3.4.2. Recommandations pour une meilleure valorisation des
savoirs locaux.
La promotion et la valorisation des savoirs locaux telle que
l'envisage la présente recherche passe par l'implication de plusieurs
acteurs notamment les chercheurs, les populations rurales, les organisations
paysannes, les Organisations Non Gouvernementales, les collectivités
territoriales et les services techniques déconcentrés de l'Etat
qui oeuvrent dans le cadre du développement. Cette valorisation, si elle
s'appuie sur les expériences des populations en matière de
changements climatiques, pourrait contribuer énormément à
l'amélioration de leur capacité d'adaptation et de
résilience.
Cependant, il est nécessaire de renforcer les
capacités des services techniques en ressources humaines, en
compétences et en matière de changement climatique pour
accompagner davantage les agriculteurs dans leur capacité de
résilience. Cela passe par une formation des paysans en langue locale en
prenant en compte les connaissances traditionnelles à travers
l'élaboration d'un nouveau calendrier prévisionnel de semis
basé sur la collecte et la transmission des données
météorologiques, hydrologiques, agronomiques et phytosanitaires
plus adapter aux conditions climatiques actuelles.
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Dans la sous-préfecture de Nassian, par exemple, tous
les villages ne bénéficient pas de l'assistance d'agents
techniques d'agriculture sur place. Certains villages comme Wassidé ne
reçoivent plus l'assistance des agents techniques depuis plusieurs
années.
Des initiatives sont déjà prises par le GIZ avec
l'ONG Chigata (Femme et développement) pour la production de l'oignon
pluviale. Ce projet est financé par la Banque mondiale pour accompagner
les populations locales à une diversification de leurs activités
mais également pour la gestion du Parc National de la Comoé. Sur
cet acquis, il serait indiqué de procéder à une mise
à jour des documents portant sur le changement climatique publié
en Côte d'Ivoire en y intégrant les savoirs locaux et les
possibilités de leurs améliorations. Mieux, les sessions de
formation devront être élargies aux agents techniques des autres
ministères, notamment les ressources animales et l'environnement. Il est
bien établi que tous les acteurs (chercheurs, décideurs
politiques et partenaire) s'accordent sur le rôle important des savoirs
locaux dans le paradigme de développement du secteur agricole (Dipama,
2016).
En outre, l'accompagnement des agriculteurs
financièrement et dans le développement d'une agriculture
mécanisée promouvant l'utilisation de charrues ou de tracteurs
pourront leur permettre de tenir dans le temps de l'installation des cultures,
devenu désormais court. Aussi, la vulgarisation des systèmes
d'agroforesterie pourront permettre aux agriculteurs de pouvoir limiter les
dégâts observés sur les cultures et l'amenuisement de leur
revenu. La sensibilisation à collaboration entre agriculteurs peut
permettre au partage des expériences d'adaptation dans le but de
réduire les risques climatiques.
Enfin, convient-il de mettre en place une véritable
stratégie de communication sur la portée des approches
endogènes en matière de gestion des ressources naturelles afin de
s'assurer que les messages pourront atteindre les cibles désignés
(Dipama, 2016). Il existe déjà sur le terrain plusieurs canaux de
diffusion et de relais de l'information (media locaux, groupements de
producteurs). Mais il revient surtout à l'Etat ivoirien de prendre en
compte les savoirs locaux dans la définition de ses politiques et
programmes de développement du secteur agricole.
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