3.3.2. Diversification des activités
A Nassian, la diversification des activités
économiques est utilisée comme stratégie de
sécurisation des revenus par les paysans. Ainsi, certains ont
opté pour le commerce, l'élevage et l'orpaillage (Tableau 17).
D'autres se sont tournés vers de nouvelles cultures de rente comme le
tec, le bixa orellana ou roucou (Photo 7b), la cola et le palmier à
huile (Photo 7a) qui commencent à être une alternative
économique.
a b
Photo 7: Exemples de nouvelles cultures de
rente adoptée à Nassian (Cliché KOBENAN K.
Raphaël,
septembre 2018)
Aussi, pour contourner la faiblesse des revenus, mais aussi
leurs instabilités liées à la baisse des rendements de
l'anacarde, la solution trouvée par certains agriculteurs a
été de développer les cultures maraîchères
(Photo 8).
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Photo 8: Exemple de cultures
maraichères adoptées (Cliché KOBENAN K. Raphaël,
septembre 2018)
Tableau 17: Types de nouvelles activités
développées par les agriculteurs (enquête de terrain
KOBENAN K. Raphaël, septembre 2018)
Types d'activité
|
Fréquences relatives des réponses
(%)
Oui Non Total
|
Commerce
|
43,50
|
56,50
|
100
|
Elevage
|
77,80
|
22,20
|
100
|
Orpaillage
|
2,14
|
97,86
|
100
|
Autre (s)
|
15,70
|
84,30
|
100
|
Aucune activité
|
48,60
|
51,40
|
100
|
Après lecture de ce tableau, il faut noter qu'environ
deux tiers des agriculteurs de l'échantillon ont développé
au moins une activité pour diversifier leur source de revenu. De ce
fait, le commerce cité dans 43,50 % des cas, l'élevage
cité dans 77,80 % des cas, et les activités comme la
maçonnerie, la menuiserie, la ferronnerie et la sculpture
représentent 15,70% des cas de diversification. Egalement, il est
important de noter que 48,60% des agriculteurs stipulent qu'ils ne pratiquent
aucune autre activité. Une dernière stratégie consiste de
la part des agriculteurs, compte tenu des aléas climatiques, à
abandonner les activités agricoles et à ne pratiquer que
l'activité d'orpaillage. Cette option extrême n'est
envisagée que par 2,14% des agriculteurs de l'échantillon.
86
3.3.3. Stratégies développées pour
l'élevage des animaux
Les pratiques anciennes d'élevage traditionnel n'ont
pas encore connu de modifications profondes. La forme de production
traditionnelle est basée sur le pâturage naturel qui était
disponible dans le passé (plus de 30 ans de cela). Actuellement les
éleveurs se plaignent de la rareté de plus en plus
préoccupante du pâturage lié à l'évolution
des conditions climatiques.
D'après les témoignages des
enquêtés (70%), la capacité de résilience du
pâturage était plus élevée qu'elle ne l'est
actuellement. Les plantes qui servaient de nourriture aux animaux avaient une
forte capacité de régénération naturelle, ce qui
n'est pas le cas actuellement. Il y a donc une diminution et surtout
irréversible des plantes à tel point que les transhumances sont
les formes de pratiques en cours actuellement, à la recherche de
meilleurs pâturages vers les zones plus humide.
Par ailleurs, pour limiter les cas de conflits
fréquents entre agriculteurs et éleveurs en raison des
dégâts perpétrés sur les cultures à cause de
la raréfaction des aires de pâture, la stabulation du
bétail est une technique que pratiquent les éleveurs. Cependant,
celle-ci est encore nouvelle et nécessite un investissement
supplémentaire dans la prise en charge des animaux surtout à
travers la vaccination, les compléments alimentaires ainsi que
l'alimentation en eau.
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