Conclusion partielle
Dans cette troisième et dernière partie de notre
travail nous avons évoqué deux chapitres aussi. Le premier
chapitre de cette partie a concerné l'interprétation des
résultats du guide d'entretien et du questionnaire ainsi que la
discussion. Dans le deuxième chapitre de cette partie nous avons
parlé d'abord de la validation de nos hypothèses et enfin des
recommandations à l'endroit de la CRA.
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CONCLUSION
En ces temps précis, où
l'insécurité alimentaire à Diffa et comme dans toutes les
autres régions du Niger constitue une préoccupation grandissante.
L'approche CEP, en tant que méthodologie de recherche-action formative
et participative, se présente comme une voie convaincante pour faciliter
l'adoption et la diffusion des innovations à travers le monde rural.
L'originalité et la simplicité de ses procédés,
permettent non seulement une meilleure appropriation des innovations, mais
aussi une participation active des paysans à la production agronomique
et donc, une valorisation de la fonction paysanne.
L'objectif principal de cette étude est
d'étudier l'efficacité du CEP tel promu par la Chambre
Régionale d'Agriculture dans la diffusion des technologies agricoles et
le renforcement de capacité des producteurs de cultures pluviales (mil
et niébé). L'étude a été
réalisée dans les trois communes qui composent le
département de Diffa, à savoir la commune urbaine de Diffa, la
commune rurale de Chetimari et enfin la commune rurale de Gueskerou. Les six
(6) sites CEPs de notre étude, sont repartis dans ces trois communes.
L'échantillon était composé de quatre-vingt-seize (96)
personnes (apprenants) sur cent quatre-vingt-douze (192) pour la collecte des
données quantitatives et de seize (16) personnes ressources sur dix-huit
(18) pour la collecte des données qualitatives dont six (6)
facilitateurs CEP, six (6) secrétaires CEP et quatre (4) encadreurs de
la CRA de Diffa.
Il ressort d'abord, aux termes de cette étude que la
communication participative joue un rôle capital dans la vulgarisation
agricole. A travers l'approche participative, champ école paysan, elle
vise à faciliter la participation des communautés à leur
propre développement et à encourager le partage des connaissances
nécessaires. En effet, dans le CEP de la CRA, elle a réuni la
communication, la recherche et l'expérimentation à
l'intérieur d'un cadre intégré et met à
contribution chercheurs, spécialistes, vulgarisateurs, membres de la
communauté et d'autres parties prenantes dans toutes les étapes
de la mise en oeuvre du CEP. Ainsi, sa plus grande contribution est sa
capacité de démontrer par la pratique que l'efficacité du
CEP est liée aux besoins et objectifs des paysans de la zone
d'intervention. Elle vise le renforcement des efforts que ces dernières
entreprennent pour faire face à l'insécurité
alimentaire.
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Aussi, à la lumière des résultats de
notre enquête, des entretiens que nous avons réalisés et la
recherche documentaire ; les résultats permettent de conclure que le
champ école paysan mis en place par la Chambre Régionale
d'Agriculture a permis d'améliorer les systèmes de cultures
pluviales dans le département de Diffa. Les résultats obtenus
montrent que les techniques et pratiques agricoles proposées dans le
cadre de la formation sont adoptées par plus de la moitié des
producteurs formés. En nous fondant sur les résultats, nous
pouvons dire que notre hypothèse principale ainsi que les
hypothèses secondaires sont confirmées.
Il est capital pour la CRA de Diffa de bien comprendre que les
paquets techniques proposés conviennent parfaitement aux besoins locaux
(d'où l'importance du diagnostic participatif), et de conduire les
expérimentations sur les parcelles de façons à permettre
aux agriculteurs de les reproduire dans leur situation individuelle. De plus,
elle doit particulièrement retenir que son rôle fondamental dans
le CEP est d'arriver à l'amélioration de la connaissance en
rendant les paysans conscients de l'existence de nouvelles alternatives et de
leur efficacité sur la base de résultats pratiques. Enfin, sa
responsabilité est de faciliter la découverte et la
compréhension des faits et des situations des paysans.
Au vu de l'efficacité de cette approche dans l'adoption
des technologies agricoles qui s'adaptent aux conditions
agro-écologiques et socio-économiques locales. Alors, pour une
meilleure performance du champ école paysan, nous suggérons au
ministère de l'agriculture et de l'élevage d'intégrer
activement le CEP dans les systèmes de vulgarisation agricoles au Niger,
afin de permettre à nos producteurs de s'adapter au changement
climatique et de lutter efficacement contre l'insécurité
alimentaire qui prévaut depuis trop longtemps dans notre pays.
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