Abstract
Since their accession to national sovereignty, the
countries of the African continent have undertaken numerous agricultural
extension operations to improve the quality of life of peasants, which have not
always had the expected success due to the existence of a communication gap
between decision-makers, researchers, extension workers and farmers. In many
cases, farmers have developed resistance behaviors in the face of agricultural
innovations that "fell on them" without their concerns, needs, vision,
participation and point of view being solicited on the one hand, on the other
hand, without the motivations of those involved in agricultural development
having been clarified to them beforehand. In these circumstances and in
concrete terms, how can the farmer field school implemented by the Diffa
Regional Chamber of Agriculture contribute to the improvement of rainfed
cropping systems in the Diffa department?. It is in this context that we
situate the farmer field school approach. Based on the observation and the need
for farmers to get involved and effectively understand what they are doing by
choosing the method and solutions that are appropriate for them. The main
objective of this work is to study the effectiveness of the farmer field school
implemented by the CRA, in order to identify its contribution in the
improvement of rainfed cropping systems in the Diffa department. Thus, in the
light of the results of our survey of ninety-six learners and of the interviews
that we carried out with sixteen resource persons; the results allow us to
conclude, first of all, that according to this study, participatory
communication played a capital role in the peasant school field and has also
made it possible to effectively improve rainfed cropping systems in the Diffa
department based on the validation of our hypotheses.
Keywords: farmer school fields, communication,
agricultural extension and Diffa department.
1
Introduction
Notre sujet d'étude intitulé «
Communication participative dans le champ école paysan pour
l'amélioration des systèmes de cultures pluviales dans le
département de diffa » s'inscrit dans le champ de la communication
pour le développement, plus précisément de son approche de
la communication participative pour le développement. Notre sujet se
propose de développer une étude sur la contribution de la
communication participative dans le cadre de la vulgarisation agricole à
travers l'approche champ école paysan (CEP). En effet, dans ce
mémoire nous allons dégager le rôle de la communication
participative dans le champ école paysan mis en place par la Chambre
Régionale d'Agriculture de Diffa pour l'amélioration des
systèmes de cultures pluviales dans le département de Diffa.
Nombres d'échecs et de déceptions dans
l'histoire du développement peuvent être liés à deux
facteurs étroitement liés : le manque de participation et de
communication véritables. Peu importe le secteur : agriculture,
infrastructures, pêche, eau, gouvernance, santé, il est toujours
primordial d'établir un dialogue entre les différentes parties
prenantes. La participation active des gens est reconnue aujourd'hui comme une
condition essentielle au processus de développement. Toute intervention
visant une amélioration réelle et durable des conditions de vie
des populations est vouée à l'échec si les gens
concernés ne la prennent pas en charge. A moins que les populations ne
soient impliquées à tous les niveaux d'intervention, de
l'identification des problèmes à la recherche et à la mise
en oeuvre des solutions, il n'y aura pas de changement durable. (FAO,
2016)1.
La communication pour le développement est au coeur
même de ce défi : elle représente le processus par lequel
les gens deviennent les principaux acteurs de leur propre développement.
Grâce à la communication, les populations cessent d'être des
bénéficiaires d'interventions de développement qui leurs
sont extérieures pour prendre en main leur développement.
1 FAO. (2016). La communication pour le
développement rural, Rome, éd. Archives de documents de la
FAO, p.5.
2
Les approches traditionnelles, classiques de la vulgarisation
agricole se sont révélées au cours des dernières
années souvent inefficaces à répondre aux
préoccupations essentielles et réelles des agriculteurs. Ces
approches ont faiblement impliqué les agriculteurs et producteurs ruraux
dans les différentes actions à entreprendre. Le champ
école paysan constitue une excellente approche de l'apprentissage
participatif sur le terrain2 . Il met l`accent sur l'observation, la
discussion, l'analyse, la prise de décision collectives, la
présentation et la mise en oeuvre d'actions collectives et individuelles
appropriées.
Il est important de clarifier dès maintenant que le
terme vulgarisation, tel qu'il est utilisé dans ce travail,
représente le synonyme de service de conseil agricole et rural.
Autrement dit, le mot vulgarisation est utilisé intentionnellement dans
ce travail pour mettre en lumière l'importance de la rupture avec ces
hypothèses du passé et pour transmettre la nouvelle signification
du concept de la vulgarisation qui est désormais une approche
participative.
De nos jours la sécurité alimentaire dans
certains pays Africains et particulièrement dans la zone
soudano-sahélienne, demeure une question préoccupante.
Le Niger se classe parmi les pays « à vocation
agricole » en raison de l'importance de sa population rurale pauvre et du
rôle de l'agriculture en tant que principal moteur de la croissance qui
emploie près de 80% de la population active (INS, 2018) 3 .
Malheureusement, le Niger est touché par une insécurité
alimentaire structurelle. Globalement, sur la période 2018-2019 le
nombre de personnes affectées par l'insécurité alimentaire
sévère et modérée est de 6.496.000 de personnes;
alors des solutions urgentes et durables doivent être
trouvées4.
Ainsi, au Niger la mise en oeuvre de l'approche champ
école paysan (CEP) a commencé en 2000 avec le Projet
Niébé Afrique PRONAF et ensuite par la FAO en 2005 sur les
spéculations agricoles (mil, arachide, niébé) pour une
gestion intégrée de fertilité des sols avec l'appui du
projet Intrants « Promotion de l'Utilisation des Intrants Agricole par les
Organisations des Producteurs » financé par la Belgique, en mettant
un accent
2 Ministère de l'agriculture et de l'élevage.
(2014). Guide pratique du facilitateur Champs Ecoles Paysans, Niamey,
p.8.
3 Institut National des statiques. (2018). Enquête
conjointe sur la vulnérabilité à
l'insécurité alimentaire des ménages au Niger,
Niamey, p.8.
4 Ministère de l'Agriculture et de l'élevage.
(2019). Campagne agricole, Niamey, p.8.
3
particulier sur les liens étroits entre
l'apprentissage, les activités génératrices de revenu et
les boutiques d'intrants5. Elle a été adoptée
en 2015 par le ministère en charge de l'agriculture à travers un
guide national.
Les systèmes de vulgarisation ont longtemps
fonctionné comme canaux de transmission d'informations techniques
à des producteurs considérés comme de simples
exécutants. Plus récemment, des méthodes participatives
ont été élaborées pour donner un rôle plus
actif aux producteurs. C'est ainsi que nous avons jugé utile de mener
cette étude sous l'angle de la communication participative pour
dégager la contribution de la communication participative dans la
vulgarisation agricole à travers le champ école paysan.
Le travail est subdivisé en trois parties :
La première partie comporte deux chapitres à
savoir (i) l'approche théorique qui traite les points tels que
la définition du sujet, les raisons du choix du sujet, la
définition des mots clés, la construction de la
problématique et le positionnement théorique de l'étude ;
(ii) la méthodologie de l'étude et le champ
d'étude qui comprend des points tels que la recherche documentaire,
l'observation, enquête par entretien, focus groupe, enquête par
questionnaire, l'échantillonnage et le champ d'étude.
La deuxième partie de notre étude comporte aussi
deux chapitres également (i) la communication participative et
vulgarisation agricole qui est composé des points tels que la
communication participative, la communication participative au service de la
vulgarisation agricole, champ-école paysan une approche
renouvelée de la vulgarisation agricole ; (ii) vulgarisation
agricole et amélioration de la production agricole au Niger et qui
comporte des points tels que la genèse des outils et approches de la
vulgarisation agricole au Niger, présentation de la structure d'accueil
et du programme champ école paysan de la Chambre Régionale
d'Agriculture de Diffa. Enfin, la troisième et dernière partie de
notre étude comprend également deux chapitres (i) le
premier chapitre interprète et discute les résultats auxquels
nous avons abouti ; (ii) et le deuxième chapitre vérifie
les hypothèses.
5 Ministère de l'agriculture et de l'élevage.
(2014). Guide pratique du facilitateur Champs Ecoles Paysans.
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES
ET
4
METHODOLOGIQUES
5
Cette partie est consacrée au cadre théorique et
méthodologique. Le premier chapitre porte sur l'approche
théorique de l'étude. Dans ce chapitre, le choix du sujet sera
justifié. Ensuite, les différents concepts liés à
notre sujet seront définis. La revue de littérature et le cadre
de référence sont aussi la composante de cette première
partie. Nous y évoquerons la problématique de notre thème.
Les questions de recherche, les objectifs et les hypothèses seront
posés. Enfin, nous allons évoquer le positionnement
théorique de cette étude. Le deuxième chapitre de ce
travail traite de la méthodologie utilisée. Il sera
composé, entre autres, de la recherche documentaire, observation
directe, enquête par guide d'entretien, focus groupe, et enquête
par questionnaire.
|