Conclusion
La diminution du capacitaire dans les établissements de
santé, associée à une diminution de la durée
moyenne de séjour, au vieillissement de la population et à
l'augmentation des pathologies chroniques complexifie le travail des
professionnels du sanitaire, du médico-social et du social.
La coordination de l'ensemble de ces professionnels semblent
alors une évidence dans la création de lien entre tous les
acteurs autour de la prise en charge du patient.
Pourtant, nous l'avons vu tout au long de ce travail de
recherche, sa mise en place sur le terrain n'est pas si évidente que
cela. Malgré un cadre législatif semblant être favorable et
un enjeu incontestable de prise en charge, des freins à sa mise en place
continuent à perdurer. Ainsi, les professionnels ont mis en avant le
manque d'information, de communication et les notions de
perso-dépendant.
Nos pistes de réflexion nous ont menées vers
l'enjeu de pouvoir qui semble être le plus prégnant dans la mise
en place d'une coordination efficiente. Ainsi, devant ce constat pouvons-nous
conclure en avançant que la coordination suppose la création d'un
niveau hiérarchique repensé au niveau d'une équipe ou d'un
territoire ?
Nous ne pouvions pas conclure ce travail de recherche sur la
coordination sans évoquer la crise sanitaire dont a été
victime le monde et plus particulièrement la France cette
année.
En effet, cette situation dramatique a
révélé que nous pouvons et savons nous coordonner. Le
transfert de patient de réanimation dans différents
établissements de soins en France ou à l'étranger en est
un exemple.
Le rôle des ARS lors de ces transferts a
été majeur et essentiel pour décharger les
établissements de santé et les professionnels, et l'adaptation
des organisations du premier recours dans l'anticipation des sorties à
domicile, constitue également un exemple noble de la coordination.
Si nous mettons en lien ces deux aspects positifs avec notre
piste de réflexion nous pouvons nous rendre compte que l'enjeu de
pouvoir au moment de cette coordination si particulière a
été gommé. Le seul enjeu, au moment de cette crise sans
précédent, était la prise en charge du patient à
n'importe quel prix.
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D'autre part, la coordination s'est faite avec les
professionnels de terrain et les organismes de tutelle en support. Il
semblerait qu'aucun coordonnateur, au sein de la structure sanitaire n'ait
été désigné pour accomplir cette tâche, qui
nous l'avons vu, a été organisée et menée à
bien par l'ensemble des ressources mobilisées.
Nous avons évoqué dans notre piste de
réflexion le rôle et la place du coordonnateur. Pourtant ce
dernier exemple nous questionne à nouveau sur cette fonction. En effet,
peut-il ou doit-il être un métier ou une fonction à part
entière ou finalement une compétence acquise et reconnue,
attribuée à un métier ou une fonction ?
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