1.2.3 Les déterminants de la croissance
économique
Selon Segers J. et Habiyambere A. (1973), malgré les
divergences profondes qui séparent les méthodes de recherche
utilisées et leurs conclusions, les économistes, qui ont
étudié les facteurs économiques de la croissance
économique, sont pratiquement unanimes quand il s'agit
d'énumérer ceux-ci :
a. Les ressources naturelles disponibles : la
découverte de nouvelles ressources naturelles permet une production
accrue. Encore faut-il des hommes pour les valoriser.
b. La population active : un accroissement
démographique augmente le nombre de bras disponible pour la production.
La contribution des travailleurs à la production dépend de leur
productivité ; pour que le produit par habitant augmente, il faut
qu'augmente la productivité par habitant, ce qui suppose le
progrès technique.
c. Le niveau technique : le progrès technique, la
mécanisation, une meilleure organisation du travail augmente la
quantité produite par travailleur. Le maintien et l'amélioration
du niveau technique exige des capitaux financiers.
d. Le stock de capitaux : l'épargne et
l'investissement d'une part croissante des revenu augmente le stock de biens de
production et la capacité de production.
e. Le dynamisme des entrepreneurs : la présence de
chefs d'entreprise dynamique, prompts à grouper les facteurs
précédents dans une combinaison productive, est une condition
indispensable de la croissance économique.
De son côté, Murat Yýldýzoglu
(2007) pense que le moteur de la croissance est l'invention. Au niveau
mathématique précise-t-il, le modèle de Solow l'indique
déjà ; la croissance s'arrête dans ce modèle
dès que le progrès technique ralentit. Le modèle de
Römer analyse ce moteur avec plus de détail. Les entrepreneurs qui
cherchent la fortune qui récompense l'invention créent de
nouvelles idées et ces idées mènent le progrès
technique.
Une analyse plus fine fait apparaitre la nature
particulière des idées en tant que biens économiques.
L'utilisation d'une idée est non-rivale et cela est une source de
rendements d'd'échelle croissants. Les idées ne peuvent alors
être produites par une économie de concurrence parfaite. La
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concurrence imparfaite permet alors aux firmes de fixer un
prix supérieur au coût marginal. Cet écart
récompense l'invention et fournit la fiole du moteur de la
croissance.
Pour Nshue A. (2014), par déterminant de la croissance
économique, il faut entendre tous les
facteurs qui contribuent à l'accroissement de la
production de l'économie dans le temps. L'importance
de ces facteurs diffère en fonction de leurs effets sur
la production, lesquels effets peuvent être des effets de court terme et
des effets de long terme.
Plusieurs facteurs sont traditionnellement invoqués
pour expliquer le processus de croissance économique. Leur recours et la
justification liée à leur utilisation ont suivi le
développement de la pensée économique. Certains analystes
considèrent le travail comme étant une première source de
croissance économique en ce que plus il y a des hommes ou de bras
valides, plus l'économie peut produire. En d'autres termes,
l'accroissement du nombre de personne devrait accroitre le potentiel de
production ou de croissance.
Vue du côté de la demande, la croissance
démographique pourrait être considérée comme un
déterminant de la croissance économique en ce
qu'elle accroit les débouchées des entreprises. Il faut
tout de même noter que la relation entre expansion
démographique et croissance économique est assez complexe.
En tant que témoins de la première
révolution industrielle, les économistes classique se sont
s'intéressés principalement à l'accumulation de capital
physique pour expliquer les variations de production. Ainsi, l'investissement
est considéré comme la première source de la croissance.
Il entraîne un déplacement vers l'extérieur de la
frontière des possibilités de production de l'économie en
ce qu'il accroît la capacité productive du pays. Il convient de
noter que l'accumulation du capital doit se faire à un rythme
supérieur au taux de croissance de la population pour que
l'intensité capitalistique croisse et que le produit par tête
augmente. (Nshue A., 2014)
L'échec des politiques de développement bases
sur l'accumulation du capital physique dans certains pays a remis en cause la
relation absolue entre croissance et investissement. C'est ainsi qu'une autre
source de croissance a été identifiée, à savoir le
progrès technique. Ce dernier est entendu comme l'ensemble des
améliorations des techniques utilisées dans le processus de
production des biens.
S'il y a progrès technique ou amélioration des
procédés de production des biens, avec un même ratio
capital-travail, le travailleur produit plus qu'il ne le faisait auparavant.
Pour ainsi dire, le progrès technique entraîne une
amélioration de la productivité de l'économie ou des
travailleurs qu'emploie
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l'économie. Il peut être le fait d'une meilleure
formation des travailleurs, d'un perfectionnement des équipements, de
l'apprentissage par la pratique, de l'innovation et de la recherche
scientifique.
Eu égard aux effets positifs de la scolarisation et de
la bonne santé sur le rendement des travailleurs, les économistes
voient dans le capital humain un facteur explicatif de la croissance. Il est
vrai que la prospérité économique amène
l'instruction et la santé, mais éducation et santé doivent
également être considérées comme une forme de
capital pouvant influencer la croissance. Le développement du capital
humain est non seulement un déterminant d'une croissance soutenu mais
aussi un moyen de lutter contre la pauvreté. L'investissement dans
l'homme accroit la productivité
améliore la fréquentation scolaire, et la
capacité à apprendre, redit la mortalité infantile, et
accroit l'espérance de vie. (Nshue A., 2014)
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