3. Typologie des risques bancaires
La littérature existante fait montre d'une
diversité remarquable dans la classification des risques bancaires qui
ne requiert pas un modèle type. Toutefois, les différentes
classifications rencontrées dans divers manuels assez convergentes.
35 GREUNING V.H et BRATONOVIC S.B, Analyse et
gestion du risque bancaire : un cadre de référence pour
l'évaluation de la gouvernance d'entreprise et du risque financier,
éditions ESKA, Paris, 2004, p15
36 CROUHY M., La gestion du risque de
crédit et la stabilité du système financier
international, HEC, Paris, 2000, p8
37MUADIMANGA ILUNGA E., op.cit., p44
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Il existe plusieurs façons de classifier les risques
qui reposent, soit sur la nature des opérations, soit sur les
mécanismes de gouvernance, soit sur un environnement interne ou externe
de la banque.38Dans cet ordre d'idées, certains auteurs
admettent que toute institution bancaire se trouve confrontée à
quatre types de risques : financiers, opérationnels, commerciaux et
accidentels.39 Les risques financiers se subdivisent en deux types
de risques à savoir-les risques purs (liquidité, crédit et
solvabilité) et les risques impurs ou spéculatifs. Les premiers
peuvent engendrer des pertes pour une banque du fait de leur mégestion.
Alors les seconds sont susceptibles d'engendrer un profit lorsque est bon et
une perte, lorsqu'il est mauvais. Les principaux risques spéculatifs
sont entre autres les risques de taux d'intérêt, les risques
monétaires (ou de taux de change) et les risques de prix de
marché (ou de position).
Les risques opérationnels sont liés à
l'organisation et au fonctionnement interne de la banque, et sont de nature
assez complexe et variée. Ils peuvent prendre la forme de risques
liés aux nouvelles technologies (informatisations des procédures
bancaires), à l'exécution des opérations quotidiennes par
le personnel, etc. Quant à eux, les risques commerciaux ou
d'exploitation sont inhérents à l'environnement commercial de la
banque, notamment aux problèmes d'ordre macroéconomique, aux
facteurs juridiques et réglementaires et, au système global
d'infrastructure du secteur financier et de paiement. En dernier lieu, les
risques accidentels renferment toutes sortes de risques exogènes, entre
autres, les risques politique, de contagion, la crise bancaire.
Selon MUADIMANGA, les risques auxquels font face les
institutions bancaires peuvent être regroupés en quatre types de
risques à savoir :
? Le risque inhérent au banquier ; ? Le risque de
contrôle interne ; ? Le risque pays ;
? Le risque événementiel.
Dans le présent travail, nous nous appuyons plus sur
cette dernière typologie que nous jugeons plus explicite à
plusieurs égards.
38MUADIMANGA ILUNGA E., op.cit., p27
39GREUNING V.H et BRATONOVIC S.B, op.cit., p1
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A. Les Risques inhérents à la profession
bancaire
« Ce sont les aléas liés aux
activités réalisées par la banque, ceux auxquels les
banques sont exposées par le fait même qu'elles oeuvrent dans le
secteur spécifique de collecte et d'allocation de fonds. Il s'agit des
risques qui n'apparaitraient point dans une fabrique des savons ou des
limonades, dis lors que ces unités sont de loin différentes des
banques de par l'objet social, les produits commercialisés et les modes
de distribution ».40
Ainsi, il apparait que les risques inhérents au
métier de la banque prennent la forme de risque de crédit, risque
de marché, risque de liquidité et risque de solvabilité.
Il y a risque de crédit ou de contrepartie, lorsque la
banque subit une perte de créance du fait d'un défaut de paiement
ou de règlement à l'endroit d'un client. Ce risque est le plus
courant dans la profession bancaire et, en pratique, s'accompagne d'autres
types de risques. Le risque de marché est celui auquel
fait face la banque dans ses relations avec les mécanismes de
marché. Généralement, il prend la forme de
risque de taux d'intérêt et
risque de taux de change. A cet effet, les
changements intervenus dans le taux d'intérêt ou le taux de change
en vigueur sont susceptibles d'entrainer un gain ou une perte à
l'endroit d'un établissement bancaire. Parallèlement, le
risque de liquidité résume en soi l'incapacité,
pour une banque, à mobiliser des ressources ou fonds nécessaires
afin de faire face aux échéances de paiement qui s'imposent
à elle. Comme la banque a pour rôle fondamental ou principal de
collecter les dépôts des particuliers dans le but de les canaliser
sous forme de crédits aux investisseurs, les épargnants peuvent
à tout moment lui exiger le remboursement de leurs prêts. Et cette
incapacité pour la banque à faire face à cet engagement
bel et bien le risque de liquidité.
Enfin, le risque de solvabilité est
l'incapacité pour une institution bancaire à honorer la
totalité de ses engagements (dettes), même après
liquidation de l'ensemble de ses avoirs. La notion de solvabilité est,
de ce fait, proche de celle de faillite bancaire.
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