II.1.3. Pauvreté multidimensionnelle
Comme son nom l'indique, c'est une approche qui tient compte
de plusieurs dimensions ou aspects de la pauvreté. Selon la
littérature, trois groupes de pensées ont défini ce
concept comme suit : Bourguignon et Chakravarty emploient l'expression «
pauvreté multidimensionnelle » pour désigner une situation
où des privations dans plusieurs dimensions permettent d'identifier si
une personne est pauvre d'un point de vue multidimensionnel et de
décrire l'étendue de sa pauvreté.
Pour l'approche d'intersection une personne identifiée
comme multidimensionnellement pauvre si et seulement si elle subit des
privations dans toutes les dimensions. En outre l'approche unioniste qualifie
de pauvre multidimensionnel une personne qui est privée d'une quelconque
dimension. La pauvreté multidimensionnelle peut être
définie comme un manque par rapport à un seuil dans chacune des
dimensions du bien-être d'un individu.
II.1.4. Bien-être
Le bien-être est un comparateur universel, à
partir duquel s'élaborent toutes les différentes
définitions de la pauvreté. Quand elle varie selon les choix
considérés ou les dimensions, deux grandes écoles de
pensée ont émergé, les `'utilitaristes» ou
`'welfaristes» et les `'non utilitaristes'. En effet, pour les welfaristes
le bien-être traduit le niveau de satisfaction qu'un sujet perçoit
; soit par usage de son revenu soit par l'accessibilité aux biens et
services fondamentaux dont la littérature classique montre qu'il y a des
bases théoriques suffisantes pour assimiler cette dernière
à une `'bonne» approximation du bien-être pour l'analyse de
la pauvreté. Les non utilitaristes tiennent compte de plusieurs aspects,
outre les aspects précités de la vision monétariste.
Cependant, il faut noter que la conception du bien-être varie en fonction
de l'importance accordée à la perception de la personne quant
à son bien-être : le bien-être est de ce fait une notion
subjective.
II.1.5. Seuil de pauvreté
Toutes les écoles de pensées de la
pauvreté semblent s'accorder sur la pensée d'Asselin et Dauphin
(2000) qui considèrent comme pauvre, « toute personne qui
n'atteint pas un minimum de satisfaction raisonnable d'une chose ».
Autrement dit, tout sujet ayant un niveau de bien-être inférieur
à la ligne de pauvreté fera donc partie des pauvres. Ce qui
distingue ces écoles est la nature (revenu, consommation, niveau
d'accessibilité à certaines commodités de base comme
l'éducation, la santé, le travail, ...) et le niveau de ce
minimum qui est la frontière qui sépare les pauvres des non
pauvres.
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