L'accord cadre d'Addis-Abeba et la paix dans la région des grand-lacs.par Matthieu Alidor Kabeya Université de Lubumbashi - Licence 2018 |
CHAPITRE 3 : ACCORD CADRE D'ADDIS-ABEBA ET LA PAIX DANS LA REGION DES GRANDS LACS AFRICAINSDans notre troisième et dernier chapitre de ce travail, nous parlerons sur l'accord cadre d'Addis-Abeba, contenu de l'accord ainsi que sur l'évaluation de l'accord cadre d'Addis-Abeba. SECTION I : ACCORD CADRE D'ADDIS-ABEBADans cette première section nous allons analyser les points suivant : historique de l'accord cadre d'Addis-Abeba, les étapes de l'accord cadre d'Addis-Abeba, puis sur les pays signataires de l'accord cadre d'Addis-Abeba. §1 : HISTORIQUE DE L'ACCORD CADRE D'ADDIS-ABEBALe processus qui a abouti le 24 février 2013 à la signature par onze chefs d'État1, de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région (l'Accord-cadre) trouve son origine dans une vision commune aux dirigeants de la région et la communauté internationale et leur détermination partagée à s'attaquer aux causes profondes des violents conflits qui se répètent dans l'Est de la RDC et qui entrainent, autant qu'ils résultent, de graves crises humanitaires, de l'instabilité politique et du sous-développement. Depuis le génocide rwandais de 1994, le début des efforts déployés pour en arrêter les auteurs qui se cachent dans l'Est de la RDC, et la guerre de 1998 impliquant un certain nombre de pays dans la région, la région des Grands Lacs est en proie à une violence dévastatrice impliquant plusieurs groupes armés et gouvernements de la région.85(*) Au cours d'efforts fournis dans le passé par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), l'Union africaine (UA) et l'Organisation des Nations Unies (ONU) pour ramener la paix à l'Est de la RDC, on a reconnu les causes profondes des conflits récurrents dans la région des Grands Lacs sans toutefois pleinement aboutir au résultat souhaité. Le violent conflit qui a éclaté en avril 2012 dans l'est de la RDC, lorsque des membres des FADRC se sont mutinés et ont formé un mouvement rebelle, le Mouvement du 23 mars (M23), a obligé les États membres de la CIRGL ainsi que la communauté internationale à chercher une approche globale pour résoudre la crise. La prise de la ville de Goma par des membres du M23 en novembre 2012 a incité l'ONU à rapidement modifier son approche, tout comme les gouvernements de la région dans le cadre de la CIRGL et de la SADC.86(*) La nouvelle approche de l'ONU, des États membres de la CIRGL et de la SADC a mis en valeur la nécessité de recourir à la fois aux actions militaires et à la diplomatie pour résoudre la crise. Cette nouvelle approche contenait les trois initiatives importantes suivantes : la signature de l'Accord-cadre, grâce aux bons offices du Secrétaire général ; un mandat plus robuste pour la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) moyennant la création de la Brigade d'intervention; et la nomination d'un envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, chargée du suivi de la mise en oeuvre des engagements pris au titre de l'Accord-cadre.87(*) * 85 Premier rapport d'étape Final, L'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, 19 septembre 2014 * 86 Premier rapport d'étape Final, L'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, 19 septembre 2014 * 87 Premier rapport d'étape Final, L'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, 19 septembre 2014 |
|