INTRODUCTION
La pauvreté est un phénomène longtemps
combattu par les Etats et les institutions internationales comme le fond
monétaire international et la banque mondiale. Au Sénégal,
après les indépendances, les stratégies de
développement visaient à transformées les systèmes
productifs et les appareils productifs hérités de la
colonisation. Ces stratégies devraient conduire à la mise en
place, au plan de l'équipement et de l'infrastructure sociale, de larges
programmes d'investissements qui se sont révélés, par la
suite, massifs, parfois peu réalistes. Dans le même temps, de
grave rupture survenue entre la structure de production et la structure de
consommation. Il en résulté un approfondissement des
déséquilibres entre la production intérieure et la demande
globale au sein de laquelle prédominait une consommation finale
excessive et conséquemment un accroissement du déficit en
ressource.
Dans les années 70, la crise pétrolière
avait favorisée des emprunts publics à des taux relativement
faible. A la faveur de l'augmentation des dettes publiques de l'Etat dans les
années 80, les marchés financiers sont arrivés aux
commandes. Et cela, c'est traduit par une augmentation des taux
d'intérêts, dont le niveau a dépassé non seulement
l'inflation, mais aussi la croissance.
Face à cette situation, « un programme
d'ajustement structurel » nous a été imposé par le
FMI dans les années 80, pour corriger les déséquilibres
internes et externes. Cependant, ces mesures ont été un
échec énorme pour le Sénégal. Le
désengagement de l'Etat dans les secteurs sociaux et la privatisation
des entreprises publiques, s'est traduit par un accroissement de la
précarité, du chômage et de la pauvreté.
A la fin de ces périodes d'ajustement, le
Sénégal, adopte un document stratégique pour la croissance
et la réduction de la pauvreté (DSRP), établi en 2000, qui
est le cadre de référence dans la lutte contre la
pauvreté, la recherche de développement économique et
sociale et l'atteinte des OMD. Son but est d'améliorer de manière
durable le bien-être des populations en réduisant l'incidence de
la pauvreté des populations en dessous de 30% en 2015, par une
croissance accélérée, forte, équilibrée et
mieux repartie.
Depuis 2014, la société
sénégalaise s'est accordée sur une vision à long
terme, l'émergence en 2035, à travers le Plan
Sénégal Emergent. Ainsi, en 2035, la société
sénégalaise devrait se jouir d'une forte accumulation de biens
matériels et immatériels caractérisé par des
niveaux de vie élevés. Donc une forte réduction de la
pauvreté.
Beaucoup de travaux ont été
réalisés sur les déterminants de la pauvreté, on
peut citer DOUCOURE (2001), a partir des données de l'ESAM (1994-1995)
et le travail de Oumar Diop DIAGNE, Salimata FAYE et Ousmane FAYE sur les
données de (l'ESAM 1994-1995 et l'ESAM II).
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La dernière enquête réalisée par
l'ANSD en 2011 (ESPS II), évaluait la pauvreté à 47%
(source Banque Mondiale).
Malgré les efforts engagés par le pays pour
réduire, voire éliminer la pauvreté. Beaucoup de
ménages vivent encore en dessous du seuil de pauvreté. Ainsi,
tant que la pauvreté et les objectifs de lutte contre la pauvreté
existeront, des études sur les méthodes d'appréhension de
cette dernière auront leur intérêt afin de lutter contre ce
phénomène.
Au travers de cette étude, nous cherchons à
déterminer les principaux facteurs explicatifs ou déterminants de
la pauvreté monétaire de la population
sénégalaise.
Pour répondre à une telle préoccupation,
notre travail propose de compléter la littérature sur la question
de la mesure de la pauvreté en s'interrogeant sur les
déterminants macroéconomiques de la pauvreté
monétaire en prenant en compte plusieurs facteurs (Taille du
ménage, niveau d'instruction du chef de ménage, occupation du
chef de ménage, etc.).
Pour atteindre l'objectif général nous allons
passer par les objectifs intermédiaires suivants :
- Calcul des différents indicateurs de pauvreté
par l'indice FGT.
- Identification des déterminants de la pauvreté
par la régression logistique.
Les données de l'enquête ménages ESPS II
réalisée en 2011 par l'ANSD seront utilisées pour les
objectifs intermédiaires.
La suite du document s'articule comme suit : Un premier
chapitre qui décrit le contexte socioéconomique du
Sénégal. Un deuxième chapitre qui porte sur les
différentes approches de la pauvreté, la définition des
concepts, les approches de mesure et les différents travaux empiriques
sur ce phénomène. Un troisième chapitre portant sur la
méthodologie et la présentation des données
utilisées dans le cadre de cette étude. Un quatrième
chapitre présentant les résultats sur le profil de
pauvreté, ceux de la régression logistique, ainsi que les
différentes interprétations et recommandations. Enfin, une
conclusion qui rappelle les objectifs intermédiaires de la recherche, la
méthodologie, les différentes étapes, la source de
données, les principaux résultats par objectif
intermédiaire ainsi que leurs conclusions et les recommandations.
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