gris (Bonnet 2011). Microscopie à fluorescence
(MF) : après coloration à l'auramine elle augmente de 10% la
sensibilité de la détection au microscope par rapport à la
méthode classique de ZN, cet examen reposant sur le microscope à
fluorescence, n'est pas utilisé dans tous les laboratoires au pays de
sud en raison de son cout élevé. Examen de culture : C'est
l'examen de référence des TBC utilisant traditionnellement un
milieu solide Löwenstein-Jensen riche en protéines et ressources
énergétiques nécessaires à la prolifération
de la bactérie (L.Kivihya, 2003). En comparaison avec
la méthode classique sur milieu solide, l'utilisation des milieux
liquides augmente la sensibilité de plus de 10 % tout en
réduisant le délai de la culture de six à deux semaines.
Les performances se révèlent excellentes avec une
sensibilité de 99 % et une spécificité de 100 %.
(Maugein et Bébéar, 2003).
La spécificité des modalités de
diagnostic a fait l'objet de plusieurs études d'évaluation
d'efficacité. Une étude rapporte que la méthode de
coloration Z de N et la MF bénéficient d'une
spécificité élevée allant jusqu'à 98 % dans
le cas de la MF. Une étude montre également que la
concordance diagnostique entre la MF et la culture (souvent prise comme
référence) est largement supérieure à celle qui
existe entre la méthode de ZN et la culture (95,1 % contre 69,6
%) (Bonnet, 2011). Les méthodes de ZN et l'examen de
culture apportent une grande valeur diagnostique vue leur caractère
économique en termes de cout. Ils sont des examens peu couteux et
accessibles et fortement recommandés dans le diagnostic de la TBC. Ils
se révèlent très pratiques et efficaces dans le diagnostic
des tuberculoses ganglionnaire, pulmonaire, méningée et
ostéoarticulaire. (Maugein et Bébéar,
2003)
Diagnostic anatomopathologique, l'examen anatomopathologique
se pratique sur l'échantillon résultant de la biopsie. Il met en
évidence une lésion spécifique à la tuberculose
dite : granulome épitheloide gigantocellulaire à centre
caséeux nécrosé. Le terme de granulome désigne
l'ensemble des éléments cellulaires présents dans un foyer
inflammatoire. Le foyer tuberculeux est entouré d'une grande cellule
polynucléaire résultant de la fusion des macrophages tel que
mentionné dans la physiopathologie de la maladie. (P.Hochedez,
2003)
Diagnostic moléculaire, met en évidence la
présence de l'ADN du germe dans l'échantillon issu de la ponction
ou des crachats en cas de TBC pulmonaire. La technique de l'art et telle que
recommandée par l'OMS est réalisée à l'aide d'un
dispositif nommé GeneXpert et l'utilisation du test rapide Xpert
MTB/RIF. La technique s'appuie sur l'amplification de l'ADN germique via la
cartouche Xpert MTB/RIF riche en ADN polymérase (enzyme intervenant dans
la réplication de l'ADN au cours du cycle cellulaire) et les ressources
énergétiques et protéiques nécessaires à
cette procédure. Son utilisation a largement augmenté depuis
2010, date à laquelle l'OMS a recommandé pour la première
fois son utilisation (D. Alland, 2015). Cela comporte un
avantage majeur portant sur son efficacité et son faible coût. De
nombreuses études ont évalué l'efficacité de la
cartouche dans la mise en évidence des BK et BK résistants
à la Rifampicine ; il est rapporté par une méta-analyse
compilant plusieurs études que le test MTB/RIF est spécifique
à plus de 90 % et présente un outil important facilitant
l'accès à un diagnostic précis à faible cout. La
mise en évidence des BK est établie dans 2 heures après le
test. (M. Bates, 2016) Diagnostic radiologique, la
modalité de diagnostic radiologique se révèle très
utile et indiquée comme étant un examen de première
intention en cas de tuberculose pulmonaire et ostéoarticulaire. Cela est
justifié par les images radiologiques plus ou moins spécifiques
à la tuberculose. La littérature rapporte que la
spécificité varie de 27 à 81 % selon l'étude. Les
imageries idéales et révélatrices de la tuberculose
répondent à certains attributs dont le premier est lié au
siège. En raison de l'affinité que les BK ont envers les
régions aérées, la lésion radiologique est souvent
observée dans les parties hautes des poumons. Néanmoins, l'image
radiographique peut contenir différentes formes : infiltrat : traduisant
des lésions débutantes de l'infection via une opacité peu
dense, hétérogène et étendue ; nodule: granulome de
taille variable, isolé ou groupé ; tuberculome : nodule
isolé pseudo tumoral ; caverne : excavation par perte de substance au
sein d'un infiltrat, aux parois épaisses. (J. Andreu,
2005)
Types de patients diagnostiqués
Tuberculose bactériologiquement
confirmée : Sera défini comme cas de tuberculose
bactériologiquement confirmé (TB+) : tout malade
présentant au moins 1 frottis positif sur 2 échantillons quelle
que soit sa sérologie VIH ; Tout cas avec crachat positif au TDR Xpert :
MTB présent (very low, low, medium, high) ou MDRTB plus (Hain test) sans
résistance à la Rifampicine. Tout patient produisant un
échantillon dont la culture est positive. Les cas de tuberculose
pulmonaire bactériologique ment confirmés sont les plus nombreux.
Tuberculose cliniquement diagnostiquée
(TB/C) : Il s'agit des cas de tuberculose dont la présence des
bacilles n'est pas prouvée (décision du clinicien tenant compte
de l'histologie de la radiographie, etc. Les critères d'orientation
seront les mêmes que pour la tuberculose bactériologiquement
confirmée, mais la preuve bactériologique manque : Excepté
les cas de miliaire aiguë pulmonaire (avec symptômes et radiographie
typique), le traitement des cas présumés de tuberculose
pulmonaire à frottis négatif peut être
différé pour une période de surveillance de 7 jours
permettant de répéter les examens microscopiques de crachats
(jusqu'à 2 séries de 2 frottis Ziehl ou Auramine) à
coupler avec l'avis médical pour le tuberculeux avec test VIH
négatif ; Tandis que le cas présumé tuberculeux pulmonaire
à microscopie négative mais avec test VIH positif ne devra pas
être gardé plus d'une semaine sans traitement spécifique.
Pendant cette période d'attente, le patient sera sous
antibiothérapie à large spectre durant au moins 5 jours. Il peut
s'agir d'une forte présomption à la radiographie pulmonaire sans
résultats par la culture ou TDR. Mais dès qu'un de ces examens
est positif, les malades sera reclassé dans le groupe des
bactériologiquement confirmé ; Si seul les résultats des
frottis à la recherche des BAAR sont disponibles et qu'ils
négatifs alors on notera TP0 ou TP-. Dans le cas
où l'examen de TDR est facilement accessible, il peut être
utilisé en test de diagnostic initial chez les malades
présumés tuberculeux VIH+ positifs Les figures 1 et 2
schématisent le résumé de la démarche diagnostique
pour le présumé tuberculeux et le sujet contact.
I.9 TRAITEMENT DE LA TUBERCULOSE
En 1894, Carlo Forlanini met au point la première
méthode thérapeutique invasive avec le pneumothorax artificiel
intrapleural : par une injection d'air dans la cavité thoracique,
entraînant la rétraction du poumon infecté, il obtient une
amélioration de la maladie. En 1940, Selman Waksman découvre
l'action antituberculeuse de l'actinomycine puis, en 1942, de la
streptothricine. Ces antibiotiques ne peuvent toutefois être
utilisés en thérapeutique humaine ou vétérinaire du
fait de leur trop grande toxicité. En 1943, Waksman découvre
enfin la streptomycine qui permet, un an plus tard, la première
guérison par antibiotique d'un malade gravement atteint de tuberculose
(M. Lubin, 2010). En 1948, a lieu le premier essai clinique
randomisé de l'histoire de la médecine :
l'épidémiologiste Austin Bradford Hill montre que la
streptomycineest plus efficace que la collapsothérapie (R. Doll,
1998)
Le traitement est d'une durée de six mois pour une
tuberculose pulmonaire à bacille de Koch sensible chez un patient
immunocompétent, comprenant 2 mois de quadrithérapie antibiotique
(isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et éthambutol), puis 4 mois de
bithérapie (isoniazide et rifampicine). Le traitement prolongé
est indispensable afin de guérir la maladie et éviter
l'émergence de souches résistantes dont l'évolution est
souvent beaucoup plus grave.La rifadine est un traitement qui peut être
utilisé pour traiter la tuberculose osseuse. L'isoniazide est
utilisé généralement à la dose de 5 mg, en
association avec trois autres antibiotiques. L'isoniazide inhibe la
multiplication des bactéries responsables de la tuberculose. Ce
médicament doit être administré à jeun.
Antibiorésistance : une large épidémie de cas de
tuberculose résistante à ce médicament s'est
déclarée à Londres de 1995 à 2006 (HAS,
2016). La rifampicine est utilisée habituellement à la
dose de 10 mg/kg et par jour, pendant une durée de six mois, pour le
traitement de la tuberculose. Cet antibiotique est un fort inducteur
enzymatique : il accélère la dégradation des autres
médicaments, notamment les contraceptifs oraux. Les femmes sous
contraceptifs sont donc invitées à revoir leur traitement
à la hausse (après consultation du gynécologue), voire
à passer à une contraception mécanique
(préservatif...) pendant la durée du traitement. La rifampicine
provoque une coloration orangée des urines. C'est un bon moyen
d'objectiver l'observance du traitement. La streptomycine (découverte
par Selman Waksman vers 1946) fut le premier antibiotique actif contre le
bacille de Koch. Il est contre-indiqué chez la femme enceinte et doit
impérativement être associé à d'autres
antituberculeux (INH et PAS). Par voie intramusculaire chez l'adulte : 15
à 25 mg/kg et par jour. Par voie intrarachidienne : pour l'adulte, 25
à 100 mg/j, pour un enfant, 20 à 40 mg/kg et par jour en deux ou
quatre injections. Surveillance du traitement : les fonctions auditives et
rénales devront être surveillées
régulièrement. L'éthambutol est utilisable chez la femme
enceinte. Elle doit être utilisée le matin à jeun en une
seule prise, quinze à vingt milligrammes par kilogramme. Ne pas
dépasser vingt-cinq milligrammes par kilogramme par 24 heures sans
dépasser soixante jours, puis réduire à quinze
milligrammes par kilogramme et par jour. Surveillance par un fond d'oeil et un
examen de la vision des couleurs mensuels. Le bédaquiline (R207910), une
molécule de la famille des diarylquinolines, pourrait se
révéler prometteuse contre Mycobacterium tuberculosis. Elle fait
naître trois espoirs : raccourcissement de la durée du traitement
; envisager des prises une seule fois par semaine en association avec un autre
antituberculeux ; être active sur des souches multi résistantes,
avec une efficacité bactéricide bien supérieure à
celle de l'isoniazide et de la rifampicine. Ce médicament est
actuellement en phase très précoce de son développement.
Seules des études approfondies chez l'humain permettront de
vérifier que ces espoirs sont fondés. Des corticoïdes sont
ajoutés au traitement antituberculeux en cas de méningite
tuberculeuse, de résistances ou de rechute de traitement. La
corticothérapie doit être commencée après
instauration de l'antibiothérapie, à la dose de 0,5 à 1
mg/kg et par jour pour une durée d'un à deux mois. (H.
Maguire, 2006).
Les antibiotiques de première ligne peuvent vaincre la
tuberculose dans presque tous les cas. On demande aux personnes atteintes de
rester chez elles ou de porter un masque en public jusqu'à ce que le
médecin détermine qu'elles ne sont plus contagieuses
(habituellement, après deux ou trois semaines de traitement). Traitement
de première ligne. On prescrit généralement les quatre
antibiotiques suivants : l'isoniazide, le rifampine, l'éthambutol et le
pyrazinamide, qui sont administrés par voie orale. Pour être
efficace et tuer complètement les bactéries, le traitement
médical exige de prendre les médicaments quotidiennement sur une
période minimale de 6 mois, parfois jusqu'à 12 mois. Tous ces
antibiotiques peuvent causer des dommages au foie à différents
degrés. Il faut donc aviser son médecin si certains
symptômes se manifestent, tels des nausées et vomissements, une
perte d'appétit, une jaunisse (un teint jaunâtre), des urines
foncées ou une fièvre sans cause apparente
Traitements de
seconde ligne. Si les bactéries sont résistantes aux deux
principaux antibiotiques (isoniazide et rifampine), on parle alors de
multi-résistance (TB-MR) et il faut recourir aux médicaments de
2e ligne. On combine parfois de 4 à 6 antibiotiques. Ils doivent souvent
être pris sur une plus longue période, parfois jusqu'à 2
ans. Ils peuvent aussi provoquer des effets indésirables, par exemple,
des engourdissements dans les mains ou les pieds, et une toxicité du
foie. Certains d'entre eux sont administrés par intraveineuse.
(J. Allard, 2013)
La tuberculose est une maladie que l'on peut traiter et
guérir. Les patients atteints de tuberculose évolutive pharmaco
sensible suivent un traitement standard de 6 mois associant 4
médicaments antimicrobiens et reçoivent des informations et un
soutien de la part d'un agent de santé ou d'un volontaire
qualifié. Sans ce soutien, il est plus difficile pour les patients
d'adhérer au traitement. Le diagnostic et le traitement de la
tuberculose ont permis de sauver plus ou moins 63 millions de vies depuis
2000 (OMS, 2020).
I.10 CO-INFECTION TB/VIH
La Tuberculose et le VIH sont deux maladies qui s'influencent
mutuellement et qui s'accompagnent d'un lourd fardeau socioéconomique
pour les populations du monde en général et de la RDC en
particulier. En effet, la tuberculose est la principale cause de
décès observés chez les PVVIH. L'infection à VIH a
un effet amplificateur sur la tuberculose. D'une part, la TB liée au VIH
est évitable et guérissable, et ses effets néfastes sur le
VIH peuvent donc être limités ; d'autre part, le traitement
antirétroviral (TAR) prévient la TB et réduit le risque
d'apparition d'une TB évolutive.
I.10.1 Dépistage Systématique du VIH
chez les Tuberculeux
Pour arriver au dépistage du VIH, le personnel soignant
les tuberculeux doit assurer systématiquement des services de conseil
et dépistage à visée diagnostic du VIH à tous les
tuberculeux. Il doit convaincre le malade tuberculeux de faire les tests de
dépistage au VIH dans un délai acceptable, qui n'excèdera
pas un mois. Les services de conseil et de dépistage du VIH seront
offerts de manière systématique aux patients tuberculeux dans les
structures sanitaires. Le conseil inclut les points suivants :
1. L'explication du lien entre le VIH et la TB ;
2. L'explication de la signification des
différents résultats du test ; 3. L'explication des
possibilités de prise en charge qui existent.
Pour ce faire, le
prestataire aura à suivre les étapes suivantes :
- Informer le caractère volontaire et confidentiel du
service avec le patient tuberculeux ; - Obtenir le
consentement éclairé du patient tuberculeux ;
- Informer sur les différents résultats du test de
dépistage VIH ; - Ne donner les
résultats du test préférentiellement qu'à la
personne concernée ; - Assurer le suivi
psychologique du patient tuberculeux ; -
Assurer la référence si nécessaire vers les structures de
prise en charge appropriée ; - Prendre en
charge le patient co-infecté.
I.11 TUBERCULOSE PHARMACORESISTANTE
Une résistance aux médicaments antituberculeux
selon que les antécédents thérapeutiques seront
définie comme une résistance primaire ou acquise.
La résistance primaire est la
présence d'une souche résistance à un ou plusieurs
antituberculeux chez un nouveau patient tuberculeux n'ayant jamais reçu
de médicaments antituberculeux auparavant.
La
résistance acquise est celle rencontrée chez un patient
déjà traité, comme conséquence d'un traitement mal
prescrit ou mal appliqué.
Cas résistant : Cas de
tuberculose qui présente des bacilles résistants à un ou
plusieurs antituberculeux de première intention.
Monorésistance : Résistance
à un seul antituberculeux de première intention
Poly résistance : Résistance à plus d`un
antituberculeux de première intention autre que la Rifampicine et
l'Isoniazide.
Multirésistance (TB-MR) : Résistance à au
moins la Rifampicine et l'Isoniazide
Ultrarésistance (TB-XDR) : Résistance à une
fluoroquinolone et à au moins un des trois médicaments
injectables de deuxième intention (amikacine, capréomycine et
kanamycine), en plus de la multirésistance
Résistance à la rifampicine : résistance
à la rifampicine : détectée au moyen de
méthodes phénotypiques ou génotypiques, avec ou sans
résistance aux autres antituberculeux
La prise en charge des cas de TB pharmacorésistante
fait partie de la stratégie « Halte à la Tuberculose »
dans sa 2ème composante et aussi est restée un des axes
prioritaires dans le 1er pilier de la stratégie End TB. L'un des
objectifs prioritaires du PNLT est de prévenir la survenue de la
tuberculose multi résistante par la prise supervisée des
médicaments à des doses correctes et pendant une durée
précise.
DEUXIEME PARTIE : CADRE EMPIRIQUE
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