CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION
1) PRÉSENTATION SOCIO-DÉMOGRAPHIQUE DE LA
POPULATION ET DES POINTS D'ÉCHANTILLONAGE
L'évaluation bactériologique des eaux de
consommations de la localité de Ngoa-Ékélé a
nécessité une participation active de la population
concernée lors d'enquêtes effectuées sur le terrain. La
détermination de la taille minimale de cette population à
questionner a été définie à 53partcipants. Les
tableaux ci-dessous donnent une caractérisation globale de ladite
population en fonction de la catégorie socio-professionnel des
participants, de leur sexe et de leur l'âge.
Tableau 5 : Répartition de la population suivant
la situation socio-professionnelle
Catégorie socio - professionnelle
Employé/ ouvrier qualifié
|
|
Compte propre
|
|
Chômeur
|
|
Étudiant(e)
|
|
Élève
|
7
|
7
|
2
|
32
|
5
|
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-Ekélé à Yaoundé
Ce tableau indique que la population est fortement
représentée par les étudiants.
Le tableau suivant donne une répartition de cette
population suivant le sexe et l'âge. Tableau 6 :
Répartition de la population suivant le sexe et l'âge
Age Total
|
18-24
|
25-31
|
32-38
|
39 et plus
|
|
Sexe
|
Homme
|
21
|
11
|
3
|
1
|
36
|
Femme
|
9
|
4
|
1
|
3
|
17
|
Total
|
30
|
15
|
4
|
4
|
53
|
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-Ekélé à Yaoundé
Ce tableau indique que notre population est dominée par
le sexe masculin et se retrouve plus dans la tranche d'âge comprise entre
18-24, avec pour sens le fait qu'elle soit à la base plus estudiantine
qu'autre chose.
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
Pour cette étude, les points d'échantillonnage
des eaux de consommation étudiés exclusivement ont
été des sources et des puits. Le tableau ci-après
récapitule les points d'approvisionnement les plus utilisé dans
la communauté de Ngoa-Ékélé.
Tableau 7 : Sources d'approvisionnement en eau
utilisées par la communauté de Ngoa-
Ékélé
Source d'approvisionnement Pourcentage
Source
|
Source1
|
47,11%
|
Source2
|
34,62%
|
Puits
|
Puit1
|
2,88%
|
Puit2
|
4,81%
|
Puit3
|
4,81%
|
Puit4
|
3,85%
|
Puit5
|
1,92%
|
Total
|
|
100,00%
|
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-Ekélé à Yaoundé
Ce tableau démontre que parmi les sept (7) points
trouvés, les plus utilisés par la population sont les deux
sources, ce qui est dû non seulement à l'emplacement de ces
derniers mais également à la qualité de l'eau à
priori définie par les consommateurs. Ces sources sont utilisées
pour effectuer presque tous les activités quotidiennes (Consommation
buccale, usage corporel, usage domestique).
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 41
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 42
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
2) ILLUSTRATION DES FACTEURS FAVORISANT LA
PRÉSENCE DE BACTÉRIES DANS LES EAUX DE
NGOA-ÉKÉLÉ
L'environnement correspond à l'ensemble de tout ce qui
nous entoure. Il est à noter que celui dans lequel les points d'eau
étudiés se retrouvent, présente divers
éléments qui, pour la plupart contribue à dégrader
un tant soit peu leur qualité. Le tableau ci-après
présente en gros la distribution de ces facteurs de pollution
environnementaux par point d'approvisionnement en eau concerné selon les
avis de la population.
Tableau 8 : Distribution de sources de pollution selon le
point d'approvisionnement
Point d'eau
|
|
Sources de pollution recensées à
proximité de la source d'approvisionnement
|
|
|
S1
|
Latrines
|
Dépotoir
|
Champ
|
Rigole
|
Eaux
stagnantes
|
Points de
lessive et vaisselle
|
Industrie
|
S2
|
Latrines
|
Dépotoir
|
Champ
|
Rigole
|
Eaux stagnantes
|
Points de
lessive et
vaisselle
|
industrie
|
P1
|
Latrines
|
Dépotoir
|
/
|
Rigole
|
Eaux
stagnantes
|
/
|
/
|
P2
|
Latrines
|
dépotoir
|
Champ
|
Rigole
|
Eaux stagnantes
|
/
|
/
|
P3
|
Latrines
|
Dépotoir
|
Champ
|
/
|
/
|
/
|
/
|
P4
|
Latrines
|
Dépotoir
|
champ
|
/
|
/
|
/
|
/
|
P5
|
Latrines
|
/
|
/
|
Rigole
|
/
|
/
|
/
|
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-Ekélé à Yaoundé
Ce tableau indique que les points d'eau de la localité
se retrouvent à proximité de diverses sources de pollution avec
la plus représentée étant les latrines, car
présentes de part et d'autre dans l'environnement.
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 43
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
La figure ci-dessous donne une répartition en termes de
pourcentage de ces facteurs de pollution environnementaux, en rapport à
leur proximité vis-à-vis de l'ensemble des points
d'échantillonnage.

Points de lessive et vaisselle 3%
Latrines
26%
Rigole
24%
Industrie
1%
Eaux stagnantes
8%
Champ
18%
Dépotoir
20%
Figure 24 : Proportion des facteurs de pollution dans
la localité de Ngoa-ékélé
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-Ekélé à Yaoundé
Cette figure présente les latrines comme le facteur de
pollution dominant dans la localité par observation flagrante de la
population concernée. À cela s'ajoute les rigoles, occupant la
deuxième place et en cohésion avec le 1er, compte tenu
du fait que de ces latrines fortement répandus dans la localité
les voies d'évacuation employées pour la majeure sont les rigoles
nécessitant des couts moindres. Ce qui vient expliquer à
suffisance la parution des dépotoirs comme 3e facteur de
pollution le plus marqué de la localité.
À ces facteurs d'ordre environnemental, l'étude
a permis de ressortir un autre facteur qui favorise la présence des
germes isolés dans les eaux de consommation de cette localité. Ce
facteur fait référence au non traitement des eaux par les
populations avant usage personnel ou encore au niveau des sites
d'approvisionnement eux-mêmes.
La figure suivante donne un aperçu global sur la
proportion d'habitants qui traiteraient leur eau avant consommation dans la
communauté de Ngoa-Ekélé.
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 44
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ

Figure 25 : Proportion des habitants qui traitent l'eau
de manière individuelle
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-Ekélé à Yaoundé
Il s'avère que la grande majorité de la
population ne traite pas de l'eau depuis chez eux avant usage, après
approvisionnement depuis le site, faute de connaissances à propos, soit
par manque financier. Néanmoins, les procédés de
traitement employés par la portion de la population traitant leurs eaux,
ont pu être consignées dans le tableau ci-après en
ressortant le pourcentage d'utilisation de chaque procédé.
Tableau 9 ; Méthodes de traitement des eaux
employées par les populations à domicile
Méthode de traitement effectif
(en %)
Ébullition
|
36,4%
|
chloration
|
59,1%
|
Filtration aux chandelles de céramique
|
4,5%
|
Total
|
100,0%
|
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-Ekélé à Yaoundé
Il en ressort que la méthode la plus utilisée au
niveau individuelle, est la chloration avec un pourcentage de
réalisation de 59,1% auprès des populations qui traitent leur eau
dans la localité de Ngoa-ékélé. Ceci pourrait
s'expliquer de par le cout réduit et l'accessibilité facile
à ce produit. Toutefois, l'usage fréquent demeure une
interrogation et le respect des
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 45
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
proportions une énigme. Le tableau ci-après
présente la fréquence de traitement de ces eaux par les
consommateurs pratiquant une méthode de traitement quelconque.
Tableau 10 ; Fréquence de traitement des eaux par
les habitants
Fréquence de traitement effectif (en%)
Par Jour
|
50,00%
|
Fréquence Non déterminée
|
50,00%
|
Total
|
100,00%
|
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-Ekélé à Yaoundé
Ce tableau indique que la moitié de la population qui
traite leurs eaux avant usage, le fait à une fréquence non
déterminée, soit de manière anarchique. Ce qui ne
contribue pas réellement à réduire considérablement
les pathogènes présents à long terme et encore moins les
affections hydriques à l'exemple des gastro-entérites. Lors de
l'enquête effectuée auprès des populations, d'aucun ont
mentionné l'existence d'un dispositif de filtre existant au niveau du
point S1 de la source et l'absence de ce dispositif au niveau du point S2. Les
utilisateurs d'eau de puits / propriétaires ont
révélé qu'ils effectuent des désinfections de l'eau
de leurs puits à fréquence irrégulière pour la
plupart par usage du chlore. Le tableau ci -après présente ces
méthodes en pourcentage de réalisation obtenu auprès des
populations.
Tableau 11 ; Méthodes de traitement
employées au niveau des points d'eau
Méthode de traitement Effectif (%)
Désinfection chimique
|
28,6%
|
Utilisation d'un dispositif de filtration
|
71,4%
|
Total
|
100,0%
|
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-Ekélé à Yaoundé
L'utilisation du dispositif de filtration s'applique à
la source S1 et les procédés de désinfections chimiques au
niveau des puits.
De tout ce qui précède, il en découle que
les points utilisées seraient traités pour certains et pour
d'autres pas, accusant ainsi la forte probabilité de pollution
bactérienne dans
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 46
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
d'autres plus que d'autres en fonction de leur
proximité aux agents polluants également. Le tableau ci-dessous
fait ressortir à nouveau la proportion de germes isolés par
points en précisant s'ils sont traités, qu'importe à
quelle fréquence ou pas.
Tableau 12 ; Germes isolés par source et selon que
l'eau soit traité ou pas
|
|
|
|
|
|
État du point d'eau
|
Germes recherchés
|
|
Escherichia coui
|
|
Entérocoques Bactéries
coliformes
|
|
|
|
|
|
Source1
|
0/ 100ml
|
1/ 100ml
|
09/ 100ml
|
Eau traitée
|
Source2
|
0/ 100ml
|
4/ 100ml
|
20/ 100ml
|
Eau non traitée
|
Puit1
|
0/ 100ml
|
150/ 100ml
|
1000/ 100ml
|
Eau traitée
|
Puit2
|
0/ 100ml
|
300/ 100ml
|
200/ 100ml
|
Eau non traitée
|
Puit3
|
0/ 100ml
|
10/ 100ml
|
1000/ 100ml
|
Eau traitée
|
Puit4
|
0/ 100ml
|
100/ 100ml
|
700/ 100ml
|
Eau non traitée
|
Puit5
|
0/ 100ml
|
200/ 100ml
|
100/ 100ml
|
Eau non traitée
|
La source1 présente moins de germes relativement aux
autres, cela peut être dû au fait que cette source soit
traitée sur le long terme par le dispositif de filtration
implanté, par contre la source2 n'est pas traitée selon les
informations recueillies dans la communauté. Les puits quant à
eux traités ou pas, présentent plus de germes en leur sein
contrairement aux sources ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'ils sont
moins aménagés que les sources.
À l'ensemble de ces facteurs réunis, les
répercutions les plus visibles sont à l'heure actuelle les
troubles intestinaux que causent ces microorganismes invisibles à l'oeil
nus et mal connus par les habitants de Ngoa-ékélé
présents dans les eaux consommées par ces derniers.
3) IDENTIFICATION DES GERMES BACTÉRIENS
PRÉSENTS DANS LES EAUX DE CONSOMMATION DE
NGOA-ÉKÉLÉ
Après réalisation d'une série d'analyses
des eaux échantillonnées auprès des points connus, les
résultats bactériologiques suivants ont été obtenus
et consignés dans les tableaux ci-après :
Tableau 13 : Récapitulatif des germes
retrouvés dans les points d'échantillonnage des
eaux
Points d'eau Germes isolés des points
d'échantillonnage
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 47
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
|
Sur EMB
|
Sur BEA
|
Sur Kliger
|
Puits 1 (P1)
|
Klebsiella oxytoca
|
Entérocoques
|
Souche non identifiable
|
Puits 2 (P2)
|
Souche non identifiable
|
Entérocoques
|
Souche non identifiable
|
Puits 3 (P3)
|
Klebsiella gr.47
|
Entérocoques
|
Souche non identifiable
|
Puits 4 (P4)
|
Klebsiella penumoniae
|
Entérocoques
|
Souche non identifiable
|
Puits 5 (P5)
|
Enterobacter aerogenes
|
Entérocoques
|
Souche non identifiable
|
Source 1 (S1)
|
Klebsiella gr.47
|
Entérocoques
|
Souche non identifiable
|
Source 2 (S2)
|
Enterobacter aerogenes
|
Entérocoques
|
Souche non identifiable
|
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-ékélé à Yaoundé
Ce tableau indique que les genres bactériens
impliqués dans la contamination des points d'eau de la localité
de Ngoa-ékélé se révèlent être du
genre klebsiella, du genre Enterobacter et du genre
Enterococus. À l'exemple des entérocoques (streptocoques
fécaux) retrouvés dans ces points d'eau, leur présence
pourrait s'expliquer par la présence et la proximité à
chaque point d'eau, de points de pollution tels que les latrines dans
l'environnement. Notons qu'ils sont des marqueurs de contamination d'origine
fécale de même que Escherichia coli non
répertorié ici. Ce qui permet de comprendre à suffisance
pourquoi les entérocoques sont présents pour chaque point d'eau
testé. Pour ce qui est des coliformes, le genre Klebsiella est
présent spécifiquement au niveau des points P1, P3, P4 et S1 et
le genre Entérobacter présent spécifiquement au
niveau des points P5 et S2 vu qu'étant des
entérobactéries, ils ont pu se retrouver via les
excréments libérés dans les latrines à
proximité des points d'eau. Il est important de faire mention que ces
genres appartiennent au même groupe d'entérobactéries avec
des similitudes à l'exception prêt que Klebsiella est
immobile et Enterobacter mobile.
À cela il a été défini une
répartition du dénombrement bactérien qui a
été effectué en comparaison aux normes établies
concernant la qualité d'une eau de consommation. Ce dénombrement
a été consigné dans le tableau ci-après :
Tableau 14 : Récapitulatif du dénombrement
bactérien des eaux de la localité de Ngoa-
ékélé
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 48
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
Germes recherchés
|
|
Escherichia coli Entérocoques
Bactéries coliformes
|
|
|
Normes
|
0 / 100ml
|
0/ 100ml
|
0/ 100ml
|
S1
|
0/ 100ml
|
1/ 100ml
|
09/ 100ml
|
S2
|
0/ 100ml
|
4/ 100ml
|
20/ 100ml
|
P1
|
0/ 100ml
|
150/ 100ml
|
1000/ 100ml
|
P2
|
0/ 100ml
|
300/ 100ml
|
200/ 100ml
|
P3
|
0/ 100ml
|
10/ 100ml
|
1000/ 100ml
|
P4
|
0/ 100ml
|
100/ 100ml
|
700/ 100ml
|
P5
|
0/ 100ml
|
200/ 100ml
|
100/ 100ml
|
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-ékélé à Yaoundé
Il s'avère que les eaux de la localité ne
respectent pas les limites et références établies quant
à la qualité d'une eau de consommation selon l'OMS ou encore
selon le Syndicat des eaux de la Faye, ce qui les rendent impropres à la
consommation humaine avec pour impératifs que des procédés
de traitement soient appliqués afin d'éradiquer de tels
germes.
4) DÉTERMINATION DES PATHOLOGIES CAUSÉES
PAR LES GERMES PRÉSENTS DANS LES AUX DE NGOA-ÉKÉLÉ
SUR LA POPULATION
D'après l'étude réalisée dans la
communauté de Ngoa-Ekele, un certain nombre de maladies a
été relevé chez les individus enquêtés, la
figure ci- après permet d'illustrer ces dernières.
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 49
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ

Figure 26 : Principales maladies dont sont victimes les
consommateurs
Source : Enquête sur
l'évaluation bactériologique des eaux de consommation des
populations de Ngoa-ékélé à Yaoundé
Cette figure indique que les plaintes d'affections
présentes chez la population s'articulent autour de : la Fièvre
typhoïde et paratyphoïde, les Gastro-entérites, la Dysenterie.
Ces maladies-là occupent une très grande proportion parmi les
maladies dont seraient victimes les individus de la localité. Ceci
pourrait s'expliquer par le fait que, les populations en consommant des eaux
contenant des coliformes et entérocoques sans traitement
approprié avant usage seraient en contact direct avec les agents
pathogènes induisant de ce fait des maladies spécifiques à
la consommation d'une eau non potable présentées ci-dessus.
Notons qu'idéalement une recherche de ces bactéries pour chaque
individu serait plus conséquente dans l'interprétation de ces
résultats, néanmoins l'étude aura tenu compte des apports
de nos participants à avis cohérents. Coliformes induisant des
gastroentérites, infections de la peau et dysenterie bacillaire et
Entérocoques induisant des gastroentérites. Puis fièvre
typhoïde et paratyphoïde faisant suite à la présence
des Salmonelles dans ces eaux à une époque / moment remontant
avant notre étude sur le terrain.
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 50
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
Étude de l'hypothèse de
recherche
Pour étudier la liaison existant entre les facteurs de
pollution et les germes isolés, il nous suffit d'étudier la
liaison qu'il existe entre les germes isolés et le type de source
d'approvisionnement puisque la qualité d'eau d'un point
d'approvisionnement dépend de ces derniers.
Soient les hypothèses suivantes :
H0 : La présence de pathogènes
est conséquente du type de source d'approvisionnement
H1 : La présence de pathogènes
ne dépende pas du type de source d'approvisionnement.
Soit Z la statistique de ce test ;
? ?
j : La jème
modalité de la variable type de germes trouvé
i : La ième
modalité de la variable source de
d'approvisionnement
nij: effectif observé de la
jème germe (en unité par millilitres)
du ième source d'approvisionnement
mij: effectif théorique de la
jème germe (en unité par millilitres)
du ième source d'approvisionnement.
X : la variable germe trouvé
Y : la variable source d'approvisionnement
Z suit la loi de khi-deux à á=5% (niveau de
confiance 95%) et à 5 degré de liberté
Si X et Y sont
indépendantes (rejette de H0), alors
On a selon la loi de khi-deux. Déterminons maintenant la
valeur de Z
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
Effectifs observés ( par millilitres) Effectifs
théoriques (s'ils
étaient indépendantes)
Total
S1 ou
S2
|
5
|
29
|
34
|
P1
|
150
|
1000
|
1150
|
P2
|
300
|
200
|
500
|
P3
|
10
|
1000
|
1010
|
P4
|
100
|
700
|
800
|
P5
|
200
|
100
|
300
|
Total
|
765
|
3029
|
3794
|
Germe
point
Source
(1 ou 2)
|
26010
|
102986
|
Puit1
|
879750
|
3483350
|
Puit2
|
382500
|
1514500
|
Puit3
|
772650
|
3059290
|
Puit4
|
612000
|
2423200
|
Puit5
|
229500
|
908700
|

Entérocoques Bactéries
coliformes
= 14386849,31
Alors avec un risque de 5% de se tromper, on accepte
l'hypothèse qu'il y a une liaison entre les germes isolés et le
type de source, et par conséquence, il y a une forte liaison entre les
germes retrouvés au niveau de chaque point d'échantillonnage et
les facteurs de pollution qui les avoisinent.
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 51
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 52
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
5) DISCUSSION
À la suite de tout ce qui précède, il est
à noter que la caractérisation de notre population a permis de
relever la prédominance des étudiants avec la tranche d'âge
la plus représentée étant celle de 18 à 24ans ,
ceci pourrait s'expliquer par le fait qu'à la base cette localité
est réputée pour sa population étudiante plus que tout
autre chose compte tenue de la présence des plusieurs institutions
universitaires dans les environs avec les âges royalement
représentés avoisinant 18 à 24ans pour ce qui est des
étudiants. Cette caractérisation aura également permis de
relayer la prédominance du sexe masculin dans notre population, ce qui
s'expliquerait par la poursuite habituelle des grandes études par les
individus masculins que ceux du sexe féminin. Par ailleurs, la
caractérisation de points d'eau de la localité, points
d'échantillonnage pour la réalisation de notre évaluation
bactériologique aura permis de faire mention du fait que, les points les
plus utilisés dans cette localité seraient les sources pour usage
diverses suivis des puits. Le sens de cette utilisation viendrait de la
facilité d'accès aux sources et la mise à
disponibilité en tout temps, toute heure sans forme de restriction pour
n'importe quel individu. Aussi, elle viendrait du fait que le plus grand nombre
des consommateurs décèlent en ces eaux de sources « natures
» plus de potabilité que les eaux provenant des puits.
Par la suite de nombreux facteurs pouvant justifier
l'existence du profil établit précédemment ont pu
transparaitre notamment, de la présence des latrines, rigoles,
dépotoirs, champs, eaux stagnantes etc... à proximité des
points d'eau disponibles au sein de la localité. Notons que le facteur
à prédominance dans le volet environnemental est la
présence des latrines avec un pourcentage de répartition dans la
localité défini à 26%, suivit de la présence des
rigoles avec 24% ou les excréments de ces latrines sont
déversés pour la grande majorité. Cette survenue à
prédominance des latrines prend tout son sens en comparaison à
l'étude de (Mpakam et al., s. d.) portant sur l'étude des
facteurs de pollution des ressources en eau en milieu urbain : cas de Bafoussam
(Ouest-Cameroun) qui permet de soutendre l'idée selon laquelle, la
contamination est influencée par le degré d'aménagement et
la distance qui les sépare des latrines et en gros, la distance
séparant les points de pollution présents dans un environnement
de même que les points d'eau. À ces facteurs environnementaux,
l'étude aura permis de relayer le soucis du non traitement des eaux par
les populations avant usage, que ce soit depuis le site ou individuellement,
ceci compte tenu du fait que 62% de la population ne traite pas leur eau. Cet
élément transparait ici comme un potentiel facteur justifiant /
pouvant permettre d'expliquer l'existence et le maintien d'un tel profil.
Notons que parmi les 38% de la population traitant leur eau dans la population,
la moitié effectue ce traitement à des fréquences non
déterminables voir discontinues réduisant de ce fait les effets
souhaités quant
Mémoire rédigé par TCHAMDA TAYO
Laurel Kévine, TMS Page 53
ÉVALUATION BACTÉRIOLOGIQUE DES EAUX DE
CONSOMMATION DES POPULATIONS DE NGOA-ÉKÉLÉ À
YAOUNDÉ
à l'usage du traitement des eaux. Ceci pourrait
s'expliquer par faute de connaissances ou de moyens financiers des habitants de
cette localité qui sont pour la majorité de simples
étudiants à revenus pratiquement inexistants.
Les analyses en laboratoire ont permis de déterminer le
profil bactériologique des eaux de consommation de cette
localité, avec la présence des coliformes et entérocoques
dans 100ml d'eau filtré pour chaque échantillon, avec leurs
présences justifiées par le fait qu'il s'agisse de germes de
contamination fécale qui, découleraient probablement de la
présence des facteurs de pollution énumérés plus
haut à l'instar des latrines. Il est à noter que les genres
bactériens isolés dans ces eaux pour ce qui est des coliformes
sont : le genre klebiella avec 67% et le genre Enterobacter
avec 33% de représentation lors des isolements et identifications
réalisées. Concernant les entérocoques, répartition
après isolement à 100% car présents dans chaque
échantillon testé. De par les résultats obtenus
après les analyses effectuées sur les eaux il ressort que les
paramètres bactériologiques recherchés durant cette
étude présentent une non-conformité relative aux valeurs
indicatives des normes de potabilité établies par le syndicat des
eaux de la Faye et des normes internationales de l'OMS. Ces résultats
des analyses bactériologiques ont montré que les eaux de puits
étaient toutes contaminées par la plupart des germes
recherchés, de même que l'a démontré (Soncy et al.,
2015) dans l'évaluation de la qualité bactériologique des
eaux de puits et forage à Lomé, Togo. Elles sont fortement
contaminées par les germes de contamination fécale. La
contamination des eaux de la localité, suite à un
dénombrement sur filtration membranaire a induit 100% de
non-conformité soit aucun point ne présentant des valeurs en
dessous de celles fixées par les critères d'évaluation
permettant de statuer sur la potabilité d'une eau de consommation.
À la suite de ce profil bactériologique
établi pour ce qui est des eaux de consommations de la localité
de Ngoa-ékélé puis des facteurs justifiant ce profil qui
ont pu être ressortis, relayons que la survenue de maladies hydriques sur
la population s'est faite marquée lors de nos enquêtes suites aux
informations et peintes des participants consommateurs avec comme indications
générales que la fièvre typhoïde et paratyphoïde
sévit à 48,39% dans la population, les gastro-entérites et
la dysenterie à part égale, soit 22,58% chacune , et les
infections de la peau à 6,45%.
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