III. REVUE EMPIRIQUE
Il est question ici de présenter les études
empiriques réalisées sur la pauvreté. Une approche
théorique est toujours suivie d'une vérification empirique. Dans
ce contexte, nous présenterons brièvement les travaux qui ont
été réalisés sur cette question, les
méthodologies utilisées et les résultats obtenus pour
l'approche monétaire, multidimensionnelle et de besoins de base.
III.1. Selon l'approche monétaire
En 2001, une étude faite par Fodiye Bakary DOUCOURE,
sur les déterminants de la pauvreté au Sénégal, a
permis de mettre en exergue l'importance des variables explicatives. Et par
conséquent, les axes prioritaires d'action pour réduire la
pauvreté. L'approche utilisée dans cette étude
considère les modèles logit-probit-gombit. Ces
modèles permettent, sur la base d'une différentiation de la
population en deux sous-échantillons (pauvre et non pauvre), de
procéder à l'explication de la probabilité d'appartenir
à un des groupes susmentionnés. S'appuyant sur des données
de l'enquête sénégalaise auprès des ménages
(ESAM 1994-1995), il résulte de cette étude que les principales
variables explicatives agissant sur la pauvreté sont l'éducation,
la localisation géographique, et le statut sur le marché du
travail.
En 2003, une étude a été
réalisée par Fatou CISSE sur « le profil de pauvreté
du Sénégal : approche monétaire » en utilisant les
données sur les deux enquêtes nationales réalisées
par la direction de la prévision et des statistiques (ESP et ESAM I),
ainsi que les approches numérique (FGT) et graphique. L'étude
basée sur les données ESP montre que 56,65% des individus
étaient pauvres en 1992 alors que celle basée sur les
données ESAM conduit à une estimation de 65%. À Dakar, le
niveau de la pauvreté des ménages est passé de 3,2 % en
1992 à 19,2% en 1995. Dans la zone rurale, la proportion des pauvres est
passée d'un peu plus de la moitié des ménages 52,8%
à 80% soit une progression de 27 point de pourcentage. L'étude
montre également que la pauvreté touche plus les ménages
dirigés par les hommes que ceux dirigés par les femmes. Mais il
ressort également que la progression de la pauvreté est plus
forte chez les ménages dont le chef est une femme entre les deux
enquêtes. La région de Dakar, Louga, Diourbel et saint louis
accusent les niveaux de pauvreté les plus bas. La pauvreté est
plus accentuée chez les indépendants agricoles (81%), les
chômeurs (62%), les ménages dont les chefs sont sans instruction
(67%), les polygames (68%) et les ménages de grande taille (les
ménages dont la taille est supérieure à 8 ont une
incidence de (62%).
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