L'influence des médias sur le comportement des jeunes kinois. Cas de la télévision Congo Education Broadcasting System (CEBS).

I.3. Notion sur la Télévision

1. Histoire de la Télévision

Depuis la fin des années 40, la télévision ne cesse d'élargir son marché. Le plus récent progrès électronique, de l'informatique et des télécommunications câblées spatiales conjuguent leurs efforts pour ouvrir aux médias audio-visuels les perspectives d'une expansion⁵¹.

Alors que la progression de la presse écrite avait été assez lente pour accompagner l'évolution des niveaux de vie et des besoins culturels de Ses lecteurs sans provoquer de véritable rupture, la naissance puis l'expansion des médias audio-visuels ont entraîné, par la rapidité et par la massivité de leur intrusion dans la vie des individus et des familles, un véritable bouleversement : les modes de vie et de pensée de nos sociétés ont été, et continuent à être changés par la consommation de produits culturels et des modes d'expression étrangers à nos habitudes et à nos traditions. Le progrès de la télévision est toujours resté déterminant depuis : les problèmes économiques liés à la production des appareillages puis des programmes et ensuite à la concurrence entre les émetteurs ; le statut juridique et les rapports avec les pouvoirs politiques ; le contenu des programmes dans la diversité des émissions et des formes d'expression et leur contribution à la création de la culture de masse⁵².

L'histoire de la télévision est d'autant plus difficile qu'elle est souvent privée de sa matière première : faute d'avoir été enregistrée, la plupart des émissions de la télévision ont été perdues ; quant aux enregistrements conservés, leurs accès et leur traitement sont si coûteux en temps et en argent que leur utilisation ne peut être qu'exceptionnelle et ponctuelle⁵³.

⁵¹ Etienne TSHIMANGA, Op.cit, p.17.

⁵² Idem

⁵³ ibidem

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1.1. La télévision, une vue spatio-temporelle.

a. Les premières recherches

La transmission d'images fixes à distance préoccupait les chercheurs européens depuis le milieu du 19^ème siècle. Cependant, la télévision ne dérive pas plus de photélégraphie. Elle est née de la conjonction enchevêtrée de trois séries de découvertes : celles qui concernent la photo-électricité, c'est-à-dire la capacité de certains corps de transformer, par rayonnement d'électrons, l'énergie électrique en énergie lumineuse et réciproquement, celles des procédés d'analyse en lignes de point clairs ou sombres, enfin celles qui ont permis de maîtriser les ondes hertziennes pour la transmission des signaux électriques correspondant à chacun des points de l'image analysée⁵⁴.

b. Les 1^er essais⁵⁵

Dans les années du XX^ème siècle, alors que les techniques des tubes cathodiques et de leurs cellules photo-électriques s'affinaient, deux voies s'offraient aux chercheurs pour l'analyse des images c'est-à-dire les voies du balayage mécanique par un faisceau lumineux d'électrons dérivé des travaux de ROSLINS:

- La 1^ere devait très vite se révéler sans issus malgré ses 1^ers succès. Elle fut illustrée en grande Bretagne par John LOGIE Baird (1888 - 1946) ;

- La 2^eme dériva des découvertes de Vladimir Zworykin (1889 - 1932), ancien élève de ROSLING, qui après un long séjour en France, s'était fixé aux USA en 1924. En 1927, il mit au point pour la RCA, l'iconoscope, dont s'équipèrent les caméras électroniques et qui aida à perfectionner des tubes cathodiques des récepteurs.

⁵⁴ Etienne TSHIMANGA, Op.cit, p.17.

⁵⁵ Idem, p.17-18.

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En grande Bretagne, la télévision fut mise au point définitivement en 1925 en laboratoire. Le téléviser de Baird obtint une 1^ère licence expérimentale en 1926. Son système à 30 lignes et à 12,5 image par seconde n'était pas très fameux mais il le porta successivement à 60, à 90, à 180 lignes puis pour répondre aux normes exigées par la BBC, à 240 lignes et 25 images par seconde. Aux USA, dès 1927, la Bell TelephonCompagny, jouant sur le procédé d'analyse mécanique d'Ernest ALEXANDERSON, réalisa une des ^1ères expériences publiques de télévision. En France, plusieurs équipes travaillaient sur la télévision. En 1926, Eugène BELIN et HOWECK réussirent la réception d'image sur l'écran cathodique ; la Compagnie générale de télévision assura une liaison entre le Havre et Toulouse en 1931⁵⁶.

c. Après la guerre

Après la guerre, la télévision repartait pratiquement à zéro et son nouvel essor, encore limité aux seules nations industrialisées fut très différent selon les pays. Son salut fut tout naturellement calqué sur celui dé la radio ; ce fut les mêmes organismes qui génèrent les deux médias audio-visuels⁵⁷.

1.2. La télévision, une Identité qui évolue

Dès sa naissance et dans tous les pays, la Téléphonie Sans Fils (TSF) a été assimilée au télégraphe et relevait du monopole postât Héritière de la TSF, la radiodiffusion a tout naturellement été rattachée à ce monopole, mime quand l'Etat en concédait l'exploitation, en partie ou en totalité, à des Organismes publics et parapublics⁵⁸.

La télévision s'est toujours coulée dans le moule institutionnel de la radio. La diffusion par câbles accroît le nombre des programmes reçus sans

⁵⁶ Etienne TSHIMANGA, Op,cit., p.18.

⁵⁷ Idem

⁵⁸ Ibidem

risque de « polluer» l'éther et les satellites offrent déjà, par delà les frontières des multiples programmes étrangers⁵⁹.

Chaque Nation, en fonction de sa situation économique et des orientations de son régime politique, a doté ses médias audio-visuels d'un statut différent de celui des médias imprimés. Depuis une vingtaine d'années, le monde audiovisuel est marqué par une double tendance: celle de l'internationalisation de ses perspectives et de ses productions et celle de l' « endogénisation» des ses stations et ses programmas⁶⁰.

L'internationalisation de la télévision fait d'elle désormais un phénomène mondial dans les pays industrialisés dans la mesure où, entre autres : chaque foyer possède un récepteur ; la quantité des programmes offerte croît avec l'allongement de leur durée et la multiplication des chaînes ; les câbles et les satellites de diffusion directe ouvrent la voie à un accroissement considérable des connaissances du monde ; etc⁶¹.

1.3. La télévision dans le tiers monde

Le tiers monde étant cet ensemble des pays sous-développés ou en voie de développement, a, en matière de la télévision, un grand retard sur les pays développés. Les statistiques de 1977 publiés par le PNUD dénombrent 322 récepteurs de télévision pour 1000 habitants dansâtes pays développés contre 24 pour 1000 habitants dans le tiers monde⁶².

Dans ces pays, la véritable justification de la télévision est souvent non pas l'information ou la distraction, mais la formation et l'éducation. Et ce, bien qu'elle soit considérée dans beaucoup des pays comme une marque de richesse, de luxe. Loin d'aider a une adaptation des mentalités aux dures réalités

⁵⁹ Etienne TSHIMANGA, Op.cit., p.18.

⁶⁰ Idem

⁶¹ Ibidem

⁶² Ibid

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nationales, elle véhicule les images et les histoires d'un monde étranger, attirant par sa richesse et son exotisme : elle vend à bon marché le fétichisme de la chose occidentale et crée ainsi des vocations à l'évasion, à l'émigration, à l'aliénation culturelle et démobilise les forcés vives de la Nation⁶³.

Produit des sociétés industrielles les plus développées et agent de domination culturelle, la télévision reste cependant un moyen de communication crédible et utile que les gouvernements utilisent pour assurer leur survie. Elle devient un moyen mobilisateur des masses pour leur développement⁶⁴.

1.4. La naissance de la télévision en République Démocratique du Congo

Les premières expériences de télévision en République Démocratique du Congo remontent aux années 1963 et 1964 avec respectivement la création de la Radio Télévision Educative et Scolaire, RATELESCO en sigle, et la mise en fonctionnement par l'Union Minière du Haut Katanga (UMHK) d'un circuit ferme pour assurer la formation technique des ses cadres Elisabethville (actuel Lubumbashi), télévision (sorte d'Intranet) qu'elle cède en janvier 1966 aux pères salésiens qui faisaient déjà fonctionner une radio au célèbre nom de Radio collège Mais l'histoire effective de la télévision congolaise, nous pouvons le dire commence en 1964 avec les images télévisées de la télévision congolaise, diffusées à partir de BRAZZAVILLE, qui envahissent l'espace kinois et captées par quelques Téléspectateurs privilégiés. Craignant l'influence socialisante (tendance marxiste-léniniste) de Brazzaville sur sa population et voulant amoindrir sensiblement l'impact de la télévision congolaise sur les téléspectateurs kinois, le pouvoir politique de la République Démocratique du Congo était contraint de doter le pays d'une station de télévision. Donc, la raison première et fondamentale de l'avènement de la télévision au Congo est de toute

⁶³ Etienne TSHIMANGA, Op.cit., p.19.

⁶⁴ Idem

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évidence d'ordre politique. C'est suite à une décision d'Etat que la télévision a vu le jour au Congo⁶⁵.

Affaire d'Etat, la mise en chantier du projet « télévision congolaise » est dévolue au gouvernement TSHOMBE (1964) qui confie l'étude dé son implantation au Haut Commissariat à l'Information et au Tourisme dirigé alors par SINDA DINZEV. Mais le climat politique tendu du pays aura raison du gouvernement TSHOMBE qui sera renversé par le coup d'Etat perpétré par le Haut Commandement Militaire le 24 novembre 1965. Le Haut Commandement Militaire va reprendre le flambeau en confiant cette tâche au nouveau Haut Commissaire à l'Information KANDE NZAMBULATE qui portera la télévision dans les fonds baptismaux en 1966⁶⁶

En effet, le projet d'installation d'un centre de ^télévision à Kinshasa, plus précisément un centre d'émission à Kalina, fut confié à la société RCA à qui le gouvernement donna le délai de quatre mois pour terminer le travail, la date d'inauguration étant fixée au 23 novembre 1966. Son financement fut honoré par la banque MORGAN GUARANTY en ce qui concerne l'acquisition du matériel d'origine américaine pour une période de cinq ans au taux d'intérêt de 6% et par les ressources propres du pays en ce qui concerne l'installation du matériel set l'acquisition des pièces de rechange et autres matériels d'origine non américaine.

La société RCA tint le pari. La télévision congolaise fut inaugurée le 23 novembre 1966 par le Président de la République, Monsieur Joseph Désiré MOBUTU. Cette première station possède un émetteur noir et blanc de 500 W. En 1967, la télévision congolaise, devenue dans 1'entre-temps la RTNC (Radio Télévision Nationale Congolaise), acquiert un équipement moderne qui va lui permettre de fonctionner selon les normes professionnelles internationales⁶⁷.

⁶⁵ Etienne TSHIMANGA, Op.cit., p.20

⁶⁶ Idem

⁶⁷ Ibidem

Quatre grandes étapes caractérisent l'évolution, bien qu'ascendante, en dents de scie de la télévision congolaise, à savoir⁶⁸:

1. Période allant de 1966 à 1970

C'est l'époque héroïque, marquée par la jeunesse de l'outil et de ses techniciens. C'est l'époque de la débrouillardise et de la réalisation des grandes choses avec les moyens de bord.

2. Période allant de 1970 à 1975

Epoque faste de la télévision avec l'avènement des la; télévision en couleur au Congo, inaugurée le 20 mai 1974.

3. Période allant de 1975 à 1981

C'est une période caractérisée par la mise en chantier des politiques des grands travaux et marquée également par un temps sombre.

En effet, fa « cité de la voix du Congo » verra le jour [pendant cette période. C'est la firme THOMSON qui sera chargée par le Département de l'orientation nationale de sa construction. La réalisation de l'ouvrage fut confiée ai la société de construction «NORD FRANCE». Le coût du projet s'élevait à 300 pillions de Francs Français, financés par le Fonds d'Aide et de Coopération, FAC en sigle⁶⁹.

C'est aussi la période qui voit la création de l'OZRT (Office Zaïrois de Radiodiffusion et de télévision) comme panacée au déclin, à la stagnation causée par la crise économique aiguë qui sévit au pays. Il y a modification de sa raison sociale ; elle devient une entreprise à caractère industriel et commercial⁷⁰.

⁶⁸ Etienne TSHIMANGA, Op.cit., p.20.

⁶⁹ Idem, p.21.

⁷⁰ Ibidem

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4. Période allant de 1981 à nos jours

La RTNC se recherche encore. Elle est caractérisée par la vétusté de son équipement et le vieillissement de son personnel mal payé et non motivé et l'ingérence politique dans son organisation et son fonctionnement⁷¹.