IV. MESURES DE POLITIQUES ECONOMIQUES
En résumé, l'étude montre que les
principales variables agissant sur la pauvreté des ménages du
Sénégal sont l'éducation, la localisation
géographique (région et milieu), le statut sur le marché
du travail, la taille du ménage et la situation matrimoniale du chef de
ménage. Parmi tous ces facteurs, l'éducation a un poids
extrêmement important, car susceptible d'influencer les autres facteurs
pour réduire de manière efficace et durable la pauvreté.
L'effet réducteur de l'instruction sur la pauvreté, ainsi mis en
évidence, est un argument de taille pour conduire une politique de
l'éducation pour tous, en particulier en permettant la
généralisation de l'enseignement primaire et l'éradication
et la déperdition scolaire avant la fin du cycle primaire. L'État
gagnerait, dans ses politiques et stratégie de réduction de la
pauvreté, à équiper les régions
défavorisées et le milieu rural d'écoles et de structures
de formation de qualité, en donnant à chaque enfant la chance de
s'instruire. Il faut également, et surtout, promouvoir
l'éducation des jeunes filles pour leur permettre de participer à
toutes les instances de décision et d'être plus productives. Il
faut des stratégies pour les dans le système, surtout en milieu
rural où les contraintes pour les femmes sont plus nombreuses (travaux
domestiques, mariages forcés, mariages précoces, etc.). Pour
mieux lutter contre la pauvreté, il faut un ciblage des régions
défavorisées telles que les régions de Ziguinchor,
Tambacounda, Kolda, Matam, Kaolack, Fatick, entre autres ; et mettre en place
dans ces régions des services sociaux de base de qualité, des
infrastructures de transport et de communications pour attirer les
investisseurs dans ces zones, afin de développer les dotations
factorielles naturelles de chaque région et créer des emplois
sources de revenus pour les ménages, pour améliorer leurs niveaux
de vie. Les ménages du monde rural qui vivent de l'agriculture, de
l'élevage et de la pêche doivent être plus encadrés,
plus préparés, plus outillés (formation, machines,
tracteurs, semences de qualité, engrais etc.) pour une meilleure
productivité et une meilleure commercialisation, afin de permettre
à ces derniers de vivre
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de manière décente de leurs activités
sources de revenus pour eux, mais aussi sources de croissance économique
pour le pays. La question du chômage des jeunes et des femmes doit
être prise au sérieux dans les politiques de lutte contre la
pauvreté et la vulnérabilité, car elles constituent un
réel frein aux initiatives de lutte contre la pauvreté.
L'État doit encore faire des efforts et assainir le cadre
macroéconomique pour attirer les investisseurs et renforcer le secteur
privé national pour une meilleure création d'emplois pour les
jeunes diplômés et les jeunes sans instruction, qui peuvent
exercer des travaux qui demandent un peu de force dans les entreprises. Cela va
permettre à ces jeunes, futurs chefs de ménage, d'avoir un niveau
de vie confortable et réduire la pauvreté et la
précarité dans le pays.
Donc, pour réduire de manière durable et
efficace la pauvreté des ménages sénégalais, nous
recommandons au gouvernement, à la classe politique présente et
future les éléments suivants :
- Une éducation et un système éducatif de
qualité et accessible à tous, surtout aux femmes, notamment en
milieu rural ;
- La mise en place de politiques de réduction des
natalités, afin de capter les dividendes démographiques au sein
des ménages (meilleure prise en charge de l'éducation des enfants
et de leur avenir) ;
- Assainir le cadre macroéconomique, pour attirer
d'avantage les investisseurs et renforcer les capacités du secteur
privé, pour mieux prendre en charge les questions de l'emploi. Mais
aussi, comme ce fut le cas avec la DER, L'ANPEJ, etc. ; de mettre à la
disposition des personnes porteuses de projet un financement, un encadrement et
un suivi beaucoup plus rigoureux pour un meilleur impact sur le niveau de vie
de ces personnes.
- Exploiter les dotations factorielles naturelles de chaque
région, de chaque milieu, pour régler les disparités
interrégionales, et améliorer les conditions de vie des
populations résidentes. Mais aussi mettre en place, dans ces
régions, toutes les infrastructures nécessaires pour une
meilleure productivité des ménages.
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